- TaumataoraNiveau 4
Txia a écrit: Je pense que tu ne dois pas avoir de problèmes de fin de mois pour tenir de tel discours... C'est triste car c'est ce discours qui nous empêche d'avancer en termes salariales. Je ne nie pas les soucis que tu évoques. C'est certe important mais pas au point de reléguer le problème des salaires à rien...
Et je te rassure, les professeurs s'y bousculeront également dans ce type d'établissement avec un vrai salaire.
Et toi avec tes +40% et ton abattements fiscal t'en as des problèmes de fin de mois pour payer les vacances en métropole et le 4x4 ?
SVP, pas de jugements de valeurs, nous sommes un forum d'enseignants faut-il le rappeler !
Faut-il t'expliquer que mon argument c'est une "image", LOL.
- JennyMédiateur
Merci de faire preuve de respect mutuel et d'éviter l'agressivité et les attaques personnelles.
- Ajonc35Sage
Sur un autre fil, Jacq, ou nous dénonçons la future réforme du lycée pro, nous dénonçons aussi ces informations. Deux poids, deux mesures. Le lycéen pro coûte cher, mais quid du coût de l'apprentissage avec de surcroît ce déficit? Normal. C'est l' EN qui parle des coûts dans les lycées, et c'est le ministère du travail qui arrosé. Donc deux lectures et les lecteurs- décideurs hauts fonctionnaires ministres ne se rencontrent pas. Deux budgets différents.Jacq a écrit:A Tuin a écrit:Ce n'est pas.aussi une publicité matraquée.sans arrêt à la télé en ce moment ?Jacq a écrit:Notre avenir est là, préparé par Macron, préparé par son ami et mentor Sarkozy :
https://totalenergies.com/fr/media/video/oleum-centres-de-formation-taille-reelle-aux-metiers-de-lindustrie
Si je n'ai pas vu nos élèves qui sortent de troisième, nous savons quels sont les financements et d'où ils viennent. Au revoir les collègues de matières pro, au revoir les amis PLP.
Mon petit garçon,.voyant cette pub,.m'a demandé si ça gagnait bien de faire un métier chez Total Énergie..... De prime abord,.cette propagande lui paraissait vendeuse
C'est après avoir vu cette publicité que je suis allé chercher sur le net.
Les entreprises se gavent avec les fonds de l'Etat. Un reportage de France 2 après un rapport de la cours des comptes dénonçant le coût de l'apprentissage à fonds perdus, 5.9 milliards de déficit.
Notre ministre nous parle de signer un "pacte" pour une misère salariale mais l'Etat est très généreux lorsqu'il s'agit de payer l'apprentissage maison.
- MitcindyNiveau 10
Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !
Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
- pseudo-intelloSage
Le salaire comme problème n°2 après le comportement, c'est aussi ce que me dit ma sœur, agrégée en collège REP+, qui, grâce à sa qualification et à son lieu de travail, a des revenus confortables et tout à fait légitimes.
Je ne nie pas les problèmes de comportement, car moi la première, je ne me bouscule pas pour aller enseigner en REP+ (quoique, clairement, s'il me fallait muter, j'irais plus volontiers dans le REP+ de la ville que dans un des RE ou deux non-REP, qui sont largement pires pour les conditions d'enseignement), parce que ça ne changerait pas suffisamment mon niveau de revenus pour me motiver à passer le pas.
Je ne nie pas les problèmes de comportement, car moi la première, je ne me bouscule pas pour aller enseigner en REP+ (quoique, clairement, s'il me fallait muter, j'irais plus volontiers dans le REP+ de la ville que dans un des RE ou deux non-REP, qui sont largement pires pour les conditions d'enseignement), parce que ça ne changerait pas suffisamment mon niveau de revenus pour me motiver à passer le pas.
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- eolyenNiveau 8
Lefteris a écrit:
C'est plus qu'un sentiment, c'est une certitude. La République telle que nous la connaissions est morte. Il s'agissait de faire un citoyen par l'école, donc de pousser tout le monde. Maintenant, c'est la mondialisation heureuse, avec la fameuse théorie des 80/20 % prônée par l'OCDE ( et relayée le commissaire européen, le français Pascal Lamy, en son temps) , et dont les avatars se retrouvent notamment dans le processus de Lisbonne et l'ERT (table ronde des entrepreneurs), en 2001. Il faut adapter l'école au marché, rendre employable immédiatement et flexible. On a donc besoin de calcul et non de maths, et de français utilitaire (+ le globish). Il faut aussi casser les diplômes nationaux, qui constituent des droits dans les conventions collectives, et les remplacer par "compétences" qui relèvent de la négociation individuelle.
