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- DesolationRowEmpereur
Tous ces adolescents lobotomisés aux Frères Karamazov, hein.
- X.Y.U.Niveau 8
Je ne pense vraiment pas que la fatigue soit la même, même si le manque de sommeil sera là dans tous les cas.Lurker a écrit:Mais c'est la même carence, qu'on ait passé toute la nuit à finir Les Frères Karamazov, à faire des folies de son corps, à jouer à Tetris, ou à enchaîner des shorts addictifs sur TikTok.
- ElaïnaDevin
Les frères Karamazov c'est épuisant à lire quand même.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- LurkerNiveau 3
Danska a écrit:À mon humble avis, les ados accros à la lecture au point d'y passer toutes leurs nuits, au pluriel, sont tout de même une espèce beaucoup plus rare que les ados qui se laissent happer par Tiktok au point d'y passer toutes leurs nuits.
C'est difficile de finir Les Frères Karamazov en une seule nuit...
Mais encore une fois, en quoi l'origine du manque de sommeil le rend-il moins néfaste ?
A priori, il est plus facile de dormir après avoir refermé un livre, certes (enfin, ça dépend du livre). Mais s'il est 2 h et que le réveil sonne à 7, ça ne va pas le faire de toute façon.Je ne pense vraiment pas que la fatigue soit la même, même si le manque de sommeil sera là dans tous les cas.
w.
- X.Y.U.Niveau 8
Oui c'est bien ce que j'ai précisé (cf partie soulignée).Lurker a écrit:A priori, il est plus facile de dormir après avoir refermé un livre, certes (enfin, ça dépend du livre). Mais s'il est 2 h et que le réveil sonne à 7, ça ne va pas le faire de toute façon.Je ne pense vraiment pas que la fatigue soit la même, même si le manque de sommeil sera là dans tous les cas.
w.
- DanskaOracle
Lurker a écrit:Danska a écrit:À mon humble avis, les ados accros à la lecture au point d'y passer toutes leurs nuits, au pluriel, sont tout de même une espèce beaucoup plus rare que les ados qui se laissent happer par Tiktok au point d'y passer toutes leurs nuits.
C'est difficile de finir Les Frères Karamazov en une seule nuit...
Mais encore une fois, en quoi l'origine du manque de sommeil le rend-il moins néfaste ?
Non mais soyons sérieux deux minutes : tu connais beaucoup de personnes qui passent leurs nuits à lire, tellement accros qu'elles en négligent de dormir ? Moi-même je suis une lectrice compulsive, j'ai déjà passé des nuits blanches pour finir un livre et je m'endors régulièrement beaucoup trop tard à cause de ça ; mais je doute beaucoup d'être représentative, et même ainsi je suis à mille lieues de beaucoup d'ados qui sacrifient la moitié de leurs nuits au dieu Tiktok, ne serait-ce que parce que ce n'est pas évident de continuer à lire quand on tombe de sommeil - là où les écrans vont au contraire entretenir l'éveil et ne demandent aucun effort pour continuer à les regarder.
Comparer lecture et visionnage de vidéos faites pour capter l'attention et rendre addict, c'est tout de même assez extraordinaire.
- LurkerNiveau 3
Pareil. Ça ne doit pas être très rare chez les enseignants de toutes générations.J'ai déjà passé des nuits blanches pour finir un livre et je m'endors régulièrement beaucoup trop tard à cause de ça
Mais je constate que le manque de sommeil a un effet sur mes capacités cognitives, indépendamment de ses causes.
Depuis mon adolescence, comme beaucoup, j'ai testé de nombreuses alternatives au sommeil, au-delà de la lecture, et je n'affirmerais pas avoir été plus frais le matin, que ce soit après avoir abusé de travail, de lecture, de séries, de jeux vidéo (encore un petit tour à Civilization), de jeux tout court ( jūbango commencé à 11 h, quand on donne cours le lendemain) ou d'activités sentimentales.
Bon, je dois admettre que l'abus d'alcool empire la situation.
Après, je ne dis pas qu'on retire la même chose de ces activités, mais c'est aussi une question de goût (dans Alexis Zorba, le narrateur reconnaît, en gros, son erreur d'avoir préféré lire un roman d'amour plutôt que de vivre une histoire d'amour).
w.
- DanskaOracle
Mais on s'en fout de savoir ce qu'on en retire, de ces activités, ce n'est pas la question. On ne peut pas sérieusement affirmer que les livres entraînent un manque de sommeil chronique et généralisé au même titre que les écrans, chez les ados notamment, c'est tout simplement absurde ou surréaliste.
- cavatineNiveau 9
Un article qui a le mérite de citer et de renvoyer à des études scientifiques sur le phénomène du "brain rot" :
- Regarder trop de TikTok fait littéralement fondre votre cerveau, c'est prouvé scientifiquement
Définition officielle du terme: «Dégradation mentale liée à une consommation excessive de contenus numérique de mauvaise qualité». Autrement dit, c'est le fait de polluer notre boîte crânienne à force de scroller encore et encore sur TikTok ou ailleurs. La locution est d'ailleurs aussi connue sous le nom d'«abrutissement numérique».
[...]
D'après plusieurs sources scientifiques, notre matière grise serait directement affectée, sans compter la diminution de notre capacité d'attention et la fragilisation de notre mémoire.
- julilibulleNiveau 10
Chez moi, clairement, l'abus d'écrans n'entraîne pas du tout le même genre de fatigue que l'abus de livres. Je me sens molle, sans énergie, voire un peu écoeurée (comme si j'avais mangé trop de chocolat tiens ), pas du tout le même état que si je me suis couchée à la même heure en ayant lu pendant 2 ou 3 heures.
Après, je ne suis sûrement pas représentative mais quand même, quand je vois la mollesse des élèves que j'ai devant moi, c'est inquiétant. Et ça n'est pas que lié à l'âge ... Encore une fois, il y a 8 ans, quand j'ai commencé, les élèves avaient plus d'activités manuelles ou créatives qu'aujourd'hui.
Après, je ne suis sûrement pas représentative mais quand même, quand je vois la mollesse des élèves que j'ai devant moi, c'est inquiétant. Et ça n'est pas que lié à l'âge ... Encore une fois, il y a 8 ans, quand j'ai commencé, les élèves avaient plus d'activités manuelles ou créatives qu'aujourd'hui.
- bénouNiveau 10
Lire, en particulier des livres de la profondeur des Frères Karamazov, demande de la concentration, qu'on n'est plus forcément capable de fournir au delà d'une certaine heure, et on va finir par lâcher le livre ou s'endormir dessus... contrairement aux short vidéos qui non seulement ne demandent aucune concentration pour les comprendre mais de surcroît stimulent notre cerveau à coups de dopamine...
- roxanneOracle
Déjà, ils se parlaient dans le couloir, chahutaient ou même s’embrassaient ( je n’ai quasiment plus vu des élèves s’embrasser depuis un moment). Là, ils sont dans le couloir affalés par terre, dans le noir, le nez collé sur le portable, alignés sans se parler. L’autre jour, j’ai vu une petite arriver, toute mignonne, souriante, dire bonjour, personne n’a répondu, parce que personne ne la voyait en fait. Alors, elle s’est assise aussi et a sorti son portable aussi, pour communiquer avec qui…
Anecdote marrante et flippante en BTS, un étudiant me parle pendant le cours, en rapport avec le document étudié, plutôt finement d’ailleurs et là je m’aperçois qu’en même temps ( alors qu’il me regarde), il scrolle sur son téléphone:tam3: Je lui fais remarquer et il est tout étonné et me dit qu’il ne le regarde pas, ce qui est vrai. En fait, c’est automatique. J’en ai profité pour en discuter avec eux. En fait, ils ne s’en rendent même plus compte. Donc, non, ce n’est pas comme la télé avant.
Anecdote marrante et flippante en BTS, un étudiant me parle pendant le cours, en rapport avec le document étudié, plutôt finement d’ailleurs et là je m’aperçois qu’en même temps ( alors qu’il me regarde), il scrolle sur son téléphone:tam3: Je lui fais remarquer et il est tout étonné et me dit qu’il ne le regarde pas, ce qui est vrai. En fait, c’est automatique. J’en ai profité pour en discuter avec eux. En fait, ils ne s’en rendent même plus compte. Donc, non, ce n’est pas comme la télé avant.
- ElaïnaDevin
Ici les téléphones sont censés être interdits dans les couloirs du lycée et ils ne s'embrassent pas davantage pour autant. Je pense qu'on est sur ce point dans des générations plus pudiques dans les comportements. Cela étant dans mon établissement il y a aussi une plus grande ouverture, on sait par exemple très bien quels sont les couples de même sexe, mais on le sait parce que l'info circule, pas parce qu'on les voit se galocher. Bref.
Sur l'interdiction du portable dans mon établissement, d'ailleurs, je ris jaune, parce que ça a été LA grande décision de l'an dernier, sauf qu'une fois qu'on l'a dit et mis dans le règlement, ben... injonction a été faite de façon plus ou moins formelle que les profs fassent respecter la règle (en mode démerdentiel). Ben non en fait, j'ai déjà bien assez à faire dans mes cours, l'application du règlement dans les couloirs, c'est à mon sens du ressort de la vie scolaire. Et je me marre jaune parce que plein de collègues se sont mis à traquer les portables dans la main du premier élève qu'ils croisent dans les couloirs, et ensuite viennent se plaindre de la charge mentale qui s'alourdit. Sans blague...
Pour ce qui est de scroller pendant qu'on parle, encore une fois, je ne compte pas le nombre de fois que j'ai eu affaire à quelqu'un qui avait la télé allumée chez lui alors qu'il me recevait. Tout un tas d'assistantes maternelles par exemple. Et je peux t'assurer qu'elles non plus ne voyaient pas le problème puisqu'elles ne regardaient pas la télé (sauf que moi je voyais bien que si, leur regard se détournait régulièrement de moi pour zyeuter le truc qui passait). Oui bien sûr qu'il y a plus d'écrans dans nos vies, mais au final, le constat reste le même : les écrans étaient déjà très accaparants avant.
Sur l'interdiction du portable dans mon établissement, d'ailleurs, je ris jaune, parce que ça a été LA grande décision de l'an dernier, sauf qu'une fois qu'on l'a dit et mis dans le règlement, ben... injonction a été faite de façon plus ou moins formelle que les profs fassent respecter la règle (en mode démerdentiel). Ben non en fait, j'ai déjà bien assez à faire dans mes cours, l'application du règlement dans les couloirs, c'est à mon sens du ressort de la vie scolaire. Et je me marre jaune parce que plein de collègues se sont mis à traquer les portables dans la main du premier élève qu'ils croisent dans les couloirs, et ensuite viennent se plaindre de la charge mentale qui s'alourdit. Sans blague...
Pour ce qui est de scroller pendant qu'on parle, encore une fois, je ne compte pas le nombre de fois que j'ai eu affaire à quelqu'un qui avait la télé allumée chez lui alors qu'il me recevait. Tout un tas d'assistantes maternelles par exemple. Et je peux t'assurer qu'elles non plus ne voyaient pas le problème puisqu'elles ne regardaient pas la télé (sauf que moi je voyais bien que si, leur regard se détournait régulièrement de moi pour zyeuter le truc qui passait). Oui bien sûr qu'il y a plus d'écrans dans nos vies, mais au final, le constat reste le même : les écrans étaient déjà très accaparants avant.
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- roxanneOracle
Bon, écoute, si le portable intensif n’a rien changé, tant mieux finalement hein..
- roxanneOracle
Sinon, nous aussi c’est officiellement interdit les portables et effectivement ce sont les seuls profs qui ont fait respecter le règlement. Enfin, certains dont moi et effectivement, j’y ai laissé des plumes. Bon, j’ai lâché l’affaire ( pour moi, c’est l’affaire de tous profs compris ). Et le proviseur qu’on ne voit jamais dans les couloirs pas plus que les CPE ( on en a 5) ou même les AED a décrété qu’on avait perdu la guerre des portables. Mais qu’on ne vienne pas de me parler de santé mentale après.
- ElaïnaDevin
roxanne a écrit:Bon, écoute, si le portable intensif n’a rien changé, tant mieux finalement hein..
Non, je pense que le portable a remplacé la télé chez les jeunes, que ça fait un écran plus présent, mais que dans le fond, le problème a toujours été plus ou moins là.
roxanne a écrit:Sinon, nous aussi c’est officiellement interdit les portables et effectivement ce sont les seuls profs qui ont fait respecter le règlement. Enfin, certains dont moi et effectivement, j’y ai laissé des plumes. Bon, j’ai lâché l’affaire ( pour moi, c’est l’affaire de tous profs compris ). Et le proviseur qu’on ne voit jamais dans les couloirs pas plus que les CPE ( on en a 5) ou même les AED a décrété qu’on avait perdu la guerre des portables. Mais qu’on ne vienne pas de me parler de santé mentale après.
Ben oui c'est le boulot des CPE et de la vie scolaire, pas le tien, après c'est comme tout, dans ce domaine on peut donner un coup de main mais on n'est pas là pour ça.
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- somacNiveau 7
Elaïna a écrit:roxanne a écrit:Bon, écoute, si le portable intensif n’a rien changé, tant mieux finalement hein..
Non, je pense que le portable a remplacé la télé chez les jeunes, que ça fait un écran plus présent, mais que dans le fond, le problème a toujours été plus ou moins là.roxanne a écrit:Sinon, nous aussi c’est officiellement interdit les portables et effectivement ce sont les seuls profs qui ont fait respecter le règlement. Enfin, certains dont moi et effectivement, j’y ai laissé des plumes. Bon, j’ai lâché l’affaire ( pour moi, c’est l’affaire de tous profs compris ). Et le proviseur qu’on ne voit jamais dans les couloirs pas plus que les CPE ( on en a 5) ou même les AED a décrété qu’on avait perdu la guerre des portables. Mais qu’on ne vienne pas de me parler de santé mentale après.
Ben oui c'est le boulot des CPE et de la vie scolaire, pas le tien, après c'est comme tout, dans ce domaine on peut donner un coup de main mais on n'est pas là pour ça.
Quand on pose une question en cours, la première réaction est désormais de trouver une réponse sur le téléphone portable, et il faut toujours expliquer et réexpliquer que le téléphone ne va pas toujours apporter une super réponse et qu'utiliser sa tête c'est bien aussi ! Avec la télévision, il n'y avait pas du tout ce phénomène. C'est à mon avis beaucoup plus intrusif et inquiétant.
- bénouNiveau 10
Je suis une de ces mères laxistes défaitistes qui laissent leurs ados passer plusieurs heures par jour sur leur portable. Pas le courage de me battre en permanence. Ils le laissent néanmoins en bas en allant se coucher (vers 22h).
Jamais ils ne passeraient autant de temps devant la télé, ne serait-ce que parce que les programmes ne les intéresseraient pas autant, et surtout parce que je ne supporterais pas d'avoir la télé allumée dans le salon H24...
L'écran individuel a quand même changé beaucoup de choses selon moi. Et c'est l'ensemble de la société qui est concernée, "intellos" compris. Après je ne nie pas qu'il puisse y avoir des contenus intéressants parmi ce qu'ils regardent, mon ado est d'ailleurs très calé sur les sujets qui l'intéressent en particulier grâce à cela, mais il y a aussi beaucoup de trucs très dispensables.
Jamais ils ne passeraient autant de temps devant la télé, ne serait-ce que parce que les programmes ne les intéresseraient pas autant, et surtout parce que je ne supporterais pas d'avoir la télé allumée dans le salon H24...
L'écran individuel a quand même changé beaucoup de choses selon moi. Et c'est l'ensemble de la société qui est concernée, "intellos" compris. Après je ne nie pas qu'il puisse y avoir des contenus intéressants parmi ce qu'ils regardent, mon ado est d'ailleurs très calé sur les sujets qui l'intéressent en particulier grâce à cela, mais il y a aussi beaucoup de trucs très dispensables.
- BaldredSage
Si les nouveaux écrans reprennent une partie des reproches adressés à la télé parce qu'ils reprennent une partie de ses fonctions, il me semble que cela ne doit pas conduire à un " c'était pareil avant" aussi inutile qu'un " c'était mieux avant". Le besoin ou la tentation d'être distrait est utilisé d'une façon de plus en plus efficace. Mon père né en 29 produisant ses propres distractions en fabriquant la plupart de ses jouets, né en 1961 j'ai utilisé des jouets existants pour mes productions imaginaires, en les détournant souvent, mes enfants nés à la fin du siècle ont moins utilisés de jouets physiques, et moins créés de productions imaginaires qu'ils ont trouvé déjà toutes faites dans les jeux électroniques puis numériques.
La notion de "jeu" a profondément changé, si une partie a été conservée, une autre a été modifiée, et donc modifié en partie ce qu 'est l'enfance, et l'adolescence.
J'ai été très surpris de découvrir la cour du premier collège où j'ai été affecté : une cour de récréation où pas un élève ne jouait.
Adulte j'ai continué à jouer avec mes productions imaginaires, les jeux numériques m'ennuient vite sans doute parce qu'ils ne m'envoient pas les bons signaux.
J'ai tendance à penser que tout ce que je ne fabrique pas dans ce domaine est une simplification, d'où la primauté que je donne à l'écrit comme support de l'imagination par rapport à l'image et à l'image fixe par rapport au cinéma, et au cinéma par rapport à la télé etc...
Mes enfants ne sont pas plus bêtes que moi, ils fonctionnent différemment pour les mêmes résultats, simplement je ne comprends pas toujours les chemins qu'ils utilisent.
Mes élèves de collège sont l'étape suivante, pas globalement catastrophiques, mais individuellement surprenants pour moi, et parfois inquiétant tant j'y vois moins maintenant une différence de degré qu'une différence de nature.
Je suis pour l'instant dans cette hésitation.
La notion de "jeu" a profondément changé, si une partie a été conservée, une autre a été modifiée, et donc modifié en partie ce qu 'est l'enfance, et l'adolescence.
J'ai été très surpris de découvrir la cour du premier collège où j'ai été affecté : une cour de récréation où pas un élève ne jouait.
Adulte j'ai continué à jouer avec mes productions imaginaires, les jeux numériques m'ennuient vite sans doute parce qu'ils ne m'envoient pas les bons signaux.
J'ai tendance à penser que tout ce que je ne fabrique pas dans ce domaine est une simplification, d'où la primauté que je donne à l'écrit comme support de l'imagination par rapport à l'image et à l'image fixe par rapport au cinéma, et au cinéma par rapport à la télé etc...
Mes enfants ne sont pas plus bêtes que moi, ils fonctionnent différemment pour les mêmes résultats, simplement je ne comprends pas toujours les chemins qu'ils utilisent.
Mes élèves de collège sont l'étape suivante, pas globalement catastrophiques, mais individuellement surprenants pour moi, et parfois inquiétant tant j'y vois moins maintenant une différence de degré qu'une différence de nature.
Je suis pour l'instant dans cette hésitation.
- CasparProphète
bénou a écrit:Je suis une de ces mèreslaxistesdéfaitistes qui laissent leurs ados passer plusieurs heures par jour sur leur portable. Pas le courage de me battre en permanence. Ils le laissent néanmoins en bas en allant se coucher (vers 22h).
Jamais ils ne passeraient autant de temps devant la télé, ne serait-ce que parce que les programmes ne les intéresseraient pas autant, et surtout parce que je ne supporterais pas d'avoir la télé allumée dans le salon H24...
L'écran individuel a quand même changé beaucoup de choses selon moi. Et c'est l'ensemble de la société qui est concernée, "intellos" compris. Après je ne nie pas qu'il puisse y avoir des contenus intéressants parmi ce qu'ils regardent, mon ado est d'ailleurs très calé sur les sujets qui l'intéressent en particulier grâce à cela, mais il y a aussi beaucoup de trucs très dispensables.
Oui, exactement, notre algorithme nous propose à l'infini et 24h/24 du contenu qui nous intéresse, ce qui n'est pas la cas avec la télévision, même avec 27 chaînes hertziennes et toutes les autres, encore moins avec 3 ou 6 chaînes, ce qui n'est pas si vieux (Canal+ a commencé à émettre en 1984, la 5 de Berlusconi en 1986). On trouve sur les réseaux du contenu douteux qu'on ne verrait jamais à la télévision: comptes consacrés aux dashcams avec accrochages et accidents de voitures, contenu provenant des caméras corporelles de policiers américains (les visages des personnes filmées sont très rarement floutés), bagarres "Karens" qui pètent les plombs au fast food, pranks en tout genre et encore je dois tomber sur des trucs soft par rapport à ce que regardent les élèves...le tout sur Insta ou Facebook, pas le dark web.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
bénou a écrit:Je suis une de ces mèreslaxistesdéfaitistes qui laissent leurs ados passer plusieurs heures par jour sur leur portable. Pas le courage de me battre en permanence. Ils le laissent néanmoins en bas en allant se coucher (vers 22h).
Jamais ils ne passeraient autant de temps devant la télé, ne serait-ce que parce que les programmes ne les intéresseraient pas autant, et surtout parce que je ne supporterais pas d'avoir la télé allumée dans le salon H24...
L'écran individuel a quand même changé beaucoup de choses selon moi. Et c'est l'ensemble de la société qui est concernée, "intellos" compris. Après je ne nie pas qu'il puisse y avoir des contenus intéressants parmi ce qu'ils regardent, mon ado est d'ailleurs très calé sur les sujets qui l'intéressent en particulier grâce à cela, mais il y a aussi beaucoup de trucs très dispensables.
Ce que tu dis illustre l'un des aspects de cette plus grande nocivité des écrans. Il est plus difficile d'en contrôler l'accès, d'une part pour des raisons bêtement matérielles : ils sont légers et n'ont pas besoin d'être branchés ; d'autre part parce qu'ils sont le support d'activités plus variées, si bien que priver quelqu'un de son téléphone, par exemple, c'est le priver de choses dont on ne le prive pas en le privant de télévision. Bien souvent, le téléphone est le support non seulement de tout ce qu'on pouvait voir et faire avec la télévision, mais aussi d'une large part de la vie sociale, culturelle, voire scolaire, sans parler de tout ce qu'on lisait avant sur papier ou sur l'ordinateur fixe et lui aussi plus facilement contrôlé. Ces nouveaux écrans sont ainsi des rivaux bien plus puissants des parents que ne l'étaient les appareils fixes et partagés.
Caspar a écrit:Oui, exactement, notre algorithme nous propose à l'infini et 24h/24 du contenu qui nous intéresse, ce qui n'est pas la cas avec la télévision, même avec 27 chaînes hertziennes et toutes les autres, encore moins avec 3 ou 6 chaînes, ce qui n'est pas si vieux (Canal+ a commencé à émettre en 1984, la 5 de Berlusconi en 1986). On trouve sur les réseaux du contenu douteux qu'on ne verrait jamais à la télévision: comptes consacrés aux dashcams avec accrochages et accidents de voitures, contenu provenant des caméras corporelles de policiers américains (les visages des personnes filmées sont très rarement floutés), bagarres "Karens" qui pètent les plombs au fast food, pranks en tout genre et encore je dois tomber sur des trucs soft par rapport à ce que regardent les élèves...le tout sur Insta ou Facebook, pas le dark web.
Et ceci illustre un autre aspect de cette nocivité accrue. En termes de sollicitations, et par conséquent de conséquences sur l'attention, la différence avec ce dont on disposait il y a vingt ans est incommensurable. Le contenu est infini, et non seulement nous pouvons sans cesse passer à autre chose, mais on nous invite à le faire. Les algorithmes renforcent le phénomène en cernant ce qui est le plus susceptible d'attirer notre attention. Et on ne parle pas seulement de vidéos, mais aussi de tout ce qui est lié à la vie sociale, qui nous sollicite et nous inquiète davantage parce qu'elle tend à ne jamais connaître de pauses.
- Dame JouanneÉrudit
Pour moi, c'est le boulot de tous les adultes de l'établissement : si la vie scolaire ne le fait pas ce n'est pas normal mais un professeur qui observe un non respect du règlement et ne réagit pas aussi. Sinon personne n'est crédibleElaïna a écrit:roxanne a écrit:Bon, écoute, si le portable intensif n’a rien changé, tant mieux finalement hein..
Non, je pense que le portable a remplacé la télé chez les jeunes, que ça fait un écran plus présent, mais que dans le fond, le problème a toujours été plus ou moins là.roxanne a écrit:Sinon, nous aussi c’est officiellement interdit les portables et effectivement ce sont les seuls profs qui ont fait respecter le règlement. Enfin, certains dont moi et effectivement, j’y ai laissé des plumes. Bon, j’ai lâché l’affaire ( pour moi, c’est l’affaire de tous profs compris ). Et le proviseur qu’on ne voit jamais dans les couloirs pas plus que les CPE ( on en a 5) ou même les AED a décrété qu’on avait perdu la guerre des portables. Mais qu’on ne vienne pas de me parler de santé mentale après.
Ben oui c'est le boulot des CPE et de la vie scolaire, pas le tien, après c'est comme tout, dans ce domaine on peut donner un coup de main mais on n'est pas là pour ça.
- roxanneOracle
Voilà. Sauf que chez nous, la Vie Scolaire et la direction s'en sont désintéressés. Quand, un gamin a son téléphone en haut-parleur avec rap à fond et que 3 adultes, dont un CPE passent devant sans rien dire (et chez nous, on peut s'estimer heureux si le CPE ne fait pas un chek au passage), et que vous êtes la quatrième à passer et la première à demander d'éteindre, évidemment que le gamin ne comprend pas et que ça se passe mal. A un moment, je me suis rendue compte que j'avais plus de conflits en dehors de mes cours que dans mes cours et zéro soutien. Mais si tout le monde joue le jeu, ça peut se régler très vite.
- julilibulleNiveau 10
Je suis en train de lire un livre très intéressant qui reprend une partie des inquiétudes liées à ce sujet :
Génération anxieuse - Comment les réseaux sociaux menacent la santé mentale de nos jeunes de Jonathan Haidt (chercheur à l'Université de New York).
Je n'en suis qu'à la partie constat mais déjà, rien que cette partie est extrêmement riche. L'auteur évoque des études qui ont été faites sur la santé mentale par le gouvernement des États-Unis (enquête menée deux fois par an) et qui montrent un pic de dépression et d'anxiété chez les adolescents à partir de 2012 soit le début de la période qu'il appelle "le grand Recâblage", c'est à dire le moment où les smartphones arrivent massivement dans les mains des adolescents.
Les graphiques montrent 145% de hausse de dépression chez les filles à partir de 2010 jusque 2024 et 168% chez les garçons.
Son introduction, qui est très claire, évoque 4 solutions à mettre en place pour préserver la santé mentale des adolescents (et des futurs adultes) :
1 - pas de smartphone avant le lycée (soit 14 ans)
2 - pas de réseaux sociaux avant 16 ans
3 - des écoles sans smartphone
4 - beaucoup de jeux non organisés et en autonomie pour les enfants (en gros, laisser les enfants jouer seuls en extérieur)
Génération anxieuse - Comment les réseaux sociaux menacent la santé mentale de nos jeunes de Jonathan Haidt (chercheur à l'Université de New York).
Je n'en suis qu'à la partie constat mais déjà, rien que cette partie est extrêmement riche. L'auteur évoque des études qui ont été faites sur la santé mentale par le gouvernement des États-Unis (enquête menée deux fois par an) et qui montrent un pic de dépression et d'anxiété chez les adolescents à partir de 2012 soit le début de la période qu'il appelle "le grand Recâblage", c'est à dire le moment où les smartphones arrivent massivement dans les mains des adolescents.
Les graphiques montrent 145% de hausse de dépression chez les filles à partir de 2010 jusque 2024 et 168% chez les garçons.
Son introduction, qui est très claire, évoque 4 solutions à mettre en place pour préserver la santé mentale des adolescents (et des futurs adultes) :
1 - pas de smartphone avant le lycée (soit 14 ans)
2 - pas de réseaux sociaux avant 16 ans
3 - des écoles sans smartphone
4 - beaucoup de jeux non organisés et en autonomie pour les enfants (en gros, laisser les enfants jouer seuls en extérieur)
- DesolationRowEmpereur
Ça ressemble tout de même très fort à du bon sens.
- Clecle78Bon génie
C'est extrêmement raisonnable, en effet. On y viendra peut-être, en tout cas j'espère.
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