- lene75Prophète
Pas si sûr. Le hors contrat augmente de plus en plus non seulement dans les faits - doucement mais sûrement - mais dans les mentalités et les discours, et ce jusque dans la classe moyenne : ça devient une option que les gens peuvent envisager, voire conseiller (y compris sur neo, d'ailleurs : on me l'a déjà suggéré pour ma fille, à la crèche aussi, on me l'a suggéré, alors qu'à l'époque nous y étions au tarif le plus bas).
Rompre avec la tradition sociale française, c'est précisément ce que nos dirigeants essaient de faire. Ils commencent par la santé, mais l'éducation vient après.
Et les conséquences sont là. Le cabinet de généralistes de mes parents, dans lequel ils consultent depuis près de 50 ans, vient de se déconventionner, c'est-à-dire que des médecins généralistes en secteur 1 passent non pas en secteur 2, mais en déconventionnement total. Ma mère a été remboursée moins de 1€ sécu + mutuelle pour une consultation à 50€. Pour l'instant les gens cherchent à changer de médecins, mais dans la mesure où les autres généralistes du coin ne prennent plus de nouveaux patients "même si votre médecin traitant n'est plus conventionné" - certains le précisent sur Doctolib - les patients sont captifs. Les mentalités sont en train de changer sous la pression des politiques (l'argument officiel est un conflit avec la sécu, notamment sur la durée des consultations, que la sécu pousse à réduire, et évidemment corrélativement sur l'insuffisante rémunération si les consultations sont plus longues).
On s'habitue à devoir payer. Qui arrive encore à trouver un spécialiste en secteur 1 ? De plus en plus d'élèves de terminale se tournent vers le supérieur privé pour leurs études supérieures, en envisageant parfois de contracter des emprunts, sur le modèle américain, en même temps, de même que les franchises médicales augmentent, les écoles publiques augmentent leurs frais, pour l'instant doucement (mais sûrement) pour les étudiants français, mais ils atteignent plusieurs milliers d'euros par an pour les étudiants étrangers, par exemple à Polytechnique. Le glissement s'opère doucement. Corrélé avec la baisse de la natalité et l'augmentation de l'âge de procréation, les planètes sont alignées pour que les gens soient prêts (et en mesure de) payer plus pour leurs enfants. Une partie de la population seulement, bien sûr, c'est le principe.
Sur les ouvertures d'écoles hors contrat :
"Il y a également une progression d'ouvertures d'écoles par an : 31 en 2012, 38 en 2013, 51 en 2014, 67 en 2015, 93 en 2016, 122 en 2017, 157 en 2018[13], 113 en 2019[14] et 106 en 2020[12], 121 pour l’année 2022[3]."
Source Wikipedia https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enseignement_priv%C3%A9_hors_contrat
Rompre avec la tradition sociale française, c'est précisément ce que nos dirigeants essaient de faire. Ils commencent par la santé, mais l'éducation vient après.
Et les conséquences sont là. Le cabinet de généralistes de mes parents, dans lequel ils consultent depuis près de 50 ans, vient de se déconventionner, c'est-à-dire que des médecins généralistes en secteur 1 passent non pas en secteur 2, mais en déconventionnement total. Ma mère a été remboursée moins de 1€ sécu + mutuelle pour une consultation à 50€. Pour l'instant les gens cherchent à changer de médecins, mais dans la mesure où les autres généralistes du coin ne prennent plus de nouveaux patients "même si votre médecin traitant n'est plus conventionné" - certains le précisent sur Doctolib - les patients sont captifs. Les mentalités sont en train de changer sous la pression des politiques (l'argument officiel est un conflit avec la sécu, notamment sur la durée des consultations, que la sécu pousse à réduire, et évidemment corrélativement sur l'insuffisante rémunération si les consultations sont plus longues).
