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John
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A qui appartient le savoir ? Réflexion dans le Monde sur la recherche et les publications. Empty A qui appartient le savoir ? Réflexion dans le Monde sur la recherche et les publications.

par John Dim 10 Mar 2013 - 15:14
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/02/28/a-qui-appartient-le-savoir_1840797_1650684.html

Extrait :
L'ARTICLE, AU COEUR DU SYSTÈME

"Publier ou périr", l'adage est bien connu. Pour être reconnu par la communauté, avancer dans sa carrière, récolter des financements, un chercheur doit rendre compte de ses travaux en les publiant dans des revues scientifiques. Il existe au total quelque 28 000 titres, couvrant tous les domaines. "Pour choisir à quel journal je vais soumettre un article, je commence par me faire une grille dans la tête en fonction du type de l'étude et de l'intérêt de ses résultats, explique le professeur Nicolas Danchin, cardiologue à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris). Les journaux médicaux généralistes de référence comme The Lancet, le NEJM ou le JAMA ne peuvent être visés que pour des sujets importants, dont les retombées dépassent notre discipline." "On a une "sainte trinité", comme Nature/Science/Cell", précise un biophysicien. Pour les revues les plus réputées, le chercheur envoie également une sorte de lettre de motivation qui justifie l'importance de sa découverte. "Parfois je me demande si les éditeurs ne lisent pas seulement cette lettre avant de prendre leur première décision", s'interroge un scientifique en constatant la rapidité des réponses.

Si l'éditeur accepte cette première soumission, il lance le processus de relecture par des pairs. Ces spécialistes transmettent leurs remarques, questions, demandes supplémentaires à l'éditeur, qui les renvoie vers les auteurs afin qu'ils révisent leur copie. Les relecteurs (bénévoles) choisis par la revue savent qui sont les auteurs de l'article qu'ils évaluent, mais pas l'inverse. C'est l'éditeur qui prend la décision de publier ou pas, y compris si un pair n'est pas d'accord. Les refus sont nombreux, neuf sur dix pour les plus grandes revues, très exigeantes sur le caractère novateur des travaux ; trois sur dix pour des journaux comme PLoS One, qui se disent sans a priori éditoriaux.

Après acceptation de l'article, les coûts de publication sont variables. "Dans les revues classiques, les frais sont relativement réduits, mais certaines présentent une facture pour tout article. On paie également, de l'ordre de quelques centaines d'euros, pour avoir des figures en couleurs", précise Nicolas Danchin.

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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
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par e-Wanderer Jeu 21 Mar 2013 - 23:11
On peut prolonger la réflexion : une directive de l'Union Européenne, datée de juillet 2012, demande que toutes les publications d'articles relevant d'un financement public de la recherche soient mises en ligne dans les 3 à 6 mois. Cette politique d'Open Access ne part pas forcément d'un mauvais sentiment, car il est bien agréable de pouvoir consulter un article de chez soi sans avoir à se déplacer en bibliothèque, et c'est aussi une façon de réagir contre les abus de certaines grandes revues scientifiques américaines qui pratiquent des tarifs d'abonnement prohibitifs (10000$ l'année...).

Il reste qu'une telle politique est désastreuse et programme la mort des revues de Lettres et SHS en format "papier" : aucune bibliothèque (et a fortiori aucun particulier) ne s'abonnera plus si les contenus sont disponibles en ligne quelques semaines après (ce qui n'est pas forcément le cas en sciences dures ou en médecine, car les contenus sont plus rapidement obsolètes) !

Pour l'heure, on ne sait pas encore ce que le gouvernement va faire exactement, mais il est clair qu'il va dans le sens de cette recommandation et s'apprête à négliger la spécificité des SHS. Reste à savoir s'il choisira la voie "verte" (on paie une somme modique pour avoir accès aux textes en ligne) ou la voie "dorée" (celle choisie par exemple par la Grande-Bretagne), désastreuse pour les universités et les centres de recherche puisqu'elle repose sur le principe "auteur-payeur" (l'accès en ligne est totalement gratuit pour l'utilisateur, mais il faut payer pour pouvoir publier un texte : sans dotation supplémentaire, c'est bien évidemment impensable pour les équipes de recherche françaises, déjà au bord de l'asphyxie financière !).

