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- nicole 86Expert spécialisé
Élève puis étudiante, j'ai sans doute aimé résoudre des problèmes de mathématiques, comprendre et manipuler des structures abstraites mais je détestais les sciences expérimentales (qui me le rendaient bien) alors j'ai eu beaucoup de mal avec l'association maths-physique que faisaient quasi systématiquement la plupart de mes collègues (scientifiques ou non) et les élèves. J'ai détesté avoir des programmes incompatibles avec les horaires attribués. J'ai surtout détesté le rôle que l'institution et la société m'ont demandé de jouer : hiérarchiser les élèves et être le passage obligé, j'allais dire le couperet concernant l'orientation. En revanche les cours de DNL étaient un vrai bonheur, pas d'enjeu chiffré, juste le plaisir d'apprendre et de mettre en pratique ce qu'on vient d'apprendre, d'être confronté à des problèmes ouverts où on prend le temps d'élaborer des stratégies et de les mettre en mots.
Il me reste juste quelques livres de niveau universitaire et un ou deux des éditions CEDIC (si cela dit encore quelque chose aux plus anciens).
Il me reste juste quelques livres de niveau universitaire et un ou deux des éditions CEDIC (si cela dit encore quelque chose aux plus anciens).
- AscagneGrand sage
@Elaïna : C'est n'est pas forcément une question de détestation, mais une part énorme du travail, surtout face à des classes plutôt compliquées, relève de plus en plus de ce genre de rapport aux adolescents. Et en fait c'est compliqué d'avoir le bon rapport à l'autorité et de mettre en place les conditions de travail, surtout avec en face des élèves pas scolaires pour un sou, qui doivent apprendre les codes scolaires à 15/16/17 ans, avec un niveau qui s'effondre... Je veux arrêter ce travail pour ça + le caractère trop social de l'affaire+ tout simplement le fait que ça me fait me sentir perpétuellement mal/inadapté/pas à ma place, ce qui est terrible pour l'image personnelle...
- ElaïnaDevin
Ascagne a écrit:@Elaïna : C'est n'est pas forcément une question de détestation, mais une part énorme du travail, surtout face à des classes plutôt compliquées, relève de plus en plus de ce genre de rapport aux adolescents. Et en fait c'est compliqué d'avoir le bon rapport à l'autorité et de mettre en place les conditions de travail, surtout avec en face des élèves pas scolaires pour un sou, qui doivent apprendre les codes scolaires à 15/16/17 ans, avec un niveau qui s'effondre... Je veux arrêter ce travail pour ça + le caractère trop social de l'affaire+ tout simplement le fait que ça me fait me sentir perpétuellement mal/inadapté/pas à ma place, ce qui est terrible pour l'image personnelle...
Oui, c'est vrai, je comprends. Après personnellement je me suis toujours vue comme une petite souris sans autorité, je suis tombée littéralement des nues quand j'ai découvert il y a quelques années que je faisais peur à certains élèves (alors que, bon, y'a des néos qui peuvent témoigner, je ne suis franchement pas impressionnante...). Si ça se trouve, les élèves sont très contents de ton autorité (je sais, ça ne fait pas trop avancer ton schmilblick).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- AscagneGrand sage
Non, précisément, et même s'ils sont plus en tort que moi, là avec une classe en français je ne suis pas bon sur ce point depuis le début de l'année, je le sais, et comme je ne suis plus PP cette année, je suis remis face à ma responsabilité par un collègue mais tant mieux.
Mais c'est bien, ça me motive plus à enfin bifurquer. J'en ai assez d'aller au travail avec cette pression perpétuelle de faire un truc pour lequel je suis mauvais et de ne pas pouvoir me reposer sur mes forces - à part peut-être face aux petits groupes en latin.
Désolé je ne devrais pas en parler comme ça dans un sujet général, c'est le refoulé qui remonte, hahaha.
Mais c'est bien, ça me motive plus à enfin bifurquer. J'en ai assez d'aller au travail avec cette pression perpétuelle de faire un truc pour lequel je suis mauvais et de ne pas pouvoir me reposer sur mes forces - à part peut-être face aux petits groupes en latin.
Désolé je ne devrais pas en parler comme ça dans un sujet général, c'est le refoulé qui remonte, hahaha.
- IridianeFidèle du forum
Elaïna a écrit:Après, si vraiment on déteste les enfants/ados, c'est quand même compliqué de faire le job, hein...
