- kensingtonEsprit éclairé
Dulcinea a écrit:Pedro Cordoba prépare un topo là-dessus, j'ai hâte qu'il le mette sur le site de RE. Il en dit un peu plus sur le blog de Luc Cédelle, journaliste au Monde. Le souci c'est que c'est difficile à expliquer. Lui-même dit qu'elle n'est pas didactisable.
J'ai trouvé la page en question sur le blog de Cédelle. C'est à chercher dans les commentaires à l'article. Ici.
- ZeldaHabitué du forum
Quelle discussion intéressante!
Je ne me reconnais pas du tout dans l'approche actionnelle. Je l'ai utilisé pendant mon année de stage (bien obligée) et depuis, je suis revenue à l'approche communicative qui paraît assez raisonnable et efficace.
Je construis mes séquences en fonction d'objectifs grammaticaux (je ne suis pas loin de l'exemple: "aujourd'hui, (et pendant les 5 prochains cours)on va apprendre à parler au futur"). Au début ça me faisait bizarre d'annoncer la couleur aussi clairement au lieu de faire deviner les élèves, comme si je rendais la tâche trop facile pour eux!
Au final j'ai l'impression que mes cours sont très clairs. Le cours de grammaire est noté sur le cahier, je fais conjuguer certains verbes à toutes les personnes et toutes les formes.
Les élèves travaillent régulièrement à deux ou plus pour s'entrainer à l'interaction et à la manipulation mais pas de tâche finale à préparer.
Je donne des listes de vocabulaire à apprendre, parfois des poèmes aussi.
Ce que je garde de l'actionnel ou du CECRL (je ne sais plus trop d'où ça vient) c'est la notion de stratégies à développer à l'oral ou à l'écrit, en compréhension et en expression.
Je ne me reconnais pas du tout dans l'approche actionnelle. Je l'ai utilisé pendant mon année de stage (bien obligée) et depuis, je suis revenue à l'approche communicative qui paraît assez raisonnable et efficace.
Je construis mes séquences en fonction d'objectifs grammaticaux (je ne suis pas loin de l'exemple: "aujourd'hui, (et pendant les 5 prochains cours)on va apprendre à parler au futur"). Au début ça me faisait bizarre d'annoncer la couleur aussi clairement au lieu de faire deviner les élèves, comme si je rendais la tâche trop facile pour eux!
Au final j'ai l'impression que mes cours sont très clairs. Le cours de grammaire est noté sur le cahier, je fais conjuguer certains verbes à toutes les personnes et toutes les formes.
Les élèves travaillent régulièrement à deux ou plus pour s'entrainer à l'interaction et à la manipulation mais pas de tâche finale à préparer.
Je donne des listes de vocabulaire à apprendre, parfois des poèmes aussi.
Ce que je garde de l'actionnel ou du CECRL (je ne sais plus trop d'où ça vient) c'est la notion de stratégies à développer à l'oral ou à l'écrit, en compréhension et en expression.
- BlümchenNiveau 3
Merci Elsa car moi-aussi, je fonctionne comme toi ! De temps en temps, il y a une tâche clairement annoncée mais cela ne dirige pas tout ! Je sais que beaucoup de mes collègues font comme moi. Ce que j'ai changé par contre, c'est ma fâçon d'évaluer. En allemand, nous avons les certifications de La KMK et je trouve leurs grilles d'évaluation très intéressantes car c'est une évaluation positive
- doctor whoDoyen
J'ai deux autres critiques à faire sur l'actionnel.
1) Cette méthode me paraît moins susceptible d'une vraie acquisition de connaissances et de compétences linguistiques et culturelles.
Si on passe d'une tâche finale à une tâche finale comme ça, sans penser une véritable progression, je ne vois pas comment ce qui a été appris pendant quelques semaines peut être réinvesti et même remémoré quelques mois plus tard.
Il me semble qu'il faut plus que trois semaines pour, par exemple, se servir sans se tromper du futur et du conditionnel anglais (will / would : je me trompais pas mal, au début).
2) Elle ne me paraît pas favoriser l'autonomie linguistique de l'élève, alors que c'est ce qu'elle prétend faire.
S'il faut attendre de voir tous les "outils" nécessaires pour s'acquitter d'une tâche précise, il me semble qu'on ne dira jamais rien, si on est lâché dans la nature dans un pays étranger.
Or, la méthode actionnelle semble habituer l'élève à n'utiliser que ce qu'il vient de voir. Je préférerai le voir se débrouiller avec ce qu'il a, bricoler, même en se trompant, et donc en se faisant corriger et guider par le prof.
