- LadyOlennaModérateur
Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.beaverforever a écrit:Ben, en fait, c'est une question que je trouve fascinante. Comment des personnes qui ont tout (ou presque) : la paix, la prospérité, le confort, la santé, la culture et les loisirs font-ils pour être persuadés qu'ils vivent dans un monde horrible et invivable ?Iridiane a écrit:De quoi se plaignent-ils, ces privilégiés ?
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
(Enfin, je crois. S'il y avait un mouvement anti-nataliste à cette époque avec ce type d'argumentation, cela m'intéresse de l'apprendre.)
- Spoiler:
Tiens, je regardais une vidéo sur l'activité physique l'autre jour, qui disait que les sédentaires occidentaux avaient la même dépense énergétique moyenne que les chasseurs cueilleurs (donnée particulièrement contre-intuitive, quand même). Et elle suggérait qu'en gros le corps serait programmé pour dépenser ces 2 000 kilocalorie/jour quoiqu'il arrive, et que ce qui n'est pas dépensé en activité musculaire est dépensé en stress et en inflammation. Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, mais je trouve l'idée intéressante : pour réduire le stress des jeunes, faites les courir 60 mn par jour !
- LadyOlennaModérateur
Tout à fait. Expliquer l'anxiété et le mal-être des jeunes par "la peur de la guerre" est assez réducteur.almuixe a écrit:Parmi les facteurs qui minent le moral de la jeunesse, il ne faudrait pas oublier que la consommation d'écran est corrélé à l'anxiété et que certains psychiatres accusent ouvertement les politiques néolibérales de nuire à notre santé mentale.
Comme disait Gauchet dans un entretien passionnant, c'est très dur d'être un individu. En effet que choisir est difficile et inquiétant, c'est très bien documenté par la psychologie. Alors quand comme actuellement vos choix risquent de vous reléguer aux marges de la société, comment être optimiste ?
- Aperçu par hasardModérateur
beaverforever a écrit:Ben, en fait, c'est une question que je trouve fascinante. Comment des personnes qui ont tout (ou presque) : la paix, la prospérité, le confort, la santé, la culture et les loisirs font-ils pour être persuadés qu'ils vivent dans un monde horrible et invivable ?Iridiane a écrit:De quoi se plaignent-ils, ces privilégiés ?
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
(Enfin, je crois. S'il y avait un mouvement anti-nataliste à cette époque avec ce type d'argumentation, cela m'intéresse de l'apprendre.)
C'est supposer que toutes ces personnes ne devraient raisonner qu'individuellement et à court terme. Après tout il y a un argument simple: tout le monde meurt un jour, et pour un certain nombre, après des souffrances liées à une maladie ou un accident. Mais d'une manière ou d'une autre, la mort est le destin commun de tous les vivants. Alors quelle différence dans le fait de mourir dans monde qui risque de devenir invivable pour des raisons telles que le dérèglement climatique ou la guerre nucléaire, ou même de mourir avec des millions d'autres à cause des conséquences de ce type de phénomène? Pas de différence dans le fond, c'est mourir de toute manière. Alors pourquoi s'en faire? Si on poursuit sur le mode expérience de pensée, la mort du dernier humain sur cette terre (qui surviendra bien un jour, le plus tard possible on l'espère, mais qui pourrait malgré tout survenir dans un avenir proche à cause des phénomènes précédemment mentionnés) devrait-elle être plus douloureuse que celles de tous ceux qui l'ont précédé? Pas nécessairement. Sauf si l'on considère que mourir le dernier, et emporter toute l'humanité avec soi, c'est mourir un peu plus.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
LadyOlenna a écrit:Tout à fait. Expliquer l'anxiété et le mal-être des jeunes par "la peur de la guerre" est assez réducteur.almuixe a écrit:Parmi les facteurs qui minent le moral de la jeunesse, il ne faudrait pas oublier que la consommation d'écran est corrélé à l'anxiété et que certains psychiatres accusent ouvertement les politiques néolibérales de nuire à notre santé mentale.
Comme disait Gauchet dans un entretien passionnant, c'est très dur d'être un individu. En effet que choisir est difficile et inquiétant, c'est très bien documenté par la psychologie. Alors quand comme actuellement vos choix risquent de vous reléguer aux marges de la société, comment être optimiste ?
C'est pourquoi je pense que les images de guerre ne sont qu'un lieu de fixation éventuelle.
En réalité, je crois qu'il y a assez de problèmes ici et maintenant, dans la société et dans l'entourage d'une très grande partie des familles, pour que les plus jeunes aient mille et une raisons aussi réelles que légitimes d'éprouver de l'angoisse. Il en va ainsi de la pandémie de Covid, qui a eu des effets catastrophiques, et dont on n'a pas fini de constater les dégâts. Et si ce que l'épigénétique explique a ne serait-ce qu'un petit degré de vérité, on n'est pas sorti de l'auberge.