Je dirais au bout du compte qu'il faut avoir une "passion raisonnable". De fait, on peut très bien être passionné par quelque chose et accepter sans trop de souci que ceux d'en face ne le soient pas, et pourtant être capable d'en parler avec justesse et clarté. Enfin, si je devais me mettre la rate au court-bouillon à chaque fois que les élèves restent sceptiques face à mon enthousiasme délirant pour les romans japonais d'après-guerre, les TAAF ou l'administration ottomane, eh bien, je n'aurais jamais fini.
Mais personne n’a dit qu’il détestait les enfants / ados, si ?
Personnellement, ce que je disais, c’est que 1/ non il n’y a pas besoin d’être passionné par une discipline pour l’enseigner, d’après moi la passion pour son métier est même quelque chose de pas forcément très sain (d’après moi je dis bien) ; 2/ non, on ne fait pas le métier de professeur parce qu’on aime les enfants / les jeunes (bon, sauf éventuellement pour les PE, la question se pose sûrement différemment), on le fait parce qu’on veut transmettre sa discipline et instruire, sinon on fait autre chose.
Alors c’est sûr que si on « déteste » les enfants / ados, il ne faut pas être enseignant, ni au primaire, ni dans le secondaire. En ce qui me concerne, le verbe détester n’est absolument pas bien choisi car il est très violent mais disons que je supporte assez mal le contact avec les enfants donc il est certain que je n’allais pas devenir PE. Et je me suis bien rendu compte en allant dans le secondaire que les ados, c’était pas mon délire non plus (outre plein d’autres choses), mais le problème principal c’est quand même que ce métier tend (et continuera à tendre) à devenir beaucoup plus de l’animation que de l’instruction à proprement parler. Dans ce contexte, même si pour ma part je ne me sentais pas si mal à l’aise face à des ados, je comprends parfaitement ce que ressent Ascagne.
- BaldredSage
Il n'est pas illogique que des ados se comportent en ados, on le leur reproche depuis des siècles, sans amélioration notable et avec le sentiment inusable que chaque année, ils sont pires. Se retrouver avec un public d'ados ( 10-25 ans ?) est une donnée de base du métier. C'est l'ambiguïté de la question initiale posée : la "passion" supposée est-elle dissociable de son exercice face à à des ados ?
- LefterisEsprit sacré
J'ai été un peu rapide. La jeune collègue voulait ''être avec des jeunes''. Elle avait pensé à PE, mais non pour la raison évoquée. Elle pensait aussi au capes dans sa discipline, mais le concours était moins accessible. Elle est donc allé au plus simple, puisque le concours est de moins en moins ''disciplinaire'', et qu'il y avait plus de postes que de candidatsClecle78 a écrit:Je n'ai pas tout comprisLefteris a écrit:Une des meilleures professions de foi que j'ai entendues, c'est une collègue, qui n'avait pas fait d'études de lettres, devenue professeur de lettres modernes parce que c'était le concours le plus accessible pour "travailler avec des jeunes". Elle avait pensé à sa matière, mais concours plus difficile (c'était après le désossage disciplinaire du Capes LM , l'oral "entretien d'embauche", et le ratio de candidats bien inférieur au nombre de postes) et moins assuré dans sa matière, PE, mais cela impliquait d'aller dans une académie notoirement peu attirante.Iridiane a écrit:
C’est catastrophique. Si ce qu’on aime c’est « travailler avec des jeunes » (ce qui ne veut pas dire grand chose) il faut être animateur, pas enseignant. Même si, certes, il ne s’agit pas de détester les jeunes (sinon on s’expose à des déconvenues…), la discipline reste évidemment le plus important. Ne serait-ce que par respect pour les jeunes en question d’ailleurs, notre rôle n’est pas de les divertir mais de les instruire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IridianeFidèle du forum
Baldred a écrit:Il n'est pas illogique que des ados se comportent en ados, on le leur reproche depuis des siècles, sans amélioration notable et avec le sentiment inusable que chaque année, ils sont pires. Se retrouver avec un public d'ados ( 10-25 ans ?) est une donnée de base du métier. C'est l'ambiguïté de la question initiale posée : la "passion" supposée est-elle dissociable de son exercice face à à des ados ?
Mais ce sont deux questions différentes. On peut enseigner sa discipline sans la considérer comme une passion, et sans qu’on attende de notre public qu’il soit lui-même passionné par ce qu’on lui raconte - de toute façon il est bien évident que devant un public de 30-35 personnes, qui plus est un public captif, tout le monde ne va pas se pâmer devant le miel qui sort de nos lèvres.
