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par Finrod Mer 27 Avr 2011 - 13:11
Bonjour,

Je me demandais si quelqu'un savait quel est le nombre d'heures travaillées officiellement par un agrégé/ un certifié ?

Est-ce 35 ?

Faut il ajouter les HSA ? par ex, avec 2 HSA, est ont considéré comme "travaillant 37 h par semaine" ?
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par Invité Mer 27 Avr 2011 - 13:23
Je crois que le calcul est NB d'heures en présentiel x 2.5. Donc 45h pour un certifié et 37.5h pour un agrégé. "Ils" estiment que tu passes 1.5h à préparer un cours d'une heure (entre la prépa, les corrections, etc.). Tu ajoutes le même coefficient de 2.5 à tes HSA pour obtenir ton nombre total d'heures.
Nasopi
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par Nasopi Mer 27 Avr 2011 - 13:23
Je crois que c'est 45 (le nombre d'heures de cours avait été calculé au moment où tout le monde travaillait 45h, et n'a jamais été revu à la baisse depuis).

_________________
"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
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par Finrod Mer 27 Avr 2011 - 13:28
Mais ce ne serait pas en contradiction avec la loi ?

Je veux dire, puisque ce sont des heures théoriques pour eux, peut être qu'ils considèrent arbitrairement qu'on est passé à 35, suivant l'équivalence "fonctionnaire à tps complet <-> 35 h"...

(quand j'étais en thèse, on m'a dit que j'étais considéré comme à 35 par ex)

Sur mon bulletin de paie, il y a juste écrit "+ de 120 h"...
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Mer 27 Avr 2011 - 13:40
Finrod a écrit:Mais ce ne serait pas en contradiction avec la loi ?

Je veux dire, puisque ce sont des heures théoriques pour eux, peut être qu'ils considèrent arbitrairement qu'on est passé à 35, suivant l'équivalence "fonctionnaire à tps complet <-> 35 h"...

(quand j'étais en thèse, on m'a dit que j'étais considéré comme à 35 par ex)

Sur mon bulletin de paie, il y a juste écrit "+ de 120 h"...
je ne connais pas le nombre d'heures officiellement estimé.
La mention "+120h" est la mention qui correspond réglementairement à un temps plein, elle figure sur les bulletins de salaire de tous les profs depuis au moins le milieu des années 70, quel que soit le corps ou le grade de l'enseignant (à temps complet).
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par Finrod Mer 27 Avr 2011 - 13:56
J'ai trouvé une réponse avec google

J'avais posé la question au SNUipp national l'année dernière. On doit se baser sur la durée légale du travail qui est de 1607 h en France. Le calcul était :
J'applique le coefficient de 0.85 dans ton cas : 1607x0.85=1367 à renseigner dans la déclararion d'impôts pour la prime pour l'emploi (que je n'avais pas eu d'ailleurs, en tant qu'enseignant on dépasse le plafond)

Bon courage,
Thomas

Je vais faire confiance au SNUipp. Il n'y a pas de raison que ce soit différent pour les profs des écoles et des collèges/lycée, même si ils ont 27 heures effectives.

(edit: sauf que la durée légale du travail est de 1820 h et non 1607. Quoique... là je doute.)

Merci l'insee :

Durée légale du travail

Définition

Fixée à 35 heures hebdomadaires ou 1607 heures annuelles pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, la durée légale du travail est une durée de référence. C'est un seuil à partir duquel sont calculées les heures supplémentaires. Il ne s'agit ni d'une durée minimale (les salariés peuvent être employés à temps partiel), ni d'un maximum : des heures supplémentaires peuvent être accomplies dans le respect des durées maximales au-delà desquelles aucun travail ne peut-être demandé.

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Invité6
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par Invité6 Mer 27 Avr 2011 - 14:08
c'est un peu un marronier sur le forum...
Lorsque le temps de travail était de 45 heures par semaine, un agrégé, qui était censé exercer en lycée, faisait 15 heures de cours, une heure de cours nécessitant selon les calculs 2 heures de préparation/corrections.
Le certifié faisait 18 heures puisqu'une heure en collège nécessitant officielle 1h30 de préparation/corrections.
Nous sommes donc restés à la durée légale de 45 heures / semaine, mais la répartition certifiés / agrégés en collège / lycée n'existe plus vraiment...
Pierre_au_carré
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par Pierre_au_carré Mer 27 Avr 2011 - 14:53
Finrod a écrit:
(edit: sauf que la durée légale du travail est de 1820 h et non 1607. Quoique... là je doute.)

