- zigmag17Empereur
valle a écrit:L'abandon de poste ne change en rien les droits à la retraite (pension civile) acquis.
Oui d'accord. Je viens de lire le post de Laverdure et le tien.
Au temps pour moi.
( Tant mieux par ailleurs)
- Graisse-BoulonsNiveau 10
valle a écrit:L'abandon de poste ne change en rien les droits à la retraite (pension civile) acquis.
Merci, ça faisait un moment que je me posait cette question...
- Lisak40Expert spécialisé
@zigmag17 Merci. Pour l'instant rien n'est encore fait : je me suis inscrite à la session d'octobre du concours de l'IRA mais n'y suis pas allée (il faut que je trouve un moyen de bosser le QCM), à celui de la DGFIP mais pas eu le temps de préparer non plus. Je vais essayer de préparer la session de printemps pour l'IRA et un autre concours (au moins aller aux épreuves pour voir un peu ce que je devrais travailler sérieusement) et je vais retenter les dispositifs passerelle. Si je n'ai rien cette année, je pense passer les concours de cat. B, je serai toujours au même échelon (6) donc à priori pas de risque de perte de salaire si je réussis car vraiment je sais que c'est impossible pour moi de continuer : chaque année les élèves sont de plus durs et avec un niveau scolaire catastrophique (je sui s d'accord avec toi en fait quand tu dis qu'enseigner ta matière à des élèves proches de l'illettrisme et dont les préoccupations familiales sont totalement déconnectées de l'école c'est avoir l'impression de faire un bullshit job), et chaque année on nous en demande plus, alors que le mépris à notre égard ne cesse d'augmenter, que l'avenir s'annonce encore plus sombre alors que nous ne rajeunissons pas. Donc oui ma décision est prise, mais pour l'instant je suis loin d'avoir quitté la profession...
- zigmag17Empereur
Lisak40 a écrit:@zigmag17 Merci. Pour l'instant rien n'est encore fait : je me suis inscrite à la session d'octobre du concours de l'IRA mais n'y suis pas allée (il faut que je trouve un moyen de bosser le QCM), à celui de la DGFIP mais pas eu le temps de préparer non plus. Je vais essayer de préparer la session de printemps pour l'IRA et un autre concours (au moins aller aux épreuves pour voir un peu ce que je devrais travailler sérieusement) et je vais retenter les dispositifs passerelle. Si je n'ai rien cette année, je pense passer les concours de cat. B, je serai toujours au même échelon (6) donc à priori pas de risque de perte de salaire si je réussis car vraiment je sais que c'est impossible pour moi de continuer : chaque année les élèves sont de plus durs et avec un niveau scolaire catastrophique (je sui s d'accord avec toi en fait quand tu dis qu'enseigner ta matière à des élèves proches de l'illettrisme et dont les préoccupations familiales sont totalement déconnectées de l'école c'est avoir l'impression de faire un bullshit job), et chaque année on nous en demande plus, alors que le mépris à notre égard ne cesse d'augmenter, que l'avenir s'annonce encore plus sombre alors que nous ne rajeunissons pas. Donc oui ma décision est prise, mais pour l'instant je suis loin d'avoir quitté la profession...
C'est normal que ça nous trotte dans la tête. La balance bénéfices/ risques penche dangereusement du côté du deuxième plateau, à tous les niveaux.
Il faut du courage pour se reconvertir. J'ai toujours été trop timorée pour cela, à chaque rentrée je me dis " Je dois partir" et à chaque rentrée je suis là... depuis un moment déjà !!
Je précise que les élèves illettrés en soi ne me gênent pas ( et quand on bosse en LP on se doute que certains vont avoir d'énormes lacunes ou plus), ce sont les conditions de travail déplorables et le manque de moyens qui nous dont alloués pour remédier à ces déficiences qui me révulsent.
Finalement c'est de l'impuissance que je ressens d'abord, d'où cette impression d'inutilité qui en découle quand il s'agit des élèves eux-mêmes, et qui nous accompagne quand on voit le peu de cas que font de nous certains parents qui nous traitent comme des larbins.
