Page 5 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Elaïna a écrit:Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
Dans ton bahut peut-être, mais n'en fais pas une généralité.clélia a écrit:Ma fille est en terminale, spé arts plastiques. Je crois qu'elles sont deux élèves, maximum trois, à avoir un projet d'orientation dans ce domaine. La plupart de ses camarades n'ont que très peu de goût pour les arts. Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points. L'enseignant n'est pas dupe. Face au manque de travail et d'investissement des élèves, il a même envoyé un message aux parents début octobre pour expliquer qu'il fallait quand même travailler un minimum pour espérer une bonne note à l'examen. J'ai bien senti son dépit...
Cette situation est inhabituelle, et ne correspond pas à ce que j'ai pu constater en bientôt vingt ans d'enseignement en spécialité histoire des arts puis arts plastiques, ni à ce que constatent les collègues dans les autres lycées de mon académie ou encore à ce que j'observe quand je fais passer des épreuves ou corrige des copies de bac. Je dirais que le fait de faire d'une spé artistique une spé au rabais traduit une politique d'établissement.
Quant à l'idée que c'est une spé "qui rapporte facilement des points"... sérieusement? Tu as regardé de près le programme général et le programme limitatif? Les trois exercices de l'écrit (analyse/commentaire/note d'intention) avec leur méthodologie très spécifique? La nécessité de mener de front théorie et pratique avec plusieurs projets personnels ambitieux et élaborés (on en demande généralement quatre chez nous) assortis d'autant de dossiers et du carnet de travail? Pour peu qu'on les enseigne avec l'exigence requise, les arts plastiques ne sont certainement pas "plus faciles" que n'importe quelle autre spé. Et si l'enseignant de ta fille distribue des bonnes notes aux glandus ou aux flemmards, ou si dans ton académie on valorise des copies/productions/dossiers indigents lors des épreuves du bac, ça n'a là encore rien de normal. Enfin bon... je me demande pourquoi je perds du temps à commenter une telle ineptie.
On parle de la perception de certains élèves, pas de la réalité.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Caspar a écrit:On parle de la perception de certains élèves, pas de la réalité.
Non. Dans le message auquel je répond on parle de la perception de la plupart des élèves dans la réalité, de ses origines et de ses conséquences sur la qualité du travail pédagogique. Or la perception évoquée ne correspond pas à ce que j'observe dans mon académie. "Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points" (sous-entendu c'est généralement comme ça, autrement je ne vois pas l'intérêt de l'exemple) est une affirmation doublement fausse. Si toutefois dans certains lycées/certaines académies une telle représentation s'installe dans la tête de la plupart des élèves, c'est qu'on y a créé les conditions pour cela.
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Caspar a écrit:On parle de la perception de certains élèves, pas de la réalité.
Non. Dans le message auquel je répond on parle de la perception de la plupart des élèves dans la réalité, de ses origines et de ses conséquences sur la qualité du travail pédagogique. Or la perception évoquée ne correspond pas à ce que j'observe dans mon académie. "Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points" (sous-entendu c'est généralement comme ça, autrement je ne vois pas l'intérêt de l'exemple) est une affirmation doublement fausse. Si toutefois dans certains lycées/certaines académies une telle représentation s'installe dans la tête de la plupart des élèves, c'est qu'on y a créé les conditions pour cela.
J'ai sans doute lu trop vite. En tout cas nous avons des arts plastiques dans mon lycée et j'ai l'impression ce sont une option et une spé (certains cumulent) "de cœur" et pas choisies par stratégie mais je n'au pas faut d'étude statistique auprès des élèves.
Quoi qu'il en soit nous nous éloignons du sujet, nous sommes passés du point de vue du professeur à celui des élèves, comme tout bon enseignant (l'intérédézenfan ).
- cléliaFidèle du forum
Aperçu par hasard a écrit:clélia a écrit:Ma fille est en terminale, spé arts plastiques. Je crois qu'elles sont deux élèves, maximum trois, à avoir un projet d'orientation dans ce domaine. La plupart de ses camarades n'ont que très peu de goût pour les arts. Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points. L'enseignant n'est pas dupe. Face au manque de travail et d'investissement des élèves, il a même envoyé un message aux parents début octobre pour expliquer qu'il fallait quand même travailler un minimum pour espérer une bonne note à l'examen. J'ai bien senti son dépit...
