[agrégation Lettres] Rousseau 2022

J'ai le vague souvenir que cette comparaison est citée dans l'introduction et qu'il s'agit dune feminisation peu avantageuse du personnage.

Merci! Je n'ai pas encore lu la préface.

Bonsoir à tous,

Dans la Lettre 24, partie 1, que reproche Saint Preux à Abélard? Simplement d'avoir été moine et d'être tombé amoureux en dépit de son état?
Je galère...

Abélard s'est introduit chez le chanoine Fulbert sous prétexte de donner des leçons à Héloïse (hébreu, grec, latin, théologie). C'était un sordide calcul : il ne voulait que satisfaire ses sens, discrètement et gratuitement. Héloïse s'éprit sincèrement. Saint-Preux reproche à Abélard d'avoir trompé Héloïse.
Abélard n'est entré au couvent qu'après sa castration.

Merci Delia, J'avais bien souvenir de la fin mais non de la ruse...

Merci Délia!!!

Delia a écrit:Abélard s'est introduit chez le chanoine Fulbert sous prétexte de donner des leçons à Héloïse (hébreu, grec, latin, théologie). C'était un sordide calcul  : il ne voulait que satisfaire ses sens, discrètement et gratuitement. Héloïse s'éprit sincèrement. Saint-Preux reproche à Abélard d'avoir trompé Héloïse.
Abélard n'est entré au couvent qu'après sa castration.

Coucou! C'est encore moi! Bon, cette fois, c'est la question du matérialisme qui m'occupe. Une note de bas de page précise que Rousseau n'est pas matérialiste, par exemple p236 mais il en était question avant en note et je ne la retrouve pas...
Qu'est ce que la philosophie matérialiste à laquelle Rousseau ne croit pas? J'ai cherché sur internet mais je ne suis pas sûre de saisir le lien avec Rousseau

Il ne s'agit pas du matérialisme, mais du déterminisme matérialiste dans la note dont tu parles. Ceci dit, je ne sais pas non plus ce que c'est. J'imagine qui le lien avec Rousseau doit être la notion de liberté: selon Rousseau, l'homme est libre, et selon le déterminisme -- non. Mais c'est juste une intuition, je ne maîtrise pas le sujet.

D'Holbach ou La Mettrie? Peut-être plus le second que le premier, car il affirmait clairement son athéisme en plus du reste.

Merci à vous deux! Bien vu pour le "déterminisme matérialiste " en question. Il faut juste que je retrouve le passage précédent où il était question du matérialisme de Rousseau. Ce soir, je ne retrouve pas. Je réessaye demain, l'esprit moins fatigué...j'espère! Merci à vous! Bonne nuit!!

Pour ma part, je ne vois pas du tout Rousseau comme un matérialiste. Sensualiste sur l'origine des idées, sans doute. Mais il démontre (dans l'Émile, par ex.) une âme, conscience source de liberté et d'élan vers le bien (instinct divin), et un Dieu, créateur, providentiel et rétributeur. Même dans son sensualisme, en faire un déterministe comme La Mettrie, cela me semble fort difficile: les impressions sont à l'origine des pensées, mais cela ne signifie pas que l'esprit soit dénué de spontanéité. Au contraire, il y a, d'une part la capacité de comparer (Locke le disait déjà) et surtout les sentiments, qui ne sont pas seulement passif, mais témoignent d'une activité morale première en l'homme (l'amour de soi dont peuvent surgir la pitié et la bienveillance).
En tout cas, je ne vois vraiment pas quel matérialisme serait le sien — surtout sachant qu'il dénonce (avec sa virulence habituelle) tous ceux de ses amis qui le sont ou dont il soupçonne qu'ils le sont, jusqu'à se fâcher avec tout le monde, comme on le sait.

Cet article de F. Salaün, "Les larmes de Wolmar. Rousseau et le problème du matérialisme", permet de faire le point :

https://books.openedition.org/psorbonne/18698?lang=fr

Le supposé matérialisme de Rousseau viendrait d'un projet de livre inachevé et perdu, La morale sensitive ou le matérialisme du sage où "le « matérialisme » envisagé par Rousseau ne fait pas système, ce n’est qu’une étape, un moment, un point de départ ; il est régional et remplit la fonction de propédeutique au service de la découverte d’un autre ordre, celui de la conscience."

