- egometDoyen
LadyOlenna a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.beaverforever a écrit:Ben, en fait, c'est une question que je trouve fascinante. Comment des personnes qui ont tout (ou presque) : la paix, la prospérité, le confort, la santé, la culture et les loisirs font-ils pour être persuadés qu'ils vivent dans un monde horrible et invivable ?Iridiane a écrit:De quoi se plaignent-ils, ces privilégiés ?
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
(Enfin, je crois. S'il y avait un mouvement anti-nataliste à cette époque avec ce type d'argumentation, cela m'intéresse de l'apprendre.)
- Spoiler:
Tiens, je regardais une vidéo sur l'activité physique l'autre jour, qui disait que les sédentaires occidentaux avaient la même dépense énergétique moyenne que les chasseurs cueilleurs (donnée particulièrement contre-intuitive, quand même). Et elle suggérait qu'en gros le corps serait programmé pour dépenser ces 2 000 kilocalorie/jour quoiqu'il arrive, et que ce qui n'est pas dépensé en activité musculaire est dépensé en stress et en inflammation. Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, mais je trouve l'idée intéressante : pour réduire le stress des jeunes, faites les courir 60 mn par jour !
Quand je vois ce fil, je me dis que j'ai de la chance de vivre dans un pays où l'on n'est pas démoralisé et où l'on fait encore des enfants.
Le progrès, je le constate tous les jours au Cambodge depuis 7 ans. Quand ma femme était enfant, sa famille n'avait ni téléphone, ni moyen de transport motorisé. Je ne m'étendrai pas sur ce qu'ont pu vivre mes beaux-parents dans leur adolescence. Quand je leur rends visite, on dort tous dans la salle commune, on se lave avec l'eau contenue dans des grands pots de terre (je déteste ça). Chez d'autres membres de la famille, la plomberie n'est pas toujours très bonne mais elle existe. Les maisons qui se construisent maintenant ont une douche/toilette pour chaque chambre, et ce n'est pas un rêve réservé à une élite, mais la norme pour les classes moyennes. Tout le monde a un smartphone, et il n'y a plus que les étrangers pour se déplacer en vélo. Les adolescents viennent au lycée en moto. Le premier pont sur le Mékong a été construit il y a un peu plus de 20 ans, la première autoroute l'année dernière. Les grandes surfaces se construisent un peu partout.
Certes, il y a encore de la pauvreté au Cambodge, ça reste un des pays les plus pauvres d'Asie, mais c'est une pauvreté du XXIe siècle. On peut légitimement s'inquiéter de la qualité de l'enseignement, mais l'enseignement primaire est maintenant accessible à tous les enfants (alors qu'après les Khmers rouges, le nombre de professeurs survivants se comptait en centaines). On peut s'inquiéter de la corruption généralisée, notamment chez les policiers, mais les rues sont sûres. On ne s'en rend pas compte car on est resté sur des schémas de pensée paternalistes issus de la décolonisation, mais le monde avance à une vitesse folle. On pourrait perdre son temps à constater que tout n'est pas parfait, en oubliant de mesurer le chemin parcouru.
Dans les débats de société, ce serait bien d'avoir un minimum de profondeur historique. Echec scolaire? Il n'y a jamais eu autant de diplômés! Reproduction sociale? Qui fait le même métier que ses parents? Il n'est pas bon de se comparer à une utopie. Regardez simplement si les choses s'améliorent. Les niveaux de vie, même en France, sont meilleurs que dans notre enfance.
- BaldredSage
egomet a écrit:LadyOlenna a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.beaverforever a écrit:Ben, en fait, c'est une question que je trouve fascinante. Comment des personnes qui ont tout (ou presque) : la paix, la prospérité, le confort, la santé, la culture et les loisirs font-ils pour être persuadés qu'ils vivent dans un monde horrible et invivable ?Iridiane a écrit:De quoi se plaignent-ils, ces privilégiés ?
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
(Enfin, je crois. S'il y avait un mouvement anti-nataliste à cette époque avec ce type d'argumentation, cela m'intéresse de l'apprendre.)
- Spoiler:
Tiens, je regardais une vidéo sur l'activité physique l'autre jour, qui disait que les sédentaires occidentaux avaient la même dépense énergétique moyenne que les chasseurs cueilleurs (donnée particulièrement contre-intuitive, quand même). Et elle suggérait qu'en gros le corps serait programmé pour dépenser ces 2 000 kilocalorie/jour quoiqu'il arrive, et que ce qui n'est pas dépensé en activité musculaire est dépensé en stress et en inflammation. Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, mais je trouve l'idée intéressante : pour réduire le stress des jeunes, faites les courir 60 mn par jour !
Quand je vois ce fil, je me dis que j'ai de la chance de vivre dans un pays où l'on n'est pas démoralisé et où l'on fait encore des enfants.
Le progrès, je le constate tous les jours au Cambodge depuis 7 ans. Quand ma femme était enfant, sa famille n'avait ni téléphone, ni moyen de transport motorisé. Je ne m'étendrai pas sur ce qu'ont pu vivre mes beaux-parents dans leur adolescence. Quand je leur rends visite, on dort tous dans la salle commune, on se lave avec l'eau contenue dans des grands pots de terre (je déteste ça). Chez d'autres membres de la famille, la plomberie n'est pas toujours très bonne mais elle existe. Les maisons qui se construisent maintenant ont une douche/toilette pour chaque chambre, et ce n'est pas un rêve réservé à une élite, mais la norme pour les classes moyennes. Tout le monde a un smartphone, et il n'y a plus que les étrangers pour se déplacer en vélo. Les adolescents viennent au lycée en moto. Le premier pont sur le Mékong a été construit il y a un peu plus de 20 ans, la première autoroute l'année dernière. Les grandes surfaces se construisent un peu partout.
