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- Stel6584Niveau 8
Bonjour,
Je remonte le sujet car je suis désemparée face à de mes classes de 3e en difficulté.
Cela fait une bonne dizaine d'années que j'ai des 3e et je vous avoue que j'ai tous les ans revu ma façon de traiter avec eux le sujet de réflexion pour m'adapter à mes élèves. Cette année, dans une classe, ça ne va pas du tout. Mes élèves ont beaucoup de mal à se mettre au travail et n'ont pas envie de travailler. Pourtant, je dois continuer le programme de 3e, surtout pour les 3 ou 4 élèves qui tiennent la route et qui iront au lycée général l'année prochaine.
Je reconnais que j'ai abordé assez tard le sujet de réflexion et que la période actuelle ne s'y prête pas du tout mais on a un brevet blanc à la rentrée. La classe est très lente, ne veut pas travailler, on a beaucoup de mal à avancer.
Pour commencer, j'ai donné un exemple de sujet thématique rédigé. On a repéré ensemble les parties du devoir, les arguments, les exemples et les connecteurs logiques.
J'ai fait ensuite l'analyse de deux sujets, un sujet dialectique puis un autre sujet thématique. Sur ce sujet thématique, j'ai demandé aux élèves de repérer les mots clés, de les définir pour être sûr qu'ils comprennent bien le sujet. Puis je leur ai demandé de trouver des arguments et des exemples, notions qu'ils connaissent. C'est à ce moment-là que c'est devenu délicat, peu ont gardé des souvenirs de leurs lectures ou d'études d’œuvres étudiées au cours de leurs années de collège. Je leur ai pourtant demandé de chercher à la maison des exemples d’œuvres qui collent au sujet. Seuls les élèves sérieux ont fait le travail. Les autres s'en fichent et même si je les ai punis, c'est sans effet.
Comme j'ai fonctionné en cours dialogué pour prendre leurs idées, le cours a débordé. En plus, les élèves en difficulté et qui ont une attitude compliquée m'ont dit qu'ils ne voyaient pas l'intérêt de ce travail et encore moins du sujet de réflexion. Comment vous pouvez le voir, je suis confrontée à deux difficultés : ma gestion de la classe qui devient de plus en plus difficile et la mise en oeuvre du sujet de réflexion. J'aimerais avoir vos conseils : chaque année je passe beaucoup de temps sur ce cours que je refais à chaque fois et plus les années passent et moins j'y arrive. Là, je n'y arrive pas avec cette classe. Mon autre classe de 3e est plus calme et plus studieuse et j'arrive à les mener vers la rédaction.
Avec ma classe difficile, je ne sais pas comment reprendre la suite de mon cours alors que je veux le terminer, surtout pour les quelques élèves qui suivent le cours. Si je leur impose des arguments et des exemples et qu'ils ne les "possèdent" pas, je me demande comment ils peuvent rédiger les paragraphes. J'ai peur qu'ils s'en tiennent à juste réécrire l'argument et l'exemple. Si je leur impose de rédiger le devoir seul ou sans aide, j'ai peur d'obtenir un résultat indigent ou d'avoir mis en difficulté les élèves qui suivent le cours.
Comment abordez-vous le sujet de réflexion avec des classes faibles ? Merci d'avance de votre réponse.
Je remonte le sujet car je suis désemparée face à de mes classes de 3e en difficulté.
Cela fait une bonne dizaine d'années que j'ai des 3e et je vous avoue que j'ai tous les ans revu ma façon de traiter avec eux le sujet de réflexion pour m'adapter à mes élèves. Cette année, dans une classe, ça ne va pas du tout. Mes élèves ont beaucoup de mal à se mettre au travail et n'ont pas envie de travailler. Pourtant, je dois continuer le programme de 3e, surtout pour les 3 ou 4 élèves qui tiennent la route et qui iront au lycée général l'année prochaine.
Je reconnais que j'ai abordé assez tard le sujet de réflexion et que la période actuelle ne s'y prête pas du tout mais on a un brevet blanc à la rentrée. La classe est très lente, ne veut pas travailler, on a beaucoup de mal à avancer.
Pour commencer, j'ai donné un exemple de sujet thématique rédigé. On a repéré ensemble les parties du devoir, les arguments, les exemples et les connecteurs logiques.