1) Cette méthode me paraît moins susceptible d'une vraie acquisition de connaissances et de compétences linguistiques et culturelles.
Si on passe d'une tâche finale à une tâche finale comme ça, sans penser une véritable progression, je ne vois pas comment ce qui a été appris pendant quelques semaines peut être réinvesti et même remémoré quelques mois plus tard.
Il me semble qu'il faut plus que trois semaines pour, par exemple, se servir sans se tromper du futur et du conditionnel anglais (will / would : je me trompais pas mal, au début).
2) Elle ne me paraît pas favoriser l'autonomie linguistique de l'élève, alors que c'est ce qu'elle prétend faire.
S'il faut attendre de voir tous les "outils" nécessaires pour s'acquitter d'une tâche précise, il me semble qu'on ne dira jamais rien, si on est lâché dans la nature dans un pays étranger.
Or, la méthode actionnelle semble habituer l'élève à n'utiliser que ce qu'il vient de voir. Je préférerai le voir se débrouiller avec ce qu'il a, bricoler, même en se trompant, et donc en se faisant corriger et guider par le prof.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- DulcineaNiveau 9
Tu m'ôtes les mots de la bouche doctor Who. J'ai évoqué les pbs que tu soulèves dans un autre post.
- PiliGrand sage
Elsa, je te trouve logique dans ta démarche moi !Tu ne me sembles pas si loin de l'approche actionnelle...
Elsa a écrit:
Je ne me reconnais pas du tout dans l'approche actionnelle. Je l'ai utilisé pendant mon année de stage (bien obligée) et depuis, je suis revenue à l'approche communicative qui paraît assez raisonnable et efficace.
Je construis mes séquences en fonction d'objectifs grammaticaux (je ne suis pas loin de l'exemple: "aujourd'hui, (et pendant les 5 prochains cours)on va apprendre à parler au futur"). Au début ça me faisait bizarre d'annoncer la couleur aussi clairement au lieu de faire deviner les élèves, comme si je rendais la tâche trop facile pour eux!
Moi aussi, je fais ça, je peux avoir une séquence sur le futur, mais au lieu de dire "séquence sur le futur", je dirais "je suis capable de parler de l'avenir, d'évoquer mon avenir personnel etc"... C'est stupide car le résultat est le même ...Je trouve ça bien de pouvoir annoncer aux élèves ce que l'on va voir lors de la séquence
Les élèves travaillent régulièrement à deux ou plus pour s'entrainer à l'interaction et à la manipulation mais pas de tâche finale à préparer.
Mais tu as bien, un devoir bilan, ou un devoir "fin de séquence", moi j'appelle ça tâche finale aussi !...
Ce que je garde de l'actionnel ou du CECRL (je ne sais plus trop d'où ça vient) c'est la notion de stratégies à développer à l'oral ou à l'écrit, en compréhension et en expression.
- PiliGrand sage
doctor who a écrit:
2) Elle ne me paraît pas favoriser l'autonomie linguistique de l'élève, alors que c'est ce qu'elle prétend faire.
Je suis d'accord,car parfois je trouve que c'est trop cadré, sans la place à la réaction spontanée
- caperucitaGuide spirituel
est ce que l'auteur du topic (il me semble que c'est Pili) pourrait éditer le premier message du topic et rectifier le titre ? en voulant retrouver le sujet l'autre jour je n'ai pas réussi tout de suite à cause de l'inversion des lettres.
_________________
Premier néo-commandement : Je ne mettrai point de S au futur !!!
Par contre,si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur !
- kensingtonEsprit éclairé
"Réflexions sur le Cadre Européen", texte de l’intervention de Madame Annie Lhérété, IGEN. C'est ici.
C'est aussi A. Lhérété qui a écrit le texte que j'ai mis en ligne dans un autre topic sur la place du récit en cours de langue. On retrouve certaines idées d'ailleurs dans la conclusion.
Et je viens de trouver ça aussi: "Donner du sens aux apprentissages".
Juste parcouru mais ça semble intéressant.
C'est aussi A. Lhérété qui a écrit le texte que j'ai mis en ligne dans un autre topic sur la place du récit en cours de langue. On retrouve certaines idées d'ailleurs dans la conclusion.
Et je viens de trouver ça aussi: "Donner du sens aux apprentissages".
Juste parcouru mais ça semble intéressant.
