- DesolationRowEmpereur
Je trouve, sur cette question, Elyas très clair et très juste.
- zigmag17Empereur
DesolationRow a écrit:Je trouve, sur cette question, Elyas très clair et très juste.
Absolument.
- olive27400Niveau 8
Certains arguments me posent problème.
-Ne pas recevoir l'imam et faire la comparaison avec un prêtre en soutane. Certes. Tu reconnais comment l'imam ? Pas de tenue particulière. On n'est pas obligé de connaître tout le monde.
-On focalise sur la principale. Mais où est l'adjoint? Où est le CPE pour les absences ? Jamais mentionnés. De part les commentaires, on a l'impression qu'on donne aux PERDIR des pouvoirs et des capacités qu'ils n'ont pas. Gérer une crise a posteriori, quand on sait ce qui s'est passé (les fameux Yaka Faukon), est plus simple que d'être pris dedans.
-Autoriser l'absence de Samuel Paty : admettre une faute (c'est comme cela que cela aurait été ressenti). En plus, vu comment Samuel Paty est décrit, ce n'est pas sûr qu'il aurait accepté. Enfin, en cas de problème, comment la principale aurait justifié cette autorisation d'absence ?
Je reviens cependant sur un des points qui moi me choquent et qui a vite été mis sous le tapis. C'est le comportement de profs qui se sont désolidarisés. Vu le microcosme d'une salle des profs, il y a fort à parier qu'ils aient fait savoir qu'ils se désolidarisaient pour eux paraitre dans le bon camp. Cela a contribué à créer la suspicion.
On voit quand même sur ce fil notre capacité à dénigrer l'EN. Elle a des responsabilités mais comme le dit l'une des Néos, nous faisons preuve de naïveté sur toutes les problématiques de sécurité. Rien sur la police qui n'a pas protégé, n'a pas su prévoir, n'a pas su surveiller. Rien sur les élèves, ou leurs parents, qui pour quelques euros ont vendu un professeur qu'ils connaissaient pour qu'il se fasse casser la figure (c'est ce que le terroriste aurait dit) et qui ont attendu toute l'après-midi sans même penser à prévenir quelqu'un, rien sur la justice qui a condamné les mineurs à des peines symboliques.
-Ne pas recevoir l'imam et faire la comparaison avec un prêtre en soutane. Certes. Tu reconnais comment l'imam ? Pas de tenue particulière. On n'est pas obligé de connaître tout le monde.
-On focalise sur la principale. Mais où est l'adjoint? Où est le CPE pour les absences ? Jamais mentionnés. De part les commentaires, on a l'impression qu'on donne aux PERDIR des pouvoirs et des capacités qu'ils n'ont pas. Gérer une crise a posteriori, quand on sait ce qui s'est passé (les fameux Yaka Faukon), est plus simple que d'être pris dedans.
-Autoriser l'absence de Samuel Paty : admettre une faute (c'est comme cela que cela aurait été ressenti). En plus, vu comment Samuel Paty est décrit, ce n'est pas sûr qu'il aurait accepté. Enfin, en cas de problème, comment la principale aurait justifié cette autorisation d'absence ?
Je reviens cependant sur un des points qui moi me choquent et qui a vite été mis sous le tapis. C'est le comportement de profs qui se sont désolidarisés. Vu le microcosme d'une salle des profs, il y a fort à parier qu'ils aient fait savoir qu'ils se désolidarisaient pour eux paraitre dans le bon camp. Cela a contribué à créer la suspicion.
On voit quand même sur ce fil notre capacité à dénigrer l'EN. Elle a des responsabilités mais comme le dit l'une des Néos, nous faisons preuve de naïveté sur toutes les problématiques de sécurité. Rien sur la police qui n'a pas protégé, n'a pas su prévoir, n'a pas su surveiller. Rien sur les élèves, ou leurs parents, qui pour quelques euros ont vendu un professeur qu'ils connaissaient pour qu'il se fasse casser la figure (c'est ce que le terroriste aurait dit) et qui ont attendu toute l'après-midi sans même penser à prévenir quelqu'un, rien sur la justice qui a condamné les mineurs à des peines symboliques.
- dandelionVénérable
D’accord avec toi Olive.
Je ne suis pas d’accord avec Lene qui a modifié ce que disait Ganbatte qui explique qu’un CDE fait remonter des faits qui ne relèvent pas de sa seule autorité (comme quand nous faisons un rapport). Quand on ouvre une enquête, cela ne veut pas dire qu’on a préjugé des faits.
En lisant ce fil on comprend pourquoi cette CDE vit maintenant en Chine. Elle fait elle aussi partie des victimes de cette histoire tragique.
Je ne suis pas d’accord avec Lene qui a modifié ce que disait Ganbatte qui explique qu’un CDE fait remonter des faits qui ne relèvent pas de sa seule autorité (comme quand nous faisons un rapport). Quand on ouvre une enquête, cela ne veut pas dire qu’on a préjugé des faits.
En lisant ce fil on comprend pourquoi cette CDE vit maintenant en Chine. Elle fait elle aussi partie des victimes de cette histoire tragique.