J'ai fait ensuite l'analyse de deux sujets, un sujet dialectique puis un autre sujet thématique. Sur ce sujet thématique, j'ai demandé aux élèves de repérer les mots clés, de les définir pour être sûr qu'ils comprennent bien le sujet. Puis je leur ai demandé de trouver des arguments et des exemples, notions qu'ils connaissent. C'est à ce moment-là que c'est devenu délicat, peu ont gardé des souvenirs de leurs lectures ou d'études d’œuvres étudiées au cours de leurs années de collège. Je leur ai pourtant demandé de chercher à la maison des exemples d’œuvres qui collent au sujet. Seuls les élèves sérieux ont fait le travail. Les autres s'en fichent et même si je les ai punis, c'est sans effet.
Comme j'ai fonctionné en cours dialogué pour prendre leurs idées, le cours a débordé. En plus, les élèves en difficulté et qui ont une attitude compliquée m'ont dit qu'ils ne voyaient pas l'intérêt de ce travail et encore moins du sujet de réflexion. Comment vous pouvez le voir, je suis confrontée à deux difficultés : ma gestion de la classe qui devient de plus en plus difficile et la mise en oeuvre du sujet de réflexion. J'aimerais avoir vos conseils : chaque année je passe beaucoup de temps sur ce cours que je refais à chaque fois et plus les années passent et moins j'y arrive. Là, je n'y arrive pas avec cette classe. Mon autre classe de 3e est plus calme et plus studieuse et j'arrive à les mener vers la rédaction.
Avec ma classe difficile, je ne sais pas comment reprendre la suite de mon cours alors que je veux le terminer, surtout pour les quelques élèves qui suivent le cours. Si je leur impose des arguments et des exemples et qu'ils ne les "possèdent" pas, je me demande comment ils peuvent rédiger les paragraphes. J'ai peur qu'ils s'en tiennent à juste réécrire l'argument et l'exemple. Si je leur impose de rédiger le devoir seul ou sans aide, j'ai peur d'obtenir un résultat indigent ou d'avoir mis en difficulté les élèves qui suivent le cours.
Comment abordez-vous le sujet de réflexion avec des classes faibles ? Merci d'avance de votre réponse.
- AmaliahEmpereur
Avec toutes mes classes, je donne l'argument et ils doivent trouver un exemple (je guide leur réflexion), puis rédiger argument (qu'ils recopient)-exemple-phrase de conclusion avec mots de liaison pour chaque étape du paragraphe argumentatif. C'est très cadré mais ça fonctionne.
Je ne trouve pas que ce soit tard pour aborder le sujet de réflexion, je viens de le faire dans une de mes classes et ce ne sera qu'en janvier pour l'autre.
Je ne trouve pas que ce soit tard pour aborder le sujet de réflexion, je viens de le faire dans une de mes classes et ce ne sera qu'en janvier pour l'autre.
- SaltaojosHabitué du forum
J'ai des classes faibles et non travailleuses, je suis en REP donc je m'y habitue et je revois aussi mes cours de méthodo tous les ans pour coller aux élèves. Mais, honnêtement, je ne me bats plus contre les moulins à vent : soit ils bossent, soit ils recopient ce que je fais et ça sert tout de même aux élèves volontaires. Courage, c'est très démotivant mais rien n'est inutile !
- Stel6584Niveau 8
Merci @Amaliah et @Saltaojos pour vos réponses.
Je vais m'appuyer sur ton travail Amalia pour finir mon cours. Tu me rassures pour le moment où l'on traite le sujet de réflexion. Cependant, dans mon collège, nous avons un brevet blanc dès la reprise et je trouve que je suis à la traîne dans ma progression par rapport à ce brevet blanc. Je suis tout de même d'accord avec toi, logiquement, à ce stade de l'année, ce n'est pas trop tard. Pour moi on ne peut pas attendre, surtout pour des élèves fragiles, d'avoir acquis la méthode du sujet de réflexion en si peu de temps mais il y a ce brevet blanc qui me file des sueurs froides...
Saltaojos, quand tu dis que tes élèves recopient ce que tu fais et que ça sert à tes élèves volontaires, ces derniers n'ont pas trop de mal à réinvestir la méthode une fois qu'ils sont en autonomie ?
Je vais m'appuyer sur ton travail Amalia pour finir mon cours. Tu me rassures pour le moment où l'on traite le sujet de réflexion. Cependant, dans mon collège, nous avons un brevet blanc dès la reprise et je trouve que je suis à la traîne dans ma progression par rapport à ce brevet blanc. Je suis tout de même d'accord avec toi, logiquement, à ce stade de l'année, ce n'est pas trop tard. Pour moi on ne peut pas attendre, surtout pour des élèves fragiles, d'avoir acquis la méthode du sujet de réflexion en si peu de temps mais il y a ce brevet blanc qui me file des sueurs froides...