- doctor whoDoyen
La référence au Cadre sonne le glas de l’utopie de l’atteinte du bilinguisme dans le champ de la formation scolaire. Il est désormais inscrit dans la loi que l’école ne prétend pas faire des bilingues franco-espagnol, franco-anglais, franco allemand, franco-italien, etc., et qu’il est possible d’avoir 20 /20 même si l’on fait des fautes de grammaire.
Parce que ne pas faire de fautes de grammaire, c'est être bilingue. Et toutes les fautes de grammaire se valent-elles ?
Pour le professeur, il s’agit de comprendre qu’évaluer n’est pas corriger, que l’erreur n’est pas une faute, que le verbe (j’entends la parole) n’est pas péché, mais élan vers l’autre. Qu’il faut troquer le stylo rouge qui stigmatise pour le stylo vert qui identifie et repère les progrès. Apprendre à additionner plutôt qu’à soustraire. Apprendre à donner 20/20 dès lors que l’objectif est atteint même si l’on n’a pas C2.
Débile. C'est elle qui met de la morale là où les profs agissent en professionnels. Quel prof ne fait que critiquer et pointer les faiblesses et les erreurs ?
Les extraits sur lesquels nous travaillons manquent le plus souvent de contextualisation et de densité suffisantes.
Dès le collège, pour construire une véritable compétence de compréhension, il semble nécessaire d’introduire aux côtés du travail éclaté en units/unités/etc., un travail sur des œuvres.
Aussi longtemps que nous travaillerons uniquement sur des extraits, nous nous condamnerons à plafonner en compréhension, car nous bornerons les champs lexicaux et culturels, nous nous couperons du contexte, nous ne visiterons que des univers étriqués dont le déjà-dit et le non-dit sont difficilement perceptibles. Mieux vaudrait en classe de lycée faire une douzaine d’extraits d’une seule œuvre, fût-elle mineure, que douze pages diverses, chacune d’elles étant décontextualisée
D'accord. Mais attention à ne pas faire la même erreur que l'on fait en français au primaire : vouloir faire trop dur trop tôt.
Et la reconnaissance globale du message, il faut aussi s'en méfier. C'est comme ça qu'on fait lire en primaire, et on voit le résultat au collège.
La nation au XIX° siècle s’est construite sur une langue, un territoire, une histoire.
L’Europe du XXI° siècle se construit à mesure que les barrières douanières sont démontées autour d’une compétence plurilingue et pluriculturelle, les langues étant autant de clés pour lire le monde, pour circuler plus facilement, pour s’adapter plus vite dans un monde changeant, pour travailler dans des équipes plurilingues et pluriculturelles, ou pour simplement garder son travail.
On sait que ceux qui maîtrisent plusieurs langues possèdent aussi des compétences connexes essentielles dont la capacité à négocier, à créer et à innover.
Il s’agit pour le professeur de langue d’équiper les jeunes d’un creuset de savoirs, de compétences de communication, et d’un répertoire de référents culturels.
Très très utilitariste, comme vision de la culture.
Sinon, il y a de bonnes pistes, mais souvent pour des raisons idéologiques contestables.
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- DulcineaNiveau 9
D'accord avec toi Dr Who.
J'ai lu les deux articles. Voici quelques remarques:
-Quand l'auteur évoque le piège des exercices "français" du commentaire et de l'argumentation qui sont à peine au niveau B2. Je suis un peu gênée par ce mot piège. Certes, il ne faut pas faire que ça mais je constate dans mes classes de lycée que c'est ce qui fonctionne le mieux puisque les élèves ont tendance à s'appuyer sur des connaissances vues ailleurs et ils se sentent valorisés. Si cette dame venait dans ma 1ère S, elle constaterait que ces élèves ont déjà atteint le niveau B2 d'un point de vue de leur maturité même si ce niveau n'est pas atteint d'un point de vue linguistique.
Idem en term ES, commenter, interpréter c'est ce que ces élèves font de mieux. Donc ils participent davantage quand je leur fais faire ce genre d'exercices artificiels et ils progressent davantage.
Il y a des jours où je me demande si mes élèves correspondent vraiment au CECRL!
-Je ne suis pas d'accord avec sa vision de l'évaluation, elle nous stigmatise. Ah, ces vilains profs qui ne mettent que des mauvaises notes! Je n'ai pas l'impression d'être particulièrement sévère. Je peux mettre un 20/20 à un élève qui a pris des risques et qui a fait des fautes mais je me suis assurée qu'il a assimilé les notions étudiées en classe, sinon c'est clair, je retire des points et je l'assume.
