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Dalva
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Dalva Mer 20 Nov 2013 - 20:21
Ilse a écrit:
Dalva a écrit:Sinon, Pupuch, contrairement à ce que tu as l'air de croire, nous savons pertinemment que les cours de SVT, physique-chimie ou techno demandent beaucoup de préparation, et il est évident que le fait d'aller chercher ceci ou de confectionner cela rentre dans le temps de préparation. Il est évident aussi, d'ailleurs, que c'est bien ce qu'il y a de plus chronophage.
... mais ce sont les seuls (du moins dans mon collège) qui ont des groupes (cours à 13-14 élèves)...
Et alors ?
La contre-partie des groupes, outre des emplois du temps merdiques, ce sont les heures sup, donc toujours autant d'élèves à corriger et d'éléments à préparer.

Franchement, ces comptes d'apothicaire sont lassants.

Tout ce qu'on peut dire en tant que profs de lettres, c'est que la correction des copies est lourde à supporter et qu'on ne peut pas y couper, quoi qu'on en dise, parce qu'il faut les faire écrire, nos élèves, il n'y a pas moyen autrement, à moins de ne pas faire son boulot. Et même si on change nos modes de correction, il faudra toujours les lire, les comprendre et les évaluer, ces copies.

Mais ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'on enseigne une matière qui nous passionne et qui nous permet d'ouvrir en cours des discussions passionnantes avec les élèves, qui nous laisse libres du choix des textes à étudier et qui, bien que déprimante parce qu'on arrive rarement à nos fins, est drôlement gratifiante dans la mesure où nous apportons de l'essentiel. De l'essentiel dans le sens de "à la base de tout".

J'ai souvent envie de quitter l'enseignement à cause de tout ce qui vient s'ajouter et m'empêcher de faire cours, mais jamais à cause de ma matière. Je ne voudrais pour rien au monde enseigner une autre matière (et pourtant, j'aurais pu enseigner les mathématiques), même quand je pleure littéralement de désespoir au-dessus d'un paquet de rédactions.

En fait, je vous remercie pour cette conversation, parce que j'envisageais très sérieusement cette semaine de présenter ma démission (conseil école/collège avec participation obligatoire pour les profs désignés et aucune réaction des collègues ni ici, ni en salle des profs ; modification du statut à venir ; socle commun ; ASSR ; parcours d'éducation artistique et culturelle qui nous imposera bientôt d'organiser voyages, sorties, projets et de participer à des projets longue durée ou ponctuels avec intervenants extérieurs ; etc.). Mais non, je vais rester. Il y aura toujours de la poésie à aimer, du théâtre à prendre à bras le corps, du Maupassant à déguster, de la grammaire avec laquelle jouer et de l'orthographe à faire aimer.
dandelion
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par dandelion Mer 20 Nov 2013 - 20:27
Dalva a écrit:
Ilse a écrit:
Dalva a écrit:Sinon, Pupuch, contrairement à ce que tu as l'air de croire, nous savons pertinemment que les cours de SVT, physique-chimie ou techno demandent beaucoup de préparation, et il est évident que le fait d'aller chercher ceci ou de confectionner cela rentre dans le temps de préparation. Il est évident aussi, d'ailleurs, que c'est bien ce qu'il y a de plus chronophage.
... mais ce sont les seuls (du moins dans mon collège) qui ont des groupes (cours à 13-14 élèves)...
Et alors ?
La contre-partie des groupes, outre des emplois du temps merdiques, ce sont les heures sup, donc toujours autant d'élèves à corriger et d'éléments à préparer.

Franchement, ces comptes d'apothicaire sont lassants.

Tout ce qu'on peut dire en tant que profs de lettres, c'est que la correction des copies est lourde à supporter et qu'on ne peut pas y couper, quoi qu'on en dise, parce qu'il faut les faire écrire, nos élèves, il n'y a pas moyen autrement, à moins de ne pas faire son boulot. Et même si on change nos modes de correction, il faudra toujours les lire, les comprendre et les évaluer, ces copies.

Mais ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'on enseigne une matière qui nous passionne et qui nous permet d'ouvrir en cours des discussions passionnantes avec les élèves, qui nous laisse libres du choix des textes à étudier et qui, bien que déprimante parce qu'on arrive rarement à nos fins, est drôlement gratifiante dans la mesure où nous apportons de l'essentiel. De l'essentiel dans le sens de "à la base de tout".

