- uneodysséeÉrudit
beaverforever a écrit:
Ben, si c'est pas le capitalisme, la redistribution et la technologie, qui décarbone notre économie depuis soixante ans ?
Alors ça c’est un sophisme incroyable ! La «carbonation» de notre économie (pour ne pas dire la carbonisation de notre habitat) est précisément liée à l’expansion du capitalisme ! De nombreux scientifiques l’ont établi, les courbes et les dates sont têtues… et c’est bien parce qu’il est difficile de sortir, collectivement, du capitalisme mondialisé, que les COP tournent en rond.
Je trouve souvent tes interventions intéressantes, notamment en pédagogie, mais là nous ne pouvons pas être d’accord.
(En passant, un exemple tout bête qui nuance un peu ta démonstration : la mortalité infantile est repartie à la hausse depuis 2012… et ce n’est pas parti pour s’arranger parce que le problème n’est pas traité.)
Sur la fin de l’humanité : en 2005 j’ai visité une expo à Collioure, Céret ou dans les environs, impossible de me rappeler du titre, dans laquelle une mention m’avait marquée : cela reprenait les propos de scientifiques disant que sans virage écologique sérieux, la fin de l’humanité vers 2100 était plausible. Donc quand on voit que le virage n’a toujours pas été pris, que la décennie 2020 qui était annoncée comme décisive voit les prévisions pessimistes se réaliser sans que les sociétés ne parviennent à bifurquer, et compte tenu des phénomènes de seuil au-delà desquels l’évolution climatique devient imprévisible, je ne vois pas en quoi cela pourrait être devenue une hypothèse fantaisiste.
Lady Olenna, je ne sais pas si cela peut te rassurer, mais tu ne pourras pas constater la disparition totale de l’espèce humaine de ton vivant, il y a une légère contradiction dans les termes
Sinon, je suis d’accord que le problème n’est pas tellement la fin de l’humanité que toutes les souffrances auxquelles nous (tous et toutes) sommes déjà exposé·es, qui s’intensifient, et qui ne sont pas bien parties pour ne pas continuer à s’intensifier si l’on ne prend pas les choses au sérieux.
Je me permets d’insister sur l’émission mentionnée hier (Mediapart, À l’air libre, scientifiques en rébellion), certains des messages de conclusion sont bien porteurs. Notamment : sur plein de plans, il est tout à fait possible d’agir à une petite échelle et d’en voir les effets assez vite.
- LadyOlennaModérateur
C'est pas fauxuneodyssée a écrit:
Lady Olenna, je ne sais pas si cela peut te rassurer, mais tu ne pourras pas constater la disparition totale de l’espèce humaine de ton vivant, il y a une légère contradiction dans les termes
Merci @uneodyssée, voilà un premier paradoxe de réglé ! (il en reste d'autres !)
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je ne dis pas le contraire : le capitalisme et la technologie ont des effets négatifs, mais ils ont aussi des effets positifs. Et là, en l'occurrence, depuis 1960, le capitalisme produit plus de richesses avec moins d'énergies fossiles. Il y a une forme de découplage entre les énergies fossiles et la croissance économique, ce qui remet en cause l'idée que l'arrêt des énergies fossiles implique une décroissance radicale. Pour le dire autrement, l'idée que "pour sauver la planète, il faut arrêter le capitalisme (ou le réduire très fortement)" est discutable, puisque des mécanismes internes au capitalisme le conduise à se décarboner partiellement.uneodyssée a écrit:Alors ça c’est un sophisme incroyable ! La «carbonation» de notre économie (pour ne pas dire la carbonisation de notre habitat) est précisément liée à l’expansion du capitalisme ! De nombreux scientifiques l’ont établi, les courbes et les dates sont têtues… et c’est bien parce qu’il est difficile de sortir, collectivement, du capitalisme mondialisé, que les COP tournent en rond.beaverforever a écrit:
Ben, si c'est pas le capitalisme, la redistribution et la technologie, qui décarbone notre économie depuis soixante ans ?
En passant, un exemple tout bête qui nuance un peu ta démonstration : la mortalité infantile est repartie à la hausse depuis 2012… et ce n’est pas parti pour s’arranger parce que le problème n’est pas traité.
Moui, alors bon, disons que je ne suis pas complètement convaincu.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
LadyOlenna a écrit:C'est moi qui ai dit en page 2 de ce fil être convaincue de voir de mon vivant la fin de l'humanité. Ce n'est pas une vérité scientifique je vous l'accorde, ni une vérité tout court. Tant mieux si je me trompe. Les catastrophes seront inévitables en revanche, on est tous d'accord là-dessus me semble-t-il.
C'est tellement évident que je me demande bien pourquoi il faut le dire...
Quoique... après tout, je me rappelle très bien la fin des années 70 et le début des années 80, du temps où Reiser (et quelques autres) essayaient d'alerter le plus de gens possible sur ce qui était en cours.
Et où l'on s'entendait répondre qu'on était des dingues, des ennemis de la science et du progrès, et blablabla et blablabla.
