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- doctor whoDoyen
J'ai vu passer ce post de blog plusieurs fois. Inutile de dire que je trouve ce raisonnement très injuste.
http://chouetteleniveaubaisse.tumblr.com/post/112143042637/la-grammaire-scolaire-et-ses-limites?utm_content=buffer02f73&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
La phrase en gras est vraiment contestable.
http://chouetteleniveaubaisse.tumblr.com/post/112143042637/la-grammaire-scolaire-et-ses-limites?utm_content=buffer02f73&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
Il n’est pas dans notre dessein de faire table rase de toutes les règles grammaticales enseignées, mais de rétablir la vérité sur leur domaine de validité et sur leur efficacité ainsi que de proposer de les présenter aux élèves comme des procédures approchées, fragiles et non absolues. Cela dans une perspective non seulement didactique, mais également éthique : on ne peut pas, même sans en avoir l’intention, tromper l’intelligence des élèves en leur inculquant des savoirs prétendument définitifs qu’ils devront un jour mettre en doute, ne serait-ce que partiellement. C’est à notre sens mal engager un apprentissage. […]
[L]a langue est complexe. Pourquoi ne pas la présenter comme telle, en veillant à adopter des niveaux de formulations appropriés à la maturité cognitive des élèves ? Peut-être aura-t-on le sentiment d’avancer moins vite…mais est-ce cela l’enjeu ? »
La phrase en gras est vraiment contestable.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- InvitéInvité
Elle me laisse aussi plus que perplexe.
- GrypheMédiateur
Pareil. Progressivement, on affine les concepts... Rien que de bien normal à mon sens.
- User5899Demi-dieu
La grammaire est la description d'un état fictif / d'un état figé de la langue. Bon. Disons-le. Et le problème est résolu. Quand un état figé est bien connu et bien compris, il est très facile de faire comprendre l'expressivité de ce qui sort de la norme. Le contraire ne marche pas dans une classe.
Je trouve l'article assez pitoyable, pour tout dire.
Je trouve l'article assez pitoyable, pour tout dire.
- IphigénieProphète
Ben l'article datant de 1999, il semblerait que cette perspective innovante "didactique et éthique" est justement celle qu'on a vue à l’œuvre depuis.
Et là, pas de doute, ça a clarifié le concept. :lol: :lol:
Et là, pas de doute, ça a clarifié le concept. :lol: :lol:
- ArmideNeoprof expérimenté
et même clairsemé les connaissances.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Étrange post, peut-être rédigé un peu vite ou sous l'effet de l'agacement ? Ce qui expliquerait qu'il appelle "article" un très bref extrait de l'introduction ou du premier chapitre du livre de Campana & Castincaud, "Comment faire de la grammaire" (128 p.).
Et où l'on pressent - peut-être à tort - que tout ce qui ne fera pas chœur avec le sarcasme ou le haussement d'épaules tombera à plat.
Cela dit, il y a prescription, le livre est de 1999 : sur ce sujet si abondamment discuté, c'est vieux (certes, moins vieux que la grammaire de Souché et Grunenwald que, peut-être, ce livre, après tant d'autres, épinglait).
On peut donc en parler posément si l'on veut.
doctor who a écrit:J'ai vu passé ce post de blog plusieurs fois. Inutile de dire que je trouve ce raisonnement très injuste.
http://chouetteleniveaubaisse.tumblr.com/post/112143042637/la-grammaire-scolaire-et-ses-limites?utm_content=buffer02f73&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
Il n’est pas dans notre dessein de faire table rase de toutes les règles grammaticales enseignées, mais de rétablir la vérité sur leur domaine de validité et sur leur efficacité ainsi que de proposer de les présenter aux élèves comme des procédures approchées, fragiles et non absolues. Cela dans une perspective non seulement didactique, mais également éthique : on ne peut pas, même sans en avoir l’intention, tromper l’intelligence des élèves en leur inculquant des savoirs prétendument définitifs qu’ils devront un jour mettre en doute, ne serait-ce que partiellement. C’est à notre sens mal engager un apprentissage. […]
[L]a langue est complexe. Pourquoi ne pas la présenter comme telle, en veillant à adopter des niveaux de formulations appropriés à la maturité cognitive des élèves ? Peut-être aura-t-on le sentiment d’avancer moins vite…mais est-ce cela l’enjeu ? »
La phrase en gras est vraiment contestable.
