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Vivi
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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Vivi Mer 25 Nov 2020 - 10:31
Bonjour à tous,

Titulaire d'un joli Master 2 d'anglais, enchaînant les contrats courts dans la formation pour adultes, j'ai tenté pendant plusieurs années consécutives le CAPES d'anglais, échouant toujours à l'épreuve orale. Cette année, c'était une épreuve uniquement écrite, et je suis admise. Beaucoup de mes collègues à l'INSPE ont partagé mes doutes : sur le manque de légitimité de notre concours, sur le fameux " suivi renforcé " en lieu et place de l'épreuve orale, suivi renforcé qui n'est jamais arrivé.

Quinze jours avant la rentrée (décalages des épreuves et des résultats, dus à la Covid-19, obligent), on m'affecte à près d'une heure de chez moi, dans une autre académie. J'ai réussi à trouver un logement dans la ville le jour de la pré-rentrée, et j'ai eu la chance de pouvoir demander une INSPE plus proche géographiquement (dans la même académie), sinon, on me prévoyait en plus deux heures de trajet entre mon lieu d'affectation et mon INSPE. Je ne suis pas si mal lotie pourtant, si j'en crois les témoignages, et je pouvais me permettre de rentrer le week-end chez mes parents. (Je ne savais pas encore à ce moment-là que ce ne seraient pas vraiment des week-ends.) Je rencontre mon tuteur lors de la pré-rentrée, le courant passe bien. Pareil pour la rentrée avec les classes.

C'est après que ça empire. Je réalise bien vite toute la masse de travail qui m'attend en-dehors de l'établissement, à préparer les séquences pédagogiques. Je tâtonne beaucoup sur le niveau d'exigence à avoir vis-à-vis des programmes et du chef d'établissement qui incite à une reprise en douceur. Mes collègues et moi constatons bien vite que les écarts de niveaux se sont creusés, confinement en cause, mais aussi que les élèves ont tous (même les élèves étiquetés " sérieux " et " forts ") perdu leur posture d'élève. Mon tuteur (et je ne remets pas en cause son travail, je réalise que je suis parmi les témoignages des profs stagiaires une " privilégiée ") reprend tout. On nous dit qu'il est important de justifier ses choix pédagogiques ; pour ma part, j'ai l'impression que le travail que je réalise sur mes week-ends ne sert à rien, qu'avec la meilleure justification du monde ça ne va pas, qu'il est tout aussi profitable de faire au jour le jour.

Je ne sais pas gérer le temps : soit on me dit que je passe trop de temps sur mes activités (je suis de ceux et celles qui pensaient qu'il valait mieux approfondir que), soit que je " cours après le temps ", le point d'orgue ayant été ma première visite d'inspection, la visite conseil. Où on m'a dit pendant des mois en amont qu'il fallait que le temps de chaque activité soit millimétré. Verdict : pas assez de temps pour les approfondissements. Force est de constater que caser quatre activités différentes dans une séance de 50 minutes, en Tout Anglais, en cycle 3, sans perdre un seul élève (dont les vrais néoapprenants, qui commencent l'anglais avec moi) : c'est impossible. Et, bien sûr, la gestion de la classe en pâtit.

Je me rends vite compte du vrai canyon qu'il y a entre la théorie et la pratique. Quand on vous montre le beau triangle de la Zone Proximale de Développement, on ne vous montre pas les élèves avec un PAP, les élèves suivis par un AESH (qui n'est pas toujours là, parce qu'il a plusieurs élèves à suivre, et qui n'est pas toujours bien formé), les élèves mutiques, les élèves avec leurs difficultés familiales, et j'en passe. Un collègue me dit sans honte que certains de ces élèves sont là pour remplir les classes, que de toute façon leurs notes leur importent peu, puisque le redoublement n'est pas possible avant la troisième. Je sais, en lisant certains autres témoignages ici et ailleurs d'autres stagiaires, que j'ai pourtant la chance d'être dans un établissement avec un bon tuteur, toujours disponible, qui me donne volontiers des ressources, avec des collègues qui me soutiennent, qui sont prêts à m'accueillir dans leurs classes. Pourtant, j'étais à l'aise en formation des adultes. Je suppose que j'avais l'impression que les personnes devant moi comprenaient pourquoi elles étaient là. On nous dit d'avoir des objectifs de séquence transparents pour motiver les élèves, les inciter à s'auto-évaluer ; je pense en toute franchise que ces objectifs n'intéressent que 50 % des parents, et aucun des élèves.

En plus de la préparation des séquences, on nous demande une présence quasi-quotidienne sur la plateforme numérique académique. On nous dit qu'il faudrait y mettre les devoirs au jour le jour. Je ne compte plus le nombre de fois où les élèves se permettent de ranger dès la sonnerie, sous prétexte que " les cours seront sur Internet de toute façon ". Il faudrait également régulièrement y déposer des copies numériques de nos cours et corrections, sans oublier les adaptations pour nos élèves dys-. S'il y a un problème de communication, c'est bien sûr de notre responsabilité, bien qu'aucune formation en début d'année ne nous aide à appréhender cette fameuse plateforme ; et pas celle des élèves, censés avoir été formés en début d'année, quand bien même certains n'auront pas d'accès numérique à la maison de toute façon.

L'INSPE ne m'aide pas du tout ; je suis la seule de mon DU à ne pas être originaire de l'académie, et une des seules à enseigner dans le second degré. Tous les formateurs partent du principe que nous connaissons tous le fonctionnement de l'INSPE. Je suis à moitié rassurée de voir que, même parmi les " natifs " de cet INSPE, ce n'est pas le cas. Et, je ne vais pas mentir, je me sens bien seule quand j'arrive en cours. Bien que j'ai déjà réalisé un mémoire pour mon Master 2, on nous annonce qu'il va falloir réaliser plusieurs choses au cours de l'année : mémoire commun sur une question pédagogique, analyse de cas, exposé interdisciplinaire ... Pour nous tous, le constat est simple : c'est de la pure théorie, difficile à mettre en œuvre dans notre pratique quotidienne, et c'est du travail supplémentaire qui s'ajoute à la préparation de nos cours déjà bien difficile. Le distanciel n'a pas aidé, où les collègues comme les formateurs, surtout, sont aux abonnés absents. Impossible de savoir si tel cours a lieu, sur quelle plateforme de visio, et quand on pose la question, c'est le silence radio. Pourtant, on nous a bien tendu la carotte en début d'année, nous rappelant que les cours à l'INSPE sont " obligatoires " et font " partie des heures de travail ".