Saltaojos, quand tu dis que tes élèves recopient ce que tu fais et que ça sert à tes élèves volontaires, ces derniers n'ont pas trop de mal à réinvestir la méthode une fois qu'ils sont en autonomie ?
- DerborenceModérateur
Je viens de voir la méthode du sujet de réflexion.
J'ai utilisé un sujet rédigé que nous avons décortiqué, puis les textes proposés par @cannelle21 sur le forum : le texte du poissonnier et celui sur la publicité.
https://www.neoprofs.org/t67946p20-sujet-de-reflexion-l-insouciance-de-l-enfance
J'ai utilisé un sujet rédigé que nous avons décortiqué, puis les textes proposés par @cannelle21 sur le forum : le texte du poissonnier et celui sur la publicité.
https://www.neoprofs.org/t67946p20-sujet-de-reflexion-l-insouciance-de-l-enfance
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- Stel6584Niveau 8
Derborence a écrit:Je viens de voir la méthode du sujet de réflexion.
J'ai utilisé un sujet rédigé que nous avons décortiqué, puis les textes proposés par @cannelle21 sur le forum : le texte du poissonnier et celui sur la publicité.
https://www.neoprofs.org/t67946p20-sujet-de-reflexion-l-insouciance-de-l-enfance
Merci Derborence. Je vais regarder le travail de Cannelle21 de plus près.
- SaltaojosHabitué du forum
Stel6584 a écrit:Merci @Amaliah et @Saltaojos pour vos réponses.
Je vais m'appuyer sur ton travail Amalia pour finir mon cours. Tu me rassures pour le moment où l'on traite le sujet de réflexion. Cependant, dans mon collège, nous avons un brevet blanc dès la reprise et je trouve que je suis à la traîne dans ma progression par rapport à ce brevet blanc. Je suis tout de même d'accord avec toi, logiquement, à ce stade de l'année, ce n'est pas trop tard. Pour moi on ne peut pas attendre, surtout pour des élèves fragiles, d'avoir acquis la méthode du sujet de réflexion en si peu de temps mais il y a ce brevet blanc qui me file des sueurs froides...
Saltaojos, quand tu dis que tes élèves recopient ce que tu fais et que ça sert à tes élèves volontaires, ces derniers n'ont pas trop de mal à réinvestir la méthode une fois qu'ils sont en autonomie ?
Nous travaillons étape par étape puis nous faisons un sujet ensemble, et s'ils ne jouent pas le jeu de chercher des exemples à la maison c'est moi qui rédige un paragraphe argumenté et ils recopient. Après honnêtement très très peu d'entre eux choisissent le sujet de réflexion au Brevet blanc (tout comme au DNB je ne corrige presque que des sujets d'imagination, hélas).
Au bout d'un moment il faut avancer, et mes élèves ne fichent rien en 3e. Tant pis, je forme ceux qui travaillent.
Et en effet ce n'est pas trop tard pour voir la méthodo en décembre, et de toute façon en HG ils font aussi des développements construits donc ils ont vu la méthode avec leur professeur d'HG (souvent dès la 4e). Cela se ressemble, à peu de choses près.
EDIT je mets en PJ l'une des fiches méthode que nous faisons en classe si ça peut t'aider, je l'ai faite à partir du travail de plein de collègues et de manuels donc si vous reconnaissez vos exercices, soyez-en vivement remercié (désolée je n'arrive pas à mettre mon document .odt...)
- Fichiers joints
- AsarteLilithBon génie
Je viens tout juste de leur donner le sujet de 2019. Pas d'intro ni conclusion à rédiger, mais analyse du sujet + recherche arguments et exemples d'abord seul puis en commun. Vos remarques me soulagent beaucoup. Après les congés, je compte leur donner une intro et une conclusion pour qu'ils voient à quoi ça sert et les différents moments de l'introduction. Le sujet à faire sera à rédiger en intégralité.
On d'abord vu le cadre de l'exercice puis comment un paragraphe est construit (à partir d'une question à la noix puis amélioration de leur reponse) et gros travail sur les connecteurs et ce qu'ils expriment.