Maintenant qu'on y est - et à peu de choses près exactement comme prévu - on s'entend dire que non, on est pessimiste, que la science va résoudre les problèmes, qu'on n'arrête pas le progrès etc. Où est la différence ? La différence, c'est que Reiser est mort depuis plus de 40 ans. À part ça, c'est fou comme les vieilles habitudes ont la vie dure.
Voilà-t-il pas maintenant que le capitalisme va nous sauver, et même qu'il nous sauve depuis 60 ans ! Alors même qu'on trouve, dans les hypermarchés des poires, de la viande etc. qui viennent de l'autre bout de la planète (il faut franchement le faire), et qu'on peut désormais (si on n'a que cela à faire) prendre sa voiture et faire Bray-Dunes - Menton - Hendaye - Haguenau (et retour à Bray-Dunes) en plein été sans avoir besoin de laver son pare-brise une seule fois... C'est merveilleux le progrès : on économise le produit à laver les vitres, lequel était si polluant ! Si on continue à nous sauver comme ça, on peut craindre le pire.
_________________
Si tu vales valeo.
- Reine MargotDemi-dieu
Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.[/quote]LadyOlenna a écrit:
[/spoiler]
+1
Je pense que si j'étais parent je flipperais à l'idée de ce qui attend les générations futures.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
[quote="LadyOlenna"]
+1 Si j'étais parent je flipperais à l'idée de ce qui attend les générations futures.
Je me rassure en me disant que je suis à la moitié de ma vie et que ça sera encore à peu près vivable à ma mort, mais après..
beaverforever a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.Iridiane a écrit:
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
[/spoiler]
+1 Si j'étais parent je flipperais à l'idée de ce qui attend les générations futures.
Je me rassure en me disant que je suis à la moitié de ma vie et que ça sera encore à peu près vivable à ma mort, mais après..
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- BaldredSage
Il semblerait que l'exposition indirecte à des images traumatisantes génère un stress post traumatique
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/27/l-exposition-indirecte-a-des-evenements-catastrophiques-genere-un-stress-post-traumatique_6416758_1650684.html
Le stress post traumatique touche bien sûr les victimes directes et collatérales mais également l'ensemble d'une population.
2 études mettent en évidence :
C'est moi qui graisse ce qui renvoie au sujet de ce fil.
L'exposition involontaire concerne sans doute particulièrement les enfants/ados qui seraient donc encore plus exposés au SPT. Ce même SPT diminuerait lorsque la recherche d'infos est volontaire et non subie. Cela confirme des études plus anciennes sur le choc de l'info brute sans accompagnement.
Cette exposition involontaire avait déjà été relevée lors du Covid pendant lequel les enfants confinés regardaient avec leurs parents les chaines d'infos en continu dramatisant à l'extrême les contenus.
J'extrapolerai, mais ça n'engage que moi, en disant que la cécité (tout va bien/vivons heureux en attendant la mort) ou les tentatives d'atténuation (le Progrès et la science va nous sauver/ Tous sur Mars)sont encore plus anxiogènes que la recherche d'infos et la reconnaissance la plus lucide possible de la situation.
La limite étant sans doute le risque de sidération (on va tous mourir) ou de fuite en avant (puisque tout est foutu, accélérons les choses).
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/27/l-exposition-indirecte-a-des-evenements-catastrophiques-genere-un-stress-post-traumatique_6416758_1650684.html
Voir de manière régulière des images de guerre provoque des effets néfastes sur la santé mentale, en particulier lorsque les personnes y sont soumises involontairement, souligne, dans sa carte blanche au « Monde », Sylvie Chokron, en s’appuyant sur deux études récentes.
Le stress post traumatique touche bien sûr les victimes directes et collatérales mais également l'ensemble d'une population.
En effet, dans nos sociétés modernes, nous sommes en permanence informés des catastrophes de toute nature qui surviennent partout dans le monde. Cela crée une exposition indirecte aux événements traumatisants pour un nombre extrêmement élevé de personnes. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de chercheurs s’interrogent aujourd’hui sur la présence de signes de TSPT non seulement chez les victimes directes d’une catastrophe, mais également chez l’ensemble de la population exposée de manière indirecte, à travers les médias, à ces événements terribles. Cela pourrait être encore plus le cas chez les adolescents et les jeunes adultes.
2 études mettent en évidence :
un niveau modéré à sévère d’anxiété et de dépression chez tous les sujets, avec un fort sentiment d’inquiétude, plus marqué chez les femmes et chez les sujets fortement exposés au conflit à travers les médias.
De plus, les résultats montrent clairement qu’il existe une corrélation positive entre l’utilisation des médias sociaux et des niveaux plus élevés d’anxiété et de symptômes dépressifs. Les auteurs n’hésitent pas à conclure sur le risque pour la santé mentale de cette exposition médiatique au conflit.
Les résultats montrent clairement que l’ampleur de l’exposition au conflit augmente de manière significative le niveau de stress post-traumatique.
