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- dandelionVénérable
Tout à fait d’accord Lagomorphe. La pratique de la vérification uniquement s’il y a doute est ce qui existe dans d’autres pays. Et je vois aussi beaucoup de collègues se rendre au travail malgré d’évidents problèmes de santé.
Forcer les gens à se rendre chez le médecin est parfois aussi contre-productif: on souffre en y allant et en attendant, et on risque de refiler son virus au reste de la population.
J’ajoute que les conditions de travail dans les établissements scolaires rendent souvent difficiles le fait d’aller travailler avec certains problèmes. Il n’y a pas d’ascenseur dans mon établissement, comment faire dès qu’on a le moindre problème de mobilité? J’ai acheté une télécommande pour faire fonctionner les vidéoprojecteurs car une lombalgie m’a contrainte à abandonner la seule option parfois possible : monter sur une chaise pour l’allumer (j’ai des élèves sympas, et grands, qui m’ont rendu service en phase aigue de lombalgie, mais ça n’est guère pratique).
Forcer les gens à se rendre chez le médecin est parfois aussi contre-productif: on souffre en y allant et en attendant, et on risque de refiler son virus au reste de la population.
J’ajoute que les conditions de travail dans les établissements scolaires rendent souvent difficiles le fait d’aller travailler avec certains problèmes. Il n’y a pas d’ascenseur dans mon établissement, comment faire dès qu’on a le moindre problème de mobilité? J’ai acheté une télécommande pour faire fonctionner les vidéoprojecteurs car une lombalgie m’a contrainte à abandonner la seule option parfois possible : monter sur une chaise pour l’allumer (j’ai des élèves sympas, et grands, qui m’ont rendu service en phase aigue de lombalgie, mais ça n’est guère pratique).
- zigmag17Guide spirituel
Lagomorphe a écrit:dandelion a écrit:Cette histoire d’arrêt de travail pour deux jours est une aberration qui conduit à encombrer inutilement les cabinets des médecins (et je ne suis pas la seule à le dire). Cela n’existe pas dans d’autres pays. La plupart du temps, les maladies virales ne nécessitent pas de voir un médecin, d’autant qu’il n’y a pas grand chose à faire si ce n’est boire beaucoup d’eau, prendre un doliprane et attendre que ça passe. A part induire des frais inutiles et des prescriptions de médicaments inutiles, je ne vois pas ce que ça apporte. C’est d’autant plus absurde qu’il y a la journée de carence et que donc il y a une sanction, que l’on soit ‘vraiment’ malade ou non.
Attendre que ça passe, ok, mais au chaud chez soi. Ne serait-ce que pour ne pas contaminer les autres, et accessoirement pour se rétablir soi-même rapidement. Mon système immunitaire est performant, mais je doute qu'il le reste face à un virus respiratoire si en plus je dois affronter le froid dehors, l'air sec et surchauffé du lycée dedans, et 7h de cours dans la journée.
Or en l'absence d'arrêt de travail, si on ne va pas bosser, l'issue aléatoire dépend fortement de la direction: de rien à l'accusation d'abandon de poste en passant par le rattrapage de tout ou partie des heures manquées, rattrapage d'ailleurs plus ou moins infaisable en raison des EdT baroques à barrettes (depuis Blanquer au lycée, et Attal au collège).
Je ne connais pas les autres professions, mais il me semble que chez les enseignants que je connais - donc beaucoup - il n'y a nulle tendance à se faire porter pâle pour rien. On pourrait quand même faire un minimum confiance au professionnalisme de fonctionnaires de catégorie A avec un bac+5, et considérer qu'un test positif grippe/covid ou autre fait en pharmacie vaut arrêt de travail automatique de 2 jours, renouvelables si symptômes persistants, sans avoir besoin de consulter un médecin difficilement disponible - surtout que les maladies virales sont par définition contagieuses et que plein de gens les attrapent en même temps. Les généralistes font ce qu'ils peuvent, mais ils ne peuvent pas être disponibles au pied levé pour pondre cinquante paperasses ridicules par jour après avoir vaguement fichu un thermomètre dans l'oreille de chaque patient.
C'est plus généralement un biais qui me fascine (négativement) dans la logique de l'administration française: si je dis que je suis malade, on devrait a priori me croire, donc autoriser l'absence, quitte à diligenter un contrôle s'il y a un doute. La nécessité d'aller chercher moi-même (qui suis malade) une paperasse chez un médecin (à chercher moi-même) pour prouver mes dires revient à soupçonner a priori que je mens; or c'est à l'accusation d'apporter les preuves, me semble-t-il. C'est un peu comme le cumul d'activité, qui n'est possible qu'après autorisation acquise. Ma logique pencherait plutôt vers l'autorisation de principe (d'absence pour maladie, de cumul), avec contrôle possible (et pourquoi pas fréquent) - et évidemment sanction significative en cas de fraude.
