Savoie : Harcelé au collège, il se pend à 13 ans. Les parents portent plainte contre la direction.

manchotte50 a écrit:C'est une horreur de voir ça encore aujourd'hui !!! J'ai connu ça en tant qu'élève du CE1 à la Seconde et franchement, si je ne suis jamais passé à l'acte, c'est pas faute d'y avoir pensé...Ce pauvre gamin devait vraiment se sentir à bout et je plains ses malheureux parents qui risquent en plus de la souffrance légitime de se sentir coupable ! ça me brise le coeur...
Pour ma part, le harcèlement a quasiment cessé à partir du lycée mais les cicatrices sont toujours aussi présentes aujourd'hui et nuisent sérieusement à mon "épanouissement" ! Quand cela s'arrêtera-t-il ? quand le monde comprendra-t-il que la violence (même verbale) est uniquement destructrice ?

Interview des parents qui accusent la direction du collège.

http://www.rtl.fr/actualites/info/article/les-parents-du-petit-matteo-accusent-le-college-apres-le-suicide-de-leur-fils-7758342864

Les parents de Mattéo accusent la direction du collège d'être restée sourde "au signal d'alarme" qu'ils ont tiré à plusieurs reprises et de ne pas avoir pris en compte suffisamment la détresse et la souffrance de leur fils. "On a donné l'alerte à plusieurs reprises sur les brimades, les insultes, les coups que subissaient Mattéo, et nous n'avons pas été entendus. Ce n'est pas normal. Il faut que l'éducation nationale change", estiment Raphaël et Virginie, qui parlent sur RTL pour éviter d'autres drames pour d'autres enfants qui souffrent de brimades, au collège et à l'école.

Amateur de rap, Matteo, 13 ans, retrouvé pendu dans sa chambre il y a dix jours, avait posté une vidéo sur Internet dans laquelle cet adolescent aux cheveux roux exprimait son mal-être. "Pas besoin de souffrances, pas besoin de haine, pas besoin de violence, pas besoin d'insultes, juste du bonheur", peut-on y entendre.

Les parents ont porté plainte pour "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger", après avoir déjà porté plainte pour des brimades subies de la part d'autres élèves au collège.

Ce témoignage est atroce.

Je suis, à la base, dans un très très bon bahut. Depuis quelques années la situation se dégrade. Je suis au lycée et dans la partie collège de nombreux élèves sont sous anti-dépresseurs et on a des cas d'harcèlement. Ma collègue a son fils là-bas. Il est victime d'harcèlement depuis deux ans. Parce qu'il est adopté , parce qu'i est "typé", on le traite de sale arabe, d'erreur de la nature et est frappé.
On se connait tous donc ma collègue (en lycée) connait les profs du collège, le principal. Notre proviseur qui est responsable de la cité scolaire tente mollement de faire évoluer les choseS. La cpe aussi. C'est à ce gamin harcelé (que je connais personnellement depuis des années) de "changer".
Bref, nous constatons tous les jours l'immobilisme de notre bahut, de ses membres et le mépris pour ces gamins. Il est sous anti-dépresseurs depuis deux mois. Je ne développerai pas ici mais franchement c'est à vomir. On couve, protège les coupables, on demande à la victime d'être différente ("sois moins gentil, sois moins sensible, achète les mêmes jeux vidéo que tes camarades", "regarde koh lanta"). Et puis? d'eêtre moins mat? moins adopté?
Je vous jure, j'hallucine! on ne fait rien pour eux. Chez nous, la consigne "pas de vagues"!

Ce qu'ont fait ces parents (j'ai écouté le reportage) ma collègue et son mari l'ont fait. Je reconnais cette situation. On la constate tous les jours.

A vomir!

Tout ce que je sais c'est qu'il faut espérer très fort que nos enfant sne le soient pas. Car s'ils le sont, ils ne seront pas protégés. En revanche s'ils harcèlent ça ira mieux.

je précise que la semaine dernière, un de ces élèves a pris un de ses lacets, l'a passé autour du cou. En classe.
Pas de vagues!!!!

Coups, insultes, plainte des parents, rdv avec le principal, simple rappel à l'ordre pour les "coupables", désespoir, impuissance... et des représailles. Et finalement le drame.

