Stagiaire dans le doute

Comment ça tu chronomètres les exercices ? Tu les obliges à passer à l'exercice suivant au bout d'un certain temps ?

Je n'ai pas trop de réponses.  Idéalement, je dois faire tout le contrôle en entier, comme un élève le ferai en entier, et ensuite multiplier le temps par 3.
Je refais les constructions pour éviter les coquilles dans l'énoncé. Mais pour certains exercices, qui sont bien cadrés, je fais une rédaction  abrégée au brouillon, et j'estime le temps.

Je chronomètre les exercices : j'estime une durée pour chaque exercice. Les élèves gèrent leur temps comme ils veulent.

berseria a écrit:Je n'ai pas trop de réponses.  Idéalement, je dois faire tout le contrôle en entier, comme un élève le ferai en entier, et ensuite multiplier le temps par 3.
Je refais les constructions pour éviter les coquilles dans l'énoncé. Mais pour certains exercices, qui sont bien cadrés, je fais une rédaction  abrégée au brouillon, et j'estime le temps.

Je chronomètre les exercices : j'estime une durée pour chaque exercice. Les élèves gèrent leur temps comme ils veulent.

Hum, fort mauvaise idée lorsque l'on débute. Surtout que ça n'a aucun intérêt de faire une correction au brouillon en 6e ou en 5e, l'exo, tu sais le faire, ça n'est pas le problème, et il faudra bien fournir une correction aux élèves, non ?

berseria a écrit:Dans mon collège, il y  a une progression commune, et chacun écrit son propre cours.  La progression ne suit aucun manuel.

Je soumets mon cours à ma tutrice :
- elle supprime certains passages
- elle me dit de réorganiser certains passages du cours
Je pourrais demander des séquences toutes faites, mais j'ai l'aide de ma tutrice pour les écrire. Sauf que parfois, je finis au dernier moment, donc je n'ai pas son retour.
Les exercices sont tirés de manuels donc ils sont corrects.

Pour les contrôles :
* j'aime bien mes sujets de contrôles qui sont denses et qui restent terminables dans le temps imparti.
* la plupart des élèves se plaignent qu'ils sont trop long, ou qu'ils sont trop durs.
* Je les soumets à ma tutrice.

Pour une de mes classes, celle avec laquelle j'ai le plus de mal, les collègues m'ont proposé de venir les voir dans leur matière. Dans certaines matières, la classe est plus calme,et se met au travail. J'ai décliné l'invitation, je n'ai aucune envie d'aller voir mes classes avec un autre collègue. L'argument " c'est la faute des élèves", ne tient pas, c'est moi, qui n'arrive pas à les mettre au travail. Pour l'instant, je vais améliorer mes séquences avec ma tutrice.  Je dois aussi apprendre à rédiger mes séquences.

Bonjour,
Lorsque j'étais stagiaire à 6h je n'avais qu'une classe de 2nde et beaucoup de mal à la gérer, j'avais des problèmes d'autorité et de nombreux élèves exploitaient mes failles en tant que stagiaire. Ça m'arrivait aussi comme toi de préparer une séance au dernier moment ce qui ne me permettait pas de la montrer à mon tuteur. De plus, nos edt n'étaient pas compatibles, j'ai pu aller le voir une fois faire cours... je suis donc aller dans le cours d'un autre collègue qui avait la même classe que moi. C'est très instructif, d'une part assister à l'enseignement d'un professeur apporte des idées et de l'expérience, et d'autre part ça permet de voir sa classe autrement, de prendre du recul (on peut emmagasiner pas mal de rancoeur envers une classe qui nous teste continuellement). Je te conseille de le faire. Moi aussi j'avais un peu hâte que l'année scolaire se termine, mais faut dire que je passais les oraux de capes en juin alors j'étais très stressée cette année-là.
Bon courage.

berseria a écrit:Dans mon collège, il y  a une progression commune, et chacun écrit son propre cours.  La progression ne suit aucun manuel.

Je soumets mon cours à ma tutrice :
- elle supprime certains passages
- elle me dit de réorganiser certains passages du cours
Je pourrais demander des séquences toutes faites, mais j'ai l'aide de ma tutrice pour les écrire. Sauf que parfois, je finis au dernier moment, donc je n'ai pas son retour.
Les exercices sont tirés de manuels donc ils sont corrects.

Pour les contrôles :
* j'aime bien mes sujets de contrôles qui sont denses et qui restent terminables dans le temps imparti.
* la plupart des élèves se plaignent qu'ils sont trop long, ou qu'ils sont trop durs.
* Je les soumets à ma tutrice.