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Si tu vales valeo.
- Aperçu par hasardModérateur
LadyOlenna a écrit:Tout à fait. Réduire l'anxiété et le mal-être des jeunes à "la peur de la guerre" est assez réducteur.almuixe a écrit:Parmi les facteurs qui minent le moral de la jeunesse, il ne faudrait pas oublier que la consommation d'écran est corrélé à l'anxiété et que certains psychiatres accusent ouvertement les politiques néolibérales de nuire à notre santé mentale.
Comme disait Gauchet dans un entretien passionnant, c'est très dur d'être un individu. En effet que choisir est difficile et inquiétant, c'est très bien documenté par la psychologie. Alors quand comme actuellement vos choix risquent de vous reléguer aux marges de la société, comment être optimiste ?
Quelqu'un a dit cela? Tu ne peux toutefois pas dénier aux jeunes la conscience des problèmes qui t'inquiètent et le droit de s'en inquiéter, quand bien même les "écrans" joueraient le rôle d'amplificateurs du mal-être.
- LadyOlennaModérateur
Ben oui : dès le troisième post de ce fil après l'ouverture par @Jenny, la conversation est partie sur la guerre, et Poutine, et l'arme nucléaire etc etc...Aperçu par hasard a écrit:LadyOlenna a écrit:Tout à fait. Réduire l'anxiété et le mal-être des jeunes à "la peur de la guerre" est assez réducteur.almuixe a écrit:Parmi les facteurs qui minent le moral de la jeunesse, il ne faudrait pas oublier que la consommation d'écran est corrélé à l'anxiété et que certains psychiatres accusent ouvertement les politiques néolibérales de nuire à notre santé mentale.
Comme disait Gauchet dans un entretien passionnant, c'est très dur d'être un individu. En effet que choisir est difficile et inquiétant, c'est très bien documenté par la psychologie. Alors quand comme actuellement vos choix risquent de vous reléguer aux marges de la société, comment être optimiste ?
Quelqu'un a dit cela? Tu ne peux toutefois pas dénier aux jeunes la conscience des problèmes qui t'inquiètent et le droit de s'en inquiéter, quand bien même les "écrans" joueraient le rôle d'amplificateurs du mal-être.
- JennyMédiateur
Ce n’est d’ailleurs pas le sujet de l’article, qui ne parle pas de la guerre.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est que c'est bien plus facile d'imaginer une “cause extérieure” que de se dire que nos enfants ne vont pas bien : vu que ce sont nos enfants, cela fait de nous des responsables.
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Si tu vales valeo.
- Aperçu par hasardModérateur
LadyOlenna a écrit:Ben oui : dès le troisième post de ce fil après l'ouverture par @Jenny, la conversation est partie sur la guerre, et Poutine, et l'arme nucléaire etc etc...Aperçu par hasard a écrit:LadyOlenna a écrit:Tout à fait. Réduire l'anxiété et le mal-être des jeunes à "la peur de la guerre" est assez réducteur.almuixe a écrit:Parmi les facteurs qui minent le moral de la jeunesse, il ne faudrait pas oublier que la consommation d'écran est corrélé à l'anxiété et que certains psychiatres accusent ouvertement les politiques néolibérales de nuire à notre santé mentale.
Comme disait Gauchet dans un entretien passionnant, c'est très dur d'être un individu. En effet que choisir est difficile et inquiétant, c'est très bien documenté par la psychologie. Alors quand comme actuellement vos choix risquent de vous reléguer aux marges de la société, comment être optimiste ?
Quelqu'un a dit cela? Tu ne peux toutefois pas dénier aux jeunes la conscience des problèmes qui t'inquiètent et le droit de s'en inquiéter, quand bien même les "écrans" joueraient le rôle d'amplificateurs du mal-être.
Tu parles de mon post (le 2e), peut-être?
Si j'ai donné là l'impression de "réduire" les causes d'anxiété à cela c'est regrettable. Mais il m'arrive d'être à côté de la plaque, c'est certain. On ne devrait s'exprimer que sur les sujets que l'on maîtrise vraiment.
Allez, il se fait tard. Bonne nuit!
- LadyOlennaModérateur
Non je parlais de la tournure de ce fil de conversation en général, que je trouve surprenante.Aperçu par hasard a écrit:LadyOlenna a écrit:Ben oui : dès le troisième post de ce fil après l'ouverture par @Jenny, la conversation est partie sur la guerre, et Poutine, et l'arme nucléaire etc etc...Aperçu par hasard a écrit:LadyOlenna a écrit:
Tout à fait. Réduire l'anxiété et le mal-être des jeunes à "la peur de la guerre" est assez réducteur.
Quelqu'un a dit cela? Tu ne peux toutefois pas dénier aux jeunes la conscience des problèmes qui t'inquiètent et le droit de s'en inquiéter, quand bien même les "écrans" joueraient le rôle d'amplificateurs du mal-être.
