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- HonchampDoyen
Charles-Maurice a écrit:Nous en sommes les premiers responsables, et nos représentants au premier chef... Quand on pense que la dernière mobilisation était pour des masques et les conditions sanitaires des élèves,
Je viens de poster sur le fil "retour des maths..."
Hier soir, dans le 28 mn d'Arte, lié aux maths, un des invités , enseignant, interrogé sur recrutements défaillants et salaires, a encore répondu que ce n'était pas le plus important.
J'ai pris l'émission tardivement, je ne sais pas qui c'était.
Mais marre de ce genre de réaction...
- LefterisEsprit sacré
Bien d'accord sur ce point, on tend les bâtons pour se faire battre. Je dis "on", mais non inclusif. Ce genre de mobilisation (terme oxymorique dans une profession aussi immobile), c'est sans moi. Pour les retraites, les salaires, contre les réformes immondes, oui (et si possible à des moments visibles, les jours d'examen par exemple, comme pur le réforme du collège) mais là, perdre sa journée, grotesque.Charles-Maurice a écrit:Nous en sommes les premiers responsables, et nos représentants au premier chef... Quand on pense que la dernière mobilisation était pour des masques et les conditions sanitaires des élèves,
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- TxiaNiveau 6
Je pense que pour beaucoup de nos collègues les conditions salariales ne sont leur première préoccupation. Quand j'ai annoncé mon départ de l'EN à mes collègues et que je leur ai dit que la première raison était le salaire trop bas. Beaucoup ont réagi en disant "on ne vient pas à l'éducation nationale pour le salaire.. Sinon faut aller voir ailleurs..."
Je n'avais plus la force d'essayer de les convaincre que le salaire d'un prof était vraiment une catastrophe.
Je pense que pour beaucoup leur salaire n'est qu'un complément par rapport au salaire principal de leur conjoint. Je pense que c'est ce qui explique le peu d'esprit combatif (collectif) sur ce sujet et donc l'état actuel des choses. Malheureusement..
Je n'avais plus la force d'essayer de les convaincre que le salaire d'un prof était vraiment une catastrophe.
Je pense que pour beaucoup leur salaire n'est qu'un complément par rapport au salaire principal de leur conjoint. Je pense que c'est ce qui explique le peu d'esprit combatif (collectif) sur ce sujet et donc l'état actuel des choses. Malheureusement..
- colombaneFidèle du forum
Ce n'est pas que le salaire des profs... c'est le salaire des fonctionnaires tout court !
Certes, l'éducation nationale n'est pas la mieux lotie.... la culture non plus...
Et pensez aussi qu'il n'y a pas que les profs dans l'EN, il y a aussi les administratifs, dans les établissements qui sont tout tout en bas de l'échelle (je ne parle pas de l'adjoint-gestionnaire... encore que, s'il est cat.B, ce n'est pas mirobolant non plus) - Secrétaire, au bout de 20 ans d'ancienneté, j'ai fini à l'indice 430 (à peu près, j'ai oublié).. et j'ai fait 6 mois de plus dans un nouvel échelon pour rien du tout.. (bon si, j'avais des trimestres en plus !), mais... je touche le minimum (il existe un minimum de retraite, car les calculs avec les indices font que j'étais en dessous dudit minimum... )
On est loin de la problématique des agrégés, très très loin... râlerie.
Certes, l'éducation nationale n'est pas la mieux lotie.... la culture non plus...
Et pensez aussi qu'il n'y a pas que les profs dans l'EN, il y a aussi les administratifs, dans les établissements qui sont tout tout en bas de l'échelle (je ne parle pas de l'adjoint-gestionnaire... encore que, s'il est cat.B, ce n'est pas mirobolant non plus) - Secrétaire, au bout de 20 ans d'ancienneté, j'ai fini à l'indice 430 (à peu près, j'ai oublié).. et j'ai fait 6 mois de plus dans un nouvel échelon pour rien du tout.. (bon si, j'avais des trimestres en plus !), mais... je touche le minimum (il existe un minimum de retraite, car les calculs avec les indices font que j'étais en dessous dudit minimum... )
On est loin de la problématique des agrégés, très très loin... râlerie.