Le coup de grâce, je pense, c'est la gestion de la crise de la Covid-19. Des directives ministérielles contradictoires, des masques peut-être toxiques délivrés aux enseignants et des parents d'élèves livrés à eux-mêmes pour la protection de leurs enfants. Le ministère ment sur les chiffres de contamination communiqués ; je le sais, mon établissement fait partie des oubliés. Pourtant, on peut parfaitement continuer à accueillir 30 élèves dans une salle close (nouvelle découverte effarante et effrayante pour moi : les fenêtres sont verrouillées pour empêcher les élèves de sauter !). Mes collègues et moi-même nous sentons en danger. Quand je rentre, j'ai peur de porter un virus qui pourrait contaminer les membres vulnérables de ma famille, donc je m'isole. Les élèves se sentent en danger, aussi. Au collège, ils les portent depuis la rentrée de septembre, et on sent que ça commence à peser sur leur moral. Moi aussi. Je ne peux pas m'empêcher de rire au nez de l'inspectrice qui me demande si je connais tous les prénoms : je connais les prénoms, je connais les masques. Changez les masques, et je ne m'y retrouve plus. Lorsqu'on essaie d'expliquer, les parents d'élèves nous traitent ouvertement de fainéants. Bien sûr, eux ne verront jamais les heures de préparation pour les 50 minutes de cours passées avec leurs enfants. Je précise que je ne suis pas une avocate en faveur du distanciel, pour toutes les problématiques que ça implique (accès au numérique de tous, déjà), mais qu'il y a un réel paradoxe entre les affirmations du gouvernement pour maintenir les élèves à l'école et les réelles évolutions du coronavirus dans les établissements scolaires.

Quand je suis chez moi, parfois, je me pose devant la télévision, et je me dis que ce temps que je passe à paresser, je pourrais le prendre à faire mes cours. Mais depuis la rentrée de novembre, je n'arrive plus à trouver la motivation. Je mange peu, n'importe quand, n'importe comment. Je dors mal, je me réveille en pleine nuit avec des palpitations. J'ai des maux de tête, des trous de mémoire plus ou moins importants. Surtout, j'ai des crises de larmes spontanées. Je retiens difficilement mes larmes devant le chef d'établissement, devant le tuteur, devant les inspecteurs.

Je me suis enfin décidée à aller chez mon médecin traitant, qui n'a eu besoin que d'une minute pour me dire : " épuisement moral ". Sept jours de repos qui n'en sont pas vraiment, en fait ; mon INSPE a exigé que je sois disponible pour les formations à distance, et il reste bien sûr les notes à rentrer avant la fin du trimestre, les appréciations de chaque élève ... Je recule à chaque fois le contact avec mon tuteur pour reculer l'échéance ; je sais qu'au final, je vais me retrouver mes derniers jours à travailler sans discontinuer pour rattraper mon retard.

On me donne plein de raisons de culpabiliser : je n'ai pas de " vraie maladie " (même si mes symptômes m'ont demandé à faire le test Covid), je suis dans un établissement relativement bien placé, j'ai des vacances bientôt, j'ai la chance d'avoir le droit de travailler en ces temps de confinement, j'ai la sécurité de l'emploi pour moi. Et c'est peut-être la seule chose qui me retient de déposer ma démission sur-le-champ. Ça, et les investissements personnels que j'ai dû faire pour déménager et rejoindre mon nouveau lieu de travail. On a beau dire, mais l'argent, c'est le nerf de la guerre ... J'ai vu beaucoup de réponses sur différents témoignages qui disaient qu'il fallait attendre la fin de l'année scolaire pour prendre une décision. Honnêtement, je ne sais pas si je tiendrais jusque là. Je ne vais pas mentir, je pense parfois aux fenêtres verrouillées de mes salles de classe ...

Si vous êtes arrivé(e) jusque là, déjà, merci de m'avoir lu. J'avais aussi un gros besoin de vider mon sac. Maintenant, j'en viens aux questions que je me pose :

> Je souhaite démissionner. Il y a beaucoup d'informations contradictoires sur Internet, donc vu mon statut (fonctionnaire stagiaire), quelles sont les démarches que je dois accomplir (personnes à qui envoyer ma lettre, préavis, indemnisations vis-à-vis de Pôle Emploi) ?
> Étant donc fonctionnaire stagiaire, est-ce qu'il y a une possibilité de " réorientation " vers un autre poste sans passer par la case chômage ? Quid de contacter un conseiller mobilité-carrière ?

Merci. fleurs
Mathador
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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Mathador Mer 25 Nov 2020 - 10:40
Vivi a écrit:Je me suis enfin décidée à aller chez mon médecin traitant, qui n'a eu besoin que d'une minute pour me dire : " épuisement moral ". Sept jours de repos qui n'en sont pas vraiment, en fait ; mon INSPE a exigé que je sois disponible pour les formations à distance,
Qu'ils aillent se faire mettre. Et encore, je reste poli.
Demander de travailler pendant un arrêt maladie dû en bonne partie à leur bizutage: les INSPE ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.