Tu parles de mon post (le 2e), peut-être?
Si j'ai donné là l'impression de "réduire" les causes d'anxiété à cela c'est regrettable. Mais il m'arrive d'être à côté de la plaque, c'est certain. On ne devrait s'exprimer que sur les sujets que l'on maîtrise vraiment.
Allez, il se fait tard. Bonne nuit!
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Qu'on se comprenne bien, je ne comprends pas bien ce choix, mais je ne le dénigre pas. (J'ajoute que, par ailleurs, chacun fait bien ce qu'il veut en matière d'enfant, et que bien sûr, je ne juge pas négativement le choix d'avoir ou de ne pas avoir d'enfant.)LadyOlenna a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.
Juste une question : Qu'elle serait, selon toi, la probabilité que l'humanité disparaisse dans les cinquante prochaines années ?
Pour moi, ce serait 1/10^12. En gros, il faudrait un truc très improbable genre astéroïde, découverte d'un moyen très facile de faire une arme existentielle, attaque d'une civilisation extra-terrestre à longue distance...
Pour ce qui est du réchauffement climatique : et bien nous sommes riches, nous avons des millions de chercheurs, nous avons des brouettés de technologie, nous avons de l'énergie et nous sommes 8 milliards. Nous avons aussi deux amis, le capitalisme et le communisme, qui sont très forts pour résoudre les problèmes. Je serais très surpris si le réchauffement climatique ralentit substantiellement la croissance de la population mondiale jusqu'en 2100.
Alors, il reste la méga-giga guerre, mais bon, autant, je peux croire à une méga-guerre nucléaire (500 millons de morts), comme la probabilité des guerres suit une loi puissance, c'est un événement improbable mais pas astronomiquement improbable. Par contre une guerre à 10 milliards de morts... J'y crois vraiment peu.
Enfin, il reste la menace existentielle de l'IA. Bon, j'ai du mal à mettre des probabilités sur une telle possibilité et même à concevoir un scénario crédible de fin de l'humanité par l'IA. Mais, bon, je suis peut-être mal informé.
- LadyOlennaModérateur
La technologie et les chercheurs qui vont nous sauver du dérèglement climatique, ça fait quarante ans qu'on entend cet argument. On en est où ? C'est toujours pire. En 2022 des gens n'avaient plus d'eau au robinet. En France. La même année des incendies ont dévasté des régions entières.beaverforever a écrit:Qu'on se comprenne bien, je ne comprends pas bien ce choix, mais je ne le dénigre pas. (J'ajoute que, par ailleurs, chacun fait bien ce qu'il veut en matière d'enfant, et que bien sûr, je ne juge pas négativement le choix d'avoir ou de ne pas avoir d'enfant.)LadyOlenna a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.
Juste une question : Qu'elle serait, selon toi, la probabilité que l'humanité disparaisse dans les cinquante prochaines années ?
Pour moi, ce serait 1/10^12. En gros, il faudrait un truc très improbable genre astéroïde, découverte d'un moyen très facile de faire une arme existentielle, attaque d'une civilisation extra-terrestre à longue distance...
Pour ce qui est du réchauffement climatique : et bien nous sommes riches, nous avons des millions de chercheurs, nous avons des brouettés de technologie, nous avons de l'énergie et nous sommes 8 milliards. Nous avons aussi deux amis, le capitalisme et le communisme, qui sont très forts pour résoudre les problèmes. Je serais très surpris si le réchauffement climatique ralentit substantiellement la croissance de la population mondiale jusqu'en 2100.
Alors, il reste la méga-giga guerre, mais bon, autant, je peux croire à une méga-guerre nucléaire (500 millons de morts), comme la probabilité des guerres suit une loi puissance, c'est un événement improbable mais pas astronomiquement improbable. Par contre une guerre à 10 milliards de morts... J'y crois vraiment peu.
Enfin, il reste la menace existentielle de l'IA. Bon, j'ai du mal à mettre des probabilités sur une telle possibilité et même à concevoir un scénario crédible de fin de l'humanité par l'IA. Mais, bon, je suis peut-être mal informé.
Je conseille de lire Camille Étienne, Pour un soulèvement écologique, qui explique tout cela mieux que moi. On est dans un déni collectif je pense.
Edit : et pour revenir au sujet, je pense qu'il y a beaucoup de sources d'angoisses pour les jeunes aujourd'hui, en plus de cela.
En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
- JennyMédiateur
Ce discours me parait totalement déconnecté par rapport à ce que vivent nos élèves...
L'article parle des tentatives de suicide, des scarifications, des jeunes sous psychotropes, de la prostitution des mineurs... des choses que personnellement, j'observe fréquemment. Les statistiques sont peu rassurantes. Et là, je lis un discours daté sur le changement global, qu'il vaudrait juste expliquer aux jeunes que la pauvreté recule et que les guerres sont moins fréquentes qu'avant. Je suis perplexe...
