tronquer textes EAF

Bonjour à tous !

Je passe au lycée à la rentrée prochaine et j'ai une question qui me bloque dans la préparation de mes cours : je sais que les textes doivent faire une vingtaine de lignes en prose, mais a-t-on le droit de les tronquer un peu, d'en faire sauter un passage et de le signaler comme ça : [...]
L'avez-vous déjà fait ?
Je voudrais faire étudier la scène du balcon de Cyrano mais elle est beaucoup trop longue... (ah là là quelle plaie ces écrivains qui ont privilégié leur art sans prendre en compte les contraintes des professeurs )
merci d'éclairer ma lanterne

Je ne le fais pas. Je trouve important de préserver la continuité du texte.

Tu peux la faire en entier et considérer que cela fait deux textes.

Je l’ai déjà vu dans les descriptifs sur lesquels j’ai interrogé.

eliam a écrit:Je ne le fais pas. Je trouve important de préserver la continuité du texte.

Oui moi aussi, depuis le début j'essaie de faire sans, mais là je suis vraiment coincée (ou trop bête peut-être...) ma question c'était pas de savoir si c'était bien (je sais que non :lol: ) mais si c'est autorisé...

(merci pour ta réponse en tout cas )

trompettemarine a écrit:Tu peux la faire en entier et considérer que cela fait deux textes.

oh la belle fourberie que voilà...

Blondie a écrit:Je l’ai déjà vu dans les descriptifs sur lesquels j’ai interrogé.

Merci

Autorisé peu importe. Tu fais ce que tu veux. Les collègues seront bien obligés d'interroger sur les textes que tu auras travaillés.

eliam a écrit:Autorisé peu importe. Tu fais ce que tu veux. Les collègues seront bien obligés d'interroger sur les textes que tu auras travaillés.

Oui c'est vrai, je n'avais pas vu les choses comme ça...

Tu peux effectivement procéder comme bon te semble mais laisser l'examinateur sélectionner une vingtaine de lignes ou placer les élèves en situation d'expliquer plus d'une trentaine de lignes alors que les candidats doivent être interrogés sur une vingtaine, pose un problème d'équité de traitement qui peut être évité en amont.

Par exemple, tu peux très bien étudier un texte long de manière synthétique ou analytique, dans le cadre d'une séance spécifique, puis procéder à l'explication linéaire d'une vingtaine de lignes - successives : je rejoins les premiers collègues qui se sont exprimés sur ce point - extraites de ce même texte dans une autre séance. Ainsi, grâce à la première lecture d'ensemble, tu ne seras pas frustrée d'avoir dû passer sous silence certains aspects du texte dont tu seras certaine qu'il aura bien été compris dans sa globalité, et grâce à l'explication de texte de vingt lignes successives, tu permettras aux élèves de se focaliser sur l'étude minutieuse des mouvements et interstices du texte de manière à leur faire percevoir ... l'imperceptible   On est bien souvent surpris de tout ce que l'on peut dégager dans le cadre de cet exercice quelque peu rebutant au premier abord !

Par ailleurs, il est recommandé, de varier les modalités de lecture : les lectures cursives, transversales, voire comparées, permettent en particulier de favoriser l'appropriation d'une problématique littéraire tout à fait intéressante pour la dissertation, par exemple. Ainsi avec ces deux séances, tu auras travaillé l'oral et l'écrit !

Merci pour ta réponse Crac

20 lignes de prose continue ça te donne droit à plus que 20 vers de toute façon !
Moi il m'arrive de mettre un extrait plus long pour la cohérence, mais de focaliser l'étude sur un passage plus restreint (que j'indique sur le texte).
J'évite les coupes par contre.

Écusette de Noireuil a écrit:
Moi il m'arrive de mettre un extrait plus long pour la cohérence, mais de focaliser  l'étude sur un passage plus restreint (que  j'indique sur le texte).

Bonne idée, merci !

jul' a écrit:

Écusette de Noireuil a écrit:
Moi il m'arrive de mettre un extrait plus long pour la cohérence, mais de focaliser  l'étude sur un passage plus restreint (que  j'indique sur le texte).

Bonne idée, merci !

Je l'ai fait cette année, parce qu'il me semblait important que les élèves aient une vue plus complète de l'extrait étudié (deux fois, sur De l'horrible danger de la lecture dont nous n'avons étudié que quelques paragraphes et sur le portrait de la marquise de Merteuil) mais je ne suis pas convaincue. J'ai eu l'impression que cela nous avait fait perdre du temps et que cela avait perturbé les élèves.

La première année de la réforme, lors d'un stage, la formatrice m'avait dit que je commettais "une grave erreur" (voire un crime atroce) parce que j'avais supprimé du monologue de Figaro les quelques lignes au milieu qui renvoyaient au contexte de l'histoire et n'apportaient rien à la dimension argumentative du texte, que j'étudiais.
Mais dans les textes, rien ne l'interdit, ce sont les lubies de l'un ou l'autre.
J'évite dorénavant de le faire, tout en me disant que l'injonction de la vingtaine de lignes est déjà ridicule, alors pourquoi s'embêter ? En revanche, j'ai davantage à l'esprit les contraintes de l'épreuve et je vois bien qu'un texte trop long nuit à la plupart des élèves.

En oral blanc certains élèves avaient des textes d'une cinquantaine de lignes. C'était beaucoup trop long. Des collègues ont coupé et ça a perturbé les élèves. Ceux qui ont fait leur oral sur le texte entier se sont noyés. Après, les 20 lignes ça reste approximatif, c'est un ordre de grandeur. Quant aux textes lacunaires les manuels en sont remplis. Ça ne m'a jamais gênée ni en tant que prof ni en tant qu'examinatrice.