Vivi a écrit:> Je souhaite démissionner. Il y a beaucoup d'informations contradictoires sur Internet, donc vu mon statut (fonctionnaire stagiaire), quelles sont les démarches que je dois accomplir (personnes à qui envoyer ma lettre, préavis, indemnisations vis-à-vis de Pôle Emploi) ?
En théorie: envoyer un courrier de démission à qui de droit 1 mois à l'avance.
En pratique: ce que tu risques en ne respectant pas la procédure, c'est d'être licenciée pour abandon de poste. Dans les deux cas tu n'auras de toute façon pas le droit au chômdu.

Vivi a écrit:> Étant donc fonctionnaire stagiaire, est-ce qu'il y a une possibilité de " réorientation " vers un autre poste sans passer par la case chômage ?
Immédiatement, pas particulièrement. Mais rien ne t'empêche de passer d'autres concours de la FP ou de chercher un emploi dans le privé pendant que tu es en stage; dans le cas des concours tu peux même obtenir une autorisation d'absence de la part de ton établissement pour te présenter aux épreuves.


Dernière édition par Mathador le Mer 25 Nov 2020 - 19:40, édité 1 fois (Raison : ortograf)

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Shajar
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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Shajar Mer 25 Nov 2020 - 10:44
Bref, tu es stagiaire.

En vrac, d'autres complèteront :
1) L'INSPE n'a pas à t'obliger à être en formation si tu es en congé maladie !!!! C'est illégal !!! Tu es en congé pour te reposer, tu envoies ton arrêt de travail et tu ne fais strictement rien à part prendre soin de toi !
1bis) D'autant plus que tu dis que tu as des idées noires. AUCUN METIER NE VAUT TA VIE. N'hésite pas à venir poster ici et à chercher à être entourée. Si tu as besoin de parler, n'hésite pas non plus à téléphoner à une ligne d'écoute. Celle-ci par exemple : 01 45 39 40 00.
2) Le burn out, que tu décris, c'est une maladie. Tu n'as nullement à culpabiliser, au contraire. C'est l'institution qui te mets dans cette situation, qui en est responsable.
3) Les premiers mois de stage sont extrêmement éprouvants pour tout le monde. Je vomissais tous les matins pendant trois mois. Avec la covid, cette année est pire. Ne prends pas une décision de démission sur un coup de tête. Tu n'es pas en ce moment en situation de prendre une décision rationnelle. Repose-toi. Redemande un arrêt si besoin.
4) Ton récit montre une jeune professeur extrêmement soucieuse de bien faire et de ses élèves, capable de se remettre en question et d'évoluer. C'est très positif. Quel que soit le concours que tu as eu, tu es légitime à enseigner, et de toute évidence, tu as à coeur de bien le faire.
5) Ce souci de bien faire est aussi ce qui te fais mal, ce qui te prends tout ton temps. Lâche du lest. Tu n'es pas parfaite, tu ne le seras jamais, tu ne peux que faire de ton mieux dans une situation qui n'est jamais évidente.
6) Laisse tomber les conseils lunaires de l'INSPE. Valide tes heures et ton écrit réflexif car il faut le faire. Suis les conseils de professeurs expérimentés. L'année prochaine, tu seras libre.
7) Tu n'es pas obligée de passer des heures à mettre tes documents sur le cahier de textes électronique. Il te suffit d'indiquer ce que tu as fait en cours, point barre.
8) Tous les élèves dans toutes les classes rangent au moment de la sonnerie, même si tu fais tout pour l'éviter.
9) Il vaut mieux arriver devant une classe en forme avec un cours mal fagoté que complètement crevée avec un truc minuté. Dors, regarde la télé, lis, mange, réserve-toi des heures de loisir. Tu n'as pas signé pour être moniale, mais pour être prof !
10) Déstresse ! Déculpabilise ! Tu es une jeune stagiaire tout ce qu'il y a de plus normal, broyée une institution tout ce qu'il y a de plus anormale. Fais surtout attention à toi. Des profs, il y en a beaucoup, mais il n'y a qu'une seule toi même dans tout le monde.
pseudo-intello
pseudo-intello
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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par pseudo-intello Mer 25 Nov 2020 - 11:25
Si tu es en arrêt, tu es en arrêt, point.

As-tu pensé à te syndiquer ?

Profite d'abord de tes 7 jours de repos pour te reposer, puis pour prendre de l'avance dans tes prochains cours, histoire d'éviter un redémarrage trop brutal. Si l'iNSPE fait des difficultés, fais comme ma collègue face à notre CDE l'an dernier : donne-leur le numéro de téléphone e ton médecin et propose leur d'en débattre avec lui.

Si tes élèves ne notent plus es devoirs, c'est un argument pour ne plus les entrer sur l'ent (ou après le cours suivant seulement, afin de permettre aux absents Covid, qui n'ont pas besoin d'être prêts au jour le jour, de rattraper ?).

Pour les absents Covid, justement, les élèves ont presque tous es smartphones, ou un membre de leur famille qui en a un, ou une connexion Internet. Ils sont donc tout à fait en mesure de prendre et s'envoyer des photos des cahiers. ton tuteur.

Dis à ton tuteur les points qui te semblent les plus compliqués à mettre en œuvre, afin qu'il puisse te dire "tiens, mardi prochain, à 15h, on étudie telle notion, tu veux venir ?".

Je comprends qu'en période Covid, on ait du mal à envisager la démission. Peut-être pourrais-tu commencer par regarder les autres concours de la fonction publique ?

Pour le reste, protège-toi : ne prends pas les choses trop à cœur. Pour tes PAP, tu fais les aménagements qu'on te demande et qui ne te prennent pas trop de temps, tu t'en fous. Par exemple, dans une classe, sur deux dys, une réclame une dictée à trous, l'autre est prêt à faire ce que je propose. La dictée à trous, ça ne sert à rien, ça ne fait pas progresser l'élève, ça permet juste de mettre une bonne note. EH ben je le fais, je m'en fous. C'est pas ma vie, c'est pas ma môme. Je dicte mon texte en disant d temps en temps "Karine, tu cris ce mot", basta. Pour l'autre, je corrige le début de la dictée et je m'arrête quand je vois qu'elle "fatigue" ; la note est de ce fait "adaptée", mais un élève qui travaille se fait un petit challenge d'aller de plus en plus loin à chaque dictée avant de "fatiguer" (tu sens qu'au début, il y a une faute par ci par là, et qu'à partir d'un moment, ça s'effondre). Ça ne me fait pas de boulot en plus.