Certes, il y a encore de la pauvreté au Cambodge, ça reste un des pays les plus pauvres d'Asie, mais c'est une pauvreté du XXIe siècle. On peut légitimement s'inquiéter de la qualité de l'enseignement, mais l'enseignement primaire est maintenant accessible à tous les enfants (alors qu'après les Khmers rouges, le nombre de professeurs survivants se comptait en centaines). On peut s'inquiéter de la corruption généralisée, notamment chez les policiers, mais les rues sont sûres. On ne s'en rend pas compte car on est resté sur des schémas de pensée paternalistes issus de la décolonisation, mais le monde avance à une vitesse folle. On pourrait perdre son temps à constater que tout n'est pas parfait, en oubliant de mesurer le chemin parcouru.
Dans les débats de société, ce serait bien d'avoir un minimum de profondeur historique. Echec scolaire? Il n'y a jamais eu autant de diplômés! Reproduction sociale? Qui fait le même métier que ses parents? Il n'est pas bon de se comparer à une utopie. Regardez simplement si les choses s'améliorent. Les niveaux de vie, même en France, sont meilleurs que dans notre enfance.
Oui, tu as de la chance de vivre dans un pays qui, réinitialisé presque totalement par les khmers rouges, avait tout à reconstruire. Reconstruction retardée par la corruption généralisée mise en place par Hun Sen, un système politique verrouillé et un enrichissement en partie capté par les chinois : le Cambodge n'est pas par hasard un des pays les plus pauvres d'Asie. Mais en effet les choses progressent et il n'est pas nécessaire de dégainer la pensée paternaliste pour se réjouir que les cambodgiens vivent enfin mieux, même sous cette autre forme de colonisation qu'impose la Chine.
On peut leur souhaiter de vivre leur "trente glorieuses" et même plus. Je comprends très bien que l'énergie dont font preuve les cambodgiens comme les vietnamiens, puisse nous faire paraître bien timorés, geignards, pessimistes, trop gâtés, énervants comparés à des gens si courageux. J'ai le même sentiment, et chaque fois que je reviens d'Asie en France, j'ai cette impression de retrouver un pays de vieux.
Mais ta démonstration est partielle. L'invitation à se comparer à plus pauvres et méritants est en général contre productif. L'Europe et les USA se vivent en déclin, c'est vrai sur certains points, faux sur d'autres, vrais pour certains, faux pour d'autres. Ton constat est trop simple, la reproduction sociale ne consiste pas à avoir le même métier que ses parents mais à avoir mieux tout en regrettant la vie de ses grands-parents. C 'est contradictoire ? Oui.
Édit : PS : si tu as entendu parler du White Buiding, même s'il était réservé à l'élite lors de sa construction, il était destiné à servir de modèle d'habitat populaire de qualité. Puis les khmers rouges, puis les chinois... il est aujourd'hui démoli.
- mathmaxExpert spécialisé
Certains semblent penser que notre état psychologique est une construction rationnelle et que des chiffres et des statistiques bien comprises devraient suffire à guérir la dépression. Or l'être humain est beaucoup plus compliqué.
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- epekeina.tes.ousiasModérateur
En tout cas, vu que beaucoup s'obstinent à chercher des causes du type “se plaindre”, “ne pas connaître son bonheur”, les personnes atteintes de troubles psychiques — enfants comme adultes — peuvent en être sûrs : les mêmes préjugés qu'autrefois persistent. Dans l'ensemble, les troubles psychiques, c'est quand les gens “s'écoutent”, “se font des idées”, bref, au fond, c'est leur faute vu qu'“ils ont tout pour être heureux”.
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Si tu vales valeo.
- BaldredSage
C'est même un discours infantlisant inefficace sur les enfants eux-mêmes. Discours populiste également qui font des victimes les premiers responsables, voir le discours sur l'assistanat.
L'Occident global s'enfonce dans l'ultralibéralisme et le populisme à grands coups de MAGA ou de Brexit. Je ne suis pas certain que ça se comprenne avec une seule lorgnette.
edit : ou alors une bonne : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/25/peter-turchin-anthropologue-aux-etats-unis-le-mecontentement-des-classes-populaires-s-accumule-depuis-trente-ans_6412660_3234.html
Thèse intéressante, mais bon le titre de son livre ne va pas plaire à tout le monde : Le Chaos qui vient. Elites, contre-élites, et la voie de la désintégration politique (Le Cherche Midi)
L'Occident global s'enfonce dans l'ultralibéralisme et le populisme à grands coups de MAGA ou de Brexit. Je ne suis pas certain que ça se comprenne avec une seule lorgnette.
edit : ou alors une bonne : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/25/peter-turchin-anthropologue-aux-etats-unis-le-mecontentement-des-classes-populaires-s-accumule-depuis-trente-ans_6412660_3234.html
Thèse intéressante, mais bon le titre de son livre ne va pas plaire à tout le monde : Le Chaos qui vient. Elites, contre-élites, et la voie de la désintégration politique (Le Cherche Midi)
- uneodysséeÉrudit
Merci pour ton témoignage, @egomet, qui nous permet de nous décentrer un peu, et avec raison. On a souvent une image très stéréotypée du reste du monde.
