J'ai décidé de passer le concours de chef d'établissement : suis-je fou à lier?

Oui, 30 ans c'est peut-être un peu jeune, attends quelques années: à partir de 35 ou 36 ans et une dizaine d'années d'ancienneté ça doit être plus faisable. Il doit y avoir des statistiques sur l'âge des admis dans les rapports de jury.

attends, j'ai un collègue qui a eu le concours à 30 ou 31 ans, c'est plutôt une qualité, non ?

Caspar Goodwood a écrit: Merci, food for thought effectivement. La solitude du chef (ou du sous-chef) n'est sans doute pas un mythe malheureusement.

C'est ce qui me ferait le plus peur...avec le fait d'être courroie de transmission de réformes auxquelles je n'adhère pas...

MAIS j'ai eu l'an dernier un vrai bon principal et cette année une PA exceptionnelle...et vraiment autant un perdir incompétent peut pourrir la vie de tout le monde...au point d'être dangereux... En revanche, un perdir compétent peut faire des choses exceptionnelles, et certains sont vraiment très bien!!! Ils ont une capacité d'action, de créer une ambiance, une cohésion dans l'établissement. Cela doit être très très exigeant humainement...mais c'est pour moi le nerf de la guerre dans un établissement (peut-être encore plus dans un collège!).

Bref, si tu es motivé...fonce!!! Mais peut-être ap. discussion avec Gryphe...et peut-être peux tu faire "fonction de" pour voir concrètement si ça te plaît...

Je suis sûr qu'il y a de très bons faisant fonction mais je souhaite avoir la légitimité symbolique du concours.

Ce qui m'attire: un travail très varié (problèmes humains, administratifs et matériels à gérer), un travail de "cadre" et de chef d'équipe, un désir de changer, d'évoluer, de savoir si j'en suis capable, davantage de possibilités pour bouger dans toute la France. Une "double vie": logement de fonction et boulot pendant la semaine, "vrai" domicile pas trop proche pour des week-ends tranquilles loin du travail. Des idées en vrac, car comme je l'ai dit, c'est très soudain et confus dans mon esprit.

PS: J'ai écrit à Gryphe en MP sur un autre sujet mais je lui en ai parlé et elle m'encourage (parce qu'elle aime beaucoup son travail je suppose, je ne trahis pas un grand secret.)

philann a écrit:

Caspar Goodwood a écrit: Merci, food for thought effectivement. La solitude du chef (ou du sous-chef) n'est sans doute pas un mythe malheureusement.

C'est ce qui me ferait le plus peur...avec le fait d'être courroie de transmission de réformes auxquelles je n'adhère pas...

MAIS j'ai eu l'an dernier un vrai bon principal et cette année une PA exceptionnelle...et vraiment autant un perdir incompétent peut pourrir la vie de tout le monde...au point d'être dangereux... En revanche, un perdir compétent peut faire des choses exceptionnelles, et certains sont vraiment très bien!!! Ils ont une capacité d'action, de créer une ambiance, une cohésion dans l'établissement. Cela doit être très très exigeant humainement...mais c'est pour moi le nerf de la guerre dans un établissement (peut-être encore plus dans un collège!).

Bref, si tu es motivé...fonce!!! Mais peut-être ap. discussion avec Gryphe...et peut-être peux tu faire "fonction de" pour voir concrètement si ça te plaît...

c'est ça essentiellement qui me ferait peur;
Puis, j'ose le dire, me coltiner toute la journée soit les parents d'élèves (bon, chez moi, ils sont gratinés, je suis traumatisée au quotidien) soit les profs.....et en tant qu'enquiquineuse, je n'aimerais avoir affaire à moi . et les responsabilités, la charge de travail, la pédagogie et la diplomatie au quotidien.....

Caspar Goodwood a écrit: Je suis sûr qu'il y a de très bons faisant fonction mais je souhaite avoir la légitimité symbolique du concours.

Ce qui m'attire: un travail très varié (problèmes humains, administratifs et matériels à gérer), un travail de "cadre" et de chef d'équipe, un désir de changer, d'évoluer, de savoir si j'en suis capable, davantage de possibilités pour bouger dans toute la France. Une "double vie": logement de fonction et boulot pendant la semaine, "vrai" domicile pas trop proche pour des week-ends tranquilles loin du travail. Des idées en vrac, car comme je l'ai dit, c'est très soudain et confus dans mon esprit.

PS: J'ai écrit à Gryphe en MP sur un autre sujet mais je lui en ai parlé et elle m'encourage (parce qu'elle aime beaucoup son travail je suppose, je ne trahis pas un grand secret.)

tes motivations me semblent honorables.....lance-toi !!!