Après pour la tranche d’âge que tu indiques, même si je suis d’accord que les comportements d’ados persistent après 18 ans (de plus en plus) il y a quand même une grande différence : au lycée, la présence est obligatoire et les élèves n’ont pas choisi d’être là et d’avoir cours dans telle ou telle matière. A la fac, même s’ils n’ont pas forcément eu ce qu’ils voulaient, etc, personne ne les a forcés non plus, et s’ils ne sont pas intéressés, ma foi, on ne les retient pas. De fait, j’ai des étudiants qui certainement s’ennuient dans mes cours, d’autres qui sont à fond… mais tout le monde se comporte très correctement et respectueusement. Tout le monde a acté que le but était d’apprendre la discipline (au sens universitaire du terme) et pas autre chose.
- BaldredSage
Iridiane a écrit:Baldred a écrit:Il n'est pas illogique que des ados se comportent en ados, on le leur reproche depuis des siècles, sans amélioration notable et avec le sentiment inusable que chaque année, ils sont pires. Se retrouver avec un public d'ados ( 10-25 ans ?) est une donnée de base du métier. C'est l'ambiguïté de la question initiale posée : la "passion" supposée est-elle dissociable de son exercice face à à des ados ?
Mais ce sont deux questions différentes. On peut enseigner sa discipline sans la considérer comme une passion, et sans qu’on attende de notre public qu’il soit lui-même passionné par ce qu’on lui raconte - de toute façon il est bien évident que devant un public de 30-35 personnes, qui plus est un public captif, tout le monde ne va pas se pâmer devant le miel qui sort de nos lèvres.
Après pour la tranche d’âge que tu indiques, même si je suis d’accord que les comportements d’ados persistent après 18 ans (de plus en plus) il y a quand même une grande différence : au lycée, la présence est obligatoire et les élèves n’ont pas choisi d’être là et d’avoir cours dans telle ou telle matière. A la fac, même s’ils n’ont pas forcément eu ce qu’ils voulaient, etc, personne ne les a forcés non plus, et s’ils ne sont pas intéressés, ma foi, on ne les retient pas. De fait, j’ai des étudiants qui certainement s’ennuient dans mes cours, d’autres qui sont à fond… mais tout le monde se comporte très correctement et respectueusement. Tout le monde a acté que le but était d’apprendre la discipline (au sens universitaire du terme) et pas autre chose.
Ma fourchette d'âge pour l'adolescence était volontairement large pour dire que tous les niveaux d'enseignement peuvent se trouver confrontés à des comportements jugés adolescents puisque s'expriment sur ce fil des profs du primaire au supérieur.
Le secondaire est sans doute le cœur du maelström, et peut conduire des profs à sentir une tension pour ne pas dire plus entre un intérêt disciplinaire et sa transmission à un public considéré comme essentiellement rétif.
Le supérieur est heureusement moins concerné par cette rupture, tant mieux si c'est le cas, même si les L1 sont souvent décrits comme des lycéens attardés.
- sensiferNiveau 5
J'ai longtemps été un lecteur passionné, mais réticent à l'étude de la langue. C'est une fois le CAPES dans la poche que la grammaire, le vocabulaire et la linguistique m'ont semblé prendre du sens.
Aujourd'hui, je ne lis presque plus de fiction, mais essentiellement des essais, de la philosophie et des textes sur l'histoire. Enseigner la littérature m'énerve parce que je ne parviens pas à transmettre mon goût pour les textes, mais je m'éclate plus que jamais sur les exercices de rédaction, de grammaire ou les entraînements oraux, si bien que je pense faire toute ma carrière au collège. Finalement, les passions passent.
Aujourd'hui, je ne lis presque plus de fiction, mais essentiellement des essais, de la philosophie et des textes sur l'histoire. Enseigner la littérature m'énerve parce que je ne parviens pas à transmettre mon goût pour les textes, mais je m'éclate plus que jamais sur les exercices de rédaction, de grammaire ou les entraînements oraux, si bien que je pense faire toute ma carrière au collège. Finalement, les passions passent.
- cit6Niveau 7
Bonsoir.
Je ne suis évidemment pas spécialement "passionnée" par la matière que j'enseigne puisque je ne la connaissais pas au début de ma vie d'adulte. Mais comme d'autres plus haut sur ce fil, je suis passionnée pas le savoir, la connaissance en général et j'aurais pu enseigner d'autres matières (j'ai d'ailleurs candidaté à des postes à l'université dans une toute autre matière). A l'adolescence, il y avait tant de choses qui me passionnaient que j'ai plutôt choisi mes études en fonction d'une matière qu'il me semblait (à tort ou à raison) plus difficile d'apprendre seule, en autodidacte.
