Pour faire le point : les profs de lettres et la reconversion

J'ai l'impression que c'est un sujet de plus en plus courant ici...
Ce petit sondage pour savoir si ce n'est qu'une impression
(quand je parle de reconversion, je pense à : cesser d'être prof de lettres pour être autre chose, même dans l'EN : , prof d'une autre discipline, prof en FLE, prof-doc, CDE, IPR, ministre de l'EN... ou bien quitter l'EN)
Désolée de concentrer le sondage sur les profs de Lettres, mais je me dis que parfois être prof d'autre chose, ça pourrait être un peu mieux...

Personnellement, j'ai voté la deux.

D'un côté, j'ai beaucoup de mal à me faire à l'idée d'aller au boulot à reculons le matin... On y passe tellement de temps, quel gâchis...

Mais d'un autre, je me dis qu'il reste comme avantage inestimable les vacances et la possibilité d'avoir du temps libre pendant ces périodes (parce qu'en dehors, désolée, mais je passe mes week ends à corriger des copies).
Et je n'ai pas le courage de me lancer dans autre chose, de prendre le risque d'être à mon compte, ou bien de faire l'effort financier de me mettre en dispo.

Voilà, courageuse, mais pas téméraire quoi.

Je suis la seule à ne pas l'envisager?

J'espère que ça changera d'ici à ce soir !

Oui, sinon, c'est inquiétant!!

J'y pense de plus en plus à vrai dire.

J'en ai marre des cours à préparer, des copies à corriger, des WE et vacances passés à travailler.
J'en ai marre aussi de faire de la discipline toute la journée, de rester au collège pour les parents jusqu'à point d'heure...
Ras le bol en ce moment! et le fait d'être maman-prof je trouve que ça rend les choses beaucoup moins simples....

Déjà fait, mais ce n'est pas la meilleure chose que j'ai faite.

Carabas a écrit:Déjà fait, mais ce n'est pas la meilleure chose que j'ai faite.

J'imagine que c'est une situation difficile.
En gros, tu veux dire que la satisfaction (si satisfaction il y a) d'avoir quitter le métier ne compense par les difficultés que tu rencontres ? Dirais tu que tu regrettes ?

J'ai voté 1, j'adore mon métier et je ne saurais rien faire d'autre. Je sais, c'est grave.

j'ai voté 1, car en ce moment je me sens bien dans ce métier, ce qui n'a pas toujours été le cas. Mais quand ça va mal j'ay pense. Seulement il ne faut pas rêver, personne n'attend de prof de lettres dans le monde du travail. Même quand j'ai fait des lettres de motivation pour les bibliothèques et que j'y mentionnais mon expérience auprès d'un public de jeunes lecteurs, on m'a dit qu'il ne fallait pas le mettre car ça ne comptait pas aux yeux des employeurs.

Je profite de ce fil pour m'adresser à Carabas et Marquise en particulier, les autres éventuellement en général :
Je suis cette année en diponibilité, après 5 ans d'exercice (6 avec le stage). Je l'ai prise pour finir ma thèse qui traînait en longueur, mais aussi pour réfléchir à d'autres pistes, et je m'intéresse notamment au milieu des bilbiothèques (même si ce n'est pas ce que j'aurais voulu faire à l'origine, mais bon, prof non plus et là j'en ai assez). Seulement, les infos (dates de concours notamment) sont très difficiles à trouver (je ne comprends d'ailleurs pas très bien pourquoi, on dirait une véritable omerta). Alors comment cela s'est-il passé pour vous (Marquise notamment je sais que tu as obtenu un de ces concours, celui de bibliothècaire territorial je crois?). J'ai pas mal de questions et je ne sais pas pour l'instant à qui m'adresser... et j'ai tendance en ce moment à laisser le temps me filer entre les doigts: j'ai peur de finir mon année en ne sachant toujours pas ce que je vais faire de ma vie!
Alors si vous voulez continuer cette discussion par MP, pour ne pas surcharger ce fil, ça sera avec plaisir !

Il faut aller sur le site de l'ENSSIB, tout y est.

MS a écrit:J'ai voté 1, j'adore mon métier et je ne saurais rien faire d'autre. Je sais, c'est grave.

Pareil pour moi!

Hamlette a écrit:

Carabas a écrit:Déjà fait, mais ce n'est pas la meilleure chose que j'ai faite.

J'imagine que c'est une situation difficile.
En gros, tu veux dire que la satisfaction (si satisfaction il y a) d'avoir quitter le métier ne compense par les difficultés que tu rencontres ? Dirais tu que tu regrettes ?