-L'évaluation par activité langagière: elle me gêne. J'aime valoriser l'effort et le travail. Mettre un 20 en CO à un élève qui ne fiche rien, j'ai du mal. Mettre un 0 à un bosseur, là aussi, j'ai du mal. Ce genre de cas peut se présenter. Il y a une part d'aléatoire en CO: qualité du matériel, placement dans la classe qui peut pénaliser l'un ou l'autre (je n'ai pas de labo), pb de surdité partielle chez certains de mes élèves... J'aime valoriser l'effort avant tout. De plus quand je fais une interro surprise de voca ou de conjugaison, je mets ça dans quoi? EE? Idem pour les poèmes par coeur. Tout n'est pas réductible à une question d'activité langagière en langue. Je trouve d'ailleurs ce découpage en activités langagières très discutable.
C'est d'ailleurs ce qu'elle dit quand elle évoque la question du culturel en cours de langue. Je trouve qu'elle se contredit souvent. D'un côté, elle affiche de grandes ambitions (lectures d'oeuvres complètes, importance de la culture) et de l'autre elle cède aux sirènes du pédagogisme lorsqu'elle remet en cause notre manière de noter et que le niveau B2 est le niveau qui doit être atteint en fin de lycée alors que bien des élèves sont capables de plus. Je suis d'accord sur le fait que l'école ne peut pas rendre bilingue un élève mais de là à évincer le bilinguisme définitivement, je trouve qu'elle y va un peu fort. Je fais quoi de mes hispanophones et de mes lusophones?
Je leur dis: on s'arrête là car on n'a pas le droit d'aller plus haut?
J'aime bien faire en sorte que mes élèves tirent le meilleur d'eux mêmes. Donc on sort régulièrement du "cadre" quand ceux-ci sont dans leurs bons jours. Est-ce grave docteur?
A part ces quelques points de désaccord, je trouve ses interventions courageuses car elle brise un certains nb de "tabous". J'ai trouvé particulièrement intéressantes ses remarques sur les manuels, le piège des sujets de société et la réduction de l'enseignement au vernaculaire et l'importance de la personnalité du professeur. De plus, elle a l'air d'avoir une fine connaissance des questions de pédagogie.
J'aimerais bien avoir l'avis des autres linguistes de Néo.
A vos claviers donc!
J'ai lu les deux articles. Voici quelques remarques:
-Quand l'auteur évoque le piège des exercices "français" du commentaire et de l'argumentation qui sont à peine au niveau B2. Je suis un peu gênée par ce mot piège. Certes, il ne faut pas faire que ça mais je constate dans mes classes de lycée que c'est ce qui fonctionne le mieux puisque les élèves ont tendance à s'appuyer sur des connaissances vues ailleurs et ils se sentent valorisés. Si cette dame venait dans ma 1ère S, elle constaterait que ces élèves ont déjà atteint le niveau B2 d'un point de vue de leur maturité même si ce niveau n'est pas atteint d'un point de vue linguistique.
Idem en term ES, commenter, interpréter c'est ce que ces élèves font de mieux. Donc ils participent davantage quand je leur fais faire ce genre d'exercices artificiels et ils progressent davantage.
Il y a des jours où je me demande si mes élèves correspondent vraiment au CECRL!
-Je ne suis pas d'accord avec sa vision de l'évaluation, elle nous stigmatise. Ah, ces vilains profs qui ne mettent que des mauvaises notes! Je n'ai pas l'impression d'être particulièrement sévère. Je peux mettre un 20/20 à un élève qui a pris des risques et qui a fait des fautes mais je me suis assurée qu'il a assimilé les notions étudiées en classe, sinon c'est clair, je retire des points et je l'assume.
-L'évaluation par activité langagière: elle me gêne. J'aime valoriser l'effort et le travail. Mettre un 20 en CO à un élève qui ne fiche rien, j'ai du mal. Mettre un 0 à un bosseur, là aussi, j'ai du mal. Ce genre de cas peut se présenter. Il y a une part d'aléatoire en CO: qualité du matériel, placement dans la classe qui peut pénaliser l'un ou l'autre (je n'ai pas de labo), pb de surdité partielle chez certains de mes élèves... J'aime valoriser l'effort avant tout. De plus quand je fais une interro surprise de voca ou de conjugaison, je mets ça dans quoi? EE? Idem pour les poèmes par coeur. Tout n'est pas réductible à une question d'activité langagière en langue. Je trouve d'ailleurs ce découpage en activités langagières très discutable.