On parle bien de la phrase que je souligne ?
Veut-on contester :
1) l'usage étrange de "pouvoir" au lieu de "devoir" ? Etant donné la référence à l' "éthique" (mazette !), on rectifie en lisant ce "pouvoir" en "devoir" : "on ne doit pas tromper l'intelligence etc.". Mais on lit bien "pouvoir", et j'imagine que cela fait référence à l'emploi familier "ça peut pas continuer comme ça", "c'est pas possible, ça" : indignation, reproche etc. Et on comprend que cette affirmation se donne comme une critique de la pratique coutumière.
A moins qu'il ne faille comprendre, mais du coup indépendamment de l'éthique : "on n'y arrivera pas, l'intelligence ne se laisse pas leurrer", ce qui est une autre façon de comprendre la suite.
2) L'incise "même sans en avoir l'intention" qui pose quelques problèmes logiques ? Sans le savoir, on peut faire tellement de choses...
3) L'affirmation : "on ne peut/doit pas leur inculqu[er] des savoirs prétendument définitifs". Mais il faudrait préciser ce que l'on conteste, ici.
Veut-on objecter :
- que les savoirs en question ne sont aucunement prétendus définitifs ?
- a contrario, que les savoirs doivent justement être donnés comme définitifs, qu'il en va par exemple de l'efficacité de l'enseignement ?
Un peu moins obscur est le passage non cité ici que je rétablis :
Campana et a écrit:« La parade imaginée pour atténuer le caractère abstrait de certains concepts linguistiques […] réside notamment dans l’apprentissage d’une multitude de procédures, des règles d’action réputées concrètes et pratiques, permettant d’identifier des classes de mots, des fonctions syntaxiques, tantôt de manière gratuite, tantôt à des fins orthographiques et donc plus fonctionnelles. Ainsi apprend-on à reconnaître un sujet pour accorder le verbe ; à isoler le complément d’objet direct pour ne pas manquer d’accorder si nécessaire un participe passé ou un attribut de l’objet ; à différencier divers groupes fonctionnelles non prépositionnels pour éviter des confusions (sujet, COD, attribut, complément de temps, etc.)
Ce que je souligne semble partiellement exact seulement, et donc aussi un peu injuste. nlm76 citait joliment dans ce forum une incise dans le poème L'albatros en montrant en quoi l'identification d'un "COD" donnait lieu à un commentaire stylistique. On pourrait sans doute trouver d'autres cas encore où l'enseignement de grammaire visé ici (genre Souché et Grunenwald, justement) fut l'occasion d'apprendre autre chose que ce qui est dit dans ce passage. Je ne suis juste pas du tout convaincu que ces cas soient nombreux.
En tous les cas, sans avoir lu le livre, difficile de deviner quel type d'alternative (s) - if any - ce livre proposait. Pour juger, il faudrait en lire des passages plus étoffés, et illustrés concrètement.
- IphigénieProphète
Bon alors on peut se demander qui est le plus caricatural...Nom d'utilisateur a écrit:
Étrange post, peut-être rédigé un peu vite ou sous l'effet de l'agacement ? Ce qui expliquerait qu'il appelle "article" un très bref extrait de l'introduction ou du premier chapitre du livre de Campana & Castincaud, "Comment faire de la grammaire" (128 p.).
Et où l'on pressent - peut-être à tort - que tout ce qui ne fera pas chœur avec le sarcasme ou le haussement d'épaules tombera à plat.
Cela dit, il y a prescription, le livre est de 1999 : sur ce sujet si abondamment discuté, c'est vieux (certes, moins vieux que la grammaire de Souché et Grunenwald que, peut-être, ce livre, après tant d'autres, épinglait).
On peut donc en parler posément si l'on veut.
Bon s'il faut vraiment couper les cheveux en quatre sur une vieille histoire, en effet je me suis rendue compte en tapant le mot "article" qu'il était inadéquat, mais c'est la date de 1999 qui m'a paru être l'indication essentielle pour contextualiser le propos.
Sur le fond:
Si j'ai bien compris le sens de cette introduction (ce dont il est permis de douter, n'étant pas une sommité universitaire re ), c'est qu'il plaidait pour une "grammaire intelligente" qui remplacerait les vieilleries de Souché Grunenwald.