Pour une de mes classes, celle avec laquelle j'ai le plus de mal, les collègues m'ont proposé de venir les voir dans leur matière. Dans certaines matières, la classe est plus calme,et se met au travail. J'ai décliné l'invitation, je n'ai aucune envie d'aller voir mes classes avec un autre collègue. L'argument " c'est la faute des élèves", ne tient pas, c'est moi, qui n'arrive pas à les mettre au travail. Pour l'instant, je vais améliorer mes séquences avec ma tutrice.  Je dois aussi apprendre à rédiger mes séquences.

C'est ce genre de phrases qui te mets en difficultés aussi. Surtout ne dis pas ça comme ça à un inspecteur ou a un formateur de l'ESPE, on dirait que tu considères que tu es au-dessus de ça.
Voir tes élèves dans d'autres cours est très enrichissant. Parfois tu relativises en voyant qu'ils ne sont pas mieux avec un autre professeur et parfois tu es étonné de voir ce que certains élèves peuvent donner d'eux-mêmes dans un autre environnement.
De manière générale, c'est très enrichissant d'aller voir d'autres cours. Ca te permettra d'apprendre les codes du métier. Même en temps que titulaire je l'ai fait parfois. Ça permet vraiment de se dire "ah tiens bonne idée, je vais essayer dans mon cours", "ah ça, ça marche bien avec le collègue mais ça ne me correspond pas", bref ça permet de se construire en tant qu'enseignant. Essaye d'aller voir une à deux heures par semaine d'un autre cours, en plus ça donnera l'image de quelqu'un soucieux de progresser.

Je trouve aussi que ça apporte beaucoup d’aller voir plusieurs collègues. Et voir comment un collègue gère une classe avec laquelle on est en difficulté peut donner des pistes.

Et puis aller voir les collègues d’EPS et de sciences a été une claque pour moi quand j’étais en stage. En EPS, les responsabilités qui incombent aux collègues sont grandes et il faut avoir les yeux partout. En sciences, avec les expériences, il faut passer voir tout le monde tout en vérifiant que les autres ne fassent pas n’importe quoi.
Vraiment c’est à faire. Cette année je suis même allé voir la collègue d’arts plastiques. (La curiosité de voir les gamins sortir avec de la gouache partout Eheh). La collègue qui partage les 4e en HG est venue me voir et j’ai fait la même chose pour échanger sur notre progression et nos difficultés parce qu’on est les deux avec ce niveau. Bref. C’est enrichissant.

Les cours d’ULIS et d’UP2A, ça peut être très enrichissant aussi.

Volo' a écrit:Et puis aller voir les collègues d’EPS et de sciences a été une claque pour moi quand j’étais en stage. En EPS, les responsabilités qui incombent aux collègues sont grandes et il faut avoir les yeux partout. En sciences, avec les expériences, il faut passer voir tout le monde tout en vérifiant que les autres ne fassent pas n’importe quoi.
Vraiment c’est à faire. Cette année je suis même allé voir la collègue d’arts plastiques. (La curiosité de voir les gamins sortir avec de la gouache partout Eheh). La collègue qui partage les 4e en HG est venue me voir et j’ai fait la même chose pour échanger sur notre progression et nos difficultés parce qu’on est les deux avec ce niveau. Bref. C’est enrichissant.

La gestion des collègues d'EPS reste un mystère pour moi au bout de 20 ans : comment font-ils pour gérer des élèves qui bougent tout le temps ? Déjà, les compter quand on est en voyage scolaire, j'ai du mal, alors un cours... Je suis admirative.

+1.
Entre les cours et les trajets vers les installations, je suis admirative aussi.

Hélips a écrit:

Volo' a écrit:Et puis aller voir les collègues d’EPS et de sciences a été une claque pour moi quand j’étais en stage. En EPS, les responsabilités qui incombent aux collègues sont grandes et il faut avoir les yeux partout. En sciences, avec les expériences, il faut passer voir tout le monde tout en vérifiant que les autres ne fassent pas n’importe quoi.
Vraiment c’est à faire. Cette année je suis même allé voir la collègue d’arts plastiques. (La curiosité de voir les gamins sortir avec de la gouache partout Eheh). La collègue qui partage les 4e en HG est venue me voir et j’ai fait la même chose pour échanger sur notre progression et nos difficultés parce qu’on est les deux avec ce niveau. Bref. C’est enrichissant.

La gestion des collègues d'EPS reste un mystère pour moi au bout de 20 ans : comment font-ils pour gérer des élèves qui bougent tout le temps ? Déjà, les compter quand on est en voyage scolaire, j'ai du mal, alors un cours... Je suis admirative.