On s'habitue à devoir payer. Qui arrive encore à trouver un spécialiste en secteur 1 ? De plus en plus d'élèves de terminale se tournent vers le supérieur privé pour leurs études supérieures, en envisageant parfois de contracter des emprunts, sur le modèle américain, en même temps, de même que les franchises médicales augmentent, les écoles publiques augmentent leurs frais, pour l'instant doucement (mais sûrement) pour les étudiants français, mais ils atteignent plusieurs milliers d'euros par an pour les étudiants étrangers, par exemple à Polytechnique. Le glissement s'opère doucement. Corrélé avec la baisse de la natalité et l'augmentation de l'âge de procréation, les planètes sont alignées pour que les gens soient prêts (et en mesure de) payer plus pour leurs enfants. Une partie de la population seulement, bien sûr, c'est le principe.
Sur les ouvertures d'écoles hors contrat :
"Il y a également une progression d'ouvertures d'écoles par an : 31 en 2012, 38 en 2013, 51 en 2014, 67 en 2015, 93 en 2016, 122 en 2017, 157 en 2018[13], 113 en 2019[14] et 106 en 2020[12], 121 pour l’année 2022[3]."
Source Wikipedia https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enseignement_priv%C3%A9_hors_contrat
- Clecle78Bon génie
J'observe ça aussi, à mon grand dépit. Mes élèves modestes sont prêts à payer des milliers d'euros pour des écoles privées supérieures pas forcément au top et échapper à Parcoursup. Et le phénomène de déconventionnement médical qui prend les patients au piège est scandaleux. Ce sont tout de même des gens dont les études ont été entièrement financées par nos impôts.lene75 a écrit:Pas si sûr. Le hors contrat augmente de plus en plus non seulement dans les faits - doucement mais sûrement - mais dans les mentalités et les discours, et ce jusque dans la classe moyenne : ça devient une option que les gens peuvent envisager, voire conseiller (y compris sur neo, d'ailleurs : on me l'a déjà suggéré pour ma fille, à la crèche aussi, on me l'a suggéré, alors qu'à l'époque nous y étions au tarif le plus bas).
Rompre avec la tradition sociale française, c'est précisément ce que nos dirigeants essaient de faire. Ils commencent par la santé, mais l'éducation vient après.
Et les conséquences sont là. Le cabinet de généralistes de mes parents, dans lequel ils consultent depuis près de 50 ans, vient de se déconventionner, c'est-à-dire que des médecins généralistes en secteur 1 passent non pas en secteur 2, mais en déconventionnement total. Ma mère a été remboursée moins de 1€ sécu + mutuelle pour une consultation à 50€. Pour l'instant les gens cherchent à changer de médecins, mais dans la mesure où les autres généralistes du coin ne prennent plus de nouveaux patients "même si votre médecin traitant n'est plus conventionné" - certains le précisent sur Doctolib - les patients sont captifs. Les mentalités sont en train de changer sous la pression des politiques (l'argument officiel est un conflit avec la sécu, notamment sur la durée des consultations, que la sécu pousse à réduire, et évidemment corrélativement sur l'insuffisante rémunération si les consultations sont plus longues).
On s'habitue à devoir payer. Qui arrive encore à trouver un spécialiste en secteur 1 ? De plus en plus d'élèves de terminale se tournent vers le supérieur privé pour leurs études supérieures, en envisageant parfois de contracter des emprunts, sur le modèle américain, en même temps, de même que les franchises médicales augmentent, les écoles publiques augmentent leurs frais, pour l'instant doucement (mais sûrement) pour les étudiants français, mais ils atteignent plusieurs milliers d'euros par an pour les étudiants étrangers, par exemple à Polytechnique. Le glissement s'opère doucement. Corrélé avec la baisse de la natalité et l'augmentation de l'âge de procréation, les planètes sont alignées pour que les gens soient prêts (et en mesure de) payer plus pour leurs enfants. Une partie de la population seulement, bien sûr, c'est le principe.
Sur les ouvertures d'écoles hors contrat :
"Il y a également une progression d'ouvertures d'écoles par an : 31 en 2012, 38 en 2013, 51 en 2014, 67 en 2015, 93 en 2016, 122 en 2017, 157 en 2018[13], 113 en 2019[14] et 106 en 2020[12], 121 pour l’année 2022[3]."
