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- Vieux_MongolNiveau 10
Jenny a écrit:C’est ton côté grand guerrier.
Il faut sans doute mieux réagir de manière calme, mais je ne jetterais pas la pierre à un collègue qui a une réaction vive dans certaines situations. Mais effectivement, ça peut valoir des ennuis.
Mouais , mon côté sudiste et bourrin, marseillais quoi...
- Clayd34Niveau 2
Vieux_Mongol a écrit:Soyons clair je ne dis pas du tout que je conseille une réponse violente, je dis simplement ce que mon tempérament me pousserait à faire. C'est très différentdandelion a écrit:A moins que sa vie ne soit de façon évidente en danger, il vaut mieux éviter de riposter car on s’expose à de graves ennuis, judiciaires et professionnels. Je ne comprends pas très bien que des enseignants recommandent à froid la riposte violente alors qu’en tant que parent on s’efforce de convaincre ses enfants que, oui, un couteau même petit peut faire de gros dégâts et qu’il est dangereux de se tenir prêt à s’en servir (le couteau dans le sac est à la mode).
Les cours d’auto-défense à destination des enseignants ne seraient pas une solution aux agressions qu’ils subissent, non plus que d’autoriser des enseignants à avoir une arme n’est une solution aux tueries de masse. En ce qui me concerne, je ne serai jamais capable de rivaliser avec un étudiant ou un grand adolescent ayant plus de la moitié de mon âge. L’accès à la médecine et aux soins psy me semblent une meilleure solution que les cours de close-combat.
Je pense que je réagirais de la même manière et chercherais dans la mesure du possible "maîtriser" l'élève. Mais par contre, ne pas riposter du tout (je parle bien sûr en cas d'agression physique : pousser, frapper) même sans arme, cela reste un danger : on peut nous aussi mal tomber et se briser la nuque. C'est triste malgré tout, en tant qu'enseignant, de devoir penser à ça "au cas où".
- JennyMédiateur
Il y a aussi d’autres manières de réagir. Réagir calmement ne signifie pas se prendre des coups sans réagir. J’ai d’ailleurs de l’admiration pour les collègues d’Agnès Lassalle qui ont réussi à récupérer l’arme… Ça nécessite un sacré sang froid.
- dandelionVénérable
@Vieux-Mongol J’ai le même côté sudiste, bourrin, et marseillais, mais pas les muscles qui vont avec
.
Une amie m’avait raconté il y a quelques années qu’elle avait attrapé une poubelle pour se défendre contre un élève et que la police lui avait fait comprendre qu’il était préférable de ne pas l’évoquer, car ça pouvait jouer contre elle (elle avait eu vraiment peur, avait eu une ITT, et la police était intervenue dans l’établissement). Et j’ai souvent lu sur ce forum que les collègues PE sont démunis face aux élèves violents, y compris quand il s’agit de protéger un autre enfant, précisément parce qu’il n’est pas toléré que l’on fasse mal à un enfant, même en état de légitime défense. Je comprends très bien que l’on réagisse avec énergie (la première est toujours enclenchée quand on est marseillais) mais c’est clairement pour moi un instinct à réprimer.

Une amie m’avait raconté il y a quelques années qu’elle avait attrapé une poubelle pour se défendre contre un élève et que la police lui avait fait comprendre qu’il était préférable de ne pas l’évoquer, car ça pouvait jouer contre elle (elle avait eu vraiment peur, avait eu une ITT, et la police était intervenue dans l’établissement). Et j’ai souvent lu sur ce forum que les collègues PE sont démunis face aux élèves violents, y compris quand il s’agit de protéger un autre enfant, précisément parce qu’il n’est pas toléré que l’on fasse mal à un enfant, même en état de légitime défense. Je comprends très bien que l’on réagisse avec énergie (la première est toujours enclenchée quand on est marseillais) mais c’est clairement pour moi un instinct à réprimer.
- Vieux_MongolNiveau 10
Je travaille sur moi quand mêmedandelion a écrit:@Vieux-Mongol J’ai le même côté sudiste, bourrin, et marseillais, mais pas les muscles qui vont avec.
Une amie m’avait raconté il y a quelques années qu’elle avait attrapé une poubelle pour se défendre contre un élève et que la police lui avait fait comprendre qu’il était préférable de ne pas l’évoquer, car ça pouvait jouer contre elle (elle avait eu vraiment peur, avait eu une ITT, et la police était intervenue dans l’établissement). Et j’ai souvent lu sur ce forum que les collègues PE sont démunis face aux élèves violents, y compris quand il s’agit de protéger un autre enfant, précisément parce qu’il n’est pas toléré que l’on fasse mal à un enfant, même en état de légitime défense. Je comprends très bien que l’on réagisse avec énergie (la première est toujours enclenchée quand on est marseillais) mais c’est clairement pour moi un instinct à réprimer.

