- Ajonc35Sage
Peut-etre ma remarque est- elle redondante?
Pourquoi pas un concours niveau licence et ensuite un formation solide sur le plan disciplinaire pour moitié et pédagogique pour l'autre? Il y a des jeunes qui ne peuvent se lancer dans des études longues débouchant sur de l'incertitude , un concours validé ou pas.
Reprendre ce qui se faisait autrefois dans les Ecoles normales. Le concours se passait à l'entrée et ensuite 2 annes de formation. Cela a donné des générations d'instituteurs de haut vol.
Qui va se lancer dans des études de l'êtes, d'HG... qui vont durer 5 ans, ... avec des débouchés limités. C'est différent pour les sciences .
Devenir polytechnicien ne se fait pas après X années d'études, mais 2 années de prepa, puis concours, puis formation théorique et stages.
Quand on veut devenir vétérinaire, on passe le concours , si on valide on sait qu'on deviendra vétérinaire ( un bon ou un moins bon, comme me l'avait un jour, un professeur de l'école vétérinaire de Nantes, mais veterinaire)
Bon, il ne faut pas oublier les salaires.
Pourquoi pas un concours niveau licence et ensuite un formation solide sur le plan disciplinaire pour moitié et pédagogique pour l'autre? Il y a des jeunes qui ne peuvent se lancer dans des études longues débouchant sur de l'incertitude , un concours validé ou pas.
Reprendre ce qui se faisait autrefois dans les Ecoles normales. Le concours se passait à l'entrée et ensuite 2 annes de formation. Cela a donné des générations d'instituteurs de haut vol.
Qui va se lancer dans des études de l'êtes, d'HG... qui vont durer 5 ans, ... avec des débouchés limités. C'est différent pour les sciences .
Devenir polytechnicien ne se fait pas après X années d'études, mais 2 années de prepa, puis concours, puis formation théorique et stages.
Quand on veut devenir vétérinaire, on passe le concours , si on valide on sait qu'on deviendra vétérinaire ( un bon ou un moins bon, comme me l'avait un jour, un professeur de l'école vétérinaire de Nantes, mais veterinaire)
Bon, il ne faut pas oublier les salaires.
- kiwiGuide spirituel
Enaeco a écrit:kiwi a écrit:Jenny a écrit:Le concours reste sélectif en HG et des extraits du rapport de jury mettent en avant les très bons candidats.
Ah bon? C’est pas mon ressenti... Des pages sur l’insuffisante maîtrise de la langue, l’incapacité à problématiser son devoir, des intros qui ne respectent pas les codes... Si c’est longuement évoqué, c’est que c’est récurent. Je trouve ça au contraire très inquiétant sur le niveau moyen du concours. Tout comme le nombre de candidats présents aux 2 épreuves écrites.
C'est ton ressenti mais finalement tu n'en sais rien...
Compare avec les autres rapports : il y a 10 ans, il n'y avait pas plus d'inscrits, le dernier admis avait une moyenne encore plus basse et le rapport du jury pouvait aussi paraître "très inquiétant sur le niveau moyen du concours".
Mais peut-être que ça fait 10 ans que les certifiés d'HG sont bidons...
J’ai passé l’agreg récemment, donc j’ai eu à éplucher nombre de rapports de jury, d’agreg, et de capes puisque les questions à l’interne tombaient d’abord au capes. Il n’y avait pas d’aussi longues diatribes, voire pas du tout à l’agreg, sur la maîtrise de plus en plus aléatoire du français et d’énormes fautes méthodologiques dans la construction du devoir. Là, c’est une page pour les fautes de langue, avec un commentaire : "trop rares sont les copies comportant peu ou pas de fautes d’orthographe", une page sur comment construire son introduction, une page sur le développement et l’importance des transitions, une page sur les règles élémentaires de la cartographie. Pour des bac+4 ou 5, pour un concours de catégorie A, oui, je trouve ça inquiétant qu’après autant d’études, un jury soit obligé de faire ces rappels sur des choses qui devraient être acquises pourtant, et qui l’étaient il y 10 ou 15ans pour la grande majorité des candidats. 14% des candidats ont eu une note éliminatoire. C’est énorme.
