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- Ajonc35Sage
Think Tank. Un mot que je hais. Un groupe qui réfléchit ( oui, mais avec quels outils?) mais ensuite qui impose ses idées avec ses grosses armes ( et là, sans réfléchir. Ça passe ou ça casse). 🤮kai002 a écrit:Dans un rapport publié en aout 2021, ce think tank proche de LREM appelle à réformer le collège lors du prochain quinquennat. Il demande la fin du collège unique et "la diversification des enseignements au collège avec potentiellement une première spécialisation"
Les élèves vont pouvoir abandonner les maths dès la cinquième
- zigmag17Empereur
Illiane a écrit:pseudo-intello a écrit:C'est déjà le cas de certaines filières de pro, comme pâtisserie ou encore coiffure, qui nécessitent des dossiers très corrects (en tout cas dans mon académie). Certaines refusés en pro se retrouvent en lycée général, et n'ont pas forcément les pires dossiers du monde.Illiane a écrit:@Ajonc35: en ce qui me concerne, je faisais allusion à certains de mes élèves en collège (j'enseigne essentiellement en lycée, donc j'en vois quand même moins) qui dès la 5e manifestaient le désir de faire autre chose ; bien évidemment, cela allait souvent de pair avec un milieu social moins favorisé (là encore, je ne parle que de mon expérience personnelle, je ne fais pas une généralité). D'où pour moi l'importance de mettre le paquet sur le primaire : c'est là que les inégalités se renforcent, c'est éventuellement là qu'on peut les réduire (du moins en partie), mais pour cela il faudrait nous en donner les moyens (financiers, matériels, etc.), et ce afin que ce soient davantage les goûts que les capacités qui dictent le choix d'orientation (même si le primaire ne peut pas non plus faire de miracles pour certains types de difficultés - même si on m'entraînait tous les jours 10h par jour, je ne deviendrais jamais Usain Bolt ^^).
Cela devrait aussi aller de pair avec une revalorisation des filières et des métiers plus "manuels" ou autres que CSP+... Qu'on arrête de faire de ces filières des filières poubelle dans lesquelles la culture générale/éducation à la citoyenneté, etc. (je laisse mes collègues de ces filières en parler mieux que moi) sont des gros mots, qu'on permette aux élèves d'apprendre dans des conditions décentes (re "halte au pas de vague", etc.), et d'apprendre vraiment, pas d'être dans un vernis de je ne sais trop quoi qui ne dupe personne et fait que les difficultés à s'insérer ensuite dans le marché de l'emploi sont si importantes.
Edit : oui, je sais, je suis un bisounours et j'assume ma naïveté, laissez-moi rêver un peu avant de revenir à la dure réalité !
Mais oui, il faut encore faire de l'éducation. Quand l'un ou l'autre de mes élèves fait preuve de très très mauvaise volonté pour lire, écrire, ou tout autre tâche qui deviendra prépondérante dans le cursus du lycée général, je lui conseille de réfléchir à une voie pro qui pourrait lui plaire, en soulignant qu'avec de telles dispositions, il est inutile d'envisager le lycée générale, et à chaque fois, devant le frémissement offusqué général que je perçois alors (car les élèves pensent que j'insulte leur camarade), je dois expliquer que non, je n'insulte personne, qu'une voie générale bien choisie et bien réussie amènera les élèves qui la réussissent à une vie tout aussi normale et décente que la mienne, avec sans doute un meilleur salaire que le mien. Quoi qu'on en dise, ce n'est pas "l'Ecole", en tout cas pas ses personnels qui dénigrent la voie pro, ce sont les préjugés qui traînent dans la société depuis longtemps.