Outre le confort et l'agrément des revues papier, ce qui est en jeu est également tout le travail éditorial et l'élaboration scientifique des revues (cohérence de la programmation annuelle ou pluriannuelle des numéros, numéros thématiques, équilibre interdisciplinaire etc. : tout cela disparaît si on privilégie un mode de consultation très ponctuel, au coup par coup. Les lecteurs sur internet arrivent à un article grâce à un moteur de recherche, mais ne sont pas du tout sensibles au contexte de publication).

Le rouleau compresseur est en marche : l'Europe exige que 60% des articles (les livres ne sont pas encore concernés) soient disponibles en ligne dès 2016, et 100% en 2020. Avec comme menace ultime de ne prendre en compte, pour l'évaluation des chercheurs et des centres de recherche, QUE les articles disponibles en Open Access...

Les éditeurs scientifiques et les directeurs de la plupart des grandes revues de Lettres et SHS, sous l'égide du portail CAIRN, préparent en ce moment une motion et une riposte, mais l'heure n'est malheureusement pas à l'optimisme.
Condorcet
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par Condorcet Ven 22 Mar 2013 - 1:16
On peut aussi s'interroger sur la pérennité d'un modèle qui assimile le chercheur à un travailleur à la chaîne avec la soumission au format que cela implique. Vaut-il mieux publier une série d'articles judicieusement échelonnés à intervalles réguliers ou un livre-somme, fruit d'une réflexion au long cours ? Déclaré non publiant, le chercheur sera frappé d'ostracisme par un réflexe panurgique. Publiant, il sera étalonné comme un cheval de course sagement rangé dans son box avant la course aux publications. S'il sait choisir avec soin les courses (événements scientifiques, ouvrages) dans lesquels il s'engage et plus encore son équipe (le laboratoire), il gravira un à un les échelons des honneurs académiques...
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barèges
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par barèges Ven 22 Mar 2013 - 8:01
On pourrait penser, et je l'ai pensé, que le modèle de la publication effrénée de nombreux petits articles nous venait droit des sciences dures auquel il était plus adapté (publication d'un résultat, ou d'une partie de résultat, qui doit être diffusé rapidement pour que la communauté avance encore d'un petit pas). Des amis scientifiques "durs", en fait, déplorent autant ceci que je peux le faire quand je suis de mauvaise humeur. Ils voudraient que soit aussi revalorisé institutionnellement le travail au long cours.
Je le vois bien, moi, en tant qu'apprentie chercheuse : vu que tout le monde publie pour publier, il y a sur un sujet des myriades de mini-informations (parfois redondantes) éclatées sur des myriades de supports et entre des myriades d'auteurs. C'est parfois tout simplement ingérable. Alors que quand je tombe sur d'anciennes thèses publiées (les thèses de quinze ans..), ce sont des sommes qui faisaient un tour raisonné de la question, d'excellents outils de travail (à compléter maintenant par des publis récentes, mais quel plaisir à lire !).
On a changé de modèle, c'est sûr que maintenant pour accéder à l'emploi dans ce secteur, mieux vaut ne pas attendre de publier une somme ou un ouvrage exhaustif.
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par e-Wanderer Ven 22 Mar 2013 - 14:47
Je n'ai pas tout à fait le même ressenti : j'ai précisément fait ma thèse à cette période, et on n'avait pas la même pression qu'aujourd'hui. Il y avait encore des postes (une quinzaine dans mon domaine l'année où j'ai soutenu ma thèse, un vrai luxe !). Honnêtement, je ne pense pas que j'aurais un poste aujourd'hui en présentant le même dossier (mais il faut dire aussi que nous n'avions pas les mêmes outils, qu'internet n'en était qu'à ses balbutiements et qu'il n'y avait pratiquement pas de ressources en ligne).

Aujourd'hui, les thésards savent d'emblée que la concurrence sera impitoyable, et je suis souvent impressionné par la qualité des mémoires qui parviennent à soutenance. C'est d'autant plus difficile, quand on siège dans un comité de sélection, de devoir refuser des dossiers tout à fait excellents... mais juste un tout petit peu moins excellents que celui du lauréat ou un tout petit peu moins dans le profil. On mesure sans peine la frustration que cela peut faire naître. Personnellement, je m'efforce de faire en sorte que les élections auxquelles je participe se passent dans la plus grande honnêteté et la plus grande transparence et je n'hésite pas à monter au créneau si j'ai l'impression que ce n'est pas le cas : c'est bien le moins qu'on doive aux candidats ! De même, je ne prends pas en thèse les étudiants qui n'ont pas l'agrégation – ou alors en connaissance de cause : dans ma discipline, c'est une condition sine qua non pour un recrutement, donc je ne trouverais pas honnête d'embarquer un étudiant dans une aventure de plusieurs années si c'est juste pour la gloire...