J'ai souvent envie de quitter l'enseignement à cause de tout ce qui vient s'ajouter et m'empêcher de faire cours, mais jamais à cause de ma matière. Je ne voudrais pour rien au monde enseigner une autre matière (et pourtant, j'aurais pu enseigner les mathématiques), même quand je pleure littéralement de désespoir au-dessus d'un paquet de rédactions.

En fait, je vous remercie pour cette conversation, parce que j'envisageais très sérieusement cette semaine de présenter ma démission (conseil école/collège avec participation obligatoire pour les profs désignés et aucune réaction des collègues ni ici, ni en salle des profs ; modification du statut à venir ; socle commun ; ASSR ; parcours d'éducation artistique et culturelle qui nous imposera bientôt d'organiser voyages, sorties, projets et de participer à des projets longue durée ou ponctuels avec intervenants extérieurs ; etc.). Mais non, je vais rester. Il y aura toujours de la poésie à aimer, du théâtre à prendre à bras le corps, du Maupassant à déguster, de la grammaire avec laquelle jouer et de l'orthographe à faire aimer.
Ça on peut vous l'envier au moins? Parce qu'enseigner comment acheter un billet de train à des élèves qui n'achètent de toute façon jamais de billets de train, ce n'est pas faire partager une passion.
Nicolatsar
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Nicolatsar Mer 20 Nov 2013 - 20:34
Salsepareille a écrit:Les copies nous prennent un temps dingue, ET la préparation des cours. Au collège les profs de lettres ont en moyenne 4h30 de cours par classe, par semaine. Sur une année (36 semaines), ça fait donc 162 heures de cours à préparer.
Un prof d'une matière où il n'y a qu'une seule heure par semaine, ou mettons deux heures par semaine, doit préparer 72 heures de cours pour un an.
Au mois d'août, je prépare quelques cours, mais je n'arrive jamais à préparer une année entière de cours. Un prof qui enseigne une heure ou deux à une classe le peut (et ainsi il se dégage du temps sur le reste de l'année).
C'est vrai que ces profs ont souvent tous les niveaux. Nous, en lettres, nous avons deux ou trois niveaux "seulement"... au lieu de quatre.

Je ne veux pas que ce post tourne à la polémique. D'ailleurs, je n'envie pas les autres profs. Je me dis seulement que moi, j'ai mal choisi ma matière. C'est une remise en question de ma matière, pas des autres matières. Comme l'a dit quelqu'un plus haut, les lettres se prêtent mal à cette modernisation qu'on nous demande, là où l'ensemble des autres matières semble se diriger. Ca nous emmène à ne plus vraiment être en accord avec notre métier: si je continue comme je fais, j'ai l'impression de mal faire (et de me faire avoir par rapport à la quantité de travail, à l'impossibilité de m'impliquer plus dans l'établissement, à mon salaire figé car sans heures sup). Si j'évolue et passe moins de temps sur les copies, donne moins de dictées, moins de rédacs longues... j'aurais l'impression de desservir les élèves.

Il y a quand même quelque chose de significatif: l'année dernière j'étais à temps partiel. Cette année à temps complet. Je gagne moins... cette année, que l'année dernière à temps partiel. Pourquoi? PArce qu'à temps partiel, j'ai pu faire de l'accompagnement éducatif à gogo, avoir des demi-groupes en soutien etc... et finalement je gagnais plus qu'un temps plein. Cette année, je croule sous la charge de boulot, je ne peux plus faire d'heures sup que celle qui m'est imposée, et l'accompagnement éducatif, c'est fini. Je ne suis plus au CA car pas le temps. Donc moins impliquée au collège... Quant aux jolis projets frapal'oeil, je m'assois dessus, par manque de temps.
Mais as-tu déjà été à la place d'un professeur d'une autre matière???? Moi oui j'ai été professeur de lettres modernes pendant deux ans et actuellement je suis certifié en Histoire-Géographie (mais j'ai obtenu aussi le lettres-histoire). Il y a des avantages à être professeur de lettre : moins de classes, moins d'appréciations, moins de conseils/réunions, moins de noms à retenir, moins de parents à voir... Plus de liberté pour faire les cours par rapport à un programme d'histoire géographie ultra cadré et minuté... Par contre mes copies d'histoire géographie sont corrigées plus rapidement mais il y en a plus...
Bref, ce n'est pas plus facile pour l'un ou l'autre, c'est simplement différent.