Il faut écouter ce témoignage tellement il est accablant. L'EN est une machine incapable de protéger les plus faibles et autorise finalement les pires dégueulasseries. Une honte nationale. La nullité dans sa splendeur.

Je suis sûr que dans ce bahut on rajoutera un paragraphe dans le règlement intérieur et tout le monde repartira satisfait.

Sur la page RTL où les parents sont interviewés, on peut voir une image du jeune garçon, et lire juste en-dessous de l'illustration :

Une vidéo où l'adolescent serait aussi à l'origine des moqueries dont était il était victime.

Par rapport au contenu de l'article et des interviews, je ne comprends pas du tout cette légende : que signifie-t-elle ???

A la lecture de l'article, je pense qu'ils se sont trompés, et qu'ils ont voulu écrire : "Une vidéo DE l'adolescent serait aussi à l'origine des moqueries dont était il était victime". Cette confusion est tout de même grave.

La vidéo en question :

Spoiler:

J'ai mis la vidéo en spoiler.

menerve a écrit:Ma fille est encore rentrée en pleurant du collège car sur la route des sales gamins de l'école d'à côté l'insultent et se moquent d'elle quand elle passe. Tout ça pour quoi??? Parce qu'elle est rousse!!

Il a fallu que je débarque dans ma cambrousse pour me rendre compte à quel point les roux sont chez les, disons... disons chez certains l'objet d'une haine farouche qui repose sur une peur superstitieuse, parfois alimentée par les parents eux-mêmes. Je rappelle par la même occasion la réaction de certains parents lors de la journée du handicap dans mon lycée : des mots d'absence avec pour motif "ça porte malheur de voir des pas normal (sic)".

Mon fils a été harcelé au collège. Le dce de l'époque m'a dit texto: "Tant qu'il n'y a pas de sang, ce n'est pas grave." Je vous assure que c'est ce qu'il m'a dit !
Il est maintenant à la retraite et j'éprouve pour lui le plus profond mépris.

Loreleii a écrit:Mon fils a été harcelé au collège. Le dce de l'époque m'a dit texto: "Tant qu'il n'y a pas de sang, ce n'est pas grave." Je vous assure que c'est ce qu'il m'a dit !
Il est maintenant à la retraite et j'éprouve pour lui le plus profond mépris.

:boulet:
DAns notre boulot, il y a quand même des gens qui sont de véritables dangers publics!!!

"La vie est courte mais le chemin est long". Pauvre minot.

Loreleii a écrit:Mon fils a été harcelé au collège. Le dce de l'époque m'a dit texto: "Tant qu'il n'y a pas de sang, ce n'est pas grave." Je vous assure que c'est ce qu'il m'a dit !
Il est maintenant à la retraite et j'éprouve pour lui le plus profond mépris.

Pauvre enfant. Nous avons beau être vigilants, que faire lorsque l'échelon supérieur ne suit pas ou minimise le danger pour ne pas faire de vagues ? Ce qui est criminel dans certains cas, car on met des enfants en danger pour éviter de trop sanctionner des petits m.....x qui pourrissent une classe

Les années primaire et collège ont été un véritable cauchemar. Il n'était pas comme les autres, un crime! Il l'a payé cher et nous aussi. Mais nous avons eu plus de chance que les parents du petit qui s'est pendu.
C'était un petit prince perdu sur notre terre. J'ai souvent tremblé pour lui et souvent pleuré. De tristesse et de colère.
Maintenant c'est un étudiant brillant, un musicien et il a une petite amie russe.
Nous avons tout fait pour le protéger, mais l'école.......

L'école oublie trop souvent qu'elle est là aussi pour protéger celui qui est plus fragile....

C'est quand même fou!
Qu'est-ce que l'on rate dans l'éducation des enfants pour que des gosses puissent faire preuve d'un tel sadisme, d'une telle méchanceté parfois? Et comment se fait-il que l'on couvre ou nie la violence de ces rapports!!

Faut pas faire de vagues...

Nous ne devons pas céder et mettre les pieds dans le plat lorsque c'est nécessaire. Une année je l'ai fait (et je l'ai payé d'une stagnation de ma note administrative...)mais je ne l'ai pas regretté. Des enfants étaient en danger à cause d'un autre.