Merci ! C'est très intéressant !

Bonjour à tous, c'est le premier message que je poste ici (sur Neoprofs). J'ai deux PDF, l'introduction de LNH dans la Pléiade (Bernard Gagnebin), et celle d'Henri Coulet (folio n°2419).
Cela me ferait plaisir de les déposer dans la dropbox, mais je ne peux pas (puisque je n'ai pas posté 7 messages).
Ai-je le droit de les mettre en ligne? J'attends une réponse de modérateur.
Merci pour ces forums, j'apprends toutes sortes de choses.
A bientôt,
RD.

Merci Ruthven! C'est exactement ce que je cherchais!

Ruthven a écrit:Cet article de F. Salaün, "Les larmes de Wolmar. Rousseau et le problème du matérialisme", permet de faire le point :

https://books.openedition.org/psorbonne/18698?lang=fr

Le supposé matérialisme de Rousseau viendrait d'un projet de livre inachevé et perdu, La morale sensitive ou le matérialisme du sage où "le « matérialisme » envisagé par Rousseau ne fait pas système, ce n’est qu’une étape, un moment, un point de départ ; il est régional et remplit la fonction de propédeutique au service de la découverte d’un autre ordre, celui de la conscience."

Bonjour ! Ca faisait longtemps!
J'ai (encore!) un souci! P526 (lettre IV, 8): qui est "ce petit mali" dont parle Claire?
Il n' y a pas de majuscule, le cntrl ne m'indique rien à l'entrée "mali" ...

Est-ce le diminutif de Marcellin ou est-ce le prénom de son frère?

Merci si vous avez des idées!

Je me suis posé la même question; j'ai cherché dans plusieurs dictionnaires, y compris le Littré, et je n'ai pas trouvé de réponse. Par déduction j'ai supposé que c'était le fils de Julie (donc le petit-cousin d'Henriette) qui est destiné à l'épouser? En revanche, si quelqu'un trouve une définition attestée, cela m'intéresse aussi!

Un petit mari, avec imitation de la prononciation enfantine ?

Ah, bien vu Delia! C'est possible! Oui Séréna, c'est son cousin, qui lui est destiné. Sympa d'ailleurs la reproduction du schéma du baron d'Etange, les parents décident pour leurs enfants...Julie n'a pas retenu la leçon...

Merci, bien vu!

Pourquoi selon vous Saint-Preux n'est-il jamais nommé ?

Je me pose aussi la question, ça en fait un personnage plastique, tantôt double de l'auteur tantôt créature malléable des deux cousines. Cette privation d'identité le rend peut-être capable d'évolution?

Oui, la réponse est peut-être là, il est modelé par les femmes et Milord Edouard, comme s'il était une projection tout au long du roman.

Je ne comprends pas le passage à la page 704, où il s'agit de Baron d'Etange (le premier paragraphe de la page). Qui est "la partie adverse du Baron d'Etange", St Preux parle-t-il de lui-même et de sa rencontre avec le baron? Alors pourquoi parle-t-il ensuite de "ce vieux plaideur"? Qui est-ce "ce vieux plaideur"? Ce ne peut être ni St Preux, ni le baron lui-même, parce que la phrase d'après est "Après avoir vu Julie, après l'avoir entendue, après avoir conversé avec elle, il a eu honte de plaider contre son père". Et qui est parti pour Berne "si bien disposé", et qui attend-t-on de retour? Décidément, Rousseau s'amuse bien avec cet emploi ambigu de la troisième personne.

Pour moi, il n'y a eu aucune mention précédemment de ce plaideur qui reste inconnu au lecteur( lettres intermédiaires manquantes) mais j'en ai gardé simplement l'idée que même un adversaire de la famille succombe au pouvoir de Julie, ce même pouvoir dont Claire parlait dans la 1ère partie et qui faisait d'elle une quasi souveraine en son royaume.

calista a écrit:Pour moi, il n'y a eu aucune mention précédemment de ce plaideur qui reste inconnu au lecteur( lettres intermédiaires manquantes) mais j'en ai gardé simplement l'idée que même un adversaire de la famille succombe au pouvoir de Julie, ce même pouvoir dont Claire parlait dans la 1ère partie et qui faisait d'elle une quasi souveraine en son royaume.

Oui, c'est plausible, merci!