Cette situation est inhabituelle, et ne correspond pas à ce que j'ai pu constater en bientôt vingt ans d'enseignement en spécialité histoire des arts puis arts plastiques, ni à ce que constatent les collègues dans les autres lycées de mon académie ou encore à ce que j'observe quand je fais passer des épreuves ou corrige des copies de bac. Je dirais que le fait de faire d'une spé artistique une spé au rabais traduit une politique d'établissement.
Quant à l'idée que c'est une spé "qui rapporte facilement des points"... sérieusement? Tu as regardé de près le programme général et le programme limitatif? Les trois exercices de l'écrit (analyse/commentaire/note d'intention) avec leur méthodologie très spécifique? La nécessité de mener de front théorie et pratique avec plusieurs projets personnels ambitieux et élaborés (on en demande généralement quatre chez nous) assortis d'autant de dossiers et du carnet de travail? Pour peu qu'on les enseigne avec l'exigence requise, les arts plastiques ne sont certainement pas "plus faciles" que n'importe quelle autre spé. Et si l'enseignant de ta fille distribue des bonnes notes aux glandus ou aux flemmards, ou si dans ton académie on valorise des copies/productions/dossiers indigents lors des épreuves du bac, ça n'a là encore rien de normal. Enfin bon... je me demande pourquoi je perds du temps à commenter une telle ineptie.
Tant mieux si cette situation est inhabituelle. En fait, ma fille est déçue : elle espérait trouver dans ce cours des camarades avec qui partager son goût des arts et ce n'est pas le cas. C'est peut-être aussi un recrutement exceptionnel, ce qui expliquerait le message du collègue.
Je ne dis pas que c'est une spécialité qui rapporte facilement des points (et le message là aussi du collègue semble dire le contraire) mais c'est quand même l'idée que s'en font de nombreux élèves de la classe de ma fille. Après, c'est sa perception, elle est peut-être erronée...
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- maikreeeesseGrand sage
En réalité ? Bah non évidemment. On ne devient pas PE parce qu'on aime les enfants comme on ne devient certifié parce qu'on aime les ado, heureusement que tu as utilisé le "éventuellement". Je trouve assez éclairant ce cliché sur ce que l'on peut penser de notre métier et j'espère qu'il est peu partagé et admis.Iridiane a écrit:Elaïna a écrit:Après, si vraiment on déteste les enfants/ados, c'est quand même compliqué de faire le job, hein...
Je dirais au bout du compte qu'il faut avoir une "passion raisonnable". De fait, on peut très bien être passionné par quelque chose et accepter sans trop de souci que ceux d'en face ne le soient pas, et pourtant être capable d'en parler avec justesse et clarté. Enfin, si je devais me mettre la rate au court-bouillon à chaque fois que les élèves restent sceptiques face à mon enthousiasme délirant pour les romans japonais d'après-guerre, les TAAF ou l'administration ottomane, eh bien, je n'aurais jamais fini.
Mais personne n’a dit qu’il détestait les enfants / ados, si ?
Personnellement, ce que je disais, c’est que 1/ non il n’y a pas besoin d’être passionné par une discipline pour l’enseigner, d’après moi la passion pour son métier est même quelque chose de pas forcément très sain (d’après moi je dis bien) ; 2/ non, on ne fait pas le métier de professeur parce qu’on aime les enfants / les jeunes (bon, sauf éventuellement pour les PE, la question se pose sûrement différemment), on le fait parce qu’on veut transmettre sa discipline et instruire, sinon on fait autre chose.
Alors c’est sûr que si on « déteste » les enfants / ados, il ne faut pas être enseignant, ni au primaire, ni dans le secondaire. En ce qui me concerne, le verbe détester n’est absolument pas bien choisi car il est très violent mais disons que je supporte assez mal le contact avec les enfants donc il est certain que je n’allais pas devenir PE. Et je me suis bien rendu compte en allant dans le secondaire que les ados, c’était pas mon délire non plus (outre plein d’autres choses), mais le problème principal c’est quand même que ce métier tend (et continuera à tendre) à devenir beaucoup plus de l’animation que de l’instruction à proprement parler. Dans ce contexte, même si pour ma part je ne me sentais pas si mal à l’aise face à des ados, je comprends parfaitement ce que ressent Ascagne.