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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 20:35
Evidemment que vous pouvez nous l'envier... j'aurais même souhaité que ce soit la seule raison invoquée par les collègues de vouloir enseigner le français au lieu des LV. C'est la seule légitime.
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par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 20:37
Nicolatsar, tu dois parler des "professeurs de lettres modernes"... moi, je suis professeur de lettres (classiques) et j'ai un paquet de réunions, de conseils, d'élèves dans différentes classes au sein d'un même groupe, d'appréciations à remplir... je mène de front 6 progressions, par exemple.

C'est bizarre, j'ai l'impression que personne ne me lit sur ce fil... Razz 


Dernière édition par Audrey le Mer 20 Nov 2013 - 20:38, édité 1 fois
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 20:37
Je précise ceci dit que je ne dis pas que mes collègues LM en font moins que moi.
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par Nicolatsar Mer 20 Nov 2013 - 20:50
Audrey a écrit:Nicolatsar, tu dois parler des "professeurs de lettres modernes"... moi, je suis professeur de lettres (classiques) et j'ai un paquet de réunions, de conseils, d'élèves dans différentes classes au sein d'un même groupe, d'appréciations à remplir... je mène de front 6 progressions, par exemple.

C'est bizarre, j'ai l'impression que personne ne me lit sur ce fil... Razz 
Effectivement. Je pense qu'on en ch... tous avec ce boulot et qu'il ne faut pas penser que les autres en font moins. La différence que j'admets c'est le lycée où les copies et les préparations sont plus lourdes. Mais en contrepartie moins de gestion de classe épuisante et un niveau un peu plus uniforme.

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par Dalva Mer 20 Nov 2013 - 20:54
dandelion a écrit:
Dalva a écrit:Il y aura toujours de la poésie à aimer, du théâtre à prendre à bras le corps, du Maupassant à déguster, de la grammaire avec laquelle jouer et de l'orthographe à faire aimer.
Ça on peut vous l'envier au moins? Parce qu'enseigner comment acheter un billet de train à des élèves qui n'achètent de toute façon jamais de billets de train, ce n'est pas faire partager une passion.
Vous ne pouvez pas, vous devez ! yesyes 
C'est bien ce que je dis : nous avons nos inconvénients, mais nous avons un incomparable avantage !
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par Dalva Mer 20 Nov 2013 - 20:56
Nicolatsar a écrit:
Audrey a écrit:Nicolatsar, tu dois parler des "professeurs de lettres modernes"... moi, je suis professeur de lettres (classiques) et j'ai un paquet de réunions, de conseils, d'élèves dans différentes classes au sein d'un même groupe, d'appréciations à remplir... je mène de front 6 progressions, par exemple.

C'est bizarre, j'ai l'impression que personne ne me lit sur ce fil... Razz 
Effectivement. Je pense qu'on en ch... tous avec ce boulot et qu'il ne faut pas penser que les autres en font moins. La différence que j'admets c'est le lycée où les copies et les préparations sont plus lourdes. Mais en contrepartie moins de gestion de classe épuisante et un niveau un peu plus uniforme.
Normalement moins de gestion de classe épuisante et normalement un niveau plus uniforme.
Malheureusement, j'ai tendance à penser que c'est de moins en moins vrai. (Tout dépend bien sûr des établissements que l'on compare.)
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par trompettemarine Mer 20 Nov 2013 - 20:57
Audrey a écrit:Nicolatsar, tu dois parler des "professeurs de lettres modernes"... moi, je suis professeur de lettres (classiques) et j'ai un paquet de réunions, de conseils, d'élèves dans différentes classes au sein d'un même groupe, d'appréciations à remplir... je mène de front 6 progressions, par exemple.

C'est bizarre, j'ai l'impression que personne ne me lit sur ce fil... Razz 
Oh que si !
Mais je passerais mon temps à te plussoyer !
Je pense comme toi.