- musaNeoprof expérimenté
100% d'accord avec Elyas et Lene. Ce n'est pas contradictoire avec le soutien exprimé par Ganbatte à sa collègue d'ailleurs. C'est facile a posteriori de réécrire l'histoire et personne n'aurait aimé être à sa place. Surtout quand l'institution fonctionne à l'envers.
- HonchampDoyen
olive27400 a écrit:Certains arguments me posent problème.
-Ne pas recevoir l'imam et faire la comparaison avec un prêtre en soutane. Certes. Tu reconnais comment l'imam ? Pas de tenue particulière. On n'est pas obligé de connaître tout le monde.
-On focalise sur la principale. Mais où est l'adjoint? Où est le CPE pour les absences ? Jamais mentionnés. De part les commentaires, on a l'impression qu'on donne aux PERDIR des pouvoirs et des capacités qu'ils n'ont pas. Gérer une crise a posteriori, quand on sait ce qui s'est passé (les fameux Yaka Faukon), est plus simple que d'être pris dedans.
-Autoriser l'absence de Samuel Paty : admettre une faute (c'est comme cela que cela aurait été ressenti). En plus, vu comment Samuel Paty est décrit, ce n'est pas sûr qu'il aurait accepté. Enfin, en cas de problème, comment la principale aurait justifié cette autorisation d'absence ?
Je reviens cependant sur un des points qui moi me choquent et qui a vite été mis sous le tapis. C'est le comportement de profs qui se sont désolidarisés. Vu le microcosme d'une salle des profs, il y a fort à parier qu'ils aient fait savoir qu'ils se désolidarisaient pour eux paraitre dans le bon camp. Cela a contribué à créer la suspicion.
On voit quand même sur ce fil notre capacité à dénigrer l'EN. Elle a des responsabilités mais comme le dit l'une des Néos, nous faisons preuve de naïveté sur toutes les problématiques de sécurité. Rien sur la police qui n'a pas protégé, n'a pas su prévoir, n'a pas su surveiller. Rien sur les élèves, ou leurs parents, qui pour quelques euros ont vendu un professeur qu'ils connaissaient pour qu'il se fasse casser la figure (c'est ce que le terroriste aurait dit) et qui ont attendu toute l'après-midi sans même penser à prévenir quelqu'un, rien sur la justice qui a condamné les mineurs à des peines symboliques.
J'ai soulevé plus haut le fait que la principale ne se soit pas fait accompagner de l'adjoint ou du CPE.
Problème aussi que cette non présence en cours de la gamine pas reperée.
- zigmag17Empereur
olive27400 a écrit:Certains arguments me posent problème.
-Ne pas recevoir l'imam et faire la comparaison avec un prêtre en soutane. Certes. Tu reconnais comment l'imam ? Pas de tenue particulière. On n'est pas obligé de connaître tout le monde.
-On focalise sur la principale. Mais où est l'adjoint? Où est le CPE pour les absences ? Jamais mentionnés. De part les commentaires, on a l'impression qu'on donne aux PERDIR des pouvoirs et des capacités qu'ils n'ont pas. Gérer une crise a posteriori, quand on sait ce qui s'est passé (les fameux Yaka Faukon), est plus simple que d'être pris dedans.
-Autoriser l'absence de Samuel Paty : admettre une faute (c'est comme cela que cela aurait été ressenti). En plus, vu comment Samuel Paty est décrit, ce n'est pas sûr qu'il aurait accepté. Enfin, en cas de problème, comment la principale aurait justifié cette autorisation d'absence ?
Je reviens cependant sur un des points qui moi me choquent et qui a vite été mis sous le tapis. C'est le comportement de profs qui se sont désolidarisés. Vu le microcosme d'une salle des profs, il y a fort à parier qu'ils aient fait savoir qu'ils se désolidarisaient pour eux paraitre dans le bon camp. Cela a contribué à créer la suspicion.
On voit quand même sur ce fil notre capacité à dénigrer l'EN. Elle a des responsabilités mais comme le dit l'une des Néos, nous faisons preuve de naïveté sur toutes les problématiques de sécurité. Rien sur la police qui n'a pas protégé, n'a pas su prévoir, n'a pas su surveiller. Rien sur les élèves, ou leurs parents, qui pour quelques euros ont vendu un professeur qu'ils connaissaient pour qu'il se fasse casser la figure (c'est ce que le terroriste aurait dit) et qui ont attendu toute l'après-midi sans même penser à prévenir quelqu'un, rien sur la justice qui a condamné les mineurs à des peines symboliques.
Il s'est présenté comme imam et vêtu d'un qamis.
Quant à dénigrer l'EN non pas du tout. Je crois qu' entre le jugement hâtif et la naïveté il y a la lucidité et aussi la connaissance du terrain. Si tu penses que l'on est écoutés, protégés, tant mieux. Ce n'est pas " dénigrer" que dire la vérité. Mais il est vrai que la "Grande maison" est aussi la Grande muette.
- LaotziSage
La principale a certainement agi du mieux qu'elle le pensait, dans l'enchaînement terrible de ces événements. Cela n'empêche pas de réfléchir à ce qui a été ou n'a pas été fait, justement pour améliorer les procédures pour la suite.