Les parents ne sont pas trop pénibles dans notre région (sauf exception) nous sommes relativement épargnés et ça ne me gêne pas d'être en poste dans un petit collège rural perdu (mais du coup plus calme et familial)

Edit: j'ajoute comme motivations négatives, ma lassitude d'enseigner l'anglais, le prétérit, les verbes irréguliers, Where does the scene take place and where is Brian?, marre des copies et des préparations, envie de travailler avec des adolescents certes, mais aussi avec des adultes, marre d'être un petit garçon qui a un nouvel emploi du temps chaque année et prépare son cartable et ses cahiers tous les soirs.

Caspar Goodwood a écrit: Les parents ne sont pas trop pénibles dans notre région (sauf exception) nous sommes relativement épargnés et ça ne me gêne pas d'être en poste dans un petit collège rural perdu (mais du coup plus calme et familial)

Mais tu ne risques pas de devoir voyager loin de la douce Auvergne?



Pour avoir entendu Gryphe parler avec passion de sa fonction, je t'encourage vivement dans cette voie! A toi de voir si tu te sens capable de supporter la pression et la solitude... mais tu as l'air d'avoir de solides motivations.

Il faut quand même subir la formation. J'ai suivi quelques journées de préparation au concours. Un seul mot d'ordre : il faut changer de point de vue, vous n'êtes plus prof. Ok. Application immédiate : les profs sont des faignants, ils ne bossent pas assez, faut leur coller des trous dans l’emploi du temps pour qu'ils s'impliquent de force. Je ne vous dis pas ce que j'ai entendu sur les docs, je ne suis pas pour l'auto-flagellation publique.

J'ai aussi eu droit à un cours de manipulation (comment utiliser la vie privée des gens pour qu'ils vous aiment et vous obéissent) et à une conférence sur le saint socle, pierre angulaire sur laquelle la république bâtira son grand marché mondial.

Bref, attends toi à un lavage de cerveau et à beaucoup d'auto-critique stalinienne.

Caspar Goodwood a écrit:Merci Roxanne L'idée prend racine, et je crois que je vais me lancer (sauf en cas de mut en lycée). Il me semble qu'on conserve son poste pendant un an et qu'on a le droit de faire machine arrière. Nous connaissons tous les deux une personne qui est restée adjointe toute sa carrière je crois.

non, tu le perds tout de suite

si une personne reste adjointe, c'est qu'elle est mal vue

Moi je te conseille de passer par la case 'Concours' directement. Comme tu l'as dit, si cette nouvelle orientation ne te plaît pas, tu peux faire marche arrière. Sur la demi-douzaine de sortants de concours que nous avons eu le privilège d'accueillir dans notre établissement, seule une adjointe a raccroché au bout d'un an (pour des raisons familiales).
Il faut dire que la formation est dense, elle a été ramenée à 2 ans, et la vie de famille en prend un coup, mais bon, comme tu es singleton ;-)

Si tu accroches, tu bénéficies d'une formation, de stages (le premier est tout de suite après les résultats d'admission : be prepared!) et d'un suivi. Et on ne te largue pas à la tête d'un établissement du jour au lendemain.

Généralement, les profs de langue font des CDE ouverts, sympathiques et humains, surtout ceux qui enseignaient l'anglais (héhé, ça, c'est la petite remarque corporatiste!) :succes:

Caspar Goodwood a écrit: Les parents ne sont pas trop pénibles dans notre région (sauf exception) nous sommes relativement épargnés et ça ne me gêne pas d'être en poste dans un petit collège rural perdu (mais du coup plus calme et familial)

Si c'est le cas, tu n'auras sûrement pas d'autre choix que d'être "chef-chef".
Exemple : chez nous, 1 principale, pas d'adjoint, pas de CPE.

La principale fait donc office de principale (jusque là tout va bien), mais aussi de CPE, parfois d'infirmière et presque parfois même de surveillante quand il en manque

:etoilecoeur:

Pour le lavage de cerveau, je suis un peu au courant, mais on peut toujours jouer les béni oui oui pour avoir son concours et n'en faire qu'à sa tête après (cf. la didactique aux concours, les visites de l'IPR etc...)
Les compétences: beurk.

J'ai une collègue dont le mari préparait le concours et il disait '"les profs ceci, les profs cela" alors qu'il était encore prof, elle n'a pas trop apprécié.