Dernière édition par trompettemarine le Mer 20 Nov 2013 - 21:11, édité 1 fois
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par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 21:01
Merci pour le clin d'oeil Trompette... ;-)
Kak
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par Kak Mer 20 Nov 2013 - 21:25
Salsepareille a écrit:

Il y a quand même quelque chose de significatif: l'année dernière j'étais à temps partiel. Cette année à temps complet. Je gagne moins... cette année, que l'année dernière à temps partiel. Pourquoi? PArce qu'à temps partiel, j'ai pu faire de l'accompagnement éducatif à gogo, avoir des demi-groupes en soutien etc... et finalement je gagnais plus qu'un temps plein. Cette année, je croule sous la charge de boulot, je ne peux plus faire d'heures sup que celle qui m'est imposée, et l'accompagnement éducatif, c'est fini..
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C'est interdit de faire de l'accompagnement éducatif quand on est à temps partiel: nous n'avons droit ni aux HSA ni aux HSE!
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Cette règle n'est pas nationale?
Salsepareille
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par Salsepareille Mer 20 Nov 2013 - 21:43
A temps partiel, les HSE sont autorisées. Les HSA, non.
Bartleby
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Bartleby Mer 20 Nov 2013 - 22:08
J'y vais de mon petit témoignage moi aussi, parce que le sujet me tient à coeur !
Je m'accroche comme une noyée à mon amour de la littérature, parce qu'il ne me reste plus que cette motivation. Mais ayant des BTS, je me retrouve, pour mes préparations, à lire des articles de presse, des essais (de socio, entre autres...), ou à composer des dossiers de synthèse avec des dessins de presse ou des vignettes de BD, donc je n'ai plus guère l'occasion d'exprimer mon amour des textes.....et cela me désole !
Par ailleurs, les matières d'atelier ou de bureau d'études ont des coefficients stratosphériques et les étudiants font vite le calcul : le Français (ou la culture générale) passe après tout le reste (ils sont souvent absents, et très passifs quand ils assistent à mon cours).
Il reste les inconvénients constatés dans toutes les classes, et là, ce n'est pas pour relancer le débat, mais il me paraît évident que les copies de Français sont très, très lourdes à corriger ! Heureusement que j'ai des collègues sympas, qui me plaignent sincèrement (sur le mode : "Dis donc, ça doit être l'enfer pour toi, ils écrivent comme des pieds !!!" Ben oui, c'est exactement ça : l'enfer !)

Je comprends donc très bien les professeurs de Lettres qui s'interrogent sur les avantages et désavantages des différentes matières... franchement, nous sommes mal lotis !
Héliandre
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par Héliandre Mer 20 Nov 2013 - 22:08
Je te lis, Audrey, et je te suis. J'ajouterais que j'ai déjà eu 7 "niveaux" (3 Latin, 2 Français, 2 IDD différents. J'étais PP cette année là, et mes 20h30 comptaient 18 car IDD + 8h avec moins de 20 élèves (en ZEP)...

J'aime aussi ma matière. J'aurais aimé être professeur d'Espagnol, enseigner les arts plastiques peut-être, peut-être la SVT. Mais ma matière, elle me passionne et je ne veux pas la lâcher, je n'en changerais pas, même si tout le travail me rend malade.
J'ai choisi d'être à temps partiel, je n'imagine plus être à temps plein, et cette année je ne fais que du Latin. Eh bien, malgré l'amour que j'ai pour le Français, si je regrette parfois de ne plus l'enseigner, ça ne dure pas, car j'ai besoin de me reposer...
Je précise que ce n'est pas un plaidoyer pour démontrer que le prof de Lettres est un martyr, c'est surtout mon séjour sur poste ZEP puis ECLAIR, avec les sollicitations multiples, qui m'ont vidée...
(certains d'ailleurs ici disent que, enseignant le Français, ils ne font pas de projets ; eh bien nous nous étions les 1ers sollicités, toujours, il fallait du Français dans les projets, très lourds, et imposés...)
Audrey
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par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 22:23
J'ai déjà eu "Soutien 6è+ idd+ 4èFR+6èFR+les 3 niveaux de latin+ 3è grec+PP"... je crois qu'en terme de diversité, c'est mon record, mais je pense que c'est encore moins que certains collègues de lycées, à ce que j'ai cru voir ici ou là... c'est délirant quand même...

J'ai encore beaucoup d'énergie, et je me lance dans des projets, pour garder la flamme... au fond, en faisant des choses qui profitent aux élèves, c'est surtout moi que j'essaie de motiver. L'idée de partir en Grèce l'an prochain, c'est en grande partie pour vivre de nouvelles choses dans mon job...
Mais je crains fort que cela s'arrête un jour. Viendra un moment où je n'aurai plus de ressources en moi à aller (é)puiser... je suis encore dans le plaisir d'enseigner face aux élèves (et seulement face à eux...) mais pour combien de temps encore?