Source Wikipedia https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enseignement_priv%C3%A9_hors_contrat
- RogerMartinBon génie
lene75 a écrit:RogerMartin a écrit:La situation n'est pas la même pour le 1er et le 2nd degré. On a ouvert (à Paris donc) il y a deux ans une licence mi-anglais mi-matières fondamentales qui débouche sur le MEEF 1er degré, et pour 30 places en L1 on a eu 650 dossiers dans Parcoursup, dont plus de 200 exprimaient très clairement le souhait de devenir PE.lene75 a écrit:Oui c'est sûrement ce qu'ils ont en vue, mais ils ont un wagon de retard, parce que ça ne fonctionnerait que si des étudiants s'inscrivaient dans cette filière. Or les inscriptions sont en chute libre, et quand on fréquente des lycéens, on sait bien qu'ils seront encore moins nombreux à se lancer là-dedans après le bac.
Je penche aussi pour les députés totalement déconnectés de la réalité qui n'ont pas compris l'ampleur de la crise.
En revanche je confirme, le MEEF 2nd degré anglais n'est qu'un vaisseau fantôme si on compare aux cohortes qui préparaient le capes il y a encore une quinzaine d'années.
Et ils disparaissent où, ensuite, ces étudiants ? Parce qu'il me semble bien qu'en IDF, à cause du recrutement académique, la situation est encore plus catastrophique dans le 1er degré que dans le 2nd degré, ce qui n'est pas peu dire.
Ils passent le concours, mais oui il y a une énorme différence d'attractivité PE entre Paris intra-muros et Créteil/Versailles. Les 300 places annuelles ouvertes au CRPE à Paris même sont pourvues sans souci, alors qu'à Créteil il faut systématiquement une 2e session de concours pour recruter les cohortes dont ils ont besoin.
Par comparaison, personne ou presque dans Paris ne veut plus passer le Capes (en tout cas en anglais). Si on ouvrait une L1 fléchée MEEF 2nd degré anglais dans ma fac on n'aurait probablement pas le même nombre de candidatures...
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- LemmyKHabitué du forum
Une révolution culturelle ne suffira pas s'il faut payer plusieurs milliers d'euros par an pour chaque enfant.Prezbo a écrit:lene75 a écrit:Prezbo a écrit:Vieux_Mongol a écrit:
Je ne suis pas sûr qu'il y ait autant d'argent à se faire pour d'éventuels investisseurs.
Pour le primaire, le collège et l'enseignement général, qui forment le gros des cohortes, non, je ne pense pas qu'il y ait vraiment d'argent à se faire. Personne n'est prêt à payer pour une formation générale de qualité.
Ça je n'en suis pas si sûre. Dans les pays libéraux qui nous servent de modèle, le privé - qui correspond au hors contrat chez nous - se porte plutôt bien. Je crois au contraire qu'il y a toute une frange de la population qui est prête non seulement à payer très cher pour une bonne éducation, mais à se réserver l'accès à cette bonne éducation. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je suis très réservée concernant les critiques du privé sous contrat : il est entre autres un rempart contre le développement de ce système.
En France, les gens ont l'habitude de ne pas payer -que ce soit pour la santé, l'éducation ou autre-, et les prélèvement obligatoires sont déjà élevés. Il faudra une sacré révolution culturelle pour qu'il acceptent (hors CSP+++) de débourser quelques milliers ou dizaine de milliers d'euros par an pour la scolarité de chaque enfant.
Le libéralisme à la française, c'est créer quelques marché de niche subventionnés pour du secteur privé de connivence, et laisser le public gérer la masse à budget rogné pour contenir l'explosion sociale, en cédant sur quelques mesure électoralistes au besoin.
- profdoctoujoursNiveau 7
Question con : si en passant le concours on doit travailler 5 ans pour l'EN, est-ce que ça veut dire qu'en cas de reconversion (par exemple PE en prof dee français, ou prof d'histoire en prof-doc), on devra faire forcément 5 ans dans notre nouvelle discipline, même si ça fait déjà plus de 5 ans qu'on travaille dans l'EN ?
- IllianeExpert
D'où sors-tu cette obligation de travailler 5 ans pour l'EN ? Le seul cadre où j'ai pu entendre parler de quelque chose de vaguement similaire c'est pour les Normaliens devant travailler pour l'Etat pendant 10 ans (si ma mémoire est bonne), mais le contexte est très différent...