Fait pour le moins intéressant, ce sont les sujets exposés au conflit de manière involontaire, et non ceux qui recherchent activement des informations sur celui-ci, qui seraient les plus à risque de développer un véritable stress post-traumatique. L’exposition indirecte à des événements catastrophiques semble donc à même de générer un véritable stress post-traumatique, à nous d’en être conscients et de nous protéger d’une surexposition et d’une surinformation qui, surtout lorsque nous les subissons, pourraient nous être très néfastes.
C'est moi qui graisse ce qui renvoie au sujet de ce fil.
L'exposition involontaire concerne sans doute particulièrement les enfants/ados qui seraient donc encore plus exposés au SPT. Ce même SPT diminuerait lorsque la recherche d'infos est volontaire et non subie. Cela confirme des études plus anciennes sur le choc de l'info brute sans accompagnement.
Cette exposition involontaire avait déjà été relevée lors du Covid pendant lequel les enfants confinés regardaient avec leurs parents les chaines d'infos en continu dramatisant à l'extrême les contenus.
J'extrapolerai, mais ça n'engage que moi, en disant que la cécité (tout va bien/vivons heureux en attendant la mort) ou les tentatives d'atténuation (le Progrès et la science va nous sauver/ Tous sur Mars)sont encore plus anxiogènes que la recherche d'infos et la reconnaissance la plus lucide possible de la situation.
La limite étant sans doute le risque de sidération (on va tous mourir) ou de fuite en avant (puisque tout est foutu, accélérons les choses).
- DesolationRowEmpereur
Alors je suis globalement assez pessimiste, pour toutes les raisons exposées au-dessous mais cela ne m'a pas empêché d'avoir des enfants. Je ne pense pas que ce soit nettement plus insensé d'avoir des enfants aujourd'hui qu'aux époques où il y avait sans cesse des épidémies de peste, des mobilisations générales tous les deux ans pour aller se battre en Russie, et où la pénicilline n'avait pas été découverte. De toute manière, c'est très risqué de vivre, et je me console en me disant que tout ça finira sans doute très mal, mais que d'ici là, pour mes enfants comme pour moi, la vie est intéressante et globalement heureuse. La tentation de faire un bilan à l'avance de ce que sera notre existence me paraît assez futile.
Cela étant, je trouverais vraiment très idiot de parier contre la survie de l'humanité : très peu pour moi de faire un pari que je ne gagne que si l'humanité s'éteint, ça me fera une belle jambe d'avoir gagné.
Cela étant, je trouverais vraiment très idiot de parier contre la survie de l'humanité : très peu pour moi de faire un pari que je ne gagne que si l'humanité s'éteint, ça me fera une belle jambe d'avoir gagné.
- DesolationRowEmpereur
Et pour ce qui est des causes du malheur général, on va dire que je suis obsessionnel, mais je suis assez prêt à parier (cette fois je veux bien) que l'omniprésence des écrans dans nos vies, et particulièrement dans celles des jeunes, y est pour vraiment beaucoup, beaucoup - bien plus, à mon avis, que les catastrophes climatiques à venir.
- Reine MargotDemi-dieu
beaverforever a écrit:La technologie et l'évolution des sociétés n'empêcheront pas le réchauffement, par contre elles permettront la survie de l'humanité et très probablement le maintien de la civilisation technologique.LadyOlenna a écrit:La technologie et les chercheurs qui vont nous sauver du dérèglement climatique, ça fait quarante ans qu'on entend cet argument. On en est où ? C'est toujours pire. En 2022 des gens n'avaient plus d'eau au robinet. En France. La même année des incendies ont dévasté des régions entières.
Est-ce vraiment pire que l'ambiance Guerre froide en 1962 ? L'essentiel de ces problèmes se règlent avec un peu plus redistribution des richesses dans nos sociétés, ce n'est pas un truc extraordinaire.En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
Heu, survivre, mais dans quelles conditions? Jancovici dit des choses intéressantes sur le sujet dans quelques vidéos que je regarde en ce moment: si on résume rapidement, notre monde est fondé sur l'utilisation de certaines énergies fossiles (notamment le pétrole) qui ont permis la mondialisation et l'essor de notre civilisation industrielle. Lorsque ces ressources vont se raréfier (elles ont commencé dans les années 2000), on ne pourra pas soutenir le même rythme de consommation et faire venir nos objets de Chine par cargo. Donc deux choix: la décroissance sera soit choisie (on s'adapte et on prend des décisions à la fois individuelles -la voiture électrique- et collectives -selon J le nucléaire ) soit subie. Et le réchauffement va aggraver la décroissance: difficultés à récolter des céréales et à se nourrir par exemple.