Le problème, c'est surtout qu'on demande aux thésards de publier des articles à côté, et souvent cela n'a aucun sens car beaucoup donnent à lire, par petits bouts, les futurs chapitres de leur thèse. On peut considérer que c'est un moyen de faire connaître leurs travaux, mais j'estime qu'il s'agit d'une dérive car ils ont déjà suffisamment à faire pour rédiger leur mémoire.

Une fois en poste, il est vrai qu'il existe une très forte pression à la publication. En partie pour des raisons institutionnelles (les centres de recherche sont évalués en fonction de leurs membres "publiants" et reçoivent leur dotation financière en conséquence), mais en partie aussi parce qu'il est difficile de résister à la tentation (on a tout de même choisi cette voie par curiosité d'esprit !) ou parfois parce qu'on est pris dans des réseaux d'amitié ou de collaboration scientifique qui rendent un refus difficile. C'est l'une des plus grandes difficultés du métier que d'apprendre à refuser !

Il reste que je suis nostalgique de l'époque (que je n'ai pas connue !) où l'on pouvait publier peu d'articles, mais soigner davantage ses analyses ou son écriture. Certains grands professeurs, comme mon premier maître, ont laissé assez peu de choses, mais ce sont à chaque fois des textes qui ont fait date. En revanche, dans le cadre "moderne" de la recherche, il devient difficile de produire de belles et solides études de fond, simplement parce que les sollicitations multiples laissent peu de temps libre en continu. La rédaction d'une myriade d'articles n'est pas seule en cause : il faut voir aussi le temps qu'on perd en tâches administratives stériles (révisions de maquettes, notamment) pour suivre le rythme des réformes absurdes qui s'empilent année après année !

C'est malheureusement un mouvement qui dépasse le cadre français. Je discutais il n'y a pas longtemps avec des collègues allemands. Ils sont dans la même dynamique, et le vivent particulièrement mal : la philologie, les études de fond, les monographies érudites, c'est vraiment le fond de leur identité de chercheurs !
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Ven 22 Mar 2013 - 14:52
Merci de ce très beau témoignage e-Wanderer: tu es en quelle discipline?
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par e-Wanderer Ven 22 Mar 2013 - 16:00
Littérature.
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barèges
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par barèges Ven 22 Mar 2013 - 16:34
J'ai dû mal m'exprimer alors, parce que quand je lis la réponse, j'ai bien l'impression d'avoir le même ressenti, avec un décalage (je n'ai pas d'expérience, et encore moins du côté des comités, je ne suis même pas titulaire..).
Je crois qu'on est dans le même domaine. Je suis un peu dans la course aux publis, ce qui retarde les entreprises plus ambitieuses - lesquelles avancent (peu) en pointillés, et avec toute la difficulté des travaux entrecoupés. C'est frustrant, dura lex sed lex, en la matière.
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par e-Wanderer Ven 22 Mar 2013 - 16:48
Oui, je réagissais surtout par rapport à la fin du message et la rédaction des thèses, mais je ne pense pas que nous soyons fondamentalement en désaccord.
Condorcet
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par Condorcet Ven 22 Mar 2013 - 17:54
Itou avec Barèges
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par Nom d'utilisateur Mar 26 Mar 2013 - 10:50
barèges a écrit:On pourrait penser, et je l'ai pensé, que le modèle de la publication effrénée de nombreux petits articles nous venait droit des sciences dures auquel il était plus adapté (publication d'un résultat, ou d'une partie de résultat, qui doit être diffusé rapidement pour que la communauté avance encore d'un petit pas). Des amis scientifiques "durs", en fait, déplorent autant ceci que je peux le faire quand je suis de mauvaise humeur. Ils voudraient que soit aussi revalorisé institutionnellement le travail au long cours.