Je réagis cependant à deux éléments.
D’abord, je ne connais pas la situation au Cambodge.
Mais je réagis à ta description pour ce qu’elle semble dessiner comme désirable : si certains points que tu évoques, hygiène et habitat, font évidemment partie d’un progrès humain, d’autres que tu cites ne me semblent absolument pas aller dans le sens de ce progrès, compris entre autre comme une meilleure préservation de l’habitabilité de la planète : de même qu’en France et partout ailleurs, je préfèrerais que les lycéens qui n’habitent pas trop loin de leur établissement scolaire y aillent à vélo plutôt qu’à moto (le pays n’étant pas plus épargné que d’autres par le dérèglement climatique) (et des transports en commun pour les autres). De même un smartphone pour chacun·e ne me paraît pas un objectif désirable si ce n’est pas assorti d’une réflexion sérieuse sur l’impact écologique / sécurité numérique / santé mentale de la chose (et là je suis bien d’accord que peu de monde est en mesure de crier cocorico !).
Ensuite, en France, de ce que j’ai lu récemment, il se trouve que l’ascenseur social se met un peu trop à fonctionner à l’envers (il faudrait que je retrouve la source).
(prenons un peu de recul historique : je suis agrégée et petite-fille de couples d’instits qui, à la quarantaine, avaient tous (leurs amis idem) trois ou quatre enfants et les moyens de s’offrir une résidence secondaire… devinez quoi, je n’ai pas encore fini de payer la principale) (bon, je ne me plains pas, de quoi me servirait… ,) )
En fait, je ne crois pas que l’humanité puisse se permettre de permettre aux pays les plus pauvres de «faire leurs Trente Glorieuses» et de faire les mêmes c*** que nous par le passé : ce que nous leur devons impérativement (et là-dessus je suis encore en colère, ayant suivi à une époque la lutte du CADTM), ce sont d’une part les moyens de faire mieux, c’est-à-dire le financement d’un progrès humain qui prenne véritablement en compte les limites écologiques, et d’autre part (et là je suis encore et toujours en colère contre nos gouvernants), faire nous-mêmes notre part du boulot.
Par exemple, quand je lis le magazine Low-tech, il y a tellement de choses qui peuvent être moins impactantes ! tellement d’idées à diffuser, à développer… et tellement de joie et de fierté quand on réussit à faire un peu mieux… c’est cela que nous devons à nos ados, les aider à retrouver le sentiment de pouvoir agir.
(Par ailleurs, entièrement d’accord avec ETO et Baldred. Mais tellement de gens ne savent pas ce que c’est que la santé mentale.)
Je réagis cependant à deux éléments.
D’abord, je ne connais pas la situation au Cambodge.
Mais je réagis à ta description pour ce qu’elle semble dessiner comme désirable : si certains points que tu évoques, hygiène et habitat, font évidemment partie d’un progrès humain, d’autres que tu cites ne me semblent absolument pas aller dans le sens de ce progrès, compris entre autre comme une meilleure préservation de l’habitabilité de la planète : de même qu’en France et partout ailleurs, je préfèrerais que les lycéens qui n’habitent pas trop loin de leur établissement scolaire y aillent à vélo plutôt qu’à moto (le pays n’étant pas plus épargné que d’autres par le dérèglement climatique) (et des transports en commun pour les autres). De même un smartphone pour chacun·e ne me paraît pas un objectif désirable si ce n’est pas assorti d’une réflexion sérieuse sur l’impact écologique / sécurité numérique / santé mentale de la chose (et là je suis bien d’accord que peu de monde est en mesure de crier cocorico !).
Ensuite, en France, de ce que j’ai lu récemment, il se trouve que l’ascenseur social se met un peu trop à fonctionner à l’envers (il faudrait que je retrouve la source).
(prenons un peu de recul historique : je suis agrégée et petite-fille de couples d’instits qui, à la quarantaine, avaient tous (leurs amis idem) trois ou quatre enfants et les moyens de s’offrir une résidence secondaire… devinez quoi, je n’ai pas encore fini de payer la principale) (bon, je ne me plains pas, de quoi me servirait… ,) )
En fait, je ne crois pas que l’humanité puisse se permettre de permettre aux pays les plus pauvres de «faire leurs Trente Glorieuses» et de faire les mêmes c*** que nous par le passé : ce que nous leur devons impérativement (et là-dessus je suis encore en colère, ayant suivi à une époque la lutte du CADTM), ce sont d’une part les moyens de faire mieux, c’est-à-dire le financement d’un progrès humain qui prenne véritablement en compte les limites écologiques, et d’autre part (et là je suis encore et toujours en colère contre nos gouvernants), faire nous-mêmes notre part du boulot.
Par exemple, quand je lis le magazine Low-tech, il y a tellement de choses qui peuvent être moins impactantes ! tellement d’idées à diffuser, à développer… et tellement de joie et de fierté quand on réussit à faire un peu mieux… c’est cela que nous devons à nos ados, les aider à retrouver le sentiment de pouvoir agir.