On le fait par goût de la transmission pour la plupart des collègues (comme les certifiés mais ce sera plus des valeurs qu'une discipline avec parfois de dérives possibles) et par un gout de la polyvalence certain. Par exemple j'ai choisi d'être PE
-parce que formée à l'ancienne scientifique (bac C, maîtrise physique Chimie math puis biochimie des plantes dans une fac réputée) je voulais à 20 ans et toute ma naïveté transmettre la culture scientifique qui pour moi était gage d'autonomie et d'indépendance de pensée, d'esprit critique que l'on soit une fille ou un garçon, habitant d'un village reculé comme d'une grande ville, riche ou modeste;
-et plus égoïstement parce que je pratiquais la musique, la peinture, la marche, ai une passion pour les plantes le jardinage (déjà) ...et que je voulais continuer tout cela et le faire partager à mes futurs élèves (regards sur le monde, tout cela, tout cela).
J'ai évolué (et vieilli ) mais ce sont deux caps qui sont restés.
- scot69Modérateur
J'ai été passionné par les langues étrangères et par la culture anglophone. J'ai souvent dit que les langues sont le seul domaine pour lequel la logique est naturelle chez moi (alors que je suis objectivement peu futé pour tout le reste).
Et depuis quelques années, j'en fais une sorte d'overdose, de dégout, je n'ai plus envie de m'y intéresser, j'ai l'impression d'avoir fait le tour (alors que c'est en constante évolution). Je me mets à vivre sur mes acquis et ça m'inquiète.
Et depuis quelques années, j'en fais une sorte d'overdose, de dégout, je n'ai plus envie de m'y intéresser, j'ai l'impression d'avoir fait le tour (alors que c'est en constante évolution). Je me mets à vivre sur mes acquis et ça m'inquiète.
- CasparProphète
scot69 a écrit:J'ai été passionné par les langues étrangères et par la culture anglophone. J'ai souvent dit que les langues sont le seul domaine pour lequel la logique est naturelle chez moi (alors que je suis objectivement peu futé pour tout le reste).
Et depuis quelques années, j'en fais une sorte d'overdose, de dégout, je n'ai plus envie de m'y intéresser, j'ai l'impression d'avoir fait le tour (alors que c'est en constante évolution). Je me mets à vivre sur mes acquis et ça m'inquiète.
Alors là je me reconnais énormément dans ton post. Je ne suis pas doué pour grand chose mais les langues c'était mon truc, je les apprenais avec facilité et j'adorais ça mais maintenant eh bien ça ne m'intéresse pas tant que ça et j'ai fait aussi une overdose de l'anglais et du monde anglophone. On dit parfois que l'anglais est une langue facile mais plus ça va plus je me dis que c'est une langue impossible avec son vocabulaire, ses particules verbales pas toujours logiques, sa prononciation...bref. Je n'ai même plus envie d'apprendre de nouveaux mots qui ne me serviront à rien en cours ou dans la vie. Pas réjouissant tout ça.
- IridianeFidèle du forum
maikreeeesse a écrit:En réalité ? Bah non évidemment. On ne devient pas PE parce qu'on aime les enfants comme on ne devient certifié parce qu'on aime les ado, heureusement que tu as utilisé le "éventuellement". Je trouve assez éclairant ce cliché sur ce que l'on peut penser de notre métier et j'espère qu'il est peu partagé et admis.Iridiane a écrit:Elaïna a écrit:Après, si vraiment on déteste les enfants/ados, c'est quand même compliqué de faire le job, hein...
Je dirais au bout du compte qu'il faut avoir une "passion raisonnable". De fait, on peut très bien être passionné par quelque chose et accepter sans trop de souci que ceux d'en face ne le soient pas, et pourtant être capable d'en parler avec justesse et clarté. Enfin, si je devais me mettre la rate au court-bouillon à chaque fois que les élèves restent sceptiques face à mon enthousiasme délirant pour les romans japonais d'après-guerre, les TAAF ou l'administration ottomane, eh bien, je n'aurais jamais fini.
Mais personne n’a dit qu’il détestait les enfants / ados, si ?