Bref, tout ça est connu, vérifiable, et c'est pour dire qu'on n'st plus dans le sentiment ou l'impression, mais dans le constat d'un virage de société.
D'où le développement de l'apprentissage au détriment de la voie professionnelle...
Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !
Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je partage aussi cet avis. Difficulté à laquelle il faut bien entendu en rajouter une foultitude : classes surchargées, multiplication des taches, élèves impunis, pouvoir d'ingérence des parents, charge mentale, réformes contreproductives...
D'où mon sentiment que cela n'ira pas en s'améliorant étant donné qu'une grosse part du problème est social-culturel et qu'il faudrait d'énormes moyens financiers au sein de l'EN pour y faire face (plus de profs, AED, établissements spécialisés...)
Autant un salaire de base à 1450 euros net l'année de stage est vraiment abusé, autant je ne trouve pas indécent un début de carrière à 2000 euros net en province si les conditions de travail évoquées précédemment n'étaient pas aussi dégradées (rédhibitoires), rendant souvent le métier très pénible et fatigant (épuisant). (pour comparaison le salaire d'un attaché territorial à l'échelon 1 est de 1891 euros brut et celui d'un ingénieur territorial au même échelon est de 1693 euros bruts, source : https://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-territoriale.php)
Je pense qu'avec un tel salaire (en province), beaucoup plus de jeunes professeurs envisageraient de rester durablement dans le métier si les conditions de travail n'étaient pas aussi pénibles.
- mimiNiveau 9
Je pense, en effet, qu'être mal payé pour se faire insulter quotidiennement, voire pire est pour le moins peu attractif.
Au demeurant, j'ai souvent dit que même à 4000 euros par mois, je ne mettrais pas un pied dans certains établissements. J'ai signé pour transmettre un savoir, pas pour être dans la BAC.
Pour avoir l'insigne chance de finir ma carrière dans un collège très tranquille, je mesure le décalage qui est abyssal entre les établissements et, du coup, le job selon le lieu où l'on enseigne.
Au demeurant, j'ai souvent dit que même à 4000 euros par mois, je ne mettrais pas un pied dans certains établissements. J'ai signé pour transmettre un savoir, pas pour être dans la BAC.
Pour avoir l'insigne chance de finir ma carrière dans un collège très tranquille, je mesure le décalage qui est abyssal entre les établissements et, du coup, le job selon le lieu où l'on enseigne.
- MathadorEmpereur
Tu compares un net à payer avec un traitement seul.eolyen a écrit:Autant un salaire de base à 1450 euros net l'année de stage est vraiment abusé, autant je ne trouve pas indécent un début de carrière à 2000 euros net en province si les conditions de travail évoquées précédemment n'étaient pas aussi dégradées (rédhibitoires), rendant souvent le métier très pénible et fatigant (épuisant). (pour comparaison le salaire d'un attaché territorial à l'échelon 1 est de 1891 euros brut et celui d'un ingénieur territorial au même échelon est de 1693 euros bruts, source : https://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-territoriale.php)
Faut-il encore arriver à muter directement dans la province en question.eolyen a écrit:Je pense qu'avec un tel salaire (en province), beaucoup plus de jeunes professeurs envisageraient de rester durablement dans le métier si les conditions de travail n'étaient pas aussi pénibles.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- KolmogorovNiveau 5
eolyen a écrit:
Autant un salaire de base à 1450 euros net l'année de stage est vraiment abusé, autant je ne trouve pas indécent un début de carrière à 2000 euros net en province si les conditions de travail évoquées précédemment n'étaient pas aussi dégradées (rédhibitoires), rendant souvent le métier très pénible et fatigant (épuisant). (pour comparaison le salaire d'un attaché territorial à l'échelon 1 est de 1891 euros brut et celui d'un ingénieur territorial au même échelon est de 1693 euros bruts, source : https://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-territoriale.php)
Je pense qu'avec un tel salaire (en province), beaucoup plus de jeunes professeurs envisageraient de rester durablement dans le métier si les conditions de travail n'étaient pas aussi pénibles.
N'oublions pas les indemnités qui améliorent significativement les salaires dans d'autres administrations.