En attendant tu verras pour toi, l'idée de reconversion dont tu parles depuis quelque temps va faire son chemin avant de se concrétiser. C'est l'entre-deux le plus pénible, après quand tu seras lancée ca ira tout seul.
De toute façon tu n'as rien à perdre, tout à gagner!
- LaverdureEmpereur
zigmag17 a écrit:valle a écrit:L'abandon de poste ne change en rien les droits à la retraite (pension civile) acquis.
Oui d'accord. Je viens de lire le post de Laverdure et le tien.
Au temps pour moi.
( Tant mieux par ailleurs)
Ce n’était pas moi mais clecle (je n’ai fait qu’une édition)
_________________
- zigmag17Empereur
Laverdure a écrit:zigmag17 a écrit:valle a écrit:L'abandon de poste ne change en rien les droits à la retraite (pension civile) acquis.
Oui d'accord. Je viens de lire le post de Laverdure et le tien.
Au temps pour moi.
( Tant mieux par ailleurs)
Ce n’était pas moi mais clecle (je n’ai fait qu’une édition)
Ah !!
- DalvarNiveau 6
Un bullshit job va être un boulot qui n'a aucune utilité sociale sociale, d'où le fait qu'il n'a aucun sens pour celui qui le fait, mais cette absence de sens ne suffit pas à caractériser le bullshit job. Par exemple un policier peut ressentir une perte de sens si les gens qu'il arrête ont libérés le lendemain, pour autant son travail a une valeur sociale reconnue. Notre métier a une utilité sociale objective même si on a une perte de sens parce que les les conditions de notre travail nous empêchent de le faire correctement.
Le premier exemple de bullshit job du livre de Graeber c'est un sous-traitant de du secteur informatique de l'armée allemande. Il explique que si un militaire doit changer de bureau, genre aller au bout du couloir, le sous-traitant va envoyer deux gars à la caserne juste pour déplacer l'ordinateur, ils vont faire plusieurs centaines de kilomètres, arrivés là-bas ils vont remplir des papiers, l'un va emballer l'ordi dans un carton, l'autre va déplacer le carton dans l'autre bureau, puis le premier va ressortir l'ordinateur du carton, refaire des papiers et passer des coups de fils, puis ils vont rentrer, cela aura pris une demi-journée et coûté 400 euros au contribuable.
Un exemple plus récent c'est quand Musk a acheté twitter, il avait dit avoir constaté qu'il y avait neuf personnes qui faisaient du management pour une personne qui faisait du code.
Le premier exemple de bullshit job du livre de Graeber c'est un sous-traitant de du secteur informatique de l'armée allemande. Il explique que si un militaire doit changer de bureau, genre aller au bout du couloir, le sous-traitant va envoyer deux gars à la caserne juste pour déplacer l'ordinateur, ils vont faire plusieurs centaines de kilomètres, arrivés là-bas ils vont remplir des papiers, l'un va emballer l'ordi dans un carton, l'autre va déplacer le carton dans l'autre bureau, puis le premier va ressortir l'ordinateur du carton, refaire des papiers et passer des coups de fils, puis ils vont rentrer, cela aura pris une demi-journée et coûté 400 euros au contribuable.
Un exemple plus récent c'est quand Musk a acheté twitter, il avait dit avoir constaté qu'il y avait neuf personnes qui faisaient du management pour une personne qui faisait du code.
- zigmag17Empereur
Dalvar a écrit:Un bullshit job va être un boulot qui n'a aucune utilité sociale sociale, d'où le fait qu'il n'a aucun sens pour celui qui le fait, mais cette absence de sens ne suffit pas à caractériser le bullshit job. Par exemple un policier peut ressentir une perte de sens si les gens qu'il arrête ont libérés le lendemain, pour autant son travail a une valeur sociale reconnue. Notre métier a une utilité sociale objective même si on a une perte de sens parce que les les conditions de notre travail nous empêchent de le faire correctement.
