- ElietteNiveau 9
J'ai hésité à participer à ce fil. Ma fille a sombré à 13 ans. C'était la petite dernière, adulée par toute la famille. Brillante à l'école, rieuse, déterminée. Je voyais bien qu'elle changeait, jouait moins avec nous (on est très jeux de société), venait moins se promener ou se baigner; mais bon à l'adolescence c'est normal non ?
Et puis en décembre l'an dernier elle nous a appris que ça n'allait pas bien du tout. On n'a pas pris la mesure entière tout de suite de à quel point ça n'allait pas bien du tout, car elle donnait le change, racontait sa journée autour d'un chocolat chaud en rentrant, était invitée par des camarades, même si elle n'avait pas vraiment d'amis, elle n'était pas isolée, gardait d'excellents résultats.
On a essayé de trouver un psychiatre, mais ils étaient tous débordés. Elle a vu un psychologue, qui ne nous a rien dit, mais conseillé de voir un psychiatre...
Premières idées suicidaires, urgences pédiatriques. La seule et unique façon de voir un psychiatre, c'était de l'hospitaliser. Heureusement elle était d'accord. Puis on a alterné, un mois d'école, urgences, quinze jours d'hôpital. L'exclusion du voyage. La principale, à 2m d'elle, qui ne lui adresse même pas la parole pour lui demander comment ça va quand elle est allée assister à leur retour.
La difficulté de parler avec elle du fond de son mal-être, le reproche de certains soignants de cette difficulté, la suspicion qu'elle irait mal un peu à cause de nous, devoir se justifier, montrer qu'on n'est pas une famille dysfonctionnelle.
Enfin eux aussi prennent la pleine mesure de sa maladie, elle passe de l'interne à un "vraie" psychiatre, qui veut cerner la psychose, la mélancolie ? mais les rendez vous sont espacés, ça ne va pas assez vite pour elle.
Elle a mis fin à ses jours le 16 mai.
Alors les raisons ? On n'en sait rien. Un faisceau peut être, le bouleversement de l'adolescence, le covid qui l'empêche de voir des amis, la rentrée merdique en 6° avec le masque, toutes les activités type clubs annulées, son amie qui déménage, l'actualité sans doute, même si ce n'est pas en boucle à la maison. On est plutôt du genre à voir la bouteille à moitié pleine, on n'est pas à ressasser les mauvaises nouvelles. Le programme de 3° ? l'horreur des guerres, les tranchées, la Shoah, elle nous disait que l'espèce humaine est horrible, qu'il vaudrait mieux qu'elle disparaisse.
Elle avait un téléphone depuis très peu, mais méprisait les réseaux sociaux, avait un temps de connexion limité.
Ou quoi ?? Parfois je me demande si ce n'est pas un genre d'épidémie, une maladie auto immune, un effet secondaire de je ne sais quel polluant ou virus ? la faute à pas de chance ? parce que ça nous est tombé dessus sans qu'on le voie venir, ni qu'on n'y comprenne rien.
Et puis en décembre l'an dernier elle nous a appris que ça n'allait pas bien du tout. On n'a pas pris la mesure entière tout de suite de à quel point ça n'allait pas bien du tout, car elle donnait le change, racontait sa journée autour d'un chocolat chaud en rentrant, était invitée par des camarades, même si elle n'avait pas vraiment d'amis, elle n'était pas isolée, gardait d'excellents résultats.
On a essayé de trouver un psychiatre, mais ils étaient tous débordés. Elle a vu un psychologue, qui ne nous a rien dit, mais conseillé de voir un psychiatre...
Premières idées suicidaires, urgences pédiatriques. La seule et unique façon de voir un psychiatre, c'était de l'hospitaliser. Heureusement elle était d'accord. Puis on a alterné, un mois d'école, urgences, quinze jours d'hôpital. L'exclusion du voyage. La principale, à 2m d'elle, qui ne lui adresse même pas la parole pour lui demander comment ça va quand elle est allée assister à leur retour.