Le combo "pas le droit de s'absenter pour raison de santé sans un arrêt en bonne et due forme" + "pas de médecin disponible rapidement" + "pas d'arrêt antidaté" finit par équivaloir à une interdiction de fait d'être malade...
Je suis d'accord avec absolument tout ce message. Nous nous faisions cette réflexion il y a peu justement en salle des profs: la confiance en nous a disparu. On observe une nette dégradation de nos conditions de travail et du respect - et de la confiance- qui nous sont dus. Nous sommes suspectés de ne pas vouloir faire et de nous comporter comme des élèves tire-au-flanc au lieu d'être considérés comme des adultes responsables et de bonne foi.
Il y a une trentaine d'années - même encore il y dix ans, mettons- s'il nous arrivait d'être patraque un matin, assez pour avoir besoin de récupérer en dormant toute une journée pour repartir de bon pied le lendemain, il suffisait d'appeler le lycée, de signaler l'absence pour la journée, et dans ce cas-là si le lendemain nous voyait frais et dispo, une autorisation d'absence rétroactive nous était accordée sans défiance. Aujourd'hui dans le meilleur des cas il faut rattraper les heures perdues et dans le pire en effet partir patraque à la recherche d'un médecin perdu (puisque par ailleurs il y a longtemps que les visites de médecin à domicile ont disparu) pour obtenir un sésame qui de toute façon ne sert à rien puisque la journée d'arrêt nous sera sucrée. Je parle bien sûr des personnes très rarement voire jamais absentes, pour qui cela représente un fait exceptionnel. La direction le sait bien, je suppose qu'il y a des statistiques sur les absences du personnel.
En fait nous sommes soupçonnés de tout pour un oui pour un non et du point de vue de la hiérarchie en ce qui nous concerne la présomption d'honnêteté n'existe pas n.
C'est infâmant.
- Clecle78Esprit sacré
Ma fille a passé deux ans en Finlande et effectivement si on est malade on prévient juste l'employeur et on va voir son médecin si ça dure. Elle y était pendant le COVID et la simple mention d'autorisation de sortie leur faisait lever les yeux au ciel. Pareil pour les tickets de bus, pas de contrôle et tout repose sur la confiance. Le retour a été dur.
- zigmag17Guide spirituel
Clecle78 a écrit:Ma fille a passé deux ans en Finlande et effectivement si on est malade on prévient juste l'employeur et on va voir son médecin si ça dure. Elle y était pendant le COVID et la simple mention d'autorisation de sortie leur faisait lever les yeux au ciel. Pareil pour les tickets de bus, pas de contrôle et tout repose sur la confiance. Le retour a été dur.
Ca ne m'étonne pas que son retour ait été rude. Ici on a toujours l'impression d'être pris pour des voleurs ou des profiteurs, la bonne blague.
- Ramanujan974Érudit
Danska a écrit:
Le problème est le même pour les enfants malades d'ailleurs, peut-être même en pire : quand la crèche ou l'école refuse l'enfant malade, qu'il ne peut pas se garder tout seul et qu'aucun médecin n'est accessible pour signer un certificat en urgence, c'est la galère - et un jeune enfant malade, c'est fréquent.
Il n'y a pas de justificatif à fournir pour "garde d'enfant malade".
Mon médecin m'a dit que si le lycée m'en demande un, je l'appelle et il me fournira le texte.
D'ailleurs, j'ai pris il y a 2 semaines 2 demi-journées parce que mon fils avait la grippe. J'ai juste prévenu que je ne serai pas là pour garder mon fils.
Aucun justificatif ne m'a été demandé.
- DanskaProphète
Ramanujan974 a écrit:Danska a écrit:
Le problème est le même pour les enfants malades d'ailleurs, peut-être même en pire : quand la crèche ou l'école refuse l'enfant malade, qu'il ne peut pas se garder tout seul et qu'aucun médecin n'est accessible pour signer un certificat en urgence, c'est la galère - et un jeune enfant malade, c'est fréquent.
Il n'y a pas de justificatif à fournir pour "garde d'enfant malade".
Mon médecin m'a dit que si le lycée m'en demande un, je l'appelle et il me fournira le texte.
D'ailleurs, j'ai pris il y a 2 semaines 2 demi-journées parce que mon fils avait la grippe. J'ai juste prévenu que je ne serai pas là pour garder mon fils.
Aucun justificatif ne m'a été demandé.