Le point clé, c'est le fait, à mon avis, qu'elle n'ait pas eu connaissance rapidement que l'élève en question était absente du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty (elle n'était d'ailleurs pas dans la classe pour laquelle il avait proposé de sortir dans le couloir avec l'AESH). Or, lorsque la mère de cette élève s'est présentée, furieuse de l'exclusion de cette élève pour deux jours (sans rapport avec le cours de S. Paty évidemment), et a avancé cette raison, la principale ne savait pas que l'élève mentait obligatoirement puisqu'elle était absente. Même chose lorsqu'elle rencontre le père et l'islamiste quelques heures plus tard. Au moins à ce moment là, elle aurait sans doute dû vérifier ce fait, s'assurer déjà que l'élève était présente dans le cours en question. Si l'on suit le récit de Mickaëlle Paty, ce n'est d'ailleurs qu'à l'issue de ces deux rdv, et après avoir déjà la veille reçue une autre mère d'élève à propos de ce cours, après avoir reçu dans la nuit un mail anonyme, que la principale réalise le "fait établissement" (48h après le cours en question).
Le point clé, c'est le fait, à mon avis, qu'elle n'ait pas eu connaissance rapidement que l'élève en question était absente du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty (elle n'était d'ailleurs pas dans la classe pour laquelle il avait proposé de sortir dans le couloir avec l'AESH). Or, lorsque la mère de cette élève s'est présentée, furieuse de l'exclusion de cette élève pour deux jours (sans rapport avec le cours de S. Paty évidemment), et a avancé cette raison, la principale ne savait pas que l'élève mentait obligatoirement puisqu'elle était absente. Même chose lorsqu'elle rencontre le père et l'islamiste quelques heures plus tard. Au moins à ce moment là, elle aurait sans doute dû vérifier ce fait, s'assurer déjà que l'élève était présente dans le cours en question. Si l'on suit le récit de Mickaëlle Paty, ce n'est d'ailleurs qu'à l'issue de ces deux rdv, et après avoir déjà la veille reçue une autre mère d'élève à propos de ce cours, après avoir reçu dans la nuit un mail anonyme, que la principale réalise le "fait établissement" (48h après le cours en question).
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- roxanneOracle
Donc, la principale ne sait pas qui est exclue de son établissement?Laotzi a écrit:La principale a certainement agi du mieux qu'elle le pensait, dans l'enchaînement terrible de ces événements. Cela n'empêche pas de réfléchir à ce qui a été ou n'a pas été fait, justement pour améliorer les procédures pour la suite.
Le point clé, c'est le fait, à mon avis, qu'elle n'ait pas eu connaissance rapidement que l'élève en question était absente du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty (elle n'était d'ailleurs pas dans la classe pour laquelle il avait proposé de sortir dans le couloir avec l'AESH). Or, lorsque la mère de cette élève s'est présentée, furieuse de l'exclusion de cette élève pour deux jours (sans rapport avec le cours de S. Paty évidemment), et a avancé cette raison, la principale ne savait pas que l'élève mentait obligatoirement puisqu'elle était absente. Même chose lorsqu'elle rencontre le père et l'islamiste quelques heures plus tard. Au moins à ce moment là, elle aurait sans doute dû vérifier ce fait, s'assurer déjà que l'élève était présente dans le cours en question. Si l'on suit le récit de Mickaëlle Paty, ce n'est d'ailleurs qu'à l'issue de ces deux rdv, et après avoir déjà la veille reçue une autre mère d'élève à propos de ce cours, après avoir reçu dans la nuit un mail anonyme, que la principale réalise le "fait établissement" (48h après le cours en question).
- LaotziSage
L'exclusion a été prononcée par la principale et devait être effective plustard (13 et 14 octobre). L'élève en question n'était pas absente du cours car exclue, mais parce qu'elle avait séché.
Par ailleurs, si j'en crois le récit de Mickaëlle Paty, la CPE était présente au rdv du père et de l'islamiste.
Après, le vrai problème, c'est surtout ensuite, à partir du 12 octobre surtout, lorsque la situation est vraiment devenue inflammable et que la police ne prend pas la mesure de la situation.
Par ailleurs, si j'en crois le récit de Mickaëlle Paty, la CPE était présente au rdv du père et de l'islamiste.
Après, le vrai problème, c'est surtout ensuite, à partir du 12 octobre surtout, lorsque la situation est vraiment devenue inflammable et que la police ne prend pas la mesure de la situation.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- olive27400Niveau 8
zigmag17 a écrit:
Il s'est présenté comme imam et vêtu d'un qamis.
Quant à dénigrer l'EN non pas du tout. Je crois qu' entre le jugement hâtif et la naïveté il y a la lucidité et aussi la connaissance du terrain. Si tu penses que l'on est écoutés, protégés, tant mieux. Ce n'est pas " dénigrer" que dire la vérité. Mais il est vrai que la "Grande maison" est aussi la Grande muette.[/quote]
Un qamis n'est pas interdit pour les adultes. Un imam peut être ami de la famille. Cela ne change rien. Tu réfléchis en sachant ce qu'il s'est passé après. Tu ne sais pas et je ne sais pas comment on réagit dans une situation réelle.
Non, l'EN ne fait pas tout bien. Mais ne jamais parler des fautes ou erreurs de la police et de la justice me semble injuste.