Le goût de la transmission m'est venu plus tard mais ma vrai passion c'est la connaissance, le savoir et j'envisage d'ailleurs à la retraite (qui arrive à grands pas) de me plonger dans des disciplines que je n'ai pas eu le temps d'approfondir, voire de reprendre des études.
Donc oui, on peut enseigner sans être spécialement passionné par sa matière.
Cit6.
Je ne suis évidemment pas spécialement "passionnée" par la matière que j'enseigne puisque je ne la connaissais pas au début de ma vie d'adulte. Mais comme d'autres plus haut sur ce fil, je suis passionnée pas le savoir, la connaissance en général et j'aurais pu enseigner d'autres matières (j'ai d'ailleurs candidaté à des postes à l'université dans une toute autre matière). A l'adolescence, il y avait tant de choses qui me passionnaient que j'ai plutôt choisi mes études en fonction d'une matière qu'il me semblait (à tort ou à raison) plus difficile d'apprendre seule, en autodidacte.
Le goût de la transmission m'est venu plus tard mais ma vrai passion c'est la connaissance, le savoir et j'envisage d'ailleurs à la retraite (qui arrive à grands pas) de me plonger dans des disciplines que je n'ai pas eu le temps d'approfondir, voire de reprendre des études.
Donc oui, on peut enseigner sans être spécialement passionné par sa matière.
Cit6.
- CòchoNiveau 5
Exactement.Iridiane a écrit:C’est catastrophique. Si ce qu’on aime c’est « travailler avec des jeunes » (ce qui ne veut pas dire grand chose) il faut être animateur, pas enseignant. Même si, certes, il ne s’agit pas de détester les jeunes (sinon on s’expose à des déconvenues…), la discipline reste évidemment le plus important. Ne serait-ce que par respect pour les jeunes en question d’ailleurs, notre rôle n’est pas de les divertir mais de les instruire.
Mais comme nous constituons toujours davantage une vaste garderie, ce discours est déjà périmé dans les faits. Faire l'appel, ânonner les imprécisions grossières et débilitantes d'un manuel rempli de décorations, faire valider des QCM humiliants et distribuer des gommettes - voilà qui suffit bien assez.
- AscagneGrand sage
@Baldred : Alors assumons et remettons à plus tard l'âge de la majorité, si on considère qu'on est encore "adolescent" à 25 ans (!) et pas, par exemple, tout jeune adulte. Je considère la différence importante : elle rappelle aussi que l'objectif, c'est d'atteindre une forme de maturité, pas de prolonger les prétextes pour se comporter comme un ado - ce qui est précisément à la mode, de plus en plus, si j'en crois les influenceurs et les réseaux sociaux. Mais bon, c'est un autre sujet, donc je m'arrête là.
- BaldredSage
Còcho a écrit:Exactement.Iridiane a écrit:C’est catastrophique. Si ce qu’on aime c’est « travailler avec des jeunes » (ce qui ne veut pas dire grand chose) il faut être animateur, pas enseignant. Même si, certes, il ne s’agit pas de détester les jeunes (sinon on s’expose à des déconvenues…), la discipline reste évidemment le plus important. Ne serait-ce que par respect pour les jeunes en question d’ailleurs, notre rôle n’est pas de les divertir mais de les instruire.
Mais comme nous constituons toujours davantage une vaste garderie, ce discours est déjà périmé dans les faits. Faire l'appel, ânonner les imprécisions grossières et débilitantes d'un manuel rempli de décorations, faire valider des QCM humiliants et distribuer des gommettes - voilà qui suffit bien assez.
Je suis en collège, en Lettres, et je n'ai jamais fait ni vu faire ce que tu décris.
- IridianeFidèle du forum
Baldred a écrit:Iridiane a écrit:Baldred a écrit:Il n'est pas illogique que des ados se comportent en ados, on le leur reproche depuis des siècles, sans amélioration notable et avec le sentiment inusable que chaque année, ils sont pires. Se retrouver avec un public d'ados ( 10-25 ans ?) est une donnée de base du métier. C'est l'ambiguïté de la question initiale posée : la "passion" supposée est-elle dissociable de son exercice face à à des ados ?
Mais ce sont deux questions différentes. On peut enseigner sa discipline sans la considérer comme une passion, et sans qu’on attende de notre public qu’il soit lui-même passionné par ce qu’on lui raconte - de toute façon il est bien évident que devant un public de 30-35 personnes, qui plus est un public captif, tout le monde ne va pas se pâmer devant le miel qui sort de nos lèvres.