La difficulté de parler avec elle du fond de son mal-être, le reproche de certains soignants de cette difficulté, la suspicion qu'elle irait mal un peu à cause de nous, devoir se justifier, montrer qu'on n'est pas une famille dysfonctionnelle.
Enfin eux aussi prennent la pleine mesure de sa maladie, elle passe de l'interne à un "vraie" psychiatre, qui veut cerner la psychose, la mélancolie ? mais les rendez vous sont espacés, ça ne va pas assez vite pour elle.
Elle a mis fin à ses jours le 16 mai.
Alors les raisons ? On n'en sait rien. Un faisceau peut être, le bouleversement de l'adolescence, le covid qui l'empêche de voir des amis, la rentrée merdique en 6° avec le masque, toutes les activités type clubs annulées, son amie qui déménage, l'actualité sans doute, même si ce n'est pas en boucle à la maison. On est plutôt du genre à voir la bouteille à moitié pleine, on n'est pas à ressasser les mauvaises nouvelles. Le programme de 3° ? l'horreur des guerres, les tranchées, la Shoah, elle nous disait que l'espèce humaine est horrible, qu'il vaudrait mieux qu'elle disparaisse.
Elle avait un téléphone depuis très peu, mais méprisait les réseaux sociaux, avait un temps de connexion limité.
Ou quoi ?? Parfois je me demande si ce n'est pas un genre d'épidémie, une maladie auto immune, un effet secondaire de je ne sais quel polluant ou virus ? la faute à pas de chance ? parce que ça nous est tombé dessus sans qu'on le voie venir, ni qu'on n'y comprenne rien.
- DesolationRowEmpereur
Mon Dieu… toutes mes pensées, Éliette. Je ne sais pas quoi dire d’autre que toutes mes pensées, à vous et à votre famille…
- JennyMédiateur
Eliette, c'est terrible. Sincères condoléances.
Je ne sais pas trop quoi te dire non plus.
Je ne sais pas trop quoi te dire non plus.
- Clecle78Bon génie
Eliette, toutes mes condoléances et tout mon soutien.
- uneodysséeÉrudit
- Spoiler:
- beaverforever a écrit:uneodyssée a écrit:Alors, pardon, je parlais pour la France :
- Spoiler:
- Nan, mais mon graphique porte sur la France justement. En 1800 le taux de mortalité infantile était de 30%, il était de 0,3% en 2000. Il y a donc baissé de 99% en deux cents ans.
Depuis 2012, il est passé de 0,3 à 0,4%. Alors certes, c'est notable et cela doit attirer notre attention, mais de là à s'alarmer, cela me semble exagéré. Nous sommes probablement au plancher ou quasiment au plancher.
Je dois avouer — mea culpa — que je n’ai même pas regardé ton graphique tant tes interventions sur ce fil m’ont éberluée. J’ai supposé un peu vite (et un peu amèrement) qu’avec ta hauteur de vue tu avais des chiffres mondiaux … bon, d’accord, je me suis trompée de dimension, c’était le temps et pas l’espace !
Je persiste à penser que même si c’est un épiphénomène, douze années de baisse, c’est un signe évident de détérioration de notre système de santé (l’article dit qu’on ne sait pas expliquer la baisse parce qu’on ne s’en donne pas les moyens), signe corroboré par des dizaines d’autres (ma doctoresse dit : le système de santé n’est pas au bord de l’effondrement : il EST effondré, et j’ajoute : comment résistera-t-il aux prochaines épidémies d’ores et déjà annoncées).
Eliette, j’ai découvert ton message après avoir répondu à Beaverforever, et c’est tellement dérisoire et brutal… J’avais amendé mon message mais je ne sais où sont passées ces quelques lignes que j’avais passé du temps à rédiger.
Je suis désolée, vraiment désolée.