Mais surtout l'idée que "la technologie va nous sauver" est absurde car qui dit technologie dit ressources et énergie, qu'il faut bien aller chercher quelque part. Et comme les énergies sont mixées (ton éolienne est produite avec des objets qui sont arrivés par cargo, voire elle a des composants qui sont des dérivés du pétrole) ça ne va rien sauver du tout.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- IridianeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Alors je suis globalement assez pessimiste, pour toutes les raisons exposées au-dessous mais cela ne m'a pas empêché d'avoir des enfants. Je ne pense pas que ce soit nettement plus insensé d'avoir des enfants aujourd'hui qu'aux époques où il y avait sans cesse des épidémies de peste, des mobilisations générales tous les deux ans pour aller se battre en Russie, et où la pénicilline n'avait pas été découverte. De toute manière, c'est très risqué de vivre, et je me console en me disant que tout ça finira sans doute très mal, mais que d'ici là, pour mes enfants comme pour moi, la vie est intéressante et globalement heureuse. La tentation de faire un bilan à l'avance de ce que sera notre existence me paraît assez futile.
Cela étant, je trouverais vraiment très idiot de parier contre la survie de l'humanité : très peu pour moi de faire un pari que je ne gagne que si l'humanité s'éteint, ça me fera une belle jambe d'avoir gagné.
De toute façon tu vas gagner, l'humanité va bien finir par s'éteindre (et c'est normal en fait! et c'est pas grave! les dinosaures aussi se sont éteints, et plein d'autres espèces, pourquoi ce serait différent pour nous?). La question, c'est celle du délai, et sans parier sur des dates (bien malin qui le pourrait), il est clairement en train de se raccourcir.
- IridianeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Et pour ce qui est des causes du malheur général, on va dire que je suis obsessionnel, mais je suis assez prêt à parier (cette fois je veux bien) que l'omniprésence des écrans dans nos vies, et particulièrement dans celles des jeunes, y est pour vraiment beaucoup, beaucoup - bien plus, à mon avis, que les catastrophes climatiques à venir.
Je suis d'accord sur cette question des écrans - il est bien évident, de ce point de vue (entre autres) que la technologie nous enfonce plus qu'elle ne nous sauve(ra).
- Reine MargotDemi-dieu
La question n'est pas tant de savoir si l'humanité va survivre mais dans quelles conditions.
Les humains de l'époque de la Peste ou pendant la 2e guerre mondiale vivaient dans un monde encore durable (bon, moins pour la 2nde guerre mais ils en le savaient pas), au sens où les ressources étaient là pour durer. On pouvait mourir mais d'autre chose.
Les humains de l'époque de la Peste ou pendant la 2e guerre mondiale vivaient dans un monde encore durable (bon, moins pour la 2nde guerre mais ils en le savaient pas), au sens où les ressources étaient là pour durer. On pouvait mourir mais d'autre chose.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Reine Margot a écrit:beaverforever a écrit:La technologie et l'évolution des sociétés n'empêcheront pas le réchauffement, par contre elles permettront la survie de l'humanité et très probablement le maintien de la civilisation technologique.LadyOlenna a écrit:La technologie et les chercheurs qui vont nous sauver du dérèglement climatique, ça fait quarante ans qu'on entend cet argument. On en est où ? C'est toujours pire. En 2022 des gens n'avaient plus d'eau au robinet. En France. La même année des incendies ont dévasté des régions entières.
Est-ce vraiment pire que l'ambiance Guerre froide en 1962 ? L'essentiel de ces problèmes se règlent avec un peu plus redistribution des richesses dans nos sociétés, ce n'est pas un truc extraordinaire.En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
Heu, survivre, mais dans quelles conditions? Jancovici dit des choses intéressantes sur le sujet dans quelques vidéos que je regarde en ce moment: si on résume rapidement, notre monde est fondé sur l'utilisation de certaines énergies fossiles (notamment le pétrole) qui ont permis la mondialisation et l'essor de notre civilisation industrielle. Lorsque ces ressources vont se raréfier (elles ont commencé dans les années 2000), on ne pourra pas soutenir le même rythme de consommation et faire venir nos objets de Chine par cargo. Donc deux choix: la décroissance sera soit choisie (on s'adapte et on prend des décisions à la fois individuelles -la voiture électrique- et collectives -selon J le nucléaire ) soit subie. Et le réchauffement va aggraver la décroissance: difficultés à récolter des céréales et à se nourrir par exemple.
Mais surtout l'idée que "la technologie va nous sauver" est absurde car qui dit technologie dit ressources et énergie, qu'il faut bien aller chercher quelque part. Et comme les énergies sont mixées (ton éolienne est produite avec des objets qui sont arrivés par cargo, voire elle a des composants qui sont des dérivés du pétrole) ça ne va rien sauver du tout.
Sur l'épuisement des ressources et les limites matérielles que cela impose - de fait - à la croissance et au développement de certaines technologies, il y a aussi Aurore Stéphant, ingénieure géologue minier, qui expose très bien les données du problème.
