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- WaitforitNiveau 2
Bonjour,
Ma question est simple. Je n'ai que quelques années de carrière dans l'enseignement mais je n'ai jamais vu ou entendu parler d'un chef d'établissement soutenant le personnel lors d'une mobilisation nationale.
Y compris en ce moment, alors qu'ils sont mis en grande difficulté, et mis en porte-à-faux devant leur public (professeurs et parents) face auquel on leur demande d'imposer une décision puis son extrême inverse du jour au lendemain.
Je me demande ce qui fait que, malgré une telle absence de cohérence face à ce qui leur est imposé, ils s'obstinent à être dociles et finissent par se mettre à dos leur personnel qu'ils refusent de soutenir, et ce parfois (il me semble),
au détriment de leur santé (physique et / ou mentale).
Comment fonctionne leur carrière ? Quelle pression qui m'échappe subissent-ils? Quid de leurs syndicats?
Je vous remercie.
Ma question est simple. Je n'ai que quelques années de carrière dans l'enseignement mais je n'ai jamais vu ou entendu parler d'un chef d'établissement soutenant le personnel lors d'une mobilisation nationale.
Y compris en ce moment, alors qu'ils sont mis en grande difficulté, et mis en porte-à-faux devant leur public (professeurs et parents) face auquel on leur demande d'imposer une décision puis son extrême inverse du jour au lendemain.
Je me demande ce qui fait que, malgré une telle absence de cohérence face à ce qui leur est imposé, ils s'obstinent à être dociles et finissent par se mettre à dos leur personnel qu'ils refusent de soutenir, et ce parfois (il me semble),
au détriment de leur santé (physique et / ou mentale).
Comment fonctionne leur carrière ? Quelle pression qui m'échappe subissent-ils? Quid de leurs syndicats?
Je vous remercie.
- LadyOlennaModérateur
Quand on passe le concours, on accepte le "devoir de loyauté" qui fait partie du métier. On est évalués par le Dasen, donc à moins de se moquer totalement des conséquences en termes de carrière ou de mutation, on applique la politique gouvernementale. On est pris entre le marteau et l'enclume.
Cela ne nous empêche pas (c'est le cas du principal avec qui je bosse par exemple), de dire ce qu'on pense vraiment en salle des profs ou en conseil pédagogique. Jeudi soir au CA par exemple nous avons soutenu la motion présentée par les profs, qui dénonçait des consignes erratiques de nos hautes autorités et un épuisement professionnel. Le syndicat auquel j'adhère remonte régulièrement à la rectrice les difficultés de terrain auxquelles nous sommes confrontés du fait des consignes. Bon ben on nous répond qu'on nous entend, qu'on fait un boulot formidable, que nous avons toute sa reconnaissance, mais ça s'arrête là.
Cela ne nous empêche pas (c'est le cas du principal avec qui je bosse par exemple), de dire ce qu'on pense vraiment en salle des profs ou en conseil pédagogique. Jeudi soir au CA par exemple nous avons soutenu la motion présentée par les profs, qui dénonçait des consignes erratiques de nos hautes autorités et un épuisement professionnel. Le syndicat auquel j'adhère remonte régulièrement à la rectrice les difficultés de terrain auxquelles nous sommes confrontés du fait des consignes. Bon ben on nous répond qu'on nous entend, qu'on fait un boulot formidable, que nous avons toute sa reconnaissance, mais ça s'arrête là.
- WaitforitNiveau 2
Merci pour ta réponse !
Du coup, désolée pour la question naïve qui va suivre : quelles seraient les conséquences pour un chef d'établissement qui participerait à un mouvement de grève par exemple ?
Et quels sont les critères de notation de la DASEN?
Du coup, désolée pour la question naïve qui va suivre : quelles seraient les conséquences pour un chef d'établissement qui participerait à un mouvement de grève par exemple ?
Et quels sont les critères de notation de la DASEN?