Héliandre
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par Héliandre Mer 20 Nov 2013 - 22:29
Tu me bats ! : 8 "niveaux". Pour le collègue qui a posté son EDT horrible, c'était de l'impensable...
Moi c'est terrible, j'ai tiré sur la corde pensant assurer, et je n'ai plus de jus, il n'y a rien à faire... Enfin, je suis à 12h depuis deux ans, et j'ai l'impression que ça revient, tout doucement. c'est une surprise...
Audrey
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Oracle

Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 22:30
Moi, il faudrait que j'apprenne à remplir ma vie avec autre chose que le boulot pour oublier le célibat...c'est pas gagné. Razz 
Cowabunga
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par Cowabunga Mer 20 Nov 2013 - 22:31
Non mais, vous êtes SERIEUX, là ? :shock: 
Ca ne vous suffit pas d'être conspués par le reste de la société comme une bande de feignasses surpayés, il faut encore que vous vous le balanciez à la tronche vous-mêmes ? affraid 

La vérité, c'est qu'on exerce tous dans des conditions déplorables. Qu'on dépense tous une énergie délirante, en classe ou à la maison, pour un résultat trop souvent médiocre.
Et le vrai problème des copies, c'est celui-là : on ne corrige pas trop de copies, mais trop de copies de merde. Les élèves nous rendent des torchons qui font mal aux yeux et au moral, parce qu'on passe des heures à chercher des pauvres points sur des feuilles qui prouvent qu'ils n'ont rien retenu, malgré toute notre énergie, même pas le truc que tu as martelé cent fois par heure depuis trois semaines.
Ca ne tiendrait qu'à moi, je ne ferai ni évaluation ni correction de copie.

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yogi
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par yogi Mer 20 Nov 2013 - 22:48
Cowabunga a écrit:Non mais, vous êtes SERIEUX, là ? :shock: 
Ca ne vous suffit pas d'être conspués par le reste de la société comme une bande de feignasses surpayés, il faut encore que vous vous le balanciez à la tronche vous-mêmes ? affraid 

La vérité, c'est qu'on exerce tous dans des conditions déplorables. Qu'on dépense tous une énergie délirante, en classe ou à la maison, pour un résultat trop souvent médiocre.
Et le vrai problème des copies, c'est celui-là : on ne corrige pas trop de copies, mais trop de copies de merde. Les élèves nous rendent des torchons qui font mal aux yeux et au moral, parce qu'on passe des heures à chercher des pauvres points sur des feuilles qui prouvent qu'ils n'ont rien retenu, malgré toute notre énergie, même pas le truc que tu as martelé cent fois par heure depuis trois semaines.
Ca ne tiendrait qu'à moi, je ne ferai ni évaluation ni correction de copie.
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par Audrey Mer 20 Nov 2013 - 22:58
Je n'ai jamais dit que j'étais une feignasse surpayée.
J'ai également répété sur ce fil que nous travaillons tous aujourd'hui dans des conditions difficiles.
Pupuch76
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par Pupuch76 Mer 20 Nov 2013 - 23:03
Ilse a écrit:
Dalva a écrit:Sinon, Pupuch, contrairement à ce que tu as l'air de croire, nous savons pertinemment que les cours de SVT, physique-chimie ou techno demandent beaucoup de préparation, et il est évident que le fait d'aller chercher ceci ou de confectionner cela rentre dans le temps de préparation. Il est évident aussi, d'ailleurs, que c'est bien ce qu'il y a de plus chronophage.
... mais ce sont les seuls (du moins dans mon collège) qui ont des groupes (cours à 13-14 élèves)...
Je répondais juste à Salsepareille qui a dit que : "Les copies nous prennent un temps dingue, ET la préparation des cours." et qui calculait le temps de présence devant les élèves de chaque niveau. Et perso je trouvais ça limite.

Nous aussi la préparation des cours nous prend du temps, mais d'une manière différente. La progression n'est pas trop longue à préparer, ce sont les activités (même si mon CDE ne comprend pas pourquoi on utilise autant de feuilles pour les activités sachant qu' "on a des livres" Suspect tellement sympa les sciences dans le bouquin Rolling Eyes ).
Donc si j'ai sorti mon exemple, c'est juste pour dire qu'au final, toute matière doit accorder un temps de préparation plus ou moins long pour ses cours, et que surtout on ne peut pas faire de comparaison d'une discipine à l'autre, on ne travaille pas de la même façon. Et depuis le début de cette discussion, comme l'ont soulevé beaucoup d'entre nous (y compris moi), la discussion a généralement tendance à tourner au "c'est qui qui bosse le plus et qui est le plus à plaindre". J'ai l'impression de retrouver les mêmes conversations qu'avec des personnes qui ont des métiers différents, et dans lesquelles on doit se justifier de tout.