Personnellement, ce que je disais, c’est que 1/ non il n’y a pas besoin d’être passionné par une discipline pour l’enseigner, d’après moi la passion pour son métier est même quelque chose de pas forcément très sain (d’après moi je dis bien) ; 2/ non, on ne fait pas le métier de professeur parce qu’on aime les enfants / les jeunes (bon, sauf éventuellement pour les PE, la question se pose sûrement différemment), on le fait parce qu’on veut transmettre sa discipline et instruire, sinon on fait autre chose.
Alors c’est sûr que si on « déteste » les enfants / ados, il ne faut pas être enseignant, ni au primaire, ni dans le secondaire. En ce qui me concerne, le verbe détester n’est absolument pas bien choisi car il est très violent mais disons que je supporte assez mal le contact avec les enfants donc il est certain que je n’allais pas devenir PE. Et je me suis bien rendu compte en allant dans le secondaire que les ados, c’était pas mon délire non plus (outre plein d’autres choses), mais le problème principal c’est quand même que ce métier tend (et continuera à tendre) à devenir beaucoup plus de l’animation que de l’instruction à proprement parler. Dans ce contexte, même si pour ma part je ne me sentais pas si mal à l’aise face à des ados, je comprends parfaitement ce que ressent Ascagne.
On le fait par goût de la transmission pour la plupart des collègues (comme les certifiés mais ce sera plus des valeurs qu'une discipline avec parfois de dérives possibles) et par un gout de la polyvalence certain. Par exemple j'ai choisi d'être PE
-parce que formée à l'ancienne scientifique (bac C, maîtrise physique Chimie math puis biochimie des plantes dans une fac réputée) je voulais à 20 ans et toute ma naïveté transmettre la culture scientifique qui pour moi était gage d'autonomie et d'indépendance de pensée, d'esprit critique que l'on soit une fille ou un garçon, habitant d'un village reculé comme d'une grande ville, riche ou modeste;
-et plus égoïstement parce que je pratiquais la musique, la peinture, la marche, ai une passion pour les plantes le jardinage (déjà) ...et que je voulais continuer tout cela et le faire partager à mes futurs élèves (regards sur le monde, tout cela, tout cela).
J'ai évolué (et vieilli ) mais ce sont deux caps qui sont restés.
Excuse moi si je t’ai vexée, ça n’était pas mon but, j’ai justement utilisé le « éventuellement » parce que je ne suis pas PE et que, donc, je ne savais pas si mes propos étaient adaptables à cette partie du métier. Je pensais aussi aux PE de maternelle dont la transmission disciplinaire à proprement parler n’est pas vraiment le métier (mais aucun mépris de ma part quand je dis ça !)
- DanskaOracle
Iridiane a écrit:Je pensais aussi aux PE de maternelle dont la transmission disciplinaire à proprement parler n’est pas vraiment le métier
Sans être PE mais avec deux enfants en maternelle, je ne suis pas tout à fait d'accord : à cet âge ce ne sont pas des connaissances de haut niveau qui sont transmises évidemment, mais la diversité des apprentissages est assez impressionnante, tout comme la variété des moyens mis en œuvre pour les faire passer. Et il y a déjà un très gros travail sur les lettres, les syllabes, les débuts de la lecture, les chiffres, la géométrie, le début des maths... Franchement je n'aurais pas pensé, avant d'être concernée, que les enfants apprenaient tant de choses bien avant le CP.
- IridianeFidèle du forum
Danska a écrit:Iridiane a écrit:Je pensais aussi aux PE de maternelle dont la transmission disciplinaire à proprement parler n’est pas vraiment le métier
Sans être PE mais avec deux enfants en maternelle, je ne suis pas tout à fait d'accord : à cet âge ce ne sont pas des connaissances de haut niveau qui sont transmises évidemment, mais la diversité des apprentissages est assez impressionnante, tout comme la variété des moyens mis en œuvre pour les faire passer. Et il y a déjà un très gros travail sur les lettres, les syllabes, les débuts de la lecture, les chiffres, la géométrie, le début des maths... Franchement je n'aurais pas pensé, avant d'être concernée, que les enfants apprenaient tant de choses bien avant le CP.
