Des internats mixtes en CPGE ?

Filles et garçons à la même enseigne dans les dortoirs: c’est ce que demande la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) pour assurer une plus grande égalité dans l’accès aux études supérieures. Dans deux décisions rendues le 11 octobre et publiées hier, la Haute autorité a affirmé qu’elle voyait dans la non-mixité des dortoirs des classes préparatoires « une discrimination fondée sur le sexe ».

TRAITEMENT DE FAVEUR
Le problème vient de ce que la plupart des classes préparatoires parisiennes dotées d’un internat pour les étudiants le réservent aux garçons. Pour les chefs d’établissement, ce traitement de faveur envers la gent masculine trouve plusieurs justifications. Les locaux ne permettent pas de séparer les deux sexes, comme le requiert une circulaire de 2002, les surveillants appartiennent à un sexe déterminé et surtout, les filles ont plus de possibilités de se loger grâce aux foyers de jeunes filles, alors que les foyers de garçons sont rares.

« RELIQUATS HISTORIQUES »
Mais ces arguments ne sont que des excuses sans fondement d’après la Halde, pour qui « les limitations d’accès à l’internat en raison du sexe pour les élèves des classes préparatoires sont en réalité des reliquats historiques ». Alors présidente de la Halde, Jeannette Bougrab pointait du doigt les « lycées qui étaient non-mixtes pour la plupart jusque dans les années 70″. Or, le fait de loger en-dehors de l’école entraîne un coût supplémentaire, en termes de logement et de transport. Par ailleurs, cela crée un déséquilibre en défaveur des filles qui ne sont que 42% à intégrer une classe préparatoire alors qu’elles réussissent mieux au baccalauréat que les garçons.

Interrogé le 17 septembre 2009 sur la discrimination qui résultait de la non-mixité, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas encore donné de réponse. La Haute autorité lui recommande toutefois de se concerter avec les régions pour mettre au plus vite un terme à la non-mixité des dortoirs. La région Île-de-France a déjà demandé à tous les lycées d’ouvrir leurs internats aux filles d’ici la rentrée 2011.

Adri a écrit:ces foyers ne seraient-ils pas voués à disparaître ou à devenir mixtes si les internats parisiens étaient enfin ouverts aux filles ?

Dire que les internats ne sont pas ouverts aux filles à cause de l'existence des foyers, c'est se moquer du monde ! Le nombre de place n'a rien à voir, la proximité géographique non plus, et ça a quand même son importance quand on est en prépa !!!

(J'avais choisi mon lycée de prépa aussi parce qu'il avait un internat pour filles, mes parents n'auraient jamais eu les moyens de me payer une chambre en ville ! Le choix était donc trèèèès restreint)

LNSAG a écrit:
Effrayant de voir ça, la HALDE n'a vraiment rien de mieux à faire...
Enfin, je ne vois pas où est le problème, il existe des internats pour les garçons, et des foyers pour les filles, c'est simplement le nom qui change, le principe est le même : on y va pour travailler et dormir.

elsalyon a écrit:Pour avoir fait mes classes prépa à Henri IV et LLG, et avoir été à l'internat d'H4 pour filles (donc le foyer des lycéennes, dans le 16ème) je n'aurais échangé pour rien au monde ma chambre en foyer fille pour les clapiers à lapins de 7m² des garçons... quitte à me taper le métro (dans lequel on "rentabilise" le temps en apprenant le Martin des mots latins...)

Mais la question était déjà d'actualité, il y a de cela 5ans.

Adri a écrit:Et le nombre de places qui n'est - me semble-t-il- carrément pas le même !

lene75 a écrit:

Adri a écrit:Et le nombre de places qui n'est - me semble-t-il- carrément pas le même !

À Paris, le nombre de places n'est effectivement pas du tout le même : il n'y a qu'un seul et unique foyer public pour filles, situé dans le 16e. Et pour toutes celles dont le lycée n'est pas à proximité, ça suppose de payer en plus la cantine et la carte de transport, le paiement de la pension complète au foyer étant obligatoire même si on e peut pas matériellement en bénéficier. Les autres sont des foyers privés qui coûtent très cher, il en existe d'ailleurs un très réputé pour garçons. La HALDE a bien raison de s'occuper de ça parce que cette question de l'internat entre en ligne de compte dans le choix du lycée (des filles se replient vers de moins bonnes prépas) voire dans celui de faire une prépa ou non.

Provence a écrit:

LNSAG a écrit:
Effrayant de voir ça, la HALDE n'a vraiment rien de mieux à faire...
Enfin, je ne vois pas où est le problème, il existe des internats pour les garçons, et des foyers pour les filles, c'est simplement le nom qui change, le principe est le même : on y va pour travailler et dormir.

Non, ce n'est pas seulement le nom qui change: c'est la localisation, ce sont les conditions d'attribution des places et les difficultés éventuelles pour les familles de trouver où loger leurs filles. Heureusement que la HALDE se soucie aussi de ce problème qui en est un.

Adri a écrit:Et le nombre de places qui n'est - me semble-t-il- carrément pas le même !

Mais cette ouverture revient à déplacer le problème : il n'existe pas beaucoup de foyers pour les garçons.

mel93 a écrit:En effet tu te trompes ! Alors que la plupart des grandes prépas offrent des internats pour les garçons, les filles, sont, elles, obligées de se tourner vers une unique structure publique, celle du XVIe citée plus haut qui ne dispose que de 500 places toutes prépas confondues !
A titre d'exemple, HIV propose à lui seul, 134 places pour les garçons, Janson 170...

LNSAG a écrit:
Il n'y a qu'un foyer public pour tout Paris ?
Je croyais qu'il existait des foyers catholiques dans la capitale...