Ce que je réponds, moi modeste professeur de lettres classiques qui a fait sa carrière pendant ces temps de révolution copernicienne de la grammaire française, c'est qu'à tout prendre je préfère un élève qui a appris en toute modestie qu' "un adjectif ne peut avoir que trois fonctions, épithète, attribut et apposé", à un élève à qui on a parlé d'épithètes détachées mais qui est capable d'écrire:
"il est gentille"
et "l'élève s'est compté et lire"
et qui lorsqu'on lui parle "grammaire" fait des yeux effarouchés en avouant qu'"il n'a jamais rien compris à ce truc", avant de découvrir dans son effort de traduction latine, un verbe à l'indicatif infinitif.
Pour le dire en résumant encore plus caricaturalement ma pensée, je préfère que l'on ancre des automatismes simples d'abord (insuffisants à rendre compte de la totalité de la langue, oui certes, mais...), pour donner une chance à une possible approche très intelligente de la grammaire ensuite; mais je suis sûre que l'inverse est impossible et n'arrive qu'à de la bouillie très mal digérée, par la faute du cuisinier ou du consommateur peu importe, mais c'est immangeable tout simplement!
Je dois d'ailleurs avouer que moi-même je ne suis pas encore au niveau de pouvoir toujours bien comprendre les finesses linguistiques et savantes de Nom d'Utilisateur, c'est dire, immodestement sans doute mais... , que la matière est quand même en réalité fort complexe...
Voilà, c'est peu, c'est insuffisant, ignorandus, ignoranda, ignorandum, sed etiam.. :lol: :lol:
- User5899Demi-dieu
L'élève s'est compté (et lire est difficile).
On dirait du Mallarmé
On dirait du Mallarmé
- IphigénieProphète
La prof elle dit rien que des inanités sonores, d'abord. :lol: :lol:
- CeladonDemi-dieu
Surtout s'il hallu tous les livres. La chair est triste, hélas !
- Thalia de GMédiateur
Ta position, que je partage, n'a rien de caricatural.Iphigénie a écrit:Bon alors on peut se demander qui est le plus caricatural...Nom d'utilisateur a écrit:
Étrange post, peut-être rédigé un peu vite ou sous l'effet de l'agacement ? Ce qui expliquerait qu'il appelle "article" un très bref extrait de l'introduction ou du premier chapitre du livre de Campana & Castincaud, "Comment faire de la grammaire" (128 p.).
Et où l'on pressent - peut-être à tort - que tout ce qui ne fera pas chœur avec le sarcasme ou le haussement d'épaules tombera à plat.
Cela dit, il y a prescription, le livre est de 1999 : sur ce sujet si abondamment discuté, c'est vieux (certes, moins vieux que la grammaire de Souché et Grunenwald que, peut-être, ce livre, après tant d'autres, épinglait).
On peut donc en parler posément si l'on veut.
Bon s'il faut vraiment couper les cheveux en quatre sur une vieille histoire, en effet je me suis rendue compte en tapant le mot "article" qu'il était inadéquat, mais étant sur un téléphone et non mon ordinateur, la manipulation de correction m'a paru inutilement compliquée bref... c'est la date de 1999 qui m'a paru être l'indication essentielle pour contextualiser le propos.
Sur le fond:
Si j'ai bien compris le sens de cette introduction (ce dont il est permis de douter, n'étant pas une sommité universitaire re ), c'est qu'il plaidait pour une "grammaire intelligente" qui remplacerait les vieilleries de Souché Grunenwald.
Ce que je réponds, moi modeste professeur de lettres classiques qui a fait sa carrière pendant ces temps de révolution copernicienne de la grammaire française, c'est qu'à tout prendre je préfère un élève qui a appris en toute modestie qu' "un adjectif ne peut avoir que trois fonctions, épithète, attribut et apposé", à un élève à qui on a parlé d'épithètes détachées mais qui est capable d'écrire:
"il est gentille"
et "l'élève s'est compté et lire"
et qui lorsqu'on lui parle "grammaire" fait des yeux effarouchés en avouant qu'"il n'a jamais rien compris à ce truc", avant de découvrir dans son effort de traduction latine, un verbe à l'indicatif infinitif.