C'est d'ailleurs ce qu'elle dit quand elle évoque la question du culturel en cours de langue. Je trouve qu'elle se contredit souvent. D'un côté, elle affiche de grandes ambitions (lectures d'oeuvres complètes, importance de la culture) et de l'autre elle cède aux sirènes du pédagogisme lorsqu'elle remet en cause notre manière de noter et que le niveau B2 est le niveau qui doit être atteint en fin de lycée alors que bien des élèves sont capables de plus. Je suis d'accord sur le fait que l'école ne peut pas rendre bilingue un élève mais de là à évincer le bilinguisme définitivement, je trouve qu'elle y va un peu fort. Je fais quoi de mes hispanophones et de mes lusophones?
Je leur dis: on s'arrête là car on n'a pas le droit d'aller plus haut?
J'aime bien faire en sorte que mes élèves tirent le meilleur d'eux mêmes. Donc on sort régulièrement du "cadre" quand ceux-ci sont dans leurs bons jours. Est-ce grave docteur?
A part ces quelques points de désaccord, je trouve ses interventions courageuses car elle brise un certains nb de "tabous". J'ai trouvé particulièrement intéressantes ses remarques sur les manuels, le piège des sujets de société et la réduction de l'enseignement au vernaculaire et l'importance de la personnalité du professeur. De plus, elle a l'air d'avoir une fine connaissance des questions de pédagogie.
J'aimerais bien avoir l'avis des autres linguistes de Néo.
A vos claviers donc!
- ZeldaHabitué du forum
En fait quand j'ai lu cette présentation ça m'a fait penser à cette discussion sur neo: https://www.neoprofs.org/t29005-la-pedagogie-a-l-ecole-normale-superieureun-excellent-texte-de-1904
J'ai vraiment l'impression qu'on coupe les cheveux en 4!
Et pour ma part, je crois que je fais une sorte d'allergie au CECRL, les mots "descripteurs" "A2" et "tâche" me sortent par les yeux!
J'ai vraiment l'impression qu'on coupe les cheveux en 4!
Et pour ma part, je crois que je fais une sorte d'allergie au CECRL, les mots "descripteurs" "A2" et "tâche" me sortent par les yeux!
- DulcineaNiveau 9
Moi aussi Elsa, je suis allergique. Je viens de lire ton texte de 1904. Il reste d'actualité. Si ses auteurs lisaient le CECRL, ils se retourneraient dans leur tombe...
- kensingtonEsprit éclairé
Le CECRL lui-même ne me gêne pas plus que ça en tant qu'outil (parmi d'autres) pour l'évaluation. C'est plus son utilisation par rapport au programmes officiels qui me gêne, on a l'impression qu'ils se réduisent à ce cadre comme seul horizon malgré quelques lignes sur le culturel ou la grammaire qui ont l’air d'être là pour décorer.
C'est plus l'actionnel et les tâches qui me gonflent! Surtout présentés comme unique démarche d'enseignement. C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce texte de Lhérété que j'ai enfin lu: la remise à leur place de chaque méthode, avec leurs caractéristiques propres. "Elles restent toutes pertinentes dans une certaine mesure." écrit-elle. Discours différent de celui habituel qui présente toute nouvelle méthode/démarche/approche comme la nouvelle et unique solution pour enseigner efficacement les langues.
Je ne suis pas fan de l'actionnel mais je peux y voir de l'intérêt pour certains aspects du programme. C'est la réduction de toutes les chapitres ou leçons des manuels à l'actionnel qui les fait apparaître (et être effectivement) si pauvres! Comme Elsa je pense que l'entraînement aux stratégies de compréhension et d'expression est bien plus important. Et le travail sur la phonologie.
Toujours à propos de l'article, je trouve vraiment très intéressant ce qui est dit sur le culturel. D'autant plus quand on rapproche ça de l'article "La place du récit...". On a l'impression d'être invité à sortir des sentiers battus et retrouver un peu d'ambition.
C'est plus l'actionnel et les tâches qui me gonflent! Surtout présentés comme unique démarche d'enseignement. C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce texte de Lhérété que j'ai enfin lu: la remise à leur place de chaque méthode, avec leurs caractéristiques propres. "Elles restent toutes pertinentes dans une certaine mesure." écrit-elle. Discours différent de celui habituel qui présente toute nouvelle méthode/démarche/approche comme la nouvelle et unique solution pour enseigner efficacement les langues.
Je ne suis pas fan de l'actionnel mais je peux y voir de l'intérêt pour certains aspects du programme. C'est la réduction de toutes les chapitres ou leçons des manuels à l'actionnel qui les fait apparaître (et être effectivement) si pauvres! Comme Elsa je pense que l'entraînement aux stratégies de compréhension et d'expression est bien plus important. Et le travail sur la phonologie.
