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Marxou
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Phobie pathologique des copies Empty Phobie pathologique des copies

par Marxou Mar 11 Mai - 21:38
Bon, je ne sais pas si c'est le bon fil pour exprimer ça.

Il me reste pas mal d'années à faire d'années dans l'EN. Pour ma part, depuis quelques années, élèves plutôt très sympas et travailleurs. Et donc, le problème ne se situe pas là.
Mais une phobie grandissante vis-à-vis des copies: la hantise de noter, d'attribuer des points à l'un ou à l'autre... Je déteste!
Et tout le temps perdu que cela engendre, notamment celui de la procrastination inepte et inefficace: je ne peux pas aller au parc ( au théâtre, au ciné, à la piscine, etc, etc au choix) puisque j'ai des copies... que je ne corrige finalement pas, puisque que je les contourne, que je les regarde d'un oeil mauvais, désespéré avec une culpabilité "atroce" Phobie pathologique des copies 1599759099
Je ne compte pas le nombre de WE que j'ai déclinés durant ma "carrière" because copies. Les amis (non profs)  s'en moquent et se foutent à juste raison de ma gueule.
Sincèrement, ça devient un énorme problème. De fait, ça l'est depuis le début.

Je HAIS les copies!!!!!

Et vous, comment faites-vous pour gérer cette horreur de la copie?


Dernière édition par Marxou le Mar 11 Mai - 22:42, édité 2 fois
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profnours
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par profnours Mar 11 Mai - 21:43
Je corrige là ... Je mets des points par bienveillance à des élèves qui n'en méritent à mon avis pas car la méthode n'est pas comprise. C'est déprimant d'un côté mais je me suis fait une raison.

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Si tu n'as point fini tes leçons, ça f'ra du bruit à la maison...
Tangleding
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par Tangleding Mar 11 Mai - 22:11
Pareil. Le pire c'est que c'est très lié à la note. Je vais beaucoup plus vite et sans blocage quand je peux corriger sans noter.

En fait je crois que c'est lié au fait que pour moi corriger des copies c'est fondamentalement me confronter à mon échec professionnel, constater tout ce que je n'ai pas réussi à transmettre.

Ça me crucifie...

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Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Poupoutch
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par Poupoutch Mar 11 Mai - 22:23
Depuis le covid et grâce à l'extrême bienveillance de mon CDE-adjoint qui a pensé à me réserver des créneaux de 5h au milieu de mes journées de 4h de cours qui commencent à 8h et s'achèvent à 18h, j'applique la stratégie zéro copies à la maison. Les copies restent bien au chaud dans mon casier, sont corrigées au lycée et n'en sortent plus. Le temps de "trou" est mis à profit, les copies corrigées au plus vite, le temps de loisirs n'est pas entamé. Je pense sincèrement conserver ce système une fois ma crise sanitaire terminée (si elle se termine un jour).

Je n'ai aucune hantise, voire, aucun problème à mettre des notes. Je ne verse pas dans la bienveillance et je sais noter sec (par rapport aux attentes des élèves), mais je crois être juste, tout comme je pense être claire dans mes exigences. Je mesure en corrigeant tout ce qui n'est pas acquis, mais je relativise la notion d'échec : il y a sans doute une part de mon fait, mais aussi une grande part de manque de travail et d'intérêt des élèves. C'est tant pis, on ne peut pas réussir à tous les coups.

Ceci étant, j'évalue peu, et je fais une partie de mes évaluations à l'oral, ce qui me permet aussi de limiter le nombre des copies.

La seule chose que je n'aime pas et contre laquelle j'ai du mal à lutter, ce sont les copies électroniques (envoyées par mail) et la correction sur écran.

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par Invité Mar 11 Mai - 22:33
Tu as essayé de les jeter dans l'escalier ?

Pareil sinon. Mes premiers paquets je me suis jetée dessus et j'étais excitée de voir ce que les élèves avaient produits. Maintenant c'est une plaie.
Evidemment quand les notes sont très mauvaises (ou qu'on pressent qu'elles vont l'être) c'est encore plus difficile et ça nous renvoie à notre propre échec oui.
Ce qui est pénible c'est quand l'élève a écrit quelque chose d'indéchiffrable ou d'incompréhensible, difficile à juger.
Ce qui me bloque en plus des notes se sont les annotations. Il faut constamment faire attention pour éviter les remarques du type "pourquoi vous avez mis des points à untel et pas à moi ?". J'ai trouvé la solution, prendre la copie de celui qui a le plus de point et dire "ah mais oui je me suis trompé, j'aurais du mettre un point de moins", en général ça calme mais j'ai cette pression quand même. J'allais bien plus vite pour corriger les copies  de bac justement parce qu'on ne devait ni indiquer le détail des notes ni faire de commentaires.