Pour le dire en résumant encore plus caricaturalement ma pensée, je préfère que l'on ancre des automatismes simples d'abord (insuffisants à rendre compte de la totalité de la langue, oui certes, mais...), pour donner une chance à une possible approche très intelligente de la grammaire ensuite; mais je suis sûre que l'inverse est impossible et n'arrive qu'à de la bouillie très mal digérée, par la faute du cuisinier ou du consommateur peu importe, mais c'est immangeable tout simplement!
Je dois d'ailleurs avouer que moi-même je ne suis pas encore au niveau de pouvoir toujours bien comprendre les finesses linguistiques et savantes de Nom d'Utilisateur, c'est dire, immodestement sans doute mais... , que la matière est quand même en réalité fort complexe...
Voilà, c'est peu, c'est insuffisant, ignorandus, ignoranda, ignorandum, sed etiam.. :lol: :lol:
Combien de fois ai-je précisé à mes jeunes élèves que mon cours était incomplet et qu'il serait nuancé les années suivantes.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- doctor whoDoyen
La progression rejetée par la citation de Campana et Castincaud est une progression "élémentaire", qui commence par poser des éléments de savoir qui n'ont de valeur que restreinte, mais permettent de rendre possible leur généralisation ultérieure, au prix de corrections qui ne sont souvent que des restrictions.
Les auteurs condamnent cette progression en la taxant de malhonnêteté, ce qui revient à ne pas comprendre ses justifications théoriques.
De fait, je suis étonné que l'auteur du blog, qui cite C. et C., soit si manifestement en accord avec eux, alors qu'il peut écrire des choses intéressantes et parfois justes dans d'autres articles, choses qui n'ont rien de contradictoire avec une progression élémentaire.
Les auteurs condamnent cette progression en la taxant de malhonnêteté, ce qui revient à ne pas comprendre ses justifications théoriques.
De fait, je suis étonné que l'auteur du blog, qui cite C. et C., soit si manifestement en accord avec eux, alors qu'il peut écrire des choses intéressantes et parfois justes dans d'autres articles, choses qui n'ont rien de contradictoire avec une progression élémentaire.
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- archebocEsprit éclairé
doctor who a écrit:De fait, je suis étonné que l'auteur du blog, qui cite C. et C., soit si manifestement en accord avec eux, alors qu'il peut écrire des choses intéressantes et parfois justes dans d'autres articles, choses qui n'ont rien de contradictoire avec une progression élémentaire.
Peut-être est-il moins soucieux de la cohérence interne de son système que du confort intellectuel qu'il y trouve ?
- User5899Demi-dieu
Heu, oui ?doctor who a écrit:permettent de rendre possible leur généralisation ultérieure, au prix de correction qui ne sont souvent que des restrictions.
Vous voulez qu'on en parle ?
- doctor whoDoyen
Cripure a écrit:Heu, oui ?doctor who a écrit:permettent de rendre possible leur généralisation ultérieure, au prix de correction qui ne sont souvent que des restrictions.
Vous voulez qu'on en parle ?
Lol !
Corrigé...
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- JCPNiveau 7
doctor who a écrit:La progression rejetée par la citation de Campana et Castincaud est une progression "élémentaire", qui commence par poser des éléments de savoir qui n'ont de valeur que restreinte, mais permettent de rendre possible leur généralisation ultérieure, au prix de correction qui ne sont souvent que des restrictions.
Les auteurs condamnent cette progression en la taxant de malhonnêteté, ce qui revient à ne pas comprendre ses justifications théoriques.
Si j'ai bien compris, il m'apparaît que la critique de l'enseignement de la grammaire "traditionnelle" qui est exposée ici ressemble aux critiques qu'Evelyne Charmeux adressait aux méthodes d'apprentissages de la lecture "traditionnelles" (lire par exemple son analyse de "Léo et Léa").
Pour simplifier le raisonnement de Madame Charmeux, "l'univers de la chose écrite" est complexe, alors confrontons directement l'élève à cette complexité. Il serait mensonger et "nuisible" (sic) de débuter les apprentissages par du syllabique progressif, désuet et artificiel. Soit.
Par quoi remplacer cela ? La "méthode naturelle de Célestin Freinet", la méthode idéo-visuelle de Foucambert... D'accord. Les résultats ont-ils convaincu ?... Pas vraiment, me semble-t-il...