On d'abord vu le cadre de l'exercice puis comment un paragraphe est construit (à partir d'une question à la noix puis amélioration de leur reponse) et gros travail sur les connecteurs et ce qu'ils expriment.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Stel6584Niveau 8
Merci beaucoup Saltaojos pour le partage de ton travail. J'aime beaucoup la méthode du cheeseburger. Les élèves ne peuvent pas l'oublier
Ta remarque AsartheLilith sur les connecteurs logiques me fait penser que je placerai une séance sur cette notion plus tôt l'année prochaine.
Ta remarque AsartheLilith sur les connecteurs logiques me fait penser que je placerai une séance sur cette notion plus tôt l'année prochaine.
- toubyExpert
Stel6584 a écrit:Merci beaucoup Saltaojos pour le partage de ton travail. J'aime beaucoup la méthode du cheeseburger. Les élèves ne peuvent pas l'oublier
C'est une très bonne idée, en effet ! Merci pour le partage. ^^
- AsarteLilithBon génie
Merci^^ je peux proposer en partage quand j'ouvrirai mon ordinateur.
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- SaltaojosHabitué du forum
La méthode du burger n'est pas de moi, je l'avais lue sur le blog de La Légèreté des lettres et sur le groupe Facebook "Des lettres et du flexible" où Ophélie Delanoue l'a présentée. Comme dès la première année j'ai vu que les élèves retenaient avec ça, j'ai continué.
AsarteLilith oui il faut aussi que je retravaille les connecteurs, parce qu'une seule séance n'a pas suffi pfff
AsarteLilith oui il faut aussi que je retravaille les connecteurs, parce qu'une seule séance n'a pas suffi pfff
- AsarteLilithBon génie
Ok d'acc^^ je m'en charge demain ^^. Sinon n'hésitez pas à râler !
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- miss sophieExpert spécialisé
Merci, Saltaojos !
- marjoDoyen
Je n'ai pas répondu au moment où la question a été soulevée il y a quelques jours, mais je suis dans la préparation de mes cours pour la rentrée et je suis justement en train de préparer un entraînement au sujet de réflexion. Ce sera le deuxième de l'année (seulement). Honnêtement, je ne vois pas comment il est possible de faire mieux, et je ne vois pas comment il est possible de faire un brevet blanc si tôt dans l'année en y intégrant un sujet de réflexion. Pourtant, je suis dans un bon collège et nous avons plutôt de bons élèves.
Je crois que je vais finir par arrêter de prendre des troisièmes. J'ai régulièrement deux classes de ce niveau et je m'arrache les cheveux. Comment est-il possible de tout faire (et oserais-je dire de tout faire correctement...) en quatre heures par semaine ? Tous les ans, je récupère des élèves à qui je passe les premières semaines de l'année (au moins jusqu'à la Toussaint) à écrire correctement et à faire des réponses qui ressemblent vraiment à quelque chose : faire des phrases ; développer, expliquer et aller au bout de son idée (au lieu de répondre par bribes) ; justifier en citant le texte ; insérer les citations correctement ; organiser et hiérarchiser ses idées. En langue, ils savent un peu parce qu'ils ont appris un jour, mais il faut tout réactiver. Il n'y a qu'en troisième qu'ils essaient de faire l'effort de retenir, parce qu'ils savent qu'il y a l'examen en fin d'année. Je ne consacre qu'une heure par semaine à la langue parce qu'il y a tout le reste qui prend du temps. La question de comparaison texte/image, c'est aussi un bourbier sans nom, parce qu'en fait ce n'est pas facile de la traiter correctement, en rédigeant sans que ce soit trop lourdingue. Alors le sujet de réflexion au milieu de tout ça... Sachant que quand on fait un entraînement en classe, ça prend au moins deux heures si ce n'est trois, qu'il faut leur montrer les deux types de sujets, leur apprendre à rédiger un paragraphe correctement, la structure de l'introduction et de la conclusion... Pourtant j'adore enseigner cet exercice. Mais ça fait trop en plus de tout le reste (et comment bosser le sujet d'imagination au milieu de tout ça ?) et je me heurte moi aussi au fait que les moins bons n'y arrivent pas et bloquent très vite parce qu'ils n'ont pas d'exemples à donner ou ne comprennent pas quelles idées sont recevables et lesquelles ne le sont pas (quand ils ont des idées d'ailleurs). Je fais faire des fiches de synthèse tout au long de l'année : une fois un chapitre terminé, je donne aux élèves une fiche sous forme de tableau, avec dans la colonne de gauche les références des textes/œuvres étudiés dans le chapitre, et dans la colonne de droite, ils doivent écrire ce qu'ils retiennent personnellement de ces textes/œuvres. Le faire une fois le chapitre terminé oblige les élèves à relire leurs textes pour compléter la fiche, et plusieurs fois dans l'année (avant un entraînement au sujet de réflexion en classe ou un devoir sur table), je leur demande de réviser leurs fiches de synthèse. Ca marche pour les élèves sérieux qui jouent le jeu 1/ de remplir la fiche correctement dès le départ (je vérifie que c'est fait, mais je ne corrige pas) 2/ de réviser les fiches au fur et à mesure.
