- PrezboGrand Maître
Ruthven a écrit:
Ascagne, ce ne sont pas "des nouvelles pratiques qui émergent du côté des directions", c'est l'effet d'une politique, nationale, délibérée, celle qui a introduit le contrôle continu, celle qui a mis en concurrence les disciplines, celle qui a alourdi les services au point que l'interro de connaissances ou le QCM deviennent la seule solution pour produire des notes.
Oui. Je crois qu'il commence à y avoir suffisamment de témoignages concordants sur les pressions des directions et des IPR sur la notation et le travail en équipe pour pouvoir y lire une politique ministérielle. D'où l'importance d'en parler publiquement.
Ruthven a écrit:
Je vois mes anciens collègues exploser en plein vol - expérimentés, attachés à leur travail, sans problème jusqu'à présent - avec les arrêts maladies et les anxiolytiques qui s'enchaînent. Je crains l'effet France Telecom dans les mois qui viennent. On aura bon dos de mettre cela sur le dos de la crise sanitaire.
Tant qu'il restera des supers-collègues pour jouer le jeu et s'adapter à tout en vantant leur réussite...
- User12958Niveau 5
doubledecker a écrit:Noter sec en vue de l’examen c’est donc que la note ne sanctionne pas un résultat à un instant T et donc n’a pas beaucoup de sens.
A l’époque, pas de ParcourSup, pas encore d’APB même. T’as le Bac, tu vas dans le Supérieur. Non le vrai problème c’est les exigences qui découlent de la sélection ParcourSup, ça dérègle complètement le système. C’est grave parce que les collègues du Supérieur vont devoir se colleter la tâche de dire « Stop » à certains étudiants pas prêts pour les études, alors que c’est au Secondaire de le faire et de dire « là, tu peux pas, mais on va s’y mettre ». Or le Secondaire devient une chambre d’enregistrement de notes de CCF pour afficher un « tout va bien » général, dans le sens où l’on devient, comme une entreprise privée, des prestataires de service : le Bac est un dû.
@Ruthwen : hélas........
- jean-20100Niveau 2
Bonjour, le pire est encore à venir : dans notre lycée (et tous les autres aussi d'ailleurs j'imagine ) nous avons reçu une proposition pour participer à un groupe d'élaboration d'un nouveau "contrat d'objectifs" avec le rectorat. La base de travail : les indicateurs APAE (Aide au Pilotage et à l’Auto-Evaluation ...). Bref, des données pour dire que sur les 8 lycées du bassin, 7 ont des résultats moins bons que le "meilleur"... Et avec le contrôle continu qui prend de l'importance, comment devenir le meilleur à son tour, valider son contrat d'objectif à peu de frais et ne pas être désigné responsable du déclassement de l'établissement ?
- doubledeckerSage
Hugues666 a écrit:doubledecker a écrit:Noter sec en vue de l’examen c’est donc que la note ne sanctionne pas un résultat à un instant T et donc n’a pas beaucoup de sens.
A l’époque, pas de ParcourSup, pas encore d’APB même. T’as le Bac, tu vas dans le Supérieur. Non le vrai problème c’est les exigences qui découlent de la sélection ParcourSup, ça dérègle complètement le système. C’est grave parce que les collègues du Supérieur vont devoir se colleter la tâche de dire « Stop » à certains étudiants pas prêts pour les études, alors que c’est au Secondaire de le faire et de dire « là, tu peux pas, mais on va s’y mettre ». Or le Secondaire devient une chambre d’enregistrement de notes de CCF pour afficher un « tout va bien » général, dans le sens où l’on devient, comme une entreprise privée, des prestataires de service : le Bac est un dû.
@Ruthwen : hélas........
Oui là je te rejoins complètement. Et « en même temps » qu’on introduit un goulot d’étranglement (dont l’objectif est tout de même de gérer la pénurie soyons honnêtes) on met du CCF à toutes les sauces avec une rupture d’égalité car selon qu’on est dans tel ou tel lycée l’évaluation n’est pas la même. Et ce n’est pas la faute des enseignants mais l’effet Pygmalion peut aussi fonctionner à l’envers.