Il faut dire ce qui est : nous vivions encore avec le prisme de l'école sanctuaire et nous avons un problème avec tout ce qui concerne la sécurité. Mets en place des mesures de sécurité dans les écoles et les premiers à râler sont les profs.
- lene75Prophète
musa a écrit:100% d'accord avec Elyas et Lene. Ce n'est pas contradictoire avec le soutien exprimé par Ganbatte à sa collègue d'ailleurs. C'est facile a posteriori de réécrire l'histoire et personne n'aurait aimé être à sa place. Surtout quand l'institution fonctionne à l'envers.
+1
Ça montre comment des rouages se mettent en place. De ce que je comprends, et je veux bien le croire, la CDE a signalé "les faits" comme il est prévu par l'institution qu'ils soient signalés, c'est-à-dire qu'elle signale un problème avec un prof et un soupçon d'atteinte à la laïcité. Soupçon fondé sur la parole d'élèves. Elle n'a pas forcément idée de vérifier si la principale accusatrice était présente au cours. Je veux bien penser que dans le feu de l'action on ne pense pas à un scénario aussi invraisemblable. Elle n'a pas le temps d'enquêter parce que ça dégénère vite, donc elle suit la procédure la plus évidente : signaler qu'un prof pose problème. De ce que je comprends, il ne s'agit pas d'une initiative personnelle : c'est la procédure par défaut prévue par l'institution.
Dès lors on comprend aussi la réaction de la cellule laïcité, qui n'est pas plus omnisciente que n'importe quel autre acteur. Elle reçoit un fait établissement indiquant qu'un groupe d'élèves est victime d’une atteinte à la laïcité de la part d'un professeur. Peut-être auraient-ils pu creuser plus, mais on peut aussi comprendre que leur jugement ait été largement biaisé par la formulation de l'information qu'ils ont reçue. Sur le papier il y a eu atteinte à la laïcité, ça crée des remous dans l'établissement et au-delà, et c'est pour cette raison qu'on fait appel à eux : ils viennent calmer le jeu suite à cette atteinte à la laïcité. Ça paraît cohérent.
Quant aux collègues, ils comprennent que leur collège (et donc leur sécurité personnelle) est menacée à cause d'un collègue qui a porté atteinte à la laïcité, la réponse de l'institution confirmant les paroles des élèves sur ce point. Peut-être eux aussi auraient-ils pu chercher plus loin, mais on comprend aussi que leur jugement ait été biaisé.
Il ne s'agit pas de chercher des coupables d'un événement sur lequel on n'a plus de prise, mais des solutions pour l'avenir, pour de futurs événements dont le cours pourra être différent si on décide d'agir aujourd'hui pour qu'un tel engrenage ne se reproduise plus.
Or ce qu'on constate, c'est qu'il y a bien un dysfonctionnement de l'institution, qui place le professeur en coupable par défaut, au lieu d’actionner comme premier levier sa protection, qui devrait inclure de manière évidente sa mise à l'abri (et peut-être même celle de l'ensemble de l'équipe) face à des menaces de mort, qui ne devaient pas être si confidentielles que ça, puisque Samuel Paty venait au collège avec un marteau dans son sac.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Vieux_MongolNeoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:
Edit : Il était légitime de s'interroger sur un cours dont les élèves sortent en se disant offensés "? Vraiment??
Ben oui. Je ne vois pas comment un CDE peut être sourd aux incidents qui lui remontent et ne pas les traiter. Et donc s'interroger sur une situation. Par contre il lui appartient d'en faire la lumière en faisant le point prioritairement avec l'enseignant.
- LaotziSage
lene75 a écrit:musa a écrit:100% d'accord avec Elyas et Lene. Ce n'est pas contradictoire avec le soutien exprimé par Ganbatte à sa collègue d'ailleurs. C'est facile a posteriori de réécrire l'histoire et personne n'aurait aimé être à sa place. Surtout quand l'institution fonctionne à l'envers.
+1
Ça montre comment des rouages se mettent en place. De ce que je comprends, et je veux bien le croire, la CDE a signalé "les faits" comme il est prévu par l'institution qu'ils soient signalés, c'est-à-dire qu'elle signale un problème avec un prof et un soupçon d'atteinte à la laïcité. Soupçon fondé sur la parole d'élèves. Elle n'a pas forcément idée de vérifier si la principale accusatrice était présente au cours. Je veux bien penser que dans le feu de l'action on ne pense pas à un scénario aussi invraisemblable. Elle n'a pas le temps d'enquêter parce que ça dégénère vite, donc elle suit la procédure la plus évidente : signaler qu'un prof pose problème. De ce que je comprends, il ne s'agit pas d'une initiative personnelle : c'est la procédure par défaut prévue par l'institution.
Le signalement se fait 48h plus tard, après avoir reçu la mère puis le père et l'islamiste, notamment, après aussi en avoir déjà discuté avec Samuel Paty lorsqu'une première mère d'élève s'était plaint de ce cours (et avoir demandé à Samuel Paty d'appeler la mère pour s'excuser).