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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- Charles-MauriceNiveau 9
Déprimant. Cette auto flagellation rend impossible les relations professionnelles, quand on a connu les salles des profs où on rigolait, fumait et parlait de tout sauf des élèves. On avait l impression que les gens avaient une vie normale, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
- EnnaNiveau 10
Le salaire comme complément à celui du conjoint, est-ce encore le cas pour les moins âgés ? Je me demande.
Un certain type de professeur entré dans la carriere il y a plusieurs décennies, oui mais aujourd'hui ? Il faudrait étudier sérieusement l'état d'esprit des jeunes profs, qui auront à tenir la baraque..
Par ailleurs, chercher à exercer un métier qui fait sens , répugner à être un simple exécutant est un puissant levier
qui joue contre l'argument financier. Il y a chez bcp d'enseignants un idéalisme latent ,entretenu à l'évidence
par le ministère qui en joue habilement. Nous ne sommes pas si différents des soignants qui s'occupent avec dévouement du corps,qd nous cultivons l'esprit.
Nous sommes ds la même galère ,pour moi.
Un certain type de professeur entré dans la carriere il y a plusieurs décennies, oui mais aujourd'hui ? Il faudrait étudier sérieusement l'état d'esprit des jeunes profs, qui auront à tenir la baraque..
Par ailleurs, chercher à exercer un métier qui fait sens , répugner à être un simple exécutant est un puissant levier
qui joue contre l'argument financier. Il y a chez bcp d'enseignants un idéalisme latent ,entretenu à l'évidence
par le ministère qui en joue habilement. Nous ne sommes pas si différents des soignants qui s'occupent avec dévouement du corps,qd nous cultivons l'esprit.
Nous sommes ds la même galère ,pour moi.
- gregforeverGrand sage
Quand je pense que je voulais partir à 64 ans et tant pis pour la décote et que je devrais sûrement aller au moins jusqu'à 35! Honnêtement je veux me sauver le plus tôt possible pour profiter un peu...
- Clecle78Esprit sacré
Pourquoi s'en prendre aux agrégés, Colombane ? Ce n'est pas le sujet.
- Charles-MauriceNiveau 9
D'autant que les agreges ont été exclus de nombreuses mesures de revalorisation, Jospin par exemple... C'est déplorable d'opposer ainsi les collègues, il vaudrait mieux faire corps.
- Clecle78Esprit sacré
Je confirme, nous avons eu zéro revalorisation depuis que j'enseigne. J'ajoute qu'on a tout de même passé un concours exigeant.
- IphigénieProphète
Mais opposer les gens c’est bien ce qui est recherché! Jospin a beaucoup amélioré la condition des pegc en les alignant à peu près sur les certifiés horaires et salaire( enfin les pegc en activité, parce que ceux qui étaient alors en retraite l’ont eu dans le baba…) mais niet pour les autres!Charles-Maurice a écrit:D'autant que les agreges ont été exclus de nombreuses mesures de revalorisation, Jospin par exemple... C'est déplorable d'opposer ainsi les collègues, il vaudrait mieux faire corps.
- EnnaNiveau 10
+1. Mais la discussion s'égare, effectivement. Je ne voyais pas du tout cette possible dérive, désolée. Je voulais juste souligner la nécessité d' oser parler argent car cela me semble plus sain et efficace. Dire les choses pour être entendu et faire bouger les choses.Clecle78 a écrit:Je confirme, nous avons eu zéro revalorisation depuis que j'enseigne. J'ajoute qu'on a tout de même passé un concours exigeant.
- issoireNiveau 9
Même en ėtant rentré(e)s dans l’EN il y a plusieurs décennies, il y a des accidents de vie, et des sous on en a toujours besoin. Autour de moi tous les collėgues ont besoin d’heures sup, des collègues hommes partent a 67 ans.