Dernière chose : quand tu apportes ton arrêt maladie, tu gardes pour toi (c'est la règle, même si je ne l'ai appris que tardivement) la première feuille, celle où est inscrit le diagnostique du médecin. Ton administration n'a pas à savoir ce que tu as (tu as bien sûr le droit de le dire, mais tu n'es pas obligée). Personne ne peut décider ce qui est ou non une vraie maladie, à l’exception de ton médecin.

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par pseudo-intello Mer 25 Nov 2020 - 11:31
Tu peux même te faire le plaisir d'écrire un mail ou une lettre très polis à un plus haut gradé de l'IUFM en jouant la surprise et le désarroi : tu es un peu confuse, car on t'a dit d'assister à la formation en ligne, mais comme tu es en arrêt, tu ne comprends pas, tu as peur de mal faire... Very Happy

A le faire par écrit, tu obtiendras de toute manière une réponse écrite. Et les gens qui exigent des choses illégales à l'oral le font rarement par écrit.

Si la demande de suivre les formations en ligne et le coup de la "vraie maladie" ont été malgré tout formulés par écrit, joins-les au courrier, et transmets-les à l'INSPE (et à ton tueur, aussi, pour qu'il comprenne ta situation).

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par EdithW Mer 25 Nov 2020 - 11:36
pseudo-intello a écrit:Si tu es en arrêt, tu es en arrêt, point.

As-tu pensé à te syndiquer ?

Profite d'abord de tes 7 jours de repos pour te reposer, puis pour prendre de l'avance dans tes prochains cours, histoire d'éviter un redémarrage trop brutal. Si l'iNSPE fait des difficultés, fais comme ma collègue face à notre CDE l'an dernier : donne-leur le numéro de téléphone e ton médecin et propose leur d'en débattre avec lui.

Si tes élèves ne notent plus es devoirs, c'est un argument pour ne plus les entrer sur l'ent (ou après le cours suivant seulement, afin de permettre aux absents Covid, qui n'ont pas besoin d'être prêts au jour le jour, de rattraper ?).

Pour les absents Covid, justement, les élèves ont presque tous es smartphones, ou un membre de leur famille qui en a un, ou une connexion Internet. Ils sont donc tout à fait en mesure de prendre et s'envoyer des photos des cahiers. ton tuteur.

Dis à ton tuteur les points qui te semblent les plus compliqués à mettre en œuvre, afin qu'il puisse te dire "tiens, mardi prochain, à 15h, on étudie telle notion, tu veux venir ?".

Je comprends qu'en période Covid, on ait du mal à envisager la démission. Peut-être pourrais-tu commencer par regarder les autres concours de la fonction publique ?

Pour le reste, protège-toi : ne prends pas les choses trop à cœur. Pour tes PAP, tu fais les aménagements qu'on te demande et qui ne te prennent pas trop de temps, tu t'en fous. Par exemple, dans une classe, sur deux dys, une réclame une dictée à trous, l'autre est prêt à faire ce que je propose. La dictée à trous, ça ne sert à rien, ça ne fait pas progresser l'élève, ça permet juste de mettre une bonne note. EH ben je le fais, je m'en fous. C'est pas ma vie, c'est pas ma môme. Je dicte mon texte en disant d temps en temps "Karine, tu cris ce mot", basta. Pour l'autre, je corrige le début de la dictée et je m'arrête quand je vois qu'elle "fatigue" ; la note est de ce fait "adaptée", mais  un élève qui travaille se fait un petit challenge d'aller de plus en plus loin à chaque dictée avant de "fatiguer" (tu sens qu'au début, il y a une faute par ci par là, et qu'à partir d'un moment, ça s'effondre). Ça ne me fait pas de boulot en plus.

Dernière chose : quand tu apportes ton arrêt maladie, tu gardes pour toi (c'est la règle, même si je ne l'ai appris que tardivement) la première feuille, celle où est inscrit le diagnostique du médecin. Ton administration n'a pas à savoir ce que tu as (tu as bien sûr le droit de le dire, mais tu n'es pas obligée). Personne ne peut décider ce qui est ou non une vraie maladie, à l’exception de ton médecin.

Je confirme, ça peut aider. Dans le mien (mais privé, donc pas utile dans ton cas), on a souscrit un contrat avec un soutien psy, gratuit pour les adhérents. Je suppose que c'est pareil pour les autres, ainsi que pour la MGEN probablement.

Le burn out est une vraie maladie, repose toi d'abord, ensuite, si tu as de l'énergie, recommence tout doucement à travailler. Ne te remets pas en question à tout prix, ça peut arriver à n'importe qui : le CPE de mon collège 1 a fait un gros burn out à 59 ans (6 mois d'absence et fragilité extrême depuis), après 38 ans de travail, une collègue stagiaire (concours interne, déjà en poste depuis 4 ans, fille très solide - en apparence) vient de se faire arrêter pour la même raison jusqu'à fin décembre, et on est un tout petit collège tranquille, rural, avec 13 personnels en comptant tout le monde!

Bon courage à toi... tu trouveras du soutien ici si besoin.
Nita
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par Nita Mer 25 Nov 2020 - 11:46
Un congé de maladie peut être prolongé. Ton médecin n'a mis que 7 jours, mais cela ne veut pas dire qu'il ne sait pas que tu auras besoin de davantage de temps - pour des raisons administratives, ils n'arrêtent pratiquement jamais pour la durée réelle dont on a besoin, même pour des maux "bêtement" physiques. Si ça ne va pas mieux au bout de 7 jours (comment cela pourrait-il aller mieux ?), retourne le voir et demande à ce qu'il prolonge.
Envoie à l'INSPE la photocopie ou un scan du 1er feuillet de ton arrêt de travail (en cachant le motif), et ignore leurs demandes. Tu es en congé de maladie, tu ne peux pas travailler.