Du reste, c’est quelque chose qu’on retrouve aussi dans les rapports de ces dernières années dans de nombreuses disciplines (lettres, et même en maths pour ceux que j’ai lus).
Donc en effet, "ressenti" n’est pas le bon terme : objectivement, il y a une baisse inquiétante du niveau aux concours en HG. Si l’HG est encore "préservée" par rapport à d’autres disciplines, elle est touchée, comme toutes les autres, par la baisse du nombre de candidats, et du niveau général des étudiants à l’université.
D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu racontes, mais pour l’HG toujours, il y a 10ans, il y avait 3600 inscrits contre 2300 pour 2022. En 2008, date la plus ancienne accessible sur Devenir enseignant, il y avait plus de 6000 inscrits. Pire encore, quand on ramène au nombre de présents, ça donne des ratios de 12% de réussite en 2008, 27% en 2012 et plus de 37% en 2022. On parle encore de sélectivité?
Édit : je viens de lire le rapport du jury de 2012 en HG au capes externe. Remarques méthodologiques : 1/2 page en géo. Rien en histoire. Rien sur l’orthographe. Le jury passe directement au corrigé des deux sujets.
Il devait bien pourtant se trouver des candidats ne connaissant pas les codes de la dissertation, de la cartographie, et ayant une orthographe défaillante, mais manifestement, pas dans de telles proportions.
- Isis39Enchanteur
Quand j'ai passé le capes (1993) il y avait 10 000 inscrits pour 1 400 places. On ne savait pas à l'époque qu'on se ferait avoir ensuite.
- TailleventFidèle du forum
Je suis d'accord que l'évolution est impressionnante et qu'elle témoigne d'une évolution. Néanmoins, on va quand même garder le sens des mots : un concours qui élimine deux tiers des participants reste nettement sélectif.kiwi a écrit:Donc en effet, "ressenti" n’est pas le bon terme : objectivement, il y a une baisse inquiétante du niveau aux concours en HG. Si l’HG est encore "préservée" par rapport à d’autres disciplines, elle est touchée, comme toutes les autres, par la baisse du nombre de candidats, et du niveau général des étudiants à l’université.
D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu racontes, mais pour l’HG toujours, il y a 10ans, il y avait 3600 inscrits contre 2300 pour 2022. En 2008, date la plus ancienne accessible sur Devenir enseignant, il y avait plus de 6000 inscrits. Pire encore, quand on ramène au nombre de présents, ça donne des ratios de 12% de réussite en 2008, 27% en 2012 et plus de 37% en 2022. On parle encore de sélectivité?
- JennyMédiateur
Voilà, les postes sont attribués et la plupart des candidats recalés. Rien de comparable avec le CAPES de mathématiques.
Si certaines copies sont très faibles, le concours garantit toujours un certain niveau et n’est pas toujours obtenu du premier coup par des candidats sérieux et de bon niveau.
Si certaines copies sont très faibles, le concours garantit toujours un certain niveau et n’est pas toujours obtenu du premier coup par des candidats sérieux et de bon niveau.
- Isis39Enchanteur
J'étais mercredi à une réunion pour les tuteurs de stagiaires M2. En HG on est de très loin les plus nombreux.
- MatteoNiveau 10
Franchement à 40% d'admis en histoire je pense qu'on est passés du "dernier concours un peu sélectif" à "c'est la pénurie partout" ce qui j'espère empêchera le ministre d'augmenter tout le monde sauf nous. C'est très à la mode chez les gens que je dois fréquenter le "il ne faut augmenter que les profs de maths de toute façon les autres seraient au chômage sans l'EN".