C'est décourageant et je commence à avoir hâte qu'on change de programme et qu'on nous déleste de certains trucs (vu qu'on ne va pas nous rajouter des heures). En début de carrière, avant la réforme de 2016, quand on avait encore 4,5H et que je bossais en ZEP, il y a une année où on a pu bénéficier de 5,5H hebdomadaires (heures élèves !) en 3e, grâce aux heures qu'on avait en plus en ZEP et qu'on pouvait utiliser comme on voulait. C'est bien loin tout ça...
Je crois que je vais finir par arrêter de prendre des troisièmes. J'ai régulièrement deux classes de ce niveau et je m'arrache les cheveux. Comment est-il possible de tout faire (et oserais-je dire de tout faire correctement...) en quatre heures par semaine ? Tous les ans, je récupère des élèves à qui je passe les premières semaines de l'année (au moins jusqu'à la Toussaint) à écrire correctement et à faire des réponses qui ressemblent vraiment à quelque chose : faire des phrases ; développer, expliquer et aller au bout de son idée (au lieu de répondre par bribes) ; justifier en citant le texte ; insérer les citations correctement ; organiser et hiérarchiser ses idées. En langue, ils savent un peu parce qu'ils ont appris un jour, mais il faut tout réactiver. Il n'y a qu'en troisième qu'ils essaient de faire l'effort de retenir, parce qu'ils savent qu'il y a l'examen en fin d'année. Je ne consacre qu'une heure par semaine à la langue parce qu'il y a tout le reste qui prend du temps. La question de comparaison texte/image, c'est aussi un bourbier sans nom, parce qu'en fait ce n'est pas facile de la traiter correctement, en rédigeant sans que ce soit trop lourdingue. Alors le sujet de réflexion au milieu de tout ça... Sachant que quand on fait un entraînement en classe, ça prend au moins deux heures si ce n'est trois, qu'il faut leur montrer les deux types de sujets, leur apprendre à rédiger un paragraphe correctement, la structure de l'introduction et de la conclusion... Pourtant j'adore enseigner cet exercice. Mais ça fait trop en plus de tout le reste (et comment bosser le sujet d'imagination au milieu de tout ça ?) et je me heurte moi aussi au fait que les moins bons n'y arrivent pas et bloquent très vite parce qu'ils n'ont pas d'exemples à donner ou ne comprennent pas quelles idées sont recevables et lesquelles ne le sont pas (quand ils ont des idées d'ailleurs). Je fais faire des fiches de synthèse tout au long de l'année : une fois un chapitre terminé, je donne aux élèves une fiche sous forme de tableau, avec dans la colonne de gauche les références des textes/œuvres étudiés dans le chapitre, et dans la colonne de droite, ils doivent écrire ce qu'ils retiennent personnellement de ces textes/œuvres. Le faire une fois le chapitre terminé oblige les élèves à relire leurs textes pour compléter la fiche, et plusieurs fois dans l'année (avant un entraînement au sujet de réflexion en classe ou un devoir sur table), je leur demande de réviser leurs fiches de synthèse. Ca marche pour les élèves sérieux qui jouent le jeu 1/ de remplir la fiche correctement dès le départ (je vérifie que c'est fait, mais je ne corrige pas) 2/ de réviser les fiches au fur et à mesure.
C'est décourageant et je commence à avoir hâte qu'on change de programme et qu'on nous déleste de certains trucs (vu qu'on ne va pas nous rajouter des heures). En début de carrière, avant la réforme de 2016, quand on avait encore 4,5H et que je bossais en ZEP, il y a une année où on a pu bénéficier de 5,5H hebdomadaires (heures élèves !) en 3e, grâce aux heures qu'on avait en plus en ZEP et qu'on pouvait utiliser comme on voulait. C'est bien loin tout ça...
