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Elaïna
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par Elaïna Dim 2 Mai 2021 - 17:57
Oui, ça demande un gros investissement. Mais en ce qui nous concerne nous sommes à deux doigts d'y réfléchir sérieusement, d'autant que mon mari adore faire école à la maison. On croit encore vaguement à la socialisation par l'école, c'est pourquoi on les y laisse. Par contre en termes d'instruction nous sommes assez désillusionnés.
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par nicole 86 Dim 2 Mai 2021 - 18:06
Elaïna a écrit:Parce que les familles qui ont des raisons religieuses pour retirer les gamins du public font le choix du privé, hors contrat pour les plus hardcore.
C'est d'ailleurs pour ça qu'empêcher l'IEF pour "raisons religieuses" est une ânerie sans nom.

Je pensais à des écoles non déclarées qui ont lieu dans des appartements et regroupent des enfants déclarés en IEF.
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par Elaïna Dim 2 Mai 2021 - 18:09
ça doit être un phénomène vraiment marginal.
Personnellement, j'ai une palanquée de catholiques bien tradis dans mon entourage, ils ne font pas d'IEF. Ils font en général le choix du privé confessionnel, souvent sous contrat, les plus hardcore font le choix du hors contrat confessionnel.

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par nicole 86 Dim 2 Mai 2021 - 18:10
Je ne pensais pas à des catho tradis ... et le phénomène est certes marginal.
Pontorson50
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par Pontorson50 Dim 2 Mai 2021 - 18:15
pseudo-intello a écrit:
Pontorson50 a écrit:
Mathsenstock a écrit:Tout à fait d'accord avec pseudo-intello.
L'exposition d'une famille dans le dernier cas aurait certainement été une gêne pour nos dirigeants...
Pour nos dirigeants seulement? Pas pour nous tous?

Non, pour nous, ce n'est pas de la gêne, mais de l'indignation et du dépit.

Ça fait des (dizaines d') années que les profs dénoncent le diminution des heures, l’incitation à employer des méthodes débiles, la baisse du niveau, le dévoiement honteux du terme de "bienveillance", l'acharnement à rendre notre métier si peu désirable qu'on peine à recruter des jeunes collègues, et a fortiori, de jeunes collègues valables. On passe pour de vilains Cassandre (en oubliant que Cassandre avait toujours raison), et les "réformes" continuent à marche forcée.

Quand tu écoutes nos ministres : tout va très bien. A partir de là, un reportage de parents expliquant que "mon fils passait la moitié de ses journées à attendre que le prof fasse plus ou moins taire sa classe", "ma fille rentrait avec des migraines chroniques à cause du bruit", "j'ai retiré mon fils parce que les cours avançaient si lentement qu'il en avait marre", "ma fille n'en pouvait plus d'attendre que la maîtresse répète 50 fois la moindre consigne pour que tous les élèves la suivent", ce serait, en effet, plus gênant pour un décideur normal.
Pas pour les nôtre, ils s'en fichent, ils regardent le monde à travers leurs lunettes en peau de licorne et tout va pour le mieux, merci, les critiques et objections leurs glissent comme sur les plumes d'un canard.

Justement, pourquoi cela glisse? Nos dirigeants ne sont pas des Martiens (même Blanquer!) :
-Parce que une partie importante de l'opinion et pas si négligeable de la profession (à commencer par nos IPR) pense que l'indiscipline chronique est liée à une défaillance didactique d'ensemble, et non à une difficulté collective devant l'éducation d'une jeunesse nerveuse car soumise comme les adultes aux écrans et à la peur sociale du déclassement. D'où la croyance, vraie ou simulée, dans les réformes (à la limite peu importe lesquelles), le mantra depuis des décennies. C'est flatteur quand on est prof de penser que c'est de l'intérieur de l'école que viendront toujours les solutions, et c'est confortable pour les non-profs.
-Parce que la plupart des parents quand ils voient que leur enfant à eux a le niveau 3 en compétences ou la moyenne à ses évaluations sans se fatiguer beaucoup ne seraient pas tous prêts loin de là à voir le niveau effectif de leur enfant à eux remis en question dans un premier temps par une docimologie plus exigeante, même si dans un conseil de classe de 6° aujourd'hui, quand un élève a 11 de moyenne générale, les visages s'allongent devant ce qui est commenté, souvent à juste titre, comme un échec majeur de l'élève, ce qui est quand même arithmétiquement effarant.  
-Parce que une part non négligeable des collègues pensent que cette bienveillance n'est pas une imposture et que les élèves, dans un monde très angoissant pour leur avenir, doivent être rassurés et fortifiés par cette bienveillance démagogique de Blanquer qu'ils confondent avec la véritable bienveillance, quel qu'en soit le coût en termes de connaissances acquises.

