- DanskaOracle
Hugues666 a écrit:Danska a écrit:Hélips l'a déjà signalé, je le répète : si ce métier est aussi fantastique, libérateur et bien payé que ça, pourquoi diable les candidats désertent-ils les concours ? Pourquoi les démissions de stagiaires augmentent-elles d'une année sur l'autre ? Ainsi que les démissions de titulaires ?
Seule vraie question effectivement.
Il y a les études longues.
Il y a des métiers plus rémunérateurs à diplôme égal.
Il y a les injonctions venues de très haut que l'on subit et qui en rebutent beaucoup.
Il y a la discipline à faire en classe ("Monsieur, on veut pas devenir Prof, quand on voit la classe qu'on a on voudrait pas avoir la même à gérer" disaient certains de mes élèves lors des points-orientation...).
C'est un début de réponse. Le "prof bashing" aussi, il y en a, mais beaucoup de parents font encore confiance aux profs de leurs enfants quand même, on a tous, je pense, des retours positifs de ce côté, pas uniquement des clashs. Mais ça doit jouer parfois dans la perception qu'un jeune étudiant a du métier.
En fait c'est une question toute rhétorique, on y a déjà répondu en grande partie depuis longtemps :sourit:
Il y a tous les points que tu évoques, plus le risque de se retrouver muté à l'autre bout de la France après le concours. Après, le métier attire encore un peu, mais pour des raisons qui me paraissent globalement erronées maintenant : "l'envie de transmettre", "les vacances", "le temps libre"...
Alors qu'il existe malgré tout de vraies raisons, encore valables aujourd'hui, pour apprécier ce métier : le contact avec les élèves (pas avec tous, mais avec beaucoup quand même pour peu qu'on tombe dans un bahut sympa), la liberté d'organiser son temps de travail, le fait de ne pas avoir de supérieur hiérarchique direct au-dessus de sa tête, de ne pas passer sa vie assis sur une chaise devant un ordinateur, de travailler sur une ou des disciplines qui a priori nous intéresse (même si ce n'est pas de la recherche de haut niveau, bien sûr), l'absence de monotonie...
Et puis à l'opposé, il y a le salaire de plus en plus indigent et la perte de pouvoir d'achat, l'absence de médecine du travail, les classes de plus en plus chargées, le nombre d'heures qui augmente (20h hebdo au lieu de 18h, ça n'a l'air de rien, mais en pratique c'est une classe de plus, donc des copies en plus, des conseils de classe, des réunions parents-profs, des bulletins à remplir, des prénoms à retenir, etc.), les réunions à la noix, le mépris dont on fait globalement l'objet un peu partout, etc.
A titre personnel en tout cas, je me reconnais parfaitement dans cette remarque de la personne interviewée qui a entraîné l'ouverture de ce sujet :
Ma réponse sera très subjective et le résultat d’un sentiment très personnel, fondé sur ma petite expérience : je pense que pour bien vivre le métier d’enseignant aujourd’hui, il faut s’en détacher, ne le considérer que comme un job, sans enjeux, qui permet simplement (mais péniblement au regard de notre niveau d’études) de payer ses factures.
Voilà : j'apprécie mon métier, sinon j'en changerais aussi vite que possible, mais j'ai arrêté de me prendre la tête pour les élèves qui sèchent les interros, pour ceux qu'on envoie au lycée alors qu'ils ne savent pratiquement pas lire, pour ceux qui décrochent, pour les réunions absurdes auxquelles je n'assiste pas, etc. J'apprécie les retours positifs des élèves et des parents, c'est toujours agréable, mais je ne vis pas dans l'attente de ces retours ; et s'il y avait des retours négatifs, je trouverais ça désagréable mais sans en faire une montagne. Je fais mon boulot, sérieusement parce que je l'aime bien et parce que je détesterais ne pas travailler correctement (les restes de bonne élève qui ressortent ), mais ça s'arrête là.
- TiberiusNiveau 8
Danska a écrit:Voilà : j'apprécie mon métier, sinon j'en changerais aussi vite que possible, mais j'ai arrêté de me prendre la tête pour les élèves qui sèchent les interros, pour ceux qu'on envoie au lycée alors qu'ils ne savent pratiquement pas lire, pour ceux qui décrochent, pour les réunions absurdes auxquelles je n'assiste pas, etc. J'apprécie les retours positifs des élèves et des parents, c'est toujours agréable, mais je ne vis pas dans l'attente de ces retours ; et s'il y avait des retours négatifs, je trouverais ça désagréable mais sans en faire une montagne. Je fais mon boulot, sérieusement parce que je l'aime bien et parce que je détesterais ne pas travailler correctement (les restes de bonne élève qui ressortent Razz ), mais ça s'arrête là.
+ 1000
- Une passanteEsprit éclairé
J'ai un peu généralisé pour les BTS, ne pouvant parler que de ce que je connais (des collègues qui te demandent en juin ce que tu fais au lycée "ah bon, il y a encore des cours ?", ou qui bouffent des heures supplémentaires à gogo) mais le discours de Charly07 m'a un peu agacée parce qu'il reflète une réalité qui correspond quand même à une petite catégorie d'enseignants.
Avec le temps, j'avoue que je me crispe facilement sur le sujet (ce qui m'avait d'ailleurs fait quitter ce forum plusieurs années).
Ce que ne semblent pas concevoir certains collègues qui se vantent de leurs conditions de travail, de leurs EDT, de leur rémunération etc c'est que leur situation n'est pas celle de tous. Et quand on en bave, en terme d'EDT (parce qu'un chef exécrable veut vous pourrir la vie et qu'on vient tous les jours pour 17 heures de cours), en terme de conditions de travail (classes de 35 élèves, discipline nécessitant de longues heures de corrections, programmes renouvelés régulièrement obligeant à refaire ses cours...) et qu'on est dans le rouge tous les mois parce que non, tout le monde n'a pas un conjoint (qu'il gagne ou non bien sa vie, le célibat empêche le partage des frais, et quand on gère des enfants seul(e) le coût de la vie est important) ni la possibilité de faire des HSA (ce n'est pas toujours possible) ni d'être PP (certaines disciplines ne peuvent pas l'être).