De même, la langue française étant complexe, il est facile de critiquer une "progression élémentaire" en arguant du fait qu'elle ne rend pas compte de toutes les restrictions et exceptions qui font la difficulté (et le charme) de ladite langue.
Certes, sauf qu'en grammaire d'usage, la connaissances de règles de base permet d'éviter la plupart des erreurs orthographiques. C'est donc un vade-mecum utile. Et c'est en en progressant qu'on découvre les exceptions et restrictions. Ça me semble aller de bon sens.
J'ignore par quoi Campana et Castincaud préconisaient de remplacer une "progression élémentaire" de grammaire, n'ayant pas lu leur livre (Faut-il que je me le procure ?)
Mais dans la pratique, je constate qu'avec la mise en place de l'enseignement séquentiel, on a substitué à des heures de grammaire et d'orthographe, certes artificielles (mécanistes, routinières), une "grammaire de textes" pas moins artificielle, où le texte devient prétexte pour étudier des "faits de langue". Je n'aurais rien contre ce bricolage pédagogique s'il s'était avéré fécond.
Or, d'expérience, je crains que ce ne soit pas vraiment le cas (doux euphémisme ou litote ?)
Ainsi, l'accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "avoir" ne se comprend que si l'on sait reconnaître un COD placé avant. C'est bien compliqué lorsque la moitié de mes élèves de 1PRO et TPRO ignorent ce qu'est un COD... Faute d'avoir assez fait d'exercices routiniers, mécanistes, pavloviens, d'analyse grammaticale, ils se souviennent vaguement qu'on leur en a parlé. Mais ils n'ont pas intégré ce savoir comme quelque chose d'automatique. Et je ne leur en tiens pas rigueur, je les plains...
D'autant plus que les automatismes n'ayant pas été installés suffisamment tôt, il est très difficile de corriger le tir par la suite... On est confronté à une fossilisation des erreurs, et on rame pour tenter de la résorber. Souvent en vain, hélas.
L'enseignement séquentiel (thématique) me semble avoir toute sa place et son intérêt en lycée, à condition qu'on se soit au préalable assuré de la maîtrise des fondamentaux au collège. En gros, ce que j'ai connu jadis, en tant qu'élève, quitte à passer pour un nostalgique (ce que je ne suis certainement pas), un ringard, un passéiste, un réac.
Or, faute de maîtrise des fondamentaux, les programmes de Lettres en enseignement professionnel insistent toujours sur l'étude la langue, en intimant de travailler (en partant du texte-prétexte) des notions qui sont déjà présentes dans les programmes de collège 5°, 4°, 3°. À quoi bon ? C'est censé être maîtrisé, non ? Et surtout, n'est-ce pas aussi un peu tard ?...
Dans ces conditions, on peut oublier les "faits de langue" plus complexes comme l'accord du participe passé avec les verbes pronominaux. C'est vraiment trop tordu... Ou alors, simplifions les règles d'usage, d'aucuns y pensent, même si la réforme de 1990 a eu peu d'échos. Pour résoudre le problème, supprimons-le. Il suffisait d'y songer !
Même si la langue est complexe et qu'un apprentissage allant du simple au compliqué, ne rend pas compte de ladite complexité, ça me semble malgré tout le meilleur moyen de faire progresser les élèves.
Autre analogie : je ne suis pas choqué qu'en Histoire, les élèves de 3° apprennent que Truman a décidé l'envoi de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, pour mettre fin à la 2° Guerre mondiale : c'est ainsi que Truman se justifiait dan ses Mémoires. Qu'en 3°, les élèves acquièrent ce repérage historique basique me semble utile. Or, l'historiographie récente nous montre que c'est plus compliqué, que la décision de Truman s'inscrivait aussi dans le contexte de la Guerre froide à venir que les dirigeants américains pressentaient en 1945. Mais ça, les élèves pourront en discuter s'ils intègrent une fac d'histoire contemporaine. En 3°, c'est trop complexe... Et des élèves deviendront-ils d'éminents étudiants en Histoire sans la maîtrise des repères historiques basiques ?... J'en doute.
Je crains de m'être un peu éloigné du sujet de départ avec mes analogies, pour parler davantage de méthodes en général et de philosophie de l'éducation. Bah, tant pis...