- valleExpert spécialisé
De la proposition de loi sur laquelle porte le fil.
- IllianeExpert
Mille excuses, j'ai dû passer à côté de ce point-là (je viens de le retrouver à la page 8). Mais autant je peux comprendre qu'on exige des années aux Normaliens vu qu'ils sont payés pendant leurs études, mais là, comment justifier une chose pareille ? Ils seront payés en tant que fonctionnaires-stagiaires qui travaillent (avec des montants pas franchement mirifiques, sauf si changement), ce qui n'est pas la même chose... Et concrètement, quelle pourrait être la sanction pour quelqu'un qui quitterait le navire avant ? Reverser les sommes perçues pour le travail concrètement fourni ?
- lene75Prophète
Illiane a écrit:Mille excuses, j'ai dû passer à côté de ce point-là (je viens de le retrouver à la page 8). Mais autant je peux comprendre qu'on exige des années aux Normaliens vu qu'ils sont payés pendant leurs études, mais là, comment justifier une chose pareille ? Ils seront payés en tant que fonctionnaires-stagiaires qui travaillent (avec des montants pas franchement mirifiques, sauf si changement), ce qui n'est pas la même chose... Et concrètement, quelle pourrait être la sanction pour quelqu'un qui quitterait le navire avant ? Reverser les sommes perçues pour le travail concrètement fourni ?
Je me demande s'il ne peut pas être demandé le remboursement des frais de scolarité, qui sera gratuite et dont le coût peut être évalué forfaitairement. Quant au travail effectué, si on considère que ça fait partie de la formation... tout est possible...
Donc oui, en cas de départ anticipé, il faut rembourser une somme qui peut être conséquente au prorata des années effectuées.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- IllianeExpert
Et ils croient vraiment qu'en rendant le travail dans l'EN plus contraignant ils vont attirer davantage de monde ? Qui plus est, peuvent-ils vraiment faire cela dans la mesure où cela créerait des inégalités de fait avec d'autres étudiants dans un master lambda (auxquels on ne demande pas de rembourser quoique ce soit si finalement ils se dirigent vers autre chose par la suite) ?
- PrezboGrand Maître
Illiane a écrit:Mille excuses, j'ai dû passer à côté de ce point-là (je viens de le retrouver à la page 8). Mais autant je peux comprendre qu'on exige des années aux Normaliens vu qu'ils sont payés pendant leurs études, mais là, comment justifier une chose pareille ? Ils seront payés en tant que fonctionnaires-stagiaires qui travaillent (avec des montants pas franchement mirifiques, sauf si changement), ce qui n'est pas la même chose... Et concrètement, quelle pourrait être la sanction pour quelqu'un qui quitterait le navire avant ? Reverser les sommes perçues pour le travail concrètement fourni ?
Je ne suis pas sûr que cette distinction travail/étude soit très pertinente. Un fonctionnaire-stagiaire dont la formation est rémunérée (cela concerne les normaliens, mais aussi les élèves des écoles d'ingénieur de l'Etat, les agents du trésor ou de l'INSEE en formation initiale, les anciens élèves des EN...) et n'est pas en congé pour formation. Il a un statut d'étudiant car il est inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur, mais du point de vue de l’État-employeur il est en activité, avec une obligation d'assiduité et une obligation de validation de ses diplômes. Il est payé par le Trésor Public, son traitement n'est pas une bourse d'étude.
Inversement, des périodes de travail et de stage peuvent très bien être vues comme faisant partie de la formation.
Mais il est vrai que je ne sais pas quels textes permettent légalement de demander les remboursement des salaires versés pendant la scolarité aux anciens élèves-fonctionnaires ne respectant pas leur engagement.
- LagomorpheFidèle du forum
Illiane a écrit:Et ils croient vraiment qu'en rendant le travail dans l'EN plus contraignant ils vont attirer davantage de monde ? Qui plus est, peuvent-ils vraiment faire cela dans la mesure où cela créerait des inégalités de fait avec d'autres étudiants dans un master lambda (auxquels on ne demande pas de rembourser quoique ce soit si finalement ils se dirigent vers autre chose par la suite) ?