Par exemple, un attaché d'administration à l'échelon 8, attachés qui ont la même grille indiciaire que les certifiés:
NB: cet attaché voit ses 2 enfants pris en compte et le montant du salaire est donné avant prélèvement à la source.
- TailleventFidèle du forum
C'est intéressant parce qu'il me semble que tu démontes toi-même ton argument : le privé a ce luxe de pouvoir virer les élèves, le public doit s'occuper de tout le monde. Facile de faire mieux dans ce cas.Mitcindy a écrit:Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !
Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
- Patience et raisonFidèle du forum
Tous les attachés n'ont pas cet IFSE... elle doit correspondre à un gestionnaire matériel ou un fondé de pouvoir en REP ou REP+.
C'est moins pour les chefs de DPE en rectorat par exemple.
C'est moins pour les chefs de DPE en rectorat par exemple.
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Scio me nihil scire
Ambassadeur de Sparte à Byzance.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » — Henri Lacordaire
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » — Rapport du Conseil d'État de 1991, De la sécurité juridique.
"Alors n’oubliez pas : si vous voulez vraiment être productifs, apprenez à travailler avec des outils qui font gagner du temps au lieu de tout refaire à la main. Mais si votre passion, c’est de ne surtout pas utiliser de livres déjà complets, et de réécrire votre propre truc à chaque fois parce que « Je préfère utiliser mes propres outils et je n’arrive pas à utiliser ceux des autres« , alors félicitations :
Vous êtes bons pour rejoindre l’Éducation Nationale française." Odieux ***.
- A TuinVénérable
Mitcindy a écrit:Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !
Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
Je ne sais plus où j'avais lu, peut-être sur ce forum ou alors un article de presse, que les élèves étaient particulièrement mal élevés en classe, en France et quelques rares autres pays d'Europe de l'Ouest uniquement, et que c'était un fossé avec le comportement d'élèves constaté partout ailleurs et qui se montraient attentifs, polis, et adaptés au sein d'une classe. Cela m'avait marquée mais pour autant, je n'ai pas pu vérifier la validité de ces éléments.
- nc33Niveau 10
Il reste toujours les mêmes problèmes : élèves difficiles, 1ère affectation lointaine et mouvement compliqué, salaire insuffisant avec peu d'évolution, perte de sens (distributeurs de diplômes), postes précaires (fermetures et compétition entre filières).
- JennyMédiateur
J'ajouterais le temps de travail.
Les élèves difficiles, je fais avec et l'un des avantages d'être TZR, c'est que j'alterne. L'évolution de carrière, je ne plains pas. Par contre, le salaire insuffisant pour se loger dans l'académie pour un temps de travail colossal, ça me pèse. J'ai dû trouver un appartement en urgence suite à une séparation, c'est vraiment compliqué de faire passer un dossier de prof certifié, dossier qui n'est passé qu'avec mes missions annexes. Et je suis échelon 7, pour les plus jeunes, c'est l'angoisse. Il faudrait vraiment faire un geste important, notamment dans les zones où l'immobilier est tendu.
Je pense que les contraintes seraient mieux vécues si on pouvait aménager un peu le temps de travail et avoir un salaire plus important.
Les élèves difficiles, je fais avec et l'un des avantages d'être TZR, c'est que j'alterne. L'évolution de carrière, je ne plains pas. Par contre, le salaire insuffisant pour se loger dans l'académie pour un temps de travail colossal, ça me pèse. J'ai dû trouver un appartement en urgence suite à une séparation, c'est vraiment compliqué de faire passer un dossier de prof certifié, dossier qui n'est passé qu'avec mes missions annexes. Et je suis échelon 7, pour les plus jeunes, c'est l'angoisse. Il faudrait vraiment faire un geste important, notamment dans les zones où l'immobilier est tendu.
Je pense que les contraintes seraient mieux vécues si on pouvait aménager un peu le temps de travail et avoir un salaire plus important.
- KolmogorovNiveau 5
Patience et raison a écrit:Tous les attachés n'ont pas cet IFSE... elle doit correspondre à un gestionnaire matériel ou un fondé de pouvoir en REP ou REP+.
C'est moins pour les chefs de DPE en rectorat par exemple.
Les attachés de l'EN sont les moins bien payés de la FP (territoriale comprise).