Toujours à propos de l'article, je trouve vraiment très intéressant ce qui est dit sur le culturel. D'autant plus quand on rapproche ça de l'article "La place du récit...". On a l'impression d'être invité à sortir des sentiers battus et retrouver un peu d'ambition.
- ZeldaHabitué du forum
kensington a écrit: On a l'impression d'être invité à sortir des sentiers battus et retrouver un peu d'ambition.
Tout à fait, et c'est ce qui me gêne le plus je crois avec l'idéologie des savoirs qui ne doivent pas être évalués car seuls les savoir-faire et les compétences comptent.
J'ai le sentiment que c'est contre-nature de demander aux enseignants de ne plus transmettre de savoirs (ou dans une part très réduite). C'est comme si on voulait sacrifier les élèves qu'on a entre les mains, qu'on leur refusait l'accès à la Culture, qu'on ne leur donnait pas la chance que nous, quand nous étions élèves, nous avons eu.
- kensingtonEsprit éclairé
Mais oui! J'apprécie beaucoup ce qui est dit dans l'article sur le culturel mais elle est un peu optimiste quand elle écrit: " Tous nos programmes du collège jusqu'au lycée prennent pour axe fondamental les contenus culturels". J'ai bien envie de les relire attentivement du coup pour vérifier mais si c'est le cas tant mieux.
Mais enfin si on prend sérieusement le culturel comme axe fondamental (et je suis tout à fait pour!), il faut mettre les tâches et l'actionnel un peu de côté.
Le culturel comme axe fondamental et le culturel comme toile de fond des tâches (finales ou autres!), c'est pas la même chose!
Mais enfin si on prend sérieusement le culturel comme axe fondamental (et je suis tout à fait pour!), il faut mettre les tâches et l'actionnel un peu de côté.
Le culturel comme axe fondamental et le culturel comme toile de fond des tâches (finales ou autres!), c'est pas la même chose!
- DulcineaNiveau 9
Le culturel comme axe fondamental, c'est ce que j'ai choisi Kensington, donc des tâches sont réalisées mais à la marge, j'ai fait le choix de rester dans un cadre assez scolaire et puis mes lycéens en ont marre des tâches, ils en sont gavés depuis la 6° et voient revenir toujours les mêmes: récit de voyage, interview, site internet, guide touristique... Ils me disent s'en lasser.
Plus les élèves grandissent, plus je m'approche de ce qui est fait en lettres finalement, ce qui n'empêche pas d'accorder une place importante à l'oral. On est plus dans la réflexion que dans l'action. On ne peut pas demander à un élève de 17 ans de travailler comme un élève de 6°. Il faut tenir compte de sa maturité même si son niveau de langue n'est pas toujours à la hauteur.
Mais comme toi, j'ai l'impression que cette IGEN est très optimiste quand elle parle du culturel comme axe dans les programmes. J'ai plutôt l'impression que la place de ceux-ci diminue, il suffit de voir les manuels... Le culturel n'étant qu'un prétexte ou qu'une toile de fond, rien de plus. Chez nous, en espagnol, le culturel, c'est de la décoration qui rend les manuels attractifs et sympathiques.
Au global, les élèves peuvent avoir fait cinq ans d'espagnol sans savoir situer les pays, régions sur une carte. Ils peuvent aussi ignorer totalement les grands événements qui ont marqué le XX ème siècle, en Espagne et en AL. Je m'en rends compte en CPGE, les élèves bloquent sur des connaissances culturelles de base qui les empêchent de comprendre l'actualité. Ces amers constats m'incitent à injecter davantage de culturel, quitte à passer par le français, parfois.
Plus les élèves grandissent, plus je m'approche de ce qui est fait en lettres finalement, ce qui n'empêche pas d'accorder une place importante à l'oral. On est plus dans la réflexion que dans l'action. On ne peut pas demander à un élève de 17 ans de travailler comme un élève de 6°. Il faut tenir compte de sa maturité même si son niveau de langue n'est pas toujours à la hauteur.
Mais comme toi, j'ai l'impression que cette IGEN est très optimiste quand elle parle du culturel comme axe dans les programmes. J'ai plutôt l'impression que la place de ceux-ci diminue, il suffit de voir les manuels... Le culturel n'étant qu'un prétexte ou qu'une toile de fond, rien de plus. Chez nous, en espagnol, le culturel, c'est de la décoration qui rend les manuels attractifs et sympathiques.