Quelque part, heureusement que j'ai des copies à corriger régulièrement, je n'aurais jamais la motivation de faire le ménage autrement.
Cléopatra2
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par Cléopatra2 Mer 12 Mai - 4:41
C'est l'horreur. Et j'en ai tout le temps car j'évalue régulièrement pour vérifier que tel et tel point est travaillé (acquis n'en parlons même pas) et pour qu'ils aient une habitude de rédaction car sinon ils ne progressent pas.
Cette année je n'ai pas encore fini d'écluser des copies faites en mars : élèves à la maison pendant 1 semaine, 1 semaine d'arrêt pour moi, 1 semaine à distance, 2 semaines de vacances, 1 semaine à distance et l'autre groupe en classe pendant 2 semaines. Heureusement, car j'ai pu comme cela diluer mes montages de correction.
Il faut que je trouve un système pour m'y mettre immédiatement.
Lorsque ce sont de petites copies ça va, mais les gros devoirs c'est l'horreur.
Poupoutch je trouve toujours bien mieux à faire au lycée que corriger.
Poupoutch
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par Poupoutch Mer 12 Mai - 5:49
Cléopatra2 a écrit:C'est l'horreur. Et j'en ai tout le temps car j'évalue régulièrement pour vérifier que tel et tel point est travaillé (acquis n'en parlons même pas) et pour qu'ils aient une habitude de rédaction car sinon ils ne progressent pas.
Cette année je n'ai pas encore fini d'écluser des copies faites en mars : élèves à la maison pendant 1 semaine, 1 semaine d'arrêt pour moi, 1 semaine à distance, 2 semaines de vacances, 1 semaine à distance et l'autre groupe en classe pendant 2 semaines. Heureusement, car j'ai pu comme cela diluer mes montages de correction.
Il faut que je trouve un système pour m'y mettre immédiatement.
Lorsque ce sont de petites copies ça va, mais les gros devoirs c'est l'horreur.
Poupoutch je trouve toujours bien mieux à faire au lycée que corriger.
L'avantage d'avoir 5h de trou, c'est qu'il y a un moment où tu as épuisé tout ce que tu pouvais faire...

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par gluche Mer 12 Mai - 6:06
Voici un fil promis à un grand succès!

Je rejoins le club des phobiques des copies qui se soignent.
Moi, en plus, j'ai développé cette année la phobie des copies corrigées à rendre. Je me dis : A quoi bon? n'est-ce pas plus intéressant de faire cours? Et je les laisse dans ma pochette.

Mes stratégies de survie:
- corriger sans noter (surtout en 2de)
- donner une liste de questions à l'avance (pour les contrôles de connaissances): ils révisent en les préparant, réussissent mieux, la correction et plus rapide et satisfaisante là aussi
- pour les DM les travailler avec eux une heure en classe (soit au début, soit leur demander de préparer le plan et le retravailler en classe), le résultat étant meilleur, c'est plus satisfaisant à corriger
- corriger au lycée, mais isolée dans une salle
- grignoter en corrigeant (non que je recommande, mais je constate que ça m'aide)
- passé les premiers mois de l'année corriger très vite les élèves qui ont bâclé leur travail
- enchaîner le plus rapidement possible (sur la même semaine) réception des copies, correction des copies et correction du devoir en classe (les demi-groupes de cette année rendaient cette stratégie bien plus facile à mettre en oeuvre)

L'année où j'ai eu une très bonne classe de 1re, les corrections étaient effectivement beaucoup plus faciles (ils m'écrivaient pourtant des tartines) parce que je constatais que le travail était sérieux d'une part et que, d'autre part, je savais que la correction servait à quelque chose.