Et, si vraiment, tu ne veux pas embarquer dans le Titanic, démissionne. Mais repose-toi d'abord.

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RogerMartin
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par RogerMartin Mer 25 Nov 2020 - 18:25
Pourquoi ne pas démissionner et retourner devant un public d'adultes ? En anglais, il y a de la demande, pas la peine de s'infliger une souffrance inutile. L'enseignement devant des adolescents, ce n'est facile pour personne, et pour certains c'est impossible.
Et en attendant, oui, il faut aller consulter, quand on n'est pas en état on n'est pas en état, et puis c'est tout.
Bon courage !

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dryade
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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par dryade Mer 25 Nov 2020 - 18:42
Bon courage, Vivi !

L'année de stage est souvent une très dure épreuve, avec beaucoup de travail au Royaume de l'Absurdie.
(On dirait que) les stagiaires sont formatés à l'obéissance, l'infantilisation et l'esclavage.

Tu n'as pas à mettre tes cours ou corrigés en ligne, simplement un résumé. Ne pas fournir la matière que l'INSPE est incapable de produire !

Tiens bon ! trefle trefle trefle
Rendash
Rendash
Bon génie

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Rendash Mer 25 Nov 2020 - 19:39
Mathador a écrit:
Vivi a écrit:Je me suis enfin décidée à aller chez mon médecin traitant, qui n'a eu besoin que d'une minute pour me dire : " épuisement moral ". Sept jours de repos qui n'en sont pas vraiment, en fait ; mon INSPE a exigé que je sois disponible pour les formations à distance,
Qu'ils aillent se faire mettre. Et encore, je reste poli.
Demander de travailler pendant un arrêt maladie dû en bonne partie à leur bizutage: les INSPE ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.

Vivi a écrit:> Je souhaite démissionner. Il y a beaucoup d'informations contradictoires sur Internet, donc vu mon statut (fonctionnaire stagiaire), quelles sont les démarches que je dois accomplir (personnes à qui envoyer ma lettre, préavis, indemnisations vis-à-vis de Pôle Emploi) ?
En théorie: envoyer un courrier de démission à qui de droit 1 mois à l'avance.
En pratique: ce que tu risque en ne respectant pas la procédure, c'est d'être licenciée pour abandon de poste. Dans les deux cas tu n'auras de toute façon pas le droit au chômdu.

Vivi a écrit:> Étant donc fonctionnaire stagiaire, est-ce qu'il y a une possibilité de " réorientation " vers un autre poste sans passer par la case chômage ?
Immédiatement, pas particulièrement. Mais rien ne t'empêche de passer d'autres concours de la FP ou de chercher un emploi dans le privé pendant que tu es en stage; dans le cas des concours tu peux même obtenir une autorisation d'absence de la part de ton établissement pour te présenter aux épreuves.

Tout pareil en tous points Stagiaire en détresse, démission, que faire ? 2252222100


L'INSPE se contente parfois d'être inutile, quand on a de la chance. Mais elle est de plus en plus fréquemment nocive.
Bon courage, quelle que soit ta décision.



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Stagiaire en détresse, démission, que faire ? P61r



"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
Mélusine2
Mélusine2
Niveau 10

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Mélusine2 Jeu 26 Nov 2020 - 20:20
Tout t'a été dit... y compris sur la merveilleuse "bienveillance" qui règne dans les INSPE. Prends soin de toi, n'écoute pas ces gens-là, et n'hésite pas à retourner voir ton médecin : il est assez évident que la situation doublée des exigences parfaitement absurdes et illégales des nuisibles de service t'ont fragilisée. D'abord et avant tout, tu te mets en sécurité et tu t'occupes de toi.
aca fleurs2
Ajonc35
Ajonc35
Sage

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Ajonc35 Ven 27 Nov 2020 - 7:16
J'ai relu tous les posts et j'ai envie de pleurer.
En fait, je voudrais bien rencontrer ces Gens qui exigent de jeunes enseignants autant de fadaiseries.
Les pai et pap, maintenant je m'assois dessus sauf tiers temps et format A3. Les autres, je ne m'en souviens pas. Surtout les pap, quand je lis  certains, je ne comprends pas, je n'avais même pas vu que l'élève en avait besoin. C'est fait sans l'équipe.
Dans mon lep, pression pour mettre les cours et doc en ligne. Il y a pau, je me suis "amusée" à mettre un fichier bidon, en fait, je demandais aux élèves de terminale de regarder un documentaire à la télé et j'y indiquais quelques repères.  Qui a regardé le fichier, personne!
Ceux parmi, les collègues, se sont fait les apôtres du " je mets en ligne" , ne mettent quasiment rien; maintenant les mêmes nous poussent sur le temps de midi à venir en salle d'info faire des formations d'un quart d'heure pour utiliser à minima la visio avec un outil que les élèves n'ont pas.....
Mes élèves de 4eme sont tellement faibles que je fais à peine la moitié du programme. Je préfère peu, mais mieux, et je n'ai pas dit bien. Un jeune ne pourrait pas le faire.

Je plains les jeunes qui entrent dans ce métier. Ils seront de plus en plus nombreux pour ceux qui restent à courber l'échine pour ne pas couler.
J'ai honte de ce système qui non seulement casse les jeunes enseignants qui veulent bien faire  mais aussi ceux à qui ils enseignent.
Plus on parle de bienveillance, de confiance,  moins il y en a. Plus j'entends ces mots, plus je fuis. Et ben justement, je fuis, je m'en vais.
Protege toi, n'ais pas honte. Un burn out je sais ce que c'est et j'aurai pu y perdre ma fille, dans un autre métier.
piesco
piesco
Modérateur

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par piesco Ven 27 Nov 2020 - 9:13
L'INSPE exige.... par écrit ?