Le premier exemple de bullshit job du livre de Graeber c'est un sous-traitant de du secteur informatique de l'armée allemande. Il explique que si un militaire doit changer de bureau, genre aller au bout du couloir, le sous-traitant va envoyer deux gars à la caserne juste pour déplacer l'ordinateur, ils vont faire plusieurs centaines de kilomètres, arrivés là-bas ils vont remplir des papiers, l'un va emballer l'ordi dans un carton, l'autre va déplacer le carton dans l'autre bureau, puis le premier va ressortir l'ordinateur du carton, refaire des papiers et passer des coups de fils, puis ils vont rentrer, cela aura pris une demi-journée et coûté 400 euros au contribuable.
Un exemple plus récent c'est quand Musk a acheté twitter, il avait dit avoir constaté qu'il y avait neuf personnes qui faisaient du management pour une personne qui faisait du code.
Non mais je comprends bien.
Piur moi le bullshit job c'est exactement ce que tu décris dans ton premier paragraphe, c'est cela que je mets derrière ce mot et je pense aussi que ces tâches chronophages et inutiles que l'on nous fait remplir s'apparentent pas mal à ça tout de même.
Mais tu as raison, soyons précis. D'ailleurs ce livre de Graeber s'est dans ma PAL depuis des mois, je vais donc m'employer à le lire très vite !
Bon allez je propose une autre expression pour notre métier tel qu'il devient : "rotten job", ça convient pas mal!!
- Fabrice25Habitué du forum
Les réponses à ce topic, bien qu'elles soient honnêtes, me dépriment un peu...
Pour nuancer et apporter ma contribution (certes, modeste ), j'y trouve globalement mon compte dans ce métier :
- L'obtention de l'agrégation y joue sans doute grandement mais pour le moment je ne m'estime pas trop mal payé (je ne peux pas dire que je suis extrêmement bien payé) mais disons que pour le moment, cela peut aller et que la perte financière (eu égard à mes diplômes) est largement compensée par le temps libre que me permet de dégager ce métier.
Alors, je vois déjà venir les critiques du style "oui mais on bosse même en dehors de nos heures de cours", très certes. Mais c'est cet aspect d'auto-gestion que je trouve intéressant dans ce métier. On peut organiser la majeure partie de notre métier comme on le souhaite, ce n'est pas le cas de tous les métiers et c'est très appréciable.
Et en fonction de cette organisation, on peut se dégager du temps.
Cette année, je suis à 18h (avec 3h supp), avec 10 classes (pas moins de 400 élèves), malgré le nombre pléthorique de copies à corriger, j'arrive à me dégager beaucoup plus de temps que les gens de mon entourage en 35h dans le privé. L'herbe n'est pas forcément plus verte dans le privé...
- Ne pas avoir la pression des objectifs, de comptes à rendre ou d'avoir un n+1 bas du bonnet sur le dos en permanence, c'est agréable aussi. Je gère mes classes comme je l'entends, et j'ai une certaine liberté pédagogique pour mener le programme qui m'incombe.
- Et je trouve, que contrairement à ce qu'on peut lire parfois, ce métier a quand même un sens : bien plus que les bullshit job de la communication et du markenting : on instruit des enfants. Certes, dans des conditions qui se dégradent de plus en plus. Mais bon, quand j'enseigne et que je vois que certains retiennent et comprennent ce que je raconte ben je me dis que c'est quand même bien plus gratifiant que de se lever à 6h du mat pour enrichir le capitalisme.
Les vacances, bien que ce soit tabou de le reconnaître, sont quand même un grand avantage (et non, de ce que j'ai pu voir, tout le monde ne bosse pas comme un acharné pendant les vacances, moi le premier)
Pour nuancer et apporter ma contribution (certes, modeste ), j'y trouve globalement mon compte dans ce métier :
- L'obtention de l'agrégation y joue sans doute grandement mais pour le moment je ne m'estime pas trop mal payé (je ne peux pas dire que je suis extrêmement bien payé) mais disons que pour le moment, cela peut aller et que la perte financière (eu égard à mes diplômes) est largement compensée par le temps libre que me permet de dégager ce métier.