Ma doctoresse dit que c’est la maladie qui provoque le geste (nous en avions parlé lorsqu’une de mes élèves avait fait la même chose). Quelles soient les causes ou les facteurs aggravants de celle-ci, le geste en lui-même résulte de la maladie. Je ne trouve pas que ce soit consolant, mais cela allège notre inquiétude sur notre responsabilité (individuelle du moins — l’état de la psychiatrie est une autre faute mais pas tout à fait à notre niveau).
- DanskaOracle
Toutes mes condoléances, @Eliette, c'est tellement affreux ce qui vous est arrivé... Je suis infiniment désolée pour toi, pour ta famille.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Eliette, il est bien difficile de trouver des mots pour te répondre. Sincères condoléances.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ah, Eliette, c'est terrible. Toutes mes condoléances.
_________________
Si tu vales valeo.
- almuixeNeoprof expérimenté
Eliette, c'est inimaginable un tel drame. Comme les autres,les mots sont dérisoires. Je pense à vous, j'imagine comme vous pouvez être atteints et vous sentir coupables.
_________________
Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- JennyMédiateur
almuixe a écrit:Eliette, c'est inimaginable un tel drame. Comme les autres,les mots sont dérisoires. Je pense à vous, j'imagine comme vous pouvez être atteints et vous sentir coupables.
Je crois que c'est très difficile de repérer la dépression chez certains ados, qui donnent le change en public, et encore plus de prendre conscience de l'ampleur de leur mal être.
- Reine MargotDemi-dieu
Eliette, je ne peux que t'adresser mes plus sincères condoléances.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- clapNeoprof expérimenté
C'est terrible, mes mots te sembleront bien insuffisants mais je t'adresse toutes mes condoléances pour ta fille.
- BaldredSage
C'est si triste. Le suicide est une réponse qui laisse surtout si jeune un océan de questions. De tout cœur avec vous.
- Vieux_MongolNeoprof expérimenté
La vie est ainsi faite, il y a des malheurs qu'on aimerait tellement pouvoir éviter, mais on ne le peut pas toujours. Toutes mes pensées.
- GaliNéoFidèle du forum
Quelle horreur Eliette, mes sincères condoléances.
_________________
¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- SeiGrand Maître
Eliette, c'est infiniment triste...
Je t'adresse mes sincères condoléances.
Je t'adresse mes sincères condoléances.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- dandelionVénérable
Tout mon soutien à toi et à ta famille Eliette. Il est difficile d’échapper à la culpabilité quand un proche se suicide, pourtant, la dépression est une maladie contre laquelle on est souvent démuni.
- glucheNiveau 10
Eliette, tu as bien fait d'écrire ce message qui a dû te demander bien du courage. On croit parfois que ça n'arrive qu'aux autres. Mais la dépression est un tsunami et on peut être dépassé par une situation sans être coupable. Toutes mes sincères condoléances à toi et ta famille. Et pensées pour ta petite.
- LédisséEsprit sacré
Oh, Eliette, vous traversez la pire épreuve que je puisse imaginer. Comme dit juste au-dessus, ton message est très courageux - et terrible à lire. Courage à vous.
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- CondorcetOracle
Eliette : de grosses pensées et mes condoléances.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Eliette, je te présente toutes mes condoléances.
- fanetteFidèle du forum
C'est terrible et je n'ai pas les mots. Toutes mes pensées pour vous.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- LadyOlennaModérateur
Ton message est bouleversant @Eliette, toutes mes pensées vous accompagnent.
- roxanneOracle
Oui, c'est terrible. C'est fragile un adolescent, tellement. Toutes mes pensées.
- HimpyExpert spécialisé
Je suis bouleversée par la lecture de ton message. C'est infiniment triste. Toutes mes pensées pour vous.
- IridianeFidèle du forum
Eliette, courage, je ne sais pas quoi dire d’autre, ton message m’a mis larmes aux yeux.
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