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- Clecle78Bon génie
Mon amie à la Poste n'a pas cédé mais que ce fut dur. Elle ne regrette pas car elle vit seule et le statut de fonctionnaire la protège mais purée, elle en a subi des pressions !
- User16619Niveau 6
Bon courage pour trouver 800 000 personnes travaillant dans ces conditions.
- CassandrineNiveau 10
Dame Jouanne a écrit:Alors si c'est vraiment le cas, ils ont vraiment un gros problème mental ou sont vraiment séniles au stade terminal. Parce quelqu'un de pas trop idiot ne peut pas se réjouir d'une baisse de recrutement en nombre et en qualité. Surtout si en parallèle cela correspond à une chute dans les classement internationaux du niveau général des élèves, même les meilleurs.Lombalgia a écrit:Lefteris a écrit:Maque pas d'air le Sénat, qui multiplie les propositions tendant à dégrader le métier, parmi lesquelles la marotte de l'anualisation, les augmentations d'obligations...Schizophrénie ?gauvain31 a écrit:Un rapport du Sénat sur la perte de salaire des enseignants en 20 ans (et plus généralement sur les conditions de travail) a été publié :
Lefteris vous nous avez habitués à davantage de perspicacité. Ni schizophrénie ni ressaisissement. Mais un constat prenant acte d'un processus de dégradation, dégradant en quelque sorte officiellement le métier et les enseignants par effet d'amalgame. Le but ? Faire reconnaître encore plus largement cette réalité (médias qui se délectent de l'info etc.), faire admettre officiellement au grand public que ce qu'ils pressentaient est juste, que l'école n'est plus une valeur (excepté pour les privilégiés bien sûr), pour pouvoir amplifier et accélérer le processus sans complexe.
Pour la baisse dans les classements internationaux, j'ai entendu une magnifique explication d'une formatrice cette année: si les élèves français sont si mauvais c'est parce que leurs professeurs ne savent pas les motiver... Et cette explication est bien passée auprès de plus d'une vingtaine de profs. Aucune remise en cause de ces propos.
Toute la journée, on a entendu des propos de remise en cause des méthodes des enseignants, des propos culpabilisateurs....
- HORAHabitué du forum
Or ce fut comme à une cueillette de fraises... (D'ailleurs chapeau bas à Wesh Wesh Prof pour le côté prémonitoire des fraises !)
Courage à nous tous !
- LefterisEsprit sacré
Voilà, on cite FT parce que c'est l'exemple type, mais les méthodes sont les mêmes partout, depuis les grandes tendances lancées au début es années 2000 : "directive" Bolkestein, LOLF, RGPP et management à tous les étages.Clecle78 a écrit:Mon amie à la Poste n'a pas cédé mais que ce fut dur. Elle ne regrette pas car elle vit seule et le statut de fonctionnaire la protège mais purée, elle en a subi des pressions !
Voilà pourquoi je dis que ça n'intéresse plus grand monde, et pourquoi je jette l'éponge, du moins dans une démarche globale, en attendant mon honesta missio avec une retraite plein pot, que ceux qui me critiquent parce que je braille pour eux n'auront pas. En effet, nous coulons ,l'école coule, la société avec ( ou l'inverse) , mais le système qui mélange culpabilisation et intérêts individuels amène beaucoup de collègues à se taire, à acquiescer, ou bien faire du zèle. Le "guignol à projets" a de beaux jours devant lui, surtout dans les établissements où les élèves ne savent pas encore en 3e qu'une phrase commence par une majuscule et finit par un point, où ils se battent et insultent leurs enseignants ( saletés d'enseignants qui ont tout fait pour). Et plus on recrutera des enseignants à la fois pendus par leurs finances, insuffisants disciplinairement, et soumis à la pression hiérarchique par un statut peu protecteur, plus ça fonctionnera ainsi. Je divague ? J''exagère ? Mais le blocage du point d'indice sans indemnités compensatrices ou accélération par réduction d'échelons (comme le PPCR des corps "utiles") , c'st la méthode utilisée pour paupériser les enseignants ; les concours qui suppriment des épreuves disciplinaires fondamentales -je ne parle que pour ce que je connais, les littéraires voient clairement de quoi il s'agit- amènent des candidats insuffisants, qui seront reçus vu les besoins ; les nouvelles épreuves "professionnelles" avec des administratifs dans les jurys, qui jugent les comportements possibles et non les savoirs contribuent à la baisse tout en instillant la culture de la soumission. Laquelle sera confortée par la précarité à venir du statut : mutations, avancements, indemnités ad nutum, voire sécurité de l'emploi dans un avenir proche.Cassandrine a écrit:
Pour la baisse dans les classements internationaux, j'ai entendu une magnifique explication d'une formatrice cette année: si les élèves français sont si mauvais c'est parce que leurs professeurs ne savent pas les motiver... Et cette explication est bien passée auprès de plus d'une vingtaine de profs. Aucune remise en cause de ces propos.