Alors quand on cumule tout cela et qu'on voit des collègues se vanter de leur vie de professeur, alors que nous, on galère, cela culpabilise énormément (c'est d'ailleurs le discours de Charly07 qui parle d'organisation, sous-entendu les autres ne savent pas faire) ou bien, comme moi, cela rend aigri(e).
Donnez-moi 3 HSA et j'arrête d'être dans le rouge, ne changez plus mon programme alors que je commençais à maîtriser le mien et à ne plus passer autant de temps à préparer mes cours, allégez les classes, permettez aux élèves de savoir écrire en français pour alléger mon temps de correction et je serais moi aussi contente de mon métier.
En attendant, je bosse en faisant de mon mieux, en essayant de me limiter en temps de travail (tout en culpabilisant quand je n'y arrive pas, ou plutôt mes enfants délaissés me font culpabiliser), je compte chaque dépense mais quand même, ce métier me laisse un goût amer...
Je n'avais pas signé pour cela en faisant mes 5 années d'étude (lesquelles m'ont fait entrer tardivement dans le métier, donc retraite plus tardive aussi), je n'avais pas prévu que je ne pourrais pas partir en vacances (pourtant mes désirs étaient modestes, mais une location de plusieurs centaines d'euros, c'est inenvisageable, alors je dépense mes sous dans les déplacements pour rendre visite à la famille, mais ce n'est pas toujours ce que je voudrais).
Bref, c'est bien d'entendre plusieurs voix différentes, mais c'est mieux de ne pas être péremptoire sur le métier, car la réalité n'est pas du tout la même pour tous !
Avec le temps, j'avoue que je me crispe facilement sur le sujet (ce qui m'avait d'ailleurs fait quitter ce forum plusieurs années).
Ce que ne semblent pas concevoir certains collègues qui se vantent de leurs conditions de travail, de leurs EDT, de leur rémunération etc c'est que leur situation n'est pas celle de tous. Et quand on en bave, en terme d'EDT (parce qu'un chef exécrable veut vous pourrir la vie et qu'on vient tous les jours pour 17 heures de cours), en terme de conditions de travail (classes de 35 élèves, discipline nécessitant de longues heures de corrections, programmes renouvelés régulièrement obligeant à refaire ses cours...) et qu'on est dans le rouge tous les mois parce que non, tout le monde n'a pas un conjoint (qu'il gagne ou non bien sa vie, le célibat empêche le partage des frais, et quand on gère des enfants seul(e) le coût de la vie est important) ni la possibilité de faire des HSA (ce n'est pas toujours possible) ni d'être PP (certaines disciplines ne peuvent pas l'être).
Alors quand on cumule tout cela et qu'on voit des collègues se vanter de leur vie de professeur, alors que nous, on galère, cela culpabilise énormément (c'est d'ailleurs le discours de Charly07 qui parle d'organisation, sous-entendu les autres ne savent pas faire) ou bien, comme moi, cela rend aigri(e).
Donnez-moi 3 HSA et j'arrête d'être dans le rouge, ne changez plus mon programme alors que je commençais à maîtriser le mien et à ne plus passer autant de temps à préparer mes cours, allégez les classes, permettez aux élèves de savoir écrire en français pour alléger mon temps de correction et je serais moi aussi contente de mon métier.
En attendant, je bosse en faisant de mon mieux, en essayant de me limiter en temps de travail (tout en culpabilisant quand je n'y arrive pas, ou plutôt mes enfants délaissés me font culpabiliser), je compte chaque dépense mais quand même, ce métier me laisse un goût amer...
Je n'avais pas signé pour cela en faisant mes 5 années d'étude (lesquelles m'ont fait entrer tardivement dans le métier, donc retraite plus tardive aussi), je n'avais pas prévu que je ne pourrais pas partir en vacances (pourtant mes désirs étaient modestes, mais une location de plusieurs centaines d'euros, c'est inenvisageable, alors je dépense mes sous dans les déplacements pour rendre visite à la famille, mais ce n'est pas toujours ce que je voudrais).
Bref, c'est bien d'entendre plusieurs voix différentes, mais c'est mieux de ne pas être péremptoire sur le métier, car la réalité n'est pas du tout la même pour tous !
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Et bien d'apres ce que j'ai vécu, we l'intérieur, ça dépend beaucoup de la discipline enseignée...et je n'irais pas plus loin car je sais qu'il y a la un point extrêmement sensible, l'" impression" d'avoir beaucoup de travail étant subjective et en partie liée à la nature des études qui, qu'on le veuille ou non sont déterminantes pour construire la force et l'efficacité de travail...une chose est sûre : la pondération 1.25 bts peut être soit justifiée, soit injustifiée par rapport aux collègues qui n'en n'ont pas...Une passante a écrit:Cela me conforte dans l'idée que les collègues qui n'enseignent qu'en BTS ne font pas le même métier que les autres ! pas le même public, pas la même charge de travail, pas le même nombre de semaines de travail (les stages), et la plus grande possibilité d'HSA (du fait de la pondération) qui fait que le salaire n'est pas non plus le même...
- VicomteDeValmontGrand sage
Enseignant n'est pas une bonne situation dans les zones tendues, notamment en Île-de-France, puisque le coût du logement a explosé.
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- Lisak40Expert spécialisé
Danska a écrit:Hugues666 a écrit:Danska a écrit:Hélips l'a déjà signalé, je le répète : si ce métier est aussi fantastique, libérateur et bien payé que ça, pourquoi diable les candidats désertent-ils les concours ? Pourquoi les démissions de stagiaires augmentent-elles d'une année sur l'autre ? Ainsi que les démissions de titulaires ?