- uneodysséeÉrudit
beaverforever a écrit:Je ne dis pas le contraire : le capitalisme et la technologie ont des effets négatifs, mais ils ont aussi des effets positifs. Et là, en l'occurrence, depuis 1960, le capitalisme produit plus de richesses avec moins d'énergies fossiles. Il y a une forme de découplage entre les énergies fossiles et la croissance économique, ce qui remet en cause l'idée que l'arrêt des énergies fossiles implique une décroissance radicale. Pour le dire autrement, l'idée que "pour sauver la planète, il faut arrêter le capitalisme (ou le réduire très fortement)" est discutable, puisque des mécanismes internes au capitalisme le conduise à se décarboner partiellement.uneodyssée a écrit:Alors ça c’est un sophisme incroyable ! La «carbonation» de notre économie (pour ne pas dire la carbonisation de notre habitat) est précisément liée à l’expansion du capitalisme ! De nombreux scientifiques l’ont établi, les courbes et les dates sont têtues… et c’est bien parce qu’il est difficile de sortir, collectivement, du capitalisme mondialisé, que les COP tournent en rond.beaverforever a écrit:
Ben, si c'est pas le capitalisme, la redistribution et la technologie, qui décarbone notre économie depuis soixante ans ?
En passant, un exemple tout bête qui nuance un peu ta démonstration : la mortalité infantile est repartie à la hausse depuis 2012… et ce n’est pas parti pour s’arranger parce que le problème n’est pas traité.
Moui, alors bon, disons que je ne suis pas complètement convaincu.
Alors, pardon, je parlais pour la France :
https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/02/l-inquietante-hausse-de-la-mortalite-infantile-en-france_6124382_3244.html
Depuis une dizaine d’années, les morts de nourrissons de moins de 1 an augmentent au rythme de 0,04 mort pour 1 000 naissances vivantes par an sans que les causes en soient clairement identifiées.
Mais, on est d’accord, vu ce qui s’annonce, c’est un détail.
Quant à ce que j’ai graissé, justement on sait que l’effectivité de ce découplage est
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
DesolationRow a écrit:Et pour ce qui est des causes du malheur général, on va dire que je suis obsessionnel, mais je suis assez prêt à parier (cette fois je veux bien) que l'omniprésence des écrans dans nos vies, et particulièrement dans celles des jeunes, y est pour vraiment beaucoup, beaucoup - bien plus, à mon avis, que les catastrophes climatiques à venir.
Je dirais que cela dépend de l'usage que l'on fait des écrans. Je dirais même que le problème n'est pas tant "les écrans" (ce qui est bien vague), mais la latitude laissée à certaines plateformes pour développer un marché de l'attention en créant les conditions d'un usage addictif tout en favorisant la désinformation et la crétinisation. Mais si l'idée est plutôt que les écrans seraient mauvais parce qu'ils donnent accès à une trop grande quantité d'informations objectives, mais anxiogènes, dire qu'ils sont un problème plus important que les catastrophes climatiques actuelles ou à venir reviendrait à considérer que le problème principal n'est pas l'incendie qui ravage le jardin autour de la maison, mais la fenêtre de la chambre qui est bien déprimante parce qu'elle donne une vue trop large et trop plongeante sur les flammes.
- denis_neoprofsNiveau 5
Le recours au charbon, puis au pétrole est lié à notre propension à vouloir vivre mieux, et plus facilement. Le "capitalisme" a été un médiateur, mais n''importe quel autre système économique aurait abouti à la même situation. Vous pensez que l'URSS ne les utilisait pas ?uneodyssée a écrit:beaverforever a écrit:
Ben, si c'est pas le capitalisme, la redistribution et la technologie, qui décarbone notre économie depuis soixante ans ?
Alors ça c’est un sophisme incroyable ! La «carbonation» de notre économie (pour ne pas dire la carbonisation de notre habitat) est précisément liée à l’expansion du capitalisme !
Et oui, il va falloir apprendre à s'en passer, et oui le sevrage est difficile.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Iridiane a écrit:DesolationRow a écrit:Alors je suis globalement assez pessimiste, pour toutes les raisons exposées au-dessous mais cela ne m'a pas empêché d'avoir des enfants. Je ne pense pas que ce soit nettement plus insensé d'avoir des enfants aujourd'hui qu'aux époques où il y avait sans cesse des épidémies de peste, des mobilisations générales tous les deux ans pour aller se battre en Russie, et où la pénicilline n'avait pas été découverte. De toute manière, c'est très risqué de vivre, et je me console en me disant que tout ça finira sans doute très mal, mais que d'ici là, pour mes enfants comme pour moi, la vie est intéressante et globalement heureuse. La tentation de faire un bilan à l'avance de ce que sera notre existence me paraît assez futile.
Cela étant, je trouverais vraiment très idiot de parier contre la survie de l'humanité : très peu pour moi de faire un pari que je ne gagne que si l'humanité s'éteint, ça me fera une belle jambe d'avoir gagné.
De toute façon tu vas gagner, l'humanité va bien finir par s'éteindre (et c'est normal en fait! et c'est pas grave! les dinosaures aussi se sont éteints, et plein d'autres espèces, pourquoi ce serait différent pour nous?). La question, c'est celle du délai, et sans parier sur des dates (bien malin qui le pourrait), il est clairement en train de se raccourcir.
C'est une proposition qui pique ma curiosité : en est-on si sûr ? D'ailleurs, toutes les espèces de dinosaures ne sont pas éteintes.