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If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- AscagneGrand sage
@Ruthven, de ce côté-là je pensais plutôt au "néo-management" si c'est le bon terme, qui effectivement est valorisé depuis le sommet de l'EN (enfin, depuis les quelques think tanks qui influencent le sommet de l'EN depuis plusieurs années) de la même façon que ça s'est répandu ailleurs - et je sais que le reste vient du haut aussi. En revanche, je n'ai pas exactement le même diagnostic que toi sur le caractère délibéré de la cause jusqu'à à la conséquence sans solution de continuité pour ces autres questions. Des manières d'empirer la situation de l'EN, il y en a pas mal, qui peuvent avoir des causes tout aussi variées, y compris la certitude de bien faire (cf. des débats qui peuvent être internes à la profession d'enseignants), y compris le pur intérêt électoral ("Moi j'ai réformé, moi j'ai tout changé"), l'absence de prospective, la non-prise en compte de certains facteurs, le désintérêt pour l'enseignement public et pour la question du vrai niveau global (car de toute façon "il y a le privé" et "ce qui importe, c'est de tenir dans la compétition internationale là où ça compte (prépas, grandes écoles), pour le reste, le service minimum suffit"), de vraies visées idéologiques ("on n'a pas besoin d'enseignements disciplinaires très poussés à part pour l'élite" ; "les enseignants fonctionnaires à vie, c'est du passé") ou liées à un intérêt pratique ("on va utiliser de plus en plus des contractuels juste pour faire des économies" ou "parce qu'il faut économiser" ; "les problèmes du secondaire public, ça fait mon affaire en tant que société de cours particuliers"), ou bien des erreurs liées à l'impréparation, à l'incompétence, etc. Pourquoi ça importe ? Parce que même si les résultats de différentes décisions ou tendances peuvent être identiques, on ne combat peut-être pas efficacement celles-ci de la même façon selon la cause - enfin, je crois.
Ah mais c'est déjà le cas depuis un certain temps.Hugues666 a écrit:C’est grave parce que les collègues du Supérieur vont devoir se colleter la tâche de dire « Stop » à certains étudiants pas prêts pour les études, alors que c’est au Secondaire de le faire et de dire « là, tu peux pas, mais on va s’y mettre »
- mamieprofExpert spécialisé
Hugues666 a écrit:doubledecker a écrit:Noter sec en vue de l’examen c’est donc que la note ne sanctionne pas un résultat à un instant T et donc n’a pas beaucoup de sens.
A l’époque, pas de ParcourSup, pas encore d’APB même. T’as le Bac, tu vas dans le Supérieur. Non le vrai problème c’est les exigences qui découlent de la sélection ParcourSup, ça dérègle complètement le système. C’est grave parce que les collègues du Supérieur vont devoir se colleter la tâche de dire « Stop » à certains étudiants pas prêts pour les études, alors que c’est au Secondaire de le faire et de dire « là, tu peux pas, mais on va s’y mettre ». Or le Secondaire devient une chambre d’enregistrement de notes de CCF pour afficher un « tout va bien » général, dans le sens où l’on devient, comme une entreprise privée, des prestataires de service : le Bac est un dû.
@Ruthwen : hélas........
C'est exactement ça ! une chambre d enregistrement comme nos conseils de classe qui ne riment plus à rien...