Devant des parents qui se plaindraient ouvertement que l'indiscipline et la baisse des exigences de notation handicapent leur enfant, la majorité des autres (ne serait-ce que ceux qui sentent que leur enfant est coupable...), exigeraient que les profs incapables de ces enfants (ainsi que leurs géniteurs) soient l'objet des réformes les plus rapides possible, afin qu'ils acquièrent l'autorité qui leur manque. C'est plus facile de taper sur Cassandre comme vous le dites très bien, la meilleure défense c'est l'attaque.
pseudo-intello
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par pseudo-intello Dim 2 Mai 2021 - 19:03
Mara-Jade a écrit:Dernier point auquel je pense, et non des moindres : avez-vous déjà essayé de faire travailler vos enfants ? ^^ J'ai l'impression que c'est plus dur d'enseigner à ses propres enfants qu'à ceux des autres ! Nous n'avons pas forcément envie d'être l’enseignant de notre propre enfant, ni les moyens de se payer un précepteur !

Et puis, à partir du collège, ça devient difficile pour les parents dans certaines matières... celles et ceux qui font "devoirs faits" ont peut-être expérimenté un moment de solitude devant un exercice d'une matière autre que la sienne...

Oui, j'ai essayé (ils sont petits), oui, j'ai participé à devoirs faits (et j'ai fait de l'aide aux devoirs / soutien quand j'étais étudiante), oui, j'aime bien.
Enfin, je n'aime pas le dispositif "devoirs faits" parce que je me suis toujorus retrouvés devant des élèves vraiment pas faciles à aider, voire relous, mais j'ai adoré faire l'école à la maison pendant le confinement, et je n'aurai pas peut de passer en IEF si jamais ça devient la meilleure solution pour un ou plusieurs de mes enfants.

Elaïna a écrit:ça doit être un phénomène vraiment marginal.
Personnellement, j'ai une palanquée de catholiques bien tradis dans mon entourage, ils ne font pas d'IEF. Ils font en général le choix du privé confessionnel, souvent sous contrat, les plus hardcore font le choix du hors contrat confessionnel.
Oui, c'est marginal, mais oui, c'est en expansion. L'expansion sera probablement limitée.

Pontorson50 a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Pontorson50 a écrit:
Mathsenstock a écrit:Tout à fait d'accord avec pseudo-intello.
L'exposition d'une famille dans le dernier cas aurait certainement été une gêne pour nos dirigeants...
Pour nos dirigeants seulement? Pas pour nous tous?

Non, pour nous, ce n'est pas de la gêne, mais de l'indignation et du dépit.

Ça fait des (dizaines d') années que les profs dénoncent le diminution des heures, l’incitation à employer des méthodes débiles, la baisse du niveau, le dévoiement honteux du terme de "bienveillance", l'acharnement à rendre notre métier si peu désirable qu'on peine à recruter des jeunes collègues, et a fortiori, de jeunes collègues valables. On passe pour de vilains Cassandre (en oubliant que Cassandre avait toujours raison), et les "réformes" continuent à marche forcée.

Quand tu écoutes nos ministres : tout va très bien. A partir de là, un reportage de parents expliquant que "mon fils passait la moitié de ses journées à attendre que le prof fasse plus ou moins taire sa classe", "ma fille rentrait avec des migraines chroniques à cause du bruit", "j'ai retiré mon fils parce que les cours avançaient si lentement qu'il en avait marre", "ma fille n'en pouvait plus d'attendre que la maîtresse répète 50 fois la moindre consigne pour que tous les élèves la suivent", ce serait, en effet, plus gênant pour un décideur normal.
Pas pour les nôtre, ils s'en fichent, ils regardent le monde à travers leurs lunettes en peau de licorne et tout va pour le mieux, merci, les critiques et objections leurs glissent comme sur les plumes d'un canard.