- LefterisEsprit sacré
Je crois qu'il y a plusieurs choses : ça, le salaire d'appoint, mais pas uniquement. Il y a un air du temps, une pensée collective qu'il est bon d'avoir ou de faire croire, la fable de la "vocation", et aussi beacoup d'hypocrisie. Plein se plaignent en aparté.Txia a écrit:Je pense que pour beaucoup de nos collègues les conditions salariales ne sont leur première préoccupation. Quand j'ai annoncé mon départ de l'EN à mes collègues et que je leur ai dit que la première raison était le salaire trop bas. Beaucoup ont réagi en disant "on ne vient pas à l'éducation nationale pour le salaire.. Sinon faut aller voir ailleurs..."
Je n'avais plus la force d'essayer de les convaincre que le salaire d'un prof était vraiment une catastrophe.
Je pense que pour beaucoup leur salaire n'est qu'un complément par rapport au salaire principal de leur conjoint. Je pense que c'est ce qui explique le peu d'esprit combatif (collectif) sur ce sujet et donc l'état actuel des choses. Malheureusement..
Quant aux discours des ravis de la crèche, qui disent qu'il faut aller voir ailleurs, il ne tient pas la route une minute :c'est exactement ce que font les étudiants maintenant, et tout le monde s'en plaint. Ensuite, il faut pouvoir : dans certaines filières, il est difficile de faire autre chose (raison pour laquelle elles sont évitées maintenant, on revient au problème). Ce genre de discours, qui est en fait celui des ministres, a fortement contribué à dégrader la profession. Pourquoi le salaire serait important pour les autres fonctionnaires et pas pour les enseignants ? Aucune rationnalité...
C'est bien comme ça qu'ils vont détruire l'agrégation sans le dire, en rendant la carrière inintéressante. Ca fera avec un temps de retard comme le capes : d'abord désertion des candidats, puis baisse du niveau, puis disparition ou réduction drastique des postes. Il n'y aura bientôt plus aucun enseignant recruté sur son niveau disciplinaire. Ca sera comme l'Australie, qui commence à clamer que c'était une erreur de ne recruter que des animateurs temporaires, sans niveau...Iphigénie a écrit:Mais opposer les gens c’est bien ce qui est recherché! Jospin a beaucoup amélioré la condition des pegc en les alignant à peu près sur les certifiés horaires et salaire( enfin les pegc en activité, parce que ceux qui étaient alors en retraite l’ont eu dans le baba…) mais niet pour les autres!
Actuellement, c'est ce qui nous arrive avec le capes, qui dégringole depuis la réforme de 2013, puis la dernière qui supprime l'essentiel des disciplines au profit d'un entretien managérial. L'ancien capes était quais totalement disciplinaire, et il y avait déjà un fossé avec l'agreg. Maintenant, c'est un gouffre. Quand l'agreg disparaîtra, un certain nombre de facs dont les programmes étaient exigeants parce que ce concours était un débouché important (les matières littéraires surtout) , vont baisser le niveau , puis disparaître à leur tour. Conséquences en chaîne, qu'on a commencé à voir.
Il y a la double peine, la décote, qui touche particulièrement les gens entrés tard. J'expliquais ça à une collègue effondrée l'autre jour. Elle me disait que partir à 68% à 62 ans ne l'inquiétait pas trop , qu'elle se serrerait un peu la ceinture. Mais s'il lui manque 7%, c'st qu'il lui manque en gros 4 ans , donc 16 trimestres. Il lui sera prélevé sur les 70 % restants 16x 1.25%....issoire a écrit:Même en ėtant rentré(e)s dans l’EN il y a plusieurs décennies, il y a des accidents de vie, et des sous on en a toujours besoin. Autour de moi tous les collėgues ont besoin d’heures sup, des collègues hommes partent a 67 ans.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- HORAHabitué du forum
Lefteris a écrit:Je crois qu'il y a plusieurs choses : ça, le salaire d'appoint, mais pas uniquement. Il y a un air du temps, une pensée collective qu'il est bon d'avoir ou de faire croire, la fable de la "vocation", et aussi beacoup d'hypocrisie. Plein se plaignent en aparté.Txia a écrit:Je pense que pour beaucoup de nos collègues les conditions salariales ne sont leur première préoccupation. Quand j'ai annoncé mon départ de l'EN à mes collègues et que je leur ai dit que la première raison était le salaire trop bas. Beaucoup ont réagi en disant "on ne vient pas à l'éducation nationale pour le salaire.. Sinon faut aller voir ailleurs..."