A mon avis, un des problèmes est que l'enseignement n'est pas ou plus assez progressif ni explicite. On veut trop vite donner des choses trop complexes ce qui ne permet pas de poser les bases. Si on donne un commentaire de texte à un élève de 2de qui ne sait déjà pas rédiger un paragraphe (ou à 35 élèves...), c'est sûr que ce sera une plaie à corriger.
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par Ponocrates Mer 12 Mai - 6:13
Tangleding a écrit:Pareil. Le pire c'est que c'est très lié à la note. Je vais beaucoup plus vite et sans blocage quand je peux corriger sans noter.

En fait je crois que c'est lié au fait que pour moi corriger des copies c'est fondamentalement me confronter à mon échec professionnel, constater tout ce que je n'ai pas réussi à transmettre.

Ça me crucifie...
La même chose. J'ai compris en effet que la correction des copies me pesait parce qu'elle est l'occasion de constater que, pour beaucoup d'élèves, je ne sers à rien. J'ai beau savoir intellectuellement que c'est leur choix de ne pas apprendre ce que j'enseigne, de ne pas tenir compte de mes conseils ( de méthode, de langue) prodigués de copie en copie, il n'en reste pas moins que la médiocrité ou la nullité de leur travail, sanctionnée, gravée avec la note sans équivoque possible, me met une claque. Un peu comme un comédien jouant devant une salle vide, un médecin qui ne pourrait pas sauver 95% de ses patients. C'est cela que nous disent les copies: nous étions présents physiquement, mais durant votre cours, vous auriez pu aussi bien p* dans un violon ou danser la gigue en sabot, c'était le même résultat. C'est violent de s'apercevoir que les longues heures de notre travail n'ont pas eu d'effet autre que de remplir ( médiocrement) son compte en banque, quand on a choisi son métier avec l'objectif de se rendre utile.
Par conséquent, j'ai mis en place des stratégies d'évitement: je demande des exercices intermédiaires qui présentent pour eux, le même degré de difficulté intellectuelle, mais qui sont plus rapides pour moi à corriger. Un vrai plan détaillé, c'est difficile à faire, mais je le corrige très vite...Bref, je comprends tout à fait et je partage cette haine...

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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
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par Kilmeny Mer 12 Mai - 6:22
Je ne sais pas en quelle matière tu es, mais un barème très précis peut éviter de se poser des questions sur les points à attribuer ou non.

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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
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par NLM76 Mer 12 Mai - 7:09
Kilmeny a écrit:Je ne sais pas en quelle matière tu es, mais un barème très précis peut éviter de se poser des questions sur les points à attribuer ou non.
Je ne suis pas du tout convaincu !
À moins que le barème très précis, ce soit :

  • Excellent = 18-20
  • Très bien = 16-18
  • Bien = 14-16

Etc.

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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par Hermiony Mer 12 Mai - 7:30
Ponocrates a écrit:
Tangleding a écrit:Pareil. Le pire c'est que c'est très lié à la note. Je vais beaucoup plus vite et sans blocage quand je peux corriger sans noter.

En fait je crois que c'est lié au fait que pour moi corriger des copies c'est fondamentalement me confronter à mon échec professionnel, constater tout ce que je n'ai pas réussi à transmettre.

Ça me crucifie...
La même chose. J'ai compris en effet que la correction des copies me pesait parce qu'elle est l'occasion de constater que, pour beaucoup d'élèves, je ne sers à rien. J'ai beau savoir intellectuellement que c'est leur choix de ne pas apprendre ce que j'enseigne, de ne pas tenir compte de mes conseils ( de méthode, de langue) prodigués de copie en copie, il n'en reste pas moins que la médiocrité ou la nullité de leur travail, sanctionnée, gravée avec la note sans équivoque possible, me met une claque. Un peu comme un comédien jouant devant une salle vide, un médecin qui ne pourrait pas sauver 95% de ses patients. C'est cela que nous disent les copies: nous étions présents physiquement, mais durant votre cours, vous auriez pu aussi bien p* dans un violon ou danser la gigue en sabot, c'était le même résultat. C'est violent de s'apercevoir que les longues heures de notre travail n'ont pas eu d'effet autre que de remplir ( médiocrement) son compte en banque, quand on a choisi son métier avec l'objectif de se rendre utile.