- ZybulkaNiveau 10
Non. La France a choisi de considérer qu'en dessous de 18 ans, une personne qui commet un acte illégal est avant tout un enfant en danger. Même si on revient progressivement sur ce point, cela reste un fondement de notre justice de décréter qu'un mineur ne doit pas seulement être puni mais aussi protégé. En l'occurrence, avant 18 ans, on est considéré comme un enfant et bénéficie donc automatiquement de l'excuse de minorité (sauf exceptions bien particulières). On peut discuter de la légitimité de ce choix (à titre personnel, je suis très attachée à ce que la justice soit éducative avant d'être répressive, même si je ne peux que déplorer le manque de moyens), mais il est difficile de nier qu'à 17 ans, du point de vue légal, on reste un enfant.Solovieï a écrit:J'ai plusieurs fois connu des cas de violence (y compris armée) à ou autour de l'école. Par exemple, un collègue s'est fait poignarder dans le dos en classe. Bien entendu, la légalité a suivi son cours et si on peut toujours discuter des sanctions infligées, ce n'est pas ici mon intention. Je veux juste dire, par cette anecdote, que lors de l'ouverture du procès, il s'est trouvé des gens (à la fois du côté de la défense de l'agresseur, mais aussi du côté des représentants de l'État) pour souligner que l'agresseur, je cite, "était un enfant", ce qui était manifestement faux (17 ans, déjà père, plusieurs infractions et délits, etc.).
Mais crois-tu vraiment que les personnes qui n'appellent pas à une "logique sécuritaire et répressive" soient moins préoccupé·es de l'agression subie par le collègue ?Solovieï a écrit:Je m'inquiète moi de ce qui devient du professeur pendant l'acte et je fais de très mauvais rêves lorsque j'apprends qu'un collègue a subi une agression, comme c'est le cas ici. Parfois, et vous le savez fort bien, les conséquences sont plus dramatiques. Je n'estime donc pas que la "logique sécuritaire et répressive" soit forcément négative, nocive.
Ou tu fais bien comme tu peux sur le moment : je crois qu'il est très difficile de dire comment on réagirait dans une telle situation simplement en s'y projetant. Je me permets de préciser car ce genre de propos peut vite être culpabilisant pour la victime (celle qui ne s'est pas défendue, ou pas assez bien), même si bien sûr j'entends bien que ce n'était pas du tout ton intention. Mais parfois, la sidération prend le dessus, et on ne parvient même pas à se défendre, ou à faire les quelques gestes qui en d'autres contextes nous paraîtraient évidents. En l'occurrence, je suis aussi toujours admirative des personnes qui ont su réagir d'une façon adéquate dans une situation terrible (qu'il s'agisse d'une agression ou de premiers secours, ou ce genre de choses qui nécessite de réagir dans l'urgence et le stress)...Vieux_Mongol a écrit:Oui, c'est exactement ça, si un de mes grands elèves de lycée jouait à ça je le démonte d'abord puis je discute ensuite avec mon avocat sur la meilleure défense possible pour minimiser ma responsabilité et ma peine
- Vieux_MongolNiveau 10
Et tu as tout à fait raison. C'est aussi plus naturel quand on pèse son quintal.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Zybulka a écrit:La France a choisi de considérer qu'en dessous de 18 ans, une personne qui commet un acte illégal est avant tout un enfant en danger. Même si on revient progressivement sur ce point, cela reste un fondement de notre justice de décréter qu'un mineur ne doit pas seulement être puni mais aussi protégé. En l'occurrence, avant 18 ans, on est considéré comme un enfant et bénéficie donc automatiquement de l'excuse de minorité (sauf exceptions bien particulières). On peut discuter de la légitimité de ce choix (à titre personnel, je suis très attachée à ce que la justice soit éducative avant d'être répressive, même si je ne peux que déplorer le manque de moyens), mais il est difficile de nier qu'à 17 ans, du point de vue légal, on reste un enfant.
C'est non seulement un principe adopté en France après 45 — mais cela fait partie de la convention internationale des droits de l'enfant, que la France a signée et ratifiée, comme d'autres pays. Sauf ceux qui, par ex., tiennent à pratiquer l'équivalence des peines entre adultes et mineurs, jusqu'à la peine de mort inclusivement dans certains cas.
Et ce n'est pas seulement une excuse de minorité, c'est aussi et avant tout le droit, pour les enfants, pour les mineurs, d'être jugés par des juges pour mineurs, éventuellement d'être incarcérés ou d'être sanctionnés dans les formes de la répression pénales, ou de faire l'objet de mesures conforme à leur intérêt (l'intérêt supérieur de l'enfant) mais dans des structures pour mineurs et de recevoir l'éducation et l'aide auxquelles ils ont droit. De ce point de vue là, d'ailleurs, on devrait savoir que la France n'a pas de quoi faire envie ni susciter la fierté.
Je partage ton opinion — en ajoutant quelque chose : les mineurs sont sous tutelle, sous dépendance et sous le contrôle de personnes majeures — et c'est tout à fait nécessaire. Mais ce faisant, ils n'exercent pas (tous) leurs droits par eux-mêmes — certains de ces droits, progressivement et pas tous. Cela signifie que, dépendant des adultes qui ont pouvoir sur eux, ils ont droit avant toutes choses à la protection,de la part des adultes qui eux, ont le pouvoir ne pas la leur accorder.
_________________
Si tu vales valeo.

- lilith888Grand sage
dandelion a écrit:Les cours d’auto-défense à destination des enseignants ne seraient pas une solution aux agressions qu’ils subissent, non plus que d’autoriser des enseignants à avoir une arme n’est une solution aux tueries de masse.
Je ne suis pas forcément d'accord avec ceci. Savoir parer des coups me paraît assez utile au contraire. ça ne résoudra bien entendu pas la problématique de l'agression, mais ça pourra permettre de ne pas être trop amoché

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