Justement, pourquoi cela glisse? Nos dirigeants ne sont pas des Martiens (même Blanquer!) :
-Parce que une partie importante de l'opinion et pas si négligeable de la profession (à commencer par nos IPR) pense que l'indiscipline chronique est liée à une défaillance didactique d'ensemble, et non à une difficulté collective devant l'éducation d'une jeunesse nerveuse car soumise comme les adultes aux écrans et à la peur sociale du déclassement. D'où la croyance, vraie ou simulée, dans les réformes (à la limite peu importe lesquelles), le mantra depuis des décennies. C'est flatteur quand on est prof de penser que c'est de l'intérieur de l'école que viendront toujours les solutions, et c'est confortable pour les non-profs.
-Parce que la plupart des parents quand ils voient que leur enfant à eux a le niveau 3 en compétences ou la moyenne à ses évaluations sans se fatiguer beaucoup ne seraient pas tous prêts loin de là à voir le niveau effectif de leur enfant à eux remis en question dans un premier temps par une docimologie plus exigeante, même si dans un conseil de classe de 6° aujourd'hui, quand un élève a 11 de moyenne générale, les visages s'allongent devant ce qui est commenté, souvent à juste titre, comme un échec majeur de l'élève, ce qui est quand même arithmétiquement effarant.  
-Parce que une part non négligeable des collègues pensent que cette bienveillance n'est pas une imposture et que les élèves, dans un monde très angoissant pour leur avenir, doivent être rassurés et fortifiés par cette bienveillance démagogique de Blanquer qu'ils confondent avec la véritable bienveillance, quel qu'en soit le coût en termes de connaissances acquises.

Devant des parents qui se plaindraient ouvertement que l'indiscipline et la baisse des exigences de notation handicapent leur enfant, la majorité des autres (ne serait-ce que ceux qui sentent que leur enfant est coupable...), exigeraient que les profs incapables de ces enfants (ainsi que leurs géniteurs) soient l'objet des réformes les plus rapides possible, afin qu'ils acquièrent l'autorité qui leur manque. C'est plus facile de taper sur Cassandre comme vous le dites très bien, la meilleure défense c'est l'attaque.

Bien d'accord, surtout avec ce qui est graissé : j'ai l'âge des parents de mes collégiens. En quatrième, j'avais environ 13.5 de moyenne générale, environ 12.5 en 3e, en sachant écrire sans fautes (mes dictées de l’époque en attestent), lire sans aucun souci, évidemment, et compter, et mes principaux repères de l'histoire de France ainsi que sa géographie, en gros mais la structure était là, etc.
Aujourd'hui, dans mon collège, un élève qui a 13, c'est un élève qui est un peu plus malin que la plupart de ses camarades, mais au royaume des aveugles les borgnes sont rois.
N'empêche, quand on envoie le signal "13/20", les parents, s'ils n'ont pas d'autres référence que leur propre scolarité et s'ils n'étaient pas  dans un bahut pourri, ont toutes les raisons de monde de penser que ça va.

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par Leclochard Dim 2 Mai 2021 - 19:27
Mara-Jade a écrit:Après, l'école à la maison demande un grand investissement de la part des parents pour le suivi et de la part de l'élève qui doit être capable d'étudier à distance. Nous avons vu grâce au confinement que si certains ont dû avoir une prise de conscience, la plupart avaient surtout hâte que les établissements rouvrent Wink.

Quant au travail en autonomie, c'est dur de se retrouver avec tous les cours parfois envoyés en même temps (c'est le cas pour le Cned) et de gravir toute cette montagne petit à petit, sachant que les cours du Cned, pour parler de ce que je connais, sont d'un niveau de "vrai" 6e, 5e, etc.

Et puis, beaucoup d’étudiants se sentent mal d'étudier à distance.