Une collègue de collège m'avait dit qu'en général c'est eux qui avaient peur de perdre le prof pendant les déplacements . Mais je suis très admirative aussi.

mafalda16 a écrit:Je résume donc :
-faiblesse disciplinaire
-obstination à ne pas suivre les conseils de ta tutrice et des neos avisés.
-condescendance vis à vis de tes élèves.
Malgré les conseils patients et avisés que tu as reçus ici je ne vois pas comment tu peux espérer une amélioration sans changer radicalement ta perception des élèves.

Je vais essayer de changer ma perception des élèves, avoir une attitude plus distanciée.

Même sans être stagiaire, aller dans la classe d'un collègue pour venir voir ce qu'il fait et comment est toujours très enrichissant (évidemment, il faut que les deux soient d'accord et s'entendent bien sur l'enrichissement mutuel qu'ils peuvent tirer d'une telle démarche).

berseria a écrit:

mafalda16 a écrit:Je résume donc :
-faiblesse disciplinaire
-obstination à ne pas suivre les conseils de ta tutrice et des neos avisés.
-condescendance vis à vis de tes élèves.
Malgré les conseils patients et avisés que tu as reçus ici je ne vois pas comment tu peux espérer une amélioration sans changer radicalement ta perception des élèves.

Je vais essayer de changer ma perception des élèves, avoir une attitude plus distanciée.

Ou au contraire, moins distanciée. Tu pourrais essayer de t'intéresser vraiment à tes élèves.

Bonjour,
J'ai parcouru le fil. Je me suis reconnue par certains côtés car j'ai eu des débuts difficiles où la fatigue et le choc de la réalité du terrain (venant d'un milieu favorisé, après des études pointues, j'étais assez déconnectée de ce qu'est un élève et j'avais aussi pas mal de préjugés) m'ont rudement ébranlée.
Et bon, depuis j'ai rebondi, j'ai vécu, j'ai mûri, j'ai travaillé et j'ai progressé. Maintenant, même si je ne suis loin d'être une prof idéal (que serait-ce d'ailleurs ?), je pense pouvoir dire que je fais un travail correct avec mes élèves, meilleur en tous cas qu'à mes débuts ! Donc rien n'est perdu !

Par contre, il faut absolument que tu arrêtes de te voiler la face et que tu regardes en face tes principaux problèmes : et ton problème principal ne semble pas être le contenu à proprement parler de tes cours, mais la manière dont tu les conduis. De ce que j'ai lu, tu peux arriver avec un cours parfait sur papier, ça va coincer parce que tu n'adaptes pas tes cours à ce qu'il se passe en classe et qu'on a l'impression que tu ne vois pas tes élèves et que tu es sur une autre planète.
Je te poserai une question toute simple : comment prends-tu en charge l'entrée en classe des élèves ? Comment ça se passe très précisément ? (tu dis juste qu'il y a du bruit. Mais comment entrent-ils, que dis-tu, où te mets-tu...?
Souvent c'est l'entrée en classe qui est la plus symptomatique des problèmes de posture. Déjà travailler là-dessus, ça me paraît être un bon point par où commencer.

Les élèves sont devant la salle, ils en sont pas en rang, ils sont en train de parler. J'ouvre la porte avec la clef, je rentre en même temps qu'eux, je leur dis d'asseoir.
Tout le monde s'installe dans la cohue. Je leur dis de sortir leur cahier au milieu du bruit. J'attends qu'ils soient tous assis.

Après pour les 6e, je dois parler fort pour leur dire de se taire. Mais les 5e, eux ils continuent à parler pendant toute l'heure.
Pire, même quand j'ai le silence, après j'ai 4 ou 5 élèves qui posent des questions
" quand est-ce que vous rendez le contrôle ?" ou des questions personnelles.

Il paraît qu'il faut ritualiser l'entrée en classe, les élèves ont besoins de rituels. A la rentrée, je les fait attendre debout, et j’attends d'avoir le silence.
Et j'attends le silence pour commencer le cours, même s'il faut attendre 20 minutes.

As-tu déjà regardé les vidéos de Néo-pass@ction, elles sont pas si mal que ça pour gérer ce dont tu parles.

Une astuce de PE pour lancer le travail tranquillement et gagner de la concentration/du silence :

- Avoir un rituel de travail valorisant en entrant : tu as affiché au tableau un petit travail (que tu peux valoriser en disant que ça donnera une note et que tu garderas la meilleure chaque semaine, tu choisis des exercices de remobilisation et de systématisation), ils savent qu'ils doivent s'installer et le faire. Tu peux même proposer trois exercices différents (difficulté croissante, chacun ayant un bonus différent si réussi : +0, +1, +3,il faut mettre un bonus très intéressant pour que éviter les choix de facilité pour les très bons) et tu gères ce temps. Tu gagneras du temps par rapport à maintenant.