- ChoubidouhNiveau 8
De ce que j'ai compris... D'une part les perdirs doivent muter très régulièrement. Il existe différentes catégories d'établissement qui conditionnent notamment la rémunération. Le potentiel de nuisance en terme de mutation est donc réel, même sans procédure de sanction.
Par ailleurs un établissement ne peut fermer sans décision rectorale. Et il s'avère que les perdirs ont une responsabilité par rapport à tout ce qu'il se passe dans leur établissement... Même s'ils sont en grève. Ils n'ont donc pas réellement le droit de faire grève, sauf à rester sur le pont pour assurer en cas de pépin (ce qui revient à renoncer au salaire en bossant). Je sais que certains perdirs bossent les joies de grève mais reversent leur salaire à des caisses de grève.. .
Par ailleurs un établissement ne peut fermer sans décision rectorale. Et il s'avère que les perdirs ont une responsabilité par rapport à tout ce qu'il se passe dans leur établissement... Même s'ils sont en grève. Ils n'ont donc pas réellement le droit de faire grève, sauf à rester sur le pont pour assurer en cas de pépin (ce qui revient à renoncer au salaire en bossant). Je sais que certains perdirs bossent les joies de grève mais reversent leur salaire à des caisses de grève.. .
- LadyOlennaModérateur
On reçoit une lettre de mission avec des objectifs. Tous les trois ans, nous sommes convoqués à la Dsden pour être évalués par rapport à cette lettre de mission (par exemple il y a quelques années, on pouvait nous demander d'augmenter le taux de passage en 2nde GT). En cas de demande de mutation, cet entretien doit avoir également lieu.
- LadyOlennaModérateur
Joli lapsusChoubidouh a écrit:Je sais que certains perdirs bossent les joies de grève mais reversent leur salaire à des caisses de grève.. .
- EnaecoVénérable
LadyOlenna a écrit:On reçoit une lettre de mission avec des objectifs. Tous les trois ans, nous sommes convoqués à la Dsden pour être évalués par rapport à cette lettre de mission (par exemple il y a quelques années, on pouvait nous demander d'augmenter le taux de passage en 2nde GT). En cas de demande de mutation, cet entretien doit avoir également lieu.
Ah je comprends mieux.
Je croyais que ce flot d'élèves assez constant d'élèves décrochés dès le premier mois et avec un échec malheureusement hautement prédictible à la simple vue des bulletins de collège se retrouvaient en 2nde GT à cause de l'incompétence des collègues de collège. Mais si ces sacrifices profitent au moins à un CDE qui a pu augmenter son taux de passage en 2nde GT c'est déjà ça.
Et bien je n'envie pas le boulot de perdir !
Se retrouver à défendre l'indéfendable parce qu'on a signé pour ça, ça ne doit pas être facile tous les jours...
"entre le marteau et l'enclume" étant l'expression qui revient à chaque fois qu'un CDE essaye d'expliquer des choix difficiles à comprendre pour des enseignants.
- ChoubidouhNiveau 8
LadyOlenna a écrit:Joli lapsusChoubidouh a écrit:Je sais que certains perdirs bossent les joies de grève mais reversent leur salaire à des caisses de grève.. .
Je sais à quel point la hiérarchie adore ces jouissifs moments . Par exemple au moment des épreuves du bac et des délibérations...
Je n'ose imaginer la pression mise par le rectorat pour qu'on en arrive à des situations comme celle de Melles...
- LadyOlennaModérateur
@Enaeco : Eh oui que veux-tu, j'ai vendu mon âme. J'attends le moment où Mephistopheles viendra me chercher pour me conduire en enfer...
Plus sérieusement on peut être plus ou moins servile dans l'application de ces objectifs. On peut travailler intelligemment, aux côtés de son équipe, en essayant de limiter au maximum les dégâts causés par des réformes par exemple.