- EdithWGrand sage
Taillevent a écrit:C'est intéressant parce qu'il me semble que tu démontes toi-même ton argument : le privé a ce luxe de pouvoir virer les élèves, le public doit s'occuper de tout le monde. Facile de faire mieux dans ce cas.Mitcindy a écrit:Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !
Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
Oui et non.
Plus facile que dans le public, ça c'est sûr MAIS il ne vire un élève que si un ou plusieurs sont là pour le remplacer, ou que les parents des autres font pression en menaçant d'enlever leurs enfants (ça fonctionne). Au moins dans les petits établissements pas sélectifs... Le nombre de collèges ruraux (il y en a beaucoup, même si en ajoutant les élèves ça ne représente pas tant de monde que ça) où on est à deux/trois élèves près de fermer une classe ou l'établissement, et où les CDE (qui ne savent pas jouer aux échecs et donc "sacrifier" un pion pour sauver les autres) refusent de sévir, malgré l'accumulation de sanctions qui devrait aboutir à une exclusion, pour ne pas perdre un élève et finissent par en perdre davantage...
Chez nous, pour ne pas en virer un ou deux qui étaient vraiment problématiques l'an dernier (insolence, harcèlement, insultes, parents soutenant leur gamin et refusant les sanctions...), on a fini par voir partir 6 autres, dont deux très bons éléments dégoûtés par l'ambiance délétère. Quand on a 300 élèves, ça n'a pas grande importance, quand on en a 60 et qu'on se retrouve à 52... nettement plus.
C'est récurrent comme souci parmi les établissements autour de moi ou plus loin. Seuls les gros établissements privés, souvent en ville ou dans des zones où ils sont en concurrence avec un public "non conforme aux attentes des parents" peuvent se permettre de tirer un trait sur un forfait d'externat. En perdre 8 d'un coup, c'est vraiment énorme pour nous. Et ça justifie (aux yeux du CDE) des demandes comme le quart d'heure lecture non rémunéré, les surveillances de récrés, la participation obligatoire aux festivités diverses (loto...) pour récupérer des sous, le remplacement des collègues absents (depuis la rentrée j'ai pris des heures de français, d'arts pla, de musique, au pied levé... sur les heures de CDI mais ce n'est pas tout à fait la même chose quand même de vaquer à mes occupations au CDI ou de passer une heure à faire faire quelque chose en rapport avec une discipline - recherches ou exercices laissés par le prof - activement avec une classe). Pas de surveillant le matin donc pas de possibilité de les mettre en permanence.
- lisa81Habitué du forum
Jenny a écrit:J'ajouterais le temps de travail.
Les élèves difficiles, je fais avec et l'un des avantages d'être TZR, c'est que j'alterne. L'évolution de carrière, je ne plains pas. Par contre, le salaire insuffisant pour se loger dans l'académie pour un temps de travail colossal, ça me pèse. J'ai dû trouver un appartement en urgence suite à une séparation, c'est vraiment compliqué de faire passer un dossier de prof certifié, dossier qui n'est passé qu'avec mes missions annexes. Et je suis échelon 7, pour les plus jeunes, c'est l'angoisse. Il faudrait vraiment faire un geste important, notamment dans les zones où l'immobilier est tendu.
Je pense que les contraintes seraient mieux vécues si on pouvait aménager un peu le temps de travail et avoir un salaire plus important.
Oui, cela me semble le plus urgent. Il faudrait indexer l'indemnité de résidence sur le plafond du loyer Pinel, qui est défini par zone:
https://www.valority.com/plafonds-loyer-pinel
Tout enseignant débutant ( surtout en RP ) devrait avoir un salaire lui permettant de louer au moins 45m² dans un logement Pinel à proximité de son lieu de travail.
- EnaecoVénérable
inutile de relancer le débat privé/public et de re-démontrer que les établissements n'ont pas les mêmes profils.
Le propos initial de Taumataora était que le principal problème de l'attractivité du métier était le comportement des élèves plus que le salaire.
On évoquait sur ce fil ou un autre la proportion grandissante des collègues qui voulaient démissionner/se reconvertir ou ne se voyaient pas rester prof jusqu'a la retraite.
Je pense que chez beaucoup de ces gens là, le discours serait différent si leur métier était d'enseigner à des élèves en majorité éduqués et respectueux
Le propos initial de Taumataora était que le principal problème de l'attractivité du métier était le comportement des élèves plus que le salaire.