L'article parle des tentatives de suicide, des scarifications, des jeunes sous psychotropes, de la prostitution des mineurs... des choses que personnellement, j'observe fréquemment. Les statistiques sont peu rassurantes. Et là, je lis un discours daté sur le changement global, qu'il vaudrait juste expliquer aux jeunes que la pauvreté recule et que les guerres sont moins fréquentes qu'avant. Je suis perplexe...
- Pontorson50Fidèle du forum
beaverforever a écrit:Ben, vu qu'il est en train de gagner... En fait de son point de vue, c'était une décision rationnelle.Aperçu par hasard a écrit:Effectivement. D'ailleurs, compte tenu du côté aberrant de la chose et des difficultés auxquelles il aurait à faire face, je serais moi aussi très très surpris que Poutine (un type raisonnable, dans le fond) cherche à envahir l'Ukraine.
C'est parce que tu ne penses pas comme un dictateur. Pour un dictateur, une décision maléfique est presque toujours de la bonne politique.
Je crois qu' "Aperçu par hasard" prenait le rebond de ton raisonnement, au second degré. Je me souviens moi-même avoir été sceptique quand les USA ont signalé que Poutine amassait les troupes début 2022.
Parce que par ailleurs, je suis tout à fait d'accord pour dire que nous vivons un énorme paradoxe: comme jamais en effet il n'y avait eu aussi peu de conflits armés d'un pays à l'autre, et surtout qu'en effet jamais la pauvreté n'a été aussi minoritaire que maintenant, c'est à mon sens pour cela que nous (j'en fais partie) vivons très angoissés : précisément, parce que les résultats extraordinaires que nous avons obtenus sont fragiles.
Si on prend le pays qui, objectivement, devrait nager dans le bonheur, la Norvège, on s'aperçoit que l'alcool les dépressions et les suicides ça y cartonne. Quoi? un pays qui a du poisson et de plus en plus (les espèces froides remontent vers cette région) encore du pétrole, de l'électricité de barrage gratuite et mobilisable en quelques minutes donc une croissance sans fin (le réchauffement climatique ne va qu'accroître les pluies donc l'efficacité des barrages), plein de place, éloigné des migrants, pas aussi près des Russes que les Suédois et les Finlandais et les Baltes ; pas de volcans, pas de séismes, un eustatisme qui redresse les rivages plus vite que ne monte la mer et de toutes façons un relief protecteur, une démocratie apaisée, un système carcéral au top, les plus grosses réserves financières mondiales, Hé bien ils ne sont pas plus heureux et rassurés que nous! (et ils ont eu le tueur de masse Breivik il y a 13 ans).
Comment faire du pessimisme actif à la Churchill est probablement un enjeu pour tout enseignant...
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Ah, mais il y a sans doute un problème de santé publique en France sur l'état psychique des jeunes. Mais du coup, la réponse devrait plutôt être sanitaire.Jenny a écrit:Ce discours me parait totalement déconnecté par rapport à ce que vivent nos élèves...
L'article parle des tentatives de suicide, des scarifications, des jeunes sous psychotropes, de la prostitution des mineurs... des choses que personnellement, j'observe fréquemment. Les statistiques sont peu rassurantes. Et là, je lis un discours daté sur le changement global, qu'il vaudrait juste expliquer aux jeunes que la pauvreté recule et que les guerres sont moins fréquentes qu'avant. Je suis perplexe...
Par contre, quand je discute avec des adultes et que je leur explique les guerres et la pauvreté diminuent, et que c'est une bonne nouvelle, ben, ils activent immédiatement leur mécanisme de déni. Comme ci, les bonnes nouvelles, c'était insupportable.
La réaction par l'angoisse et le stress à l'environnement est naturelle, peut-être qu'elle est déréglée par notre environnement d'abondance ?
- beaverforeverNeoprof expérimenté
La technologie et l'évolution des sociétés n'empêcheront pas le réchauffement, par contre elles permettront la survie de l'humanité et très probablement le maintien de la civilisation technologique.LadyOlenna a écrit:La technologie et les chercheurs qui vont nous sauver du dérèglement climatique, ça fait quarante ans qu'on entend cet argument. On en est où ? C'est toujours pire. En 2022 des gens n'avaient plus d'eau au robinet. En France. La même année des incendies ont dévasté des régions entières.
Est-ce vraiment pire que l'ambiance Guerre froide en 1962 ? L'essentiel de ces problèmes se règlent avec un peu plus redistribution des richesses dans nos sociétés, ce n'est pas un truc extraordinaire.En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
- LadyOlennaModérateur
Je suis convaincue. D'ailleurs je vais finalement faire un enfant. Tout de suite. Un volontaire ?beaverforever a écrit:La technologie et l'évolution des sociétés n'empêcheront pas le réchauffement, par contre elles permettront la survie de l'humanité et très probablement le maintien de la civilisation technologique.LadyOlenna a écrit:La technologie et les chercheurs qui vont nous sauver du dérèglement climatique, ça fait quarante ans qu'on entend cet argument. On en est où ? C'est toujours pire. En 2022 des gens n'avaient plus d'eau au robinet. En France. La même année des incendies ont dévasté des régions entières.