Pour ma part, je me moque bien de l'existence ou non de l'humanité. La seule chose qui compte et me touche, c'est la souffrance de ceux qui vivent et de ceux qui vont naître. L'idée que Dieu appuie sur suppr. et que nous disparaissions tous instantanément ne m'émeut pas beaucoup.
- uneodysséeÉrudit
@denis_neoprofs :
Bien sûr, le soviétisme était tout aussi extractiviste que le capitalisme. Mais le premier ayant été assez rapidement remplacé par le second…
Et il a existé pendant des millénaires (et plus) d’autres systèmes moins prédateurs.
Il y a des pistes passionnantes à creuser notamment du côté des communs : des modes de gestion dont les objectifs ne sont ni la croissance ni l’accumulation, mais simplement la gestion durable, l’entretien et le partage équitable des ressources.
Penser en termes binaires capitalisme ou URSS nous envoie droit dans le mur, c’est certain.
Cependant je suis assez d’accord sur le fait que le sevrage est difficile… quand il n’est pas pensé, concerté, planifié, accompagné. Beaucoup de choses sont possibles au simple niveau d’une petite commune.
@Sylvain de Saint-Sylvain : boh, on peut postuler que l’espèce ne survivra pas à la mort du soleil, d’ici quelques milliards d’années…
Bien sûr, le soviétisme était tout aussi extractiviste que le capitalisme. Mais le premier ayant été assez rapidement remplacé par le second…
Et il a existé pendant des millénaires (et plus) d’autres systèmes moins prédateurs.
Il y a des pistes passionnantes à creuser notamment du côté des communs : des modes de gestion dont les objectifs ne sont ni la croissance ni l’accumulation, mais simplement la gestion durable, l’entretien et le partage équitable des ressources.
Penser en termes binaires capitalisme ou URSS nous envoie droit dans le mur, c’est certain.
Cependant je suis assez d’accord sur le fait que le sevrage est difficile… quand il n’est pas pensé, concerté, planifié, accompagné. Beaucoup de choses sont possibles au simple niveau d’une petite commune.
@Sylvain de Saint-Sylvain : boh, on peut postuler que l’espèce ne survivra pas à la mort du soleil, d’ici quelques milliards d’années…
- BaldredSage
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Iridiane a écrit:DesolationRow a écrit:Alors je suis globalement assez pessimiste, pour toutes les raisons exposées au-dessous mais cela ne m'a pas empêché d'avoir des enfants. Je ne pense pas que ce soit nettement plus insensé d'avoir des enfants aujourd'hui qu'aux époques où il y avait sans cesse des épidémies de peste, des mobilisations générales tous les deux ans pour aller se battre en Russie, et où la pénicilline n'avait pas été découverte. De toute manière, c'est très risqué de vivre, et je me console en me disant que tout ça finira sans doute très mal, mais que d'ici là, pour mes enfants comme pour moi, la vie est intéressante et globalement heureuse. La tentation de faire un bilan à l'avance de ce que sera notre existence me paraît assez futile.
Cela étant, je trouverais vraiment très idiot de parier contre la survie de l'humanité : très peu pour moi de faire un pari que je ne gagne que si l'humanité s'éteint, ça me fera une belle jambe d'avoir gagné.
De toute façon tu vas gagner, l'humanité va bien finir par s'éteindre (et c'est normal en fait! et c'est pas grave! les dinosaures aussi se sont éteints, et plein d'autres espèces, pourquoi ce serait différent pour nous?). La question, c'est celle du délai, et sans parier sur des dates (bien malin qui le pourrait), il est clairement en train de se raccourcir.
C'est une proposition qui pique ma curiosité : en est-on si sûr ? D'ailleurs, toutes les espèces de dinosaures ne sont pas éteintes.
Pour ma part, je me moque bien de l'existence ou non de l'humanité. La seule chose qui compte et me touche, c'est la souffrance de ceux qui vivent et de ceux qui vont naître. L'idée que Dieu appuie sur suppr. et que nous disparaissions tous instantanément ne m'émeut pas beaucoup.
Peut-être est-ce une des données du problème : avec un coup environnemental très élevé, nous tolérons tout juste de vivre.
- DesolationRowEmpereur
Aperçu par hasard a écrit:DesolationRow a écrit:Et pour ce qui est des causes du malheur général, on va dire que je suis obsessionnel, mais je suis assez prêt à parier (cette fois je veux bien) que l'omniprésence des écrans dans nos vies, et particulièrement dans celles des jeunes, y est pour vraiment beaucoup, beaucoup - bien plus, à mon avis, que les catastrophes climatiques à venir.
Je dirais que cela dépend de l'usage que l'on fait des écrans. Je dirais même que le problème n'est pas tant "les écrans" (ce qui est bien vague), mais la latitude laissée à certaines plateformes pour développer un marché de l'attention en créant les conditions d'un usage addictif tout en favorisant la désinformation et la crétinisation. Mais si l'idée est plutôt que les écrans seraient mauvais parce qu'ils donnent accès à un trop grande quantité d'informations objectives, mais anxiogènes, dire qu'ils sont un problème plus important que les catastrophes climatiques actuelles ou à venir reviendrait à considérer que le problème principal n'est pas l'incendie qui ravage le jardin autour de la maison, mais la fenêtre de la chambre qui est bien déprimante parce qu'elle donne une vue trop large et trop plongeante sur les flammes.