Eh bien c’est tout à fait possible, c’est un univers que je ne maîtrise pas ! Ce que je disais dans mon message plus haut concerne donc bien l’ensemble des enseignants, de la maternelle au supérieur.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Danska a écrit:Iridiane a écrit:Je pensais aussi aux PE de maternelle dont la transmission disciplinaire à proprement parler n’est pas vraiment le métier
Sans être PE mais avec deux enfants en maternelle, je ne suis pas tout à fait d'accord : à cet âge ce ne sont pas des connaissances de haut niveau qui sont transmises évidemment, mais la diversité des apprentissages est assez impressionnante, tout comme la variété des moyens mis en œuvre pour les faire passer. Et il y a déjà un très gros travail sur les lettres, les syllabes, les débuts de la lecture, les chiffres, la géométrie, le début des maths... Franchement je n'aurais pas pensé, avant d'être concernée, que les enfants apprenaient tant de choses bien avant le CP.
Peut-être parce que j'ai plusieurs (ex-)enseignantes en maternelle dans ma famille, j'ai toujours été convaincu qu'il s'agit d'un métier très complexe, qui demande une réflexion poussée sur les moyens de transmettre, dans la mesure où il est tout sauf simple d'adapter un enseignement à des esprits si éloignés d'un esprit adulte, avec un enjeu d'autant plus important qu'il s'agit de consolider les fondations sur lesquelles reposera tout le reste.
- DanskaOracle
Aperçu par hasard a écrit:Danska a écrit:Iridiane a écrit:Je pensais aussi aux PE de maternelle dont la transmission disciplinaire à proprement parler n’est pas vraiment le métier
Sans être PE mais avec deux enfants en maternelle, je ne suis pas tout à fait d'accord : à cet âge ce ne sont pas des connaissances de haut niveau qui sont transmises évidemment, mais la diversité des apprentissages est assez impressionnante, tout comme la variété des moyens mis en œuvre pour les faire passer. Et il y a déjà un très gros travail sur les lettres, les syllabes, les débuts de la lecture, les chiffres, la géométrie, le début des maths... Franchement je n'aurais pas pensé, avant d'être concernée, que les enfants apprenaient tant de choses bien avant le CP.
Peut-être parce que j'ai plusieurs (ex-)enseignantes en maternelle dans ma famille, j'ai toujours été convaincu qu'il s'agit d'un métier très complexe, qui demande une réflexion poussée sur les moyens de transmettre, dans la mesure où il est tout sauf simple d'adapter un enseignement à des esprits si éloignés d'un esprit adulte, avec un enjeu d'autant plus important qu'il s'agit de consolider les fondations sur lesquelles reposera tout le reste.
Je suis tout à fait d'accord avec toi
Et je vois bien la difficulté quand il s'agit de répondre aux (très nombreuses) questions des enfants, avec un équilibre à trouver entre simplification pour rester accessible et exactitude de la réponse.
- profdoctoujoursNiveau 7
J'ai toujours eu la plus grande admiration pour les profs des écoles. Je serai bien incapable de didactiser pour des esprits si jeunes, des choses qui paraissent si évidentes quand on est adultes mais qui sont assez complexes sans qu'on s'en rende compte.
- maikreeeesseGrand sage
J'allais répondre que je n'étais pas vexée, mais si, un peu et ce n'est pas bien important. Mais oui l'envie
de transmission se retrouve à tous les niveaux. Je pense néanmoins comme je le disais plus haut qu'il y a une composante plus importante de valeurs quand on enseigne aux plus jeunes élèves puisqu'il y a moins de disciplinaire (et pourtant c'est vrai qu'enseigner la notion de nombres ou de verbe n'est pas évident). Mais là c'est moi qui méconnais le secondaire.
de transmission se retrouve à tous les niveaux. Je pense néanmoins comme je le disais plus haut qu'il y a une composante plus importante de valeurs quand on enseigne aux plus jeunes élèves puisqu'il y a moins de disciplinaire (et pourtant c'est vrai qu'enseigner la notion de nombres ou de verbe n'est pas évident). Mais là c'est moi qui méconnais le secondaire.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
maikreeeesse a écrit:J'allais répondre que je n'étais pas vexée, mais si, un peu et ce n'est pas bien important. Mais oui l'envie
de transmission se retrouve à tous les niveaux. Je pense néanmoins comme je le disais plus haut qu'il y a une composante plus importante de valeurs quand on enseigne aux plus jeunes élèves puisqu'il y a moins de disciplinaire (et pourtant c'est vrai qu'enseigner la notion de nombres ou de verbe n'est pas évident). Mais là c'est moi qui méconnais le secondaire.