Alors, je vois déjà venir les critiques du style "oui mais on bosse même en dehors de nos heures de cours", très certes. Mais c'est cet aspect d'auto-gestion que je trouve intéressant dans ce métier. On peut organiser la majeure partie de notre métier comme on le souhaite, ce n'est pas le cas de tous les métiers et c'est très appréciable.
Et en fonction de cette organisation, on peut se dégager du temps.
Cette année, je suis à 18h (avec 3h supp), avec 10 classes (pas moins de 400 élèves), malgré le nombre pléthorique de copies à corriger, j'arrive à me dégager beaucoup plus de temps que les gens de mon entourage en 35h dans le privé. L'herbe n'est pas forcément plus verte dans le privé...
- Ne pas avoir la pression des objectifs, de comptes à rendre ou d'avoir un n+1 bas du bonnet sur le dos en permanence, c'est agréable aussi. Je gère mes classes comme je l'entends, et j'ai une certaine liberté pédagogique pour mener le programme qui m'incombe.
- Et je trouve, que contrairement à ce qu'on peut lire parfois, ce métier a quand même un sens : bien plus que les bullshit job de la communication et du markenting : on instruit des enfants. Certes, dans des conditions qui se dégradent de plus en plus. Mais bon, quand j'enseigne et que je vois que certains retiennent et comprennent ce que je raconte ben je me dis que c'est quand même bien plus gratifiant que de se lever à 6h du mat pour enrichir le capitalisme.
Les vacances, bien que ce soit tabou de le reconnaître, sont quand même un grand avantage (et non, de ce que j'ai pu voir, tout le monde ne bosse pas comme un acharné pendant les vacances, moi le premier)
- JennyMédiateur
Je considère aussi que mon métier a beaucoup de sens, j’ai l’impression d’être utile. Je ne vois pas mon métier comme un bullshit job.
J’aime bien ma liberté, renforcée sans doute par le fait d’être TZR. Je m’organise comme je veux en dehors des heures qui figurent dans mon EDT. Côté évolution de carrière, certains choix me correspondent bien et évitent l’ennui qui commençait à pointer son nez. J’aime bien le fait de pouvoir faire des choses très différentes, de pouvoir exercer dans des contextes variés.
Par contre, niveau salaire et temps de travail, c’est toujours compliqué. J’ai certes désormais un salaire confortable mais c’est au prix de semaines extrêmement lourdes. Il ne m’est pas rare d’enchaîner 2-3 semaines sans aucun jour de repos ou de faire des semaines de plus de 60h. Ce salaire ne m’est également pas assuré d’une année sur l’autre car il ne vient pas de mon traitement de base et il n’est pas représentatif de la profession, je suis au dessus de la moyenne des certifiés au bout de 10 ans de carrière.
Finalement, on a toujours plus d’administratif, toujours moins de décharges accordées, un coût de la vie qui augmente sans que nos salaires suivent et qui oblige souvent à enchaîner les heures. J’adore mon métier, mais parfois, je me dis que je ne pourrais pas tenir comme ça toute ma carrière. L’agrégation effectivement m’allègerait mes semaines, mais il faut trouver le temps de s’y consacrer.
Le fait d’être dans une matière littéraire n’aide pas non plus pour la charge de travail.
J’aime bien ma liberté, renforcée sans doute par le fait d’être TZR. Je m’organise comme je veux en dehors des heures qui figurent dans mon EDT. Côté évolution de carrière, certains choix me correspondent bien et évitent l’ennui qui commençait à pointer son nez. J’aime bien le fait de pouvoir faire des choses très différentes, de pouvoir exercer dans des contextes variés.
Par contre, niveau salaire et temps de travail, c’est toujours compliqué. J’ai certes désormais un salaire confortable mais c’est au prix de semaines extrêmement lourdes. Il ne m’est pas rare d’enchaîner 2-3 semaines sans aucun jour de repos ou de faire des semaines de plus de 60h. Ce salaire ne m’est également pas assuré d’une année sur l’autre car il ne vient pas de mon traitement de base et il n’est pas représentatif de la profession, je suis au dessus de la moyenne des certifiés au bout de 10 ans de carrière.