- MalavitaÉrudit
Matteo a écrit:Franchement à 40% d'admis en histoire je pense qu'on est passés du "dernier concours un peu sélectif" à "c'est la pénurie partout" ce qui j'espère empêchera le ministre d'augmenter tout le monde sauf nous. C'est très à la mode chez les gens que je dois fréquenter le "il ne faut augmenter que les profs de maths de toute façon les autres seraient au chômage sans l'EN".
J'ai lu un rapport en début de semaine à partir d'un lien posté sur néo, celui de Longuet ? Je n'arrive pas à retrouver la source (il y avait aussi les chiffres sur le nombre de candidats), j'ai juste fait une copie du passage qui disait cela :
"Plus largement, en incluant les voies professionnelles et technologiques, les principales disciplines en tension sont l'histoire-géographie, la physique chimie, l'économie gestion (toutes options confondues), l'anglais, l'éducation musicale, les sciences industrielles de l'ingénieur, ainsi que la discipline lettres-histoire.
J'ai été très surprise de constater que l'histoire géographie était en tension. En somme, il n'y a plus d'enseignants et cela ne va pas aller en s'arrangeant.
- dandelionVénérable
Est-ce que cela ne va pas avoir une influence sur le recrutement à l’université, notamment pour les matières qui offrent peut-être moins de débouchés que les maths ou la physique?
- SlivNiveau 1
Pour le rapport du sénateur Longuet de novembre 2022 :
https://www.cafepedagogique.net/2022/11/08/concours-des-donnees-sur-la-chute-de-2022/
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/PLF_2023/NP/NP_ES_PLF_2023.pdf
https://www.cafepedagogique.net/2022/11/08/concours-des-donnees-sur-la-chute-de-2022/
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/PLF_2023/NP/NP_ES_PLF_2023.pdf
- JennyMédiateur
Malavita : je crois que ça concernait le pourcentage de contractuels. Ça peut s’expliquer aussi par les besoins croissants en lycée. Notre discipline est une des rares gagnantes de la réforme du lycée en terme de postes.
Isis : même constat en réunion, on est plutôt sur une pénurie de tuteurs en HG chez nous. Je crois que ça a été bouclé… cette semaine.
Isis : même constat en réunion, on est plutôt sur une pénurie de tuteurs en HG chez nous. Je crois que ça a été bouclé… cette semaine.
- menerveOracle
Isis39 a écrit:Quand j'ai passé le capes (1993) il y avait 10 000 inscrits pour 1 400 places. On ne savait pas à l'époque qu'on se ferait avoir ensuite.
Même année et même chiffres en lettres modernes.
- SolgaNiveau 6
Mitcindy a écrit:Hélips a écrit:Je ne sais pas combien est payée une copie d'agrégation, mais enfin ça ne doit pas être plus de 10€, donc j'espère pour eux qu'ils ne passent plusieurs jours sur une seule copie.Mitcindy a écrit:Lisak40 a écrit:Etonamment, il n'y a pas encore trop de bashing anti-profs dans les commentaires ; serait-ce parce qu'il est encore tôt pour un week end ?
Après, une question HS (mais je ne veux pas créer un topic juste pour le sujet) : je souhaiterais m'inscrire à l'agreg. Or je n'ai absolument pas le niveau en ce moment pour y prétendre, et surtout je n'ai pas le temps de lire les oeuvres (enfin plutôt les livres d'études) de litté, et encore moins ceux de la civi, du coup soyons clairs je n'irai pas à ces épreuves. Néanmoins j'aimerais tester mon niveau en version / trad / grammaire / linguistique, du coup je pensais me rendre seulement à ces épreuves. Ma question est : est-ce que j'aurai quand même mes notes, avec un "défaillant" dans les autres épreuves, ou pas du tout et de fait cela ne vaut pas le coup de m'inscrire ?
Merci pour vos réponses et désolée encore une fois pour le HS !
Au lieu de faire cela, tu devrais t'inscrire au cned pour t'entraîner à ces épreuves spécifiques. Tu renvoies les exercices aux correcteurs et tu auras une note.
C'est ce que je fais pour l'allemand.