Seule vraie question effectivement.
Il y a les études longues.
Il y a des métiers plus rémunérateurs à diplôme égal.
Il y a les injonctions venues de très haut que l'on subit et qui en rebutent beaucoup.
Il y a la discipline à faire en classe ("Monsieur, on veut pas devenir Prof, quand on voit la classe qu'on a on voudrait pas avoir la même à gérer" disaient certains de mes élèves lors des points-orientation...).
C'est un début de réponse. Le "prof bashing" aussi, il y en a, mais beaucoup de parents font encore confiance aux profs de leurs enfants quand même, on a tous, je pense, des retours positifs de ce côté, pas uniquement des clashs. Mais ça doit jouer parfois dans la perception qu'un jeune étudiant a du métier.
En fait c'est une question toute rhétorique, on y a déjà répondu en grande partie depuis longtemps :sourit:
Il y a tous les points que tu évoques, plus le risque de se retrouver muté à l'autre bout de la France après le concours. Après, le métier attire encore un peu, mais pour des raisons qui me paraissent globalement erronées maintenant : "l'envie de transmettre", "les vacances", "le temps libre"...
Alors qu'il existe malgré tout de vraies raisons, encore valables aujourd'hui, pour apprécier ce métier : le contact avec les élèves (pas avec tous, mais avec beaucoup quand même pour peu qu'on tombe dans un bahut sympa), la liberté d'organiser son temps de travail, le fait de ne pas avoir de supérieur hiérarchique direct au-dessus de sa tête, de ne pas passer sa vie assis sur une chaise devant un ordinateur, de travailler sur une ou des disciplines qui a priori nous intéresse (même si ce n'est pas de la recherche de haut niveau, bien sûr), l'absence de monotonie...
Et puis à l'opposé, il y a le salaire de plus en plus indigent et la perte de pouvoir d'achat, l'absence de médecine du travail, les classes de plus en plus chargées, le nombre d'heures qui augmente (20h hebdo au lieu de 18h, ça n'a l'air de rien, mais en pratique c'est une classe de plus, donc des copies en plus, des conseils de classe, des réunions parents-profs, des bulletins à remplir, des prénoms à retenir, etc.), les réunions à la noix, le mépris dont on fait globalement l'objet un peu partout, etc.
A titre personnel en tout cas, je me reconnais parfaitement dans cette remarque de la personne interviewée qui a entraîné l'ouverture de ce sujet :
Ma réponse sera très subjective et le résultat d’un sentiment très personnel, fondé sur ma petite expérience : je pense que pour bien vivre le métier d’enseignant aujourd’hui, il faut s’en détacher, ne le considérer que comme un job, sans enjeux, qui permet simplement (mais péniblement au regard de notre niveau d’études) de payer ses factures.
Voilà : j'apprécie mon métier, sinon j'en changerais aussi vite que possible, mais j'ai arrêté de me prendre la tête pour les élèves qui sèchent les interros, pour ceux qu'on envoie au lycée alors qu'ils ne savent pratiquement pas lire, pour ceux qui décrochent, pour les réunions absurdes auxquelles je n'assiste pas, etc. J'apprécie les retours positifs des élèves et des parents, c'est toujours agréable, mais je ne vis pas dans l'attente de ces retours ; et s'il y avait des retours négatifs, je trouverais ça désagréable mais sans en faire une montagne. Je fais mon boulot, sérieusement parce que je l'aime bien et parce que je détesterais ne pas travailler correctement (les restes de bonne élève qui ressortent ), mais ça s'arrête là.
+100 Comme d'habitude tes interventions sont ultra-pertinentes (non je ne fais pas de lèche) !
- Lisak40Expert spécialisé
Une passante a écrit:J'ai un peu généralisé pour les BTS, ne pouvant parler que de ce que je connais (des collègues qui te demandent en juin ce que tu fais au lycée "ah bon, il y a encore des cours ?", ou qui bouffent des heures supplémentaires à gogo) mais le discours de Charly07 m'a un peu agacée parce qu'il reflète une réalité qui correspond quand même à une petite catégorie d'enseignants.
Avec le temps, j'avoue que je me crispe facilement sur le sujet (ce qui m'avait d'ailleurs fait quitter ce forum plusieurs années).
Ce que ne semblent pas concevoir certains collègues qui se vantent de leurs conditions de travail, de leurs EDT, de leur rémunération etc c'est que leur situation n'est pas celle de tous. Et quand on en bave, en terme d'EDT (parce qu'un chef exécrable veut vous pourrir la vie et qu'on vient tous les jours pour 17 heures de cours), en terme de conditions de travail (classes de 35 élèves, discipline nécessitant de longues heures de corrections, programmes renouvelés régulièrement obligeant à refaire ses cours...) et qu'on est dans le rouge tous les mois parce que non, tout le monde n'a pas un conjoint (qu'il gagne ou non bien sa vie, le célibat empêche le partage des frais, et quand on gère des enfants seul(e) le coût de la vie est important) ni la possibilité de faire des HSA (ce n'est pas toujours possible) ni d'être PP (certaines disciplines ne peuvent pas l'être).
Alors quand on cumule tout cela et qu'on voit des collègues se vanter de leur vie de professeur, alors que nous, on galère, cela culpabilise énormément (c'est d'ailleurs le discours de Charly07 qui parle d'organisation, sous-entendu les autres ne savent pas faire) ou bien, comme moi, cela rend aigri(e).
Donnez-moi 3 HSA et j'arrête d'être dans le rouge, ne changez plus mon programme alors que je commençais à maîtriser le mien et à ne plus passer autant de temps à préparer mes cours, allégez les classes, permettez aux élèves de savoir écrire en français pour alléger mon temps de correction et je serais moi aussi contente de mon métier.