Oui, congés payés compris.
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par CarmenLR Mer 27 Avr 2011 - 15:23
Comment ça "congés payés compris" ?
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par Finrod Mer 27 Avr 2011 - 15:28
Pierre_au_carré a écrit:
Finrod a écrit:
(edit: sauf que la durée légale du travail est de 1820 h et non 1607. Quoique... là je doute.)

Oui, congés payés compris.

Mdr. Donc je me demande "est-ce 1820 ou 1607 ?" et tu me réponds "Oui" ?

A priori c'est le truc de l'Insee qui est bon, 1607, non ?
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par Karine B. Mer 27 Avr 2011 - 20:31
Finrod a écrit:Bonjour,

Je me demandais si quelqu'un savait quel est le nombre d'heures travaillées officiellement par un agrégé/ un certifié ?

Est-ce 35 ?

Faut il ajouter les HSA ? par ex, avec 2 HSA, est ont considéré comme "travaillant 37 h par semaine" ?

Nos horaires ont été fixés en 1950 à une époque où la semaine de travail était à 40 h, pas de réajustement depuis (sauf à la hausse, cf le nombre de classes en charge qui augmente).

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par Karine B. Mer 27 Avr 2011 - 20:32
CarmenLR a écrit:Comment ça "congés payés compris" ?

les profs sont comme les autres : nous avons 5 semaines de congés payés, le reste = les vacances des élèves

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par Malaga Jeu 28 Avr 2011 - 10:50
Karine B. a écrit:
CarmenLR a écrit:Comment ça "congés payés compris" ?

les profs sont comme les autres : nous avons 5 semaines de congés payés, le reste = les vacances des élèves

Oui mais en pratique, nous avons tout de même 7 semaines et demie de congés (je parle ici des petites vacances, je crois, même si je n'ai jamais vu ce décret, que nos grandes vacances ne sont pas payées), non?

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par Karine B. Jeu 28 Avr 2011 - 10:57
Malaga a écrit:
Karine B. a écrit:
CarmenLR a écrit:Comment ça "congés payés compris" ?

les profs sont comme les autres : nous avons 5 semaines de congés payés, le reste = les vacances des élèves

Oui mais en pratique, nous avons tout de même 7 semaines et demie de congés (je parle ici des petites vacances, je crois, même si je n'ai jamais vu ce décret, que nos grandes vacances ne sont pas payées), non?

ce ne sont pas des congés payés, mais des vacances d'élèves (et cela sous entend pas mal de choses assez menaçantes). Quant aux 10 mois payés pour 12, j'ai déjà dit ici que c'était une légende urbaine pour expliquer la dégringolade de notre pouvoir d'achat

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par Aranel53 Jeu 28 Avr 2011 - 11:58
Euh... autant je suis d'accord avec le concept de "vacance d'élèves" différents de "congés payés", autant du coup, on se retrouve bien à être payés 10 mois sur 12... non ? Ou 9 mois et demi sur 12 ?
Je dis quand on me le demande, que je suis en "temps partiel imposé". Smile

Un texte "officiel" existe-t-il sur le sujet ? J'ai cherché mais je n'ai rien trouve d'indiscutable et j'aimerais vraiment pouvoir répondre un truc carré quand on dit "mais vous avec vos quatre mois de vacances, arrêtez de vous plaindre !" ...

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« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
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par Karine B. Jeu 28 Avr 2011 - 12:23
Aranel53 a écrit:Euh... autant je suis d'accord avec le concept de "vacance d'élèves" différents de "congés payés", autant du coup, on se retrouve bien à être payés 10 mois sur 12... non ? Ou 9 mois et demi sur 12 ?
Je dis quand on me le demande, que je suis en "temps partiel imposé". Smile

Un texte "officiel" existe-t-il sur le sujet ? J'ai cherché mais je n'ai rien trouve d'indiscutable et j'aimerais vraiment pouvoir répondre un truc carré quand on dit "mais vous avec vos quatre mois de vacances, arrêtez de vous plaindre !" ...

on est payé 12 mois sur 12, aucun texte prouvant le contraire n'existe. Par contre, le point d'indice n'a pas été augmenté, ce qui fait que nous avions au départ une rémunération similaire à un officier ou à un commissaire de police et que ce n'est plus le cas, puisqu'il y a eu décrochage, nous sommes trop nombreux.