Non non, ce n'est pas du tout ça que je veux dire. Je pense, avec le sens de la nuance que j'aime tant en moi, que l'omniprésence des écrans est en train de fabriquer des débiles en très grande quantité - et que, globalement, on est plus heureux lorsqu'on est intelligent que lorsqu'on est débile. Voilà, c'est une analyse assez peu appuyée sur des données scientifiques précises, mais c'est mon avis et je le partage sans le diminuer.
- uneodysséeÉrudit
Ce que je partage de ton avis sur les écrans, ce ne sont pas tant les écrans… que leurs usages essentiellement non réfléchis, non régulés… et leur rôle dans une société comme la nôtre qui nous pousse vers leur facilité au lieu de nous encourager à entretenir nos liens non virtuels (la preuve ici).
- beaverforeverNeoprof expérimenté
uneodyssée a écrit:Alors, pardon, je parlais pour la France :
- Spoiler:
- Nan, mais mon graphique porte sur la France justement. En 1800 le taux de mortalité infantile était de 30%, il était de 0,3% en 2000. Il y a donc baissé de 99% en deux cents ans.
Depuis 2012, il est passé de 0,3 à 0,4%. Alors certes, c'est notable et cela doit attirer notre attention, mais de là à s'alarmer, cela me semble exagéré. Nous sommes probablement au plancher ou quasiment au plancher.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
DesolationRow a écrit:Aperçu par hasard a écrit:DesolationRow a écrit:Et pour ce qui est des causes du malheur général, on va dire que je suis obsessionnel, mais je suis assez prêt à parier (cette fois je veux bien) que l'omniprésence des écrans dans nos vies, et particulièrement dans celles des jeunes, y est pour vraiment beaucoup, beaucoup - bien plus, à mon avis, que les catastrophes climatiques à venir.
Je dirais que cela dépend de l'usage que l'on fait des écrans. Je dirais même que le problème n'est pas tant "les écrans" (ce qui est bien vague), mais la latitude laissée à certaines plateformes pour développer un marché de l'attention en créant les conditions d'un usage addictif tout en favorisant la désinformation et la crétinisation. Mais si l'idée est plutôt que les écrans seraient mauvais parce qu'ils donnent accès à un trop grande quantité d'informations objectives, mais anxiogènes, dire qu'ils sont un problème plus important que les catastrophes climatiques actuelles ou à venir reviendrait à considérer que le problème principal n'est pas l'incendie qui ravage le jardin autour de la maison, mais la fenêtre de la chambre qui est bien déprimante parce qu'elle donne une vue trop large et trop plongeante sur les flammes.
Non non, ce n'est pas du tout ça que je veux dire. Je pense, avec le sens de la nuance que j'aime tant en moi, que l'omniprésence des écrans est en train de fabriquer des débiles en très grande quantité - et que, globalement, on est plus heureux lorsqu'on est intelligent que lorsqu'on est débile. Voilà, c'est une analyse assez peu appuyée sur des données scientifiques précises, mais c'est mon avis et je le partage sans le diminuer.
Tout bien considéré j'ai l'impression que nous sommes d'accord.
uneodyssée a écrit:
Ce que je partage de ton avis sur les écrans, ce ne sont pas tant les écrans… que leurs usages essentiellement non réfléchis, non régulés… et leur rôle dans une société comme la nôtre qui nous pousse vers leur facilité au lieu de nous encourager à entretenir nos liens non virtuels (la preuve ici).
Mince alors, c'est vrai ce que tu dis.
- Reine MargotDemi-dieu
On entre dans une question très métaphysique mais je ne pense pas que l'intelligence rende plus heureux, au contraire ça rend lucide donc pas forcément plus heureux.
La bêtise permet d'ignorer pas mal de choses.
La bêtise permet d'ignorer pas mal de choses.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ElietteNiveau 9
J'ai hésité à participer à ce fil. Ma fille a sombré à 13 ans. C'était la petite dernière, adulée par toute la famille. Brillante à l'école, rieuse, déterminée. Je voyais bien qu'elle changeait, jouait moins avec nous (on est très jeux de société), venait moins se promener ou se baigner; mais bon à l'adolescence c'est normal non ?
Et puis en décembre l'an dernier elle nous a appris que ça n'allait pas bien du tout. On n'a pas pris la mesure entière tout de suite de à quel point ça n'allait pas bien du tout, car elle donnait le change, racontait sa journée autour d'un chocolat chaud en rentrant, était invitée par des camarades, même si elle n'avait pas vraiment d'amis, elle n'était pas isolée, gardait d'excellents résultats.
On a essayé de trouver un psychiatre, mais ils étaient tous débordés. Elle a vu un psychologue, qui ne nous a rien dit, mais conseillé de voir un psychiatre...