Perso moi je m'en fous de finir proviseure d'un grand lycée de catégorie 5.
Plus sérieusement on peut être plus ou moins servile dans l'application de ces objectifs. On peut travailler intelligemment, aux côtés de son équipe, en essayant de limiter au maximum les dégâts causés par des réformes par exemple.
Perso moi je m'en fous de finir proviseure d'un grand lycée de catégorie 5.
- WaitforitNiveau 2
Choubidouh a écrit:De ce que j'ai compris... D'une part les perdirs doivent muter très régulièrement. Il existe différentes catégories d'établissement qui conditionnent notamment la rémunération. Le potentiel de nuisance en terme de mutation est donc réel, même sans procédure de sanction.
Par ailleurs un établissement ne peut fermer sans décision rectorale. Et il s'avère que les perdirs ont une responsabilité par rapport à tout ce qu'il se passe dans leur établissement... Même s'ils sont en grève. Ils n'ont donc pas réellement le droit de faire grève, sauf à rester sur le pont pour assurer en cas de pépin (ce qui revient à renoncer au salaire en bossant). Je sais que certains perdirs bossent les joies de grève mais reversent leur salaire à des caisses de grève.. .
Justement, ne peuvent-ils pas se protéger ? Par exemple en ce moment, le risque de 'pépins' potentiels est loin d'être minime. Il me semble que , s'ils sont responsables, les chefs d'établissement se mettent en danger en ne signalant pas les dysfonctionnements, comme par exemple l'impossibilité de respecter le protocole sanitaire, non?
Je trouve leur position risquée. Et je suppose qu'ils ne sont pas couverts.
- DaphnéDemi-dieu
Enaeco a écrit:LadyOlenna a écrit:On reçoit une lettre de mission avec des objectifs. Tous les trois ans, nous sommes convoqués à la Dsden pour être évalués par rapport à cette lettre de mission (par exemple il y a quelques années, on pouvait nous demander d'augmenter le taux de passage en 2nde GT). En cas de demande de mutation, cet entretien doit avoir également lieu.
Ah je comprends mieux.
Je croyais que ce flot d'élèves assez constant d'élèves décrochés dès le premier mois et avec un échec malheureusement hautement prédictible à la simple vue des bulletins de collège se retrouvaient en 2nde GT à cause de l'incompétence des collègues de collège. Mais si ces sacrifices profitent au moins à un CDE qui a pu augmenter son taux de passage en 2nde GT c'est déjà ça.
Et bien je n'envie pas le boulot de perdir !
Se retrouver à défendre l'indéfendable parce qu'on a signé pour ça, ça ne doit pas être facile tous les jours...
"entre le marteau et l'enclume" étant l'expression qui revient à chaque fois qu'un CDE essaye d'expliquer des choix difficiles à comprendre pour des enseignants.
Sympa pour les collègues de collège....
- Spoiler:
- Qui eux disent la même chose des PE quand ils voient le niveau des 6ème illettrés !
- Spoiler:
- Naaaaaaaaaaaaan je décon...e
- Clecle78Esprit sacré
Une de mes anciennes collègues et amies est proviseure d'un grand lycée et je crois savoir qu'elle est extrêmement humaine dans sa gestion. Elle n'a pas oublié qu'elle a été professeur dans une autre vie. Pas toujours d'accord avec sa hiérarchie mais comme Lady Olenna essayant de limiter les dégâts.
Par contre ma soeur,chef d'établissement, a une petite tendance à s'approprier les discours officiels. C'est assez rigolo quand elle oublie que je suis prof et qu'elle me ressort les éléments de langage tout prêts du ministre ( la lutte contre le décrochage scolaire des povs enfants et les élèves qui se contaminent partout sauf dans l'établissement).
Par contre ma soeur,chef d'établissement, a une petite tendance à s'approprier les discours officiels. C'est assez rigolo quand elle oublie que je suis prof et qu'elle me ressort les éléments de langage tout prêts du ministre ( la lutte contre le décrochage scolaire des povs enfants et les élèves qui se contaminent partout sauf dans l'établissement).