- EdithWGrand sage
Les élèves (pas tous) en sont très conscients. Ma fille de terminale est au fond du trou, moralement parlant, elle a l'impression d'être "surnotée" depuis un an et ça la mine littéralement. Son bac blanc a été une réussite (plus de 18 de moyenne)
- Spoiler:
- elle est précoce et brillante mais ce n'est pas non plus une surdouée, mais elle trouve anormal d'avoir eu 18 en philo, pour une dissert où elle n'a pas eu le temps de faire une conclusion par exemple
- AlboradoNiveau 5
EdithW a écrit:Les élèves (pas tous) en sont très conscients. Ma fille de terminale est au fond du trou, moralement parlant, elle a l'impression d'être "surnotée" depuis un an et ça la mine littéralement. Son bac blanc a été une réussite (plus de 18 de moyenne)mais elle pense ne pas mériter ces notes et ça la dérange beaucoup, ainsi que quelques uns de ses camarades "bosseurs", pas forcément brillants mais conscients du bazar ambiant et des choix de l'institution. Et quelques uns de leurs enseignants leur disent explicitement qu'ils sont forcés de "surnoter". C'est anormal que des jeunes de 16-17 ans se disent "mon diplôme ne vaut rien donc je ne vaux rien et je ne trouverai pas ma place". Le fait de "surnoter" (mettre 10 à celui qui mérite 7 oblige à mettre 18 à celui qui mérite 14...) fragilise aussi les "meilleurs" qui savent très bien se positionner dans la classe. Cercle vicieux dont tout le monde sort perdant et qui atteint enseignants comme élèves (peut-être pas les cancres... et encore).
- Spoiler:
elle est précoce et brillante mais ce n'est pas non plus une surdouée, mais elle trouve anormal d'avoir eu 18 en philo, pour une dissert où elle n'a pas eu le temps de faire une conclusion par exemple
Ton témoignage est intéressant. C'est ce que je pense depuis que ce nouveau type de notation a été mis en place. Je n'en comprends ni les raisons ni les buts à part acheter la paix sociale. Une question : ne pouvons-nous réagir collectivement à cette mascarade ? Est-ce légal de nous obliger à mentir à des adolescents, des enfants ?
Bien sûr, je surnote puisqu'on m'y oblige mais j'avoue que ça devient une souffrance au travail : ça me met mal à l'aise de me moquer des jeunes comme ça. Ce n'est pas le métier que j'ai choisi. Sur le plan éthique, je suis devenu professeur car j'ai beaucoup de respect pour la jeunesse.
- CleroliDoyen
Ce n'est pas quelque chose de récent, d'ailleurs on le voit aussi au bac. Je me souviens parfaitement d'une de mes élèves de Term ES, il y a plusieurs années de cela (je dirais que ça remonte à 2012-2013) qui était choquée par sa note en Math : elle avait eu 14/20, ce qui aurait dû la réjouir.EdithW a écrit:Les élèves (pas tous) en sont très conscients. Ma fille de terminale est au fond du trou, moralement parlant, elle a l'impression d'être "surnotée" depuis un an et ça la mine littéralement.
Et pourtant ..... devant ma surprise, elle m'a expliqué, très posément et froidement, que cette note n'avait aucun sens car elle n'avait pas révisé cette matière pour se concentrer sur les autres (elle devait avoir autour de 8/20 de moyenne annuelle). Elle considérait que son bac ne valait rien et elle remettait en cause toutes les autres notes.
- nicole 86Expert spécialisé
- Spoiler:
- Oserais-je dire que la "vieille étudiante" que je suis éprouve le même sentiment devant ses notes de licence ? Avoir l'impression que le professeur me fait l'aumône d'une (très) bonne note me met extrêmement mal à l'aise.
- ar_angarNiveau 9
Alborado a écrit:EdithW a écrit:Les élèves (pas tous) en sont très conscients. Ma fille de terminale est au fond du trou, moralement parlant, elle a l'impression d'être "surnotée" depuis un an et ça la mine littéralement. Son bac blanc a été une réussite (plus de 18 de moyenne)mais elle pense ne pas mériter ces notes et ça la dérange beaucoup, ainsi que quelques uns de ses camarades "bosseurs", pas forcément brillants mais conscients du bazar ambiant et des choix de l'institution. Et quelques uns de leurs enseignants leur disent explicitement qu'ils sont forcés de "surnoter". C'est anormal que des jeunes de 16-17 ans se disent "mon diplôme ne vaut rien donc je ne vaux rien et je ne trouverai pas ma place". Le fait de "surnoter" (mettre 10 à celui qui mérite 7 oblige à mettre 18 à celui qui mérite 14...) fragilise aussi les "meilleurs" qui savent très bien se positionner dans la classe. Cercle vicieux dont tout le monde sort perdant et qui atteint enseignants comme élèves (peut-être pas les cancres... et encore).