Mon poste ne me convient pas plus que ça donc ça ne me gêne pas trop de ne pas le récupérer et je veux bien quitter l'Auvergne: adieu vaches, cochons, couvées... :elephant2:

Merci beaucoup à tous et toutes pour vos idées, conseils, suggestions etc...

Oui je suis au courant pour les collèges ruraux, j'y ai fait presque toute ma carrière

généralement, les collègues qui ont ce projet s'en ouvrent à leur chef d'établissement pour avoir une aide à la préparation du concours

Je suis allé le voir. Il m'a parlé de son travail, des avantages et des inconvénients, sans entrer sur un terrain plus personnel. Il aime ce qu'il fait en tout cas. J'ai des connaissances qui sont "passés de l'autre côté", je vais les contacter.

Le moins risqué, selon moi, est de demander un poste de "faisant fonction".

Eh oui mais comme je l'ai dit plus haut: je souhaite avoir la légitimité du concours (pour me rassurer et peut-être par orgueil mal placé)

Caspar Goodwood a écrit: Je suis allé le voir. Il m'a parlé de son travail, des avantages et des inconvénients, sans entrer sur un terrain plus personnel. Il aime ce qu'il fait en tout cas. J'ai des connaissances qui sont "passés de l'autre côté", je vais les contacter.

suis également les stages syndicaux élus en CA ou autres sur les textes réglementaires

Je vais me pencher sur tout cela. :lecteur:

Caspar Goodwood a écrit: Les parents ne sont pas trop pénibles dans notre région (sauf exception) nous sommes relativement épargnés et ça ne me gêne pas d'être en poste dans un petit collège rural perdu (mais du coup plus calme et familial)

Edit: j'ajoute comme motivations négatives, ma lassitude d'enseigner l'anglais, le prétérit, les verbes irréguliers, Where does the scene take place and where is Brian?, marre des copies et des préparations, envie de travailler avec des adolescents certes, mais aussi avec des adultes, marre d'être un petit garçon qui a un nouvel emploi du temps chaque année et prépare son cartable et ses cahiers tous les soirs.

Bryan is in the kitchen
He's fucking the dog trying to cook while his parents are watching Cyril Hanouna on D8 and are laughing like idiots since their seventh bier.

cath5660 a écrit:Le moins risqué, selon moi, est de demander un poste de "faisant fonction".

Caspar Goodwood a écrit: Eh oui mais comme je l'ai dit plus haut: je souhaite avoir la légitimité du concours (pour me rassurer et peut-être par orgueil mal placé)

Mais l'un n'empêche pas l'autre: tu fais fonction pendant 1 an, pour voir...Et si c'est oui, tu passes le concours!

They have been laughing like idiots since their seventh beer.

Non décidément, je ne souhaite pas passer par la case "faisant fonction". Peut-être stupide mais quand j'ai une idée dans la tête :boulet:

Pseudo a écrit:Il faut quand même subir la formation. J'ai suivi quelques journées de préparation au concours. Un seul mot d'ordre : il faut changer de point de vue, vous n'êtes plus prof. Ok. Application immédiate : les profs sont des faignants, ils ne bossent pas assez, faut leur coller des trous dans l’emploi du temps pour qu'ils s'impliquent de force. Je ne vous dis pas ce que j'ai entendu sur les docs, je ne suis pas pour l'auto-flagellation publique.

J'ai aussi eu droit à un cours de manipulation (comment utiliser la vie privée des gens pour qu'ils vous aiment et vous obéissent) et à une conférence sur le saint socle, pierre angulaire sur laquelle la république bâtira son grand marché mondial.

Bref, attends toi à un lavage de cerveau et à beaucoup d'auto-critique stalinienne.

ce que tu racontes fait froid dans le dos....sans m'étonner outre mesure (mon cde est très spécial , ceci explique cela).
que les profs soient vus comme des feignasses, certes, enfin non pas du tout, mais passons.... mais de là à théoriser de la sorte. je suis scandalisée.

Caspar Goodwood a écrit:They have been laughing like idiots since their seventh beer.

Même là, le present perfect ?

cath5660 a écrit:

cath5660 a écrit:Le moins risqué, selon moi, est de demander un poste de "faisant fonction".

Caspar Goodwood a écrit: Eh oui mais comme je l'ai dit plus haut: je souhaite avoir la légitimité du concours (pour me rassurer et peut-être par orgueil mal placé)

Mais l'un n'empêche pas l'autre: tu fais fonction pendant 1 an, pour voir...Et si c'est oui, tu passes le concours!

voire tu fais fonction et tu passes le concours la même année !