Au global, les élèves peuvent avoir fait cinq ans d'espagnol sans savoir situer les pays, régions sur une carte. Ils peuvent aussi ignorer totalement les grands événements qui ont marqué le XX ème siècle, en Espagne et en AL. Je m'en rends compte en CPGE, les élèves bloquent sur des connaissances culturelles de base qui les empêchent de comprendre l'actualité. Ces amers constats m'incitent à injecter davantage de culturel, quitte à passer par le français, parfois.
- ErgoModérateur
C'est le problème que je retrouve en anglais. Ils sont plus petits, mais en 5ème, je fais une "séquence" sur le passé du Yorkshire, à partir d'extraits de Horrible Histories sur York et d'extraits de films comme les Virtuoses. Les élèves ont eu à mal fou à comprendre dans le texte que York, c'était une ville (pour eux, une majuscule à un mot n'est plus un indice, ils n'en mettent pas ou ils en mettent partout) et il n'y en avait qu'un ou deux par classe qui ont compris que ce n'était pas New York. Et un qui était capable de me dire que c'était dans le Nord de l'Angleterre (un extra-terrestre). En plus, en quelques mois, j'ai eu l'impression que véritablement, ils s'intéressaient au culturel. (C'est pas bien, mais ma trame de fond officieuse, c'est culture + méthodologie et je suis persuadée que s'ils n'ont pas les bases méthodologiques, ils lutteront beaucoup plus pour apprendre...)Dulcinea a écrit:
Au global, les élèves peuvent avoir fait cinq ans d'espagnol sans savoir situer les pays, régions sur une carte. Ils peuvent aussi ignorer totalement les grands événements qui ont marqué le XX ème siècle, en Espagne et en AL. Je m'en rends compte en CPGE, les élèves bloquent sur des connaissances culturelles de base qui les empêchent de comprendre l'actualité. Ces amers constats m'incitent à injecter davantage de culturel, quitte à passer par le français, parfois.
Le manuel de 5ème que j'ai met tour à tour des photos d'Angleterre, d'Irlande, des Etats-Unis etc. mais rien n'est fait sur le culturel en tant que tel: ces images ne sont pas exploitées, elles décorent. Aujourd'hui, quand les 5ème devaient me rédiger un texte (format texte ou texte + BD / façon manga etc.) sur un événement historique passé de leur choix, plusieurs ont fait le choix de réutiliser ce qui était au programme d'histoire, d'autres ont ressorti le cours qu'on avait fait le 5 novembre etc.
J'ai la même impression avec cette histoire de tâche, qu'ils vont toujours faire la même chose, d'une séquence sur l'autre...et au final, on papillone, on fait des petits puzzles et on ne revient pas sur ce qu'on a fait dans la séquence précédente.
(Et honnêtement, je pense qu'on accentue leur côté "consommateur"; la séquence, c'est le raté de la copie du modèle anglo-saxon où dire à un prof que son cours est ennuyeux est la critique du siècle. Alors oooh faut les amuser les petits et rien à faire s'ils apprennent ou pas...C'est comme le fait de les faire travailler en îlots etc. sous prétexte qu'ils le font dans les pays anglo-saxons...Sauf que pour avoir enseigné en primaire là-bas, ils le font depuis tous petits dans tous les cours, donc ils ont l'habitude, alors que nous, vouloir leur faire faire ça 4 ou 5h par semaine grand maximum, c'est irréaliste au possible de penser que bien sûr, ça va devenir naturel. Ouais, ça va devenir la cour de récré surtout).
Au collège ici, on a toujours une partie "savoirs" et on fait des évaluations en savoirs. Point barre.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- kensingtonEsprit éclairé
Je propose qu'on titularise dès maintenant Ergo!
Si tu veux développer ton expression "trame de fond = culture + méthodologie", ça m'intéresse (je me fais une idée mais bon...).
Sounds very interesting indeed!
- DulcineaNiveau 9
Moi, je titularise Ergo sur le champ, avec félicitations du jury et je la case en poste fixe direct. Ergo, j'aime bien tes remarques sur le côté consommateur et le copié-collé systématique du modèle anglo-saxon.
- PiliGrand sage
c'est une très bonne chose, je trouve !Ergo a écrit:Ces amers constats m'incitent à injecter davantage de culturel, quitte à passer par le français, parfois.
Le manuel de 5ème que j'ai met tour à tour des photos d'Angleterre, d'Irlande, des Etats-Unis etc. mais rien n'est fait sur le culturel en tant que tel: ces images ne sont pas exploitées, elles décorent. je vous pose une question à tous: vous avez l'impression qu'avant il y avait plus de place au culturel, je ne connais pas assez les manuels de lycée, mais il me semble que la réponse est OUI... Dommage ...