Je suis bien d'accord : le problème est à la fois interne (vu ce que racontent ici les collègues de LP, mais je pense que j'en ignore encore une bonne partie) - trop d'élèves par classe, des programmes parfois peu pertinents, des emplois du temps ridicules (45 mn de français dans certains CAP - tous ?- si je ne m'abuse), un appel généralisé à la bienveillance et à la tolérance face à des comportements inadmissibles - et externe - le regard porté par les élèves et familles sur ces filières en partie dû aux problèmes internes mentionnés plus haut.
Attention, je comprends tout à fait le discours que j'ai pu entendre dans la bouche de certains parents : "oui, il a de grosses difficultés, mais le LP c'est non : mon fils est un gentil, il va se faire bouffer là-bas". C'est pourquoi il faudrait vraiment faire en sorte que l'ambiance de travail (re)devienne sereine dans certaines filières/établissements.
Je confirme: dans certaines filières LP, les gentils se "font bouffer". Cela tient à plusieurs facteurs: l'encadrement ( trop laxiste ou avec une forte volonté carriériste , peu de chances qu'un CdE soutienne les profs et administre des sanctions); le prestige de la filière ( certaines, pas toujours bien connues, drainent des cohortes d'élèves impliqués, sérieux, professionnels: horloger, prothésiste dentaire..., tandis que dans d'autres, c'est la lose); la taille du lycée versus le taux d'encadrement( si pas assez de CPE pour trop d'élèves c'est vite la cata assurée); les secteurs professionnels ( tertiaire, industriel, rien à voir); l'emplacement du lycée ( excentré, en cœur de ville... en cas d'internat ca change pas mal de choses pour les internes et leurs éventuelles occupations quand il n'y a pas cours, dont certaines ne rassurent pas les parents); le bassin d'emplois autour, et les entreprises susceptibles d'accueillir les élèves en stage; le secteur...
De nombreux paramètres...
Ce qui est certain, c'est que les copines qui me demandent des conseils pour leur enfant en âge de choisir une orientation, quand il n'est pas très fan de l'école, n'est jamais "Inscris-le en LP il va réussir dans la constance et la sérénité ", plutôt "Il doit faire ce qu'il aime et en fonction de ce critère, choisissez bien sa filière et son lycée ".
Trop d'élèves profilés sérieux et motivés quittent le navire en cours de route, écœurés ( on a tout de même un quotidien parsemé d'incivilités, de violence verbale parfois physique, et d'épisodes tragi-comiques au cours desquels l'apprentissage d'une matière n'est pas forcément placée en pole position)
L'annee dernière, 9 ( bons) élèves sur 35 ( redoutables) ont quitté leur classe infernale de seconde pro. Ne rêvons pas: cette année en 1ère, sont arrivés 7 nouveaux ( la nature à horreur du vide), dont 2 viennent de donner leur démission ( c'était ça ou le conseil de discipline)
Mais on continue de charger les classes à 35, sauf les CAP.
Ambiance...
- Ajonc35Sage
Je n'ai pas connu cela, mais je sais que cela existe. Par contre, en lepA on est souvent une xieme roue de secours ( pas tous bien sur, mais les bons, les motivés sont de moins en moins nombreux) et notre problème est clairement le niveau, une grande hétérogénéité, entre le bon, le motivé et tous les autres, le manque de travail ( clairement, il faudrait que tout soit fait en classe, même le dossier de stage), leur manque d'intérêt pour les matières pro ( autrefois, cela les réconciliant avec le reste)zigmag17 a écrit:Illiane a écrit:pseudo-intello a écrit:C'est déjà le cas de certaines filières de pro, comme pâtisserie ou encore coiffure, qui nécessitent des dossiers très corrects (en tout cas dans mon académie). Certaines refusés en pro se retrouvent en lycée général, et n'ont pas forcément les pires dossiers du monde.Illiane a écrit:@Ajonc35: en ce qui me concerne, je faisais allusion à certains de mes élèves en collège (j'enseigne essentiellement en lycée, donc j'en vois quand même moins) qui dès la 5e manifestaient le désir de faire autre chose ; bien évidemment, cela allait souvent de pair avec un milieu social moins favorisé (là encore, je ne parle que de mon expérience personnelle, je ne fais pas une généralité). D'où pour moi l'importance de mettre le paquet sur le primaire : c'est là que les inégalités se renforcent, c'est éventuellement là qu'on peut les réduire (du moins en partie), mais pour cela il faudrait nous en donner les moyens (financiers, matériels, etc.), et ce afin que ce soient davantage les goûts que les capacités qui dictent le choix d'orientation (même si le primaire ne peut pas non plus faire de miracles pour certains types de difficultés - même si on m'entraînait tous les jours 10h par jour, je ne deviendrais jamais Usain Bolt ^^).