Est-ce vraiment pire que l'ambiance Guerre froide en 1962 ? L'essentiel de ces problèmes se règlent avec un peu plus redistribution des richesses dans nos sociétés, ce n'est pas un truc extraordinaire.En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
- PrezboGrand Maître
beaverforever a écrit:Ce qui serait pertinent serait peut-être de rappeler le fait, que jamais dans l'histoire de l'humanité, autant d'humains n'ont vécu en paix qu'aujourd'hui. C'est quand même une information importante, enfin je crois. Nous vivons la période du triomphe de la paix.Jenny a écrit:Quelque part, on leur dit. Mais ça n’enlève rien au fait que c’est angoissant et que la situation est terrible dans de nombreux points du globe. Et l’Ukraine, c’est aussi la guerre aux portes de l’Europe.
Déjà pour les adultes, le fait qu’on traverse une période globalement moins marquée par les conflits n’est pas évidente alors pour des ados, je ne sais pas si ce message est audible.
Je pense aussi important de les former au biais de sélection des médias qui privilégient les informations choquantes, voire clivantes.
On pourrait aussi leur dire qu'ils assistent en direct à la fin de l'extrême pauvreté dans le monde, une information inexistante dans les médias et pourtant cruciale.
Je ne vais pas revenir sur tout le débat que je pressens houleux, mais pour ce qui est de cette réduction de la pauvreté (nouvelle qui provoque effectivement souvent un fort déni), il me semble qu'elle s'explique par le passage des pays émergents d'une société agricole traditionnelle à une économie moderne, et notamment par celui de la Chine, qui pèse à elle seule beaucoup démographiquement. D'une certaine manière, on peut dire que les discours positifs sur la mondialisation ont en partie été vérifiés, mais ce n'est pas sans conséquences : d'une part il y a quelques effets de bords en termes d'atteintes à l’environnement et de bouleversements accélérés des structures sociales traditionnelles, d'autres part cela accompagne d'une fragilisation des classes populaires et moyennes des pays développés, quand bien même leur niveau de vie médian les classe encore dans les très riches à l'échelle du globe. Il n'est pas impossible que beaucoup des régressions politiques réactionnaires et des discours déclinistes qui ont du succès actuellement en occident viennent de ce sentiment.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je suis convaincue. D'ailleurs je vais finalement faire un enfant. Tout de suite. Un volontaire ?
Encore une fois, ne vois pas dans mes réponses un jugement sur tes choix de vie et les raisons de tes choix.
C'est peut-être moi qui me trompe.
Ceci dit, je suis troublé par l'idée que tu puisses penser sérieusement que l'humanité va disparaître entièrement dans les, disons, cinquante prochaines années. Cela me semble une hypothèse extrême, voire très extrême. (Un peu comme quelqu'un qui défendrait l'idée qu'en 2070, l'humanité comprendra 40 milliards d'habitants, aura colonisé l'essentiel du système solaire et lancera une expédition vers Alpha du Centaure.)
En tout cas, si tu le penses vraiment je et je .
- PrezboGrand Maître
LadyOlenna a écrit:
Je suis convaincue. D'ailleurs je vais finalement faire un enfant. Tout de suite. Un volontaire ?
Rhôoo...
- LadyOlennaModérateur
Merci @beaverforeverbeaverforever a écrit:Je suis convaincue. D'ailleurs je vais finalement faire un enfant. Tout de suite. Un volontaire ?
Encore une fois, ne vois pas dans mes réponses un jugement sur tes choix de vie et les raisons de tes choix.
C'est peut-être moi qui me trompe.
Ceci dit, je suis troublé par l'idée que tu puisses penser sérieusement que l'humanité va disparaître entièrement dans les, disons, cinquante prochaines années. Cela me semble une hypothèse extrême, voire très extrême. (Un peu comme quelqu'un qui défendrait l'idée qu'en 2070, l'humanité comprendra 40 milliards d'habitants, aura colonisé l'essentiel du système solaire et lancera une expédition vers Alpha du Centaure.)
En tout cas, si tu le penses vraiment je et je .
Je ne prends pas tes réponses comme un jugement sur mes choix de vie, ne t'en fais pas.
Ce qui me trouble plus en revanche dans tes messages c'est qu'ils ne font que renforcer ma conviction qu'on court justement vers la catastrophe annoncée avec ces discours de déni, au lieu d'agir vite. Il suffit de lire les rapports du GIEC pour s'inquiéter un peu quand même. Mais bon, on fait des COP 29 en Azerbaïdjan, alors...