Il n'y aurait en l'occurrence pas d'inégalité. Les étudiants d'un master lambda payent leurs frais d'inscription et ne reçoivent rien (d'autre que leur diplôme). Ceux qui signeraient un engagement quinquennal auraient à rembourser ce qu'ils ont perçu, c'est-à-dire leur rémunération de stagiaire, exactement comme les normaliens qui ne respectent pas l'engagement décennal doivent rembourser les traitements perçus au cours des 4 années d'ENS - mais évidemment pas les frais de scolarité, inexistants pour les élèves-fonctionnaires, mais bien réels pour l'ENS.
Après, je suis entièrement d'accord avec le fait que cet engagement quinquennal sera un sacré repoussoir - comme commence à l'être l'engagement décennal des normaliens. Pas mal d'étudiants en prépa ont bien compris que dans certains domaines, s'enchaîner pour dix ans à un secteur public qui rémunère très mal est une ânerie.
- uneodysséeÉrudit
Deux remarques :
1/ d’après une de mes connaissances actuellement étudiant normalien, il est assez facile d’échapper à ce remboursement : par exemple quand l’entreprise qui te recrute le prend en charge ;
2/ il faut lire le très beau Eutopia de Camille Leboulanger, inspiré des travaux de Bernard Friot et du réseau salariat : les jeunes perçoivent «le premier salaire» lorsqu’elles et ils commencent leurs études, après le secondaire, lorsque leur entretien n’est plus à la charge des adultes… car d’un point de vue très pragmatique, étudier c’est se rendre productif
1/ d’après une de mes connaissances actuellement étudiant normalien, il est assez facile d’échapper à ce remboursement : par exemple quand l’entreprise qui te recrute le prend en charge ;
2/ il faut lire le très beau Eutopia de Camille Leboulanger, inspiré des travaux de Bernard Friot et du réseau salariat : les jeunes perçoivent «le premier salaire» lorsqu’elles et ils commencent leurs études, après le secondaire, lorsque leur entretien n’est plus à la charge des adultes… car d’un point de vue très pragmatique, étudier c’est se rendre productif
- PrezboGrand Maître
uneodyssée a écrit:Deux remarques :
1/ d’après une de mes connaissances actuellement étudiant normalien, il est assez facile d’échapper à ce remboursement : par exemple quand l’entreprise qui te recrute le prend en charge ;
Si une entreprise prend en charge le remboursement, c'est qu'on n'y a pas "échappé".
- lene75Prophète
Prezbo a écrit:uneodyssée a écrit:Deux remarques :
1/ d’après une de mes connaissances actuellement étudiant normalien, il est assez facile d’échapper à ce remboursement : par exemple quand l’entreprise qui te recrute le prend en charge ;
Si une entreprise prend en charge le remboursement, c'est qu'on n'y a pas "échappé".
Les normaliens qui quittent la fonction publique la quittent en effet parce qu'ils sont débauchés par une entreprise. Ceux qui quitteraient une formation débutée après le bac et ne formant qu'au métier de prof ne seraient vraisemblablement pas dans ce cas mais dans celui de changer de formation.
Je ne suis pas sûre qu'on ne puisse pas faire payer les études. Les normaliens des écoles normales d'instituteurs avaient également un engagement décennal et il me semble bien pourtant qu'ils ne percevaient pas de rémunération (mais ils étaient internes). Ma mère avait une collègue, ancienne normalienne, qui avait dû payer quand elle est partie, et non, pas de moyen d'y échapper. Le gag étant qu'après avoir remboursé elle a fini par devenir prof... mais elle n'a jamais récupéré son argent.
- IllianeExpert
Prezbo a écrit:Illiane a écrit:Mille excuses, j'ai dû passer à côté de ce point-là (je viens de le retrouver à la page 8). Mais autant je peux comprendre qu'on exige des années aux Normaliens vu qu'ils sont payés pendant leurs études, mais là, comment justifier une chose pareille ? Ils seront payés en tant que fonctionnaires-stagiaires qui travaillent (avec des montants pas franchement mirifiques, sauf si changement), ce qui n'est pas la même chose... Et concrètement, quelle pourrait être la sanction pour quelqu'un qui quitterait le navire avant ? Reverser les sommes perçues pour le travail concrètement fourni ?