Tu es en arrêt, le reste attendra. fleurs2

_________________
Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
A Tuin
A Tuin
Vénérable

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par A Tuin Ven 27 Nov 2020 - 10:01
Je te dirais de t'endurer cette année et de ronger ton frein.
Par la suite tu feras comme tu l'entends.
C'est le truc des INSPE ça, ils pressent le citron et culpabilisent les gens en chargeant la mule au maximum.
Ménage-toi et préserve-toi.
Pour le fait des masques et des classes chargées, honnêtement je ne pense pas que tu risques grand chose. Sur le lieu de travail, distance, masque et gel hydroalcoolique permettent d'être tranquille.

Pour le reste, ce sont des opportunistes dotés d'un pouvoir, c'est un jeu pour eux et l'année de stage il faut jouer le jeu, en fait. Faire semblant. Tu pourras résister, mais à partir de l'année suivante. Au départ il faut fermer sa bouche et "montrer" ce que requis (et si chez toi tu as envie de regarder la télé ou faire la suite, c’est ton droit. Et si quand on ne t'observe pas tu veux mener tes cours comme tu l'entends, tu le fais). Le tout c'est de "montrer" des choses qui se voient, quand tu dois rendre des comptes. C'est de la com"

Allez bonne journée et bon courage !
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Ven 27 Nov 2020 - 10:54
Pour la com, c'est d'accord +++ . Il faut se montrer et montrer.
trompettemarine
trompettemarine
Monarque

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par trompettemarine Ven 27 Nov 2020 - 11:30
Et après, tu fais ton métier de professeur : on apprend chaque année. On ne devient le meilleur des enseignants en un an.
J'ai plus de 25 ans de carrière et j'apprends toujours mais sans culpabilité.

EDIT : Je ne parviens plus à remettre la main sur l'ouvrage. mais je te conseille de lire La médiocratie de Deneault. L'Inspé en un est symptôme (sans mettre tous les formateurs dans le même sac : il en est de bon).
J'avais noté néanmoins quelques passages que je te cite ici.
Alain Deneault, La médiocratie a écrit:
Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune « bonne idée », la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres ― il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé. (...) L’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir.
La principale compétence d’un médiocre ? Reconnaître un autre médiocre. Ensemble, ils organiseront des grattages de dos et des renvois d’ascenseur pour rendre puissant un clan qui va s’agrandissant, puisqu’ils auront tôt fait d’y attirer leurs semblables. L’important n’est pas tant d’éviter la bêtise que de la parer des images du pouvoir. (...)
Laurence J. Peter et Raymond Hull témoigneront parmi les premiers de ce devenir médiocre à l’échelle de tout un système. Leur thèse développée dans les années d’après-guerre est d'une netteté implacable: les processus systémiques encouragent l'ascension aux postes de pouvoir des acteurs moyennement compétents, écartant à leurs marges les « super compétents » tout comme les parfaits incompétents. (...)
Ce nouveau sujet, formé sur mesure, se fait fort d’une connaissance utile qui n’enseigne toutefois pas à remettre en cause ses fondements idéologiques. « il se considère comme informé, sait déchiffrer modes d’emploi, pictogrammes et chèques, et le milieu dans lequel il se meut le protège, comme une cloison étanche, de tout désaveu de sa conscience », résume l’écrivain allemand dans son essai Médiocrité et folie. Le savant médiocre ne pense jamais par lui-même, il délègue son pouvoir de penser à des instances qui lui dictent ses stratégies aux fins d’avancement professionnel. (…)
Depuis, cette tendance à l'exclusion des non-médiocres se voit confirmée régulièrement, mais on le fait aujourd’hui en prenant le parti de la médiocrité. Des psychologues (…) présente les travailleuses et travailleurs qui se trouvent exigeants envers eux-mêmes comme des sujets quasi responsables du fait qu’on finit par abuser d’eux. Il leur revient d’apprendre à restreindre leur activité à un cadre étroit. Leur propension au travail bien fait et au sens large des responsabilités passe désormais pour un problème.


Dernière édition par trompettemarine le Ven 27 Nov 2020 - 11:47, édité 3 fois
uneodyssée
uneodyssée
Neoprof expérimenté

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par uneodyssée Ven 27 Nov 2020 - 11:33
Shajar a écrit:Bref, tu es stagiaire.

En vrac, d'autres complèteront :
1) L'INSPE n'a pas à t'obliger à être en formation si tu es en congé maladie !!!! C'est illégal !!! Tu es en congé pour te reposer, tu envoies ton arrêt de travail et tu ne fais strictement rien à part prendre soin de toi !
1bis) D'autant plus que tu dis que tu as des idées noires. AUCUN METIER NE VAUT TA VIE. N'hésite pas à venir poster ici et à chercher à être entourée. Si tu as besoin de parler, n'hésite pas non plus à téléphoner à une ligne d'écoute. Celle-ci par exemple : 01 45 39 40 00.
2) Le burn out, que tu décris, c'est une maladie. Tu n'as nullement à culpabiliser, au contraire. C'est l'institution qui te mets dans cette situation, qui en est responsable.
3) Les premiers mois de stage sont extrêmement éprouvants pour tout le monde. Je vomissais tous les matins pendant trois mois. Avec la covid, cette année est pire. Ne prends pas une décision de démission sur un coup de tête. Tu n'es pas en ce moment en situation de prendre une décision rationnelle. Repose-toi. Redemande un arrêt si besoin.
4) Ton récit montre une jeune professeur extrêmement soucieuse de bien faire et de ses élèves, capable de se remettre en question et d'évoluer. C'est très positif. Quel que soit le concours que tu as eu, tu es légitime à enseigner, et de toute évidence, tu as à coeur de bien le faire.
5) Ce souci de bien faire est aussi ce qui te fais mal, ce qui te prends tout ton temps. Lâche du lest. Tu n'es pas parfaite, tu ne le seras jamais, tu ne peux que faire de ton mieux dans une situation qui n'est jamais évidente.
6) Laisse tomber les conseils lunaires de l'INSPE. Valide tes heures et ton écrit réflexif car il faut le faire. Suis les conseils de professeurs expérimentés. L'année prochaine, tu seras libre.
7) Tu n'es pas obligée de passer des heures à mettre tes documents sur le cahier de textes électronique. Il te suffit d'indiquer ce que tu as fait en cours, point barre.
8) Tous les élèves dans toutes les classes rangent au moment de la sonnerie, même si tu fais tout pour l'éviter.
9) Il vaut mieux arriver devant une classe en forme avec un cours mal fagoté que complètement crevée avec un truc minuté. Dors, regarde la télé, lis, mange, réserve-toi des heures de loisir. Tu n'as pas signé pour être moniale, mais pour être prof !
10) Déstresse ! Déculpabilise ! Tu es une jeune stagiaire tout ce qu'il y a de plus normal, broyée une institution tout ce qu'il y a de plus anormale. Fais surtout attention à toi. Des profs, il y en a beaucoup, mais il n'y a qu'une seule toi même dans tout le monde.