Après pour la tranche d’âge que tu indiques, même si je suis d’accord que les comportements d’ados persistent après 18 ans (de plus en plus) il y a quand même une grande différence : au lycée, la présence est obligatoire et les élèves n’ont pas choisi d’être là et d’avoir cours dans telle ou telle matière. A la fac, même s’ils n’ont pas forcément eu ce qu’ils voulaient, etc, personne ne les a forcés non plus, et s’ils ne sont pas intéressés, ma foi, on ne les retient pas. De fait, j’ai des étudiants qui certainement s’ennuient dans mes cours, d’autres qui sont à fond… mais tout le monde se comporte très correctement et respectueusement. Tout le monde a acté que le but était d’apprendre la discipline (au sens universitaire du terme) et pas autre chose.
Ma fourchette d'âge pour l'adolescence était volontairement large pour dire que tous les niveaux d'enseignement peuvent se trouver confrontés à des comportements jugés adolescents puisque s'expriment sur ce fil des profs du primaire au supérieur.
Le secondaire est sans doute le cœur du maelström, et peut conduire des profs à sentir une tension pour ne pas dire plus entre un intérêt disciplinaire et sa transmission à un public considéré comme essentiellement rétif.
Le supérieur est heureusement moins concerné par cette rupture, tant mieux si c'est le cas, même si les L1 sont souvent décrits comme des lycéens attardés.
Pour ce qui est des L1, cette description est très excessive pour les expériences (quand même assez nombreuses) que j’en ai : certes, ils ont souvent, à l’échelle globale, un niveau très faible, en revanche à l’exception de quelques cas particuliers qui souvent ne viennent plus au bout de deux semaines, ils se comportent correctement. J’entends par là qu’ils ne dérangent pas le cours et s’adressent à moi poliment. Après, peut être font-ils tout autre chose que d’écouter mon cours et n’en pensent-ils pas moins, mais à ce stade, c’est leur problème et absolument pas le mien.
- BaldredSage
On ne peut que s'en réjouir. La question initiale s'en trouve un peu simplifiée par rapport aux niveaux d'enseignement dans lesquels l'attention et l'adhésion restent toujours à conquérir, part du métier pour les uns, obstacle absolu pour les autres.Iridiane a écrit:Baldred a écrit:Iridiane a écrit:Baldred a écrit:Il n'est pas illogique que des ados se comportent en ados, on le leur reproche depuis des siècles, sans amélioration notable et avec le sentiment inusable que chaque année, ils sont pires. Se retrouver avec un public d'ados ( 10-25 ans ?) est une donnée de base du métier. C'est l'ambiguïté de la question initiale posée : la "passion" supposée est-elle dissociable de son exercice face à à des ados ?
Mais ce sont deux questions différentes. On peut enseigner sa discipline sans la considérer comme une passion, et sans qu’on attende de notre public qu’il soit lui-même passionné par ce qu’on lui raconte - de toute façon il est bien évident que devant un public de 30-35 personnes, qui plus est un public captif, tout le monde ne va pas se pâmer devant le miel qui sort de nos lèvres.
Après pour la tranche d’âge que tu indiques, même si je suis d’accord que les comportements d’ados persistent après 18 ans (de plus en plus) il y a quand même une grande différence : au lycée, la présence est obligatoire et les élèves n’ont pas choisi d’être là et d’avoir cours dans telle ou telle matière. A la fac, même s’ils n’ont pas forcément eu ce qu’ils voulaient, etc, personne ne les a forcés non plus, et s’ils ne sont pas intéressés, ma foi, on ne les retient pas. De fait, j’ai des étudiants qui certainement s’ennuient dans mes cours, d’autres qui sont à fond… mais tout le monde se comporte très correctement et respectueusement. Tout le monde a acté que le but était d’apprendre la discipline (au sens universitaire du terme) et pas autre chose.
Ma fourchette d'âge pour l'adolescence était volontairement large pour dire que tous les niveaux d'enseignement peuvent se trouver confrontés à des comportements jugés adolescents puisque s'expriment sur ce fil des profs du primaire au supérieur.
Le secondaire est sans doute le cœur du maelström, et peut conduire des profs à sentir une tension pour ne pas dire plus entre un intérêt disciplinaire et sa transmission à un public considéré comme essentiellement rétif.
Le supérieur est heureusement moins concerné par cette rupture, tant mieux si c'est le cas, même si les L1 sont souvent décrits comme des lycéens attardés.