Dernier point auquel je pense, et non des moindres : avez-vous déjà essayé de faire travailler vos enfants ? ^^ J'ai l'impression que c'est plus dur d'enseigner à ses propres enfants qu'à ceux des autres ! Nous n'avons pas forcément envie d'être l’enseignant de notre propre enfant, ni les moyens de se payer un précepteur !

Et puis, à partir du collège, ça devient difficile pour les parents dans certaines matières... celles et ceux qui font "devoirs faits" ont peut-être expérimenté un moment de solitude devant un exercice d'une matière autre que la sienne...

Oh que oui ! Avec le dispositif "devoirs faits" on se rend vite compte qu'on n'a ni le savoir, ni la méthode parfois pour résoudre un problème de 4ème ou traduire trois phrases en anglais. Je crois que l'illusion qu'il est possible de tout maîtriser à tout niveau s'effrite rapidement au collège.

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par gruliette Mar 4 Mai 2021 - 13:22
Leclochard a écrit:
Mara-Jade a écrit:Après, l'école à la maison demande un grand investissement de la part des parents pour le suivi et de la part de l'élève qui doit être capable d'étudier à distance. Nous avons vu grâce au confinement que si certains ont dû avoir une prise de conscience, la plupart avaient surtout hâte que les établissements rouvrent Wink.

Quant au travail en autonomie, c'est dur de se retrouver avec tous les cours parfois envoyés en même temps (c'est le cas pour le Cned) et de gravir toute cette montagne petit à petit, sachant que les cours du Cned, pour parler de ce que je connais, sont d'un niveau de "vrai" 6e, 5e, etc.

Et puis, beaucoup d’étudiants se sentent mal d'étudier à distance.

Dernier point auquel je pense, et non des moindres : avez-vous déjà essayé de faire travailler vos enfants ? ^^ J'ai l'impression que c'est plus dur d'enseigner à ses propres enfants qu'à ceux des autres ! Nous n'avons pas forcément envie d'être l’enseignant de notre propre enfant, ni les moyens de se payer un précepteur !

Et puis, à partir du collège, ça devient difficile pour les parents dans certaines matières... celles et ceux qui font "devoirs faits" ont peut-être expérimenté un moment de solitude devant un exercice d'une matière autre que la sienne...

Oh que oui ! Avec le dispositif "devoirs faits" on se rend vite compte qu'on n'a ni le savoir, ni la méthode parfois pour résoudre un problème de 4ème ou traduire trois phrases en anglais. Je crois que l'illusion qu'il est possible de tout maîtriser à tout niveau s'effrite rapidement au collège.

 Tiens c'est drôle, j'ai plutôt l'impression qu'au contraire, on peut tout à fait expliquer aux élèves qu'avec un peu de méthode et d'organisation on peut s'en sortir et parvenir à faire la tâche demandée par le/la collègue, en prenant en compte précisément les consignes, en utilisant les ressources qui sont à leur disposition, en apprenant à formuler précisément ce qui bloque etc. Bref, ce que l'on s'évertue à leur expliquer à longueur de temps. Je me suis retrouvée plusieurs fois à faire des exos de maths avec des quatrièmes en grande difficulté (mais volontaires), ayant été moi-même en grande difficulté en maths en quatrième (bahut privé très exigeant, année 90-2000), le tout simplement en suivant et explicitant les consignes et conseils de la collègue et d'un autre élève, et en relisant la leçon de la collègue. Idem avec l'anglais.

 Pour ce qui est du reportage, il m'a fait forte impression, même les deux jeunes les plus âgés de la famille utilisant la méthode du  "unschooling", qui ont l'air d'être les moins  solides en terme de connaissances, sont je trouve tout à fait capable de parler posément, de faire part de leur point de vue, avec une élocution correcte et un vocabulaire étayé.... un peu (voire carrément) au dessus du lot de la plupart des élèves de bac pro tout de même, et je ne veux pas être méprisante envers ces derniers. Ils sont de plus autonomes, motivés, et ont trouvé une formation dans laquelle ils réussissent... cela fait vraiment réfléchir.
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