- Spoiler:
elle est précoce et brillante mais ce n'est pas non plus une surdouée, mais elle trouve anormal d'avoir eu 18 en philo, pour une dissert où elle n'a pas eu le temps de faire une conclusion par exemple
Ton témoignage est intéressant. C'est ce que je pense depuis que ce nouveau type de notation a été mis en place. Je n'en comprends ni les raisons ni les buts à part acheter la paix sociale. Une question : ne pouvons-nous réagir collectivement à cette mascarade ? Est-ce légal de nous obliger à mentir à des adolescents, des enfants ?
Bien sûr, je surnote puisqu'on m'y oblige mais j'avoue que ça devient une souffrance au travail : ça me met mal à l'aise de me moquer des jeunes comme ça. Ce n'est pas le métier que j'ai choisi. Sur le plan éthique, je suis devenu professeur car j'ai beaucoup de respect pour la jeunesse.
Je confirme, en "visite conseil", j'ai eu droit à un
Chargé de mission a écrit:Mais vous devriez avoir 12/20 de moyenne !
En aprlant de classes qui ne travaillent pas (et qui le disait !).
Je pense que cela a contribué fortement à mon non renouvellement. Le jour où ces élèves arriveront dans le monde du travail et qu'on leur dira "non", une fois, deux fois et après, la porte, ils ne pourront que pleurer. Malheureusement, quand "on" (les hautes sphères) s'en rendra compte, il sera trop tard. Et on en aura sacrifié un bon paquet...
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- AscagneGrand sage
Cela étant, bien avant la réforme actuelle, n'y avait-il pas déjà des phénomènes de ce genre y compris au baccalauréat, avec une hausse notable de la proportion des mentions TB, par exemple ? Si bien que les IEP qui proposaient (ils doivent le faire encore) l'entrée sur dossier pour ceux qui avaient cette mention se retrouvaient plutôt gênés par l'amoncellement de dossiers ?EdithW a écrit:mais elle pense ne pas mériter ces notes et ça la dérange beaucoup, ainsi que quelques uns de ses camarades "bosseurs", pas forcément brillants mais conscients du bazar ambiant et des choix de l'institution. Et quelques uns de leurs enseignants leur disent explicitement qu'ils sont forcés de "surnoter". C'est anormal que des jeunes de 16-17 ans se disent "mon diplôme ne vaut rien donc je ne vaux rien et je ne trouverai pas ma place". Le fait de "surnoter" (mettre 10 à celui qui mérite 7 oblige à mettre 18 à celui qui mérite 14...) fragilise aussi les "meilleurs" qui savent très bien se positionner dans la classe. Cercle vicieux dont tout le monde sort perdant et qui atteint enseignants comme élèves (peut-être pas les cancres... et encore).
Lycéen, j'ai précocement considéré la suite dans le supérieur et j'ai passé l'épreuve de composition française du CG (j'espère que la copie a été détruite depuis tellement ce que j'ai écrit alors était nul) : ma professeure de LC de l'époque, à qui je dois beaucoup, m'encadrait pour me pousser à aller "plus loin" mais j'étais plutôt flemmard par rapport à ce que j'aurais pu faire alors (j'éditais Wikipédia au lieu de me préparer plus résolument à la suite ).
Je n'ai pas été du tout surpris dans le changement de la matière d'évaluer une fois arrivé en hypokhâgne, contrairement aux "camarades" d'alors : ce qui m'intriguait rétrospectivement, c'était plutôt le fait d'avoir des 19 et des 20 au bac*, pour ensuite découvrir la notation du supérieur, alors que le bac était censé ne pas être juste un diplôme de fin de secondaire, mais bien le premier diplôme du supérieur.
J'ai bien sûr donné d'excellents résultats à la poignée de très bons élèves que j'ai eu pendant mes deux années au lycée. Cependant, comme certains collègues de lettres, je trouve difficile de mettre un 20 à une dissertation, à un commentaire de texte...