+1000

J'ai effectivement de plus en plus de mal à corriger (et ça ne fait que 12 ans que je travaille...), parce que j'assimile cela à une perte de temps, tellement c'est de plus en plus mauvais (mes 6e, pas plus tard qu'hier ont été incapables de me donner sur feuille la liste des prépositions et des conjonctions de coordination...). Plus le temps passe, plus je leur mâche le boulot en leur donnant des méthodes explicites clefs en main et pire c'est.
Je crois que le pire, ce sont les rédactions, mais là, je suis devenue de plus en plus intransigeante parce que j'estime que ce n'est pas leur rendre service que de noter "gentiment" ce qui n'est pas du français correct.

J'en viens à en avoir mal au ventre à l'idée de corriger certaines paquets. C'est violent, je trouve d'être confronté à l'inutilité de son boulot (même si je fais partie de ceux pour qui ce métier n'est pas une vocation, j'aimerais quand même me dire que les heures passées à expliquer, entraîner, ont servi un minimum...).

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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
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« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
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par Elaïna Mer 12 Mai - 7:33
Je ne "hais" pas les copies, seulement, elles sont généralement au lycée et j'évite de les croiser pendant un certain temps en espérant vaguement qu'elles se corrigent toutes seules ou qu'un collègue le fasse à ma place. Jusqu'à présent, ça n'est jamais arrivé...
Je ne ramène pas les copies à la maison, je ne corrige qu'au lycée, quitte à rester un peu plus tard le soir (bon, pas trop cette année cause COVID, je dois rentrer chez moi entre midi et 14h pour faire manger les enfants à la maison). J'essaie de me fixer 5 copies par jour. 5 copies, c'est vite passé, surtout vu ce que les élèves produisent aujourd'hui - exemple mon dernier contrôle de terminales en 2h : quand ils ont écrit une copie double, ils ont l'impression d'avoir fait des tartines... la majorité a écrit un recto-verso pour dire des platitudes vaguement reliées au texte, montre en main c'est corrigé en deux minutes par copie.
J'annote peu, aussi, en terminale, notamment parce qu'ils ne lisent pas les annotations. S'ils ne comprennent pas leur note, généralement, ils viendront de toute façon me demander "des comptes" et je vais passer 10 minutes à relire ce que j'ai écrit.

Pour les secondes, j'ai un système très mécanique : contrôle en 2h, un par chapitre. 2 éventuellement si c'est un long chapitre mais bon.
- une partie avec 5 questions de cours. En fonction de la précision de leur réponse, ils gagnent 1, 2 ou 3 points. Maximum 10 points gagnés.
- une partie commentaire de documents sur 10.
La partie questions est corrigée extrêmement rapidement (soit ils savent, soit ils ne savent pas, de toute façon). Elle est aussi extrêmement pratique pour montrer aux parents que chouchou n'apprend pas ses leçons et que non ce n'est pas parce que je suis méchante et chouchou n'a pas "la méthode".
La partie commentaire prend un peu plus de temps et j'annote pas mal pour leur expliquer, mais pas énormément non plus vu que dans leur cahier de contrôle je fais aussi noter le corrigé (qu'on passe 1h voire 2 à faire doncfaut pas charrier ils ont de quoi faire pour comprendre leur note).

En première, les devoirs type bac commencent. Donc le temps gagné est considérable vu qu'avec ce nouveau format d'épreuves ils n'ont le temps que de cracher une petite partie de cours et de faire un micro commentaire.


En effet, pour de nombreux élèves, on ne sert pas à grand chose vu qu'ils n'apprennent pas. Mais comme dit ce philosophe de la seconde moitié du XXe siècle, "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre". Si je ne sers qu'à un par an, ça me suffit bien.

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par Invité Mer 12 Mai - 8:06
Kilmeny a écrit:Je ne sais pas en quelle matière tu es, mais un barème très précis peut éviter de se poser des questions sur les points à attribuer ou non.
Pas si facile dès qu'on sort du tout ou rien. Beaucoup d'élèves ont des réponses partiellement justes et il faut trancher entre les deux. Quand je vois plusieurs fois la même réponse je décide d'une note intermédiaire à mettre mais multiplier par le nombre de réponses possibles et le nombre de questions c'est lourd.
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par beaverforever Mer 12 Mai - 8:19
Ma méthode pour mieux supporter la correction de copies c'est d'en corriger deux fois plus.