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- CondorcetOracle
La méthode historique nous rendrait de fiers services : en interrogeant chaque discours pour ce qu'il dit, tait, d'où il se déploie etc. Aucun d'entre nous n'a ici toutes les pièces du dossier (les sources de première main), en revanche, les discours rapportés pulullent (avec beaucoup "d'intérêts à agir" vu que la sécurité sinon le quotidien professionnel de chacun.e sont en jeu). Étant (au moins émotionnellement) impliqués, cela devrait a minima nous interroger sur notre manque de recul. En relisant vos messages, je trouve des éléments récurrents : la circulation de la rumeur, les logiques institutionnelles voire inter-institutionnelles, les rapports entre corps administratifs (et à l'intérieur du corps professoral et de l'établissement). Si l'on souhaite dépasser le cadre du jugement et comprendre pourquoi cela s'est passé et pourquoi ici et pas ailleurs, et pourquoi cela aurait pu ne pas se passer, l'étude serrée du contexte à plusieurs échelles s'impose. Et la prise en compte de l'incertitude devant laquelle est placé tout acteur me semble un argument de poids, tout comme la nécessité de ne pas se cantonner à voir l'événement avec les yeux d'un acteur précis, d'une catégorie professionnelle, voire d'une institution mais de croiser ces regards.
- Aperçu par hasardModérateur
Je trouve surprenant, compte tenu des pratiques habituelles - et logiques - des établissements, que la vie scolaire n'ait pas vérifié les absences de l'élève préalablement à l'entretien. D'autant plus que, d'après ce que j'ai entendu, l'élève en question n'était pas réputée pour être particulièrement disciplinée.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Entendons-nous bien : pour ma part, je n'incrimine certainement pas la principale. À la lecture du Rapport de l'IG, on voit qu'elle a essayé tout ce qu'elle pouvait et, du reste, la sœur de S. Paty ne dit à ma connaissance rien de négatif à son propos. Et qu'on lui ait proposé un poste au loin, je trouve cela loin d'être scandaleux : est-ce que quelqu'un arrive à imaginer un instant ce qu'elle aurait pu éprouver de culpabilité, de si j'avais su, etc. si elle avait été contrainte de “continuer” dans le même établissement ? Moi, pas. Je crois qu'elle a fait ce qu'elle a pu — et, chose essentielle : sans connaître la “suite” (alors que nous, on est entré là-dedans par la “suite” : c'est facile, après coup, de dire ceci ou cela, mais sur le coup, quand on ne sait pas, c'est autre chose).
En revanche, l'inspecteur Valeurs de la Rép., les Dasen, le Recteur, d'un côté, les services de police, de renseignement locaux et nationaux (là aussi, le scandale est grand : l'islamiste militant, frériste et agitateur notoire était connu, fiché, et… rien du tout?), le ministère de l'Intérieur, de l'autre : ceux-là me paraissent très fortement critiquables. J'y ajoute les rédacteurs du rapport de l'IG : rapport que je continue, depuis le jour de sa publication, à trouver indigne et scandaleux. À tout moment, tous les gens qui sont dans cette chaîne aurait pu et dû prendre la mesure et intervenir : ils ne l'ont pas fait et ils sont responsables.
Et sur les premiers étages de la hiérarchie : on débarque, on ne cherche pas à savoir et on exige que notre collègue s'excuse, ce qui est censé tout arranger ? Sans rien chercher, sans demander quoi que ce soit, sans y regarder de plus près ? Mais franchement qui est assez, disons “aveugle” pour procéder ainsi ? Et comment ne pas voir que tous ces gens fonctionnent explicitement sur le principe de la présomption préalable de culpabilité des profs ? Non pas “implicitement” ou “systémiquement” ou je ne sais quoi : explicitement, consciemment, de façon réfléchie et thématisée ! C'est surtout cela que j'ai trouvé et que je continue à trouver révoltant — et que j'entends clairement énoncé, et à raison, dans les propos de la sœur de S. Paty.
J'ajoute qu'à mon sens, c'est un tournant. Avant, la confiance était, disons, mitigée. Et maintenant ? Existe-t-elle encore ? Ces gens-là ont-ils seulement conscience qu'ils ont à travailler pour la mériter à nouveau ?
En revanche, l'inspecteur Valeurs de la Rép., les Dasen, le Recteur, d'un côté, les services de police, de renseignement locaux et nationaux (là aussi, le scandale est grand : l'islamiste militant, frériste et agitateur notoire était connu, fiché, et… rien du tout?), le ministère de l'Intérieur, de l'autre : ceux-là me paraissent très fortement critiquables. J'y ajoute les rédacteurs du rapport de l'IG : rapport que je continue, depuis le jour de sa publication, à trouver indigne et scandaleux. À tout moment, tous les gens qui sont dans cette chaîne aurait pu et dû prendre la mesure et intervenir : ils ne l'ont pas fait et ils sont responsables.
Et sur les premiers étages de la hiérarchie : on débarque, on ne cherche pas à savoir et on exige que notre collègue s'excuse, ce qui est censé tout arranger ? Sans rien chercher, sans demander quoi que ce soit, sans y regarder de plus près ? Mais franchement qui est assez, disons “aveugle” pour procéder ainsi ? Et comment ne pas voir que tous ces gens fonctionnent explicitement sur le principe de la présomption préalable de culpabilité des profs ? Non pas “implicitement” ou “systémiquement” ou je ne sais quoi : explicitement, consciemment, de façon réfléchie et thématisée ! C'est surtout cela que j'ai trouvé et que je continue à trouver révoltant — et que j'entends clairement énoncé, et à raison, dans les propos de la sœur de S. Paty.