Pour ce qui est des L1, cette description est très excessive pour les expériences (quand même assez nombreuses) que j’en ai : certes, ils ont souvent, à l’échelle globale, un niveau très faible, en revanche à l’exception de quelques cas particuliers qui souvent ne viennent plus au bout de deux semaines, ils se comportent correctement. J’entends par là qu’ils ne dérangent pas le cours et s’adressent à moi poliment. Après, peut être font-ils tout autre chose que d’écouter mon cours et n’en pensent-ils pas moins, mais à ce stade, c’est leur problème et absolument pas le mien.
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Baldred a écrit:On ne peut que s'en réjouir. La question initiale s'en trouve un peu simplifiée par rapport aux niveaux d'enseignement dans lesquels l'attention et l'adhésion restent toujours à conquérir, part du métier pour les uns, obstacle absolu pour les autres.Iridiane a écrit:Baldred a écrit:Iridiane a écrit:
Mais ce sont deux questions différentes. On peut enseigner sa discipline sans la considérer comme une passion, et sans qu’on attende de notre public qu’il soit lui-même passionné par ce qu’on lui raconte - de toute façon il est bien évident que devant un public de 30-35 personnes, qui plus est un public captif, tout le monde ne va pas se pâmer devant le miel qui sort de nos lèvres.
Après pour la tranche d’âge que tu indiques, même si je suis d’accord que les comportements d’ados persistent après 18 ans (de plus en plus) il y a quand même une grande différence : au lycée, la présence est obligatoire et les élèves n’ont pas choisi d’être là et d’avoir cours dans telle ou telle matière. A la fac, même s’ils n’ont pas forcément eu ce qu’ils voulaient, etc, personne ne les a forcés non plus, et s’ils ne sont pas intéressés, ma foi, on ne les retient pas. De fait, j’ai des étudiants qui certainement s’ennuient dans mes cours, d’autres qui sont à fond… mais tout le monde se comporte très correctement et respectueusement. Tout le monde a acté que le but était d’apprendre la discipline (au sens universitaire du terme) et pas autre chose.
Ma fourchette d'âge pour l'adolescence était volontairement large pour dire que tous les niveaux d'enseignement peuvent se trouver confrontés à des comportements jugés adolescents puisque s'expriment sur ce fil des profs du primaire au supérieur.
Le secondaire est sans doute le cœur du maelström, et peut conduire des profs à sentir une tension pour ne pas dire plus entre un intérêt disciplinaire et sa transmission à un public considéré comme essentiellement rétif.
Le supérieur est heureusement moins concerné par cette rupture, tant mieux si c'est le cas, même si les L1 sont souvent décrits comme des lycéens attardés.
Pour ce qui est des L1, cette description est très excessive pour les expériences (quand même assez nombreuses) que j’en ai : certes, ils ont souvent, à l’échelle globale, un niveau très faible, en revanche à l’exception de quelques cas particuliers qui souvent ne viennent plus au bout de deux semaines, ils se comportent correctement. J’entends par là qu’ils ne dérangent pas le cours et s’adressent à moi poliment. Après, peut être font-ils tout autre chose que d’écouter mon cours et n’en pensent-ils pas moins, mais à ce stade, c’est leur problème et absolument pas le mien.
Au lycée, enseigner en spécialité offre aussi ce luxe de s'adresser à un public a priori intéressé. A plus forte raison peut-être dans les spécialités artistiques, où il est assez peu probable que les élèves s'inscrivent parce qu'on leur aura dit: "Il faut que tu prennes cette spé, sinon tu vas rater ta vie" ou "elle ouvre toutes les portes" (la fameuse formule...) ou un truc de ce genre. Si bien qu'en tant qu'enseignant, il faut déjà être franchement mauvais pour ne pas être un petit peu bon, du moins pour ce qui est d'intéresser élèves.
- CasparProphète
Je te trouve un peu optimiste pour les spés, en anglais nous n'avons pas que des passionnés, loin de là: certains ont gardé la spé par défaut ou parce que c'est "facile" (et de fait, l'épreuve écrite est une synthèse de documents plus une courte traduction, on peut donc ne pas avoir ouvert son cahier de l'année et quand même avoir une bonne note si on a un niveau d'anglais écrit correct. Le programme est vague et il n'y a pas de notions obligatoires à connaître et réviser comme en HGGSP ou SES par exemple.)
- ElaïnaDevin
Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
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- DanskaOracle
Elaïna a écrit:Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman...
Ça dépend des lycées, faut croire... Chez nous SES est la première spé choisie, ça ne doit pas être uniquement par défaut.
En revanche je suis d'accord, à part quelques spécialités bien particulières (dont probablement les spés artistiques), les élèves ne sont pas spécialement plus motivés qu'avant la réforme.