(Sérieusement)

Le plus souvent quand l'enseignant explique une méthode aux élèves, ils sont en mode "cause toujours tu m'intéresses" ou "ben oui, c'est facile de faire une intro" ou "C'est un truc de génie, j'y arriverai jamais". Bref, ils ne remettent pas en cause leurs représentations de l'exercice, ne mesurent pas l'étendue de leur ignorance ou de leur incompétence. Et quand ils font l'exercice, ils échouent. Même les bons élèves, ceux qui écoutent et veulent mettre à jour le modèle mental, échouent régulièrement car il ne suffit pas d'avoir compris les consignes pour les exécuter sans erreur.

D'où le désespoir de la correction des copies : l'enseignant a passé du temps à expliquer, il a même donné des exercices d'entraînement, mais une masse énorme d'élèves ne suit pas les consignes, n'a pas compris... L'enseignant se sent nul, en échec professionnel.

Ma solution, c'est de noter au moins un exercice d'entraînement, voir deux ou trois, puis de faire une évaluation finale, elle aussi notée. Les évaluations d'entraînement sont des notes bonus, les évaluations finales sont des notes obligatoires. Au lieu de faire une évaluation finale par chapitre, j'en fais une par trimestre. Idéalement, j'ai une évaluation finale trimestrielle par type d'exercice (analyse de document, composition, cartographie). Pronote fait la moyenne des évaluations finales, puis ajoute les notes d'entraînement (bonus) uniquement si elles font augmenter cette moyenne. La moyenne trimestrielle ne représente plus le niveau moyen de l'élève pendant la période, mais son niveau à la dernière semaine.


Qu'est-ce que ça change ?

Eh bien, les élèves continuent à ne pas vraiment écouter les consignes et donc à échouer à l'exercice d'entraînement. Ils ont d'horribles notes. Par exemple, je demande d'écrire un paragraphe et ils m'écrivent deux paragraphes. Même si le contenu est excellent, je mets 9/20 au maximum. Je demande une phrase argumentative dans le paragraphe. Si elle n'est pas présente, les élèves ont 6/20 au maximum. À chaque fois, j'enrage, je fulmine contre ces élèves qui n'écoutent rien, alors que c'est pourtant simple de comprendre qu'un paragraphe, ce n'est pas deux paragraphes.

L'astuce est qu'il s'agit d'une note d'entraînement, et il suffit à l'élève de faire mieux la fois d'après pour l'effacer de sa moyenne de fin de trimestre.
Les élèves font donc un deuxième exercice d'entraînement. Et à nouveau, je m'agace car les élèves continuent à ne pas suivre les consignes. Par contre, lorsque je rentre les notes, la moyenne de la classe a augmenté de deux points par rapport au précédent exercice. Je suis systématiquement aveugle au progrès des élèves lors de la correction des copies, c'est uniquement au moment du bilan chiffré que je vois leur progrès.

Dans ce dispositif, la note ne mesure pas l'échec professionnel de l'enseignant mais le progrès des élèves. Le dispositif incite aussi les élèves à progresser. Donc, je corrige plus de copies, mais au final, cette correction est plus satisfaisante, car, passée l'illusion du temps de correction, je peux mesurer la progression des élèves.

(Dernière astuce, s'il y a trois évaluations d'entraînement et une évaluation finale, les coefficients des évaluation d'entraînement sont 1 puis 2 puis 4, et celui de l'évaluation finale est 7 (=1+2+4).)
Elaïna
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Devin

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par Elaïna Mer 12 Mai - 8:28
Je fais ça aussi. Mais je m'épargne les corrigés intermédiaires. On fait des exos en classe, évidemment c'est difficile quand on n'a plus de dédoublements en seconde mais à force de ritualiser le truc (par exemple pour l'intro d'un commentaire de doc, à force de répéter à chaque cours "on ne dit pas le document est un texte qui mais en telle année machin écrit le roman bidule où tel personnage fait ça"), ça finit par entrer.