Ce n'est pas magique dès le début mais ça peut fonctionner (je l'ai vu fonctionner très bien dans plusieurs REP).

berseria a écrit:Les élèves sont devant la salle, ils en sont pas en rang, ils sont en train de parler. J'ouvre la porte avec la clef, je rentre en même temps qu'eux, je leur dis d'asseoir.
Tout le monde s'installe dans la cohue. Je leur dis de sortir leur cahier au milieu du bruit. J'attends qu'ils soient tous assis.

Après pour les 6e, je dois parler fort pour leur dire de se taire. Mais les 5e, eux ils continuent à parler pendant toute l'heure.
Pire, même quand j'ai le silence, après j'ai 4 ou 5 élèves qui posent des questions
" quand est-ce que vous rendez le contrôle ?" ou des questions personnelles.

Il paraît qu'il faut ritualiser l'entrée en classe, les élèves ont besoins de rituels.  A la rentrée, je les fait attendre debout, et j’attends d'avoir le silence.
Et j'attends le silence pour commencer le cours, même s'il faut attendre 20 minutes.

Oula
TU rentres. TU t'installes. Ils attendent dehors, se lèvent, se rangent.
TU décides quand ils rentrent et comment ils rentrent.
Tu leur décrète bonjour à chacun quand tu les fais entrer un par un, te tenant à la porte. Chacun va se placer devant SA place, assignée, et attends que TU décrétes aux élèves une fois tous entrés et devant leur place, qu'ils peuvent s'asseoir.

Tu n'as pas le gel hydroalcoolique à leur mettre à l'entrée en classe, ils entrent en troupeau ?

En effet, il faut attendre qu'ils soient calmes dans le couloir. À ce moment-là ils ont l'autorisation d'entrer et de se tenir debout devant leur table, ils s'assoient et tu leur demandes de sortir leur affaires.
Et interdiction de poser des questions qui n'ont pas un rapport direct avec le cours.
Je ne sais pas ce qu'il en est des maths, mais comme en lettres nous avons plusieurs "sous-disciplines", je leur expliquais que les corrections de contrôle ce n'était pas avant une semaine. Pour peu que tu sois clair là-dessus, ils prennent vite le pli.

Edit : plus ou moins grillée par A Tuin.
En fait, il faut instaurer un climat de travail avant que d'entrer en cours.

Je ne comprends pas : tu es stagiaire, tu as forcément eu des formations en gestion de classe : fin août, puis en septembre/octobre : touts ces conseils t'ont été donnés à ce moment, pourquoi ne les as-tu pas appliqués ?

Je ne comprends pas non plus: ce sont les élèves qui changent de salle ? Pas de protocole sanitaire les sédentarisant ?

Cath a écrit:Je ne comprends pas : tu es stagiaire, tu as forcément eu des formations en gestion de classe : fin août, puis en septembre/octobre : touts ces conseils t'ont été donnés à ce moment, pourquoi ne les as-tu pas appliqués ?

Je n'ai eu aucune formation de ce genre quand j'étais stagiaire.

- J'ai vu des vidéos de Neo-pass action à l'Inspe. Elles sont utiles.
- Oui, je dois vraiment cadrer l'entrée en classe, mais s'ils sont agités dans le couloir ils vont déranger les autres classes
- on m'a dit de ritualiser l'entrée en classe,  parfois je dis aux élèves d'attendre debout ; mais souvent je zappe.

Je vais travailler cela à la rentrée. je veux toujours commencer le cours le plus vite possible, faire une course contre la montre, chacun s'installe le plus vite possible, mais en fait, c'est tout le contraire qui se passe : je démarre le cours encore plus tard, voire jamais.

Cela a été dit, faire un cours dans le vacarme ne sert à rien.

Les élèves changent de classe.

Et tu ne leur donnes pas de GHA avant qu'ils entrent dans ta classe ? C'est quoi ce protocole sanitaire ?

angelxxx a écrit:

Cath a écrit:Je ne comprends pas : tu es stagiaire, tu as forcément eu des formations en gestion de classe : fin août, puis en septembre/octobre : touts ces conseils t'ont été donnés à ce moment, pourquoi ne les as-tu pas appliqués ?

Je n'ai eu aucune formation de ce genre quand j'étais stagiaire.

Ah oui ? Cela doit dépendre des académies.

Il y a du gel à l'entrée sur une table, ils en mettent. Ils se servent eux-même, en rentrant.