- EnaecoVénérable
Daphné, c'était du second degré. Je sais très bien comment ça se passe et on fait la même chose en lycée d'ailleurs.
Simplement, quand je vois qu'augmenter le % de passage en 2nde GT peut être un objectif, ça me fait bondir.
Et on a la même logique en lycée : ici, c'est le % de passage en G par rapport au T qui est surveillé. Si le taux est trop faible, on nous invite à réfléchir sur notre sévérité (notation et/ou avis) pour finalement accorder le passage en général.
Parce que la conséquence, c'est des élèves voués à l'échec qu'il faudra trainer jusqu'en terminale.
Souvent des élèves qui n'auront pas le bac (heureusement qu'on fait de gros efforts la dessus pour compenser la réalité) ou pas ce qu'ils veulent sur parcoursup (ça c'est la réalité). Certains partiront bosser chez McDo en cours d'année mais c'est plus rare, en principe ils restent au chaud à l'école jusqu'à la fac qu'ils n'ont pas choisie.
Je sais bien que certains chefs font de leur mieux (la majorité de ceux que j'ai connus en tout cas), essayent de limiter les dégâts. Mais au final, ce sont eux les décisionnaires et la décision qu'ils prennent (parce qu'ils sont entre le marteau et l'enclume et qu'ils ont fait au mieux, blablabla) me fait de la peine pour ces élèves sacrifiés. Mais bon, c'est le système, comme on dit.
Simplement, quand je vois qu'augmenter le % de passage en 2nde GT peut être un objectif, ça me fait bondir.
Et on a la même logique en lycée : ici, c'est le % de passage en G par rapport au T qui est surveillé. Si le taux est trop faible, on nous invite à réfléchir sur notre sévérité (notation et/ou avis) pour finalement accorder le passage en général.
Parce que la conséquence, c'est des élèves voués à l'échec qu'il faudra trainer jusqu'en terminale.
Souvent des élèves qui n'auront pas le bac (heureusement qu'on fait de gros efforts la dessus pour compenser la réalité) ou pas ce qu'ils veulent sur parcoursup (ça c'est la réalité). Certains partiront bosser chez McDo en cours d'année mais c'est plus rare, en principe ils restent au chaud à l'école jusqu'à la fac qu'ils n'ont pas choisie.
Je sais bien que certains chefs font de leur mieux (la majorité de ceux que j'ai connus en tout cas), essayent de limiter les dégâts. Mais au final, ce sont eux les décisionnaires et la décision qu'ils prennent (parce qu'ils sont entre le marteau et l'enclume et qu'ils ont fait au mieux, blablabla) me fait de la peine pour ces élèves sacrifiés. Mais bon, c'est le système, comme on dit.
- SisypheHabitué du forum
LadyOlenna, pourquoi avoir choisi ce métier ? C'est une vraie question. Il n'y a aucune critique derrière. Mais je me pose vraiment la question te concernant et concernant mon principal qui semble (je suis arrivée en septembre et c'est encore un peu tôt pour avoir un avis tranché) comme toi plutôt soucieux de bien faire. J'ai connu des CDE arrivistes ou tyranniques et je comprenais aisément la raison de leur choix. Mais toi, qu'est-ce qui te plaît dans cette mission de CDE ? Je crois que je ne supporterais pas d'appliquer une politique que j’exècre. Il doit y avoir des aspects positifs qui m'échappent. Est-ce que tu peux m'éclairer ?
- DaphnéDemi-dieu
Enaeco a écrit:Daphné, c'était du second degré. Je sais très bien comment ça se passe et on fait la même chose en lycée d'ailleurs.
Simplement, quand je vois qu'augmenter le % de passage en 2nde GT peut être un objectif, ça me fait bondir.