J'ajoute qu'à mon sens, c'est un tournant. Avant, la confiance était, disons, mitigée. Et maintenant ? Existe-t-elle encore ? Ces gens-là ont-ils seulement conscience qu'ils ont à travailler pour la mériter à nouveau ?
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Si tu vales valeo.
- piescoModérateur
Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- LaotziSage
piesco a écrit:Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?
L'exclusion de l'élève (par la principale) n'a rien à voir avec le cours de Samuel Paty. Elle est liée au comportement de l'élève depuis le début de l'année. L'élève n'était pas absente du cours de Samuel Paty en raison de cette exclusion (non encore prononcée à ce moment là).
En revanche, l'élève va mentir à ses parents en leur affirmant que la principale a prononcé une exclusion contre elle en raison du cours (auquel elle n'a pas assisté - et par ailleurs dans sa classe, personne n'avait été invité à sortir, c'était dans une autre classe). Le père et l'islamiste (mais avant cela la mère aussi - les parents sont séparés) vont donc d'abord protester contre cette décision d'exclusion mais sur la base du mensonge de leur fille et donc sur les mauvaises raisons de l'exclusion.
Ensuite, comme on le sait, le père va porter plainte contre Samuel Paty sur les mêmes bases mensongères.
epekeina.tes.ousias a écrit:Entendons-nous bien : pour ma part, je n'incrimine certainement pas la principale. À la lecture du Rapport de l'IG, on voit qu'elle a essayé tout ce qu'elle pouvait et, du reste, la sœur de S. Paty ne dit à ma connaissance rien de négatif à son propos. Et qu'on lui ait proposé un poste au loin, je trouve cela loin d'être scandaleux : est-ce que quelqu'un arrive à imaginer un instant ce qu'elle aurait pu éprouver de culpabilité, de si j'avais su, etc. si elle avait été contrainte de “continuer” dans le même établissement ? Moi, pas. Je crois qu'elle a fait ce qu'elle a pu — et, chose essentielle : sans connaître la “suite” (alors que nous, on est entré là-dedans par la “suite” : c'est facile, après coup, de dire ceci ou cela, mais sur le coup, quand on ne sait pas, c'est autre chose).
Un peu quand même si (même si elle souligne globalement que c'est quelqu'un de compétent qui a fait ce qui lui semblait le mieux) : "Elle recadre donc Samuel Paty, visiblement plus soucieuse de ne pas attiser la colère des parents d'élèves que de lui manifester une solidarité sans faille" (page 50) ; "Ce n'est qu'en fin d'après-midi que Mme Fouillard prendra conscience que Zora n'était pas présente au sein de l'établissement l'avant-veille. Dans l'enchaînement des événements qui vont suivre, elle ne reviendra jamais sur ce point, pourtant décisif, avec les parents de la jeune fille. C'est l'un des premiers tournants fatidiques de cette affaire" (page 71) ; "La principale demande à son enseignant de s'excuser d'avoir proposé à des élèves de sortir, si cela a pu en choquer certains" (page 72)
Mais les principaux dysfonctionnements ne viennent effectivement pas de la principale, de toute façon.
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- lene75Prophète
Je veux juste revenir sur un point qui a été plusieurs fois évoqué : la responsabilité de la police. D'une part, qu'une autre institution puisse avoir sa part de responsabilité n'est pas la preuve que la nôtre - qui nous concerne au premier chef - n'en a aucune. D'autre part, je suis prête à parier qu'on y obtiendrait les mêmes réponses que chez nous : les procédures ont été respectées et il n'y a pas lieu de les remettre en cause. Et ce d'autant plus que précisément la police a connu avant nous les problèmes qui arrivent maintenant chez nous et la mise en danger de ses agents qui en a résulté.
De sorte que ce que l'institution nous dit, ou les institutions, si vous préférez élargir à d'autres acteurs que l'EN, c'est que si des évènements similaires venaient à se reproduire, ils seraient à nouveau traités de la même manière.
Et c'est ça le plus révoltant. Qu'on refuse ne serait-ce que de se poser la question de ce qui mériterait d'être amélioré. Mickaëlle Paty fait un travail d'alerte et de remise en question qui ne devrait pas être le travail des victimes mais celui de l'institution.
De sorte que ce que l'institution nous dit, ou les institutions, si vous préférez élargir à d'autres acteurs que l'EN, c'est que si des évènements similaires venaient à se reproduire, ils seraient à nouveau traités de la même manière.
Et c'est ça le plus révoltant. Qu'on refuse ne serait-ce que de se poser la question de ce qui mériterait d'être amélioré. Mickaëlle Paty fait un travail d'alerte et de remise en question qui ne devrait pas être le travail des victimes mais celui de l'institution.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- olive27400Niveau 8
lene75 a écrit:.
Et c'est ça le plus révoltant. Qu'on refuse ne serait-ce que de se poser la question de ce qui mériterait d'être amélioré. Mickaëlle Paty fait un travail d'alerte et de remise en question qui ne devrait pas être le travail des victimes mais celui de l'institution.