J'aurais pu écrire exactement cela ! Tu n'as pas à te culpabiliser : il est évident que tu fais au mieux, et même davantage, au détriment de toi.
Je ne suis pas médecin, mais j'ai connu le burn-out au début de ma carrière. Et ce que tu décris, j'ai comme une petite idée de ce que ça peut te faire… Il me semble évident que ton arrêt doit être prolongé, et que toutes ces personnes doivent te laisser te reposer.
Syndique-toi, passe par l'écrit pour mettre ces gens face à leurs responsabilités et surtout pour te protéger.
Pour l'instant l'urgent n'est pas de prendre une décision (quelle qu'elle soit), mais de restaurer ce qui est en train de s'abîmer en toi. Ça passe par du repos.
Après, plus tard, tu pourras travailler un peu sur le lâcher-prise, sur le fait qu'on n'est jamais une prof parfaite, qu'on fait toujours au mieux en acceptant qu'il y ait des imperfections, et que rien ne mérite que tu y sacrifies ta santé.
Mais pour l'instant, l'urgence, c'est le repos.
Change-toi les idées.
Dors.
Plonge-toi dans un bon livre bien prenant, love-toi dans un bon film-bonbon, immerge-toi dans une série de mille épisodes.
Dors.
Va prendre l'air dans la nature, parc, forêt, campagne… marche, respire, écoute, touche… concentre-toi sur tes sens pour faire taire un peu toutes ces pensées.
Et repose-toi.
trompettemarine
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Monarque

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par trompettemarine Ven 27 Nov 2020 - 12:06
Quelquefois, je regarde La petite maison dans la praire pour me vider la tête. (Chut)
Nita
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par Nita Ven 27 Nov 2020 - 12:36
trompettemarine a écrit:Quelquefois, je regarde La petite maison dans la praire pour me vider la tête. (Chut)


Stagiaire en détresse, démission, que faire ? 2Q==

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Vivi
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par Vivi Ven 27 Nov 2020 - 12:55
pseudo-intello a écrit:As-tu pensé à te syndiquer ?

J'y ai pensé mais j'avoue ne pas connaître la procédure, je me renseignerai Smile

piesco a écrit:L'INSPE exige.... par écrit ?

Par mail, en effet. J'ai cependant suivi vos conseils et décidé de ne pas me connecter aux formations à distance prévues sur mon arrêt, et je n'ai (pour l'instant) pas eu de retour.

Merci pour vos conseils et vos mots de soutien, ici ou par Message Privé (messages auxquels je ne peux malheureusement pas répondre !), ça me fait chaud au cœur, même si je suis quand même atterrée de voir et de comprendre que ma situation est le lot commun des stagiaires, et apparemment depuis plusieurs années ... Je ne vais pas prendre de décision hâtive, et je retourne voir mon médecin traitant avant la fin de mon arrêt, à sa demande d'ailleurs, pour une éventuelle prolongation. Merci à tous. bisous
piesco
piesco
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par piesco Ven 27 Nov 2020 - 13:15
Vivi a écrit:
pseudo-intello a écrit:As-tu pensé à te syndiquer ?

J'y ai pensé mais j'avoue ne pas connaître la procédure, je me renseignerai Smile

piesco a écrit:L'INSPE exige.... par écrit ?

Par mail, en effet.
J'ai cependant suivi vos conseils et décidé de ne pas me connecter aux formations à distance prévues sur mon arrêt, et je n'ai (pour l'instant) pas eu de retour.

Merci pour vos conseils et vos mots de soutien, ici ou par Message Privé (messages auxquels je ne peux malheureusement pas répondre !), ça me fait chaud au cœur, même si je suis quand même atterrée de voir et de comprendre que ma situation est le lot commun des stagiaires, et apparemment depuis plusieurs années ... Je ne vais pas prendre de décision hâtive, et je retourne voir mon médecin traitant avant la fin de mon arrêt, à sa demande d'ailleurs, pour une éventuelle prolongation. Merci à tous. bisous

Sérieux ? Ils sont plus bêtes que ce que je pensais (et je suis généreuse, des fois). Cette demande est totalement illégale et j'aimerais bien voir la tête des membres du Tribunal Administratif s'ils y jetaient un coup d’œil.

Mail à garder précieusement.
Choubidouh
Choubidouh
Niveau 7

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par Choubidouh Ven 27 Nov 2020 - 14:00
Moi je n'ai pas attendu, j'ai démissionné. Et retrouvé un boulot.

L'INSPE te rabâche que tu es salarié, et donc contraint de venir aux cours. Tu es salarié, et donc doit impérativement ne pas te rendre en cours en cas d'arrêt maladie. C'est aberrant comme raisonnement de t'y contraindre...