Et on a la même logique en lycée : ici, c'est le % de passage en G par rapport au T qui est surveillé. Si le taux est trop faible, on nous invite à réfléchir sur notre sévérité (notation et/ou avis) pour finalement accorder le passage en général.
Parce que la conséquence, c'est des élèves voués à l'échec qu'il faudra trainer jusqu'en terminale.
Souvent des élèves qui n'auront pas le bac (heureusement qu'on fait de gros efforts la dessus pour compenser la réalité) ou pas ce qu'ils veulent sur parcoursup (ça c'est la réalité). Certains partiront bosser chez McDo en cours d'année mais c'est plus rare, en principe ils restent au chaud à l'école jusqu'à la fac qu'ils n'ont pas choisie.
Je sais bien que certains chefs font de leur mieux (la majorité de ceux que j'ai connus en tout cas), essayent de limiter les dégâts. Mais au final, ce sont eux les décisionnaires et la décision qu'ils prennent (parce qu'ils sont entre le marteau et l'enclume et qu'ils ont fait au mieux, blablabla) me fait de la peine pour ces élèves sacrifiés. Mais bon, c'est le système, comme on dit.
Moi aussi c'était du second degré, bien sûr !
On connait le système, même en retraite. Du moins on l'a connu et on continue à en avoir des échos, surtout quand on reste syndiqué.
- LeclochardEmpereur
Enaeco a écrit:LadyOlenna a écrit:On reçoit une lettre de mission avec des objectifs. Tous les trois ans, nous sommes convoqués à la Dsden pour être évalués par rapport à cette lettre de mission (par exemple il y a quelques années, on pouvait nous demander d'augmenter le taux de passage en 2nde GT). En cas de demande de mutation, cet entretien doit avoir également lieu.
Ah je comprends mieux.
Je croyais que ce flot d'élèves assez constant d'élèves décrochés dès le premier mois et avec un échec malheureusement hautement prédictible à la simple vue des bulletins de collège se retrouvaient en 2nde GT à cause de l'incompétence des collègues de collège. Mais si ces sacrifices profitent au moins à un CDE qui a pu augmenter son taux de passage en 2nde GT c'est déjà ça.
Et bien je n'envie pas le boulot de perdir !
Se retrouver à défendre l'indéfendable parce qu'on a signé pour ça, ça ne doit pas être facile tous les jours...
"entre le marteau et l'enclume" étant l'expression qui revient à chaque fois qu'un CDE essaye d'expliquer des choix difficiles à comprendre pour des enseignants.
Sans doute que ce n'est pas facile. Pourtant, je n'ai jamais entendu parler de démission, contrairement aux enseignants. Il doit bien y avoir quelques avantages ou alors cette obéissance absolue qu'on appelle joliment "loyauté" n'est pas si terrible qu'on le pense. Après tout, ceux qui réussissent le concours sont sélectionnés et la capacité à se soumettre fait partie des critères. Je n'imagine pas qu'un candidat qui dirait qu'il s'affranchit des règles serait reçu.
Pour en revenir à la question des sanctions du métier, la seule que j'ai vue, c'est la mutation non-désirée. J'ai connu un principal qui s'est retrouvé à l'autre bout du département parce qu'il avait fait "quelques gaffes" (euphémisme). C'était exactement ce qu'il ne voulait pas pour des raisons personnelles (travail de sa femme, ville qu'il appréciait..).
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- IphigénieProphète
Leclochard a écrit:Enaeco a écrit:LadyOlenna a écrit:On reçoit une lettre de mission avec des objectifs. Tous les trois ans, nous sommes convoqués à la Dsden pour être évalués par rapport à cette lettre de mission (par exemple il y a quelques années, on pouvait nous demander d'augmenter le taux de passage en 2nde GT). En cas de demande de mutation, cet entretien doit avoir également lieu.
Ah je comprends mieux.