Toute la journée, on a entendu des propos de remise en cause des méthodes des enseignants, des propos culpabilisateurs....
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LombalgiaNiveau 10
Lefteris a écrit:Il faut bien se mettre dans la tête que la politique salariale est voulue et "assumée", selonles propres termes d'Amélie de MOntchalin. Il n'y aura plus de mesures collectives pour la fonction publique, dont l'idée de statut doit peu à disparaître. Seulement des mesures au coup par coup selon les corps, et surtout une individualisation des rémunérations. La fin des CAP, qui sape les garanties collectives et les voies de recours pur l'avancement par exemple, est un de ces "leviers" de "modernisation" et d'"agilité". En première l'igne, l'EN, à démonter vu le nombre de fonctionnaires.
Il faut bien comprendre aussi que c'est ainsi que le métier de l'enseignant du futur est vu par nos dirigeants, qui ont l'oeil fixé sur la réduction des dépenses publiques, et suivent la théorie OCDE des 80/20%, qui fut même relayée par un de nos commissaires européens Pascal Lamy. L'OCDE estime que "conduire tout le monde vers les savoirs est du gaspillage" et que "les programmes scolaires ene peuvent être conçus comme si tous devaient aller loin" (OCDE, 2001). On peut donc tranquillement assécher le vivier de recrutement, baisser le niveau disciplinaire (tout en faisant semblant de monter le niveau théorique), double processus qui va s'accélérer avec le capes entretien d'embauche, tout en exigeant bac +5, MEEF de préférence pour piéger les candidats. Pour le reste, il y aura une rotation de contractuels de plus en plus importante, des gens de passage. Là aussi, ça a commencé, le nombre de contractuels a explosé. Pour les 80% , on aura des enseignants animateurs peu portés sur le disciplinaire, des faiseurs de projets, préparant la masse à "l'employabilité". Comprendre derrière ce terme l'emploi peu qualifié dans les services divers (commerce, services à la personne) puisque la France continue sa désindustrialisation et que le capital financier n'a pas besoin des Français, puisqu'on trouve de tout dans les pays moins coûteux, et qu'au pire on peut importer une main d'oeuvre prête à tout accepter. Le Medef avait d'ailleurs suggéré que l'on valide des migrants pour les employer dans la restauration où le bâtiment, qui manquent de bras. Pour les 20 % , on se débrouillera entre des îlots de résistance et d'excellence dans les bons quartiers (mais avec quels enseignants à terme), et le privé payant.
En attendant, plein de micro-réformes qui en fait en constituent une seule, et découlent de tout ça, prennent corps : il faut former, mais efficacement, et "évacuer la complexité au profit de l'efficacité (OCDE)". Concrètement, cela donne le saccage des humanités, l'évaluation par compétences contre les "savoirs", territorialisation atomisation de la formation pour répondre aux besoins locaux (destruction du LP, évaluation interne des établissements pour leur imposer des règles de fonctionnement locales). Lisez les rapports annuels, les articles spécialisés sur l'éducation, regardez l'évolution depuis les décisions européennes de 2001 et ses avatars (ERT, LOLF, RGPP, comptences) et vous aurez une belle idée de la toile qui se tisse. La politique salariale anti-enseignants en est un des fils.
Voilà. Merci. Bravo pour l'analyse. Envie de dire "A diffuser largement", sauf que à quoi bon ?
- Not a PandaHabitué du forum
Pour approfondir la comparaison avec France Telecom et mieux saisir les phénomènes à l'origine des deux destructions qui peuvent sembler sans rapport, l'une concernant le privé et l'autre le domaine public, on peut lire les ouvrages de Sandra Lucbert : Personne ne sort les fusils, et Le ministère des contes publics.
- Dame JouanneÉrudit
La baisse des dépenses publiques, c'est une logique que je peux comprendre (sans y adhérer mais intellectuellement il y a des arguments logiques).Lefteris a écrit:Il faut bien se mettre dans la tête que la politique salariale est voulue et "assumée", selonles propres termes d'Amélie de MOntchalin. Il n'y aura plus de mesures collectives pour la fonction publique, dont l'idée de statut doit peu à disparaître. Seulement des mesures au coup par coup selon les corps, et surtout une individualisation des rémunérations. La fin des CAP, qui sape les garanties collectives et les voies de recours pur l'avancement par exemple, est un de ces "leviers" de "modernisation" et d'"agilité". En première l'igne, l'EN, à démonter vu le nombre de fonctionnaires.