Cela devrait aussi aller de pair avec une revalorisation des filières et des métiers plus "manuels" ou autres que CSP+... Qu'on arrête de faire de ces filières des filières poubelle dans lesquelles la culture générale/éducation à la citoyenneté, etc. (je laisse mes collègues de ces filières en parler mieux que moi) sont des gros mots, qu'on permette aux élèves d'apprendre dans des conditions décentes (re "halte au pas de vague", etc.), et d'apprendre vraiment, pas d'être dans un vernis de je ne sais trop quoi qui ne dupe personne et fait que les difficultés à s'insérer ensuite dans le marché de l'emploi sont si importantes.
Edit : oui, je sais, je suis un bisounours et j'assume ma naïveté, laissez-moi rêver un peu avant de revenir à la dure réalité !
Mais oui, il faut encore faire de l'éducation. Quand l'un ou l'autre de mes élèves fait preuve de très très mauvaise volonté pour lire, écrire, ou tout autre tâche qui deviendra prépondérante dans le cursus du lycée général, je lui conseille de réfléchir à une voie pro qui pourrait lui plaire, en soulignant qu'avec de telles dispositions, il est inutile d'envisager le lycée générale, et à chaque fois, devant le frémissement offusqué général que je perçois alors (car les élèves pensent que j'insulte leur camarade), je dois expliquer que non, je n'insulte personne, qu'une voie générale bien choisie et bien réussie amènera les élèves qui la réussissent à une vie tout aussi normale et décente que la mienne, avec sans doute un meilleur salaire que le mien. Quoi qu'on en dise, ce n'est pas "l'Ecole", en tout cas pas ses personnels qui dénigrent la voie pro, ce sont les préjugés qui traînent dans la société depuis longtemps.
Je suis bien d'accord : le problème est à la fois interne (vu ce que racontent ici les collègues de LP, mais je pense que j'en ignore encore une bonne partie) - trop d'élèves par classe, des programmes parfois peu pertinents, des emplois du temps ridicules (45 mn de français dans certains CAP - tous ?- si je ne m'abuse), un appel généralisé à la bienveillance et à la tolérance face à des comportements inadmissibles - et externe - le regard porté par les élèves et familles sur ces filières en partie dû aux problèmes internes mentionnés plus haut.
Attention, je comprends tout à fait le discours que j'ai pu entendre dans la bouche de certains parents : "oui, il a de grosses difficultés, mais le LP c'est non : mon fils est un gentil, il va se faire bouffer là-bas". C'est pourquoi il faudrait vraiment faire en sorte que l'ambiance de travail (re)devienne sereine dans certaines filières/établissements.
Je confirme: dans certaines filières LP, les gentils se "font bouffer". Cela tient à plusieurs facteurs: l'encadrement ( trop laxiste ou avec une forte volonté carriériste , peu de chances qu'un CdE soutienne les profs et administre des sanctions); le prestige de la filière ( certaines, pas toujours bien connues, drainent des cohortes d'élèves impliqués, sérieux, professionnels: horloger, prothésiste dentaire..., tandis que dans d'autres, c'est la lose); la taille du lycée versus le taux d'encadrement( si pas assez de CPE pour trop d'élèves c'est vite la cata assurée); les secteurs professionnels ( tertiaire, industriel, rien à voir); l'emplacement du lycée ( excentré, en cœur de ville... en cas d'internat ca change pas mal de choses pour les internes et leurs éventuelles occupations quand il n'y a pas cours, dont certaines ne rassurent pas les parents); le bassin d'emplois autour, et les entreprises susceptibles d'accueillir les élèves en stage; le secteur...