Je croyais que ce flot d'élèves assez constant d'élèves décrochés dès le premier mois et avec un échec malheureusement hautement prédictible à la simple vue des bulletins de collège se retrouvaient en 2nde GT à cause de l'incompétence des collègues de collège. Mais si ces sacrifices profitent au moins à un CDE qui a pu augmenter son taux de passage en 2nde GT c'est déjà ça.
Et bien je n'envie pas le boulot de perdir !
Se retrouver à défendre l'indéfendable parce qu'on a signé pour ça, ça ne doit pas être facile tous les jours...
"entre le marteau et l'enclume" étant l'expression qui revient à chaque fois qu'un CDE essaye d'expliquer des choix difficiles à comprendre pour des enseignants.
Sans doute que ce n'est pas facile. Pourtant, je n'ai jamais entendu parler de démission, contrairement aux enseignants. Il doit bien y avoir quelques avantages ou alors cette obéissance absolue qu'on appelle joliment "loyauté" n'est pas si terrible qu'on le pense. Après tout, ceux qui réussissent le concours sont sélectionnés et la capacité à se soumettre fait partie des critères. Je n'imagine pas qu'un candidat qui dirait qu'il s'affranchit des règles serait reçu.
Pour en revenir à la question des sanctions du métier, la seule que j'ai vue, c'est la mutation non-désirée. J'ai connu un principal qui s'est retrouvé à l'autre bout du département parce qu'il avait fait "quelques gaffes" (euphémisme). C'était exactement ce qu'il ne voulait pas pour des raisons personnelles (travail de sa femme, ville qu'il appréciait..).
Note bien que parfois, c'est l'inverse, en fait...
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Sur les motivations, de l'extérieur, l'envie de bien faire me semble un vrai moteur, comme dans tous les postes politiques et les postes de direction. Ce doit être une vraie satisfaction de réussir à faire tourner la boutique et de faire évoluer son établissement dans le sens qu'on juge bon.
Le "tous pourris" ne me parle pas trop, .
Le "tous pourris" ne me parle pas trop, .
- ylmExpert spécialisé
J'ai connu des chefs (dont mon actuel) qui ne se privent pas de dire ce qu'ils pensent et qui soutiennent leurs enseignants. Leur point commun : ils sont bons, ne rechignent pas à la tâche et ils ont compris que le bien-être de leurs profs est le critère n°1 pour la réussite de leur établissement scolaire. Et tous (ceux du passé, mais je ne doute pas que l'actuel suive le même chemin) ont fait une belle carrière par la suite. Comme quoi l'institution ne demande pas de ses premiers exécutants une obéissance stupide.Waitforit a écrit:Bonjour,
Ma question est simple. Je n'ai que quelques années de carrière dans l'enseignement mais je n'ai jamais vu ou entendu parler d'un chef d'établissement soutenant le personnel lors d'une mobilisation nationale.
Y compris en ce moment, alors qu'ils sont mis en grande difficulté, et mis en porte-à-faux devant leur public (professeurs et parents) face auquel on leur demande d'imposer une décision puis son extrême inverse du jour au lendemain.
Je me demande ce qui fait que, malgré une telle absence de cohérence face à ce qui leur est imposé, ils s'obstinent à être dociles et finissent par se mettre à dos leur personnel qu'ils refusent de soutenir, et ce parfois (il me semble),
au détriment de leur santé (physique et / ou mentale).
Comment fonctionne leur carrière ? Quelle pression qui m'échappe subissent-ils? Quid de leurs syndicats?
Je vous remercie.
J'ai aussi connu un chef incompétent, humainement odieux, qui a mis à terre un collège, récompensé par une belle mutation. Tout est possible.
_________________
The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- WaitforitNiveau 2
Oui, mais quand la boutique ne peut pas tourner à cause de décisions nationales / départementales, je ne comprends pas cette satisfaction, qui est plutôt un déni.