Je ne suis pas sûr que cette distinction travail/étude soit très pertinente. Un fonctionnaire-stagiaire dont la formation est rémunérée (cela concerne les normaliens, mais aussi les élèves des écoles d'ingénieur de l'Etat, les agents du trésor ou de l'INSEE en formation initiale, les anciens élèves des EN...) n'est pas en congé pour formation. Il a un statut d'étudiant car il est inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur, mais du point de vue de l’État-employeur il est en activité, avec une obligation d'assiduité et une obligation de validation de ses diplômes. Il est payé par le Trésor Public, son traitement n'est pas une bourse d'étude.
Inversement, des périodes de travail et de stage peuvent très bien être vues comme faisant partie de la formation.
Mais il est vrai que je ne sais pas quels textes permettent légalement de demander les remboursement des salaires versés pendant la scolarité aux anciens élèves-fonctionnaires ne respectant pas leur engagement.
Lagomorphe a écrit:Illiane a écrit:Et ils croient vraiment qu'en rendant le travail dans l'EN plus contraignant ils vont attirer davantage de monde ? Qui plus est, peuvent-ils vraiment faire cela dans la mesure où cela créerait des inégalités de fait avec d'autres étudiants dans un master lambda (auxquels on ne demande pas de rembourser quoique ce soit si finalement ils se dirigent vers autre chose par la suite) ?
Il n'y aurait en l'occurrence pas d'inégalité. Les étudiants d'un master lambda payent leurs frais d'inscription et ne reçoivent rien (d'autre que leur diplôme). Ceux qui signeraient un engagement quinquennal auraient à rembourser ce qu'ils ont perçu, c'est-à-dire leur rémunération de stagiaire, exactement comme les normaliens qui ne respectent pas l'engagement décennal doivent rembourser les traitements perçus au cours des 4 années d'ENS - mais évidemment pas les frais de scolarité, inexistants pour les élèves-fonctionnaires, mais bien réels pour l'ENS.
Après, je suis entièrement d'accord avec le fait que cet engagement quinquennal sera un sacré repoussoir - comme commence à l'être l'engagement décennal des normaliens. Pas mal d'étudiants en prépa ont bien compris que dans certains domaines, s'enchaîner pour dix ans à un secteur public qui rémunère très mal est une ânerie.
Effectivement, j'ai du mal à voir les choses ainsi (je vois bêtement d'un côté des étudiants payés pour étudier - en contrepartie d'un engagement décennal - et de l'autre des étudiants payés pour travailler ), mais c'est comme cela a priori que l'EN doit concevoir son projet. Ils doivent se dire que cela leur fait de la "main-d'oeuvre" pour au moins 5 ans, mais à mon avis ça va surtout faire moins de main-d'oeuvre : le métier est déjà mal aimé, qui irait prendre le risque de s'y enchaîner pendant plusieurs années sans savoir si cela leur plaira ?
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:Prezbo a écrit:uneodyssée a écrit:Deux remarques :
1/ d’après une de mes connaissances actuellement étudiant normalien, il est assez facile d’échapper à ce remboursement : par exemple quand l’entreprise qui te recrute le prend en charge ;
Si une entreprise prend en charge le remboursement, c'est qu'on n'y a pas "échappé".
Les normaliens qui quittent la fonction publique la quittent en effet parce qu'ils sont débauchés par une entreprise. Ceux qui quitteraient une formation débutée après le bac et ne formant qu'au métier de prof ne seraient vraisemblablement pas dans ce cas mais dans celui de changer de formation.
Je ne suis pas sûre qu'on ne puisse pas faire payer les études. Les normaliens des écoles normales d'instituteurs avaient également un engagement décennal et il me semble bien pourtant qu'ils ne percevaient pas de rémunération (mais ils étaient internes). Ma mère avait une collègue, ancienne normalienne, qui avait dû payer quand elle est partie, et non, pas de moyen d'y échapper. Le gag étant qu'après avoir remboursé elle a fini par devenir prof... mais elle n'a jamais récupéré son argent.