On évoquait sur ce fil ou un autre la proportion grandissante des collègues qui voulaient démissionner/se reconvertir ou ne se voyaient pas rester prof jusqu'a la retraite.
Je pense que chez beaucoup de ces gens là, le discours serait différent si leur métier était d'enseigner à des élèves en majorité éduqués et respectueux
- JennyMédiateur
lisa81 a écrit:Jenny a écrit:J'ajouterais le temps de travail.
Les élèves difficiles, je fais avec et l'un des avantages d'être TZR, c'est que j'alterne. L'évolution de carrière, je ne plains pas. Par contre, le salaire insuffisant pour se loger dans l'académie pour un temps de travail colossal, ça me pèse. J'ai dû trouver un appartement en urgence suite à une séparation, c'est vraiment compliqué de faire passer un dossier de prof certifié, dossier qui n'est passé qu'avec mes missions annexes. Et je suis échelon 7, pour les plus jeunes, c'est l'angoisse. Il faudrait vraiment faire un geste important, notamment dans les zones où l'immobilier est tendu.
Je pense que les contraintes seraient mieux vécues si on pouvait aménager un peu le temps de travail et avoir un salaire plus important.
Oui, cela me semble le plus urgent. Il faudrait indexer l'indemnité de résidence sur le plafond du loyer Pinel, qui est défini par zone:
https://www.valority.com/plafonds-loyer-pinel
Tout enseignant débutant ( surtout en RP ) devrait avoir un salaire lui permettant de louer au moins 45m² dans un logement Pinel à proximité de son lieu de travail.
Je suis à 1h de mon travail, avec un loyer à 50 % de mon traitement de base et dans un 34 m2 au bout de 10 ans de carrière.
Ce n'est pas les 70 euros mensuels de l'IR qui changent grand chose.
L'urgence est là, d'autant plus avec l'inflation.
Les élèves difficiles, est-ce vraiment nouveau / plus important qu'avant ? Quand je vois mes classes difficiles, je vois peu de différences avec les classes de mon lycée en tant qu'élève. Je n'étais pas scolarisée dans un lycée facile, ça joue aussi dans mon ressenti, on avait d'ailleurs régulièrement des descentes de police en classe. Chose que je n'ai pas vécu en tant qu'enseignant, même en REP. Certains professeurs ne pouvaient déjà pas faire cours, même en Tle.
Quelques éléments de réponse dans une enquête récente de la DEPP.
10 % des personnels se plaignent du manque de respect des élèves. Le manque de soutien de la hiérarchie, la rémunération basse apparaissent beaucoup plus comme des éléments de mal-être au travail.
- JennyMédiateur
Des éléments plus précis dans le rapport : la rémunération arrive en 1er suivie par le temps de travail.
La charge de travail est ce qui marque le plus mes stagiaires, ils sont un peu effrayés par cet aspect du métier.
https://www.education.gouv.fr/premiers-resultats-du-barometre-du-bien-etre-au-travail-des-personnels-de-l-education-nationale-343238
La charge de travail est ce qui marque le plus mes stagiaires, ils sont un peu effrayés par cet aspect du métier.
https://www.education.gouv.fr/premiers-resultats-du-barometre-du-bien-etre-au-travail-des-personnels-de-l-education-nationale-343238
- LeclochardEmpereur
lisa81 a écrit:Jenny a écrit:J'ajouterais le temps de travail.
Les élèves difficiles, je fais avec et l'un des avantages d'être TZR, c'est que j'alterne. L'évolution de carrière, je ne plains pas. Par contre, le salaire insuffisant pour se loger dans l'académie pour un temps de travail colossal, ça me pèse. J'ai dû trouver un appartement en urgence suite à une séparation, c'est vraiment compliqué de faire passer un dossier de prof certifié, dossier qui n'est passé qu'avec mes missions annexes. Et je suis échelon 7, pour les plus jeunes, c'est l'angoisse. Il faudrait vraiment faire un geste important, notamment dans les zones où l'immobilier est tendu.
Je pense que les contraintes seraient mieux vécues si on pouvait aménager un peu le temps de travail et avoir un salaire plus important.
Oui, cela me semble le plus urgent. Il faudrait indexer l'indemnité de résidence sur le plafond du loyer Pinel, qui est défini par zone:
https://www.valority.com/plafonds-loyer-pinel
Tout enseignant débutant ( surtout en RP ) devrait avoir un salaire lui permettant de louer au moins 45m² dans un logement Pinel à proximité de son lieu de travail.