Je n'avais plus la force d'essayer de les convaincre que le salaire d'un prof était vraiment une catastrophe.
Je pense que pour beaucoup leur salaire n'est qu'un complément par rapport au salaire principal de leur conjoint. Je pense que c'est ce qui explique le peu d'esprit combatif (collectif) sur ce sujet et donc l'état actuel des choses. Malheureusement..
Quant aux discours des ravis de la crèche, qui disent qu'il faut aller voir ailleurs, il ne tient pas la route une minute :c'est exactement ce que font les étudiants maintenant, et tout le monde s'en plaint. Ensuite, il faut pouvoir : dans certaines filières, il est difficile de faire autre chose (raison pour laquelle elles sont évitées maintenant, on revient au problème). Ce genre de discours, qui est en fait celui des ministres, a fortement contribué à dégrader la profession. Pourquoi le salaire serait important pour les autres fonctionnaires et pas pour les enseignants ? Aucune rationnalité...C'est bien comme ça qu'ils vont détruire l'agrégation sans le dire, en rendant la carrière inintéressante. Ca fera avec un temps de retard comme le capes : d'abord désertion des candidats, puis baisse du niveau, puis disparition ou réduction drastique des postes. Il n'y aura bientôt plus aucun enseignant recruté sur son niveau disciplinaire. Ca sera comme l'Australie, qui commence à clamer que c'était une erreur de ne recruter que des animateurs temporaires, sans niveau...Iphigénie a écrit:Mais opposer les gens c’est bien ce qui est recherché! Jospin a beaucoup amélioré la condition des pegc en les alignant à peu près sur les certifiés horaires et salaire( enfin les pegc en activité, parce que ceux qui étaient alors en retraite l’ont eu dans le baba…) mais niet pour les autres!
Actuellement, c'est ce qui nous arrive avec le capes, qui dégringole depuis la réforme de 2013, puis la dernière qui supprime l'essentiel des disciplines au profit d'un entretien managérial. L'ancien capes était quais totalement disciplinaire, et il y avait déjà un fossé avec l'agreg. Maintenant, c'est un gouffre. Quand l'agreg disparaîtra, un certain nombre de facs dont les programmes étaient exigeants parce que ce concours était un débouché important (les matières littéraires surtout) , vont baisser le niveau , puis disparaître à leur tour. Conséquences en chaîne, qu'on a commencé à voir.Il y a la double peine, la décote, qui touche particulièrement les gens entrés tard. J'expliquais ça à une collègue effondrée l'autre jour. Elle me disait que partir à 68% à 62 ans ne l'inquiétait pas trop , qu'elle se serrerait un peu la ceinture. Mais s'il lui manque 7%, c'st qu'il lui manque en gros 4 ans , donc 16 trimestres. Il lui sera prélevé sur les 70 % restants 16x 1.25%....issoire a écrit:Même en ėtant rentré(e)s dans l’EN il y a plusieurs décennies, il y a des accidents de vie, et des sous on en a toujours besoin. Autour de moi tous les collėgues ont besoin d’heures sup, des collègues hommes partent a 67 ans.
D'accord sur tout, à nouveau. D'avance mes excuses à ceux qui y croient encore, mais il faut être cinglé pour devenir enseignant aujourd'hui, surtout au vu des retraites à la thatcher qui nous attendent. Cinq ans d'études pour ça...