* En revanche pour l'anecdote j'ai toujours eu l'impression d'avoir été sous-noté en histoire-géographie au bac. Je n'ai jamais compris la petite note que j'ai eu à l'époque, je soupçonnais le correcteur d'être anti-américain (le sujet portait en géographie sur les États-Unis).
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Cet échange révèle que nous, enseignants, n'avons pas (ou ne voulons pas) avoir une discussion difficile sur l'échelle de notation. Et encore moins le ministère.
La note devient de plus en plus un acte administratif contrôlé voire octroyée par un administrateur (et non un professeur), comme le montre l'évaluation continue au DNB ou les notes imaginaires du baccalauréat 2019. Les notes se transforment progressivement en certificat de scolarité, en attestation d'assiduité et s'éloignent de leurs fonctions de classement et de certification.
Les exemples d'échelle de notation ancienne me paraissent étranges.
Si moins de 10 de moyenne en terminale veut dire avoir son bac (au début des années 1990),
Si 12 de moyenne veut dire "avis très favorable" et 3e de sa classe et réussira les concours de l'enseignement,
Alors 14 c'est pour "A le niveau pour rentrer en prépa à HIV", 16 "Rentrera premier à l'ENS", 18 "Sera l'un des plus brillant savant de son temps" et 20 "Laissez lui une heure, une feuille de papier et un crayon pour démontrer l'hypothèse de Riemann avant son départ par téléportation quantique vers l'Olympe".
Pourquoi pas... mais est-ce vraiment pertinent ? Et dans quel cadre cela serait-il pertinent ?
En 1967, seuls 0,3% des bacheliers avaient une mention très bien, soit 0,045% de la classe d'âge... Quel sens attribuer à cette échelle de notation ?
De même, si le 20 est une perfection inatteignable par l'homme que vaut le 19 ? Une note seulement accessible par un élève sur 10 000 ?
Je ne connais pas l'échelle de notation idéale ou même seulement souhaitable, je constate la diversité des représentations et la difficulté d'en discuter.
La note devient de plus en plus un acte administratif contrôlé voire octroyée par un administrateur (et non un professeur), comme le montre l'évaluation continue au DNB ou les notes imaginaires du baccalauréat 2019. Les notes se transforment progressivement en certificat de scolarité, en attestation d'assiduité et s'éloignent de leurs fonctions de classement et de certification.
Les exemples d'échelle de notation ancienne me paraissent étranges.
Si moins de 10 de moyenne en terminale veut dire avoir son bac (au début des années 1990),
Si 12 de moyenne veut dire "avis très favorable" et 3e de sa classe et réussira les concours de l'enseignement,
Alors 14 c'est pour "A le niveau pour rentrer en prépa à HIV", 16 "Rentrera premier à l'ENS", 18 "Sera l'un des plus brillant savant de son temps" et 20 "Laissez lui une heure, une feuille de papier et un crayon pour démontrer l'hypothèse de Riemann avant son départ par téléportation quantique vers l'Olympe".
Pourquoi pas... mais est-ce vraiment pertinent ? Et dans quel cadre cela serait-il pertinent ?
En 1967, seuls 0,3% des bacheliers avaient une mention très bien, soit 0,045% de la classe d'âge... Quel sens attribuer à cette échelle de notation ?
De même, si le 20 est une perfection inatteignable par l'homme que vaut le 19 ? Une note seulement accessible par un élève sur 10 000 ?
Je ne connais pas l'échelle de notation idéale ou même seulement souhaitable, je constate la diversité des représentations et la difficulté d'en discuter.
- User20159Esprit éclairé
beaverforever a écrit:Pourquoi pas... mais est-ce vraiment pertinent ? Et dans quel cadre cela serait-il pertinent ?
En 1967, seuls 0,3% des bacheliers avaient une mention très bien, soit 0,045% de la classe d'âge... Quel sens attribuer à cette échelle de notation ?
Et bien en 1967, le bac suffisait pour prétendre à un emploi de cadre. Aujourd'hui c'est minimum bac+3 ou 5.