- ElaïnaDevin
Chez nous en HG il y a beaucoup de demandes, on a 5 groupes en première, 3 en terminales, ça a toujours été comme ça dès la première année de la réforme (il y a d'ailleurs eu des remarques acides de collègues de maths/PC, "ah tiens, vous nous avez pris du monde quand même", mais c'est vraiment pas le haut du panier... Le profil de l'élève qui prend HGGSP ou SES chez nous, c'est pas l'élève méchant, il est intéressé bien souvent, mais ne travaille juste pas du tout et s'étonne quand on demande de le faire. Généralement l'élève qui s'attendait à ce que les cours se passent à se mettre en rond pour débiter des propos de café du commerce sur la situation au Proche Orient. Pareil en AMC et SES.
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- Clecle78Bon génie
Et ne parlons pas de HLP !Elaïna a écrit:Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
- cléliaFidèle du forum
Aperçu par hasard a écrit:
Au lycée, enseigner en spécialité offre aussi ce luxe de s'adresser à un public a priori intéressé. A plus forte raison peut-être dans les spécialités artistiques, où il est assez peu probable que les élèves s'inscrivent parce qu'on leur aura dit: "Il faut que tu prennes cette spé, sinon tu vas rater ta vie" ou "elle ouvre toutes les portes" (la fameuse formule...) ou un truc de ce genre.
Ma fille est en terminale, spé arts plastiques. Je crois qu'elles sont deux élèves, maximum trois, à avoir un projet d'orientation dans ce domaine. La plupart de ses camarades n'ont que très peu de goût pour les arts. Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points. L'enseignant n'est pas dupe. Face au manque de travail et d'investissement des élèves, il a même envoyé un message aux parents début octobre pour expliquer qu'il fallait quand même travailler un minimum pour espérer une bonne note à l'examen. J'ai bien senti son dépit...
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- Aperçu par hasardModérateur
Elaïna a écrit:Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
Dans ton bahut peut-être, mais n'en fais pas une généralité.
clélia a écrit:Ma fille est en terminale, spé arts plastiques. Je crois qu'elles sont deux élèves, maximum trois, à avoir un projet d'orientation dans ce domaine. La plupart de ses camarades n'ont que très peu de goût pour les arts. Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points. L'enseignant n'est pas dupe. Face au manque de travail et d'investissement des élèves, il a même envoyé un message aux parents début octobre pour expliquer qu'il fallait quand même travailler un minimum pour espérer une bonne note à l'examen. J'ai bien senti son dépit...
Cette situation est inhabituelle, et ne correspond pas à ce que j'ai pu constater en bientôt vingt ans d'enseignement en spécialité histoire des arts puis arts plastiques, ni à ce que constatent les collègues dans les autres lycées de mon académie ou encore à ce que j'observe quand je fais passer des épreuves ou corrige des copies de bac. Je dirais que le fait de faire d'une spé artistique une spé au rabais traduit une politique d'établissement.
Quant à l'idée que c'est une spé "qui rapporte facilement des points"... sérieusement? Tu as regardé de près le programme général et le programme limitatif? Les trois exercices de l'écrit (analyse/commentaire/note d'intention) avec leur méthodologie très spécifique? La nécessité de mener de front théorie et pratique avec plusieurs projets personnels ambitieux et élaborés (on en demande généralement quatre chez nous) assortis d'autant de dossiers et du carnet de travail? Pour peu qu'on les enseigne avec l'exigence requise, les arts plastiques ne sont certainement pas "plus faciles" que n'importe quelle autre spé. Et si l'enseignant de ta fille distribue des bonnes notes aux glandus ou aux flemmards, ou si dans ton académie on valorise des copies/productions/dossiers indigents lors des épreuves du bac, ça n'a là encore rien de normal. Enfin bon... je me demande pourquoi je perds du temps à commenter une telle ineptie.
- profdoctoujoursNiveau 7
Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:On ne peut que s'en réjouir. La question initiale s'en trouve un peu simplifiée par rapport aux niveaux d'enseignement dans lesquels l'attention et l'adhésion restent toujours à conquérir, part du métier pour les uns, obstacle absolu pour les autres.Iridiane a écrit:Baldred a écrit:
Ma fourchette d'âge pour l'adolescence était volontairement large pour dire que tous les niveaux d'enseignement peuvent se trouver confrontés à des comportements jugés adolescents puisque s'expriment sur ce fil des profs du primaire au supérieur.
Le secondaire est sans doute le cœur du maelström, et peut conduire des profs à sentir une tension pour ne pas dire plus entre un intérêt disciplinaire et sa transmission à un public considéré comme essentiellement rétif.