(Par ailleurs, entièrement d’accord avec ETO et Baldred. Mais tellement de gens ne savent pas ce que c’est que la santé mentale.)
- MajuFidèle du forum
J'ai lu ce fil avec intérêt, mais aussi avec colère par moments.
L'une de mes enfants souffre d'un trouble anxieux généralisé, depuis l'enfance. Cela lui complique la vie sur tout les plans depuis toujours, mais elle continue à avancer. Tout lui demande une énergie décuplée, même les choses apparemment très simples et je suis profondément admirative de ce qu'elle réussit à faire. On parle de quelqu'un qui, pendant un an, n'a pas pu passer sur un pont sans ressentir une envie difficilement contrôlable de sauter.
On est dans le registre de la pathologie, et voir cela ramené à l'étroitesse d'esprit d'un jeune occidental gâté qui n'est pas capable de mesurer la chance qu'il a de ne pas vivre à Gaza ou au Moyen-Age, c'est un petit peu difficile.
Mais je suis bien consciente qu'il s'agit d'un biais personnel trop fort pour me permettre d'avoir un regard plus global sur le sujet du fil.
L'une de mes enfants souffre d'un trouble anxieux généralisé, depuis l'enfance. Cela lui complique la vie sur tout les plans depuis toujours, mais elle continue à avancer. Tout lui demande une énergie décuplée, même les choses apparemment très simples et je suis profondément admirative de ce qu'elle réussit à faire. On parle de quelqu'un qui, pendant un an, n'a pas pu passer sur un pont sans ressentir une envie difficilement contrôlable de sauter.
On est dans le registre de la pathologie, et voir cela ramené à l'étroitesse d'esprit d'un jeune occidental gâté qui n'est pas capable de mesurer la chance qu'il a de ne pas vivre à Gaza ou au Moyen-Age, c'est un petit peu difficile.
Mais je suis bien consciente qu'il s'agit d'un biais personnel trop fort pour me permettre d'avoir un regard plus global sur le sujet du fil.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Maju a écrit:J'ai lu ce fil avec intérêt, mais aussi avec colère par moments.
L'une de mes enfants souffre d'un trouble anxieux généralisé, depuis l'enfance. Cela lui complique la vie sur tout les plans depuis toujours, mais elle continue à avancer. Tout lui demande une énergie décuplée, même les choses apparemment très simples et je suis profondément admirative de ce qu'elle réussit à faire. On parle de quelqu'un qui, pendant un an, n'a pas pu passer sur un pont sans ressentir une envie difficilement contrôlable de sauter.
On est dans le registre de la pathologie, et voir cela ramené à l'étroitesse d'esprit d'un jeune occidental gâté qui n'est pas capable de mesurer la chance qu'il a de ne pas vivre à Gaza ou au Moyen-Age, c'est un petit peu difficile.
Mais je suis bien consciente qu'il s'agit d'un biais personnel trop fort pour me permettre d'avoir un regard plus global sur le sujet du fil.
Non, ce n'est pas un biais personnel : tu as mille fois raison et j'ai la même indignation.
Si c'était les deux jambes cassées, tout le monde comprendrait qu'on ne peut pas marcher. Mais quand c'est pour ainsi dire une fracture psychique, pour beaucoup, c'est que ça n'existe pas vraiment. “Il/elle n'a rien”... J'ai eu il y a longtemps une expérience proche de la tienne (c'était une dépression infantile), et je comprends parfaitement : mais non, ce n'est pas un biais, c'est simplement une réalité.
_________________
Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
Maju : je suis entièrement d’accord avec toi.
Bon courage à ta fille et à vous pour l’accompagner. J’ai des élèves qui en souffrent aussi, il ne me viendrait pas à l’idée de relativiser leur souffrance.
Bon courage à ta fille et à vous pour l’accompagner. J’ai des élèves qui en souffrent aussi, il ne me viendrait pas à l’idée de relativiser leur souffrance.
- IridianeFidèle du forum
egomet a écrit:LadyOlenna a écrit:Ben oui moi je fais partie de ceux qui n'ont pas fait d'enfants parce que je n'ai pas foi en l'avenir, je suis même convaincue que je risque de voir la fin de l'humanité de mon vivant. Problèmes climatiques, sécheresses à venir et conflits pour l'eau, réfugiés climatiques et donc conflits potentiels pour les terres, pollution, famines, incendies. Il faut être dans un déni de réalité pour balayer tout ça d'un revers de la main.beaverforever a écrit:Ben, en fait, c'est une question que je trouve fascinante. Comment des personnes qui ont tout (ou presque) : la paix, la prospérité, le confort, la santé, la culture et les loisirs font-ils pour être persuadés qu'ils vivent dans un monde horrible et invivable ?Iridiane a écrit:De quoi se plaignent-ils, ces privilégiés ?
L'exemple que je trouve le plus étonnant c'est "Je ne fais pas d'enfant pour lui épargner de vivre dans un tel monde". C'est très bizarre. Même avec le changement climatique, je ne vois pas comment les conditions de vie pourraient être pires qu'au XVIIIe siècle en Europe par exemple, période où pas grand monde ne développait un discours du type "Ce monde est trop horrible, je ne vais pas faire d'enfant pour lui épargner de souffrir."