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par Sphinx Mer 12 Mai - 9:10
Je fais aussi les exercices d'entraînement pour les trucs nouveaux (ex devoir d'argumentation en 3e, je vais ramasser seulement des intros ou seulement des plans détaillés) mais je ne note pas les premiers, je jette un coup d'oeil, je pointe ce qui ne va pas. Au bout de deux ou trois séances je ramasse et je note. Il me faut trois ou quatre mois (en ne faisant pas ça à chaque cours, hein) pour arriver à leur faire faire un devoir complet (bon, pour certains, même à ce stade, ils n'ont toujours pas capté...) Je ne le fais pas pour les autres types de devoirs : contrôles de connaissances, trucs qu'ils savent faire depuis le CE1 (dictées...)

Sinon au niveau des stratégies :
- corriger par fournée : j'ai un barème précis, je prends une grande table ou bien je m'assieds par terre, j'en étale cinq devant moi, je fais question par question, je suis contente de moi parce que c'est efficace, hop, paquet suivant. Je vais plus loin sans m'essouffler car j'ai beaucoup moins l'impression de ne pas voir arriver le bout du paquet. Je sais que si vraiment ça m'est insupportable j'ai le droit de m'arrêter après un paquet de cinq (quand je fais par copie entière, j'ai davantage tendance à m'arrêter après un paquet de deux...) (Bon évidemment ça ne marche pas pour les rédactions, par exemple. Les rédactions, c'est une plaie incommensurable.) Je choisis mes paquets de cinq de façon "équilibrée", c'est-à-dire en groupant des élèves de même niveau : souvent ils vont avoir mis le même type de réponse, ou fait le même type d'erreur, et donc je ne perds pas de temps à me demander combien j'avais choisi de mettre de points, déjà, à ce type de réponse incomplète qui était quinze copies plus haut dans le paquet.
- corriger par élimination : je commence par toutes les copies nullissimes, blanches, pleines de questions non faites, etc. (Mais pas les copies nullissimes qui ont rédigé un pavé). Hop, déjà quatre ou cinq de moins (en moyenne, dans l'établissement où j'étais). Ensuite je corrige toutes les copies excellentes : ça va vite à lire parce qu'l n'y a pas cinq fautes par phrases, je n'ai pas besoin d'annoter exagérément sauf peut-être à un endroit, je mets plein de petits traits, hop, encore cinq copies de moins. Ho ! Par magie, mon paquet s'est réduit à quinze copies (il y avait deux absents) ! Tout de suite, c'est un paquet à taille beaucoup plus humaine ! (Cette stratégie-ci est également applicable aux rédactions.)

Sinon, pas de remède miracle : moi aussi j'ai horreur de ça, quand je reçois un paquet je sais que je vais procrastiner, mon conjoint sait que quand j'empoigne enfin le stylo rouge il faut s'attendre à m'écouter pousser râles d'agonie, grognements d'exaspération et commentaires indignés, et qu'il doit mettre un casque ou des boules Quiès (on n'a pas de bureau, on travaille dans le salon). Mais il faut le faire quand même...

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par pseudo-intello Mer 12 Mai - 9:30
Je fais de moins en moins de rédactions. Ils ne savent pas écrire une phrase...