Un prof agrégé et prof en prépa m'a cependant dit la chose suivante :
Lors du concours (version + thème, 6heures), vous n'aurez le droit à rien. Aucun outil.
Les profs correcteurs de l'agrégation sont 3, d'origine allemande ou française (selon qu'ils corrigent la version ou le thème) et spécialisés dans leur domaine. EUX ont le droit à tous leurs outils et prennent plusieurs jours pour corriger. Bref, le candidat est nu face un jury de 3 personnes sur-armées.
Donc, attention quand on vous dit que les candidats sont nuls... N'oubliez pas que tout est relatif. Même le prof en question dit que les traductions sont très difficiles.
Désolée, j'ai été un peu rapide. Je parlais de la version corrigée écrite de l'épreuve d'agrégation. Apparemment, ils y passent plusieurs jours pour éviter toute contestation.
Le jury est souverain et les notes obtenues ne sont pas contestables, sauf irrégularité.
Quant au fait que les correcteurs aient droit à tous les outils, encore heureux parce que à 6€ la copie corrigée il ne faudrait pas non plus demander aux correcteurs d'y passer 3h... Même pour l'agrégation, ils auraient du mal à en trouver.
Le but n'est pas de se mettre dans la peau d'un agrégatif et dans les mêmes conditions de préparation et d'épreuve mais bien d'évaluer la qualité d'un devoir.
Édit. : en revanche, si tu parles d'un corrigé rendu public dans les rapports de jury, ça ne m'étonne pas qu'ils passent du temps à peaufiner la correction...
- EnnaNiveau 10
Exactement. Et je souligne qu'être membre du jury de l'agrégation est certes la preuve d'une certaine reconnaissance mais le temps passé sur une copie n'est vraiment pas cher payé : dixit mes collègues de prépa.
_________________
Enna
- EnnaNiveau 10
Exactement. Et je souligne qu'être membre du jury de l'agrégation est certes la preuve d'une certaine reconnaissance mais le temps passé sur une copie n'est vraiment pas cher payé : dixit mes collègues de prépa.
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Enna
- e-WandererGrand sage
Il faut se méfier des idées reçues. En lettres, dans mon université, il y a toujours autant d'étudiants de master qu'il y a 20 ans, mais ils sont 4 fois moins nombreux à passer les concours d'enseignement. Pourtant, selon les statistiques de mon université, 95% des titulaires d'un master lettres trouvent un travail dans les 6 mois, dont ils se déclarent satisfaits pour 80% d'entre eux. Les débouchés existent, mais sont moins immédiatement "fléchés" et demandent souvent une part de débrouillardise ou une formation complémentaire sous forme de stages ou de mise à l'essai. Quelques exemples : édition, métiers des bibliothèques, administration culturelle, service de communication (entreprises, clubs sportifs professionnels, mairies et collectivités locales…), rédaction Web, journalisme…dandelion a écrit:Est-ce que cela ne va pas avoir une influence sur le recrutement à l’université, notamment pour les matières qui offrent peut-être moins de débouchés que les maths ou la physique?
Pour répondre à ta question, le vrai frein au recrutement à l'université, ce ne sont pas les effectifs étudiants (plutôt en augmentation !), ce sont les finances exsangues ! Les effets de la réforme Pécresse, poursuivie sans dévier de trajectoire par tous ceux et celles qui lui ont succédé au MESR.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- MitcindyNiveau 10
Solga a écrit:Mitcindy a écrit:Hélips a écrit:Je ne sais pas combien est payée une copie d'agrégation, mais enfin ça ne doit pas être plus de 10€, donc j'espère pour eux qu'ils ne passent plusieurs jours sur une seule copie.Mitcindy a écrit:
Au lieu de faire cela, tu devrais t'inscrire au cned pour t'entraîner à ces épreuves spécifiques. Tu renvoies les exercices aux correcteurs et tu auras une note.
C'est ce que je fais pour l'allemand.