(Enfin, je crois. S'il y avait un mouvement anti-nataliste à cette époque avec ce type d'argumentation, cela m'intéresse de l'apprendre.)
- Spoiler:
Tiens, je regardais une vidéo sur l'activité physique l'autre jour, qui disait que les sédentaires occidentaux avaient la même dépense énergétique moyenne que les chasseurs cueilleurs (donnée particulièrement contre-intuitive, quand même). Et elle suggérait qu'en gros le corps serait programmé pour dépenser ces 2 000 kilocalorie/jour quoiqu'il arrive, et que ce qui n'est pas dépensé en activité musculaire est dépensé en stress et en inflammation. Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, mais je trouve l'idée intéressante : pour réduire le stress des jeunes, faites les courir 60 mn par jour !
Quand je vois ce fil, je me dis que j'ai de la chance de vivre dans un pays où l'on n'est pas démoralisé et où l'on fait encore des enfants.
Le progrès, je le constate tous les jours au Cambodge depuis 7 ans. Quand ma femme était enfant, sa famille n'avait ni téléphone, ni moyen de transport motorisé. Je ne m'étendrai pas sur ce qu'ont pu vivre mes beaux-parents dans leur adolescence. Quand je leur rends visite, on dort tous dans la salle commune, on se lave avec l'eau contenue dans des grands pots de terre (je déteste ça). Chez d'autres membres de la famille, la plomberie n'est pas toujours très bonne mais elle existe. Les maisons qui se construisent maintenant ont une douche/toilette pour chaque chambre, et ce n'est pas un rêve réservé à une élite, mais la norme pour les classes moyennes. Tout le monde a un smartphone, et il n'y a plus que les étrangers pour se déplacer en vélo. Les adolescents viennent au lycée en moto. Le premier pont sur le Mékong a été construit il y a un peu plus de 20 ans, la première autoroute l'année dernière. Les grandes surfaces se construisent un peu partout.
Certes, il y a encore de la pauvreté au Cambodge, ça reste un des pays les plus pauvres d'Asie, mais c'est une pauvreté du XXIe siècle. On peut légitimement s'inquiéter de la qualité de l'enseignement, mais l'enseignement primaire est maintenant accessible à tous les enfants (alors qu'après les Khmers rouges, le nombre de professeurs survivants se comptait en centaines). On peut s'inquiéter de la corruption généralisée, notamment chez les policiers, mais les rues sont sûres. On ne s'en rend pas compte car on est resté sur des schémas de pensée paternalistes issus de la décolonisation, mais le monde avance à une vitesse folle. On pourrait perdre son temps à constater que tout n'est pas parfait, en oubliant de mesurer le chemin parcouru.
Dans les débats de société, ce serait bien d'avoir un minimum de profondeur historique. Echec scolaire? Il n'y a jamais eu autant de diplômés! Reproduction sociale? Qui fait le même métier que ses parents? Il n'est pas bon de se comparer à une utopie. Regardez simplement si les choses s'améliorent. Les niveaux de vie, même en France, sont meilleurs que dans notre enfance.
Il n’y a jamais eu autant de diplômés ?? La belle affaire. On parle de ce que sont devenus les diplômes ? Un diplôme c’est un bout de papier hein, si ça n’est pas accompagné des compétences qui vont avec ça ne sert à rien (et je parle pour tous les diplômes, et toutes les compétences).
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est surtout complètement à côté de la plaque.
De même que l'on peut être diplômé et avoir un cancer ou le paludisme, de même que l'on peut être diplômé et se casser une jambe ou se couper un doigt, on peut être diplômé et souffrir d'un trouble psychique : un diplôme ne “vaccine” contre rien…
De même que l'on peut être diplômé et avoir un cancer ou le paludisme, de même que l'on peut être diplômé et se casser une jambe ou se couper un doigt, on peut être diplômé et souffrir d'un trouble psychique : un diplôme ne “vaccine” contre rien…
_________________
Si tu vales valeo.
- IridianeFidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:C'est surtout complètement à côté de la plaque.
De même que l'on peut être diplômé et avoir un cancer ou le paludisme, de même que l'on peut être diplômé et se casser une jambe ou se couper un doigt, on peut être diplômé et souffrir d'un trouble psychique : un diplôme ne “vaccine” contre rien…
Ah mais bien sûr, on est d’accord il n’y a rien qui va dans le message cité…
- MajuFidèle du forum
Merci Jenny et ETO.
- almuixeNeoprof expérimenté
Qu'au vietnam la population soit plus optimiste que les français ne m'étonne absolument pas.
De toute manière, passé un niveau de PIB qui correspond, de mémoire, à peu près à celui de la satisfaction des besoins fondamentaux, toute la "richesse" supplémentaire créée n'augmente pas le sentiment de bonheur Paradoxe d'Easterlin. Alors, même si les français ont bien plus que les vietnamiens (en moyenne), cela n'a pas trop d'effet sur le sentiment de bien-être. Je crois qu'en France les études montrent que ce niveau n'a pas trop fluctué depuis les années 1950.
Et, je ne retrouve pas les références, mais l'esprit humain semble plus sensible à l'évolution d'un facteur qu'à son niveau absolu. Alors les vietnamiens peuvent espérer un mieux, nous on nous annonce toujours qu'il va falloir faire des économies alors qu'on voit bien combien les services publics se sont dégradés en 20 ans. Je ne vois pas comment cela peut rendre optimiste.