De fait, la différence qui est sollicitée par cet impératif de surproduction ne recoupe pas, il me semble, les différences tout-venant comme "sciences dures / molles", ou "sciences expérimentales" vs "humanités", ou "sciences de la nature" vs "sciences de l'homme" etc.
Il s'agit bien plutôt des manières de faire de la science. Ramenons-les à une dichotomie pour faire vite (au risque de donner l'impression de livrer une variante édulcorée de la notion de "paradigme" scientifique) :

  • A. exploitation de protocoles de recherche existants, mise en oeuvre des routines correspondantes (y compris pour les invalider) ;
  • B. invention de nouvelles méthodes d'investigation, "hors piste" méthodologique.


L'un et l'autre font la science, aucune des deux n'est plus noble ou méritante que l'autre, toute recherche essaie de les combiner... avec des dosages variés.
  • La manière A se prête bien aux recherches circonscrites donnant lieu à des états des lieux ponctuels : on teste telle conjecture posée par untel ; dans l'idéal, le travail s'effectue en équipe : plus efficace, systématique, rapide. Indispensable pour décrypter le génome humain, faire une analyse exhaustive de corpus, peaufiner les paramètres d'un logiciel.
  • La manière B, bien attestée de la physique quantique aux études philologiques, se prête mal à toute forme de quantification (temps, moyens financiers, nombre de collaborateurs). Il ne s'agit pas forcément d'une science dissidente : elle donne des coups de projecteur destinés à alimenter A.

Il se trouve que certaines techniques d'investigation - toutes sciences confondues - profilent très nettement la recherche dans le sens A : machines, méthodes statistiques, mathématisation. Et ici intervient un biais : ces techniques sont considérées comme garantes de la vraie science. Inutile de s'étendre sur les motifs de ce biais : on croit par exemple que seul ce qui nécessite une machine pour être perçu est un objet de science (comme si tout ce qui s'offre aux yeux sans loupe brillait de tous les feux de l'évidence)... et tutti quanti.

On sait que ce cercle est vicieux : les travaux qui démontent et dénoncent ce biais sont publiés hors champ scientifique balisé comme tel ; la sociologie de la recherche scientifique, pour être reconnue science, se doit de mimer la manière A ; seule la méthode A se prête optimalement à une rigoureuse gestion comptable, et permet de répondre aux appels d'offre qui, désormais, rythment le calendrier académique ; l'évaluation de la recherche emprunte elle-même la méthode A...

Prendre son mal en patience : les effets pervers du biais décrit commencent à se manifester. Entre[-]temps, on aura sacrifié, allez, une ou deux générations de chercheurs. Sur l'autel d'une n-ième variante d'un scientisme un peu niais. Mais bon, il fallait bien d'une manière ou d'une autre absorber et digérer cet afflux de "nouvelles technologies".
Dr Raynal
Dr Raynal
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par Dr Raynal Sam 27 Avr 2013 - 17:52
[quote="Nom d'utilisateur"]
barèges a écrit:la sociologie de la recherche scientifique, pour être reconnue science...
Ben c'est raté: Si B Latour and co en sont représentatifs, c'est de la pseudoscience Twisted Evil

Et l'objectif de la commission "tout en ligne, et gratos", est des plus louable.
Car quelle est la situation actuelle ? (université, INSERM, CNRS)
- le chercheur-fonctionnaire effectue sa recherche, payée par l'état, c'est à dire nous.
- il rédige son article, de la façon dont le journal le demande ("instructions aux auteurs")
- Il fournit gratuitement au journal son article, tout prêt à être publié
- Il paye le journal pour condescendre à bien vouloir jeter un oeil sur son travail.
- le journal publie, et fait payer à l'Etat l'accès aux travaux qu'il a lui même financé (oui).
- le journal se considère propriétaire (lui, et pas le chercheur ou l'équipe qui a publié) de l'article en question.

En biologie, ce comportement s'appelle du parasitisme. Les éditeurs (du type Elsevier ou autres) roulent sur l'or pendant que les labos s'appauvrissent. Il y a bien des revues qui sont plus "raisonnables" que les autres (Science...) mais le principe, en lui même reste choquant.
Cela ne peut plus durer. C'est une confiscation de la richesse créée par la nation (et plus particulièrement par des thésards non payés a qui l'on promet des postes virtuels qui s'évanouissent sitôt la thèse passée - il y aurait là bien des choses à dire).

Quant à croire que la version "papier" est préférable, ce n'est pas, du moins en biologie, le cas.
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