Mais depuis 1967 on a changé de monde.
beaverforever a écrit:Je ne connais pas l'échelle de notation idéale ou même seulement souhaitable, je constate la diversité des représentations et la difficulté d'en discuter.
Il est difficile d'en discuter car tout dépend de la situation d'enseignement dans laquelle on note : un prof de fac à Paris 8 ne notera pas de la même façon ses L2 Histoire, qu'un prof de prépa avec une notation concours. De la même façon on ne note pas de la même façon au collège Henri IV de Paris que dans un REP+ du bassin minier.
D'où la fameuse pondération selon l'établissement d'origine : il faut bien que les cadres continuent de se reproduire...
C'est pas tant l'échelle de notation le problème, c'est la casse des examens nationaux et anonymes, mais bon là je dégonde une porte ouverte...
- beaverforeverNeoprof expérimenté
La discussion portait sur le lycée. Je ne connais pas d'échelle de notation commune pour le lycée (sauf en langue). Je suis sans doute ignorant.
Je n'ai pas vu d'échelle de notation commune en histoire géographie pour le baccalauréat, ce qui limite la pertinence du diplôme, qu'il soit anonyme et national ou en contrôle continu.
Je n'ai pas vu d'échelle de notation commune en histoire géographie pour le baccalauréat, ce qui limite la pertinence du diplôme, qu'il soit anonyme et national ou en contrôle continu.
- User20159Esprit éclairé
Il n'y en a pas : une dissertation moyenne peut se voir décerner un 8 ou un 12 selon le correcteur, une bonne entre 13 et 16.
Mais c'est sûrement à peu près la même chose dans toutes les matières à rédaction.
La pertinence d'un diplôme national et anonyme c'est qu'il est justement, national et anonyme.
Mais c'est sûrement à peu près la même chose dans toutes les matières à rédaction.
beaverforever a écrit:Je n'ai pas vu d'échelle de notation commune en histoire géographie pour le baccalauréat, ce qui limite la pertinence du diplôme, qu'il soit anonyme et national ou en contrôle continu.
La pertinence d'un diplôme national et anonyme c'est qu'il est justement, national et anonyme.
- jean-20100Niveau 2
Ce que dis Beaverforever est très juste. À ma première réunion de conception du barème académique pour un sujet de bac en maths, j'ai été extrêmement surpris de découvrir que seuls les 4,5 ou 6 points par exercice étaient nationaux, mais que dans chaque exercice, chaque académie fixait son barème...
Plutôt que le guide qu'eduscol vient de mettre en ligne, si on avait un exemple de sujet par chapitre avec un barème type ça aiderait beaucoup à harmoniser.
Plutôt que le guide qu'eduscol vient de mettre en ligne, si on avait un exemple de sujet par chapitre avec un barème type ça aiderait beaucoup à harmoniser.
- User20159Esprit éclairé
jean-20100 a écrit:Ce que dis Beaverforever est très juste. À ma première réunion de conception du barème académique pour un sujet de bac en maths, j'ai été extrêmement surpris de découvrir que seuls les 4,5 ou 6 points par exercice étaient nationaux, mais que dans chaque exercice, chaque académie fixait son barème...
Plutôt que le guide qu'eduscol vient de mettre en ligne, si on avait un exemple de sujet par chapitre avec un barème type ça aiderait beaucoup à harmoniser.
Vous voulez tout harmoniser et tout uniformiser ? Ce n'est pas rendre service aux élèves qui rencontreront des biais de correction dans le supérieur.
- Spoiler:
- même si je vous vois venir : à bas les notes vive les compétences, finalement, les gamins vous vous en fichez
- valleExpert spécialisé
En langues nous avons, en effet, des grilles... qui orientent en effet la notation, mais qui ne la rendent pas plus "déterministe" qu'en Français, en HG (ou en Maths)...