Un prof agrégé et prof en prépa m'a cependant dit la chose suivante :
Lors du concours (version + thème, 6heures), vous n'aurez le droit à rien. Aucun outil.
Les profs correcteurs de l'agrégation sont 3, d'origine allemande ou française (selon qu'ils corrigent la version ou le thème) et spécialisés dans leur domaine. EUX ont le droit à tous leurs outils et prennent plusieurs jours pour corriger. Bref, le candidat est nu face un jury de 3 personnes sur-armées.
Donc, attention quand on vous dit que les candidats sont nuls... N'oubliez pas que tout est relatif. Même le prof en question dit que les traductions sont très difficiles.
Désolée, j'ai été un peu rapide. Je parlais de la version corrigée écrite de l'épreuve d'agrégation. Apparemment, ils y passent plusieurs jours pour éviter toute contestation.
Le jury est souverain et les notes obtenues ne sont pas contestables, sauf irrégularité.
Quant au fait que les correcteurs aient droit à tous les outils, encore heureux parce que à 6€ la copie corrigée il ne faudrait pas non plus demander aux correcteurs d'y passer 3h... Même pour l'agrégation, ils auraient du mal à en trouver.
Le but n'est pas de se mettre dans la peau d'un agrégatif et dans les mêmes conditions de préparation et d'épreuve mais bien d'évaluer la qualité d'un devoir.
Édit. : en revanche, si tu parles d'un corrigé rendu public dans les rapports de jury, ça ne m'étonne pas qu'ils passent du temps à peaufiner la correction...
Je suis d'accord mais quand un agrégatif parle de mauvais candidats, alors qu'ils se sont mis à 3 pour corriger l'épreuve, ça me laisse dubitative.
Je réitère : mauvais, à ce stade là de la compétition, c'est très relatif.
- TailleventFidèle du forum
Tu résumes magnifiquement ! Contrairement à ce que les gens semblent souvent penser, des études de lettres n'ouvrent pas que l'enseignement. En soi, elles ne forment à rien, mais moyennant un petit complément de formation et un peu d'imagination, elles ouvrent des parcours très variés et étonnants. J'ai même connu un lettreux qui avait fini dans un cabinet d'avocat.e-Wanderer a écrit:Il faut se méfier des idées reçues. En lettres, dans mon université, il y a toujours autant d'étudiants de master qu'il y a 20 ans, mais ils sont 4 fois moins nombreux à passer les concours d'enseignement. Pourtant, selon les statistiques de mon université, 95% des titulaires d'un master lettres trouvent un travail dans les 6 mois, dont ils se déclarent satisfaits pour 80% d'entre eux. Les débouchés existent, mais sont moins immédiatement "fléchés" et demandent souvent une part de débrouillardise ou une formation complémentaire sous forme de stages ou de mise à l'essai. Quelques exemples : édition, métiers des bibliothèques, administration culturelle, service de communication (entreprises, clubs sportifs professionnels, mairies et collectivités locales…), rédaction Web, journalisme…
Du coup, si les conditions dans l'enseignement sont mauvaises, les candidats potentiels se réorientent. Mais ça, certains décideurs ne semblent vraiment pas l'avoir compris. Il faut dire qu'eux ont fait des études "utiles" (droit, business, autre domaine faisant monter le PIB et le CO2 et difficile à décrire sans user d'anglicismes...) et sont persuadé que les lettres "ça ne sert à rien".
- dandelionVénérable
C’est au moins une bonne nouvelle.
C’est aussi le cas aux Etats-Unis, où d’ailleurs les candidats ayant étudié les ‘humanités’, s’ils commencent avec un salaire moins élevé que ceux de leurs camarades ayant fait des études ‘utiles, finiraient par les rattraper en matière salariale.