Le supérieur est heureusement moins concerné par cette rupture, tant mieux si c'est le cas, même si les L1 sont souvent décrits comme des lycéens attardés.
Pour ce qui est des L1, cette description est très excessive pour les expériences (quand même assez nombreuses) que j’en ai : certes, ils ont souvent, à l’échelle globale, un niveau très faible, en revanche à l’exception de quelques cas particuliers qui souvent ne viennent plus au bout de deux semaines, ils se comportent correctement. J’entends par là qu’ils ne dérangent pas le cours et s’adressent à moi poliment. Après, peut être font-ils tout autre chose que d’écouter mon cours et n’en pensent-ils pas moins, mais à ce stade, c’est leur problème et absolument pas le mien.
Au lycée, enseigner en spécialité offre aussi ce luxe de s'adresser à un public a priori intéressé. A plus forte raison peut-être dans les spécialités artistiques, où il est assez peu probable que les élèves s'inscrivent parce qu'on leur aura dit: "Il faut que tu prennes cette spé, sinon tu vas rater ta vie" ou "elle ouvre toutes les portes" (la fameuse formule...) ou un truc de ce genre. Si bien qu'en tant qu'enseignant, il faut déjà être franchement mauvais pour ne pas être un petit peu bon, du moins pour ce qui est d'intéresser élèves.
Autant je suis d'accord sur les spés artistiques (on y atterrit moins souvent par hasard), autant pour les autres spé je partage moins le constat. De ce que je vois dans mon établissement et de ce que j'entends de la part des collègues d'autres établissements, certains élèves se retrouvent dans des spés parce qu'il fallait en choisir une et non par envie. Après chez nous ça varie selon les années, des fois les profs de spé ont la chance d'avoir un bon groupe, des fois c'est juste qu'ils se sont dit "ça fait bien pour parcoursup" ou "cette spé sera plus simple que les autres" (et ils déchantent vite).
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Elaïna a écrit:Oui, je coup des élèves motivés par la spé, c'est gentiment illusoire, bien souvent.
HGGSP fait partie des spés poubelles, comme AMC et SES. ça se voit bien entre septembre et décembre, quand on voit des élèves arriver chez nous en abandonnant les maths ou la physique. C'est pas par passion soudaine pour la puissance de l'empire ottoman... Ce sont des élèves souvent assez mauvais en tout, qu'avant on aurait mis en L parce que (version fille) "non mais quand même on va pas l'envoyer en STMG, elle va se faire manger toute crue, elle est si gentille" ou (version mec) "non mais il veut pas quitter ses potes et de toute façon le dossier est trop faible pour aller en STMG".
Dans ton bahut peut-être, mais n'en fais pas une généralité.clélia a écrit:Ma fille est en terminale, spé arts plastiques. Je crois qu'elles sont deux élèves, maximum trois, à avoir un projet d'orientation dans ce domaine. La plupart de ses camarades n'ont que très peu de goût pour les arts. Ils sont là parce que c'est une spé qui rapporte facilement des points. L'enseignant n'est pas dupe. Face au manque de travail et d'investissement des élèves, il a même envoyé un message aux parents début octobre pour expliquer qu'il fallait quand même travailler un minimum pour espérer une bonne note à l'examen. J'ai bien senti son dépit...
Cette situation est inhabituelle, et ne correspond pas à ce que j'ai pu constater en bientôt vingt ans d'enseignement en spécialité histoire des arts puis arts plastiques, ni à ce que constatent les collègues dans les autres lycées de mon académie ou encore à ce que j'observe quand je fais passer des épreuves ou corrige des copies de bac. Je dirais que le fait de faire d'une spé artistique une spé au rabais traduit une politique d'établissement.
Quant à l'idée que c'est une spé "qui rapporte facilement des points"... sérieusement? Tu as regardé de près le programme général et le programme limitatif? Les trois exercices de l'écrit (analyse/commentaire/note d'intention) avec leur méthodologie très spécifique? La nécessité de mener de front théorie et pratique avec plusieurs projets personnels ambitieux et élaborés (on en demande généralement quatre chez nous) assortis d'autant de dossiers et du carnet de travail? Pour peu qu'on les enseigne avec l'exigence requise, les arts plastiques ne sont certainement pas "plus faciles" que n'importe quelle autre spé. Et si l'enseignant de ta fille distribue des bonnes notes aux glandus ou aux flemmards, ou si dans ton académie on valorise des copies/productions/dossiers indigents lors des épreuves du bac, ça n'a là encore rien de normal. Enfin bon... je me demande pourquoi je perds du temps à commenter une telle ineptie.
On parle de la perception de certains élèves, pas de la réalité.
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