Olympias a écrit:Nous ne devons pas céder et mettre les pieds dans le plat lorsque c'est nécessaire. Une année je l'ai fait (et je l'ai payé d'une stagnation de ma note administrative...)mais je ne l'ai pas regretté. Des enfants étaient en danger à cause d'un autre.

Je recommencerai s'il le fallait. C'est le même logique lorsqu'il faut soutenir un collègue agressé, sauf que l'enfant parfois ne peut pas se défendre et n'a que nous. Cette histoire m'a montré que certains sont non seulement inaptes mais aussi indignes d'être CDE

Olympias a écrit:Je recommencerai s'il le fallait. C'est le même logique lorsqu'il faut soutenir un collègue agressé, sauf que l'enfant parfois ne peut pas se défendre et n'a que nous. Cette histoire m'a montré que certains sont non seulement inaptes mais aussi indignes d'être CDE

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C'est affreux... Je ne comprends pas qu'on puisse minimiser les appels au secours... J'imagine la colère et la tristesse qui habite les parents.
Mon frère a vécu ce genre de brimades durant ses trois premières années de collège: humilié, insulté, racketté, sans savoir s'entourer de véritables amis. Mes parents étaient désemparés... Je me rappelle encore que l'adjointe de l'etb s'était ensuite déplacée personnellement sur le lieu de travail de ma mère pour lui donner l'adresse d'un psychologue qui l'avait aidé elle-même. Encore aujourd'hui ma mère remercie cette femme d'avoir su entendre ce qu'endurait mon frère. L'année suivante, il a changé de ville et de collège. Aujourd'hui, quand on le voit, on imagine pas que tout cela a eu lieu.
J'ai moi-même subi des insultes quotidiennes par les deux mêmes garçons de ma 4° à ma 3°. J'avais un caractère fort, j'ai su apprendre à résister. C'était encore une période où l'on ne parlait pas. J'ai fini par le dire à mes parents, mon père est allé parler aux types, ils se sont calmés une semaine et puis ça a recommencé. C'est comme ça que j'ai appris à jouer la provoc et que je me suis entourée de personnes sur qui compter. Mais ces brimades laissent des traces à vie. Face à ce genre de situation, je suis une lionne. Récemment encore, il y a eu une affaire de harcèlement entre élèves dans la classe où je suis PP, je ne regrette pas d'avoir fait un peu de tintamarre pour que mon élève soit entendu et protégé, alors que l'attitude de l'adjoint était de minimiser l'affaire au max pour que le CDE n'en ait pas vent.

philann a écrit:C'est quand même fou!
Qu'est-ce que l'on rate dans l'éducation des enfants pour que des gosses puissent faire preuve d'un tel sadisme, d'une telle méchanceté parfois? Et comment se fait-il que l'on couvre ou nie la violence de ces rapports!!

Le désir de puissance, comme le désir de faire mal, sont, à mon avis peu optimiste, inhérents à la nature humaine. Les élèves harceleurs sont souvent plusieurs, et leur sens de la justice se dilue dans un "effet de groupe" auquel des adultes mieux armés se sont souvent montrés très réceptifs. Et, s'ils savent qu'ils font le mal, ils ne se rendent pas vraiment compte de l'étendue des dégâts qu'ils font - cela reste très abstrait, pour eux, les conséquences de leur comportement sur autrui. Cette dernière phrase ne signifie pas que je les dédouane de quoi que ce soit : c'est précisément parce qu'ils sont trop jeunes pour savoir exactement ce qu'il font que nous devons, nous les adultes, réagir pour défendre la victime, et non minimiser ce qu'elle subit, même si parfois ils font un Himalaya d'une taupinière, c'est aussi comme ça que nos élèves vivent les rapports peu policés qui se sont développés dans nos sociétés.

Il est tout de même hallucinant de constater que dans la plupart des cas de harcèlement les directions ne veulent pas bouger, pas de vagues c'est mauvais pour ma carrière. Ce qui revient à dire, je veux pas me faire suer, je suis insensible à la souffrance des plus fragiles. A se demander si le critère de sélection ce n'est pas cela, refuser de voir la réalité pour ne pas gêner le fonctionnement e la machinerie bureaucratique. Se pose également l'absence de surveillants lors des récrés, dans le s couloirs etc.