Ce n'était aucunement pour dire "ouh la la plaignez moi, je galère comme une malade", puisque de toute façon c'est ma façon de travailler, c'est moi qui ai décidé que je ferai mes activités avec MON matos (parce qu'aussi quand tu es tzr c'est plus confortable), et si je le souhaitais, je pourrai très bien m'en passer. (et je savais que j'aurai dû utiliser plein de smileys dans tous les sens pour alléger mes propos Razz )

Quant au fait que nous avons des demi-groupes, c'est vrai. Et ca dépend des établissements : certains ont tous leurs niveaux dédoublés (1H classe entière, 1H une semaine sur 2 en demi-groupe) d'autres les 6e et les 5e, d'autres que les 6e. Actuellement je suis en ECLAIR et mes classes de 6e sont blindées (27 à 29 élèves), alors oui, on est bien lotis, c'est plus agréable d'avoir des petits groupes (et encore, avec certaines classes où le noyau dur de ceux qui ne se tiennent pas se retrouve dans le même groupe Rolling Eyes ) mais... confier le premier scalpel ou ciseau super coupant à 29 élèves, des lames et lamelles qui sont super fragiles, des microsopes qui coutent cher à toute une classe (d'autant plus qu'on en a peu), ça revient à fermer les yeux devant tous les risques de sécurité en classe. J'ai une copine qui débute cette année et s'est retrouvée, en demi-groupe, avec un élève qui n'a rien trouvé de mieux de coller sa pince dans la prise électrique "pour voir ce que ça fait".
On profite des demi-groupes pour travailler les bases de la matière et éviter d'être débordé.

Donc toujours pour répondre au fait que "ouais mais..." : une heure en demi groupe est souvent plus stressante qu'une heure en classe entière puisqu'on utilise du matériel (soucis de sécurité) et que nos élèves sont de moins en moins capables de suivre une consigne et de plus en plus attirés vers des "expériences" comme décrites si dessus.

Et pour ceux qui seraient tentés de me répondre "mais ça on le sait" (Dalva Wink ), je vous répondrais "ben pas tant que ça puisque j'ai l'impression que pour certains, on nous accorde une faveur non méritée pour nos classes".
Kak
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par Kak Jeu 21 Nov 2013 - 5:46
Salsepareille a écrit:A temps partiel, les HSE sont autorisées. Les HSA, non.
non pas dans mon académie:  les HSE pour l'accompagnement éducatif, les heures de vie de classe sont interdits seul les heures dites remplacement de court durée sont autorisés.
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par Osmie Jeu 21 Nov 2013 - 15:48
Cowabunga a écrit:Non mais, vous êtes SERIEUX, là ? :shock: 
Ca ne vous suffit pas d'être conspués par le reste de la société comme une bande de feignasses surpayés, il faut encore que vous vous le balanciez à la tronche vous-mêmes ? affraid 

La vérité, c'est qu'on exerce tous dans des conditions déplorables. Qu'on dépense tous une énergie délirante, en classe ou à la maison, pour un résultat trop souvent médiocre.
Et le vrai problème des copies, c'est celui-là : on ne corrige pas trop de copies, mais trop de copies de merde. Les élèves nous rendent des torchons qui font mal aux yeux et au moral, parce qu'on passe des heures à chercher des pauvres points sur des feuilles qui prouvent qu'ils n'ont rien retenu, malgré toute notre énergie, même pas le truc que tu as martelé cent fois par heure depuis trois semaines.
Ca ne tiendrait qu'à moi, je ne ferai ni évaluation ni correction de copie.
Quand j'ai commencé ma première année, je me réjouissais à l'idée de me régaler en lisant les rédactions ; j'ai vite déchanté. Aujourd'hui, je déteste cela, mes yeux saignent (et on corrige trop de copies car le nombre de classes par prof a augmenté).
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Prof de français complètement "out"? Le métier évolue... - Page 6 Empty Re: Prof de français complètement "out"? Le métier évolue...

par trompettemarine Jeu 21 Nov 2013 - 17:54
Janne a écrit:. Aujourd'hui, je déteste cela, mes yeux saignent (et on corrige trop de copies car le nombre de classes par prof a augmenté).
et le nombre d'élèves par classe.
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