Finalement, on a toujours plus d’administratif, toujours moins de décharges accordées, un coût de la vie qui augmente sans que nos salaires suivent et qui oblige souvent à enchaîner les heures. J’adore mon métier, mais parfois, je me dis que je ne pourrais pas tenir comme ça toute ma carrière. L’agrégation effectivement m’allègerait mes semaines, mais il faut trouver le temps de s’y consacrer.
Le fait d’être dans une matière littéraire n’aide pas non plus pour la charge de travail.
- EnaecoVénérable
Je suis aussi de l'avis de Fabrice25.
Pour compléter, une collègue s'est reconvertie. Elle revit les weekends mais galère pour poser ses rendez-vous ou faire ses courses en semaine. Elle a surtout du trouver une autre organisation pour les enfants les soirs de semaine et surtout les vacances scolaires qu'elle passe maintenant au boulot, comme son conjoint qui n'a pas non plus l'de flexibilité.
Je mutualise et recycle énormément donc ma préparation consiste à articuler ce que j'ai fait l'année passée avec quelques retouches et adaptations liées au contexte de la nouvelle année.
Mes grandes vacances sont une coupure complète et mes petites vacances se résument à de la correction de copies qui me prend peut-être bien une dizaine d'heures quand j'ai accumulé mais ça reste des vacances (au moins une semaine de coupure totale).
J'ai conscience que mon discours ne peut pas être tenu par tout le monde et que le travail est inégal entre les enseignants.
Pour compléter, une collègue s'est reconvertie. Elle revit les weekends mais galère pour poser ses rendez-vous ou faire ses courses en semaine. Elle a surtout du trouver une autre organisation pour les enfants les soirs de semaine et surtout les vacances scolaires qu'elle passe maintenant au boulot, comme son conjoint qui n'a pas non plus l'de flexibilité.
Je mutualise et recycle énormément donc ma préparation consiste à articuler ce que j'ai fait l'année passée avec quelques retouches et adaptations liées au contexte de la nouvelle année.
Mes grandes vacances sont une coupure complète et mes petites vacances se résument à de la correction de copies qui me prend peut-être bien une dizaine d'heures quand j'ai accumulé mais ça reste des vacances (au moins une semaine de coupure totale).
J'ai conscience que mon discours ne peut pas être tenu par tout le monde et que le travail est inégal entre les enseignants.
- Clecle78Bon génie
Merci d'ailleurs, Laverdure, pour avoir corrigé !zigmag17 a écrit:Laverdure a écrit:zigmag17 a écrit:valle a écrit:L'abandon de poste ne change en rien les droits à la retraite (pension civile) acquis.
Oui d'accord. Je viens de lire le post de Laverdure et le tien.
Au temps pour moi.
( Tant mieux par ailleurs)
Ce n’était pas moi mais clecle (je n’ai fait qu’une édition)
Ah !!
- Clecle78Bon génie
Personnellement j'ai toujours réussi à équilibrer ma charge de travail et l'expérience m'y a beaucoup aidée mais c'est la charge mentale, liée aux réformes, au management toxique, à la déconsidération du métier qui a pesé.
- JennyMédiateur
Enaeco a écrit:
Mes grandes vacances sont une coupure complète et mes petites vacances se résument à de la correction de copies qui me prend peut-être bien une dizaine d'heures quand j'ai accumulé mais ça reste des vacances (au moins une semaine de coupure totale).
J'ai conscience que mon discours ne peut pas être tenu par tout le monde et que le travail est inégal entre les enseignants.
Je crois que la matière joue beaucoup. Je fais certes une vraie coupure d'un mois l'été, la coupure pendant les petites vacances est par contre en général de 4 jours à une semaine, mais je sacrifie mes soirées et mes week-ends le reste de l'année. Je termine souvent le travail après minuit.