Le plus urgent, c’est d’augmenter sérieusement tous les enseignants. Dans le détail, l’exemple du 45 m2 comme niveau de confort de logement minimum à côté de son bahut, je ne sais pas si c’est pertinent. Je viens de vérifier quelques loyers: à Paris, dans le 12ème, c’est 1500 euros de loyer pour cette surface.. 1400 euros dans le 19eme… pas beaucoup moins cher en banlieue proche et « safe » comme Asnières ou Issy-les-Moulineaux… sachant qu’il faut gagner trois fois ce montant pour valider son dossier, je crois que certaines zones, développer le logement social serait plus efficace.
En tout cas, le choc d’attractivité n’a pas eu lieu auprès des étudiants. 2000 euros puis stagner 10 ans, ça ne peut pas marcher. Il manque entre 500 et 1000 euros sur l’ensemble de la grille pour attirer.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- JennyMédiateur
Pour avoir fait les démarches récemment, c'est plutôt 3 fois le montant du loyer pour les revenus personnels plus un garant ou 3,5 fois le montant du loyer.
Le logement social pour les enseignants est une autre solution, il n'empêche que la vie est aussi plus chère en RP.
Un exemple de ce qui se fait au ministère de l'Intérieur :
Nous, rien...
Le logement social pour les enseignants est une autre solution, il n'empêche que la vie est aussi plus chère en RP.
Un exemple de ce qui se fait au ministère de l'Intérieur :
https://www.fondationjeanmoulin.fr/les-prets/garantie-de-loyer/Ce dispositif permet aux propriétaires privés désirant louer leurs logements à des agents du ministère de l’Intérieur, à un prix inférieur à celui du marché, de bénéficier en contrepartie d’une garantie de paiement du loyer gratuite. Ce cautionnement est illimité dans le temps et sur le montant tant que l’agent est affecté au ministère de l’Intérieur.
Nous, rien...
- olive-in-oilSage
En tous cas, si de potentiels candidats aux concours passent par ce topic, les commentaires et dernières infographies postées ici ne vont pas les motiver...
- EnnaNiveau 10
Effectivement
_________________
Enna
- JennyMédiateur
Beaucoup regardent le salaire avant de passer les concours, c'est un frein de toute manière.
- Ajonc35Sage
Je pense que ceux qui pourraient s'inscrire aux concours connaissent déjà l'ambiance de classe, ont vu des enseignants en difficulté et donc n'ont pas envie.
Il y a 7 ans, ma belle- fille, profitant d'un conge de maternité, envisageait de passer un des concours ( une de ses amies, pharmacienne, avait sauté le pas, pour devenir PE. Nous en avons discuté, avantages, inconvénients, perpectives de carrière ( c'est aussi une des motivations ). Bref elle a pesé, soupesé. L'élément principal de son recul a été le salaire de débutant, puis le système de mutation, puis les faibles perpectives de carrière. Du côté ambiance de classe, elle savait très bien que ca se dégradait et de ce côté, elle en a parlé avec moi, mais aussi ses neveux, collégiens et lycéens.
On a aussi mis dans la tête de nos jeunes qu'ils n'auraient pas un emploi à vie dans la même boîte , qu'il faudrait bouger, changer de job.... Donc rester 40 ans dans le même métier sans même choisir ton lieu de travail sauf 20 ans d'anciennete, ça ne fait pas rêver.
Il y a 7 ans, ma belle- fille, profitant d'un conge de maternité, envisageait de passer un des concours ( une de ses amies, pharmacienne, avait sauté le pas, pour devenir PE. Nous en avons discuté, avantages, inconvénients, perpectives de carrière ( c'est aussi une des motivations ). Bref elle a pesé, soupesé. L'élément principal de son recul a été le salaire de débutant, puis le système de mutation, puis les faibles perpectives de carrière. Du côté ambiance de classe, elle savait très bien que ca se dégradait et de ce côté, elle en a parlé avec moi, mais aussi ses neveux, collégiens et lycéens.
On a aussi mis dans la tête de nos jeunes qu'ils n'auraient pas un emploi à vie dans la même boîte , qu'il faudrait bouger, changer de job.... Donc rester 40 ans dans le même métier sans même choisir ton lieu de travail sauf 20 ans d'anciennete, ça ne fait pas rêver.
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