Et encore ces explications ne prennent pas en compte les maladies mentales, qui pourraient paradoxalement être aggravées par le développement de notre pays. J'ai appris récemment que les pesticides pourraient favoriser l'anxiété et la dépression (les agriculteurs intoxiqués de manière aiguë aux pesticides ont un risque de dépression multiplié par 10 par rapport à des témoins comparables).
De toute manière, passé un niveau de PIB qui correspond, de mémoire, à peu près à celui de la satisfaction des besoins fondamentaux, toute la "richesse" supplémentaire créée n'augmente pas le sentiment de bonheur Paradoxe d'Easterlin. Alors, même si les français ont bien plus que les vietnamiens (en moyenne), cela n'a pas trop d'effet sur le sentiment de bien-être. Je crois qu'en France les études montrent que ce niveau n'a pas trop fluctué depuis les années 1950.
Et, je ne retrouve pas les références, mais l'esprit humain semble plus sensible à l'évolution d'un facteur qu'à son niveau absolu. Alors les vietnamiens peuvent espérer un mieux, nous on nous annonce toujours qu'il va falloir faire des économies alors qu'on voit bien combien les services publics se sont dégradés en 20 ans. Je ne vois pas comment cela peut rendre optimiste.
Et encore ces explications ne prennent pas en compte les maladies mentales, qui pourraient paradoxalement être aggravées par le développement de notre pays. J'ai appris récemment que les pesticides pourraient favoriser l'anxiété et la dépression (les agriculteurs intoxiqués de manière aiguë aux pesticides ont un risque de dépression multiplié par 10 par rapport à des témoins comparables).
_________________
Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est marrant. Dans le temps, c'était : “il leur faudrait une bonne guerre”. Finalement, ça n'a pas tant changé que ça.
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Si tu vales valeo.
- SeiGrand Maître
Maju, je compatis.
Même sans biais, on peut percevoir la simplification qui ne rend pas compte de la réalité vécue par certain•e·s jeunes et leurs proches.
Je me permets de réitérer mon conseil d'écoute (4 épisodes d'une heure) : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/sante-mentale-le-cri-d-alarme-des-professionnels-2414297
On y entend les jeunes, leurs familles, et les professionnel·le·s qui les accompagnent...
Quand même, le Covid semble avoir constitué un tournant.
Par ailleurs, il me semble que notre civilisation a globalement perdu confiance dans le progrès et n'adhère plus à une vision téléologique de l'histoire. Les posts les plus optimistes de ce fil viennent d'ailleurs de personnes qui ont encore foi dans le progrès.
Même sans biais, on peut percevoir la simplification qui ne rend pas compte de la réalité vécue par certain•e·s jeunes et leurs proches.
Je me permets de réitérer mon conseil d'écoute (4 épisodes d'une heure) : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/sante-mentale-le-cri-d-alarme-des-professionnels-2414297
On y entend les jeunes, leurs familles, et les professionnel·le·s qui les accompagnent...
Quand même, le Covid semble avoir constitué un tournant.
Par ailleurs, il me semble que notre civilisation a globalement perdu confiance dans le progrès et n'adhère plus à une vision téléologique de l'histoire. Les posts les plus optimistes de ce fil viennent d'ailleurs de personnes qui ont encore foi dans le progrès.
_________________
"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- uneodysséeÉrudit
Maju, je compatis profondément.
Je viens d’écouter, pour ma pause, l’émission de Mediapart À l’air libre : «Scientifiques en rébellion» avec 7 invité·es intéressant·es.
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/181124/scientifiques-en-rebellion-pour-le-climat-nous-desobeissons (en accès libre)
Je l’évoque sur ce fil parce que la conclusion s’adresse spécifiquement aux personnes qui souffrent d’éco-anxiété.
Une première chose est de savoir écouter et reconnaître la souffrance psychique. Une autre est de savoir comment répondre quand nous sommes nous-mêmes bien démuni·es. Face aux jeunes nous avons pourtant cette responsabilité.
Je viens d’écouter, pour ma pause, l’émission de Mediapart À l’air libre : «Scientifiques en rébellion» avec 7 invité·es intéressant·es.
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/181124/scientifiques-en-rebellion-pour-le-climat-nous-desobeissons (en accès libre)
Je l’évoque sur ce fil parce que la conclusion s’adresse spécifiquement aux personnes qui souffrent d’éco-anxiété.
Une première chose est de savoir écouter et reconnaître la souffrance psychique. Une autre est de savoir comment répondre quand nous sommes nous-mêmes bien démuni·es. Face aux jeunes nous avons pourtant cette responsabilité.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Le confinement et le Covid ont eu un impact évident, pas seulement sur les plus jeunes, mais aussi sur les plus jeunes.
Mais, spécialement parmi nos responsables politiques, l'argument fallacieux consiste à dire que, maintenant que tout cela est fini, ça va forcément mieux, donc pas la peine de faire quoi que ce soit.
Par ailleurs, que l'on soit démuni… Oui, certes : l'état de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie en France est catastrophique. Et tant qu'il en ira ainsi…
Mais, spécialement parmi nos responsables politiques, l'argument fallacieux consiste à dire que, maintenant que tout cela est fini, ça va forcément mieux, donc pas la peine de faire quoi que ce soit.
Par ailleurs, que l'on soit démuni… Oui, certes : l'état de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie en France est catastrophique. Et tant qu'il en ira ainsi…
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Si tu vales valeo.
- BaldredSage
almuixe a écrit:Qu'au vietnam la population soit plus optimiste que les français ne m'étonne absolument pas.
De toute manière, passé un niveau de PIB qui correspond, de mémoire, à peu près à celui de la satisfaction des besoins fondamentaux, toute la "richesse" supplémentaire créée n'augmente pas le sentiment de bonheur Paradoxe d'Easterlin. Alors, même si les français ont bien plus que les vietnamiens (en moyenne), cela n'a pas trop d'effet sur le sentiment de bien-être. Je crois qu'en France les études montrent que ce niveau n'a pas trop fluctué depuis les années 1950.
Et, je ne retrouve pas les références, mais l'esprit humain semble plus sensible à l'évolution d'un facteur qu'à son niveau absolu. Alors les vietnamiens peuvent espérer un mieux, nous on nous annonce toujours qu'il va falloir faire des économies alors qu'on voit bien combien les services publics se sont dégradés en 20 ans. Je ne vois pas comment cela peut rendre optimiste.
Et encore ces explications ne prennent pas en compte les maladies mentales, qui pourraient paradoxalement être aggravées par le développement de notre pays. J'ai appris récemment que les pesticides pourraient favoriser l'anxiété et la dépression (les agriculteurs intoxiqués de manière aiguë aux pesticides ont un risque de dépression multiplié par 10 par rapport à des témoins comparables).
Ne donnons pas à @egomet les verges paternalo-colonialistes pour nous faire battre. Il parle des cambodgiens que presque tout oppose aux vietnamiens, sinon le fait que leur pays respectif a été profondément détruit. Ceci dit, on y trouve, chacun à leur manière une semblable énergie.
- almuixeNeoprof expérimenté
Ah pardon j'ai lu trop vite.
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- ZoéNiveau 5
Ma réponse n'a pas été publiée, je ne sais pas pourquoi.
Je résume: merci Egomet!
Je résume: merci Egomet!
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Alors en fait...epekeina.tes.ousias a écrit:C'est surtout complètement à côté de la plaque.
De même que l'on peut être diplômé et avoir un cancer ou le paludisme, de même que l'on peut être diplômé et se casser une jambe ou se couper un doigt, on peut être diplômé et souffrir d'un trouble psychique : un diplôme ne “vaccine” contre rien…
Les personnes avec un QI élevées sont plutôt moins touchées par certaines maladies psychiques.
This is the largest study of HIQ in the world," says Franck Ramus. This study is based on the participants of the UK Biobank, one of the largest biomedical cohorts in the world, composed of 500,000 British participants aged 40 to 69 years.
The results show unequivocally that high IQ people do not have a greater prevalence of mental disorders than average IQ people. When differences are observed, they are in the opposite direction: HIQ people have a lower prevalence of anxiety disorders and post-traumatic stress.
Williams, C., Peyre, H., Labouret, G., Fassaya, J., Guzmán García, A., Gauvrit, N., & Ramus, F. (2023). High intelligence is not associated with a greater propensity for mental health disorders. European Psychiatry,66(1), E3. doi:10.1192/j.eurpsy.2022.2343
Comme les personnes avec un fort QI réussissent mieux à l'école, je serais très peu surpris si j'apprenais que les personnes diplômées ont moins de maladies mentales que les autres.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Belle dénégation de la réalité — à partir d'une remarque ne concernant que 2,3% (standard) de la population. Reste plus de 97%…
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Si tu vales valeo.
- BaldredSage
beaverforever a écrit:Alors en fait...epekeina.tes.ousias a écrit:C'est surtout complètement à côté de la plaque.
De même que l'on peut être diplômé et avoir un cancer ou le paludisme, de même que l'on peut être diplômé et se casser une jambe ou se couper un doigt, on peut être diplômé et souffrir d'un trouble psychique : un diplôme ne “vaccine” contre rien…
Les personnes avec un QI élevées sont plutôt moins touchées par certaines maladies psychiques.
This is the largest study of HIQ in the world," says Franck Ramus. This study is based on the participants of the UK Biobank, one of the largest biomedical cohorts in the world, composed of 500,000 British participants aged 40 to 69 years.
The results show unequivocally that high IQ people do not have a greater prevalence of mental disorders than average IQ people. When differences are observed, they are in the opposite direction: HIQ people have a lower prevalence of anxiety disorders and post-traumatic stress.
Williams, C., Peyre, H., Labouret, G., Fassaya, J., Guzmán García, A., Gauvrit, N., & Ramus, F. (2023). High intelligence is not associated with a greater propensity for mental health disorders. European Psychiatry,66(1), E3. doi:10.1192/j.eurpsy.2022.2343
Comme les personnes avec un fort QI réussissent mieux à l'école, je serais très peu surpris si j'apprenais que les personnes diplômées ont moins de maladies mentales que les autres.
Il me semble que cette question de la corrélation entre QI et réussite scolaire est très discutée et que le débat est loin d'être tranché. Le niveau social serait plus prédictif que le QI en ce domaine.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
De toutes façons, vu le pourcentage de la population générale qui est diplômée, les HQI y sont nécessairement minoritaires.
Et vu la prévalence généralement avancée des troubles psychiques chez les enfants et les mineurs en général, on parle d'un nombre 4 ou 5 fois plus grand.
Bref, il est probable qu'il n'y a pas de rapport.
Et vu la prévalence généralement avancée des troubles psychiques chez les enfants et les mineurs en général, on parle d'un nombre 4 ou 5 fois plus grand.
Bref, il est probable qu'il n'y a pas de rapport.
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Si tu vales valeo.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Aujourd'hui des lycéens asiatiques en visite dans mon établissement ont réalisé une présentation devant mes élèves. Il y était notamment question des saisons. L'une des jeunes asiatiques à évoqué le fait qu'à présent, chez elle en été, il fait régulièrement une chaleur accablante, au-delà de 40°. Et là, notre proviseur adjoint, qui assistait à la présentation, s'approche de moi pour me faire part d'un fait qui l'a récemment frappé: la forte récurrence de l'anxiété liée au changement climatique chez les élèves reçus par l'équipe de direction pour tenter de résoudre des problèmes de décrochage ou de phobie scolaire.
En fait, ce sujet me place dans une position que je trouve très inconfortable. Parce que comme tout le monde, je voudrais que les jeunes aillent bien, qu'ils soient optimistes et qu'ils aillent de l'avant, et je ne suis pas devant mes élèves pour leur enseigner la déprime. Effectivement, l'anxiété incontrôlable ne repose pas sur des bases rationnelles et il serait absurde de nier qu'elle peut prendre la forme d'une affection psychique handicapante, de même qu'il est évident que des phénomènes tels que les réseaux sociaux ou le covid peuvent être des facteurs aggravants. Il est certain enfin que la société française ne se donne concrètement pas ou plus assez les moyens de prendre en charge ceux qui souffrent de troubles psychiques, et que c'est un scandale auquel faudrait en premier lieu remédier.
Mais en même temps, peut-on raisonnablement renvoyer ceux qui éprouvent une forte "éco-anxiété" à leur simple fragilité psychique? En miroir, on pourrait aussi bien dire que le déni quant l'évolution probable du climat et à ses conséquences sur nos vies ou celles de nos descendants est un autre trouble psychique qui permet à beaucoup d'entre nous de ne pas mourir de trouille et de continuer à vaquer à nos occupations. Quand j'entends certains dire que tout ne va pas si mal parce qu'il y a de la croissance et une élévation du niveau de vie ici ou là-bas, parce que statistiquement il y a moins de conflits ou de pauvreté, j'ai l'impression d'entendre des grenouilles dans la marmite placée sur feu vif, qui se disent que sur les bords l'eau est encore bien bonne. Navré, mais à mon avis ces discours sont complètement à côté de la plaque, et même si ça me peine de le dire, les jeunes ou moins jeunes éco-anxieux sont à leur manière (que je ne parviens même pas à trouver excessive, même si je déplore qu'elle soit paralysante) dix fois plus lucides que ceux qui les tiennent.
Et l'éco-anxiété n'a rien d'une lubie de jeunes riches déconnectés du réel, qui ne connaîtraient pas assez leur bonheur:
https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/09/14/climat-les-trois-quarts-des-jeunes-jugent-le-futur-effrayant_6094571_1652612.html
En fait, ce sujet me place dans une position que je trouve très inconfortable. Parce que comme tout le monde, je voudrais que les jeunes aillent bien, qu'ils soient optimistes et qu'ils aillent de l'avant, et je ne suis pas devant mes élèves pour leur enseigner la déprime. Effectivement, l'anxiété incontrôlable ne repose pas sur des bases rationnelles et il serait absurde de nier qu'elle peut prendre la forme d'une affection psychique handicapante, de même qu'il est évident que des phénomènes tels que les réseaux sociaux ou le covid peuvent être des facteurs aggravants. Il est certain enfin que la société française ne se donne concrètement pas ou plus assez les moyens de prendre en charge ceux qui souffrent de troubles psychiques, et que c'est un scandale auquel faudrait en premier lieu remédier.
Mais en même temps, peut-on raisonnablement renvoyer ceux qui éprouvent une forte "éco-anxiété" à leur simple fragilité psychique? En miroir, on pourrait aussi bien dire que le déni quant l'évolution probable du climat et à ses conséquences sur nos vies ou celles de nos descendants est un autre trouble psychique qui permet à beaucoup d'entre nous de ne pas mourir de trouille et de continuer à vaquer à nos occupations. Quand j'entends certains dire que tout ne va pas si mal parce qu'il y a de la croissance et une élévation du niveau de vie ici ou là-bas, parce que statistiquement il y a moins de conflits ou de pauvreté, j'ai l'impression d'entendre des grenouilles dans la marmite placée sur feu vif, qui se disent que sur les bords l'eau est encore bien bonne. Navré, mais à mon avis ces discours sont complètement à côté de la plaque, et même si ça me peine de le dire, les jeunes ou moins jeunes éco-anxieux sont à leur manière (que je ne parviens même pas à trouver excessive, même si je déplore qu'elle soit paralysante) dix fois plus lucides que ceux qui les tiennent.
Et l'éco-anxiété n'a rien d'une lubie de jeunes riches déconnectés du réel, qui ne connaîtraient pas assez leur bonheur:
https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/09/14/climat-les-trois-quarts-des-jeunes-jugent-le-futur-effrayant_6094571_1652612.html
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