Ceci dit personnellement la perspective d'une extinction de l'humanité ne me perturbe pas outre mesure, je pense même que c'est ce qui peut arriver de mieux pour la planète et les autres espèces. Après tout on ne serait pas la première espèce à disparaître, et à l'échelle de la planète la présence de l'homme sur Terre est un micro-événement (mais on s'éloigne totalement du sujet).
- BaldredSage
Le premier problème du " de plus en plus de..." c'est d'y croire. L'anxiété des enfants, leur douleur ? Depuis quand est-elle entendue ? En 1996, il a fallu que les soignants d'une unité pédiatrique soient filmés et confrontés à leur image pour qu'ils réalisent qu'ils torturaient une fillette presque entierement brulée en changeant ses pansements. Au nom d'une prétendue immaturité du système nerveux, les enfants étaient supposés moins sentir la douleur. Après s'être vus, les soignants ont finalement introduit la morphine dans le protocole. La fillette chantonnait au lieu de crier....
Alors la souffrance physique ou psychique des enfants c'est plutôt récent. L'exemple du suicide des enfants, pas des ados, est également une "découverte" récente. En 2023, on compte une tresntaine de suicides d'enfants de moins de 13 ans, en sachant que vraisemblablement un certain nombre de gestes suicidaires sont considérés comme des accidents. Cyrulnick y consacre un livre en 2011. Mais avant 2000, on considérait que ça n'existait pas, la catégorie mentale n'existait pas, mais les suicides, si. En 1969, à 8 ans, une nuit, je me suis levé. J'ai ouvert la fenêtre et je me suis mis sur le rebord, au 10e étage et j'ai laché le cadre. S'il m'a fallu pas mal d'années pour reconnaitre un geste suicidaire destiné à faire cesser une douleur, je n'ai jamais eu de pudeur à en parler, et en retour, bien des gens m'ont confié un geste enfantin du même ordre. Il y a, même si c'est choquant, une part d'ombre, de terreur dans l'enfance. Tous les contes et récits le disent, mais étrangement, on regarde ailleurs.
Le deuxième problème du : " de plus en plus de..." c'est de ne pas y croire, ou de le relativiser. Il y a bien des raisons à l'angoisse enfantine, et des peurs bien réelles, souvent les nôtres que les enfants percoivent et absorbent. Je ne suis pas sûr que ce soit nos peurs rationnelles de la guerre ou du changement climatique qui dégradent la santé mentale des enfants/ados, en tout cas moins que l'angoisse des adultes, de la société qui les entoure. Il y a de sociétés et des cultures plus ou moins anxiogènes : le Danemark, le Canada le sont plutôt moins (sachant que le Paradis n'est pas de ce monde), le Japon, les USA, le sont plutôt plus( ça dépend où on nait, bien sûr). La France l'est de plus en plus, et se vit comme une société de plus en plus dure, de plus en plus en crise. Ecran, soiltude, violences, confinement, crises, images et réalités des guerres, insécurité sociale et familiale, ce qui a été dit plus haut participe à un spectacle terrorisant du monde, mais c'est peut-être plus encore le spectacle de notre impuissance, de notre manque de maitrise qui les terrorise. Ce qui serait plutôt étonnant c'est que nos enfants aillent bien.
Alors la souffrance physique ou psychique des enfants c'est plutôt récent. L'exemple du suicide des enfants, pas des ados, est également une "découverte" récente. En 2023, on compte une tresntaine de suicides d'enfants de moins de 13 ans, en sachant que vraisemblablement un certain nombre de gestes suicidaires sont considérés comme des accidents. Cyrulnick y consacre un livre en 2011. Mais avant 2000, on considérait que ça n'existait pas, la catégorie mentale n'existait pas, mais les suicides, si. En 1969, à 8 ans, une nuit, je me suis levé. J'ai ouvert la fenêtre et je me suis mis sur le rebord, au 10e étage et j'ai laché le cadre. S'il m'a fallu pas mal d'années pour reconnaitre un geste suicidaire destiné à faire cesser une douleur, je n'ai jamais eu de pudeur à en parler, et en retour, bien des gens m'ont confié un geste enfantin du même ordre. Il y a, même si c'est choquant, une part d'ombre, de terreur dans l'enfance. Tous les contes et récits le disent, mais étrangement, on regarde ailleurs.