On m'a toujours demandé un justificatif, idem pour mon conjoint. Plus exactement son entreprise a assoupi les règles récemment : il a maintenant droit à quatre demi-journées sans justificatif puis quatre demi-journées supplémentaires avec, c'est écrit noir sur blanc dans le règlement intérieur. J'avoue que je suis très étonnée de t'entendre dire qu'il n'y a pas besoin de justificatif, c'est bien la première fois que j'entends ça dans mon entourage.
Édit : vérifié sur service.public, par acquit de conscience :
Vous devez transmettre à votre employeur au plus vite le certificat médical (ou une copie) constatant la maladie ou l'accident de votre enfant..
C'est pour le secteur privé, mais c'est pareil dans la fonction publique.
Une loi a même été débattue au parlement il n'y a pas si longtemps (ça devait être en décembre 2023, dans ces eaux-là) pour autoriser les journées enfant malade sans justificatif, mais elle n'est finalement pas passée. Dommage, ç'aurait été du simple bon sens.
- Fabrice25Niveau 10
Clecle78 a écrit:Ma fille a passé deux ans en Finlande et effectivement si on est malade on prévient juste l'employeur et on va voir son médecin si ça dure. Elle y était pendant le COVID et la simple mention d'autorisation de sortie leur faisait lever les yeux au ciel. Pareil pour les tickets de bus, pas de contrôle et tout repose sur la confiance. Le retour a été dur.
Pour les tickets de bus, je n'irai pas jusque-là... Pour bien connaître le pays et y être allé de nombreuses fois, les contrôles ne sont pas si rares... Y compris par les chauffeurs de bus qui, en théorie, ne sont pas habilités à le faire. Anecdote toute fraîche de cet été !
- lene75Prophète
J'avais le souvenir que l'absence pour enfant malade n'était pas de droit, ce que confirme Julien Delmas https://blog.juliendelmas.fr/?autorisations-d-absence-a-l-education-nationale
Dès lors puisque l'autorisation d'absence est à la discrétion du chef, il exige ce qu'il veut pour la donner.
Ça fait bien longtemps qu'un CDE ne m'a plus accordé d'absence sans justificatif. Je ne sais pas ce que ça donnera avec ma nouvelle généraliste, mais la précédente en avait tiré la conséquence que les certificats ponctuels nécessitant des RV tous les 4 matins, ça n'était plus possible, non seulement d'un point de vue logistique, mais également en raison du stress que ça me causait, et que le plus simple était encore de m’arrêter complètement pour toute la période. Au cas où certains se posairaient la question, je n'ai jamais été remplacée, même pour des arrêts d'un mois, donc c'est en pure perte pour tout le monde. J'ai du mal à saisir l'intérêt de la chose.
Ça vaut pour tous les papelards : quand l'orthophoniste a besoin d'une nouvelle ordonnance (environ une fois par an depuis 11 ans...), elle nous demande d'aller demander à notre médecin, à qui on dit donc que l'orthophoniste demande une ordonnance, et qui par conséquent fait le papier dont on lui dit que l'orthophoniste l'a demandé. Il fait donc le certificat que l'orthophoniste demande, sans vérifier d'ailleurs si l'orthophoniste l'a bien demandé, mais que l'orthophoniste n'a pas le droit de faire elle-même. Pour le transport c'est encore plus drôle : c'est de droit avec l'ALD sous réserve que le médecin atteste, tous les 6 mois, cette fois, que l'enfant a bien besoin d'être accompagné pour faire 15 bornes pour aller chez l'orthophoniste, desfois qu'un enfant qui a une carte de stationnement handicapé puisse faire 15 bornes à pieds, sait-on jamais. Il faut donc attester tous les 6 mois que l'enfant a bien besoin qu'on le conduise aux rééducations qui lui ont été prescrites par ailleurs, par le même médecin, qui a peut-être fait une ordonnance pour que l'enfant n'y aille pas, sait-on jamais. Ça rend les médecins fous, ça coûte un pognon de dingue (consultation majorée pour les enfants pour chaque certificat) et ça pourrit la vie de tout le monde, parce que quand on est malade, on n'a pas besoin de toutes ces complications en plus, comme s'il fallait punir le malade et le handicapé de l'être.
Dès lors puisque l'autorisation d'absence est à la discrétion du chef, il exige ce qu'il veut pour la donner.
Ça fait bien longtemps qu'un CDE ne m'a plus accordé d'absence sans justificatif. Je ne sais pas ce que ça donnera avec ma nouvelle généraliste, mais la précédente en avait tiré la conséquence que les certificats ponctuels nécessitant des RV tous les 4 matins, ça n'était plus possible, non seulement d'un point de vue logistique, mais également en raison du stress que ça me causait, et que le plus simple était encore de m’arrêter complètement pour toute la période. Au cas où certains se posairaient la question, je n'ai jamais été remplacée, même pour des arrêts d'un mois, donc c'est en pure perte pour tout le monde. J'ai du mal à saisir l'intérêt de la chose.