J'ai quitté le métier, mais je n'ai pas réussi ma reconversion. Malgré mon DUT métiers du livre, je n'ai trouvé aucun poste en bibliothèque. Ca fait plus d'un an que je cherche. Je donne des cours dans une boîte privée. On ne peut pas dire que ce soit une réussite. Difficile de dire si je regrette ou non. Quand j'ai arrêté, j'ai démissionné parce que physiquement, nerveusement, je ne pouvais pas continuer. Mais c'était ce métier-là que je voulais faire et pas un autre et je suis dégoûtée de ne pas pouvoir l'exercer. J'ai fait pourtant tout ce que j'ai pu pour tenir, mais ça n'a servi à rien. Il y a un truc chez moi qui fait que ma classe part en quenouille et je ne sais pas quoi.

marquisedemerteuil a écrit:Seulement il ne faut pas rêver, personne n'attend de prof de lettres dans le monde du travail. Même quand j'ai fait des lettres de motivation pour les bibliothèques et que j'y mentionnais mon expérience auprès d'un public de jeunes lecteurs, on m'a dit qu'il ne fallait pas le mettre car ça ne comptait pas aux yeux des employeurs.

Effectivement, ça n'a pas l'air vendeur. Pourtant, pour avoir exercé le métier de bibliothécaire lors de mon stage, je peux vous dire que c'est très abordable pour un prof.

En tout cas, je peux vous dire que
1) Rater prof
2) ne pas réussir à trouver un simple poste de contractuelle en bibliothèque rémunéré au SMIC
Ca fiche un coup au moral. Se lever tous les matins en se demandant ce qu'on va devenir, n'avoir que 2 heures de cours particuliers dans la journée (oui parce que la reprise, ce n'est pas trop ça), chercher des solutions (mais lesquelles, bon sang? Que faire avec une maîtrise de Lettres et un DUT métiers du livre?)... ça n'aide pas à reprendre confiance en soi et à se persuader qu'on n'est pas nul.

Bon, j'ai voté 1, et j'ai vu après "devenir prof de FLE"...
mais en fait, je n'ai pas changé de métier, je suis prof de Lettres avant tout, et prof de FLE plus précisément. Pour la 2e année, je n'ai QUE la CLA, parce que je suis en lycée général, mais en collège, c'est CLA + 1 ou 2 classes de collège.

Alors j'ai voté 1, parce que j'adore le métier de prof, pour le moment!

Mais il est possible que dans dix ans (donc au bout de 20 ans d'enseignement) je considère que j'ai fait le tour de la question et que je choisisse de faire autre chose.
Je n'aime pas les routes toutes tracées, ni l'idée de subir un travail.

1 aussi, pour l'instant, j'aime bien ce que je fais. Même si cela serait peut-être plus agréable si on avait des élèves curieux, intéressés et avides d'apprendre.

je vote 2, je pense que j'ai un grand avenir dans les métiers de la robe.... :boulet:

J'y pense parfois non pas parce que j'en ai marre de mon métier mais parce que je ne pense pas être encore crédible et patiente au delà d'un certain âge ou d'un âge certain ...

rose a écrit:je vote 2, je pense que j'ai un grand avenir dans les métiers de la robe....

C'est clair, ou alors dans la "fashion police"

J'ai voté 1 car j'adore mon métier, je n'y vais jamais à reculons, et franchement, même si certaines journées sont fatigantes, ça serait difficile de trouver un boulot avec autant de temps libre !

J'ai voté 1 parce que pour le moment je me plais dans ce métier et que prof est déjà une reconversion pour moi et pour avoir tâté du privé (et pas le plus facile) l'EN reste malgré tout un endroit "agréable".

Après, si un jour j'en ai marre - ben je ferai autre chose...

rose a écrit:je vote 2, je pense que j'ai un grand avenir dans les métiers de la robe....

Avocat !?

J'ai voté un, je suis heureuse d'être prof.

Mais je trouve très sain que celles et ceux qui ne s'y sentent pas bien pensent à la reconversion. Il faut arrêter de les culpabiliser en leur parlant des vacances, et autres. Quand tu souffres dans un métier, quel qu'en soient ses avantages, c'est une souffrance qu'il faut reconnaître et à laquelle il faut essayer de remédier.

Alors bon courage à celles qui se lancent dans cette grande aventure!

leyade a écrit:Mais je trouve très sain que celles et ceux qui ne s'y sentent pas bien pensent à la reconversion. Il faut arrêter de les culpabiliser en leur parlant des vacances, et autres. Quand tu souffres dans un métier, quel qu'en soient ses avantages, c'est une souffrance qu'il faut reconnaître et à laquelle il faut essayer de remédier.

C'est une souffrance aussi de ne pas réussir à se reconvertir...