En attendant, je bosse en faisant de mon mieux, en essayant de me limiter en temps de travail (tout en culpabilisant quand je n'y arrive pas, ou plutôt mes enfants délaissés me font culpabiliser), je compte chaque dépense mais quand même, ce métier me laisse un goût amer...
Je n'avais pas signé pour cela en faisant mes 5 années d'étude (lesquelles m'ont fait entrer tardivement dans le métier, donc retraite plus tardive aussi), je n'avais pas prévu que je ne pourrais pas partir en vacances (pourtant mes désirs étaient modestes, mais une location de plusieurs centaines d'euros, c'est inenvisageable, alors je dépense mes sous dans les déplacements pour rendre visite à la famille, mais ce n'est pas toujours ce que je voudrais).
Bref, c'est bien d'entendre plusieurs voix différentes, mais c'est mieux de ne pas être péremptoire sur le métier, car la réalité n'est pas du tout la même pour tous !
Pareil + 100, même si ma matière n'est pas soumise à autant de contraintes que la tienne, je souscris à 100% à tes propos !
- SolgaNiveau 6
Une passante a écrit:J'ai un peu généralisé pour les BTS, ne pouvant parler que de ce que je connais (des collègues qui te demandent en juin ce que tu fais au lycée "ah bon, il y a encore des cours ?", ou qui bouffent des heures supplémentaires à gogo) mais le discours de Charly07 m'a un peu agacée parce qu'il reflète une réalité qui correspond quand même à une petite catégorie d'enseignants.
Avec le temps, j'avoue que je me crispe facilement sur le sujet (ce qui m'avait d'ailleurs fait quitter ce forum plusieurs années).
Ce que ne semblent pas concevoir certains collègues qui se vantent de leurs conditions de travail, de leurs EDT, de leur rémunération etc c'est que leur situation n'est pas celle de tous. Et quand on en bave, en terme d'EDT (parce qu'un chef exécrable veut vous pourrir la vie et qu'on vient tous les jours pour 17 heures de cours), en terme de conditions de travail (classes de 35 élèves, discipline nécessitant de longues heures de corrections, programmes renouvelés régulièrement obligeant à refaire ses cours...) et qu'on est dans le rouge tous les mois parce que non, tout le monde n'a pas un conjoint (qu'il gagne ou non bien sa vie, le célibat empêche le partage des frais, et quand on gère des enfants seul(e) le coût de la vie est important) ni la possibilité de faire des HSA (ce n'est pas toujours possible) ni d'être PP (certaines disciplines ne peuvent pas l'être).
Alors quand on cumule tout cela et qu'on voit des collègues se vanter de leur vie de professeur, alors que nous, on galère, cela culpabilise énormément (c'est d'ailleurs le discours de Charly07 qui parle d'organisation, sous-entendu les autres ne savent pas faire) ou bien, comme moi, cela rend aigri(e).
Donnez-moi 3 HSA et j'arrête d'être dans le rouge, ne changez plus mon programme alors que je commençais à maîtriser le mien et à ne plus passer autant de temps à préparer mes cours, allégez les classes, permettez aux élèves de savoir écrire en français pour alléger mon temps de correction et je serais moi aussi contente de mon métier.
En attendant, je bosse en faisant de mon mieux, en essayant de me limiter en temps de travail (tout en culpabilisant quand je n'y arrive pas, ou plutôt mes enfants délaissés me font culpabiliser), je compte chaque dépense mais quand même, ce métier me laisse un goût amer...
Je n'avais pas signé pour cela en faisant mes 5 années d'étude (lesquelles m'ont fait entrer tardivement dans le métier, donc retraite plus tardive aussi), je n'avais pas prévu que je ne pourrais pas partir en vacances (pourtant mes désirs étaient modestes, mais une location de plusieurs centaines d'euros, c'est inenvisageable, alors je dépense mes sous dans les déplacements pour rendre visite à la famille, mais ce n'est pas toujours ce que je voudrais).
Bref, c'est bien d'entendre plusieurs voix différentes, mais c'est mieux de ne pas être péremptoire sur le métier, car la réalité n'est pas du tout la même pour tous !
C'est vrai que la réalité n'est pas la même pour tous, mais la subjectivité qu'on place dans le métier compte beaucoup également.
J'ai dit plus haut que bon an mal an, le métier me convenait ; maintenant si je passe en mode aigri en regardant le verre du côté vide, je pourrais argumenter différemment et te dire par exemple que malgré tout, tu as bien de la chance d'enseigner en BTS ou en lycée alors que perso je vais devoir me satisfaire des collégiens ad vitam eternam et que même à 35 par classe, je pense que des élèves en BTS ou en lycée sont moins usants que des collégiens. Que dans ma discipline, "juste" une place en lycée c'est forcément un poste à profil donc que finalement, tu as quand même de la chance (attention, pour éviter toute polémique, je tiens à préciser que tout ça n'est pas du tout le fond de ma pensée, c'est juste pour montrer qu'il est toujours tentant de trouver l'herbe plus verte ailleurs).
Je pourrais dire aussi que malgré mon salaire d'agrégée, avec 3 enfants et un conjoint qui gagne beaucoup beaucoup moins que moi après 20 ans de carrière, on ne part pas non plus en vacances si ce n'est 2 fois 4/5 jours dans l'année.
Je pourrais dire comme toi, qu'après 8 ans d'études quand on les met bout à bout en comptant l'année de stage mais seulement 5 de comptabilisées, je n'avais pas non plus signé pour cela.
Voilà, je pourrais dire tout ça ET je me suis déjà dit tout ça, mais pour ne pas crever et finir aigrie j'ai pris le partie de "travailler sur moi" et à situation égale, ce changement de point de vue qui ne relève pas nécessairement de la méthode Coué m'est salutaire.