Il faudrait que je redemande à ma mère, mais il me semble bien que les normaliens des écoles normales d'instituteurs étaient payés à partir du bac, ce qui faisait d'ailleurs des EN un moyen pour les élèves d'origine modeste de faire des études. Sur le fond, on est bien d'accord qu'il y a de multiples exemples ou l'Etat peut demander le remboursement des salaires perçus en cours de formation en cas de non respect de l'engagement. On pense beaucoup aux ENS sur ce forum, mais les élèves ingénieurs par exemple de l'ENTPE (pour prendre un cas que je connais un peu) ont chaque année des stages d'application sur le terrain, ce qui ne les dispense pas de leur engagement.
Par contre, l'engagement décennal est compté à partir du moment d'entrée dans l'école, et non de sortie de celle-ci. Un normalien entrant en première année à déjà quatre ans d'effectués en sortie de l'école.
- lene75Prophète
Oui ils étaient payés à partir de 18 ans (bac ou pas : ma mère a raté son bac en 68...), ce qui me fait penser qu'ils ne l'étaient pas avant 18 ans. Tu as peut-être raison qu'ils ne remboursaient qu'à partir de ce moment-là, mais il me semblait que l'engagement commençait dès qu'ils entraient dans l'école.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PrezboGrand Maître
lene75 a écrit:Oui ils étaient payés à partir de 18 ans (bac ou pas : ma mère a raté son bac en 68...),
C'est méritoire, car c'est l'année où on a donné le bac à (presque) tout le monde avec des épreuves simplifiées suite aux événements de mai ! (J'ai un oncle qui a réussi le même exploit.)
- AlaperneNiveau 5
Il y a du nouveau !
Source : https://www.aefinfo.fr/depeche/709583
"Un document de travail du MENJ et du MESR, qu’AEF info s’est procuré, précise le projet de réforme de la formation initiale des enseignants, son calendrier et son coût (avec un premier nouveau concours en 2025). Une licence préparatoire au professorat des écoles serait créée (permettant de dispenser ses titulaires des épreuves d’admissibilité au concours), le concours serait bien déplacé en L3 pour les 1er et 2nd degrés, et de nouvelles "écoles normales supérieures du professorat" remplaceraient les Inspé. Emmanuel Macron pourrait faire des annonces dans les prochains jours."
Malheureusement, je n'ai pas accès au reste de l'article... En tout cas, bon courage aux collègues !
Source : https://www.aefinfo.fr/depeche/709583
"Un document de travail du MENJ et du MESR, qu’AEF info s’est procuré, précise le projet de réforme de la formation initiale des enseignants, son calendrier et son coût (avec un premier nouveau concours en 2025). Une licence préparatoire au professorat des écoles serait créée (permettant de dispenser ses titulaires des épreuves d’admissibilité au concours), le concours serait bien déplacé en L3 pour les 1er et 2nd degrés, et de nouvelles "écoles normales supérieures du professorat" remplaceraient les Inspé. Emmanuel Macron pourrait faire des annonces dans les prochains jours."
Malheureusement, je n'ai pas accès au reste de l'article... En tout cas, bon courage aux collègues !
- stiltNiveau 5
En route vers la justification de la faible rémunération
- MathadorEmpereur
Prezbo a écrit:Illiane a écrit:Mille excuses, j'ai dû passer à côté de ce point-là (je viens de le retrouver à la page 8). Mais autant je peux comprendre qu'on exige des années aux Normaliens vu qu'ils sont payés pendant leurs études, mais là, comment justifier une chose pareille ? Ils seront payés en tant que fonctionnaires-stagiaires qui travaillent (avec des montants pas franchement mirifiques, sauf si changement), ce qui n'est pas la même chose... Et concrètement, quelle pourrait être la sanction pour quelqu'un qui quitterait le navire avant ? Reverser les sommes perçues pour le travail concrètement fourni ?