Je suis d'accord avec toi à 99%. Peut-être peut-on même se dire que les aspects éducatifs, moraux et de valeur sont systématiquement présents et intimement intriqués dans le flot constant des enseignements, et réciproquement ?
C'est de l'extérieur que beaucoup croient qu'il n'y a pas d'enseignement — au sens que ce terme prend ultérieurement, des années plus tard — parce qu'ils n'arrivent pas à le voir. Mais qu'il ne prendrait jamais si la maternelle n'enseignait rien (et pas plus si elle devenait, comme en rêvent certains politiques, une sorte d'école pré-élémentaire).
En tout cas, les PE qui enseignent en maternelle y enseignent non pas des “bases” ou “le plus simple” : ils enseignent ce qui est le plus fondamental, depuis la langue orale jusqu'aux notions les plus abstraites, comme le dénombrement, en passant par les cadres de la temporalité, des habiletés corporelles totalement nécessaires, les formes les plus essentielles de la socialisation, et ainsi de suite (ce ne sont que des exemples).
Et pour ce que j'en sais, cela réclame non seulement beaucoup de travail et de savoir (en tous les sens de ce terme), mais quelque chose de plus, une sorte de disposition à travailler avec les plus petits qui est parfois présente presque dès le début, parfois émerge avec un peu de temps. Mais qui n'est pas si évidente que cela, et me paraît au contraire difficile à cultiver, à travailler et à approfondir. Je soupçonne ceux qui prétendent que “ça n'a rien de difficile” d'être des incapables qui ne tiendraient pas 5 minutes en PS, MS ou GS, et encore moins dans une TPS.
_________________
Si tu vales valeo.
- profdoctoujoursNiveau 7
maikreeeesse a écrit:J'allais répondre que je n'étais pas vexée, mais si, un peu et ce n'est pas bien important. Mais oui l'envie
de transmission se retrouve à tous les niveaux. Je pense néanmoins comme je le disais plus haut qu'il y a une composante plus importante de valeurs quand on enseigne aux plus jeunes élèves puisqu'il y a moins de disciplinaire (et pourtant c'est vrai qu'enseigner la notion de nombres ou de verbe n'est pas évident). Mais là c'est moi qui méconnais le secondaire.
J'ai gravé dans la mémoire une vidéo que l'on nous montrait à l'Inspé. On mettait des jetons devant de jeunes enfants, puis on les écartait, et on leur demandait s'il y en avait plus qu'avant. Ils disaient tous oui : c'est plus long maintenant, donc il y en a plus. En tant qu'adulte, la notion de nombre nous paraît si naturelle qu'on a oublié qu'on l'a apprise à un moment donné.
- scot69Modérateur
Caspar a écrit:scot69 a écrit:J'ai été passionné par les langues étrangères et par la culture anglophone. J'ai souvent dit que les langues sont le seul domaine pour lequel la logique est naturelle chez moi (alors que je suis objectivement peu futé pour tout le reste).
Et depuis quelques années, j'en fais une sorte d'overdose, de dégout, je n'ai plus envie de m'y intéresser, j'ai l'impression d'avoir fait le tour (alors que c'est en constante évolution). Je me mets à vivre sur mes acquis et ça m'inquiète.
Alors là je me reconnais énormément dans ton post. Je ne suis pas doué pour grand chose mais les langues c'était mon truc, je les apprenais avec facilité et j'adorais ça mais maintenant eh bien ça ne m'intéresse pas tant que ça et j'ai fait aussi une overdose de l'anglais et du monde anglophone. On dit parfois que l'anglais est une langue facile mais plus ça va plus je me dis que c'est une langue impossible avec son vocabulaire, ses particules verbales pas toujours logiques, sa prononciation...bref. Je n'ai même plus envie d'apprendre de nouveaux mots qui ne me serviront à rien en cours ou dans la vie. Pas réjouissant tout ça.
Et paradoxalement, je me sens de plus en plus efficace et confiant dans mon travail. Plus ça va, plus je me dis que j'ai vraiment choisi le bon métier... cherchez la logique!
- CasparProphète
scot69 a écrit:Caspar a écrit:scot69 a écrit:J'ai été passionné par les langues étrangères et par la culture anglophone. J'ai souvent dit que les langues sont le seul domaine pour lequel la logique est naturelle chez moi (alors que je suis objectivement peu futé pour tout le reste).