Résultat, comme il faut bien trouver une explication pour expliquer notre appauvrissement, d'où cette histoire de 10 mois sur 12

Conditions de services et Salaires.





Conditions de service : un peu d’histoire.


Quand et comment
a-t-on défini le service des personnels enseignants fonctionnaires ?
Certainement pas comme le prétend le texte de Laurent Tarillon, actuellement
très en vogue sur la toile et qui fait fi de toutes les données historiques sur
la question.


Les premiers
enseignants de second degré fonctionnaires ont été recrutés au moment où l’on
créait cet ordre d’enseignement avec la mise en place du lycée napoléonien. Et
dès l’origine, les agrégés quand ils enseignaient en lycée avaient un service
de 14 heures. On le voit, on était loin, à l’époque, de calculs mettant en
relation le temps de travail des enseignants avec celui des autres
travailleurs. A une époque où le législateur régnait sans conteste un service
de14 heures de cours paraissait tout à fait convenir.


Les efforts faits
pour mettre en place un enseignement de second degré n’ont jamais suffit pour
répondre aux aspirations sociales. Les recrutements d’enseignants agrégés ont
toujours été insuffisants pour faire fonctionner, à eux seuls, les lycées
d’Etat et le nombre de lycées (un par département) était lui-même trop
restreint pour accueillir le volume pourtant réduit des jeunes qui pouvaient
relever d’un tel enseignement.


Aussi, dès l’origine
vit-on se développer et se multiplier les sous-catégories de personnels et
d’établissements aux situations diverses : horaires, néanmoins toujours
calculés à la hausse à partir de celui des agrégés considéré comme la référence
de base, rémunérations, statut de l’établissement (d’Etat, municipal, voire
départemental ; cadre parisien et cadre provincial ; lycées,
collèges, écoles professionnelles, écoles primaires supérieures ;
classique, moderne, technique, ; masculin, féminin, etc…) et surtout
situations majoritaires de précarité, la plupart de ces enseignants non agrégés
et pas tous licenciés n’étant pas titulaires de leur poste.


Bref les catégories
pullulaient et une constante dans les revendications propres au métier fut,
avant même l’existence de syndicats, le recrutement de seuls titulaires et
l’uniformisation des conditions de services de tous sur la base la plus
favorable.


Le premier texte
allant dans ce sens fut le décret du 11 février 1932 codifiant dans un texte
unique tous les maxima de service des enseignants des lycées et collèges et
alignant les obligations de service des enseignantes sur celles de leurs
collègues masculins. ( Ce progrès là serait-il lui aussi si vieux qu’il
faudrait le revoir !)


Remarquons au passage
que la publication de ce texte, qui constituait un acquis insuffisant mais
incontestable, allait de pair avec une revalorisation des rémunérations
importante qui permettait de rattraper une partie du retard sur les carrières
des officiers de l’armée qui servaient de référence aux revendications des
enseignants. C’était le résultat de plusieurs années de lutte unitaire.


Mais on était encore
loin du « Cadre Unique » qui était revendiqué par la profession sur
la base de la situation la plus favorable, celle des agrégés.


Quelques dates, qui
ne marquent pas que des progrès, fortement simplifiées de cette longue marche:


1938 :
publication du statut des profs adjoints et répétiteurs au service de 36
heures, reconnaissance d’un service de 40 heures pour les ouvriers instructeurs
(O-I) du technique.


1941 création du CAEC
(Certificat d’aptitude à l’enseignement en collège, ancêtre du CAPES) premier
concours de recrutement distinct de l’agrégation, mais maintien de la
distinction cadre parisien (maxima de service 14 heures) et cadre provincial (
18 heures).


24/12/1945 :
suppression des EPS et décret supprimant les cadres
géographiques(Paris/Province) pour les remplacer par des cadres et catégories
d’enseignants.