Je te souhaite en tout cas de moins souffrir, car aucun métier n'en vaut la peine
- LadyOlennaModérateur
Je tenais juste à préciser à Charly07 que prof, c'est pas une profession libérale en fait, contrairement à ce qu'il affirme dans son premier post. Lois Le Pors, droits et obligations des fonctionnaires, tout ça tout ça. Ok il y a une certaine liberté et autonomie relatives, mais on ne peut pas parler de profession libérale.
- Lord StevenExpert
Graisse-Boulons a écrit:Et bien d'apres ce que j'ai vécu, we l'intérieur, ça dépend beaucoup de la discipline enseignée...et je n'irais pas plus loin car je sais qu'il y a la un point extrêmement sensible, l'" impression" d'avoir beaucoup de travail étant subjective et en partie liée à la nature des études qui, qu'on le veuille ou non sont déterminantes pour construire la force et l'efficacité de travail...une chose est sûre : la pondération 1.25 bts peut être soit justifiée, soit injustifiée par rapport aux collègues qui n'en n'ont pas...Une passante a écrit:Cela me conforte dans l'idée que les collègues qui n'enseignent qu'en BTS ne font pas le même métier que les autres ! pas le même public, pas la même charge de travail, pas le même nombre de semaines de travail (les stages), et la plus grande possibilité d'HSA (du fait de la pondération) qui fait que le salaire n'est pas non plus le même...
En langues et pour avoir enseigné de nombreuses années, la pondération est tout à fait injustifiée. Je passais 3 fois plus de temps à préparer des cours de LVA que de BTS et oui c'était cool quand les étudiants étaient en stage car mes collègues de matière pro tenaient absooooolument à assurer le suivi, et je me gardais bien de me battre, donc oui j'étais payé sans travailler, d'où l'absurdité du système. J'aurais de loin préféré une pondération pour les L.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- Pourquoi 3,14159Expert
Ne pas oublier qu'au passage aux 35H le professeur n'a vu aucune réduction d'horaire ni RTT. Et nos "augmentations" de traitement ne riment qu'avec heures en plus.VicomteDeValmont a écrit:Enseignant n'est pas une bonne situation dans les zones tendues, notamment en Île-de-France, puisque le coût du logement a explosé.
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
Faut vraiment être désespéré pour vouloir entrer dans cette galère.
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- DanskaOracle
LadyOlenna a écrit:Je tenais juste à préciser à Charly07 que prof, c'est pas une profession libérale en fait, contrairement à ce qu'il affirme dans son premier post. Lois Le Pors, droits et obligations des fonctionnaires, tout ça tout ça. Ok il y a une certaine liberté et autonomie relatives, mais on ne peut pas parler de profession libérale.
Ça n'a même strictement rien à voir avec une profession libérale, tu as raison de le souligner. On a une hiérarchie au-dessus de nous, assez lointaine mais qui existe, des programmes à respecter, un salaire assuré tous les mois et qui ne dépend très peu de notre activité ou du chiffre d'affaire annuel, pas le choix de nos dates de congé, pas la possibilité de moduler à volonté notre temps de travail pour gagner plus, pas le risque de perte d'emploi ou de clientèle... Bref, pas grand-chose à voir entre le statut d'enseignant et celui de libéral.
- Une passanteEsprit éclairé
Solga a écrit: Je te souhaite en tout cas de moins souffrir, car aucun métier n'en vaut la peine
Merci, mais ça va, hein, j'aime encore le métier et voir progresser mes élèves . C'est seulement que j'ai du mal avec les affirmations trop tranchées, faute de réaliser comment cela se passe pour d'autres. C'est humain, mais cela peut faire beaucoup de mal à ceux qui lisent. D'ailleurs un autre intervenant a aussi ajouté que la charge de travail venait du fait qu'on avait ou non appris à s'organiser, et bam, encore une critique implicite pour ceux qui sont (ou se sentent) débordés...
Bref, j'essaie d'être lucide sur mon métier, de voir ses avantages et ses inconvénients, mais je regarde aussi comment cela se passe pour mes collègues, afin d'essayer d'avoir une vision plus juste et pas seulement limitée à ce que je vis au quotidien.
Et l'étude déjà citée sur le temps de travail prouve de toute façon que les disciplines ne sont pas du tout à égalité, mais comme tout le monde ne l'a pas lue, c'est bien de le rappeler.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Pour répondre au sujet :
je suis dans un collège "cool", tous (presque) les élèves sont sympathiques, la plupart de mes collègues sont super !
Le problème vient de la hiérarchie, surtout des IPR (parfois) et des changements de programme tous les deux ans.
La DHG qui se réduit comme peau de chagrin, il y a 10 ans j'avais la chance d'avoir environ 24 élèves au laboratoire toutes les semaines ... maintenant c'est 30 voir plus ! Bravo pour la sécurité !
J'aime toujours enseigner, mais les conditions se sont gravement dégradées depuis mes débuts en 1993.
je suis dans un collège "cool", tous (presque) les élèves sont sympathiques, la plupart de mes collègues sont super !
Le problème vient de la hiérarchie, surtout des IPR (parfois) et des changements de programme tous les deux ans.
La DHG qui se réduit comme peau de chagrin, il y a 10 ans j'avais la chance d'avoir environ 24 élèves au laboratoire toutes les semaines ... maintenant c'est 30 voir plus ! Bravo pour la sécurité !
J'aime toujours enseigner, mais les conditions se sont gravement dégradées depuis mes débuts en 1993.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- Lisak40Expert spécialisé
VicomteDeValmont a écrit:Enseignant n'est pas une bonne situation dans les zones tendues, notamment en Île-de-France, puisque le coût du logement a explosé.