Le deuxième problème du : " de plus en plus de..." c'est de ne pas y croire, ou de le relativiser. Il y a bien des raisons à l'angoisse enfantine, et des peurs bien réelles, souvent les nôtres que les enfants percoivent et absorbent. Je ne suis pas sûr que ce soit nos peurs rationnelles de la guerre ou du changement climatique qui dégradent la santé mentale des enfants/ados, en tout cas moins que l'angoisse des adultes, de la société qui les entoure. Il y a de sociétés et des cultures plus ou moins anxiogènes : le Danemark, le Canada le sont plutôt moins (sachant que le Paradis n'est pas de ce monde), le Japon, les USA, le sont plutôt plus( ça dépend où on nait, bien sûr). La France l'est de plus en plus, et se vit comme une société de plus en plus dure, de plus en plus en crise. Ecran, soiltude, violences, confinement, crises, images et réalités des guerres, insécurité sociale et familiale, ce qui a été dit plus haut participe à un spectacle terrorisant du monde, mais c'est peut-être plus encore le spectacle de notre impuissance, de notre manque de maitrise qui les terrorise. Ce qui serait plutôt étonnant c'est que nos enfants aillent bien.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Non, mais, Baldred : les services psychiatriques des hôpitaux, les psychiatres de secteurs et les médecins comme SOS-médecins expliquent qu'ils ont un afflux de patients jeunes (non traités et qu'ils ne peuvent pas accueillir). Cela fait des années que les psychiatres et les pédopsychiatres disent que la situation s'aggrave — les temps d'attente avant consultation passent un ans — et qu'il faut faire quelque chose — et évidemment des années que rien n'est fait .
À chaque fois qu'un palier est franchi, c'est pareil : mais est-on vraiment sûr que… ? Et pourtant, faute de prise en charge, on sait — puisque ce sont des prescriptions tracées — que le remplacement des prises en charge par de la médication sèche est en augmentation.
À chaque fois qu'un palier est franchi, c'est pareil : mais est-on vraiment sûr que… ? Et pourtant, faute de prise en charge, on sait — puisque ce sont des prescriptions tracées — que le remplacement des prises en charge par de la médication sèche est en augmentation.
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Si tu vales valeo.
- Aperçu par hasardModérateur
beaverforever a écrit:
Est-ce vraiment pire que l'ambiance Guerre froide en 1962 ? L'essentiel de ces problèmes se règlent avec un peu plus redistribution des richesses dans nos sociétés, ce n'est pas un truc extraordinaire.En vrac : la précarité, l'überisation du travail, les inégalités sociales, Trump et Musk, les délires de transhumanisme, le fascisme, l'individualisme, la perte de sens, l'hôpital qui ne peut plus soigner, les réseaux sociaux et l'image de soi, Parcoursup, le COVID et d'autres potentielles épidémies mondiales, l'extinction des espèces. Non c'est vrai, aucune raison de flipper vraiment.
Alors ça...!
Et même chose pour les 3,8° de réchauffement, je suppose?
Baldred a écrit:Il y a de sociétés et des cultures plus ou moins anxiogènes : le Danemark, le Canada le sont plutôt moins (sachant que le Paradis n'est pas de ce monde), le Japon, les USA, le sont plutôt moins ( ça dépend où on nait, bien sûr). La France l'est de plus en plus, et se vit comme une société de plus en plus dure, de plus en plus en crise.
Le Japon, une société peu anxiogène pour la jeunesse? Mais enfin, d'où tiens-tu cela?
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/au-japon-le-suicide-des-enfants-au-plus-haut-depuis-30-ans_3025963.html
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-international/20230915-au-japon-la-rentr%C3%A9e-scolaire-entra%C3%AEne-des-vagues-de-suicides-chez-les-enfants
Et même le Canada est devant la France pour le taux de suicide chez les jeunes (pas sûr que les Inuits en particulier aillent très bien).
- ZoéNiveau 5
Elaïna a écrit:Cela dit, pas plus tard qu'hier, j'ai pété un câble sur mon cadet qui est en sixième et qui jetait ses cahiers par terre parce que sa vie est un enfer et qu'il faut apprendre la leçon de dix lignes sur la Mésopotamie. Je lui ai ressorti sur youtube mon reportage sur les gamins des familles de chiffonniers du Caire, en lui demandant s'il préférait la vie sans école, si ça avait l'air plus cool comme ça, et que je pouvais aussi lui prendre un billet d'avion pour y en goûter les joies. Bon, il a ramassé ses cahiers et s'est remis à la Mésopotamie. Je suis d'accord, c'est le degré zéro de la bienveillance, mais y'a des fois, ça fait aussi du bien de relativiser.
C'est au contraire un acte éducatif !
La "bienveillance" sirupeuse fait justement de nos élèves des petites choses ultra-fragiles, inadaptées au monde, au simple conflit d'opinion parfois, à la solitude nécessaire dans l'apprentissage, etc.
Je suis d'accord avec Aperçu par hasard, Epeikena et d'autres.
Pourquoi partir sur l'argument des guerres lointaines alors que ces élèves ne supportent pas leur quotidien, ici et maintenant ?
La fragilisation des familles, pour ne pas dire la destructuration, me semble plutôt au cœur de cette fragilité. Avant même de parler de psychiatrie, combien de parents rencontrez-vous qui se posent réellement en parents ?