6/5/1945 :
décret « unifiant » les maxima de service : agrégés=14 ou 15
heures selon le cadre, non-agrégés (CAEC) titulaires=15 ou 16 heures et
délégués rectoraux (non titulaires) : 18 heures, mais laissant tout un tas
de situations en suspens (enseignements artistiques, AE, PA, O-I, etc…) et
codifiant des allégements ou augmentation de service en fonction des effectifs,
des niveaux, de tâches spécifiques (labo, CPGE, etc…)


1948 : création
des Adjoints d’enseignement, des PTA (ex O-I).


Le décret du 6/5/1945
sera la base des textes de 1950 qui entérineront avec la création du CAPES/T un
service de non agrégé à 18 heures (le plus lourd du décret de 1945), précisera
l’alignement de services de prépas scientifiques sur les littéraires, mais
surtout aura pour objectifs, au delà de ce toilettage qui n’était ,comme toujours,
qu’un prétexte, de nous imposer deux heures supplémentaires obligatoires et
surtout les fameux compléments de service.


Les textes de 1950
s’ils constituaient une clarification et une simplification relative des
situations, s’ils instituaient « définitivement » des principes
fondamentaux de notre service (maximum hebdomadaire
de cours en face d’élèves par opposition par ex à un service annualisé) n’en
était pas moins une régression importante permise par la faiblesse syndicale
dans laquelle se trouvait le second degré à cette époque : petit nombre de
personnels concernés, « autonomie », division à l’intérieur de la
FEN,etc…


Les textes de 1950
n’ont que peu bougé, et remarquons que la « refonte » du statut général de la fonction publique en 1983 n’en
sera pas l’occasion. Mais ils ont néanmoins été modifiés positivement à
quelques reprises et notamment, grâce au SNES, avec la modification du maxima
de service des enseignements artistiques. Et notre syndicat aura aussi évité
des régressions fort graves avec la mise en échec de l’annualisation du service
des Titulaires remplaçants.


Remarquons, au
passage, que si les conditions de service des enseignants de second degré ont
été un enjeu fréquent des luttes avec leur employeur on ne trouvera jamais le
même acharnement à redéfinir celui de leurs collègues du premier degré. Mais
nous y reviendrons sans doute.





Et nos salaires dans tout ça: quelques précisions.


Les salaires des
enseignants n’ont jamais été indépendants de ceux des autres fonctionnaires et
leur revendication en la matière a toujours été construite par référence à
d’autres corps sur la base de la qualification reconnue par leur niveau de formation.


Et une référence que
l’on retrouvera de l’origine à l’immédiat après guerre sera le traitement des
officiers de l’armée. En avril 1946, lorsque fut mise en place la commission
Coyne chargée d’étudier le classement des enseignants dans la nouvelle grille
de rémunération prévue par le statut général de la fonction publique, le SNES
revendiquait la parité entre les indices de fin de carrière du professeur-
adjoint et ceux du commandant 1° échelon, du professeur licencié et du
lieutenant- colonel 1° échelon, du professeur agrégé et du colonel 2° échelon.


Toutes les
négociations sur le sujet auront toujours été menées sur de telles bases , tous
les arbitrages rendus l’auront été dans ce sens mais auront toujours été
contournés au fil du temps et dans le cadre de négociations corporatistes
particulières par l’introduction d’indemnités, de primes diverses ou de modifications
catégorielles auxquelles d’ailleurs nous n’aurons pas échappé même si les
enseignants auront été, en règle générale, les plus souvent oubliés. Mais la
disparition du recrutement des PEGC, des AE, la création des hors-classes ont
forcément modifié un certain nombre de parités en leur temps dans la grille et
contribué à réduire une part de notre déclassement.


Il n’en reste pas
moins que, déclassés ou pas, le salaire des enseignants ne déroge pas aux
règles générales de la fonction publique : il s’agit, comme pour tous les
fonctionnaires, d’un salaire annuel versé en 12 mensualités et ni notre service
tel qu’il est calculé en heures de cours ni le temps de vacances des
établissements scolaires n’entrent et ne sont jamais entrés en ligne de compte
dans ce calcul, comme peuvent le montrer toutes les archives, compte- rendus ou
PV de toutes les réunions de négociations sur le sujet. Aucun élément sérieux
ne peut étayer cette rumeur pourtant fortement répandue.