Premières idées suicidaires, urgences pédiatriques. La seule et unique façon de voir un psychiatre, c'était de l'hospitaliser. Heureusement elle était d'accord. Puis on a alterné, un mois d'école, urgences, quinze jours d'hôpital. L'exclusion du voyage. La principale, à 2m d'elle, qui ne lui adresse même pas la parole pour lui demander comment ça va quand elle est allée assister à leur retour.
La difficulté de parler avec elle du fond de son mal-être, le reproche de certains soignants de cette difficulté, la suspicion qu'elle irait mal un peu à cause de nous, devoir se justifier, montrer qu'on n'est pas une famille dysfonctionnelle.
Enfin eux aussi prennent la pleine mesure de sa maladie, elle passe de l'interne à un "vraie" psychiatre, qui veut cerner la psychose, la mélancolie ? mais les rendez vous sont espacés, ça ne va pas assez vite pour elle.
Elle a mis fin à ses jours le 16 mai.
Alors les raisons ? On n'en sait rien. Un faisceau peut être, le bouleversement de l'adolescence, le covid qui l'empêche de voir des amis, la rentrée merdique en 6° avec le masque, toutes les activités type clubs annulées, son amie qui déménage, l'actualité sans doute, même si ce n'est pas en boucle à la maison. On est plutôt du genre à voir la bouteille à moitié pleine, on n'est pas à ressasser les mauvaises nouvelles. Le programme de 3° ? l'horreur des guerres, les tranchées, la Shoah, elle nous disait que l'espèce humaine est horrible, qu'il vaudrait mieux qu'elle disparaisse.
Elle avait un téléphone depuis très peu, mais méprisait les réseaux sociaux, avait un temps de connexion limité.
Ou quoi ?? Parfois je me demande si ce n'est pas un genre d'épidémie, une maladie auto immune, un effet secondaire de je ne sais quel polluant ou virus ? la faute à pas de chance ? parce que ça nous est tombé dessus sans qu'on le voie venir, ni qu'on n'y comprenne rien.
Et puis en décembre l'an dernier elle nous a appris que ça n'allait pas bien du tout. On n'a pas pris la mesure entière tout de suite de à quel point ça n'allait pas bien du tout, car elle donnait le change, racontait sa journée autour d'un chocolat chaud en rentrant, était invitée par des camarades, même si elle n'avait pas vraiment d'amis, elle n'était pas isolée, gardait d'excellents résultats.
On a essayé de trouver un psychiatre, mais ils étaient tous débordés. Elle a vu un psychologue, qui ne nous a rien dit, mais conseillé de voir un psychiatre...
Premières idées suicidaires, urgences pédiatriques. La seule et unique façon de voir un psychiatre, c'était de l'hospitaliser. Heureusement elle était d'accord. Puis on a alterné, un mois d'école, urgences, quinze jours d'hôpital. L'exclusion du voyage. La principale, à 2m d'elle, qui ne lui adresse même pas la parole pour lui demander comment ça va quand elle est allée assister à leur retour.
La difficulté de parler avec elle du fond de son mal-être, le reproche de certains soignants de cette difficulté, la suspicion qu'elle irait mal un peu à cause de nous, devoir se justifier, montrer qu'on n'est pas une famille dysfonctionnelle.
Enfin eux aussi prennent la pleine mesure de sa maladie, elle passe de l'interne à un "vraie" psychiatre, qui veut cerner la psychose, la mélancolie ? mais les rendez vous sont espacés, ça ne va pas assez vite pour elle.
Elle a mis fin à ses jours le 16 mai.
Alors les raisons ? On n'en sait rien. Un faisceau peut être, le bouleversement de l'adolescence, le covid qui l'empêche de voir des amis, la rentrée merdique en 6° avec le masque, toutes les activités type clubs annulées, son amie qui déménage, l'actualité sans doute, même si ce n'est pas en boucle à la maison. On est plutôt du genre à voir la bouteille à moitié pleine, on n'est pas à ressasser les mauvaises nouvelles. Le programme de 3° ? l'horreur des guerres, les tranchées, la Shoah, elle nous disait que l'espèce humaine est horrible, qu'il vaudrait mieux qu'elle disparaisse.
Elle avait un téléphone depuis très peu, mais méprisait les réseaux sociaux, avait un temps de connexion limité.
Ou quoi ?? Parfois je me demande si ce n'est pas un genre d'épidémie, une maladie auto immune, un effet secondaire de je ne sais quel polluant ou virus ? la faute à pas de chance ? parce que ça nous est tombé dessus sans qu'on le voie venir, ni qu'on n'y comprenne rien.
- Fiche activité bonne santé mentale
- Qu'est-ce qui motive les universités à s'intéresser à la santé mentale des étudiants ?
- Une nouvelle organisation territoriale de santé
- Tribune dans "Le Monde" : "L'exposition des jeunes enfants aux écrans est devenue un enjeu de santé publique majeur"
- Olivier Galland, sociologue : "Sortons d'un discours misérabiliste. La plupart des jeunes se disent heureux et en bonne santé".
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum