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- PaulineNiveau 3
Bonjour !
Meilleurs vœux pour commencer
"Comment faire pour améliorer l'orthographe de Bibou ?" Voilà, c'était LA question la plus récurrente lors de ma réunion parents-profs. Elle était prévisible en soi, mais elle m'a un peu désarmée (c'est ma 1ère année d'enseignement). J'ai répondu que la lecture restait l'un des meilleurs moyens pour familiariser l'élève avec l'orthographe de base. Et que d'ailleurs, s'il s'en sentait l'envie, qu'il pouvait aussi tenir un journal, écrire des histoires À LA MAIN...
Certains des parents rencontrés font faire à leurs enfants des dictées. J'ai botté en touche là-dessus : peut-être est-ce une projection de mon propre parcours, mais j'ai été tellement traumatisée par les problèmes de maths imposés par ma famille étant une vraie quiche (il s'est avéré que j'étais surtout dyscalculique après diagnostic), que cet acharnement était source d'anxiété et ne m'a absolument pas aidée. Mais après coup, je me suis dit qu'il existait peut-être une forme ludique pour travailler l'ortho, des jeux par exemple ? Surtout lorsqu'il s'agit de "simples" difficultés et non pas d'un handicap dans le cas d'un trouble dys.
D'ailleurs au sujet de la dictée, c'était assez comique : j'ai bien dû avoir les 3/4 des parents qui m'ont demandé "mais vous faites bien des dictées hein ?", mais vraiment comme si le job de prof de français se résumait à cette tâche. Surtout qu'ils ont accès à toutes les évals... Et que si on ne faisait QUE des dictées, on le sait tous, mon dieu la moyenne de français ahaha !
Bref, que leur répondez-vous ? Avez-vous des suggestions ?
Merci !
Meilleurs vœux pour commencer
"Comment faire pour améliorer l'orthographe de Bibou ?" Voilà, c'était LA question la plus récurrente lors de ma réunion parents-profs. Elle était prévisible en soi, mais elle m'a un peu désarmée (c'est ma 1ère année d'enseignement). J'ai répondu que la lecture restait l'un des meilleurs moyens pour familiariser l'élève avec l'orthographe de base. Et que d'ailleurs, s'il s'en sentait l'envie, qu'il pouvait aussi tenir un journal, écrire des histoires À LA MAIN...
Certains des parents rencontrés font faire à leurs enfants des dictées. J'ai botté en touche là-dessus : peut-être est-ce une projection de mon propre parcours, mais j'ai été tellement traumatisée par les problèmes de maths imposés par ma famille étant une vraie quiche (il s'est avéré que j'étais surtout dyscalculique après diagnostic), que cet acharnement était source d'anxiété et ne m'a absolument pas aidée. Mais après coup, je me suis dit qu'il existait peut-être une forme ludique pour travailler l'ortho, des jeux par exemple ? Surtout lorsqu'il s'agit de "simples" difficultés et non pas d'un handicap dans le cas d'un trouble dys.
D'ailleurs au sujet de la dictée, c'était assez comique : j'ai bien dû avoir les 3/4 des parents qui m'ont demandé "mais vous faites bien des dictées hein ?", mais vraiment comme si le job de prof de français se résumait à cette tâche. Surtout qu'ils ont accès à toutes les évals... Et que si on ne faisait QUE des dictées, on le sait tous, mon dieu la moyenne de français ahaha !
Bref, que leur répondez-vous ? Avez-vous des suggestions ?
Merci !
- PhyliaNiveau 9
Je donnais à peu près les mêmes conseils (sans grande illusion, je dois dire) : remplacer le téléphone portable nocturne par le rituel suivant : un quart d'heure de lecture quotidienne, si possible accompagnée par un adulte pour la compréhension ; un quart d'heure d'écriture (si possible dans la foulée) et... dodo. Si pas sommeil, poursuivre la lecture jusqu'à endormissement.
Variantes à utiliser de temps à autre :
- écouter une histoire lue pour exercer le travail de l'imagination avec un adulte et en discuter ensuite
- dictée de mots ou de phrase(s) préparée la veille
De temps en temps, je donnais une grille de mots mêlés aux élèves : c'est un autre moyen, ludique, d'intégrer par exemple la morphologie des affixes.
Le plus important me semble moins la nature des activités en soi que leur régularité.
Variantes à utiliser de temps à autre :
- écouter une histoire lue pour exercer le travail de l'imagination avec un adulte et en discuter ensuite
- dictée de mots ou de phrase(s) préparée la veille
De temps en temps, je donnais une grille de mots mêlés aux élèves : c'est un autre moyen, ludique, d'intégrer par exemple la morphologie des affixes.
Le plus important me semble moins la nature des activités en soi que leur régularité.
- ProvenceEnchanteur
Le meilleur exercice, qui fait travailler le lien entre la graphie et le sens et qui permet d'automatiser certaines règles, c'est la dictée (et les exercices systématiques du Bled). Les horaires étiques de français ne nous permettent pas d'en faire suffisamment (j'en fais faire 3 ou 4 par trimestre, pas plus) et j'encourage les parents qui le souhaitent à prendre la relève à la maison, en privilégiant la régularité sur la longueur.Pauline a écrit:
"Comment faire pour améliorer l'orthographe de Bibou ?" Voilà, c'était LA question la plus récurrente lors de ma réunion parents-profs. Elle était prévisible en soi, mais elle m'a un peu désarmée (c'est ma 1ère année d'enseignement). J'ai répondu que la lecture restait l'un des meilleurs moyens pour familiariser l'élève avec l'orthographe de base. Et que d'ailleurs, s'il s'en sentait l'envie, qu'il pouvait aussi tenir un journal, écrire des histoires À LA MAIN...
Certains des parents rencontrés font faire à leurs enfants des dictées. J'ai botté en touche là-dessus : peut-être est-ce une projection de mon propre parcours, mais j'ai été tellement traumatisée par les problèmes de maths imposés par ma famille étant une vraie quiche (il s'est avéré que j'étais surtout dyscalculique après diagnostic), que cet acharnement était source d'anxiété et ne m'a absolument pas aidée.
Il faut rechercher l'efficacité en évitant les projections personnelles (à mon avis, ici, sans rapport).
Le ludique n'est pas forcément efficace. Certains parents se tournent vers le projet Voltaire, mais c'est payant.Mais après coup, je me suis dit qu'il existait peut-être une forme ludique pour travailler l'ortho, des jeux par exemple ? Surtout lorsqu'il s'agit de "simples" difficultés et non pas d'un handicap dans le cas d'un trouble dys.
C'est une inquiétude légitime des parents qui se rendent bien compte que l'école n'apporte plus à leurs enfants l'enseignement dont ils ont bénéficié.D'ailleurs au sujet de la dictée, c'était assez comique : j'ai bien dû avoir les 3/4 des parents qui m'ont demandé "mais vous faites bien des dictées hein ?", mais vraiment comme si le job de prof de français se résumait à cette tâche.
- HéloïseNiveau 3
Je réponds souvent : "moins d'écran, plus de lecture", et je leur raconte mon passé : je n'ai jamais "appris" l'orthographe, c'est lire qui m'a toujours permis d'écrire sans faire de fautes. Lorsque j'étais petite, mon père me faisait faire de petites dictées : c'est moi qui étais demandeuse car c'était vraiment un moment privilégié que nous partagions. Et comme tu le dis Pauline, écrire à la main est à mon avis primordial.
- PonocratesExpert spécialisé
Mon expérience familiale m'a depuis longtemps ôté l'idée que lire améliore systématiquement l'orthographe: numéro 2 a lu tous les Harry Potter entre le CP et mi-CE1 et, en fin CP, écrivait une bouillie sans forcément séparer les mots (oui, je n'ai pas été très attentive: les cahiers ne revenaient jamais à la maison )... Résultat en CE1, apprentissage maison des règles élémentaires et dictées trois fois par semaines qui ont rétabli le cap en trois mois. L'orthographe reste fragile, mais on y travaille. La lecture aide ceux qui mémorisent photographiquement ou font un effort conscient: ce n'est pas le cas de tout le monde.
Pour des plus grands assez volontaires, deux pistes ...
- Faire le test (attention, un peu long) diagnostique de l'UQAR qui est gratuit -il faut seulement s'inscrire-https://testorthographe.uqar.ca/ et profiter de leurs tutoriels et exerciseurs. L'intérêt du diagnostic c'est de voir ce qu'il faut travailler précisément, cela permet de cibler les exercices.
-Profiter de la version universitaire française, alternative gratuite et ouverte à tous au projet Voltaire : https://ecriplus.fr/
Pour des plus grands assez volontaires, deux pistes ...
- Faire le test (attention, un peu long) diagnostique de l'UQAR qui est gratuit -il faut seulement s'inscrire-https://testorthographe.uqar.ca/ et profiter de leurs tutoriels et exerciseurs. L'intérêt du diagnostic c'est de voir ce qu'il faut travailler précisément, cela permet de cibler les exercices.
-Profiter de la version universitaire française, alternative gratuite et ouverte à tous au projet Voltaire : https://ecriplus.fr/
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- maikreeeesseGrand sage
Héloïse a écrit:Je réponds souvent : "moins d'écran, plus de lecture", et je leur raconte mon passé : je n'ai jamais "appris" l'orthographe, c'est lire qui m'a toujours permis d'écrire sans faire de fautes. Lorsque j'étais petite, mon père me faisait faire de petites dictées : c'est moi qui étais demandeuse car c'était vraiment un moment privilégié que nous partagions. Et comme tu le dis Pauline, écrire à la main est à mon avis primordial.
Ceci est un leurre malheureusement. Certains peuvent lire un livre par soir et ne pas maîtriser correctement l'orthographe.
Des exercices systématiques type bled aident en revanche.
- cléliaFidèle du forum
Je ne suis pas sûre que la lecture permette vraiment de progresser en orthographe : mes meilleurs lecteurs ne sont pas mes élèves les plus performants en orthographe.
Je conseille de faire des mini-dictées très régulières (du type une phrase par jour). J'explique que c'est long et difficile. (Quand l'essentiel de l'orthographe n'est pas automatisé au collège, il faudra forcément fournir des efforts pour rattraper le temps perdu). J'insiste aussi sur la nécessité d'être attentif à l'orthographe tout le temps (en français, dans les autres matières, dans les écrits personnels, etc.)
Je conseille de faire des mini-dictées très régulières (du type une phrase par jour). J'explique que c'est long et difficile. (Quand l'essentiel de l'orthographe n'est pas automatisé au collège, il faudra forcément fournir des efforts pour rattraper le temps perdu). J'insiste aussi sur la nécessité d'être attentif à l'orthographe tout le temps (en français, dans les autres matières, dans les écrits personnels, etc.)
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- pseudo-intelloGrand sage
maikreeeesse a écrit:Héloïse a écrit:Je réponds souvent : "moins d'écran, plus de lecture", et je leur raconte mon passé : je n'ai jamais "appris" l'orthographe, c'est lire qui m'a toujours permis d'écrire sans faire de fautes. Lorsque j'étais petite, mon père me faisait faire de petites dictées : c'est moi qui étais demandeuse car c'était vraiment un moment privilégié que nous partagions. Et comme tu le dis Pauline, écrire à la main est à mon avis primordial.
Ceci est un leurre malheureusement. Certains peuvent lire un livre par soir et ne pas maîtriser correctement l'orthographe.
Des exercices systématiques type bled aident en revanche.
J'ai bien l'impression que la lecture pour améliorer l'orthographe, ça marche chez certaines personnes mais pas chez toutes.
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- Publicité:
Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
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- HéloïseNiveau 3
maikreeeesse a écrit:Héloïse a écrit:Je réponds souvent : "moins d'écran, plus de lecture", et je leur raconte mon passé : je n'ai jamais "appris" l'orthographe, c'est lire qui m'a toujours permis d'écrire sans faire de fautes. Lorsque j'étais petite, mon père me faisait faire de petites dictées : c'est moi qui étais demandeuse car c'était vraiment un moment privilégié que nous partagions. Et comme tu le dis Pauline, écrire à la main est à mon avis primordial.
Ceci est un leurre malheureusement. Certains peuvent lire un livre par soir et ne pas maîtriser correctement l'orthographe.
Des exercices systématiques type bled aident en revanche.
Bien sûr, je ne fais pas de mon cas une généralité. Mais je suppose que c'est notamment grâce à la lecture que j'ai rapidement maîtrisé l'orthographe ( je n'ai jamais ouvert un Bled par exemple). Grâce à une mémoire visuelle peut-être ?
- AurevillyHabitué du forum
Long et difficile ? Je ne pense pas. En réalité, il me semble que leur donner la liste des 6 (ou 8) fautes récurrentes de l'orthographe du français permet d'améliorer 80 % des problèmes. Ce sont bien sûr des questions d'orthographe grammaticale. Il faut travailler ces erreurs à fond.clélia a écrit: J'explique que c'est long et difficile. (Quand l'essentiel de l'orthographe n'est pas automatisé au collège, il faudra forcément fournir des efforts pour rattraper le temps perdu)
- uneodysséeÉrudit
Cibler le travail et prioriser. Identifier les erreurs récurrentes et travailler d’abord celles-là. C’est très souvent en effet de l’orthographe grammaticale. Je suis en lycée et je leur mâche un peu le travail là-dessus (fiche de relecture/auto-correction pendant le devoir, en contrepartie je sanctionne tout ce qui figure sur la fiche — sauf PAP bien sûr). Celles et ceux qui le désirent vraiment progressent (y compris d’ailleurs certain·es élèves à PAP). Les autres… non.
- cléliaFidèle du forum
Aurevilly a écrit:Long et difficile ? Je ne pense pas. En réalité, il me semble que leur donner la liste des 6 (ou 8) fautes récurrentes de l'orthographe du français permet d'améliorer 80 % des problèmes. Ce sont bien sûr des questions d'orthographe grammaticale. Il faut travailler ces erreurs à fond.clélia a écrit: J'explique que c'est long et difficile. (Quand l'essentiel de l'orthographe n'est pas automatisé au collège, il faudra forcément fournir des efforts pour rattraper le temps perdu)
J'ai l'impression que beaucoup de mes élèves connaissent les règles de base mais ne les appliquent pas. Je leur dis et leur répète : accord du verbe, accord dans le GN et accord de l'adjectif, accord du participe passé, les homophones de base. Si on fait des exercices ciblés, ils les réussissent mais dès qu'ils écrivent,
Pour progresser en orthographe, il faut d'abord faire des efforts d'attention et de rigueur.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- ProvenceEnchanteur
Et y passer du temps (dont nous ne disposons plus).clélia a écrit:Aurevilly a écrit:Long et difficile ? Je ne pense pas. En réalité, il me semble que leur donner la liste des 6 (ou 8) fautes récurrentes de l'orthographe du français permet d'améliorer 80 % des problèmes. Ce sont bien sûr des questions d'orthographe grammaticale. Il faut travailler ces erreurs à fond.clélia a écrit: J'explique que c'est long et difficile. (Quand l'essentiel de l'orthographe n'est pas automatisé au collège, il faudra forcément fournir des efforts pour rattraper le temps perdu)
J'ai l'impression que beaucoup de mes élèves connaissent les règles de base mais ne les appliquent pas. Je leur dis et leur répète : accord du verbe, accord dans le GN et accord de l'adjectif, accord du participe passé, les homophones de base. Si on fait des exercices ciblés, ils les réussissent mais dès qu'ils écrivent,
Pour progresser en orthographe, il faut d'abord faire des efforts d'attention et de rigueur.
- yranohHabitué du forum
Du Bled et de petites phrases de dictée, en fonction des élèves ou des parents, c'est une bonne idée. La copie de deux ou trois phrases peut être une solution plus simple pour d'autres, mais il faudrait trouver un moyen de la rendre pas trop rébarbative, d'autant que j'aurais tendance à proposer un exercice particulièrement rébarbatif : recopier au verso 2 ou 3 phrases écrites au recto (idéalement en distinguant les groupes de mots par couleur). Je me souviens que quelqu'un avait parlé de ça sur le forum. Enfin j'ai en tête deux ou trois élèves en très grande difficulté qui seraient capables de trouver l'exercice motivant. Le simple fait de leur demander d'écrire soigneusement comble leur motivation. Evidemment rien ne sera efficace sans régularité.
- NLM76Grand Maître
A propos de la lecture et de l'orthographe, il me semble que les liens sont très clairs :
La dictée est évidemment un exercice utile, contrairement à ce qui est raconté un peu partout. Évidemment, elle ne résout pas magiquement tous les problèmes, pas plus que la lecture.
Un des points essentiels, qu'a précisé l'un des intervenants, c'est de s'entraîner à écrire tout le temps, quelles que soient les circonstances, sans fautes d'orthographe. Il faut abandonner le dogme "J’écris d'abord avec plein de fautes, mais c'est pas grave, parce que c'est un brouillon ; je corrigerai après." Acquérir une bonne orthographe, c'est d'abord acquérir des bonnes habitudes ; la relecture ne devrait servir qu'à éliminer des fautes d'étourderie, qui ne devraient constituer que de rares accidents.
Mais cette bonne habitude est très difficile à acquérir quand les mauvaises ont été acquises et s'acquièrent perpétuellement, y compris et d'abord à l'école.
Voici le vademecum (sans doute un peu trop complet - mais il n'y a pas de méthode miracle, qui fonctionnerait par un coup de baguette magique) que j'ai placé en tête de mon cours d'orthographe française.
- sans lecture, impossible d'atteindre un très bon niveau en orthographe;
- un bon niveau en orthographe aide à lire plus aisément;
- pour la plupart des élèves, il ne suffit pas de lire pour atteindre un bon niveau en orthographe.
La dictée est évidemment un exercice utile, contrairement à ce qui est raconté un peu partout. Évidemment, elle ne résout pas magiquement tous les problèmes, pas plus que la lecture.
Un des points essentiels, qu'a précisé l'un des intervenants, c'est de s'entraîner à écrire tout le temps, quelles que soient les circonstances, sans fautes d'orthographe. Il faut abandonner le dogme "J’écris d'abord avec plein de fautes, mais c'est pas grave, parce que c'est un brouillon ; je corrigerai après." Acquérir une bonne orthographe, c'est d'abord acquérir des bonnes habitudes ; la relecture ne devrait servir qu'à éliminer des fautes d'étourderie, qui ne devraient constituer que de rares accidents.
Mais cette bonne habitude est très difficile à acquérir quand les mauvaises ont été acquises et s'acquièrent perpétuellement, y compris et d'abord à l'école.
Voici le vademecum (sans doute un peu trop complet - mais il n'y a pas de méthode miracle, qui fonctionnerait par un coup de baguette magique) que j'ai placé en tête de mon cours d'orthographe française.
NLM a écrit:
- J’écris directement correctement, sans fautes : je ne considère pas que je « corrigerai » ensuite.
- Pour écrire directement sans fautes, je pense toujours ma phrase avant de commencer à l’écrire. Ainsi, quand je l’écris, je n’ai plus à penser à son contenu, mais seulement à l’orthographier et à la ponctuer correctement, pour que mon lecteur la lise avec aisance, sans accroc.
- Quand je corrige, j’évite la perte de temps que provoquent l’effaceur ou le blanco, et même je me les interdis complètement : je barre directement d’un trait et je réécris le mot. Il faut aussi ne pas avoir envie d’avoir à se corriger, avoir le sentiment qu’il n’y a pas de seconde chance, afin de se concentrer davantage dès la première fois.
Je fais mes exercices d’orthographe avec sérieux, avec application, et même un certain plaisir, parce que je réfléchis à ce que je fais, j’écoute le sens des phrases que j’écris, je suis fier de l’agilité intellectuelle que je développe. Je copie toujours entièrement les phrases des exercices à trous que je fais, en veillant aussi à l’orthographe des mots qui ne sont pas le sujet de l’exercice. Je corrige mes fautes avec un stylo de couleur, afin de repérer, en les visualisant, les points que je dois réviser, et auxquels je dois être particulièrement attentif. Je travaille l’analyse grammaticale et l’analyse étymologique en étudiant les mots. Pour prendre de bonnes habitudes, pour peu à peu acquérir une orthographe naturelle, sans efforts, j’écris toujours sans faute : tous les devoirs écrits de français, tous ceux des autres matières. Même quand je fais un brouillon, quand je prends en notes mes cours, j’écris sans fautes : faire des fautes ne permet pas d’aller plus vite. Je peux faire des abréviations, des schémas, écrire de façon relâchée ; mais je ne fais pas de fautes sous prétexte que c’est un brouillon. Quand j’écris avec un ordinateur ou un téléphone, je ne fais pas de fautes non plus ; je ne me corrige pas après coup : j’écris directement sans fautes. Si j’ai un doute sur l’orthographe d’un mot, pour une question d’orthographe d’usage, et que je ne peux pas me renseigner avec l’aide d’un dictionnaire, je choisis l’orthographe la plus simple, c’est-à-dire l’orthographe la plus « phonétique ». Je choisis la consonne simple plutôt que la consonne doublée, le ‑i‑ plutôt que le ‑y‑, ‑ss‑ plutôt que ‑ç‑, etc. : d’une part j’ai 75 % de chances de tomber juste ; d’autre part, si je me trompe, au moins je me serai trompé en étant logique. Il peut arriver cependant qu’un mot sur vingt soit mal écrit, parce que ma main a fourché, par exemple parce que je pensais au mot suivant en écrivant le mot précédent : je corrige immédiatement ma faute, parce que je la vois, parce que je contrôle immédiatement mon orthographe, après chaque mot que j’ai écrit. À la main, ce temps de vérification correspond bien au moment où l’on revient, avec la main, en arrière sur le mot pour mettre les barres aux ‑t‑, les points sur les ‑i‑ et les ‑j‑ et les accents. Au clavier, c’est indispensable aussi : c’est pourquoi il faut que j’apprenne à taper avec les dix doigts, sans regarder le clavier. Quand je rends un devoir, je me relis, une fois à l’envers, mot par mot en commençant par le dernier, puis une fois à l’endroit, en me prononçant intérieurement ce que j’ai écrit. Je reprends mon souffle régulièrement ; je ponctue mon texte, je fais des alinéas. Au moment où je dessine ces ponctuations, où je vais à la ligne, j’en profite pour regarder ce que je viens d’écrire, pour prendre une grande inspiration : savoir s’arrêter de temps en temps, c’est un moyen d’échapper à la copie qui se remplit de fautes quand on avance vers sa fin. J’apprends par cœur des textes littéraires, en vers ou en prose, et j’apprends à les réciter en les articulant nettement, en veillant aux liaisons, au rythme du vers. Je m’entraîne à la lecture expressive, en veillant à l’articulation. Je copie régulièrement des textes qui me plaisent, avec soin et avec plaisir, de sorte que mon cerveau se souvienne du plaisir d’écrire correctement et lisiblement. Je suis fier de moi parce que je me dis que je suis en train de devenir quelqu’un de très fort en orthographe, ce qui n’est pas si facile que cela. Je prends plaisir à écrire ce que j’ai envie d’écrire — même en dehors du cours de français ! Je prends de plus en plus l’habitude d’écrire dans de bonnes conditions, en faisant de l’espace sur ma table, en présentant agréablement et de façon aérée mes copies et mes cours. Même si mes progrès sont un peu lents, parce que tout ne change pas en un jour, je suis patient ; je prends confiance en moi ; je suis content d’écrire plus clairement ce que je veux écrire. J’ai confiance dans ma capacité à progresser, à éliminer peu à peu les mauvaises habitudes, à conquérir peu à peu les bonnes habitudes, de sorte que je parviens à écrire de plus en plus clairement ce que je veux écrire. Je me dis aussi qu’en me soumettant à ces quelques contraintes, je conquiers une liberté gigantesque : celle de m’exprimer clairement, de permettre à mes idées, aussi originales et personnelles soient-elles, d’être entendues. Je vois le bout du tunnel et me dis que je pourrai bientôt ne plus m’occuper d’orthographe parce que je la maîtrise suffisamment !
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- sinanNiveau 9
Dans son livre sur la lecture, Desmurget relaie des études (c'est le principe de son travail) qui établissent le lien entre lecture et maîtrise de l'orthographe (principalement lexicale, dans mon souvenir). Toutefois le plus efficace, c'est évidemment les exercices type Bled et les dictées. En seconde, je donne aux élèves régulièrement un plan de travail orthographe/ grammaire du bled où ils doivent recopier toutes les phrases, et une dictée toutes les quinzaines (je prends des extraits de l'oeuvre que l'on travaille, préface, et tout au long de la dictée je leur fais une petite leçon de style, pour bien leur faire comprendre qu'un texte compris s'orthographie plus facilement).
@Nlm : j'adore ton vade-mecum ! Puis-je m'en inspirer ?
@Nlm : j'adore ton vade-mecum ! Puis-je m'en inspirer ?
- roxanneOracle
Je propose ça : tous les jours ou du moins deux ou trois fois dans la semaine, recopier un texte littéraire pendant 10/15 minutes. Juste le recopier, mais sans musique, en se concentrant sur les mots, les accents, la ponctuation pour s'infuser en fait de l'orthographe, pour écrire des mots qui existent (avec les réseaux, les élèves sont en plus des leurs confrontés à d'énormes fautes des autres). Au début, évidemment, on écrit peu, ce n'est pas grave, mais peu à peu, ils devraient écrire plus. Alors, il faut s'y tenir, et le faire vraiment. Mais, au moins, c'est à la portée de tout le monde et c'est du concret.
- NLM76Grand Maître
sinan a écrit:Dans son livre sur la lecture, Desmurget relaie des études (c'est le principe de son travail) qui établissent le lien entre lecture et maîtrise de l'orthographe (principalement lexicale, dans mon souvenir). Toutefois le plus efficace, c'est évidemment les exercices type Bled et les dictées. En seconde, je donne aux élèves régulièrement un plan de travail orthographe/ grammaire du bled où ils doivent recopier toutes les phrases, et une dictée toutes les quinzaines (je prends des extraits de l'oeuvre que l'on travaille, préface, et tout au long de la dictée je leur fais une petite leçon de style, pour bien leur faire comprendre qu'un texte compris s'orthographie plus facilement).
@Nlm : j'adore ton vade-mecum ! Puis-je m'en inspirer ?
Oui, bien sûr, c'est fait pour. Même si je me rends compte qu'il manque un point sur la lecture, qui, comme tu le dis, même si elle est insuffisante pour le plus grand nombre, est indispensable pour tous.
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- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HéloïseNiveau 3
Merci NLM76. (Rien à voir, mais j'ai également lu ton analyse linéaire du "Buffet", incroyablement riche et intéressante : merci beaucoup ! )
- BaldredSage
NLM76 a écrit:sinan a écrit:Dans son livre sur la lecture, Desmurget relaie des études (c'est le principe de son travail) qui établissent le lien entre lecture et maîtrise de l'orthographe (principalement lexicale, dans mon souvenir). Toutefois le plus efficace, c'est évidemment les exercices type Bled et les dictées. En seconde, je donne aux élèves régulièrement un plan de travail orthographe/ grammaire du bled où ils doivent recopier toutes les phrases, et une dictée toutes les quinzaines (je prends des extraits de l'oeuvre que l'on travaille, préface, et tout au long de la dictée je leur fais une petite leçon de style, pour bien leur faire comprendre qu'un texte compris s'orthographie plus facilement).
@Nlm : j'adore ton vade-mecum ! Puis-je m'en inspirer ?
Oui, bien sûr, c'est fait pour. Même si je me rends compte qu'il manque un point sur la lecture, qui, comme tu le dis, même si elle est insuffisante pour le plus grand nombre, est indispensable pour tous.
Ton utile Vade Mecum à l'avantage se regrouper des points et des messages que je présente et répète de façon moins organisée.
Je ne nuancerai que le premier point, dès lors que le public est globalement en difficulté en orthographe. La consigne d'essayer d'écrire directement sans erreur est valable pour des exercices explicitement liés à la pratique de l'orthographe. Mais elle risque d'être contre-productive en expression écrite, l'élève en difficulté souvent préférera ne pas écrire, ou le moins possible.
On risque alors de perdre le seul lien qui reste avec une pratique personnelle d'écriture.
Le coût de la vigilance orthographique est très inégal selon les élèves, il est difficile de ne pas en tenir compte si la consigne conduit au renoncement.
- NLM76Grand Maître
En fait, je pense que le point de vue que tu défends là est globalement une erreur, à la source de nos nombreux malheurs pour ce qui est de l'enseignement de l'orthographe.Baldred a écrit:Je ne nuancerai que le premier point, dès lors que le public est globalement en difficulté en orthographe. La consigne d'essayer d'écrire directement sans erreur est valable pour des exercices explicitement liés à la pratique de l'orthographe. Mais elle risque d'être contre-productive en expression écrite, l'élève en difficulté souvent préférera ne pas écrire, ou le moins possible.
On risque alors de perdre le seul lien qui reste avec une pratique personnelle d'écriture.
Le coût de la vigilance orthographique est très inégal selon les élèves, il est difficile de ne pas en tenir compte si la consigne conduit au renoncement.
En expression écrite, il faudrait aller beaucoup plus lentement, et, au Cours Elémentaire, faire écrire très peu, et surtout ce que l'élève a les moyens d'écrire, autant que possible, et en l'aidant. C'est le contraire de ce que fait mon petit en CE1 : la maîtresse leur a dit qu'ils allaient écrire une rédaction, sans doute de dix à vingt lignes, sans tenir compte de l'orthographe, et qu'après ils corrigeraient.
Terrible habitude de se jeter dans l'inconnu quand on n'est pas encore prêt. Il y a pourtant des solutions. Ainsi, dans le cours Griffon, il y a de l'expression écrite ; mais elle est très guidée : quatre phrases à écrire, en suivant un synopsis, et nous pouvons accompagner l'élève au moment où il écrit pour lui faire éviter les chausse-trapes. En outre, un travail conséquent sur l'orthographe et la grammaire est mené au préalable, plutôt que d'être mené après coup, comme un emplâtre sur une jambe de bois.
D'autre part, il faut, pour la composition de petits récits, redonner plus de place à l'oral : le travail de composition doit être oral avant d'être écrit.
On peut aussi se référer à ce que faisait Freinet avec le texte libre et l'imprimerie. Les premiers textes, au cours élémentaire, étaient très courts, et l'on prenait le temps de les rédiger correctement. [P.S. : tout cela est un peu trop vite dit, et je suis prêt à nuancer mon jugement à l'aide de plus expérimentés dans ce domaine que moi !]
Autre chose : je pense que nous nous trompons en pensant que la question de l'orthographe lexicale serait accessoire. Je l'ai pensé longtemps ; mais si la question obsède les élèves, ce n'est pas que pour de mauvaises raisons. Il faut asseoir l'orthographe grammaticale sur une base solide et rassurante ; et cette base, c'est l'orthographe lexicale. Je viens de rédiger une fiche dans ce sens, suite à un travail de révision à faire à la maison pour mon CE1.
- https://www.lettresclassiques.fr/2025/01/14/les-noms-feminins-en-i/
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- FatrasNiveau 9
Bonjour,
Il existe plein de manières de faire progresser en orthographe, certaines en sont listées ici. Cependant, la difficulté est que les problèmes en orthographe peuvent avoir différentes sources et que donc il est probable que la manière de faire progresser soit différente selon les élèves.
Perso, quand j'étais au collège, j'avais une orthographe défaillante, j'avais souvent 0 en dictée. La seule chose que me disaient les profs de FR, c'était il faut lire. Je lisais déjà plusieurs livres par semaine, certains ont même mis en doute cela, quelle frustration que je vivais en tant qu'enfant !
Ce qui m'a fait progresser c'était les dictées quotidiennes durant des mois que m'ont fait faire mes parents (et oui c'était traumatisant, mais cela a été efficace).
Ce que tu peux donc faire c'est lister les différentes méthodes et les proposer, à chaque élève de trouver (peut-être avec toi) ce qui va le faire progresser.
Il existe plein de manières de faire progresser en orthographe, certaines en sont listées ici. Cependant, la difficulté est que les problèmes en orthographe peuvent avoir différentes sources et que donc il est probable que la manière de faire progresser soit différente selon les élèves.
Perso, quand j'étais au collège, j'avais une orthographe défaillante, j'avais souvent 0 en dictée. La seule chose que me disaient les profs de FR, c'était il faut lire. Je lisais déjà plusieurs livres par semaine, certains ont même mis en doute cela, quelle frustration que je vivais en tant qu'enfant !
Ce qui m'a fait progresser c'était les dictées quotidiennes durant des mois que m'ont fait faire mes parents (et oui c'était traumatisant, mais cela a été efficace).
Ce que tu peux donc faire c'est lister les différentes méthodes et les proposer, à chaque élève de trouver (peut-être avec toi) ce qui va le faire progresser.
- Clecle78Bon génie
Je suis d'accord avec ça. Mon fils a eu la chance (purement géographique) d'être en école Freinet en CE1 CE2 Chaque samedi les parents étaient conviés pour découvrir le travail des enfants et j'étais épatée de la qualité des textes produits, y compris chez les élèves les plus en difficulté.NLM76 a écrit:En fait, je pense que le point de vue que tu défends là est globalement une erreur, à la source de nos nombreux malheurs pour ce qui est de l'enseignement de l'orthographe.Baldred a écrit:Je ne nuancerai que le premier point, dès lors que le public est globalement en difficulté en orthographe. La consigne d'essayer d'écrire directement sans erreur est valable pour des exercices explicitement liés à la pratique de l'orthographe. Mais elle risque d'être contre-productive en expression écrite, l'élève en difficulté souvent préférera ne pas écrire, ou le moins possible.
On risque alors de perdre le seul lien qui reste avec une pratique personnelle d'écriture.
Le coût de la vigilance orthographique est très inégal selon les élèves, il est difficile de ne pas en tenir compte si la consigne conduit au renoncement.
En expression écrite, il faudrait aller beaucoup plus lentement, et, au Cours Elémentaire, faire écrire très peu, et surtout ce que l'élève a les moyens d'écrire, autant que possible, et en l'aidant. C'est le contraire de ce que fait mon petit en CE1 : la maîtresse leur a dit qu'ils allaient écrire une rédaction, sans doute de dix à vingt lignes, sans tenir compte de l'orthographe, et qu'après ils corrigeraient.
Terrible habitude de se jeter dans l'inconnu quand on n'est pas encore prêt. Il y a pourtant des solutions. Ainsi, dans le cours Griffon, il y a de l'expression écrite ; mais elle est très guidée : quatre phrases à écrire, en suivant un synopsis, et nous pouvons accompagner l'élève au moment où il écrit pour lui faire éviter les chausse-trapes. En outre, un travail conséquent sur l'orthographe et la grammaire est mené au préalable, plutôt que d'être mené après coup, comme un emplâtre sur une jambe de bois.
D'autre part, il faut, pour la composition de petits récits, redonner plus de place à l'oral : le travail de composition doit être oral avant d'être écrit.
On peut aussi se référer à ce que faisait Freinet avec le texte libre et l'imprimerie. Les premiers textes, au cours élémentaire, étaient très courts, et l'on prenait le temps de les rédiger correctement. [P.S. : tout cela est un peu trop vite dit, et je suis prêt à nuancer mon jugement à l'aide de plus expérimentés dans ce domaine que moi !]
Autre chose : je pense que nous nous trompons en pensant que la question de l'orthographe lexicale serait accessoire. Je l'ai pensé longtemps ; mais si la question obsède les élèves, ce n'est pas que pour de mauvaises raisons. Il faut asseoir l'orthographe grammaticale sur une base solide et rassurante ; et cette base, c'est l'orthographe lexicale. Je viens de rédiger une fiche dans ce sens, suite à un travail de révision à faire à la maison pour mon CE1.
