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Grand sage

Besançon : prof blessé à Tristan-Bernard, les profs en grève hier  Empty Besançon : prof blessé à Tristan-Bernard, les profs en grève hier

par Docteur OX Mar 15 Jan 2013 - 16:35

http://www.estrepublicain.fr/doubs/2013/01/15/prof-blesse-a-t-bernard

Quatre individus se sont introduits dans une classe au lycée Tristan-Bernard à Besançon, vendredi. Dans leur fuite, ils ont blessé le professeur et bousculé le proviseur. Les enseignants ont exercé leur droit de retrait hier matin.

«Ils étaient quatre, ils sont rentrés dans la classe, et ont fait comme s’ils allaient en cours. Ils ont dit qu’ils étaient désolés d’être en retard. Ils se sont assis, et quand le prof à vouloir téléphoner pour appeler l’administration, trois se sont sauvés en l’insultant. Notre prof a essayé de retenir le quatrième en refermant la porte. De l’extérieur, un des trois l’a forcée avec son poing et son genou. Le prof a été blessé à l’arcade sourcilière ». Audrey et Nancy, sont en Terminale Accueil, relations clients et usagers, elles étaient assises au premier rang, vendredi.

Le proviseur et son adjoint ont été immédiatement prévenus par une professeur d’histoire. Les quatre adolescents avaient passé quelques minutes bravaches dans sa classe. L’équipe de direction s’est interposée pour tenter d’interpeller les quatre jeunes qui couraient vers la sortie. Pierre Allain, le proviseur, a été renversé, mais ils ont réussi à arrêter l’un des membres du quatuor, qu’ils ont retenu jusqu’à l’arrivée de la police, 15 minutes plus tard.

« Je fais un métier que j’aime et que j’ai choisi, je n’ai jamais eu de problème avec les élèves », explique l’enseignant blessé. Il bénéficie aujourd’hui d’une ITT de huit jours et avoue sa peur rétrospective. « Le problème du lycée est architectural ; à sa construction, on a voulu de l’espace, maintenant l’environnement a changé. Cette agression est à prendre au sérieux, les choses peuvent s’aggraver. Là, je pense qu’il s’agit de quatre garçons qui ont voulu faire les beaux devant une classe de filles. Ils n’ont même pas conscience que leur geste est grave, qu’il y a des règles à respecter en société. Mais nous, établissement scolaire de l’Éducation nationale, devons pouvoir travailler en toute sécurité. Ensemble, et avec le policier référent, nous devons réfléchir sérieusement et sans angélisme à une solution juste. J’aimerais que cela serve de leçon pour qu’on avance positivement », dit-il.

Un agent de prévention

Durant toute la matinée d’hier, ses collègues l’ont soutenu en exerçant leur droit de retrait. Ils n’ont pas assuré les cours durant la matinée afin de réfléchir à d’éventuelles solutions au sentiment d’insécurité qu’ils estiment grandissant, « en décembre déjà des individus se sont introduits dans les couloirs et insultaient les professeurs ». Par courrier, ils ont donc invité les élèves, à « être responsables et impliqués dans la vie du lycée ». De la même façon, ils attirent l’attention des parents sur le fait que « la sécurité de vos enfants n’est plus totalement garantie à l’intérieur du lycée », écrivent-ils.

À l’administration, c’est-à-dire au recteur, à l’inspectrice d’académie et au proviseur, ils listent les différentes formes d’insécurité. « Accès facile pour tout individu extérieur à l’établissement, vols répétitifs, constance des incivilités, menaces directes ou indirectes, et manquement aux règles simples de la vie collective au sein de l’établissement (absentéisme, cours à la carte) », notent-ils. Les enseignants revendiquent le recrutement de deux surveillants supplémentaires à plein-temps pour compléter l’équipe en place chargée en plus du lycée de son internat. Ils souhaitent également la présence d’un agent de prévention.

Dans un deuxième temps, les personnels du lycée demandent « la mise en place d’un panneau rappelant les risques encourus par toute personne étrangère à l’établissement. La mise en place d’une caméra sur le plateau sportif. La fermeture et l’ouverture à des moments déterminés du portail d’entrée, avec un système de badges personnels. Ainsi qu’une action de prévention aux rentrées scolaires par le policier référent, pour rappeler les règle de sécurité à chacun ». Ils refusent de travailler « la peur au ventre ».

Une enquête a été ouverte. Les quatre individus devront répondre de leur bêtise, devant la justice. Cette bêtise-là s’appelle un délit, c’est déjà devant le procureur qu’ils devront s’expliquer.

Catherine CHAILLET




Au-delà de l’émotion

« Je ne minore par les événements, ils sont graves mais ne révèlent pas une situation critique. L’émotion est-elle constructive ? Il y a trois ans, nous avons fait un diagnostic de tous les risques ; oui, celui d’intrusion existe ici et ailleurs, il y a dans l’architecture de ce lycée des zones fragilisées. Nous devons être très présents dans les couloirs et aux entrées. Mais l’insécurité c’est aussi les voitures qui font des rodéos devant l’établissement. La principale problématique de ce lycée, c’est le manque de motivation des élèves et nous devons nous battre pour qu’ils viennent en cours. Qu’ils réussissent leurs examens ». Pierre Allain, le proviseur, et son adjoint, Jérôme Chevalier, auraient préféré une assemblée générale et prise de parole en direction des élèves, à une matinée sans cours qui les laissent livrés à eux-mêmes. La direction sait bien que les quatre individus, qui beuglaient des insultes dans les couloirs, appartiennent vraisemblablement à cette cohorte d’ados qui a quitté le système. Celui qu’ils ont attrapé pleurait comme un bébé, quand il a compris que ça allait mal tourner pour lui…
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