Tu parlais de l'Australie, @Lefteris. Si j'ai bien compris un article récent, je me demande si la situation française n'est pas pire : "It is estimated a 10-15% increase in teacher salaries is required to restore the attractiveness of teaching compared to other professions." Ben ici, c'est pas 10 ou 15 % d'augmentation qui nous mettrait au niveau salarial d'un autre fonctionnaire de catégorie A, c'est au moins 25%...
https://theconversation.com/new-education-minister-jason-clare-can-fix-the-teacher-shortage-crisis-but-not-with-labors-election-plan-184321
- LefterisEsprit sacré
Cinq ans d'études au moins, puis le temps de passer le concours, d'être titularisés, pour ceux qui y auront encore droit quelque temps.Déjà depuis un bon moment on voit des gens qui ont fait les cinq ans, ont tenté une fois, deux fois... ça en fait des gens qui démarrent déjà avec l'obligation d'aller à 67 ans sous peine de décote, dans les conditions actuelles(qui vont s'aggraver).HORA a écrit:
D'accord sur tout, à nouveau. D'avance mes excuses à ceux qui y croient encore, mais il faut être cinglé pour devenir enseignant aujourd'hui, surtout au vu des retraites à la thatcher qui nous attendent. Cinq ans d'études pour ça...
Tu parlais de l'Australie, @Lefteris. Si j'ai bien compris un article récent, je me demande si la situation française n'est pas pire : "It is estimated a 10-15% increase in teacher salaries is required to restore the attractiveness of teaching compared to other professions." Ben ici, c'est pas 10 ou 15 % d'augmentation qui nous mettrait au niveau salarial d'un autre fonctionnaire de catégorie A, c'est au moins 25%...
https://theconversation.com/new-education-minister-jason-clare-can-fix-the-teacher-shortage-crisis-but-not-with-labors-election-plan-184321
Pour les Australiens,un des exemples que je connais pas mal parce qu'un très proche parent , qui a enseigné ailleurs aussi, y a passé quelques années et a bien analysé ce qui allait nous tomber dessus. La conséquence et d'en avoir fait un corps déconsidéré et donc mal payé et le moyen de le maintenir dans cet état a été de recruter des gens fragiles disciplinairement, des étudiants loin des meilleurs, qui d'ailleurs cherchent à partir dès qu'ils trouvent mieux. Les poncifs de la vocation et des yeux qui brillent n'ont pas cours là-bas. D'ailleurs, un enseignant doit pouvoir enseigner plusieurs disciplines (ils passent des "valences" en quelques semaines) , et remplacer tout le monde au pied levé grâce à un stock de documents que chaque enseignant doit constituer. De toute manière, il n'y a que très peu d'échelons et le métier n'est pas fait, d'entrée de jeu, pour être exercé longtemps. Soit on le quitte avant sept ans , soit on s'oriente vers le management, la direction des établissements. Le niveau scolaire des jeunes australiens est déplorable (l'agressivité en moins par rapport à chez nous), dixit ce proche. Il faut aller dans le privé, à l'étranger, en lycée français, pour avoir une bonne instruction. L'Australie importe aussi une part de sa main d'oeuvre et de ses "cerveaux".
Devenir enseignant en France n'a plus aucun sens , strictement aucun : être un déclassé de la fonction publique, voire sa discipline décriée, voire brutalisée comme la mienne, risquer désormais le changement de statut voire le chômage, subir le new management et le mépris des "clients" que sont et vont être de plus en plus les élèves et parents, passer sa vie au boulot (les projets et autres balivernes ne seront pas facultatifs bien longtemps, et il faudra réagir à tous les mails rapidement, accepter d'être harcelé...), changer de lieu de travail parce qu'on ne sera plus "choisi" par l'équipe dirigeante. A part faire ça temporairement faute de mieux dans un pays rongé par le chômage, je ne vois pas...
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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