On doit craindre que l’enseignement ne devienne plus qu’une formation de repli. Se posera tout de même la nécessité de trouver des enseignants du supérieur, entre le manque de postes et les perspectives encore plus blêmes en cas d’échec, là où l’agrégation permettait encore il y a une vingtaine d’années d’espérer au moins un poste tranquille, voire intellectuellement stimulant. Bon, j’ai vu passer quelques offres de postes de contractuels, avec 480 heures années, donc sans doute bien moins onéreux que des titulaires, y compris PRAG/PRCE. Difficile de penser que ce serait une solution à long terme, mais la vision à court terme semble dominer la politique actuelle.
C’est aussi le cas aux Etats-Unis, où d’ailleurs les candidats ayant étudié les ‘humanités’, s’ils commencent avec un salaire moins élevé que ceux de leurs camarades ayant fait des études ‘utiles, finiraient par les rattraper en matière salariale.
On doit craindre que l’enseignement ne devienne plus qu’une formation de repli. Se posera tout de même la nécessité de trouver des enseignants du supérieur, entre le manque de postes et les perspectives encore plus blêmes en cas d’échec, là où l’agrégation permettait encore il y a une vingtaine d’années d’espérer au moins un poste tranquille, voire intellectuellement stimulant. Bon, j’ai vu passer quelques offres de postes de contractuels, avec 480 heures années, donc sans doute bien moins onéreux que des titulaires, y compris PRAG/PRCE. Difficile de penser que ce serait une solution à long terme, mais la vision à court terme semble dominer la politique actuelle.
- MatteoNiveau 10
Taillevent a écrit:
Tu résumes magnifiquement ! Contrairement à ce que les gens semblent souvent penser, des études de lettres n'ouvrent pas que l'enseignement. En soi, elles ne forment à rien, mais moyennant un petit complément de formation et un peu d'imagination, elles ouvrent des parcours très variés et étonnants. J'ai même connu un lettreux qui avait fini dans un cabinet d'avocat.
Du coup, si les conditions dans l'enseignement sont mauvaises, les candidats potentiels se réorientent. Mais ça, certains décideurs ne semblent vraiment pas l'avoir compris. Il faut dire qu'eux ont fait des études "utiles" (droit, business, autre domaine faisant monter le PIB et le CO2 et difficile à décrire sans user d'anglicismes...) et sont persuadé que les lettres "ça ne sert à rien".
Un lettré
- TailleventFidèle du forum
Non ! Lettreux ! Je m'obstine. Ça sent le velours côtelé et la chaînette à lunette et j'adore ça, ça ne rend que plus sublime le contraste avec l'excitante réalité de ces êtres d’exception.Matteo a écrit:Taillevent a écrit:
Tu résumes magnifiquement ! Contrairement à ce que les gens semblent souvent penser, des études de lettres n'ouvrent pas que l'enseignement. En soi, elles ne forment à rien, mais moyennant un petit complément de formation et un peu d'imagination, elles ouvrent des parcours très variés et étonnants. J'ai même connu un lettreux qui avait fini dans un cabinet d'avocat.
Du coup, si les conditions dans l'enseignement sont mauvaises, les candidats potentiels se réorientent. Mais ça, certains décideurs ne semblent vraiment pas l'avoir compris. Il faut dire qu'eux ont fait des études "utiles" (droit, business, autre domaine faisant monter le PIB et le CO2 et difficile à décrire sans user d'anglicismes...) et sont persuadé que les lettres "ça ne sert à rien".
Un lettré
- e-WandererGrand sage
En gros, l'écrit rapporte 1000€ pour un temps passé considérable, effectivement (mais de façon différente selon les épreuves que l'on corrige : pour les épreuves techniques, le travail est assez répétitif mais ça prend un temps fou de faire les calculs de points selon le barème établi avec une précision diabolique. Une dissertation sera notée plus "librement", mais demande davantage de temps de prise de notes, chaque copie ayant une logique qui lui est propre). Heureusement l'oral compense : environ 3000 € pour 3 semaines (7-8h par jour, loin de chez soi si on n'est pas parisien : c'est moins rébarbatif mais c'est crevant et on commence l'été dans un état de fatigue avancé et sans avoir fait beaucoup d'exercice à part le lever de fourchette le midi au resto (rare moment de détente). Cependant, ces revenus s'ajoutent au salaire normal, ça permet aussi d'avoir une bonne excuse pour éviter certaines corvées comme les présidences de jury de bac ou l'avalanche des réunions de fin d'année.Enna a écrit:Exactement. Et je souligne qu'être membre du jury de l'agrégation est certes la preuve d'une certaine reconnaissance mais le temps passé sur une copie n'est vraiment pas cher payé : dixit mes collègues de prépa.