Cela étant dit, il ne faut pas oublier que L'INSPE donne un avis sur ta titularisation. Si tu désires continuer dans ce boulot, il faut donc... En tenir compte.

Maintenant, aucun travail ne vaut ta santé. Tu as certains cas où une démission est considérée comme légitime (notamment si démission moins de 90j après une fin de CDD snas inscription à pôle emploi si tu as 2 ans cotisés auparavant), qui te permet de toucher le chômage. Sinon, accepte autant D'AM que nécessaire jusqu'à pouvoir envisager de t'y remettre ou de changer de carrière. Ce n'est pas un échec que de se rendre compte qu'un métier ne nous convient pas.
Mélusine2
Mélusine2
Niveau 10

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par Mélusine2 Ven 27 Nov 2020 - 14:17
piesco a écrit:
Vivi a écrit:
pseudo-intello a écrit:As-tu pensé à te syndiquer ?

J'y ai pensé mais j'avoue ne pas connaître la procédure, je me renseignerai Smile

piesco a écrit:L'INSPE exige.... par écrit ?

Par mail, en effet.
J'ai cependant suivi vos conseils et décidé de ne pas me connecter aux formations à distance prévues sur mon arrêt, et je n'ai (pour l'instant) pas eu de retour.

Merci pour vos conseils et vos mots de soutien, ici ou par Message Privé (messages auxquels je ne peux malheureusement pas répondre !), ça me fait chaud au cœur, même si je suis quand même atterrée de voir et de comprendre que ma situation est le lot commun des stagiaires, et apparemment depuis plusieurs années ... Je ne vais pas prendre de décision hâtive, et je retourne voir mon médecin traitant avant la fin de mon arrêt, à sa demande d'ailleurs, pour une éventuelle prolongation. Merci à tous. bisous

Sérieux ? Ils sont plus bêtes que ce que je pensais (et je suis généreuse, des fois). Cette demande est totalement illégale et j'aimerais bien voir la tête des membres du Tribunal Administratif s'ils y jetaient un coup d’œil.

Mail à garder précieusement.

Oui ! ce serait hilarant si ce n'était pas si consternant... surtout, garde bien ces mails et, quand tu en auras l'énergie, fais-en profiter le syndicat de ton choix. Pour te syndiquer, si personne depuis le début de l'année ne t'en a parlé dans le bahut (m'enfin ?), tu vas tout simplement sur le site de l'orga qui te convient politiquement : là par exemple, tu ne peux pas louper le bouton "adhérer" en haut à droite, et c'est forcément pareil ailleurs : https://www.snes.edu/

Je suis bien contente que ton médecin veuille te revoir : surtout ne joue pas les bravaches et accepte un prolongement dont tu sembles avoir grand besoin. Ravie aussi que tu ne te laisses plus impressionner par les exigences illégales des nuisibles de cet INSPE : tu règleras ça quand tu seras en forme et syndiquée, s'ils la ramènent encore (mais généralement, ce genre de crétins est aussi veule quand tu te défends que vindicatif quand tu sembles une proie possible.)

Tu as bien fait d'en parler à ton médecin et d'en parler ici, continue quand tu veux. Bises confraternelles.
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par pseudo-intello Ven 27 Nov 2020 - 14:27
Oh oui ! Conserve ton mail bien précieusement ! Si l’IUFM te fait ***, tu fais feu.

J'ai 15 ans de boulot, et ne suis pas du genre à stresser facilement. Je ne manque pas de confiance n moi.

Mes entretiens PPCR se sont mal passés. Je suis sûre de mon fait, donc je ne l'ai pas pris pour moi, et ai mis la tournure des événements sur la frapadinguitude de mes donneuses de morale.
MAIS également, j'avais montré mon cours et ma progression annuelle à mes collègues, en amont (qui les ont trouvés très bien, à l'unanimité), et pour les remarques sur mon attitude en cours, je suis allée, après coup, sonder mon AVS (qui n'a pas du tout le même ressenti que ma hiérarchie). Ca montre bien que mes cours et ma progression sont bons (ou alors, on est vraiment toutes incompéente, et ce malgré nos rapports d'inspection précédents qui étaient très honorables). Ça renforce le verrou qui empêche le fiel de m'atteindre.

Si tu as des collègues de confiance, si ça se passe bien avec ton tuteur, communique avec eux, montre-leur ton travail. Ça te protégera de la malveillance des autres.

Et syndique-toi ! Tu recontreras d’autres collègues, seras aidée quand il le faudra, et tu pourras te rendre aux éventuelles formations syndicales, bien utiles pour connaître tes droits.


Dernière édition par pseudo-intello le Sam 28 Nov 2020 - 12:41, édité 1 fois
Mélusine2
Mélusine2
Niveau 10

Stagiaire en détresse, démission, que faire ? Empty Re: Stagiaire en détresse, démission, que faire ?

par Mélusine2 Sam 28 Nov 2020 - 12:24
J'aime beaucoup le mot
pseudo-intello a écrit: frapadinguitude
. Et je trouve excellent de chercher le soutien de ses pairs (sur place et/ou syndicalement) : une bonne partie de ces gens s'est, au fil des années, totalement décrédibilisée, pour ne pas dire déshonorée. Ils n'ont après tout que le pouvoir qu'on leur donne, et tu fais bien de te défendre.
@Vivi, c'est plus compliqué pour toi parce que tu débutes et que ces (auto-censuré) se comportent comme si des milliers de gens se battaient pour devenir profs et qu'il leur faille trier le bon grain de l'ivraie (l'ivraie étant non l'incompétence mais l'hérésie, ça tient parfois davantage de la sainte inquisition que de l'attitude professionnelle et éthique) : n'empêche, tu commences à te défendre, ce qui signifie que, de la manière que tu choisiras, tu sortiras de cette crise induite solidifiée et non détruite. Tiens bon (et retourne chez ton toubib, il y a un temps de récupération, quand même !)
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