Quand il y a le moindre problème, les parents vont voir un psy... Non que je sois anti-psy, mais pour un manque de travail, un problème quotidien, bien avant des scarifications, le parent d'aujourd'hui commence par démissionner.
Une preuve in vivo : le TDAH existe, je ne le remets pas en cause. Mais par ailleurs, tous ces "TDAH" qui ont un comportement qu'on aurait taxé de mauvaise éducation autrefois. Et leurs camarades, ces TDAH, j'en ai plusieurs, irréprochables, qui savent se contenir, et qui sont d'une politesse exquise.
Analyser une situation en tant qu'adulte, s'opposer à l'enfant si nécessaire fait peur à trop de parents. Écrans- baby-sitter ou écrans éducateurs à outrance, surprotection permanente (des élèves de 4ᵉ me font penser à mes camarades de CE2).
Et ne prenons pas l'exemple de cette génération d'élèves si riche en HPI...
Pour avoir envie de grandir, il faut du désir, un cadre que l'on peut balancer plus tard. Nos élèves sont surprotégés, étouffés, étiquetés ci ou ça dès le plus jeune âge, ce qui souvent revient aussi à une forme de maltraitance.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Et puis, c'est un phénomène connu depuis quelques années. En 2016, il y a avait ~630 pédopsychiatres en France et 6 mois d'attente pour une prise en charge : le premier chiffre baisse (actuellement moins de 600, leur moyenne d'âge augmente), le second a augmenté (dans certains départements, il est de plus d'un an). Et même en comptant ceux qui n'ont pas la formation initiale correspondante, les psy qui ont une expérience etc., leur nombre baisse. Et pourtant il y a un problème de santé psychique des mineurs et des enfants :
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pourquoi-la-france-manque-t-elle-de-pedopsychiatres-20230321
L'article date d'il y a une dizaine de mois et la situation ne s'est pas améliorée. Il y a même eu un rapport de Cour des comptes qui expliquait que le manque de médecin dans cette spécialité était grave et structurel. Par ex. une consultation est toujours longue, donc leurs revenus sont inférieurs à la moyenne des spécialistes, ce qui rend la spécialité très peu attractive, et crée un cercle vicieux. Car leur âge augmente et le taux de renouvellement baisse. Ce qui fragilise l'existence de la spécialité : car moins de médecins en poste, ça fait moins de lieux d'externats, donc moins de place. Mais cela fait aussi qu'une fac de médecine sur 5 n'a pas d'enseignants dans cette spécialité et il est à prévoir que cela va augmenter aussi…
Autre cercle vicieux : comme les services hospitaliers ont des services de psy en perte de personnels (et de lits et de moyens), on médicamente plus on accueille moins (voire plus du tout dans certains départements). Parce qu'il faut aller au plus vite et au plus urgent — bref : on trie. Et les médecins géné. sont de plus en plus nombreux à être les seuls recours. De sorte que la pure médicamentation, sans suivi dans de nombreux cas, augmente et, avec cela, la chronicité des troubles et les rechutes…
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pourquoi-la-france-manque-t-elle-de-pedopsychiatres-20230321
«On fait face à un boom des pathologies psychiatriques chez les enfants et les adolescents depuis le confinement», explique la pédopsychiatre Candice Blondeau. Un rapport de la Cour des comptes publié ce mardi estime ainsi «qu'environ 1,6 million d'enfants et adolescents souffrent d'un trouble psychique», et évalue la prévalence de l'ensemble des troubles psychiques, légers comme plus sévères, chez les enfants et les adolescents en France, à 11,2%
L'article date d'il y a une dizaine de mois et la situation ne s'est pas améliorée. Il y a même eu un rapport de Cour des comptes qui expliquait que le manque de médecin dans cette spécialité était grave et structurel. Par ex. une consultation est toujours longue, donc leurs revenus sont inférieurs à la moyenne des spécialistes, ce qui rend la spécialité très peu attractive, et crée un cercle vicieux. Car leur âge augmente et le taux de renouvellement baisse. Ce qui fragilise l'existence de la spécialité : car moins de médecins en poste, ça fait moins de lieux d'externats, donc moins de place. Mais cela fait aussi qu'une fac de médecine sur 5 n'a pas d'enseignants dans cette spécialité et il est à prévoir que cela va augmenter aussi…
Autre cercle vicieux : comme les services hospitaliers ont des services de psy en perte de personnels (et de lits et de moyens), on médicamente plus on accueille moins (voire plus du tout dans certains départements). Parce qu'il faut aller au plus vite et au plus urgent — bref : on trie. Et les médecins géné. sont de plus en plus nombreux à être les seuls recours. De sorte que la pure médicamentation, sans suivi dans de nombreux cas, augmente et, avec cela, la chronicité des troubles et les rechutes…
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Si tu vales valeo.
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