Je pense qu'il faut demander à des collègues de la même matière et pas trop avancés dans la carrière sur ce point.
- CathEnchanteur
Lisak40 a écrit:@Graisse-Boulons Pour le TP ou le congé de formation (que je n'aurai pas de toutes les façons), ce serait pour préparer un autre concours, pas pour une création d'entreprise (aucune âme entrepreneuse et je me méfie des idées de reconversion plus ou moins "farfelues" que je vois fleurir ici et là, notamment sur les groupes Facebook sur le sujet : devenir coach mental, ou ergo/musico/machintructhérapeute, pâtissière, ouvrir une savonnerie au lait d'ânesse ou une librairie - salon de thé ou une maison d'hôte, etc. ce n'est absolument pas pour moi. Et comme je ne pense pas que mon profil passe bien dans le privé (carrière très accidentée, âge avancé, incapable de me vendre), je ne vois que la FP qui me conviendrait, sauf exception. Je ne compte pas démissionner non plus : trop risqué pour moi, et pour avoir bien galéré professionnellement entre mes 25 et presque 40 ans, je ne veux plus retourner à ce mode de vie qui ne me correspond pas ou plus... Ma mère est aisée, mais pas au point de pouvoir m'assurer un salaire correct si je démissionnais et me retrouvais sans rien (et de toutes les façons elle trouverait cela inapproprié moralement -je suis d'accord-), son idée est plutôt de pouvoir m'assurer un confort de vie correct (surtout la santé vu mes problèmes coûteux) si je devais pendant un an ou deux avoir un salaire plus bas afin de rebondir... Mais pour le reste, je suis totalement d'accord avec toi !
@Lisak40, retente le détachement passerelle...Je pense que c'est LA solution pour te reconvertir en restant fonctionnaire.
- zigmag17Empereur
Je me demande si ne va pas se dessiner très vite une fracture générationnelle en ce qui concerne les avis que l'on peut porter sur notre métier.
Certes la charge mentale varie selon les matières ( et beaucoup d'autres facteurs).
Mais je fais partie des 50 ans et plus, qui ont connu des réformes iniques, et qui en dépit d'une certaine énergie, ressentent tout de même une usure mentale et physique due au métier lui-même et désormais à tout ce qu'il y a autour.
J'aurais tendance à dire: rediscutons-en quand nous serons à armes égales, quand tout le monde aura ses 30 ans de métier derrière lui voire plus, et on verra.
Plus jeune je trouvais certains collègues déprimants dans leurs discours sur le métier, aigris et décourageants.
Maintenant que j'ai franchi le palier, force m'est de constater qu'ils étaient juste lucides.
En fait la CPA évitait ça, ce repli, cette lassitude. Enfin je crois.
Certes la charge mentale varie selon les matières ( et beaucoup d'autres facteurs).
Mais je fais partie des 50 ans et plus, qui ont connu des réformes iniques, et qui en dépit d'une certaine énergie, ressentent tout de même une usure mentale et physique due au métier lui-même et désormais à tout ce qu'il y a autour.
J'aurais tendance à dire: rediscutons-en quand nous serons à armes égales, quand tout le monde aura ses 30 ans de métier derrière lui voire plus, et on verra.
Plus jeune je trouvais certains collègues déprimants dans leurs discours sur le métier, aigris et décourageants.
Maintenant que j'ai franchi le palier, force m'est de constater qu'ils étaient juste lucides.
En fait la CPA évitait ça, ce repli, cette lassitude. Enfin je crois.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Il y a aussi le système pédagogique utilisé qui influe sur le temps de travail. Par exemple, la correction de copie prend souvent un temps démesuré dans les matières à rédaction comme la littérature, l'histoire géographie ou la philosophie, et parfois, il y a une tendance à la sur-correction : est-il vraiment pédagogiquement pertinent de faire une douzaine de commentaires/conseils sur une copie ?Jenny a écrit:Enaeco a écrit:
Mes grandes vacances sont une coupure complète et mes petites vacances se résument à de la correction de copies qui me prend peut-être bien une dizaine d'heures quand j'ai accumulé mais ça reste des vacances (au moins une semaine de coupure totale).