- https://www.lettresclassiques.fr/2025/01/14/les-noms-feminins-en-i/
- BaldredSage
Clecle78 a écrit:Je suis d'accord avec ça. Mon fils a eu la chance (purement géographique) d'être en école Freinet en CE1 CE2 Chaque samedi les parents étaient conviés pour découvrir le travail des enfants et j'étais épatée de la qualité des textes produits, y compris chez les élèves les plus en difficulté.NLM76 a écrit:En fait, je pense que le point de vue que tu défends là est globalement une erreur, à la source de nos nombreux malheurs pour ce qui est de l'enseignement de l'orthographe.Baldred a écrit:Je ne nuancerai que le premier point, dès lors que le public est globalement en difficulté en orthographe. La consigne d'essayer d'écrire directement sans erreur est valable pour des exercices explicitement liés à la pratique de l'orthographe. Mais elle risque d'être contre-productive en expression écrite, l'élève en difficulté souvent préférera ne pas écrire, ou le moins possible.
On risque alors de perdre le seul lien qui reste avec une pratique personnelle d'écriture.
Le coût de la vigilance orthographique est très inégal selon les élèves, il est difficile de ne pas en tenir compte si la consigne conduit au renoncement.
En expression écrite, il faudrait aller beaucoup plus lentement, et, au Cours Elémentaire, faire écrire très peu, et surtout ce que l'élève a les moyens d'écrire, autant que possible, et en l'aidant. C'est le contraire de ce que fait mon petit en CE1 : la maîtresse leur a dit qu'ils allaient écrire une rédaction, sans doute de dix à vingt lignes, sans tenir compte de l'orthographe, et qu'après ils corrigeraient.
Terrible habitude de se jeter dans l'inconnu quand on n'est pas encore prêt. Il y a pourtant des solutions. Ainsi, dans le cours Griffon, il y a de l'expression écrite ; mais elle est très guidée : quatre phrases à écrire, en suivant un synopsis, et nous pouvons accompagner l'élève au moment où il écrit pour lui faire éviter les chausse-trapes. En outre, un travail conséquent sur l'orthographe et la grammaire est mené au préalable, plutôt que d'être mené après coup, comme un emplâtre sur une jambe de bois.
D'autre part, il faut, pour la composition de petits récits, redonner plus de place à l'oral : le travail de composition doit être oral avant d'être écrit.
On peut aussi se référer à ce que faisait Freinet avec le texte libre et l'imprimerie. Les premiers textes, au cours élémentaire, étaient très courts, et l'on prenait le temps de les rédiger correctement. [P.S. : tout cela est un peu trop vite dit, et je suis prêt à nuancer mon jugement à l'aide de plus expérimentés dans ce domaine que moi !]
Autre chose : je pense que nous nous trompons en pensant que la question de l'orthographe lexicale serait accessoire. Je l'ai pensé longtemps ; mais si la question obsède les élèves, ce n'est pas que pour de mauvaises raisons. Il faut asseoir l'orthographe grammaticale sur une base solide et rassurante ; et cette base, c'est l'orthographe lexicale. Je viens de rédiger une fiche dans ce sens, suite à un travail de révision à faire à la maison pour mon CE1.
- https://www.lettresclassiques.fr/2025/01/14/les-noms-feminins-en-i/
Je ne doute pas du bien fondé de ta méthode, mais j'enseigne au collège. Les élèves m'arrivent déjà (dé)formés en orthographe, c'est à dire qu'ils ont soit une dynamique d'apprentissage, soit ils ont renoncé et se cachent derrière un "je suis nul" qui est souvent une "insécurité orthographique" qui les conduit à renoncer à l'écrit. Pour ces élèves en danger d'illettrisme, il faut d'abord retrouver le chemin d'une expression qui ne soit pas tout de suite mise en cause dans sa forme. J'ai les groupes "faibles", et ils ont d'abord une très faible confiance en eux, sans parler des Dys.
- NLM76Grand Maître
Baldred a écrit:Je ne doute pas du bien fondé de ta méthode, mais j'enseigne au collège. Les élèves m'arrivent déjà (dé)formés en orthographe, c'est à dire qu'ils ont soit une dynamique d'apprentissage, soit ils ont renoncé et se cachent derrière un "je suis nul" qui est souvent une "insécurité orthographique" qui les conduit à renoncer à l'écrit. Pour ces élèves en danger d'illettrisme, il faut d'abord retrouver le chemin d'une expression qui ne soit pas tout de suite mise en cause dans sa forme. J'ai les groupes "faibles", et ils ont d'abord une très faible confiance en eux, sans parler des Dys.
Mon idée - que je ne parviens à éprouver que fort peu concrètement, et donc est fort discutable -, c'est qu'au collège, avec la masse de nos élèves souffrant de Troubles de l'Apprentissage de la Lecture-Ecriture, comme dit Colette Ouzilou, il faut faire de la rééducation. Et, en expression écrite, la rééducation passe par le réapprentissage très progressif, en commençant par faire écrire des textes extrêmement courts, dont on peut contrôler la qualité syntaxique et orthographique sans souffrance excessive.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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