De nombreux paramètres...
Ce qui est certain, c'est que les copines qui me demandent des conseils pour leur enfant en âge de choisir une orientation, quand il n'est pas très fan de l'école, n'est jamais "Inscris-le en LP il va réussir dans la constance et la sérénité ", plutôt "Il doit faire ce qu'il aime et en fonction de ce critère, choisissez bien sa filière et son lycée ".
Trop d'élèves profilés sérieux et motivés quittent le navire en cours de route, écœurés ( on a tout de même un quotidien parsemé d'incivilités, de violence verbale parfois physique, et d'épisodes tragi-comiques au cours desquels l'apprentissage d'une matière n'est pas forcément placée en pole position)
L'annee dernière, 9 ( bons) élèves sur 35 ( redoutables) ont quitté leur classe infernale de seconde pro. Ne rêvons pas: cette année en 1ère, sont arrivés 7 nouveaux ( la nature à horreur du vide), dont 2 viennent de donner leur démission ( c'était ça ou le conseil de discipline)
Mais on continue de charger les classes à 35, sauf les CAP.
Ambiance...
Je ne conseillerai pas la voie pro aujourd'hui. Quand ils veulent poursuivre, ils ne sont pas au niveau et ont complètement perdu le sens du travail. Beaucoup ont passé le collège sans travailler et malgré nos efforts, il est difficile de les mettre sur les rails. Malgré tout, il y a de belles réussites.
Une collègue de bts me disait hier que les classes de notre lepa se sont fragilisées car le nombre d'etudiants venant de bac pro est important et les démissions font que le seuil pour conserver certaines classes ne sera plus atteint. " faut travailler" et même en stage, les maîtres qui prennent des étudiants issus de bac pro n'en veulent pas, car ils attendent d'un bts, une posture, des connaissances, une relation plus adulte et les refus augmentent.
- ysabelDevin
kai002 a écrit:Proton a écrit:Si on peut pas recruter facilement, il ne reste qu'une solution : pôle emploi doit obliger un chômeur de +/- longue durée à prendre un poste de prof.
Pas compliqué d'avoir des idées type LRM.
HAHAHA, ça m'a bien fait rire, merci!
Oui, ils vont devoir enseigner sinon on leur coupe les allocations chômage!
Je crois que cela serait très formateur pour beaucoup qui pensent que nous glandons à longueur de temps...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- SphinxProphète
Tous les fils concernant les élections présidentielles et les différents candidats seront fermés à partir de ce soir minuit et jusqu'à dimanche 20h, et un fil unique sera ouvert en section restreinte, sur lequel il sera possible de discuter sans propagande et sans relayer de sondages, conformément aux recommandations du conseil constitutionnel.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- trompettemarineMonarque
Je suis allée chez le coiffeur. On a parlé politique et je lui ai parlé de ce projet du président. Sa réaction (négative) a été sans appel : mais il compte nous payer pour aller dans les collèges ?
J'avoue ne pas avoir pensé à cet aspect.
J'avoue ne pas avoir pensé à cet aspect.
- ShajarVénérable
Fil fermé jusqu'à dimanche soir 20h.
Les discussions (sans propagande ni sondage) se déroulent exclusivement ici : https://www.neoprofs.org/t136588-acces-restreint-l-election-presidentielle#5397070
Les discussions (sans propagande ni sondage) se déroulent exclusivement ici : https://www.neoprofs.org/t136588-acces-restreint-l-election-presidentielle#5397070
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