Je dirais que le problème (de l'échelle de notation au lycée et, plus concrètement, au bac) est lié au trop élevé taux de changements. Jusqu'à assez récemment, l'exercice "bac" (dans n'importe quelle matière) était un exercice très codifié, dont tous les enseignants partageaient les codes parce qu'ils les avaient intégrés lors de leurs études (je dirais même que plus ces codes étaient implicites, plus ils étaient 'universels'), que tous les enseignants enseignaient depuis le collège. Finalement, vu la fourchette de notation pour une copie X en fonction du correcteur et vu le quantité de matières au bac, la note du bac faisait sens dans ce sens où 1) elle était peu "aléatoire", et 2) elle voulait dire quelque chose: on pouvait considérer qu'un bachelier saurait (faire) un certain nombre de choses avec peu de risque de se tromper.
Je dirais que le problème (de l'échelle de notation au lycée et, plus concrètement, au bac) est lié au trop élevé taux de changements. Jusqu'à assez récemment, l'exercice "bac" (dans n'importe quelle matière) était un exercice très codifié, dont tous les enseignants partageaient les codes parce qu'ils les avaient intégrés lors de leurs études (je dirais même que plus ces codes étaient implicites, plus ils étaient 'universels'), que tous les enseignants enseignaient depuis le collège. Finalement, vu la fourchette de notation pour une copie X en fonction du correcteur et vu le quantité de matières au bac, la note du bac faisait sens dans ce sens où 1) elle était peu "aléatoire", et 2) elle voulait dire quelque chose: on pouvait considérer qu'un bachelier saurait (faire) un certain nombre de choses avec peu de risque de se tromper.
- EnaecoVénérable
Le contrôle continu de plus en plus présent va devenir un obstacle à l'hétérogénéité de nos notations.
Chez nous, il y a le collègue qui met du costaud en DS et celui qui met du beaucoup plus accessible. Ca se traduit par 4 bons points d'écart sur les moyennes alors que l'avis de ces deux collègues sur un même élève et ses capacités converge.
Les élèves qui ont le collègue qui "note dur" tiraient un peu la gueule au début puis se sont fait une raison : "ça vient du prof" quand ceux qui ont le prof qui "note gentil" sont bien contents de leurs notes, même s'ils ne sont pas dupes.
Ca ne faisait pas trop de bruit (à part pour Parcoursup...) mais pour deux élèves de niveau équivalent, il y en a un qui prend 8 et qui n'a pas son bac en CC et l'autre qui prend 12 et pour qui ça passe. Et ça, ça fait des mails et des demandes de RDV en plus à gérer !
Chez nous, il y a le collègue qui met du costaud en DS et celui qui met du beaucoup plus accessible. Ca se traduit par 4 bons points d'écart sur les moyennes alors que l'avis de ces deux collègues sur un même élève et ses capacités converge.
Les élèves qui ont le collègue qui "note dur" tiraient un peu la gueule au début puis se sont fait une raison : "ça vient du prof" quand ceux qui ont le prof qui "note gentil" sont bien contents de leurs notes, même s'ils ne sont pas dupes.
Ca ne faisait pas trop de bruit (à part pour Parcoursup...) mais pour deux élèves de niveau équivalent, il y en a un qui prend 8 et qui n'a pas son bac en CC et l'autre qui prend 12 et pour qui ça passe. Et ça, ça fait des mails et des demandes de RDV en plus à gérer !
- User20159Esprit éclairé
Et c'est bien pour ça, que le contrôle continu généralisé est la chose la plus inégalitaire qui soit.
- ProtonExpert
C'est pour cela qu'il faut des devoirs "institutions" (avec les exercices types) et les devoirs "perso" (avec des exercices plus funs, plus techniques qui préparent mieux ...).
Les devoirs institutions sont communs et les autres, on peut y mettre un peu de commun mais pas forcément.
On fonctionne comme ça chez nous. Cela limite les comparaisons et les remarques.
Après on a observé un nouveau phénomène ... les élèves qui sèchent certains devoirs avec la complaisance des parents (absence justifiée).
Les devoirs institutions sont communs et les autres, on peut y mettre un peu de commun mais pas forcément.
On fonctionne comme ça chez nous. Cela limite les comparaisons et les remarques.