Pour simplifier le raisonnement de Madame Charmeux, "l'univers de la chose écrite" est complexe, alors confrontons directement l'élève à cette complexité. Il serait mensonger et "nuisible" (sic) de débuter les apprentissages par du syllabique progressif, désuet et artificiel. Soit.
Par quoi remplacer cela ? La "méthode naturelle de Célestin Freinet", la méthode idéo-visuelle de Foucambert... D'accord. Les résultats ont-ils convaincu ?... Pas vraiment, me semble-t-il...
De même, la langue française étant complexe, il est facile de critiquer une "progression élémentaire" en arguant du fait qu'elle ne rend pas compte de toutes les restrictions et exceptions qui font la difficulté (et le charme) de ladite langue.
Certes, sauf qu'en grammaire d'usage, la connaissances de règles de base permet d'éviter la plupart des erreurs orthographiques. C'est donc un vade-mecum utile. Et c'est en en progressant qu'on découvre les exceptions et restrictions. Ça me semble aller de bon sens.
J'ignore par quoi Campana et Castincaud préconisaient de remplacer une "progression élémentaire" de grammaire, n'ayant pas lu leur livre (Faut-il que je me le procure ?)
Mais dans la pratique, je constate qu'avec la mise en place de l'enseignement séquentiel, on a substitué à des heures de grammaire et d'orthographe, certes artificielles (mécanistes, routinières), une "grammaire de textes" pas moins artificielle, où le texte devient prétexte pour étudier des "faits de langue". Je n'aurais rien contre ce bricolage pédagogique s'il s'était avéré fécond.
Or, d'expérience, je crains que ce ne soit pas vraiment le cas (doux euphémisme ou litote ?)
Ainsi, l'accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "avoir" ne se comprend que si l'on sait reconnaître un COD placé avant. C'est bien compliqué lorsque la moitié de mes élèves de 1PRO et TPRO ignorent ce qu'est un COD... Faute d'avoir assez fait d'exercices routiniers, mécanistes, pavloviens, d'analyse grammaticale, ils se souviennent vaguement qu'on leur en a parlé. Mais ils n'ont pas intégré ce savoir comme quelque chose d'automatique. Et je ne leur en tiens pas rigueur, je les plains...
D'autant plus que les automatismes n'ayant pas été installés suffisamment tôt, il est très difficile de corriger le tir par la suite... On est confronté à une fossilisation des erreurs, et on rame pour tenter de la résorber. Souvent en vain, hélas.
L'enseignement séquentiel (thématique) me semble avoir toute sa place et son intérêt en lycée, à condition qu'on se soit au préalable assuré de la maîtrise des fondamentaux au collège. En gros, ce que j'ai connu jadis, en tant qu'élève, quitte à passer pour un nostalgique (ce que je ne suis certainement pas), un ringard, un passéiste, un réac.
Or, faute de maîtrise des fondamentaux, les programmes de Lettres en enseignement professionnel insistent toujours sur l'étude la langue, en intimant de travailler (en partant du texte-prétexte) des notions qui sont déjà présentes dans les programmes de collège 5°, 4°, 3°. À quoi bon ? C'est censé être maîtrisé, non ? Et surtout, n'est-ce pas aussi un peu tard ?...
Dans ces conditions, on peut oublier les "faits de langue" plus complexes comme l'accord du participe passé avec les verbes pronominaux. C'est vraiment trop tordu... Ou alors, simplifions les règles d'usage, d'aucuns y pensent, même si la réforme de 1990 a eu peu d'échos. Pour résoudre le problème, supprimons-le. Il suffisait d'y songer !
Même si la langue est complexe et qu'un apprentissage allant du simple au compliqué, ne rend pas compte de ladite complexité, ça me semble malgré tout le meilleur moyen de faire progresser les élèves.
Autre analogie : je ne suis pas choqué qu'en Histoire, les élèves de 3° apprennent que Truman a décidé l'envoi de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, pour mettre fin à la 2° Guerre mondiale : c'est ainsi que Truman se justifiait dan ses Mémoires. Qu'en 3°, les élèves acquièrent ce repérage historique basique me semble utile. Or, l'historiographie récente nous montre que c'est plus compliqué, que la décision de Truman s'inscrivait aussi dans le contexte de la Guerre froide à venir que les dirigeants américains pressentaient en 1945. Mais ça, les élèves pourront en discuter s'ils intègrent une fac d'histoire contemporaine. En 3°, c'est trop complexe... Et des élèves deviendront-ils d'éminents étudiants en Histoire sans la maîtrise des repères historiques basiques ?... J'en doute.