- LadyOlennaModérateur
Je ne prends pas du tout cette question pour une critique, et je vais te répondre sincèrement. J'ai enseigné les lettres depuis septembre 2000, en collège puis en lycée. J'ai adoré ce métier mais au bout de 19 ans d'enseignement j'ai commencé à tourner en rond et à avoir envie de faire autre chose. J'ai travaillé sous la direction d'une proviseure extraordinaire, avec qui j'ai beaucoup échangé et qui m'a donné envie de faire ce métier. Elle m'a montré qu'on pouvait piloter de façon humaine et j'ai eu envie moi aussi de diriger un établissement en étant la CDE que j'aurais voulu avoir. C'est certainement naïf, il y aura bien des moments dans ma carrière où je devrais imposer des choses avec lesquelles je suis en profond désaccord et je ne sais pas encore comment je me débrouillerai avec ça. Tu parles "d'appliquer une politique que j'exècre", j'y ai beaucoup réfléchi et en tant que professeur, on est aussi parfois obligés d'appliquer une politique qui nous exècre, j'essaie simplement de trouver les moyens de limiter les dégâts.Sisyphe a écrit:LadyOlenna, pourquoi avoir choisi ce métier ? C'est une vraie question. Il n'y a aucune critique derrière. Mais je me pose vraiment la question te concernant et concernant mon principal qui semble (je suis arrivée en septembre et c'est encore un peu tôt pour avoir un avis tranché) comme toi plutôt soucieux de bien faire. J'ai connu des CDE arrivistes ou tyranniques et je comprenais aisément la raison de leur choix. Mais toi, qu'est-ce qui te plaît dans cette mission de CDE ? Je crois que je ne supporterais pas d'appliquer une politique que j’exècre. Il doit y avoir des aspects positifs qui m'échappent. Est-ce que tu peux m'éclairer ?
Au quotidien il y a de grandes satisfactions à travailler main dans la main avec une équipe : quand les profs te remercient de les avoir soutenus face à des parents agressifs/pénibles/chiants, quand ils sont consultés pour une mise en place du protocole sanitaire qui soit satisfaisante (ou du moins acceptable) pour tout le monde, quand tu prends en compte leurs problèmes du quotidien pour améliorer leurs conditions de travail, quand ils viennent te voir en te disant que pour tes débuts de personnel de direction, ben tu n'es pas gâté entre la crise sanitaire et les attentats... ce sont de grandes satisfactions. Quelques fois bien sûr il y a des frictions, des maladresses, mais on peut en discuter et je suis capable de reconnaître mes erreurs.
Par ailleurs, je l'avoue, j'ai aussi un goût très prononcé pour tout ce qui est administratif et organisation (oui, je sais, je suis folle )
@Leclochard : dans un collège à 15 minutes du mien, un principal (collège de catégorie 1) a jeté l'éponge cette année après 9 ans de bons et loyaux services. Il est redevenu prof et ne regrette pas cette décision. Il ne supportait plus ses conditions de travail.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je trouve cette réponse très intéressante.
Oui, faire passer des examens selon des modalités que l'on trouve absurdes peut rendre chèvre aussi.
Sur le plan administratif, comment est-il possible de redevenir prof ?
Un cde, en effet, a changé de corps et à été radié du corps des certifiés ou agrégés pour intégrer le corps des cde.
Oui, faire passer des examens selon des modalités que l'on trouve absurdes peut rendre chèvre aussi.
Sur le plan administratif, comment est-il possible de redevenir prof ?
Un cde, en effet, a changé de corps et à été radié du corps des certifiés ou agrégés pour intégrer le corps des cde.
- LadyOlennaModérateur
D'après ce que j'ai compris, il a pu exceptionnellement être détaché dans le corps des certifiés.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Cela fait plaisir de te lire, LadyOlenna.
- SisypheHabitué du forum
Merci pour ta réponse ! Et bon courage pour cette année difficile.
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