Après on a observé un nouveau phénomène ... les élèves qui sèchent certains devoirs avec la complaisance des parents (absence justifiée).
- EnaecoVénérable
Ha@_x a écrit:Et c'est bien pour ça, que le contrôle continu généralisé est la chose la plus inégalitaire qui soit.
La majorité des élèves jouent leur scolarité sur leurs notes et bulletins via Parcoursup.
La note au bac, la mention, qui regarde encore ça ? Tout est déjà bouclé avant.
- RuthvenGuide spirituel
Enaeco a écrit:Ha@_x a écrit:Et c'est bien pour ça, que le contrôle continu généralisé est la chose la plus inégalitaire qui soit.
La majorité des élèves jouent leur scolarité sur leurs notes et bulletins via Parcoursup.
La note au bac, la mention, qui regarde encore ça ? Tout est déjà bouclé avant.
Ce n'est pas la note à l'examen qui importe, c'est l'existence de l'examen ... qui conduit à résister à la tendance, inconsciente, à se caler sur le niveau de la classe. L'examen national et anonyme, c'est un peu de transcendance qui permet de sortir la tête du guidon de la classe ou de l'établissement en fixant un objectif commun à atteindre.
Bien évidemment, quand les épreuves de l'examen sont débiles, cela n'aide pas ...
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Si un élève, passant un examen national et anonyme, peut voir sa note varier de quatre points en fonction du correcteur, j'ai du mal à trouver le diplôme pertinent. Que mesure-t-il alors ?Ha@_x a écrit:Il n'y en a pas : une dissertation moyenne peut se voir décerner un 8 ou un 12 selon le correcteur, une bonne entre 13 et 16.
Mais c'est sûrement à peu près la même chose dans toutes les matières à rédaction.beaverforever a écrit:Je n'ai pas vu d'échelle de notation commune en histoire géographie pour le baccalauréat, ce qui limite la pertinence du diplôme, qu'il soit anonyme et national ou en contrôle continu.
La pertinence d'un diplôme national et anonyme c'est qu'il est justement, national et anonyme.
Pour info, il est parfaitement possible de faire une échelle d'évaluation rigoureuse pour un exercice de rédaction. Même les Étasuniens y parviennent... c'est dire si c'est à notre portée.
- User20159Esprit éclairé
Enaeco a écrit:La majorité des élèves jouent leur scolarité sur leurs notes et bulletins via Parcoursup.
La note au bac, la mention, qui regarde encore ça ? Tout est déjà bouclé avant.
Ah mais c'était déjà un gros problème avant l'inique réforme Blanquer et avant parcoursup.
Pas plus tard qu'hier, une de mes élèves (excellente, 18 de moyenne générale) m'a lâché en HVC : "de toute façon monsieur, mes notes, elles ne me serviront à rien, je suis dans un collège de m...., j'irai dans un lycée de m...., et je ne pourrai peut-être pas faire les études que je veux".
Avant Parcoursup, tu avais le bac, tu pouvais t'inscrire à l'université, partout, en théorie. Alors oui APB n'était pas parfait, mais APB était moins pire que le système actuel.
beaverforever a écrit:Si un élève, passant un examen national et anonyme, peut voir sa note varier de quatre points en fonction du correcteur, j'ai du mal à trouver le diplôme pertinent. Que mesure-t-il alors ?
Pour info, il est parfaitement possible de faire une échelle d'évaluation rigoureuse pour un exercice de rédaction. Même les Étasuniens y parviennent... c'est dire si c'est à notre portée.
J'hallucine....non mais vraiment... .Le bac n'était pas là pour mesurer, c'était le premier grade de l'enseignement supérieur, celui qui permettait d'accéder à l'université. Et un examen ne mesure rien, si ce n'est la performance d'un élève à un moment donné.
Quant à la référence pleine de mépris pour les Etats-Unis je ne vais même pas la relever. Mais dans le lien que tu donnes, même la grille d'évaluation est subjective et ne changera rien quand aux différences de correction. (Pas de pot hein, je sais lire, y compris en anglais).
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