C'est vrai. Mais qu'est-ce que l'institution ? Les politiques ? La hiérarchie ? Les syndicats ? Les profs ? On a vu dans les exemples de l'actualité récente qu'aucun enseignement n'avait été pris. On a toujours des profs menacés et on voit que parfois, des élèves soutiennent ou comprennent les menaces voire des enseignants.
On le voit lors des formations laïcité (pour ceux qui ont pu l'avoir) que l'on laisse trop souvent les agents de l'EN fassent à une interprétation de la loi.
- piescoModérateur
Laotzi a écrit:piesco a écrit:Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?
L'exclusion de l'élève (par la principale) n'a rien à voir avec le cours de Samuel Paty. Elle est liée au comportement de l'élève depuis le début de l'année. L'élève n'était pas absente du cours de Samuel Paty en raison de cette exclusion (non encore prononcée à ce moment là).
En revanche, l'élève va mentir à ses parents en leur affirmant que la principale a prononcé une exclusion contre elle en raison du cours (auquel elle n'a pas assisté - et par ailleurs dans sa classe, personne n'avait été invité à sortir, c'était dans une autre classe). Le père et l'islamiste (mais avant cela la mère aussi - les parents sont séparés) vont donc d'abord protester contre cette décision d'exclusion mais sur la base du mensonge de leur fille et donc sur les mauvaises raisons de l'exclusion.
Ensuite, comme on le sait, le père va porter plainte contre Samuel Paty sur les mêmes bases mensongères.
Je croyais que l'élève était déjà exclue et que c'était la cause de son absence au cours en question.
Merci pour la précision.
_________________
Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- ElyasEsprit sacré
olive27400 a écrit:lene75 a écrit:.
Et c'est ça le plus révoltant. Qu'on refuse ne serait-ce que de se poser la question de ce qui mériterait d'être amélioré. Mickaëlle Paty fait un travail d'alerte et de remise en question qui ne devrait pas être le travail des victimes mais celui de l'institution.
C'est vrai. Mais qu'est-ce que l'institution ? Les politiques ? La hiérarchie ? Les syndicats ? Les profs ? On a vu dans les exemples de l'actualité récente qu'aucun enseignement n'avait été pris. On a toujours des profs menacés et on voit que parfois, des élèves soutiennent ou comprennent les menaces voire des enseignants.
On le voit lors des formations laïcité (pour ceux qui ont pu l'avoir) que l'on laisse trop souvent les agents de l'EN fassent à une interprétation de la loi.
J'ai pensé un temps devenir IEN. J'ai fait la formation au concours. J'hésitais à continuer parce que ne plus avoir d'élèves me semblait être surréaliste. Ce fut lors de l'intervention du référent laïcité que j'ai décidé définitivement d'arrêter la formation et de ne pas passer de concours pour rester avec les élèves. J'ai posé la question sur comment aider en tant qu'IEN les directeurs/trices qui sont face à une contestation liée à la laïcité. La réponse m'a laissé pantoise. Je n'avais rien à faire, le directeur/la directrice avait les textes avec lui/elle et c'était suffisant. J'avais pourtant dit qu'en tant qu'IEN, je pouvais venir avec un responsable de la police et de la mairie pour aider l'école, intervenir moi-même pour recadrer ou demander l'aide de la cellule juridique. Non, je n'avais rien à faire. Le/la collègue avait les textes avec lui/elle, ça suffisait.
J'ai décroché et ai dessiné pendant les 2h de formation restantes. J'avais déjà quitté dans ma tête la salle et la formation. Je ne voulais pas devenir ça. Je n'étais pas le bouclier qui protégeait les collègues, j'étais juste l'œil du Rectorat. Je m'étais trompé sur les missions. Je suis donc resté avec les élèves et ai posé ma candidature sur un poste de formateur spécial et je l'ai obtenu (bon, la formation d'IEN m'aide à travailler avec les inspecteurs et perdir sinon je ne comprendrais pas certaines logiques).
- Estelle60Niveau 5
Elyas a écrit:olive27400 a écrit:lene75 a écrit:.
Et c'est ça le plus révoltant. Qu'on refuse ne serait-ce que de se poser la question de ce qui mériterait d'être amélioré. Mickaëlle Paty fait un travail d'alerte et de remise en question qui ne devrait pas être le travail des victimes mais celui de l'institution.
C'est vrai. Mais qu'est-ce que l'institution ? Les politiques ? La hiérarchie ? Les syndicats ? Les profs ? On a vu dans les exemples de l'actualité récente qu'aucun enseignement n'avait été pris. On a toujours des profs menacés et on voit que parfois, des élèves soutiennent ou comprennent les menaces voire des enseignants.
On le voit lors des formations laïcité (pour ceux qui ont pu l'avoir) que l'on laisse trop souvent les agents de l'EN fassent à une interprétation de la loi.
J'ai pensé un temps devenir IEN. J'ai fait la formation au concours. J'hésitais à continuer parce que ne plus avoir d'élèves me semblait être surréaliste. Ce fut lors de l'intervention du référent laïcité que j'ai décidé définitivement d'arrêter la formation et de ne pas passer de concours pour rester avec les élèves. J'ai posé la question sur comment aider en tant qu'IEN les directeurs/trices qui sont face à une contestation liée à la laïcité. La réponse m'a laissé pantoise. Je n'avais rien à faire, le directeur/la directrice avait les textes avec lui/elle et c'était suffisant. J'avais pourtant dit qu'en tant qu'IEN, je pouvais venir avec un responsable de la police et de la mairie pour aider l'école, intervenir moi-même pour recadrer ou demander l'aide de la cellule juridique. Non, je n'avais rien à faire. Le/la collègue avait les textes avec lui/elle, ça suffisait.