Je crains de m'être un peu éloigné du sujet de départ avec mes analogies, pour parler davantage de méthodes en général et de philosophie de l'éducation. Bah, tant pis...
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- JCPNiveau 7
doctor who a écrit:Cripure a écrit:Heu, oui ?doctor who a écrit:permettent de rendre possible leur généralisation ultérieure, au prix de correctionS qui ne sont souvent que des restrictions.
Vous voulez qu'on en parle ?
Lol !
Corrigé...
Aïe, désolé Doctor Who, j'ai envoyé mon laïus sans tenir compte de votre correction orthographique... Du coup, votre erreur se retrouve fossilisée dans mon texte. Damned !
Ne m'en veuillez pas ! :Oups:
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- User5899Demi-dieu
Bof.JCP a écrit:Ainsi, l'accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "avoir" ne se comprend que si l'on sait reconnaître un COD placé avant. C'est bien compliqué
Les lettres que j'ai écrites sont les lettres écrites, comme les fraises que j'ai dévorées sont les fraises dévorées.
Y a une logique, quand même.
Et avec l'apposition, on s'en sort très bien.
Les lettres que j'ai. Ecrites.
- JCPNiveau 7
JCP a écrit:Ainsi, l'accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "avoir" ne se comprend que si l'on sait reconnaître un COD placé avant. C'est bien compliqué... C'est bien compliqué lorsque la moitié de mes élèves de 1PRO et TPRO ignorent ce qu'est un COD... /quote]
Bof.
Les lettres que j'ai écrites sont les lettres écrites, comme les fraises que j'ai dévorées sont les fraises dévorées.
Y a une logique, quand même.
Et avec l'apposition, on s'en sort très bien.
Les lettres que j'ai. Ecrites.
Pourquoi coupez-vous ma phrase, Cripure ?... C'est du sabordage, mille tonnerres !
J'ai lavé la vaisselle puis je l'ai essuyée, avant de la ranger.
Rien que cette phrase anodine laisse nombre d'élèves circonspects ! Vous le savez bien.
Et si on passait au zeugme :
Pour se raser, il ouvrit sa chemise et le robinet du lavabo. Tâche accomplie, les ayant refermés, il sortit.
:Gné:
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- Spinoza1670Esprit éclairé
On peut consulter un des manuels de grammaire de Souché et Grünenwald en suivant le lien ci-dessous :
Souché, Grünenwald, Grammaire 4e (1965)
Souché, Grünenwald, Grammaire 4e (1965)
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- ycombeMonarque
@JCP merci de rétablir les citations correctes.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- User5899Demi-dieu
Ah, j'ai fait tout mon premier cycle avec elleSpinoza1670 a écrit:On peut consulter un des manuels de grammaire de Souché et Grünenwald en suivant le lien ci-dessous :
Souché, Grünenwald, Grammaire 4e (1965)
Je dois encore avoir le manuel 4e/3e en un volume, couverture vert olive (après 6e, rouge, et 5e, verte).
- OudemiaBon génie
Moi aussi !
Et j'aimais trouver dans quel livre (enfin, surtout rêver, pas d'internet à l'époque, mais il y en avait que je connaissais et reconnaissais ) se trouvait la citation dont nous n'avions que l'auteur !
Le manuel de 5e, bleu pour moi, je viens de vérifier dans un tiroir.
Et j'aimais trouver dans quel livre (enfin, surtout rêver, pas d'internet à l'époque, mais il y en avait que je connaissais et reconnaissais ) se trouvait la citation dont nous n'avions que l'auteur !
Le manuel de 5e, bleu pour moi, je viens de vérifier dans un tiroir.
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- Grammaire française, article défini et latin
- "Les illusions de la démocratisation scolaire" article de Slate
- Paris et "l'apartheid scolaire", article du Nouvel Obs
- un article de Mezetulle : l'école post-scolaire.
- "La grammaire scolaire est une insulte à l'intelligence de nos enfants" (Arnaud Hoedt et Jérôme Piron)
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