J'ai conscience que mon discours ne peut pas être tenu par tout le monde et que le travail est inégal entre les enseignants.
Je crois que la matière joue beaucoup. Je fais certes une vraie coupure d'un mois l'été, la coupure pendant les petites vacances est par contre en général de 4 jours à une semaine, mais je sacrifie mes soirées et mes week-ends le reste de l'année. Je termine souvent le travail après minuit.
Je pense qu'il faut demander à des collègues de la même matière et pas trop avancés dans la carrière sur ce point.
Vu ce que nous sommes payés, je pense que nous pourrions migrer vers une organisation pédagogique qui réduit les temps de correction : en corrigeant les copies pendant les heures de cours ou en ne corrigeant que des parties de la copie. Évidemment, si j'étais payé 6 500€ nets par mois, je pourrais envisager de faire du zèle en multipliant les commentaires pour prouver ma lecture fine et détaillée de la copie (ceci dit je ne suis pas certain que cela serait utile aux élèves), mais pour l'instant, je pense qu'il vaut mieux réduire au maximum le temps de correction.
- JennyMédiateur
Comment tu corriges des copies pendant des heures de cours ?
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Ben, tu donnes un exercice aux élèves en début d'heure, et quand ils ont finis, tu notes. Bien sûr, tu ne peux pas noter tout le monde, mais si tu organises plusieurs séances, tout le monde pourra avoir sa note. Au pire, tu récupères un tiers de paquet de copie à la fin de l'heure. Pour corriger une partie de la copie, il suffit de dire aux élèves les critères qu'ils doivent réussir sur la copie (en limitant les critères drastiquement) et tu notes uniquement sur ces critères et pas le reste de la copie.Jenny a écrit:Comment tu corriges des copies pendant des heures de cours ?
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
- HélipsProphète
Il y a aussi le nombre d'heures qu'on fait devant élèves qui influe : pour une même matière, entre 15h devant élèves et 23h devant élèves (pour prendre des exemples dans mon équipe), encore heureux que celui qui a 15h a plus de vraies vacances que celui qui est à 23h.
_________________
Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- JennyMédiateur
beaverforever a écrit:Ben, tu donnes un exercice aux élèves en début d'heure, et quand ils ont finis, tu notes.Jenny a écrit:Comment tu corriges des copies pendant des heures de cours ?
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
Mais qui fait cours pendant ce temps ?
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Ben, tu donnes plusieurs exercices, quand ils ont fini le premier, ils en ont un deuxième, ou un troisième à faire; ou alors ils mémorisent leur cours en utilisant des fiches de mémorisation; ou alors ils passent un QCM; ou alors ils avancent la composition qu'ils ont à faire pour la fin du trimestre. Ils n'ont pas besoin que je parle pour travailler seuls.Jenny a écrit:beaverforever a écrit:Ben, tu donnes un exercice aux élèves en début d'heure, et quand ils ont finis, tu notes.Jenny a écrit:Comment tu corriges des copies pendant des heures de cours ?
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
Mais qui fait cours pendant ce temps ?
- Fabrice25Habitué du forum
Enaeco a écrit:
Pour compléter, une collègue s'est reconvertie. Elle revit les weekends mais galère pour poser ses rendez-vous ou faire ses courses en semaine. Elle a surtout du trouver une autre organisation pour les enfants les soirs de semaine et surtout les vacances scolaires qu'elle passe maintenant au boulot, comme son conjoint qui n'a pas non plus l'de flexibilité.
C'est exactement ça. Le fait d'avoir un EDT qui ne corresponde pas forcément à des horaires de bureau nous permet quand même d'écluser bon nombre de tâches pendant la semaine, de pouvoir voir un médecin, aller à la poste, ce genre de choses.
C'est trivial, hein, mais c'est toujours moi qui vais récupérer les colis de ma famille puisqu'ils ont grosso-modo les mêmes horaires que la poste, ce qui n'est pas mon cas.