J'ai décroché et ai dessiné pendant les 2h de formation restantes. J'avais déjà quitté dans ma tête la salle et la formation. Je ne voulais pas devenir ça. Je n'étais pas le bouclier qui protégeait les collègues, j'étais juste l'œil du Rectorat. Je m'étais trompé sur les missions. Je suis donc resté avec les élèves et ai posé ma candidature sur un poste de formateur spécial et je l'ai obtenu (bon, la formation d'IEN m'aide à travailler avec les inspecteurs et perdir sinon je ne comprendrais pas certaines logiques).
Immense respect pour votre honnêteté intellectuelle.
- Aperçu par hasardModérateur
En suivant ce fil, je me suis posé la question de ce à quoi peut ressembler la fiche "fait établissement" que remplissent les personnels de direction. Est-ce bien ce document que je poste ci-dessous?
Et si c'est bien le cas, suis-je seul à trouver qu'il est étrange de faire figurer dans un même item "contestation d'enseignement" et "enseignement non conforme au principe de laïcité"? Le premier cas me semble conduire à donner l'élève comme auteur, alors qu'il serait victime dans le second. On peut remarquer aussi que dans la rubrique "protagonistes", qui oblige à clarifier les positions en suivant l'opposition auteur/victime (et comment faire quand une situation ne s'analyse pas aisément sur la base de cette opposition?), l'auteur est certes "présumé", mais la victime est directement "signalée".
Et si c'est bien le cas, suis-je seul à trouver qu'il est étrange de faire figurer dans un même item "contestation d'enseignement" et "enseignement non conforme au principe de laïcité"? Le premier cas me semble conduire à donner l'élève comme auteur, alors qu'il serait victime dans le second. On peut remarquer aussi que dans la rubrique "protagonistes", qui oblige à clarifier les positions en suivant l'opposition auteur/victime (et comment faire quand une situation ne s'analyse pas aisément sur la base de cette opposition?), l'auteur est certes "présumé", mais la victime est directement "signalée".
- epekeina.tes.ousiasModérateur
piesco a écrit:Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si l'élève en question avait été exclue de l'établissement, qui a prononcé cette exclusion ?
Comment est-ce possible que cela n'ait pas été signalé avant que tout s'emballe ?
Si j'ai bien compris et en supposant que ce que je crois avoir compris soit avéré : il semble que se soient télescopés plusieurs choses, les exclusions et punitions à répétition de la jeune fille ; une tentative de discussion avec la mère qui était invitée à venir ; l'incident purement mensonger raconté par la jeune fille. Indépendamment de tout, la jeune fille cumulait un grand nombre d'absences en 4 ou 5 semaines et de sanctions : on alerte la mère pour qu'elle vienne en discuter, et en attendant, la fille est exclue par mesure directe 2 jours. Mais au lieu de dire la vérité à ses parents (à sa mère, d'abord, au père ensuite, car les deux sont séparés), la fille raconte son mensonge, sans doute pour s'en tirer.
Par conséquent, la mère arrive furieuse au collège et très remontée (ce qui était probablement le but du mensonge) : que la principale n'ait pas “vérifié” dans l'instant, cela peut se comprendre. D'autant qu'il est vrai que quelques élèves sont sortis (volontairement, et pas du tout comme dans le mensonge) de la classe de S. Paty, une ou deux minutes… Dans cette confusion, que l'on — la principale, mettons une heure ou deux, ou une journée — commence par croire, non pas que S. Paty ait commis une faute, mais que tel ou tel parent prenne très mal quelque chose, et qu'on lui demande d'arrondir les angles (ce que, d'ailleurs, il a commencé par faire, semble-t-il, et en toute bonne foi), cela peut se comprendre. Il semble qu'à ce moment-là, personne n'ait fait le rapport entre cette “histoire” (le mensonge de la fille) et les faits (les absences, punitions et l'exclusion 2 jours de la fille). Encore une fois : nous, nous savons la suite de l'histoire, mais sur le moment, c'était une autre paire de manches.
En revanche, dès que le père intervient, surtout accompagné, et que tout s'aggrave, dès qu'il poste des messages agressifs, de dénonciations, en réclamant des sanctions, voire en faisant des menaces etc., et que tout cela se met à circuler largement sur les réseaux sociaux, on change totalement de registre : et que, comme je l'ai déjà dit, le reste des membres de la hiérarchie de l'EN n'ait pas su voir ce qu'il y avait à voir, y compris en étant sollicité une deuxième fois, ce n'est plus du tout compréhensible. D'autant que S. Paty a dit et répété qu'il n'avait rien fait — et que c'était parfaitement vérifiable (au passage : je ne me remets toujours pas de la présentation du témoignage de l'AESH dans le Rapport de l'IG qui est tout simplement une ignominie).
_________________
Si tu vales valeo.
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