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par Adren Mer 12 Mai - 9:51
Pareil, c'est une torture. Là, j'ai 90 rédactions qui m'attendent. Rien que de l'écrire, j'ai la nausée. Mon truc, faire des petits tas pour éviter la montagne. Je corrige 5 par 5. Psychologiquement, ça passe mieux de me dire que j'en fais 5 plutôt que 30. Je commence tout de suite aussi, dès que je les récupère, avant de quitter le collège pour briser la malédiction. Toujours par cinq, six si je suis en forme. Comme ça, en arrivant à la maison, je n'en ai déjà plus que 25, et c'est déjà plus vivable. Je sais que si j'en fais plus, ce n'est pas rentable, il me faut autant de temps pour faire les n°7 et 8 que les 6 précédentes. Et me mettre à mon bureau pour un "mini" paquet, ça va. Voilà, je fonctionne à coups d'auto illusions.
Adren
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par Adren Mer 12 Mai - 9:54
Comme Sphinx, en fait ! Je n'avais pas encore lu Very Happy
Mais j'alterne une nulle, une très bonne, je commence même plutôt par les bonnes pour me donner du courage. En faisant attention aussi que toutes les nulles ne soient pas à la fin, sinon, on n'est pas à l'abri d'un accident domestique incluant le poêle à bois...
Adren
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par Adren Mer 12 Mai - 10:04
Je ne corrige pas non plus les entraînements, mais je fais refaire ceux qui ont en dessous d'une certaine note.
Hardy-Laclos
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par Hardy-Laclos Mer 12 Mai - 11:26
Je suis professeur de français et je n'ai clairement pas choisi la bonne matière niveau copies Phobie pathologique des copies 4105177660
Les contrôles de langue vont très vite à corriger (un paquet = une à deux heures en gros selon le nombre d'exos)
Les rédactions sont une autre paire de manches... Je pleure, surtout en 6e. Les élèves ne savent pas ponctuer, rédiger des phrases toutes simples et possèdent un manque criant de vocabulaire malgré tous mes efforts. J'ai tendance aussi à pas mal annoter.. Il faut dire que j'adore corriger avec mes stylos-plume et mes belles encres !
Je corrige extrêmement vite : mes élèves sont souvent surpris mais bon, je n'aime pas quand ça traine car après ils oublient.
Souvent, les contrôles tombent à la même période même si j'essaye d'espacer... Là, en une semaine : deux DM en 5e, un DM en 6e, un contrôle de langue en 6e, des booktubes en 3e, un contrôle de grammaire en 3e... J'ai corrigé les cinquante DM de 5e en deux jours, le contrôle de 6e en une journée etc.. Mais les bootubes vont me prendre un temps fou !
Moi, ça me gonfle quand je lis qu'on ne glande rien. Je passe mon temps à corriger des copies en plus de mes trous..
Je les prends dans l'ordre pour les corriger mais quand j'arrive à un élève qui galère à mort, j'ai envie de déprimer...
En 6e, contrôle sur le passé composé. Deux élèves ont TOUT conjugué au présent ou au +QP... Ils ne savent pas lire une consigne, c'est désespérant.

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Cléopatra2
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par Cléopatra2 Mer 12 Mai - 11:29
Je corrige les entraînements mais ils ne progressent pas. Je ne note pas forcément, mais je corrige. Enfin, certains progressent, mais ils ont de telles lacunes de français que ça n'atteint pas le niveau attendu à la fin de l'année.
Je commence forcément par les copies les plus longues car du coup la fin du paquet va trèèèèèès vite.
Les élèves "madame, vous classez par note?"
Moi : "non, par longueur, mais vous espérez avoir 15 en ayant écrit 3 pages en 2h?????"
Eux : "ben quoi, la quantité fait pas la qualité"
Moi : regard blasé
En 2de, j'ai une élève qui me rend 3 lignes pour un paragraphe parce qu'elle ne savait pas quoi dire. En 2de, ils doivent rédiger à partir de ce qu'on fait en classe (tableau, réponses aux questions, introductions au brouillon lues à haute voix etc.). Jamais de travail "original". J'ai des moyennes pourries quand même car ils n'écrivent pas français.
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par Invité Mer 12 Mai - 11:32
C'est vrai que la quantité ne fait pas la qualité. Certains ont un dons pour remplir des pages et des pages dans lesquelles au final il n'y a rien ou presque à garder.
dryade
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par dryade Mer 12 Mai - 11:58
Les copies, en Français, c'est un véritable cauchemar d'énervement, de fatigue, de culpabilisation, et pire encore. Il y a eu une période où elles me donnaient la nausée : le rythme pénible de 4-5 copies par heure, des commentaires à répéter et rerépéter en vain, la terreur de "sabrer" plus violemment la fin du paquet pour cause de fatigue...
Tout cela, maintenant, c'est terminé !
Et pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que les élèves sont de plus en plus nuls (il ne faut pas le dire, ce n'est pas bienveillant) incompétents, et que les copies sont de plus en plus courtes. yesyes
Combien de copies de Brevet d'une demi-page de nos jours quand on avait trois ou quatre pages en 4e il y a quelques années ? Combien de copies blanches rendues lors des contrôles parce que les élèves ne veulent pas apprendre et s'en moquent ?
Je me bats au quotidien pour montrer à ceux qui veulent bien le voir et l'entendre la valeur de l'effort, de la culture, de l'apprentissage. Mais puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à considérer que tout doit leur arriver sans qu'ils fassent le moindre travail, je les remercie de m'en donner beaucoup moins, de travail.
C'est pourri, j'admets, mais on trouve les consolations que l'on peut.
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