Remarquons au passage
que le temps de vacances n’a jamais répondu aux revendications des enseignants,
mais à celles des familles et cela de tout temps : des familles rurales
qui récupéraient de la main d’œuvre en été aux familles bourgeoises qui
quittaient les centres urbains pendant les chaleurs avec armes et bagages, le
consensus fut large, sans compter l’engouement pour les sports d’hiver à
l’origine des vacances de février qui n’ont pas toujours existé, ou de la
querelle du samedi, ou des semaines de 4 jours etc…





POURQUOI ?


Qu’est ce qui motive
donc notre enseignant d’économie à rassembler sans les vérifier, à répandre
sans aucun appareil critique (aucune référence, aucune bibliographie) cet
ensemble d’allégations sans fondement ? La question se pose forcément.
Pourquoi ce texte, que l’on invite à diffuser largement, à reproduire sans
retenue et que l’on retrouve un peu partout de blog de gauche en blog de droite
et même sur des sites SNES, le plus souvent sans commentaires (il doit se
suffire à lui-même) et qui apparaît comme une vérité assurée sans besoin de
preuves ni d’un minimum de référence historique ? Pour ma part j’y vois
une première explication. La volonté de laisser/faire croire qu’il y a et qu’il
y a toujours eu, avec l’accord des organisations représentatives des
personnels, un lien structurel entre nos conditions de services et nos
salaires, (ce que tente par ailleurs,est-ce un hasard ?, une étude récente
sur notre « paupérisation »),et que si nous gagnons peu c’est que
nous travaillons peu, ou, comme le dit Sarkozy, que si nous voulons gagner plus
il nous faudra travailler plus. Certes on peut penser que, pour certains,
toiletter le décret de 1950 n’est pas vouloir nous faire travailler plus mais
nous faire travailler autrement.(Les plus anciens reconnaîtront là un slogan de
la défunte FEN et de sa majorité UID ou du SGEN). Peut-être est-ce la même
chose ? Car, n’y a-t-il pas dans cette démarche l’idée que c’est notre
statut de privilégié qui est un obstacle à l’amélioration du système éducatif,
et que si nous acceptions de l’abandonner aux orties, subitement tout irait
mieux et qu’alors nous pourrions obtenir une meilleure situation
salariale ? Bref, « acceptez comme les autres de travailler 35 heures
ou plus dans les établissements et vous verrez tout ira mieux. » Autrement
dit, pour parler moins vulgaire et plus convenu, « abandonnez partie de
votre enseignement disciplinaire pour assurer plus d’aide méthodologique,
psychologique, etc.., assurez un encadrement pédagogique renforcé et nous
passerons d’une massification en échec à une démocratisation réussie. »
Mais cet encadrement, n’est-ce pas ce que nous avions quand une petite partie
des jeunes accédait aux second degré ? Parce qu’enfin, qui peut penser que
les élèves d’aujourd’hui qui en 6° bénéficient dans le meilleur des cas de 4h30
de français ne tireraient pas bénéfice des 6 heures élèves dont 3 en petits
groupes qu’avaient des enfants de milieu plus favorisé en 1950 ? A
l’époque un prof certifié de lettres pouvait faire son service avec 2 classes
de 6° et moins de 70 élèves contre 4 classes aujourd’hui et au moins 100 élèves
voire 120. Si l’on veut améliorer l’encadrement pédagogique sans sacrifier le
contenu de l’enseignement, il est vain de modifier le service des enseignants
et il vaudrait mieux augmenter les recrutements d’enseignants formés pour
accompagner l’augmentation des effectifs. Bien sûr que le système éducatif
coûte plus cher aujourd’hui qu’hier, mais veut-on former les jeunes ou faire
semblant, ce que l’on fait depuis des années avec le succès que l’on voit.


Alors peut-être le
décret de 1950 est-il vieux, certainement devons-nous, enseignants, continuer
sans cesse de remettre sur le métier notre enseignement, mais n’est-ce pas
vieille recette que de colporter l’idée que notre rêve est celui du lycée
napoléonien, que nous ne sommes que d’affreux corporatistes alors que sans nous
l’élévation générale du niveau de formation ne serait pas ce qu’elle est,
malgré tout ?





Jean-Marc ASTRUC





A lire avec
profit : Histoire du SNES (tome 1) 1840-1967. A.Dalançon. IRHSES

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