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
Je ne savais pas cela, je suis choquée (moralement)... On est donc tombés si bas dans l'échelle des rémunérations ? Quelle tristesse... Dire que mon grand-père paternel, directeur d'école était si fier que son fils aîné devienne professeur et fasse carrière dans l'enseignement, presque plus que de son autre fils qui lui a fait des études le destinant clairement à travailler dans le privé et y a fait toute sa carrière !! S'il était encore là et connaissait notre niveau de rémunération, je pense qu'il déconseillerait totalement cette profession aujourd'hui !
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Lisak40 a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Enseignant n'est pas une bonne situation dans les zones tendues, notamment en Île-de-France, puisque le coût du logement a explosé.
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
Je ne savais pas cela, je suis choquée (moralement)... On est donc tombés si bas dans l'échelle des rémunérations ? Quelle tristesse... Dire que mon grand-père paternel, directeur d'école était si fier que son fils aîné devienne professeur et fasse carrière dans l'enseignement, presque plus que de son autre fils qui lui a fait des études le destinant clairement à travailler dans le privé et y a fait toute sa carrière !! S'il était encore là et connaissait notre niveau de rémunération, je pense qu'il déconseillerait totalement cette profession aujourd'hui !
Mes deux parents étaient enseignants, ma mère en collège, mon père en université. Lorsqu'à la fin de mes études, j'ai décidé de devenir prof. , comment dire, "cette profession n'a aucun avenir". C'était en 1993 !
Je pensais avoir atteint le fond avec la réforme NVB, hélas quand on touche le fond, certains creusent encore (JMB)
EDIT : même pas envie de mettre un "smiley"
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- adumbrateNiveau 10
Une passante a écrit: D'ailleurs un autre intervenant a aussi ajouté que la charge de travail venait du fait qu'on avait ou non appris à s'organiser, et bam, encore une critique implicite pour ceux qui sont (ou se sentent) débordés...
Je trouve aussi cette affirmation très malvenue.
Dans les arguments expliquant la charge différente de travail selon les matières, on voit rarement apparaître le nombre d'heures effectué avec chaque classe. Ainsi, un professeur de français en collège exerce en général sur deux ou trois niveaux. S'il choisit de faire les mêmes cours à ses classes de même niveau, il doit préparer 9h ou 13h30 de cours par semaine. Un enseignant de collège dans une matière au plus faible horaire, soit 1h par semaine (c'est juste un exemple, je ne cherche pas à blâmer qui que ce soit), intervient souvent sur les quatre niveaux, ce qui lui fait, s'il choisit de faire les mêmes cours aux élèves de chaque niveau, 4h à préparer. Certes, cela s'accompagne de gros désavantages qui sont indéniables (moins bien connaître les élèves, avoir de multiples bulletins à remplir...), mais en termes de temps de préparation de cours, on y gagne.
- Thalia de GMédiateur
Les IPR font ce pour quoi ils ont été recrutés et sont rémunérés. J'ai entendu de leur part de subtiles réprobations.Monsieur_Tesla a écrit:Pour répondre au sujet :
je suis dans un collège "cool", tous (presque) les élèves sont sympathiques, la plupart de mes collègues sont super !
Le problème vient de la hiérarchie, surtout des IPR (parfois) et des changements de programme tous les deux ans.
La DHG qui se réduit comme peau de chagrin, il y a 10 ans j'avais la chance d'avoir environ 24 élèves au laboratoire toutes les semaines ... maintenant c'est 30 voir plus ! Bravo pour la sécurité !
J'aime toujours enseigner, mais les conditions se sont gravement dégradées depuis mes débuts en 1993.
Quant aux changements incessants de programmes, oui c'est lassant. On a à peine fini de rôder, il faut recommencer. J'ai eu l'occasion d'exprimer ma lassitude sur ce point dans une formation primaire-collège à laquelle participait l'IPR de ma discipline. Il m'a fusillée du regard, ça c'est arrêté là.
Mais j'étais en fin de carrière, je ne risquais plus rien à rapporter ce que nous pensions et nous nous disions en salle des profs.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Thalia de G a écrit:Les IPR font ce pour quoi ils ont été recrutés et sont rémunérés. J'ai entendu de leur part de subtiles réprobations.Monsieur_Tesla a écrit:Pour répondre au sujet :
je suis dans un collège "cool", tous (presque) les élèves sont sympathiques, la plupart de mes collègues sont super !
Le problème vient de la hiérarchie, surtout des IPR (parfois) et des changements de programme tous les deux ans.
La DHG qui se réduit comme peau de chagrin, il y a 10 ans j'avais la chance d'avoir environ 24 élèves au laboratoire toutes les semaines ... maintenant c'est 30 voir plus ! Bravo pour la sécurité !
J'aime toujours enseigner, mais les conditions se sont gravement dégradées depuis mes débuts en 1993.
Quant aux changements incessants de programmes, oui c'est lassant. On a à peine fini de rôder, il faut recommencer.] J'ai eu l'occasion d'exprimer ma lassitude sur ce point dans une formation primaire-collège à laquelle participait l'IPR de ma discipline. Il m'a fusillée du regard, ça c'est arrêté là.
Mais j'étais en fin de carrière, je ne risquais plus rien à rapporter ce que nous pensions et nous nous disions en salle des profs.
J'ai fait parti du groupe collège d'une académie, 10 ans de travail avec deux inspecteurs (assez fabuleux, ça existe), mettre en ligne des séquences pour les profs jeunes. Des centaines d'heures de travail !
En 2016, tout a été mis en archive, les liens n'existent plus ... on a travaillé pour rien !
Manque de considération ?
EDIT : j'en ai parlé a l'inspecteur responsable du site ...
... Il m'a fusillée du regard (je me permet de te citer)
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Tchuang Tseu
- Lisak40Expert spécialisé
Monsieur_Tesla a écrit:Lisak40 a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Enseignant n'est pas une bonne situation dans les zones tendues, notamment en Île-de-France, puisque le coût du logement a explosé.