Il faut bien comprendre aussi que c'est ainsi que le métier de l'enseignant du futur est vu par nos dirigeants, qui ont l'oeil fixé sur la réduction des dépenses publiques, et suivent la théorie OCDE des 80/20%, qui fut même relayée par un de nos commissaires européens Pascal Lamy. L'OCDE estime que "conduire tout le monde vers les savoirs est du gaspillage" et que "les programmes scolaires ene peuvent être conçus comme si tous devaient aller loin" (OCDE, 2001). On peut donc tranquillement assécher le vivier de recrutement, baisser le niveau disciplinaire (tout en faisant semblant de monter le niveau théorique), double processus qui va s'accélérer avec le capes entretien d'embauche, tout en exigeant bac +5, MEEF de préférence pour piéger les candidats. Pour le reste, il y aura une rotation de contractuels de plus en plus importante, des gens de passage. Là aussi, ça a commencé, le nombre de contractuels a explosé. Pour les 80% , on aura des enseignants animateurs peu portés sur le disciplinaire, des faiseurs de projets, préparant la masse à "l'employabilité". Comprendre derrière ce terme l'emploi peu qualifié dans les services divers (commerce, services à la personne) puisque la France continue sa désindustrialisation et que le capital financier n'a pas besoin des Français, puisqu'on trouve de tout dans les pays moins coûteux, et qu'au pire on peut importer une main d'oeuvre prête à tout accepter. Le Medef avait d'ailleurs suggéré que l'on valide des migrants pour les employer dans la restauration où le bâtiment, qui manquent de bras. Pour les 20 % , on se débrouillera entre des îlots de résistance et d'excellence dans les bons quartiers (mais avec quels enseignants à terme), et le privé payant.
En attendant, plein de micro-réformes qui en fait en constituent une seule, et découlent de tout ça, prennent corps : il faut former, mais efficacement, et "évacuer la complexité au profit de l'efficacité (OCDE)". Concrètement, cela donne le saccage des humanités, l'évaluation par compétences contre les "savoirs", territorialisation atomisation de la formation pour répondre aux besoins locaux (destruction du LP, évaluation interne des établissements pour leur imposer des règles de fonctionnement locales). Lisez les rapports annuels, les articles spécialisés sur l'éducation, regardez l'évolution depuis les décisions européennes de 2001 et ses avatars (ERT, LOLF, RGPP, comptences) et vous aurez une belle idée de la toile qui se tisse. La politique salariale anti-enseignants en est un des fils.
Penser que "conduire tout le monde vers les savoirs est du gaspillage" et que "les programmes scolaires ne peuvent être conçus comme si tous devaient aller loin" peut aussi se comprendre (tout le monde ne vise pas le prix Nobel ou la médaille fields) sauf que dans la réalité cela signifie n'offrir une éducation poussée qu'à ceux qui ont les moyens financiers. C'est non seulement cynique mais c'est se couper d'un renouvellement intellectuel et d'un potentiel vivier innovant. On voit aussi aujourd'hui où cela peut mener : si on reprend l'évolution des performances en calcul des CM2 publiée dans le fil "maths l'année de l'effondrement", on voit bien qu'entre 1987 et 2017 le niveau général a baissé mais qu'on a perdu tout un petit groupe d'excellents qui a totalement disparu (on peut évidemment discuter sur leur existence et leur disparition mais je pense qu'il y a un lien avec la baisse générale). C'est donc très étrange comme raisonnement.
Mais être encore dans un schéma de pensée que je qualifierai "années 80-90" : "la France continue sa désindustrialisation et que le capital financier n'a pas besoin des Français, puisqu'on trouve de tout dans les pays moins coûteux, et qu'au pire on peut importer une main d'oeuvre prête à tout accepter." Alors là je ne comprends pas. Ça c'est un discours que j'ai entendu il y a trente ans : la France perdait sur l'industrie de base mais resterait en pointe sur la haute technologie tandis que la Chine se contenterait de la production à bas coût et à faible technologie ; on se dirigeait vers un pays largement tertiaire orienté vers la société des loisirs et c'était très bien. On voit bien que c'est loin d'être la réalité actuelle. Les dernières années ont bien montré ce que l'on perd à tout délocaliser, à être dépendant de pays comme la Chine pour notre approvisionnement en biens de consommation courante et en technologie de pointe, que vivre du tertiaire et du tourisme ne suffit pas à faire la richesse d'un pays. Et le covid le met encore plus en lumière. Donc ceux qui pensent encore cela sont à mes yeux de vieux croutons arriérés agrippés à leurs idées périmées! Mais peut-être que nos gouvernants, et les sénateurs dans le lot, sont des vieux croutons...
- henrietteMédiateur
Rappel : les considérations et discussions d'ordre politique ont lieu exclusivement dans la section en accès restreint du forum, donc pas dans ce fil de discussion.
Merci d'y faire attention.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- henrietteMédiateur
Quand on dit :"Pas de politique hors du restreint", ce n'est visiblement pas assez clair.
Le fil est donc verrouillé et le restera jusqu'à ce qu'un modérateur prenne le temps de le nettoyer.
Edit : fil déverrouillé.
Le fil est donc verrouillé et le restera jusqu'à ce qu'un modérateur prenne le temps de le nettoyer.
Edit : fil déverrouillé.
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- Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires
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- Le traitement des enseignants évoqué au sénat par l'opposition (source café pédagogique)
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