Je ne suis pas sûr que cette distinction travail/étude soit très pertinente. Un fonctionnaire-stagiaire dont la formation est rémunérée (cela concerne les normaliens, mais aussi les élèves des écoles d'ingénieur de l'Etat, les agents du trésor ou de l'INSEE en formation initiale, les anciens élèves des EN...) et n'est pas en congé pour formation. Il a un statut d'étudiant car il est inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur, mais du point de vue de l’État-employeur il est en activité, avec une obligation d'assiduité et une obligation de validation de ses diplômes. Il est payé par le Trésor Public, son traitement n'est pas une bourse d'étude.
Inversement, des périodes de travail et de stage peuvent très bien être vues comme faisant partie de la formation.
Mais il est vrai que je ne sais pas quels textes permettent légalement de demander les remboursement des salaires versés pendant la scolarité aux anciens élèves-fonctionnaires ne respectant pas leur engagement.
L'engagement à servir spécifiquement l'EN serait toutefois nouveau par rapport à au moins une bonne partie des cas que tu cites, où l'engagement peut être honoré entre autres en occupant n'importe quel poste de l'une des 3 fonctions publiques.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JennyMédiateur
Cet engagement me pose question. On part du principe que tous ces jeunes seront aptes (et épanouis) pour exercer un métier qui est tout sauf simple. Qu'est ce qu'on fera du jeune collègue qui ne gérera pas du tout ses classes, de celui qui aura la boule au ventre rien qu'à l'idée de continuer ?
Un engagement décennal dans toute le FP, ce n'est pas la même chose.
Un engagement décennal dans toute le FP, ce n'est pas la même chose.
- Isis39Enchanteur
L'engagement existait à l'époque des allocations. Mais je crois me souvenir que c'était 5 ans d'engagement.
- profdoctoujoursNiveau 7
Jenny a écrit:Cet engagement me pose question. On part du principe que tous ces jeunes seront aptes (et épanouis) pour exercer un métier qui est tout sauf simple. Qu'est ce qu'on fera du jeune collègue qui ne gérera pas du tout ses classes, de celui qui aura la boule au ventre rien qu'à l'idée de continuer ?
Un engagement décennal dans toute le FP, ce n'est pas la même chose.
Je suis sans doute pessimiste, mais obliger des gens à travailler dans un métier pendant plusieurs années au détriment de leur santé mentale, je ne vois pas comment ça peut bien se finir... Parce que le but c'est bien de forcer les gens à ne pas se réorienter pour les maintenir dans l'institution : ils ne peuvent pas forcer les gens à passer le concours, mais ils peuvent endiguer l'augmentation des démissions en les rendant beaucoup plus compliquées. Parce que c'est beaucoup plus simple de forcer les gens que de se dire "hum, peut-être que s'ils démissionnent, il y a une raison sur laquelle on devrait bosser". Ca m'inquiète tout ça...
- IridianeFidèle du forum
profdoctoujours a écrit:Jenny a écrit:Cet engagement me pose question. On part du principe que tous ces jeunes seront aptes (et épanouis) pour exercer un métier qui est tout sauf simple. Qu'est ce qu'on fera du jeune collègue qui ne gérera pas du tout ses classes, de celui qui aura la boule au ventre rien qu'à l'idée de continuer ?
Un engagement décennal dans toute le FP, ce n'est pas la même chose.
Je suis sans doute pessimiste, mais obliger des gens à travailler dans un métier pendant plusieurs années au détriment de leur santé mentale, je ne vois pas comment ça peut bien se finir... Parce que le but c'est bien de forcer les gens à ne pas se réorienter pour les maintenir dans l'institution : ils ne peuvent pas forcer les gens à passer le concours, mais ils peuvent endiguer l'augmentation des démissions en les rendant beaucoup plus compliquées. Parce que c'est beaucoup plus simple de forcer les gens que de se dire "hum, peut-être que s'ils démissionnent, il y a une raison sur laquelle on devrait bosser". Ca m'inquiète tout ça...
Ça ne marchera pas : si les gens sont trop mal, ils seront mis en arrêt longue maladie. On ne peut pas forcer quelqu’un qui est trop mal à bosser, et ce mal-être sera renforcé par le sentiment d’enfermement. C’est le genre de chose qui peut conduire à des suicides, ils devraient se méfier.
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