À chacun de voir ce qu'il en retire comme avantages, combien il reverse aux impôts (la plupart des membres du jury, ce supplément de revenus tombe dans la tranche des 30% reversés à l'État). Pour ma part, comme préparateur régulier au concours, ça m'a beaucoup intéressé de voir de l'intérieur comment ça se passait et de prendre la température du niveau général, ça permet de rencontrer des correcteurs venus de la France entière et appartenant à différents corps (inspecteurs, profs de prépa, universitaires), ça fait aussi toujours une ligne dans le CV (sans doute plus valorisée pour une carrière en prépa qu'à l'université), un peu de beurre est toujours bienvenu dans les épinards. Mais maintenant que j'ai cette expérience-là, je préfère avoir du temps pour commencer à préparer mes cours d'agrégation pour l'année suivante et préserver un peu les vacances (ou garder du temps en continu pour un projet de recherche), profiter du printemps pour me remettre en forme avec quelques balades, etc. Consacrer à un concours 6 semaines de travail effectif + les réunions (avec les voyages en train et la fatigue y afférant) pour 2500-3000 € impôts déduits, je laisse ça à d'autres. J'ai des souvenirs assez atroces de mois de mai passés à jongler entre la correction des copies de la fac, celles du concours, les réunions d'harmonisation et les comités de sélection : à l'université, le mois de mai est déjà traditionnellement assez chargé, alors rajouter 200 copies de concours, bof bof…
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- EnaecoVénérable
kiwi a écrit:
D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu racontes, mais pour l’HG toujours, il y a 10ans, il y avait 3600 inscrits contre 2300 pour 2022. En 2008, date la plus ancienne accessible sur Devenir enseignant, il y avait plus de 6000 inscrits. Pire encore, quand on ramène au nombre de présents, ça donne des ratios de 12% de réussite en 2008, 27% en 2012 et plus de 37% en 2022. On parle encore de sélectivité?
Je trouve que le choix des chiffres n'est pas honnête.
Tu cites 2012 et 2022 : deux années marquées par des modifications des conditions d'accès au concours. Ca a forcément un impact statistique transitoire.
Ca n'empêche pas l'existence du phénomène (voire une accélération), mais on ne peut pas l'utiliser comme point de comparaison.
En fait, il y a eu un tournant dans beaucoup de disciplines à partir de la réforme de 2012.
Mais à partir de là, en Histoire, les 10 dernières années sont plutôt équivalentes...
Dans les années 2015-2017 on avait des taux de 22-23%. En 2021, c'est moins de 21%.
Je veux bien entendre qu'un prof d'Histoire de 2021 n'a pas été soumis à une sélectivité, mais c'est le cas des profs d'Histoire des 8 dernières années.
(Le post qui a lancé ce débat concernait un morceau choisi du rapport du jury 2021 utilisé pour conclure que les admis ne valaient pas grand chose)
- kiwiGuide spirituel
Enaeco a écrit:kiwi a écrit:
D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu racontes, mais pour l’HG toujours, il y a 10ans, il y avait 3600 inscrits contre 2300 pour 2022. En 2008, date la plus ancienne accessible sur Devenir enseignant, il y avait plus de 6000 inscrits. Pire encore, quand on ramène au nombre de présents, ça donne des ratios de 12% de réussite en 2008, 27% en 2012 et plus de 37% en 2022. On parle encore de sélectivité?
Je trouve que le choix des chiffres n'est pas honnête.
Tu cites 2012 et 2022 : deux années marquées par des modifications des conditions d'accès au concours. Ca a forcément un impact statistique transitoire.