- lagoulueNiveau 9
Je ressens tout cela avec ce niveau et c'est pour ça qu'il ne me plaît guère, alors que le programme et les attendus sont intéressants. Mais c'est trop pour la plupart, tout ce qui est fait en amont ne leur est pas resté (même faire un récit complexe ça leur paraît nébuleux : ils ne maîtrisent ni la description, ni l'insertion d'un dialogue ; faire un retour en arrière n'en parlons pas... ; ils font tout au feeling, sans aucune conscience ou mémorisation des techniques vues les années d'avant). C'est au final d'une lourdeur phénoménale et ça m'épuise psychologiquement. Cette année avec la réforme je n'ai qu'une moitié de 3e, et je ne m'occupe que de la langue. C'est (presque) moins stressant en fait...
- marjoDoyen
Sans compter les heures qui sautent pour le stage, les devoirs communs et les brevets blancs (pas toujours utiles), les certifications diverses et variées, l'oral blanc, le véritable oral etc. Cette année j'ai une collègue de langue qui va faire partir les élèves deux fois (dans des classes que j'ai) : j'angoisse d'avance quand je pense à mon programme. Je pense vraiment que je vais prendre un autre niveau en français l'année prochaine, même si ça paraît un peu idiot avec les changements de programmes qui se profilent.
- AsarteLilithBon génie
J'avais oublié de charger le document promis: le voici !
J'espère que ce sera utile à quelqu'un.
- Spoiler:
J'espère que ce sera utile à quelqu'un.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- blancheExpert
Merci beaucoup pour ce partage très intéressant !
- AsarteLilithBon génie
Je devais aujourd'hui élaborer une méthode pour mes 3e afin de leur expliquer l'introduction et la conclusion d'un sujet de réflexion, puisqu'on a traité le corps du devoir et qu'ils ont eu / auront à me le rendre bientôt.
En suivant ce fil, en reprenant ma fiche de l'an passé et en suivant le blog "La légèreté des lettres", je compte proposer ceci :
Je suis preneuse de toute critique constructive.
En suivant ce fil, en reprenant ma fiche de l'an passé et en suivant le blog "La légèreté des lettres", je compte proposer ceci :
- Spoiler:
Je suis preneuse de toute critique constructive.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Monsieur ErnestoNiveau 3
AsarteLilith a écrit:Je devais aujourd'hui élaborer une méthode pour mes 3e afin de leur expliquer l'introduction et la conclusion d'un sujet de réflexion, puisqu'on a traité le corps du devoir et qu'ils ont eu / auront à me le rendre bientôt.
En suivant ce fil, en reprenant ma fiche de l'an passé et en suivant le blog "La légèreté des lettres", je compte proposer ceci :
- Spoiler:
Je suis preneuse de toute critique constructive.
Je ne reviens pas sur la structure globale du document. Pour travailler l'introduction et la conclusion, la démarche observation / correction / application me semble très bien. Mon commentaire porte davantage sur l'esprit pour mener une telle séance.
Plus les années passent, et plus je m'interroge (voire me désole) sur le rapport qu'ont les élèves aux concepts de méthode ou de méthodologie. Cela me frappe plus particulièrement depuis que j'enseigne dans mon établissement actuel, où j'ai des élèves particulièrement soumis (je dis ça sans méchanceté, c'est culturel). Ainsi, il me semble que, pour beaucoup d'élèves, la méthode est surtout perçue comme une recette (à suivre à la lettre, sans se permettre le moindre écart), ou même une formule magique (à appliquer religieusement, sans même essayer de comprendre). J'essaie donc, dans mes séances de méthodologie, d'insister sur le motif, l'origine des conseils qu'on leur donne.
C'est peut-être ce qui manque dans le document proposé. Je ne sais pas trop quelle forme cela pourrait prendre, mais il me paraît intéressant de demander aux élèves pourquoi l'introduction forme un seul paragraphe (c'est, je crois, la réponse attendue à la première question d’observation). De la même manière, il pourrait être intéressant de se demander pourquoi il est bon de commencer par des généralités (et l'expression antique de captatio benevolentiae peut se révéler utile), ou en quoi l'annonce d'un plan est nécessaire. Si les élèves ne saisissent pas la raison d'être de toutes ces normes, je crains que le résultat ne soit que trop souvent décevant.
- AsarteLilithBon génie
Ah. C'est effectivement une bonne réflexion : j'ai tendance, vu que je suis en REP, à insister sur ''la formule '', pour que leur travail soit bien construit.
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- A TuinVénérable
La formule c'est l'idée d'apprendre par cœur une structure, mais de savoir aussi s'en détacher parce qu'on comprend pourquoi on l'utilise. Les deux vont ensemble, l'un après l'autre.
- AsarteLilithBon génie
Je comprends mieux.
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