Rappelons également que les enseignants en début de carrière touchent désormais la prime d'activité, prime prévue à l'origine pour les travailleurs précaires. Ca en devient inquiétant.
Après, oui, il y a beaucoup de liberté même si elle tend à décroître (projets d'établissements, progressions communes, pressions hiérarchiques, etc.)
Le temps de travail est également beaucoup plus important que d'autres métiers à salaire équivalent puisque la moyenne du temps de travail d'un certifié est de 42h53 par semaine (contre 39h15 pour un agrégé) : https://www.42h53.fr/
Je ne savais pas cela, je suis choquée (moralement)... On est donc tombés si bas dans l'échelle des rémunérations ? Quelle tristesse... Dire que mon grand-père paternel, directeur d'école était si fier que son fils aîné devienne professeur et fasse carrière dans l'enseignement, presque plus que de son autre fils qui lui a fait des études le destinant clairement à travailler dans le privé et y a fait toute sa carrière !! S'il était encore là et connaissait notre niveau de rémunération, je pense qu'il déconseillerait totalement cette profession aujourd'hui !
Mes deux parents étaient enseignants, ma mère en collège, mon père en université. Lorsqu'à la fin de mes études, j'ai décidé de devenir prof. , comment dire, "cette profession n'a aucun avenir". C'était en 1993 !
Je pensais avoir atteint le fond avec la réforme NVB, hélas quand on touche le fond, certains creusent encore (JMB)
EDIT : même pas envie de mettre un "smiley"
Pareil ici : pas trop envie d'en rire... Sinon pour quand même apporter un point positif dans tout ça, tout le monde ne dénigre pas les profs, heureusement : ma famille est plutôt fière de moi, et leurs amis (personnes très âgées donc) trouvent encore que c'est une belle profession, respectable et qui a une certaine valeur sociale un certain prestige quoi, et beaucoup de mes amis pensent pareil !! Par contre tous (ma famille incluse) sont indignés de nos salaires... Ma mère me fait encore de gros cadeaux pour que je puisse me faire plaisir, ou simplement avoir des lunettes ou des dents "correctes" car elle est consciente que mon salaire est assez bas !
- Thalia de GMédiateur
Droits d'auteur, mon cher, le numéro de mon compte paypal en mp.Monsieur_Tesla a écrit:... Il m'a fusillée du regard (je me permets de te citer)
Non, c'est pour détendre l'atmosphère, je comprends ton amertume.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Thalia de G a écrit:Droits d'auteur, mon cher, le numéro de mon compte paypal en mp.Monsieur_Tesla a écrit:... Il m'a fusillée du regard (je me permets de te citer)
Non, c'est pour détendre l'atmosphère, je comprends ton amertume.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Les conditions de travail, me semble-t-il, se sont dégradées oui: réunions plus nombreuses et plus inutiles, classes très chargées, élèves difficiles (mais cela dépend de la cohorte).
Il y a également des satisfactions : relations entre collègues (bon, ça dépend où), avec les élèves...)
Au niveau du salaire, si on compare avec l'ensemble des salariés, on est pas mal. Si on compare avec avec les fonctionnaires de même catégorie, on est mal.
Du temps libre, pas vraiment (je m'exprime en tant que PE) mais modulable.
Cette année est cependant la première année de ma carrière où je ne fiche rien des vacances, trop dégoûtée du prof bashing. Et que ça fait du bien!
Il y a également des satisfactions : relations entre collègues (bon, ça dépend où), avec les élèves...)
Au niveau du salaire, si on compare avec l'ensemble des salariés, on est pas mal. Si on compare avec avec les fonctionnaires de même catégorie, on est mal.
Du temps libre, pas vraiment (je m'exprime en tant que PE) mais modulable.
Cette année est cependant la première année de ma carrière où je ne fiche rien des vacances, trop dégoûtée du prof bashing. Et que ça fait du bien!
- LeclochardEmpereur
Danska a écrit:LadyOlenna a écrit:Je tenais juste à préciser à Charly07 que prof, c'est pas une profession libérale en fait, contrairement à ce qu'il affirme dans son premier post. Lois Le Pors, droits et obligations des fonctionnaires, tout ça tout ça. Ok il y a une certaine liberté et autonomie relatives, mais on ne peut pas parler de profession libérale.
Ça n'a même strictement rien à voir avec une profession libérale, tu as raison de le souligner. On a une hiérarchie au-dessus de nous, assez lointaine mais qui existe, des programmes à respecter, un salaire assuré tous les mois et qui ne dépend très peu de notre activité ou du chiffre d'affaire annuel, pas le choix de nos dates de congé, pas la possibilité de moduler à volonté notre temps de travail pour gagner plus, pas le risque de perte d'emploi ou de clientèle... Bref, pas grand-chose à voir entre le statut d'enseignant et celui de libéral.
Oui. C'est très différent.
Notre profession me fait penser, je sais que c'est tiré par le cheveux, à ces métiers qui ont un revenu de base assez bas et qui obligent à des efforts particuliers (atteindre des objectifs de vente par ex) pour obtenir un salaire correct.
Quand on regarde sur le site de l'EN les cas qui sont présentés, ce sont toujours des enseignants qui font des heures supp, qui sont PP ou qui animent des clubs etc... qu'on donne en exemple. Le sous-entendu est clair: c'est une profession où il faut faire des activités en plus de l'enseignement pour gagner correctement sa vie.
https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid100728/une-remuneration-evolutive-pour-les-enseignants.html
D'abord, il y a cette formidable étoile rouge qui suggère une formidable rémunération... 2000 euros.. bruts... qui se transforment en 1600 euros nets (écrits en petit).
Toutes les façons d'augmenter sa rémunération sont présentées (du départ pour l'outre-mer jusqu'à la réussite du concours pour devenir chef d'établissement... en passant par l'indemnité de résidence et le supplément familial... ).