Souvent j'entends des collègues se plaindre de ne pas avoir le "mercredi" pour garder leurs enfants : on peut quand même s'estimer heureux d'avoir la possibilité de le demander ce fameux mercredi, car je me demande souvent "mais comment font-ils dans les autres professions ?".
Je m'égare un peu, là. Mais de ne pas voir un EDT en 35h avec des plages horaires libres qu'on organise comme on le souhaite (pour bosser ou s'atteler aux contingences du quotidien), c'est un atout précieux.
Un autre avantage que Jenny a évoqué, c'est celui d'avoir la possibilité de moduler son salaire : ce n'est pas dans tous les métiers qu'on a la possibilité de faire des heures supp, d'endosser des fonctions (PP, référent numérique, etc...) pour gagner plus. En tant que profs, ceux qui estiment ne pas bien gagner leurs vies ont toujours la possibilité de prendre des heures pour améliorer le salaire (les TZR, dont je suis, un peu moins, c'est vrai..)
Grosso-modo, dans le privé, les employés touchent un salaire qui correspond à celui de leur contrat, et basta.
Ah et un dernier avantage (et après je m'arrête là, car il n'y en a pas non plus 150000) : le fait d'avancer à l'ancienneté et de ne pas avoir à jouer le jeu des relations sociales au boulot pour espérer être augmenté, c'est pas mal aussi : pas besoin de copiner avec la RH ou de participer à tous les afterworks pour négocier son salaire...
- InvitéInvité
Pour ma part, j'ai connu un début de carrière désastreux ; mutation en région parisienne, TZR, bahuts affreux, et tous les niveaux faits en 3 ans de la 6e au BTS. Un boulot monstrueux. Je ne pense pas être en train de "tenir" parce que je suis jeune, je sais que je pourrais trouver autre chose. Mais mon espoir, c'est l'agrégation et une mutation chez moi. Je sais que ça ne change pas grand chose sur le plan administratif ; je serai toujours gérée comme du bétail et TZR. Mais je vois l'agreg comme une respiration parce que j'aimerais continuer ce boulot mais avoir la possibilité... De faire moins d'heures, voire d'être à temps partiel. Je voudrais me consacrer au journalisme sans subir la précarité et un peu moins prendre de pleins fouet la violence de l'éducation nationale. Je crois qu'il est très difficile de se protéger de conditions de travail pénibles (je parle du management brutal de l'en), mais je pense que quand on ne travaille plus à temps plein dans l'en, mais plutôt à temps partiel, on vit les difficultés différemment. Après ça n'empêche pas de tomber sur des classes infectes. Je me vois comme une indépendante dans le monde de l'éducation, j'espère réussir à construire cet équilibre. En tout cas je ne veux plus faire partie à 100% de ce système. Je pense que 18h c'est trop. Il ne faudrait pas faire plus de 15h pour être bien.
- InvitéInvité
Ce que j'aurais aimé dire à l'étudiante que j'étais et qui se préparait au capes c'est de bien réfléchir aux conditions de travail qu'elle souhaite et à la part de temps personnel dont elle a besoin. Jamais je n'aurais imaginé que 18h ce soit trop. Je m'en sens incapable aujourd'hui.
- maduNiveau 8
Jenny a écrit:beaverforever a écrit:Ben, tu donnes un exercice aux élèves en début d'heure, et quand ils ont finis, tu notes.Jenny a écrit:Comment tu corriges des copies pendant des heures de cours ?
Quant à corriger une partie de la copie, ça me semble inenvisageable.
Mais qui fait cours pendant ce temps ?
Je corrige très souvent en classe, des dictées ou interros de grammaire par exemple, pendant que les élèves font des exercices ou un travail « autonome ».
Pour revenir à la question initiale, chaque année en septembre/octobre, quand je vois ma paie minable sans heure supplémentaire au bout de 23 ans, je réponds non. Il suffit de voir comme nous sommes fébriles à l’approche de la paie pour comprendre.
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