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par Docteur OX Mer 13 Nov 2013 - 10:36
Rythmes scolaires : le bazar des ateliers

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Animateurs au profil flou ou issus d'associations… Bienvenue dans la nébuleuse des intervenants dans les écoles.

Mais qui intervient au sein des ateliers périscolaires de la Ville de Paris? Vaste question, sur laquelle parents, directeurs d'école et élus demandent des comptes depuis la rentrée 2013.

Animateurs titulaires rémunérés entre 1200 et 1700 euros net, contractuels payés 952 euros dans le meilleur des cas, vacataires touchant 17 euros brut de l'heure. Autant de statuts correspondant à des profils variés. Des intervenants qui encadraient la cantine et les études du soir et sont appelés, depuis la réforme des rythmes, à animer ce nouveau temps périscolaire des mardis et vendredis entre 15 heures et 16 h 30, fréquenté par 80 % des écoliers.

«Alors qu'ils faisaient de la surveil­lance dans les écoles, ils doivent désormais animer des ateliers thématiques», résume Nicolas Lubeck, animateur en grève mardi à l'appel de l'Unsa et la CGT. Il fait partie de ces anciens directeurs de centre de loisirs que la réforme des rythmes a transformés en «responsable éducatif ville» ou «REV», suivant le doux acronyme consacré, dans une école maternelle du XIIIe arrondissement parisien. Comme les 384 autres «REV» de la ville, il est chargé de coordonner l'ensemble des activités périscolaires, cantine et études comprises. Un pan d'activités plutôt opaque, que la réforme des rythmes a finalement mis en lumière. «Avec cette réforme, on a laissé les parents regarder ce qui se passe à l'intérieur de l'école. Les dysfonctionnements existaient déjà», poursuit Nicolas Lubeck, qui conclut à des «besoins colossaux en formation».
À Paris, la réforme Peillon a révélé les défaillances des la filière animation

La réforme Peillon a donc révélé les défaillances de la filière animation de la Ville de Paris, qui compte à ce jour un peu plus de 3000 animateurs permanents (dont 2200 titulaires). Si la Ville a procédé à des contractualisations de vacataires, les syndicats d'animateurs estiment qu'il manque à ce jour 2000 titulaires. Parallèlement, la mairie a proposé des formations au Bafa (brevet d'apti­tude aux fonctions d'animateur, délivré par le ministère de la Jeunesse et des Sports). «Une formation d'une semaine, parfaite pour débuter dans le métier, mais insuffisante pour assurer des ateliers périscolaires, 72 fois dans l'année, avec un groupe de 18 enfants, dans cet espace confiné qu'est la classe», lance Stéphane Ruffin, secrétaire adjoint de l'Unsa Animation, qui demande la création par le ministère de l'Éducation nationale d'un «CAP animation».

Pour ajouter à la confusion de ce monde périscolaire, la réforme des rythmes a ouvert la porte à des intervenants venus d'associations. Parallèlement aux 5200 ateliers chapeautés par les animateurs et personnels de la Ville de Paris, 2800 activités sont ainsi assurées par des associations et partenaires extérieurs tels que les conservatoires. À l'été, le Conseil de Paris a approuvé l'attribution de 7,6 M€ de subventions à 353 associations. Parmi elles, des structures intervenant de longue date à l'école après 16 h 30 - via les «ateliers bleus», bien connus à Paris -, à l'instar la compagnie de théâtre Sol Lucet Omnibus, qui a dépêché 18 comédiens sélectionnés dans 27 écoles parisiennes. «Les petits Parisiens ont une chance inouïe de voir venir à eux des comédiens, des musiciens professionnels. Mais tout le monde n'est pas bon pédagogue», observe Catherine Sohier, directrice artistique de la troupe. Sur le terrain, en effet, certaines associations n'ont pas tenu la route. Intervenants du conservatoire dépassés face à un groupe de 18 enfants, professeurs d'espagnol jetant l'éponge au bout de quelques séances… La preuve en est donnée par ces 468.000 euros de subventions annulées par la mairie, dont une partie devrait être redistribuée à d'autres associations. «De simples ajustements», selon la Ville de Paris, qui estime que «les difficultés sont derrière». «Un sujet de vigilance», pour les détracteurs du système.



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