J'ai la même impression avec cette histoire de tâche, qu'ils vont toujours faire la même chose, d'une séquence sur l'autre...et au final, on papillone, on fait des petits puzzles et on ne revient pas sur ce qu'on a fait dans la séquence précédente.
Mais si, on y revient ! Il y a des points que l'on réutilise. Pour certains, la tâche pose pb mais n'est-ce-pas juste le mot?l'appellation? avant vous faisiez bien un devoir bilan de séquence non? c'est plus ou moins pareil?
C'est comme le fait de les faire travailler en îlots etc. sous prétexte qu'ils le font dans les pays anglo-saxons...Sauf que pour avoir enseigné en primaire là-bas, ils le font depuis tous petits dans tous les cours, donc ils ont l'habitude, alors que nous, vouloir leur faire faire ça 4 ou 5h par semaine grand maximum, c'est irréaliste au possible de penser que bien sûr, ça va devenir naturel. Ouais, ça va devenir la cour de récré surtout).
Je peux témoigner, j'ai voulu tester cette année...Pour la 1ère fois, j'ai ma salle oléééééééééé ...elle est toute petite mais bon, quand même, je me suis dit je tente (d'autant plus que les 3èmes avaient bossé ainsi l'année dernière avec la collègue) Toutes les activités ne nécessitent pas ce positionnement, mais je me suis dit que s'ils n'y étaient pas habitués, ce serait vraiment l'excitation le jour où l'on travaillerait comme ça ...donc voilà, dès le 1er jour ils se sont retrouvés en îlots...alors, le bilan ? mitigé j'avoue...ce positionnement favorise les échanges certes mais aussi ...tous les échanges ...et pas seulement les plus pertinents...mais en même temps quand je circule dans la salle, et que j'entends des élèves entre eux qui se posent des questions de voca ou autre, je ralentis...je fais comme si je n'étais pas là...et j'entends avec plaisir le camarade répondre ...et là, contente je poursuis mon chemin....contente ....bien sûr, ça ne se passe pas comme ça tout le temps...
J'avoue que c'est plus fatiguant qu'une disposition classique...et qu'il faut donner de sa personne :| ....
Par rapport à une salle en TGV, les îlots ont l'immense avantage de permettre d'accéder, d'approcher tous les élèves et de proposer une aide plus personnalisée...en TGV, certains élèves sont parfois planqués en plein milieu d'une rangée...
donc voilà, du bon, du moins bon...je crois tout de même que je suis plus à l'aise dans une salle en U, mais par contre à choisir entre l'îlot et le TDV mon choix est vite fait !
Au collège ici, on a toujours une partie "savoirs" et on fait des évaluations en savoirs. Point barre.Moi aussi, j'en fais toujours...ça me semble indispensable, je place ensuite mes notes en EE, mais ce serait plus logique d'avoir une partie 'savoirs[/quote]
- PiliGrand sage
Et bien sûr, je titularise Ergo d'office, la réflexion est déjà bien avancée !
par contre, faudra attendre pour le poste fixe proposée par Dulcinea...non mais !! TZR depuis 8-9 ans, je ne laisserai pas les petits nouveaus me passer devant ...niark, niark...
par contre, faudra attendre pour le poste fixe proposée par Dulcinea...non mais !! TZR depuis 8-9 ans, je ne laisserai pas les petits nouveaus me passer devant ...niark, niark...
- kensingtonEsprit éclairé
Pili a écrit:c'est une très bonne chose, je trouve !Ergo a écrit:Ces amers constats m'incitent à injecter davantage de culturel, quitte à passer par le français, parfois.
Le manuel de 5ème que j'ai met tour à tour des photos d'Angleterre, d'Irlande, des Etats-Unis etc. mais rien n'est fait sur le culturel en tant que tel: ces images ne sont pas exploitées, elles décorent. je vous pose une question à tous: vous avez l'impression qu'avant il y avait plus de place au culturel, je ne connais pas assez les manuels de lycée, mais il me semble que la réponse est OUI... Dommage ...
Dommage que OUI ou dommage que ça ait changé?
En tout cas oui, il y avait plus de "culturel à contenu" avant.
- PiliGrand sage
Pardon mes propos ne sont pas clairs
Je voulais dire :"dommage que le culturel soit laissé de côté... "
Je voulais dire :"dommage que le culturel soit laissé de côté... "
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