Et depuis quelques années, j'en fais une sorte d'overdose, de dégout, je n'ai plus envie de m'y intéresser, j'ai l'impression d'avoir fait le tour (alors que c'est en constante évolution). Je me mets à vivre sur mes acquis et ça m'inquiète.
Alors là je me reconnais énormément dans ton post. Je ne suis pas doué pour grand chose mais les langues c'était mon truc, je les apprenais avec facilité et j'adorais ça mais maintenant eh bien ça ne m'intéresse pas tant que ça et j'ai fait aussi une overdose de l'anglais et du monde anglophone. On dit parfois que l'anglais est une langue facile mais plus ça va plus je me dis que c'est une langue impossible avec son vocabulaire, ses particules verbales pas toujours logiques, sa prononciation...bref. Je n'ai même plus envie d'apprendre de nouveaux mots qui ne me serviront à rien en cours ou dans la vie. Pas réjouissant tout ça.
Et paradoxalement, je me sens de plus en plus efficace et confiant dans mon travail. Plus ça va, plus je me dis que j'ai vraiment choisi le bon métier... cherchez la logique!
Alors que moi je doute toujours autant (enfin ça dépend des jours, des heures et des périodes...)
- dandelionVénérable
J’ai fait un tout petit passage en maternelle en enseignant le FLS et j’ai trouvé que c’était le moment où j’avais le plus dû réfléchir à l’enseignement de la langue. C’est un enseignement très technique et qui fera, à mon sens, une différence sur toute une vie. Il faut bien sûr aimer transmettre, mais que ce soit en mathématiques ou en langue, l’enseignement en maternelle requiert beaucoup d’expertise et de connaissances.epekeina.tes.ousias a écrit:maikreeeesse a écrit:J'allais répondre que je n'étais pas vexée, mais si, un peu et ce n'est pas bien important. Mais oui l'envie
de transmission se retrouve à tous les niveaux. Je pense néanmoins comme je le disais plus haut qu'il y a une composante plus importante de valeurs quand on enseigne aux plus jeunes élèves puisqu'il y a moins de disciplinaire (et pourtant c'est vrai qu'enseigner la notion de nombres ou de verbe n'est pas évident). Mais là c'est moi qui méconnais le secondaire.
Je suis d'accord avec toi à 99%. Peut-être peut-on même se dire que les aspects éducatifs, moraux et de valeur sont systématiquement présents et intimement intriqués dans le flot constant des enseignements, et réciproquement ?
C'est de l'extérieur que beaucoup croient qu'il n'y a pas d'enseignement — au sens que ce terme prend ultérieurement, des années plus tard — parce qu'ils n'arrivent pas à le voir. Mais qu'il ne prendrait jamais si la maternelle n'enseignait rien (et pas plus si elle devenait, comme en rêvent certains politiques, une sorte d'école pré-élémentaire).
En tout cas, les PE qui enseignent en maternelle y enseignent non pas des “bases” ou “le plus simple” : ils enseignent ce qui est le plus fondamental, depuis la langue orale jusqu'aux notions les plus abstraites, comme le dénombrement, en passant par les cadres de la temporalité, des habiletés corporelles totalement nécessaires, les formes les plus essentielles de la socialisation, et ainsi de suite (ce ne sont que des exemples).
Et pour ce que j'en sais, cela réclame non seulement beaucoup de travail et de savoir (en tous les sens de ce terme), mais quelque chose de plus, une sorte de disposition à travailler avec les plus petits qui est parfois présente presque dès le début, parfois émerge avec un peu de temps. Mais qui n'est pas si évidente que cela, et me paraît au contraire difficile à cultiver, à travailler et à approfondir. Je soupçonne ceux qui prétendent que “ça n'a rien de difficile” d'être des incapables qui ne tiendraient pas 5 minutes en PS, MS ou GS, et encore moins dans une TPS.
Je me dis qu’il faut de la passion au départ et qu’ensuite, certains gestes professionnels ayant été acquis, cette passion peut s’émousser sans trop de dégât. L’impossibilité d’avoir accès à des formations disciplinaires de qualité nuit forcément à l’entretien de la passion. Je connaissais des collègues qui se payaient des cours dans des universités anglophones l’été, mais ce n’est pas financièrement accessible à tous.
Page 5 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum