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- CasparProphète
...et nous enferme dans notre bulle algorithmique.
- Dame JouanneÉrudit
Oui, je pense que c'est là l'essentiel. Combien d'endroits où la télévision fonctionne en continu sans que cela empêche les gens de discuter, travailler, préparer le repas, tricoter (combien de fois j'ai vu ma mère le faire!)...? Par contre je ne vois que très peu de gens regarder leur téléphone et continuer à discuter avec la personne en face d'elle, travailler c'est possible mais rare, préparer le repas,tricoter ou dessiner je ne vois pas vraiment comment.Poupoutch a écrit:
C'est là que mon fameux compteur peut aider : je me retrouve dans tout ce que tu écris, et le fait de bloquer mon temps d'applications me permet de libérer du temps pour d'autres choses. Je reconnais que c'est un peu triste de ne pas parvenir à se discipliner dans cela, mais faute de mieux, ça me permet au moins de ne pas être totalement happée.
Par ailleurs, je pense que la différence principale entre le téléphone et la télé, c'est que j'ai toujours fait autre chose en même temps que regarder la télé (tricoter, dessiner, parfois même bosser...)alors que l'utilisation du téléphone exclut de fait toute autre activité.
- pseudo-intelloGrand sage
Baldred a écrit:J'inverserai volontiers : Est-il humain de s'abrutir ? De passer de l'otium fécond à l'otium crapuleux ? De far niente ? de bayer aux corneilles ou sur Tiktok ? Il me semble que oui.
Je dirais même que rechercher la facilité est le propre du vivant, et que nous sommes vivants. Mais nous sommes aussi humains et le propre de l'être humain est aussi de pouvoir imaginer des idéaux, moraux ou esthétiques, et que certains de ces idéaux sont à même de contre-balancer cette tendance à la facilité.
Baldred a écrit:Un de nos prêtres avait écrit un texte très efficace pour garder nos âmes de cette oisiveté "mère de tous les vices" : un enfant se tenait devant un embranchement : un chemin menait à la Montagne de gloire ou un nom alak de ce genre que j'ai oublié, l'autre descendait à la Mare aux crapauds dont j'ai bien retenu le nom pour l'avoir beaucoup fréquentée.
Normal : quand on n'a rien à faire, le cerveau s'occupe en tournant un peu au hasard, dont plus tu es oisif et plus tu réfléchis, et plus tu réfléchis, plus tu risques de remettre en questions les dogmes que l'on t'as assené, ce qui n'arrange probablement pas une aprtie (pas la plus brillante) des religieux.
Baldred a écrit:Des multinationales ont sans doute la réponse et fabriquent des flacons de plus en plus performants pour nous donner cette ivresse dont on peut se demander à juste titre si elle n'est pas létale.
Philip J.Farmer raconte dans une nouvelle la découverte sur une autre planète d'un petit objet à la forme curieuse qu'on ne peut s'empêcher de tenir entre ses doigts et de caresser, jusqu'à la mort.
C'est bien le problème : le capitalisme, le besoin de vendre toujours plus, la concurrence, font que les firmes sont devenues très fortes pour proposer des gadgets de plus en plus abrutissants.
Poupoutch a écrit:Mes neveux eux aussi ont grandi avec les écrans, télé, ordinateur, tablette et maintenant téléphone. Et pourtant, ils lisent. Et pourtant ils ne sont pas crétins.
Bien sûr. Chaque tendance a ses contre-exemples. Certains grands fumeurs vivent vieux et en bonne santé. OU, quand tu rappelles dans une conversation la corrélation entre milieu social et résultats scolaires, on me répond souvent "oui, mais on connaît tous une famille pauvre qui menait une vie rude et dont les enfants étaient pourtant très performants à l'école et fait de brillantes études". Certes, mais les exceptions n'invalident pas les règle générales.
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Bernard Stiegler avait aussi fourni des analyses intéressantes sur la télévision comme problème de santé publique. Il ne voyait pas l'époque de la télévision comme une époque heureuse, mais comme un pallier à présent dépassé, inscrit dans un siècle au court duquel le développement du marketing et des médias a toujours plus perturbé l'économie de l'attention. La vitesse des évolutions est une partie conséquente du problème, parce qu'elle ne nous laisse pas le temps de développer des dispositifs pour garder le bon et nous garder du mauvais.
C'est très vrai. On a à peine le temps de mener les études éclairantes, que le capitalisme a déjà sorti la batterie, voire les batteries suivantes de pièges à attention.
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- ElaïnaDevin
A Tuin a écrit:Pourquoi ? Dans un train souvent on lit, on se repose ou on regarde ce qui se passe, par la fenêtre ou autour de soi. Certains y travaillent aussi. Il y a le téléphone, mais cela n'empêche pas les actions précédentes.Elaïna a écrit:
(et j'avoue que l'argument du "ouiiiiii mais avant on rêvassait par la fenêtre" me laisse pantoise).
Parce que ce n'est pas parce que quelqu'un ne regarde pas son portable qu'il est forcément en train de procéder à une "rêverie créatrice". Je n'ai rien contre la glandouille, encore moins contre la rêverie, mais là encore c'est s'illusionner que de croire que ceux qui ne sont pas sur leur portable "savent, eux, s'ennuyer correctement".
Honchamp a écrit:Ce qui me frappe, c'est, me semble-t-il, le déclin de la culture du livre.
Quand mes enfants étaient petits, (ils sont autour de 35 ans) ,nous avons beaucoup roulé pour aller voir les grands parents, ou pour aller en vacances.
On allait à la bibliothèque avant de partir, ou on emmenait les livres qu'ils aimaient, il y avait un grand sac à l'arrière de la voiture, et ils y piochaient. Ou ils jouaient à divers jeux, ou ne faisaient rien. Prof de géo, je leur donnais une carte avec les villes où on passait, ou bien par la suite, je leur donnais chacun une carte Michelin.
Aujourd'hui, ce que je repère des enfants que je connais, c'est qu'il y a parfois des lecteurs de DVD intégrés dans les voitures (sur les têtières des sièges avant), ou que chaque enfant a son système propre, son smartphone (il y a eu l'époque des MP4) , ou celui des parents. Bref, les livres... seulement des écrans. Bien sûr, pour les parents, c'est plus simple.
Et déclin d'une culture commune parents/enfants ou surtout parents/ados.
Nous, on mettait la radio en voiture (Europe 2 à l'époque, je crois) , ou on mettait des CD (il y a eu l'époque des cassettes qui racontaient des histoires). D'après les enfants, c'est comme ça qu'ils ont découvert Jacques Dutronc, Brel, France Gall, des chansons italiennes, des groupes de rock... Ils étaient captifs, pas le choix...
Quand ils ont été pré-ados ou ados, on passait aussi "leur" musique. (Des rappeurs pour l'aîné dont j'ai oublié le nom...). Bref, nous aussi nous apprenions.
Aujourd'hui, chacun son mode d'écoute ? Il n'y a plus de lecteurs de CD dans les voitures récentes (ouf, j'ai une voiture de 2013) , ni de prises Jack. Restent les connexions MP3, mais encore faut-il avoir envie d'écouter de la musique ensemble.
Là encore, c'est vraiment être très naïf que de croire que tout le monde jouait au jeu des départements ou apportait des livres de géo pour préparer le séjour en vacances. Vaste blague. Encore une fois, j'ai 40 ans, gamine je lisais souvent des livres dans la cour de récréation et j'ai été punie pour ça (car "les enfants normaux courent et s'amusent" dixit le personnel de l'école) et j'ai aussi très largement été moquée pour ça (par mes camarades). Je pourrais aussi vous raconter comment j'ai appris à ne plus parler de mes cadeaux de Noël dès les petites classes, parce qu'il y avait souvent des livres dans le tas, et que "ça n'est pas un cadeau" ou alors "tu l'avais demandé ? T'es pas normale". Ben oui, welcome in the milieu of the enfants de profs. Et déjà à l'époque mes parents passaient pour des fous furieux qui emmenaient des livres en vacances. Déjà dans les années 80 ce n'était pas la normalité. Et non, ça ne l'était pas plus avant.
Quant à la culture commune, bon... "arrête ta musique de sauvage", c'est quand même un truc vieux comme les années 50.
julilibulle a écrit:Poupoutch a écrit:Baldred, je suis totalement d'accord avec toi (et tu l'écris mieux que je ne saurais l'écrire).
Quand je me suis séparée de mon conjoint, je lui ai très royalement laissé la télé : j'avais tendance à l'allumer dès le matin quitte à y regarder n'importe quoi. Chez moi, la télé était allumée tout le temps, chez mes grands parents aussi. Et mon frère et moi n'étions limités ni en temps de télé ni en temps de console. Bon, j'ose croire qu'on n'est pas devenus des crétins pour autant. Mes neveux eux aussi ont grandi avec les écrans, télé, ordinateur, tablette et maintenant téléphone. Et pourtant, ils lisent. Et pourtant ils ne sont pas crétins.
Mais ce que je constate, c'est aussi que, moins je suis en forme, moins je parviens à échapper aux écrans, quels qu'ils soient. Mais peut-être aussi est-ce parce que je regarde plus les écrans quand je suis fatiguée que je me sens moins bien. En tous cas, je fais partie des personnes qui ont besoin de limiter leur temps d'écran, quel que soit l'écran. Sinon, je me laisse happer par l'image.
et pour continuer le cercle vicieux, je m'aperçois aussi que plus je suis fatiguée, plus j'ai tendance à me laisser happer par des vidéos idiotes et plus ça me fatigue.
Je suis un peu dans ce cercle en ce moment, je le sais, je vois que ça m'épuise mais je continue ...
J'ai la même expérience que vous, la fatigue pousse rapidement à préférer l'image à l'écrit... Après en ce qui me concerne l'offre pléthorique sur internet (vidéos youtube sur l'histoire, l'archéologie... je ne suis que quelques chaînes, celles qui ont un label sérieux, et pourtant j'ai tellement de retard pour tout visionner... idem sur Twitter, les fils de carto/archéo/histoire, je n'ai pas le temps de tout lire...) n'aide pas à limiter
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- DanskaOracle
Elaïna a écrit:Encore une fois, j'ai 40 ans, gamine je lisais souvent des livres dans la cour de récréation et j'ai été punie pour ça (car "les enfants normaux courent et s'amusent" dixit le personnel de l'école) et j'ai aussi très largement été moquée pour ça (par mes camarades).
Quelques années de moins que toi mais la même expérience dans la cour de récré Mes parents sont intervenus plusieurs fois pour qu'on me foute la paix si j'avais envie de lire ("on" c'était la directrice de l'école et quelques-uns des enseignants, pas tellement les camarades dans mon cas).
Quant à la musique en voiture, j'ai le même âge que les enfants de Honchamp et je n'ai jamais connu la musique commune sur autoradio, mes frères et moi on avait tous des walkmans puis des MP3 avec nos écouteurs, et aucun de nous n'écoutait la même chose
En revanche, au-delà des expériences personnelles et des souvenirs de chacun, je suis effectivement convaincue qu'il y a un énorme souci avec les écrans aujourd'hui - pas tellement le fait d'avoir accès à des écrans, mais surtout le fait d'y avoir accès tout le temps et d'y passer très facilement un temps fou, y compris la nuit, en cours, en récré, partout. Même sans tenir compte de la qualité du contenu auquel on accède (et pourtant il y aurait pas mal de choses à en dire), je ne vois pas comment ça pourrait n'avoir aucun impact quand je vois des lycéens qui annoncent, sans voir le problème, passer 6 heures minimum par jour sur leur téléphone en période scolaire : combien de temps ça leur laisse pour faire autre chose, ne serait-ce que manger, dormir, travailler pour le lycée, etc. ?
- MajuFidèle du forum
Mes nièces ont 5 et 2 ans, elles partent en vacances avec des livres, dans une autre partie de la famille, mes neveux collégiens lisent énormément aussi.Honchamp a écrit:Ce qui me frappe, c'est, me semble-t-il, le déclin de la culture du livre.
Quand mes enfants étaient petits, (ils sont autour de 35 ans) ,nous avons beaucoup roulé pour aller voir les grands parents, ou pour aller en vacances.
On allait à la bibliothèque avant de partir, ou on emmenait les livres qu'ils aimaient, il y avait un grand sac à l'arrière de la voiture, et ils y piochaient. Ou ils jouaient à divers jeux, ou ne faisaient rien. Prof de géo, je leur donnais une carte avec les villes où on passait, ou bien par la suite, je leur donnais chacun une carte Michelin.
Aujourd'hui, ce que je repère des enfants que je connais, c'est qu'il y a parfois des lecteurs de DVD intégrés dans les voitures (sur les têtières des sièges avant), ou que chaque enfant a son système propre, son smartphone (il y a eu l'époque des MP4) , ou celui des parents. Bref, les livres... seulement des écrans. Bien sûr, pour les parents, c'est plus simple.
Et déclin d'une culture commune parents/enfants ou surtout parents/ados.
Nous, on mettait la radio en voiture (Europe 2 à l'époque, je crois) , ou on mettait des CD (il y a eu l'époque des cassettes qui racontaient des histoires). D'après les enfants, c'est comme ça qu'ils ont découvert Jacques Dutronc, Brel, France Gall, des chansons italiennes, des groupes de rock... Ils étaient captifs, pas le choix...
Quand ils ont été pré-ados ou ados, on passait aussi "leur" musique. (Des rappeurs pour l'aîné dont j'ai oublié le nom...). Bref, nous aussi nous apprenions.
Aujourd'hui, chacun son mode d'écoute ? Il n'y a plus de lecteurs de CD dans les voitures récentes (ouf, j'ai une voiture de 2013) , ni de prises Jack. Restent les connexions MP3, mais encore faut-il avoir envie d'écouter de la musique ensemble.
Là encore, c'est vraiment être très naïf que de croire que tout le monde jouait au jeu des départements ou apportait des livres de géo pour préparer le séjour en vacances. Vaste blague. Encore une fois, j'ai 40 ans, gamine je lisais souvent des livres dans la cour de récréation et j'ai été punie pour ça (car "les enfants normaux courent et s'amusent" dixit le personnel de l'école) et j'ai aussi très largement été moquée pour ça (par mes camarades). Je pourrais aussi vous raconter comment j'ai appris à ne plus parler de mes cadeaux de Noël dès les petites classes, parce qu'il y avait souvent des livres dans le tas, et que "ça n'est pas un cadeau" ou alors "tu l'avais demandé ? T'es pas normale". Ben oui, welcome in the milieu of the enfants de profs. Et déjà à l'époque mes parents passaient pour des fous furieux qui emmenaient des livres en vacances. Déjà dans les années 80 ce n'était pas la normalité. Et non, ça ne l'était pas plus avant.
Quant à la culture commune, bon... "arrête ta musique de sauvage", c'est quand même un truc vieux comme les années 50.
Mes enfants sont étudiants, et quand on part en vacances ensemble, on se fait une playlist de musique commune pour la voiture, chacun l'alimente et c'est l'occasion de découvrir ce que chacun écoute en ce moment.
Je ne nie pas que la pratique intensive des écrans nuise à la lecture: moi la première, je lis moins depuis que j'ai un smartphone. Mais cela touche toutes les générations.
Je suis d'accord avec Elaina, c'est bien plus une question d'education et de CSP qu'une question d'époque. Quand j'étais gamine, je savais très bien que le fait que l'on m'inscrive à la bibliothèque de notre lieu de vacances (on y passait un mois) comme le fait de chanter tous ensemble dans la voiture ou de calculer les haltes sur la route des vacances en fonction des châteaux ou autres sites à visiter, c'était loin d'être le lot de la plupart de mes copains.
- Reine MargotDemi-dieu
La télé pouvait abrutir (à 45 ans, j'ai connu l'époque Dorothée), on pouvait y passer des heures mais effectivement il fallait attendre les heures précises de ce qu'on voulait regarder (ah les mercredis à attendre Dorothée puis enfin l'épisode des Chevaliers ou de Nicky Larson qu'on voulait) , on s'en allait pendant les pubs et on passait au moins autant de temps dehors. Ca n'empêchait pas l'abrutissement mais le numérique a fait passer à mon sens à une étape supérieure:
- plein de contenu différents (vs 6 chaînes au plus, avec des programmes aux horaires précis et le reste qu'on ne regarde pas forcément)
- des vidéos en permanence sur les réseaux qui peuvent occuper des jours et des nuits entières (il est prouvé que son téléphone dans la chambre a un impact sur le sommeil et donc la santé)
- une attention sans cesse focalisée vs la télé en bruit de fond qu'on ne regardait pas forcément
Bref, le principe de l'attention comme un marché et du "temps de cerveau disponible pour Coca-Cola" est toujours d'actualité mais le réseaux et les plate-formes de streaming ont une force de frappe plus grande, par leur nombre, leurs contenus toujours plus attractifs, leur diffusion en continu...
- plein de contenu différents (vs 6 chaînes au plus, avec des programmes aux horaires précis et le reste qu'on ne regarde pas forcément)
- des vidéos en permanence sur les réseaux qui peuvent occuper des jours et des nuits entières (il est prouvé que son téléphone dans la chambre a un impact sur le sommeil et donc la santé)
- une attention sans cesse focalisée vs la télé en bruit de fond qu'on ne regardait pas forcément
Bref, le principe de l'attention comme un marché et du "temps de cerveau disponible pour Coca-Cola" est toujours d'actualité mais le réseaux et les plate-formes de streaming ont une force de frappe plus grande, par leur nombre, leurs contenus toujours plus attractifs, leur diffusion en continu...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ElaïnaDevin
Oui... Et même plus que de CSP, c'est une question de culture familiale.
Une anecdote comme ça : quand j'étais en première, je suis partie en voyage avec mes parents à Rome, exceptionnellement sans mes soeurs (je ne sais pas trop pourquoi. Enfin si pour la grande c'était parce qu'elle était en prépa et voulait bosser, la petite je ne sais pas ce qu'elle avait fait pendant ce temps, j'ai oublié, bref OSEF). Mes parents avaient proposé aux parents d'une amie de l'emmener avec nous. Ma copine était fille de médecins littéralement pétés de thunes (du genre tous les étés en Polynésie ou aux Maldives, Pâques en Thaïlande, Noël en Martinique, et non je n'exagère pas). Elle a à la fois halluciné et adoré ce séjour parce que "oah, c'est énorme, quand vous partez en voyage vous visitez des trucs". Elle partait plusieurs fois par an au bout du monde mais pour aller à la plage, en fait, éventuellement faire une petite rando dans l'île ou la petite excursion organisée par l'hôtel de luxe où ils dormaient, et point final. Evidemment, les vacances où tu visites des églises et des musées avec un guide en main, ça lui paraissait d'un exotisme fou.
Mais il faut quand même se rendre à l'évidence : les familles où on lit en vacances (et où en plus on lit des livres de géo), ça n'a jamais été la norme, ça ne l'est ni plus ni moins.
Une anecdote comme ça : quand j'étais en première, je suis partie en voyage avec mes parents à Rome, exceptionnellement sans mes soeurs (je ne sais pas trop pourquoi. Enfin si pour la grande c'était parce qu'elle était en prépa et voulait bosser, la petite je ne sais pas ce qu'elle avait fait pendant ce temps, j'ai oublié, bref OSEF). Mes parents avaient proposé aux parents d'une amie de l'emmener avec nous. Ma copine était fille de médecins littéralement pétés de thunes (du genre tous les étés en Polynésie ou aux Maldives, Pâques en Thaïlande, Noël en Martinique, et non je n'exagère pas). Elle a à la fois halluciné et adoré ce séjour parce que "oah, c'est énorme, quand vous partez en voyage vous visitez des trucs". Elle partait plusieurs fois par an au bout du monde mais pour aller à la plage, en fait, éventuellement faire une petite rando dans l'île ou la petite excursion organisée par l'hôtel de luxe où ils dormaient, et point final. Evidemment, les vacances où tu visites des églises et des musées avec un guide en main, ça lui paraissait d'un exotisme fou.
Mais il faut quand même se rendre à l'évidence : les familles où on lit en vacances (et où en plus on lit des livres de géo), ça n'a jamais été la norme, ça ne l'est ni plus ni moins.
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- Reine MargotDemi-dieu
Il est incontestable que l'appartenance à une CSP joue énormément, c'est prouvé par les études sociologiques.
D'ailleurs les livres comme "Enfances de classe" de b Lahire distinguent bien le capital financier (qui permet d'aller aux Maldives) et le capital culturel (qui permet d'emmener ses enfants au musée plutôt que de les laisser devant la télé).
Toutefois, ce capital culturel est un frein au "brain rot" mais n'empêche pas ce phénomène de se répandre: certains ici témoignent de la difficulté grandissante à se concentrer longtemps. Avec un bon capital culturel on ne se laisse pas aller, mais quid des autres?
D'ailleurs les livres comme "Enfances de classe" de b Lahire distinguent bien le capital financier (qui permet d'aller aux Maldives) et le capital culturel (qui permet d'emmener ses enfants au musée plutôt que de les laisser devant la télé).
Toutefois, ce capital culturel est un frein au "brain rot" mais n'empêche pas ce phénomène de se répandre: certains ici témoignent de la difficulté grandissante à se concentrer longtemps. Avec un bon capital culturel on ne se laisse pas aller, mais quid des autres?
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- ElaïnaDevin
Reine Margot a écrit:
Toutefois, ce capital culturel est un frein au "brain rot" mais n'empêche pas ce phénomène de se répandre: certains ici témoignent de la difficulté grandissante à se concentrer longtemps. Avec un bon capital culturel on ne se laisse pas aller, mais quid des autres?
Bah, je sais pas. Depuis toute petite j'entends les potes profs de mes parents se plaindre qu'ils n'ont plus le temps de lire. Avant ils disaient que c'était la faute du travail/des élèves/des copies/autres, maintenant ils disent que c'est la faute aux portables (faut dire qu'ils sont retraités, aussi, donc ils ne peuvent plus se plaindre des élèves, pour la plupart...). Pour le coup je suis d'accord avec Baldred : je pense que la tendance naturelle à glander et quelque chose d'assez universel dans l'espace et dans le temps.
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- Reine MargotDemi-dieu
Ben justement je ne suis pas sûre que l'effort de concentration qui m'est plus difficile depuis quelques années soit dû uniquement à la tendance naturelle de l'humain à glander; l'écran a un effet hypnotisant, quand je scrolle facebook ou que je regarde des séries le cerveau se met un peu en veille, et l'effort pour lire met un peu de temps à se mettre en place (heureusement, internet a aussi permis le défi lecture! ). Il y a des études là-dessus il me semble.
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- nicole 86Expert spécialisé
Elaïna a écrit:Oui... Et même plus que de CSP, c'est une question de culture familiale.
Une anecdote comme ça : quand j'étais en première, je suis partie en voyage avec mes parents à Rome, exceptionnellement sans mes soeurs (je ne sais pas trop pourquoi. Enfin si pour la grande c'était parce qu'elle était en prépa et voulait bosser, la petite je ne sais pas ce qu'elle avait fait pendant ce temps, j'ai oublié, bref OSEF). Mes parents avaient proposé aux parents d'une amie de l'emmener avec nous. Ma copine était fille de médecins littéralement pétés de thunes (du genre tous les étés en Polynésie ou aux Maldives, Pâques en Thaïlande, Noël en Martinique, et non je n'exagère pas). Elle a à la fois halluciné et adoré ce séjour parce que "oah, c'est énorme, quand vous partez en voyage vous visitez des trucs". Elle partait plusieurs fois par an au bout du monde mais pour aller à la plage, en fait, éventuellement faire une petite rando dans l'île ou la petite excursion organisée par l'hôtel de luxe où ils dormaient, et point final. Evidemment, les vacances où tu visites des églises et des musées avec un guide en main, ça lui paraissait d'un exotisme fou.
Mais il faut quand même se rendre à l'évidence : les familles où on lit en vacances (et où en plus on lit des livres de géo), ça n'a jamais été la norme, ça ne l'est ni plus ni moins.
J'ai l'âge des parents d'Elaïna, pendant mon enfance je n'ai jamais vu mes parents, hussards noirs de la République, lire un livre, il y avait le quotidien régional, parfois l'Equipe, le journal syndical "L'Ecole Libératrice" et un magazine de couture-broderie. Le stade pour le match de foot était la seule sortie de mon père. Aucune autre pratique culturelle, ni musique, ni musée, ni visite de château ou d'église, RIEN ! La lecture n'était pratiquée que par très peu d'adultes de mon entourage. Il n'y avait pas de bibliothèque dans ma petite ville de 5000 habitants. Chez mon oncle et ma tante, autres hussards mais plus politisés, il y avait quelques livres et une petite pratique musicale. Bref, cela n'avait rien d'un âge d'or.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Elaïna a écrit:Reine Margot a écrit:
Toutefois, ce capital culturel est un frein au "brain rot" mais n'empêche pas ce phénomène de se répandre: certains ici témoignent de la difficulté grandissante à se concentrer longtemps. Avec un bon capital culturel on ne se laisse pas aller, mais quid des autres?
Bah, je sais pas. Depuis toute petite j'entends les potes profs de mes parents se plaindre qu'ils n'ont plus le temps de lire. Avant ils disaient que c'était la faute du travail/des élèves/des copies/autres, maintenant ils disent que c'est la faute aux portables (faut dire qu'ils sont retraités, aussi, donc ils ne peuvent plus se plaindre des élèves, pour la plupart...). Pour le coup je suis d'accord avec Baldred : je pense que la tendance naturelle à glander et quelque chose d'assez universel dans l'espace et dans le temps.
Je ne crois pas que la "tendance à glander" et la capacité de se concentrer aient grand chose à voir, en fait. Disons que le rapport m'échappe. Et que "glander" est un mot qui me paraît flou. J'y vois un jugement porté à partir de critères mouvants sur ce que fait une personne sur son téléphone ou sa tablette, plus qu'une description. On pourrait d'ailleurs tout aussi bien dire d'une personne qui lit, qu'elle glande.
- BaldredSage
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Elaïna a écrit:Reine Margot a écrit:
Toutefois, ce capital culturel est un frein au "brain rot" mais n'empêche pas ce phénomène de se répandre: certains ici témoignent de la difficulté grandissante à se concentrer longtemps. Avec un bon capital culturel on ne se laisse pas aller, mais quid des autres?
Bah, je sais pas. Depuis toute petite j'entends les potes profs de mes parents se plaindre qu'ils n'ont plus le temps de lire. Avant ils disaient que c'était la faute du travail/des élèves/des copies/autres, maintenant ils disent que c'est la faute aux portables (faut dire qu'ils sont retraités, aussi, donc ils ne peuvent plus se plaindre des élèves, pour la plupart...). Pour le coup je suis d'accord avec Baldred : je pense que la tendance naturelle à glander et quelque chose d'assez universel dans l'espace et dans le temps.
Je ne crois pas que la "tendance à glander" et la capacité de se concentrer aient grand chose à voir, en fait. Disons que le rapport m'échappe. Et que "glander" est un mot qui me paraît flou. J'y vois un jugement porté à partir de critères mouvants sur ce que fait une personne sur son téléphone ou sa tablette, plus qu'une description. On pourrait d'ailleurs tout aussi bien dire d'une personne qui lit, qu'elle glande.
Pour cette question vertigineuse, je vous conseille la lecture d'Albert Cossery : Les fainéants dans la vallée fertile. Si on préfère les Russes aux égyptiens de la rive gauche, Oblomov marche aussi très bien.
- X.Y.U.Niveau 8
Exactement ! D'ailleurs j'ai une de mes classes dont la majorité des élèves a l'air explosée de fatigue depuis que je les ai retrouvés à la rentrée (amorphes, les cernes jusque là, zéro réaction en classe : c'était déjà le cas avant pendant tout le 1er trimestre, mais là depuis qu'on est revenu en classe, c'est encore 10 fois plus ! ). Eh bien l'AESH qui suit l'un d'eux a ses sources, baignant dans le groupe à longueur de journées : ils ont passé leurs vacances sur leur téléphone toutes les nuits, se couchant systématiquement à 4h du mat... (je me doute que c'est déjà un peu ça hors vacances, mais là ça a dû être festival ! ). Et on les retrouve en mode zombies, incapables de fournir un quelconque effort de concentration et de réflexion alors qu'on espérait les retrouver reposés et requinqués...!Danska a écrit:En revanche, au-delà des expériences personnelles et des souvenirs de chacun, je suis effectivement convaincue qu'il y a un énorme souci avec les écrans aujourd'hui - pas tellement le fait d'avoir accès à des écrans, mais surtout le fait d'y avoir accès tout le temps et d'y passer très facilement un temps fou, y compris la nuit, en cours, en récré, partout. Même sans tenir compte de la qualité du contenu auquel on accède (et pourtant il y aurait pas mal de choses à en dire), je ne vois pas comment ça pourrait n'avoir aucun impact quand je vois des lycéens qui annoncent, sans voir le problème, passer 6 heures minimum par jour sur leur téléphone en période scolaire : combien de temps ça leur laisse pour faire autre chose, ne serait-ce que manger, dormir, travailler pour le lycée, etc. ?
- julilibulleNiveau 10
X.Y.U. a écrit:Exactement ! D'ailleurs j'ai une de mes classes dont la majorité des élèves a l'air explosée de fatigue depuis que je les ai retrouvés à la rentrée (amorphes, les cernes jusque là, zéro réaction en classe : c'était déjà le cas avant pendant tout le 1er trimestre, mais là depuis qu'on est revenu en classe, c'est encore 10 fois plus ! ). Eh bien l'AESH qui suit l'un d'eux a ses sources, baignant dans le groupe à longueur de journées : ils ont passé leurs vacances sur leur téléphone toutes les nuits, se couchant systématiquement à 4h du mat... (je me doute que c'est déjà un peu ça hors vacances, mais là ça a dû être festival ! ). Et on les retrouve en mode zombies, incapables de fournir un quelconque effort de concentration et de réflexion alors qu'on espérait les retrouver reposés et requinqués...!Danska a écrit:En revanche, au-delà des expériences personnelles et des souvenirs de chacun, je suis effectivement convaincue qu'il y a un énorme souci avec les écrans aujourd'hui - pas tellement le fait d'avoir accès à des écrans, mais surtout le fait d'y avoir accès tout le temps et d'y passer très facilement un temps fou, y compris la nuit, en cours, en récré, partout. Même sans tenir compte de la qualité du contenu auquel on accède (et pourtant il y aurait pas mal de choses à en dire), je ne vois pas comment ça pourrait n'avoir aucun impact quand je vois des lycéens qui annoncent, sans voir le problème, passer 6 heures minimum par jour sur leur téléphone en période scolaire : combien de temps ça leur laisse pour faire autre chose, ne serait-ce que manger, dormir, travailler pour le lycée, etc. ?
pareil pour mes collégiens : ils ont une tête de zombies et s'endorment en classe bien plus qu'avant les vacances. J'ai un peu discuté avec eux et ils m'ont dit s'endormir vers 2 ou 3h et se réveiller vers 14h (sans aucun souci côté parents ...) pour scroller sur leur téléphone ...
- ElaïnaDevin
Mais dans les années 90 on avait pareil avec la télé dans les chambres et/ou les jeux vidéo... Je me rappelle de ces reportages qui alertaient déjà sur le temps d'écran.
(je précise encore une fois que je pense beaucoup de mal des écrans évidemment, parce que la sédentarité est un fléau).
(je précise encore une fois que je pense beaucoup de mal des écrans évidemment, parce que la sédentarité est un fléau).
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'étais enfant, mais je m'en souviens aussi. Je ne suis pas convaincu pour autant qu'il faille penser que tout est comme c'était déjà (si c'est le sens des interventions sur la télévision). Les choses me semblent pires pour deux raisons : la plus grande disponibilité des écrans, qui les rendent plus intrusifs, et la multiplication des sollicitations, la télévision ne proposant à l'époque qu'un nombre limité de chaînes ne diffusant qu'un programme à la fois.
- julilibulleNiveau 10
Elaïna a écrit:Mais dans les années 90 on avait pareil avec la télé dans les chambres et/ou les jeux vidéo... Je me rappelle de ces reportages qui alertaient déjà sur le temps d'écran.
(je précise encore une fois que je pense beaucoup de mal des écrans évidemment, parce que la sédentarité est un fléau).
ça touchait moins d'enfants. Je connaissais très peu de gens qui avaient la télé dans leur chambre (et surtout pas chez nous).
Mon mari (né en 1973) n'avait même pas la télé chez lui, il allait la voir chez ses grands-parents (ok, là, c'était moins fréquent).
Franchement, quand un copain nous disait qu'il avait la télé dans sa chambre, il était vu comme une sorte d'icône tellement c'était rare.
Or aujourd'hui, dès la primaire, les enfants ont des téléphones qu'ils ont avec eux quasiment tout le temps. Peu de mes élèves ont un réel contrôle de la part de leurs parents sur leur téléphone.
Ça aussi d'ailleurs, c'est très différent de notre enfance : la télé allumée dans le salon, les parents savaient quand même ce que les enfants regardaient (même si elle était dans la chambre, dans la journée, les programmes étaient corrects globalement, pas de films X en plein après-midi). Aujourd'hui, très peu de parents ont un contrôle réel sur ce que voient leurs enfants ...
- X.Y.U.Niveau 8
Euh non, certains l'avaient mais c'était loin d'être la majorité (en tout cas dans mon bled...). Actuellement les ado qui n'ont pas de portable sont extrêmement rares, rien à voir je trouve ! Et même si regarder Dorothée ne rendait peut-être pas nécessairement intelligent, on n'était pas inondés d'algorithmes destinés à nous rendre accroc et à manipuler notre utilisation du web... Je ne trouve vraiment pas qu'on puisse comparer les deux, d'ailleurs je n'ai jamais eu une masse de zombies devant moi comme ceux que j'évoquais, lorsque j'ai débuté il y a plus de 20 ans, maintenant certains m'ont l'air complètement *** (pas au sens de l'insulte, mais au sens premier) tellement leur cerveau ne semble pas disponible, comme ankylosé...Elaïna a écrit:Mais dans les années 90 on avait pareil avec la télé dans les chambres et/ou les jeux vidéo... Je me rappelle de ces reportages qui alertaient déjà sur le temps d'écran.
(je précise encore une fois que je pense beaucoup de mal des écrans évidemment, parce que la sédentarité est un fléau).
Edit : je vois que le mot que j'ai saisi a été censuré, je n'ai pas le droit d'utiliser le mot "abru.tir" au sens de "fatiguer l'esprit, rendre quelqu'un incapable de réagir, de penser" ?
- ElaïnaDevin
Je crois qu'il faut prendre la mesure de l'accélération formidable de la télévision dans les années 80. Je suis née en 1984. Tous mes amis, connaissances, voisins, avaient une télévision dans le salon, et la plupart de mes amis en avaient une dans leur chambre, ou un ordinateur dans les années 90 (les garçons de mon collège notamment, pour jouer aux jeux vidéo, à l'époque où c'était un loisir de garçons). Mes parents passaient pour des extraterrestres parce qu'on la regardait très peu (interdiction de regarder la télé dans la journée, en semaine, la télé c'était uniquement ça cartoon le mardi soir (parce qu'il n'y avait pas école le mercredi) et parfois un film le samedi soir. Point. Barre. Jusqu'en terminale je n'ai jamais regardé la télé hors certaines plages horaires ultra précises.
Le contrôle des parents sur la télé ? Vaste blague là encore. Le télétravail n'existait pas vraiment, et de très nombreux enfants/adolescents regardaient la télé tout le mercredi hors de tout contrôle (en même temps, comment faire quand on n'est pas là). Les articles et reportages fleurissaient déjà sur la "télé nounou". Et, si on peut ricaner (c'est facile) devant les sorties de Ségolène Royal sur les "japoniaiseries", force est de constater que le Club Dorothée c'était quand même beaucoup de mouise en barre pour quelques dessins animés corrects : n'ayant pas eu le droit de le regarder dans mes jeunes années, j'ai découvert ça à l'âge adulte après avoir rencontré mon mari pour qui Dorothée était presque une seconde maman virtuelle, et, n'ayant pas les yeux adoucis par la nostalgie, j'ai été effarée du nombre de stupidités que j'y ai vues.
Le contrôle des parents sur la télé ? Vaste blague là encore. Le télétravail n'existait pas vraiment, et de très nombreux enfants/adolescents regardaient la télé tout le mercredi hors de tout contrôle (en même temps, comment faire quand on n'est pas là). Les articles et reportages fleurissaient déjà sur la "télé nounou". Et, si on peut ricaner (c'est facile) devant les sorties de Ségolène Royal sur les "japoniaiseries", force est de constater que le Club Dorothée c'était quand même beaucoup de mouise en barre pour quelques dessins animés corrects : n'ayant pas eu le droit de le regarder dans mes jeunes années, j'ai découvert ça à l'âge adulte après avoir rencontré mon mari pour qui Dorothée était presque une seconde maman virtuelle, et, n'ayant pas les yeux adoucis par la nostalgie, j'ai été effarée du nombre de stupidités que j'y ai vues.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- X.Y.U.Niveau 8
Oui, c'est bien ce que je disais au sujet de Dorothée notamment, mais l'emprise du smartphone va bien au-delà de ça...
- VittoriaNiveau 5
julilibulle a écrit:Elaïna a écrit:Mais dans les années 90 on avait pareil avec la télé dans les chambres et/ou les jeux vidéo... Je me rappelle de ces reportages qui alertaient déjà sur le temps d'écran.
(je précise encore une fois que je pense beaucoup de mal des écrans évidemment, parce que la sédentarité est un fléau).
ça touchait moins d'enfants. Je connaissais très peu de gens qui avaient la télé dans leur chambre (et surtout pas chez nous).
Mon mari (né en 1973) n'avait même pas la télé chez lui, il allait la voir chez ses grands-parents (ok, là, c'était moins fréquent).
Franchement, quand un copain nous disait qu'il avait la télé dans sa chambre, il était vu comme une sorte d'icône tellement c'était rare.
Or aujourd'hui, dès la primaire, les enfants ont des téléphones qu'ils ont avec eux quasiment tout le temps. Peu de mes élèves ont un réel contrôle de la part de leurs parents sur leur téléphone.
Ça aussi d'ailleurs, c'est très différent de notre enfance : la télé allumée dans le salon, les parents savaient quand même ce que les enfants regardaient (même si elle était dans la chambre, dans la journée, les programmes étaient corrects globalement, pas de films X en plein après-midi). Aujourd'hui, très peu de parents ont un contrôle réel sur ce que voient leurs enfants ...
Je suis d'accord avec ça, et avec ce que dit @Sylvain juste au-dessus.
Il y a probablement en effet eu un changement à la fin des années 1980.
Cependant j'ai l'impression que les expériences personnelles varient beaucoup et qu'elle ne nous permettent pas de saisir ce qui était effectivement la tendance majoritaire.... Ainsi, mes parents ont quelques années de plus que ceux d'Elaïna, même type de milieu, et leur entourage lisait beaucoup. Idem pour une partie de ma famille de la même génération et du même milieu que les parents de Nicole... Pour ma part (j'ai qq années de plus qu'Elaïna), entourage scolaire de la classe moyenne dans toute sa gamme, au collège et lycée très rares étaient les élèves qui avaient une télé ou un ordinateur dans leur chambre.
- LurkerNiveau 3
Récré A2, le Club Dorothée, ceux qui sont nostalgiques devraient regarder avec des yeux d'adultes Candy ou les shōnen animés violents.
Personnellement, j'ai une tendresse particulière pour La Noiraude (avant, c'était mieux, c'est bien connu).
Après, de manière évidente, le manque de sommeil est un problème majeur pour l'apprentissage. Mais c'est la même carence, qu'on ait passé toute la nuit à finir Les Frères Karamazov, à faire des folies de son corps, à jouer à Tetris, ou à enchaîner des shorts addictifs sur TikTok.
Évidemment, pour TikTok, il n'en restera pas grand-chose, mais chacun est libre de passer son temps comme il l'entend.
L.
Personnellement, j'ai une tendresse particulière pour La Noiraude (avant, c'était mieux, c'est bien connu).
Après, de manière évidente, le manque de sommeil est un problème majeur pour l'apprentissage. Mais c'est la même carence, qu'on ait passé toute la nuit à finir Les Frères Karamazov, à faire des folies de son corps, à jouer à Tetris, ou à enchaîner des shorts addictifs sur TikTok.
Évidemment, pour TikTok, il n'en restera pas grand-chose, mais chacun est libre de passer son temps comme il l'entend.
L.
- DanskaOracle
À mon humble avis, les ados accros à la lecture au point d'y passer toutes leurs nuits, au pluriel, sont tout de même une espèce beaucoup plus rare que les ados qui se laissent happer par Tiktok au point d'y passer toutes leurs nuits.
- DesolationRowEmpereur
Tous ces adolescents lobotomisés aux Frères Karamazov, hein.
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