Ca n'empêche pas l'existence du phénomène (voire une accélération), mais on ne peut pas l'utiliser comme point de comparaison.
En fait, il y a eu un tournant dans beaucoup de disciplines à partir de la réforme de 2012.
Mais à partir de là, en Histoire, les 10 dernières années sont plutôt équivalentes...
Dans les années 2015-2017 on avait des taux de 22-23%. En 2021, c'est moins de 21%.
Je veux bien entendre qu'un prof d'Histoire de 2021 n'a pas été soumis à une sélectivité, mais c'est le cas des profs d'Histoire des 8 dernières années.
(Le post qui a lancé ce débat concernait un morceau choisi du rapport du jury 2021 utilisé pour conclure que les admis ne valaient pas grand chose)
Premièrement, mon morceau choisi (et un gros morceau puisque plusieurs pages), concernait le rapport 2022, non 2021.
Deuxiemement, j’ai pris 2012 parce que c’est toi qui évoquais le nombre de candidats et le contenu du rapport de jury 10ans avant!! En disant que c’était les mêmes contenus de rapport de jury, et les mêmes statistiques de réussite qu’actuellement.
Alors si je suis parfaitement d’accord sur le fait que c’est pas nouveau (rapport 2017 : mention de l’orthographe défaillante et reproduction d’une page méthode de carto d’un manuel de terminale...), le phénomène est quand même en nette accélération depuis quelques années. C’était beaucoup moins présent les années antérieures, et très peu mentionné avant 2012.
Quant à parler de concours sélectif avec prés de 40% de réussite ma foi... Ce que je voulais dire en citant l’intervention de Jenny, c’est que certes, on n’est pas aussi touchés que les maths, mais niveau statistiques, on en prend nettement le chemin, et que quand on décortique le dernier rapport (2022 donc), il n’y a pas de quoi sauter au plafond... Et je trouve ça préoccupant pour ma matière.
Édit : je viens de relire le fil, et je n’avais pas vu que les discussions portaient sur le rapport 2021. Pourtznt, le rapport 2022 est en ligne. Toutefois, cela n’invalide pas les propos du collègue qui citait un extrait du rapport 2021. Non, ce n’est pas normal d’avoir des lacunes aussi abyssales dans une matière qu’on est ensuite censé enseigner, à fortiori si c’est une question au programme qu’un candidat doit avoir travaillée. Ce n’est pas normal dans un concours enseignant qu’un rapport du jury stipule que "trop peu de copies ne présentent pas de fautes d’orthographe", surtout dans une matière littéraire. Et c’est d’autant plus inquiétant quand on couple le contenu des rapports au nombre de candidats en baisse, et en prime, pour la session 2022, à de nouvelles épreuves qui évaluent tout sauf la maîtrise disciplinaire...
- JennyMédiateur
Le problème en HG, ce sont surtout les collègues qui n'ont pas le concours. J'avoue que le taux élevé de contractuels dans la matière m'inquiéte plus, surtout s'ils sont recrutés n'importe comment. Quand j'échange avec les autres tuteurs, globalement, on ne se plaint pas trop de nos stagiaires 9h ou 18h, mais c'est vrai qu'on a plutôt le haut du classement dans l'académie (ou des collègues en reconversion, plus âgés que la moyenne). Ca fausse sans doute un peu mon impression aussi. L'avantage d'être dans une académie très attractive sans doute.
- olive-in-oilSage
Je suis formatrice auprès des professeurs stagiaires. Après quelques mois seulement d'enseignement pour eux, c'est le grand désarroi : "Je ne m'attendais pas à ça !". Nous avons eu des démissions l'année dernière, même après la validation de leur première année (souvent suite à des mutations non souhaitées).
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.
A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
Septembre : "pénurie d'enseignants à la rentrée"
Novembre : "pénurie d'inscrits"
Juillet : "pénurie d'admis"
Comment s'en sortir ?
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.
A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
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