Ça vaut pour tous les papelards : quand l'orthophoniste a besoin d'une nouvelle ordonnance (environ une fois par an depuis 11 ans...), elle nous demande d'aller demander à notre médecin, à qui on dit donc que l'orthophoniste demande une ordonnance, et qui par conséquent fait le papier dont on lui dit que l'orthophoniste l'a demandé. Il fait donc le certificat que l'orthophoniste demande, sans vérifier d'ailleurs si l'orthophoniste l'a bien demandé, mais que l'orthophoniste n'a pas le droit de faire elle-même. Pour le transport c'est encore plus drôle : c'est de droit avec l'ALD sous réserve que le médecin atteste, tous les 6 mois, cette fois, que l'enfant a bien besoin d'être accompagné pour faire 15 bornes pour aller chez l'orthophoniste, desfois qu'un enfant qui a une carte de stationnement handicapé puisse faire 15 bornes à pieds, sait-on jamais. Il faut donc attester tous les 6 mois que l'enfant a bien besoin qu'on le conduise aux rééducations qui lui ont été prescrites par ailleurs, par le même médecin, qui a peut-être fait une ordonnance pour que l'enfant n'y aille pas, sait-on jamais. Ça rend les médecins fous, ça coûte un pognon de dingue (consultation majorée pour les enfants pour chaque certificat) et ça pourrit la vie de tout le monde, parce que quand on est malade, on n'a pas besoin de toutes ces complications en plus, comme s'il fallait punir le malade et le handicapé de l'être.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Clecle78Esprit sacré
C'était pendant la période COVID, ceci explique peut-être cela. Ma fille n'a jamais été contrôlée et son copain non plus.Fabrice25 a écrit:Clecle78 a écrit:Ma fille a passé deux ans en Finlande et effectivement si on est malade on prévient juste l'employeur et on va voir son médecin si ça dure. Elle y était pendant le COVID et la simple mention d'autorisation de sortie leur faisait lever les yeux au ciel. Pareil pour les tickets de bus, pas de contrôle et tout repose sur la confiance. Le retour a été dur.
Pour les tickets de bus, je n'irai pas jusque-là... Pour bien connaître le pays et y être allé de nombreuses fois, les contrôles ne sont pas si rares... Y compris par les chauffeurs de bus qui, en théorie, ne sont pas habilités à le faire. Anecdote toute fraîche de cet été !
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Ici, désert médical généralisé donc on vient bosser. Et comme on est en plus pas mal de divorcées avec enfants, difficile de perdre le jour de carence. Au pire, si c'est trop rude pour la collègue concernée, c'est série dexos, avec porte de communication entre les salles ouverte et l'autre collègue jette un oeil (ou pousse une couanée, en cas de collègue aphone !) et voilà. Pas forcément terrible, ni pour le malade, ni pour les gamins, ni pour l'autre collègue, mais on fait comme on peut ... Heureusement, c'est plutôt rare.
- ArverneGrand sage
Comment peut-on en être arrivé là, en France, dans un pays développé ? C'est terrible.Agrippina furiosa a écrit:Ici, désert médical généralisé donc on vient bosser. Et comme on est en plus pas mal de divorcées avec enfants, difficile de perdre le jour de carence. Au pire, si c'est trop rude pour la collègue concernée, c'est série dexos, avec porte de communication entre les salles ouverte et l'autre collègue jette un oeil (ou pousse une couanée, en cas de collègue aphone !) et voilà. Pas forcément terrible, ni pour le malade, ni pour les gamins, ni pour l'autre collègue, mais on fait comme on peut ... Heureusement, c'est plutôt rare.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Tu vas rire (ou pas !) : notre salut médical vient ... de la résidence Domitys ! Ils ont installé, et fait pas mal de pub autour, une cabine de teleconsulte dans leurs locaux et elle est a priori accessible 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. On a trois pharmacies dans l'agglomération qui pratiquent déjà (et franchement, c'est super pratique, la seule médecin que j'ai trouvée est à 1h20 de chez moi) mais là, pour les gens à risque, c'est une sécurité. Car bien évidemment les urgences sont sur saturées
Et chez nous, ça COVID dur : une collègue masquée hier, une autre ce matin ... Ça commence fort !
Et chez nous, ça COVID dur : une collègue masquée hier, une autre ce matin ... Ça commence fort !
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