Le tout accompagné d'exemples délicieux: l'enseignant de 25 ans: 2100 euros nets car il enseigne en REP+ et fait deux hsa.
L'enseignant de 33 ans, il faudra qu'il soit PP et fasse deux HSA pour toucher 2200 euros nets...
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Lisak40 a écrit:Leclochard a écrit:Malaga a écrit:Je fais partie des enseignants heureux au travail. J'aime enseigner ma matière, je la trouve très riche, on peut varier les cours d'une année sur l'autre, souvent rebondir sur l'actualité, il est possible d'accrocher, même temporairement, des élèves en grande difficulté.
J'ai la chance de travailler dans un collège sympa, avec de chouettes collègues et des élèves globalement agréables.
En revanche, j'ai un salaire que j'estime correct car j'ai trois enfants (donc un joli SFT), je fais quelques heures supplémentaires et je suis PP. Si je ne touchais que mon salaire de base, il ne serait pas bien haut.
Je ne vois pas comment il est possible de ne travailler que dix heures par semaine en plus des 18h si l'on n'a rien préparé durant les vacances. Préparer un cours (encore plus un nouveau programme), corriger des copies, cela prend beaucoup de temps (et c'est normal, cela fait aussi partie de notre métier).
Tu en fais tout de même beaucoup pour atteindre ce seuil qui te donne l'impression de gagner correctement ta vie. Je trouve que c'est un peu trompeur.
En effet, on est tellement "bien payés" que l'année dernière je faisais 1h sup (pas la possibilité de faire plus) + PP + surveillance de DST le mercredi après-midi + aide aux devoirs un ou deux fois par semaine pour avoir un salaire correct et un mode de vie où je n'angoisse pas pour la moindre dépense hors frais habituels (loyer, factures, etc.). Alors certes, je suis célibataire, à un échelon bas et en région parisienne, mais on est "tellement bien payés" en effet, que j'angoisse déjà (le jour et la nuit en rêvant) car l'année prochaine mon heure sup' et ma fonction de PP ne sont pas assurées, qu'il n'y aura plus de DST le mecredi après-midi, que je ne sais pas si je pourrai participer à l'aide aux devoirs, et que je n'ai aucune nouvelle du dispositif "vacances apprenantes" (ou un truc du genre) auquel je me suis inscrite ! Et quand je parle de financer un mode de vie confortable, je ne parle pas de choses extravagantes (je ne prends quasiment jamais de taxi, même perdue au milieu de Paris à 4h du matin) mais d'avoir la possibilité de penser aux vacances en dehors d'aller voir la famille, aller au restau une fois de temps en temps, faire un peu de shopping, financer ses lunettes ou soins dentaires coûteux, etc., la vie quoi ! Alors entendre qu'on est bien payés, alors qu'une de mes connaissances en cat. C à 75% mensuels gagne plus qu'un prof débutant (ce qui n'est pas mon cas hein), entre autres choses aberrantes, ça me fait un peu halluciner...
Par contre, cela n'empêche pas que l'on puisse aimer son métier, y prendre du plaisir et y trouver certains avantages, malheureusement ces "avantages" ont tendance à disparaître sous l'accumulation progressive et continue des inconvénients...
Ton cas n'est pas du tout exceptionnel. Lorsque j'étais en région parisienne, tous les collègues célibataires faisaient peu ou prou ce que tu fais: des hsa, de l'aide au devoir, fonction de PP, des stages de soutien en été... notre coordinatrice de lettres s'arrangeait systématiquement pour prendre des niveaux qui assuraient trois hsa (6ème et 3ème). Je me souviens que quand ça n'a pas été possible, une année, elle en a été très peinée. Pour autant, il ne s'agissait de financer un train de vie luxueux (simple T2 à Saint-Ouen, pas de voiture etc). Cela lui permettait de partir en vacances, de se faire plaisir quelquefois et de ne pas être dans le rouge.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Mat'himNiveau 6
Leclochard a écrit:Oui. C'est très différent.
Notre profession me fait penser, je sais que c'est tiré par le cheveux, à ces métiers qui ont un revenu de base assez bas et qui obligent à des efforts particuliers (atteindre des objectifs de vente par ex) pour obtenir un salaire correct.
Quand on regarde sur le site de l'EN les cas qui sont présentés, ce sont toujours des enseignants qui font des heures supp, qui sont PP ou qui animent des clubs etc... qu'on donne en exemple. Le sous-entendu est clair: c'est une profession où il faut faire des activités en plus de l'enseignement pour gagner correctement sa vie.
https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid100728/une-remuneration-evolutive-pour-les-enseignants.html
D'abord, il y a cette formidable étoile rouge qui suggère une formidable rémunération... 2000 euros.. bruts... qui se transforment en 1600 euros nets (écrits en petit).
Toutes les façons d'augmenter sa rémunération sont présentées (du départ pour l'outre-mer jusqu'à la réussite du concours pour devenir chef d'établissement... en passant par l'indemnité de résidence et le supplément familial... ).
Le tout accompagné d'exemples délicieux: l'enseignant de 25 ans: 2100 euros nets car il enseigne en REP+ et fait deux hsa.
L'enseignant de 33 ans, il faudra qu'il soit PP et fasse deux HSA pour toucher 2200 euros nets...
Tu as raison mais cela rejoint aussi la réalité, à savoir que beaucoup d'enseignants font des HSA (la grande majorité) que ce soit voulu ou non d'ailleurs car on peut nous en imposer.
J'ai été surpris du fait que gloabement 24 % n'en font pas (voir pourcentages visibles sur l'image de cet article) et que ce pourcentage a même tendance à diminuer.
De toute façon sans revalorisation un moyen pour ne pas voir son pouvoir d'achat s'effriter chaque année est d'en faire quand c'est possible mais ce n'est pas une solution à long terme.
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