Re: Tous les profs sont-ils dépressifs ??

PauvreYorick a écrit:J'allais répondre, mais la flemme. Et à quoi bon, de toute façon ?

@AsarteLilith a écrit:+1 (sauf pour la famille, j'ai cette chance de ne pas être perçue comme une feignasse)

Idem.

Finalement, dans ce métier, pour schématiser (à peine): j'adore les élèves et j'adore ma bibliothèque. N'est-ce pas là l'essentiel, vraiment l'essentiel? Pour l'instant, je m'y retrouve... encore.
+ quelques chouettes collègues.

mais...:: Le reste: administration, mépris social, poids de l'institution et de l'idéologie, sentiment d'être un dinosaure représentatif de ce dont la société ne veut plus...

Je connais même des gens qui ne sont pas profs et sont dépressifs. pingouin

@ILOUDIE a écrit:Tous les profs sont-ils dépressifs ??

Non.

Mais c'est un combat presque permanent, qui porte un nom : la distance.

Quelle question intéressante... Rolling Eyes

@ylm a écrit:L'actuelle ministre m'énerve tellement que je ne pourrais pas être dépressif tant qu'elle sera là. C'est déjà ça.

+1

@thrasybule a écrit:La vocation, ne pas compter ses heures, se sentir un représentant de l'institution irréprochable et intègre, attendre la sortie du BO comme le Messie, être au bord de l'apoplexie dans l'attente des résultats au bac de ses élèves, tout cela est âpre, rugueux, crucifiant et dépressogène.
Heureusement que le topic "rond-point" est là pour nous refaire voir la vie en rose!

Aucune dépression chez moi. En revanche, si un chef, un collègue me demande quelque chose que je refuse catégoriquement, je lance le regard ''parle à cette personne là, assise à côté de moi''. Si il insiste, c'est direct le regard niais.
Efficacité garantie, plus personne ne vient me gonfler Very Happy

En ce qui concerne le ministre, les experts habituels du tout et du rien, je préfère en rire. Puisqu'on court au désastre, autant en s'amuser

Moi j'ai toutes les pathologies. Du coup je ne peux pas changer de poste

J'aurais tendance à penser que tous les professeurs qui ont une haute idée de leur métier et qui voient arriver la réforme de NVB sont déprimés... mais je m'avance peut-être trop ?

Je suis dépressive. En partie à cause du boulot mais aussi et surtout car il y avait un terrain favorable (problèmes de longue date avec mon enfance, hérédité). Ce qui m'a fait plonger dans une réelle dépression vient du boulot (parole violente d'un parent) mais ça n'est pas le seul facteur.

Premier jour en stage, j'entends les femmes de l'école discuter d'antidépresseurs et d'anxiolytiques. Ça met dans l'ambiance. :chat:

@Bartleby a écrit:J'aurais tendance à penser que tous les professeurs qui ont une haute idée de leur métier et qui voient arriver la réforme de NVB sont déprimés... mais je m'avance peut-être trop ?

Déprimés peut-être pas mais écœurés, dégoutés, désabusés.
Le ministère est dirigé par des malades et les établissements par des gens qui se prennent pour des managers, ça vous change une ambiance. pale

J'ai été dépressive à cause de problèmes personnels, je l'aurais été quelque soit le métier exercé. Mes problèmes sont derrière moi maintenant.

L'évolution de l'enseignement et de ma discipline me révolte et m'écœure, et plutôt que de désespérer, je préfère chercher une porte de sortie. : l'année prochaine, je tente d'autres concours de la fonction publique.

Spoiler:: Sinon, avec les collègues de SVT et techno, on a pensé à un chouette EPI : au lieu de faire pousser des fleurs, Mme SVT fera pousser des patates dans les parterres du collège, M. Techno fabriquera un alambic et moi je m'occuperai de la distillation.

Les assurances répondraient "oui" à cette question...

Spoiler:: ... sachant que certaines, dont une créée par les profs pour les profs, refusent de nous assurer en cas de dépression !

De mon côté...

Spoiler:: Je vais bien, tout va bien...

@C'est pas faux a écrit:Pas dépressif, mais impressionné par le temps et l'énergie que je laisse ne serait-ce que pour assurer l'année et, à l'opposé, par le mépris de la société y compris dans ma propre famille pour le fainéant (ou l'incapable qui consume inutilement son immense temps libre) que je suis. Là, je commence à trouver vraiment débile et insupportable le gouffre entre ma vie réelle à peine tenable et la façon dont elle est perçue.

+1000

@littleJulie a écrit:J'ai été dépressive à cause de problèmes personnels, je l'aurais été quelque soit le métier exercé. Mes problèmes sont derrière moi maintenant.

L'évolution de l'enseignement et de ma discipline me révolte et m'écœure, et plutôt que de désespérer, je préfère chercher une porte de sortie. : l'année prochaine, je tente d'autres concours de la fonction publique.

Spoiler:
Sinon, avec les collègues de SVT et techno, on a pensé à un chouette EPI : au lieu de faire pousser des fleurs, Mme SVT fera pousser des patates dans les parterres du collège, M. Techno fabriquera un alambic et moi je m'occuperai de la distillation.

On a retrouvé Lulu la Nantaise yesyes

Il faut se blinder. Eviter toute sensiblerie, se préférer à tout le reste, prendre de la distance, savoir que si tu expose la moindre faiblesse aux adultes de ton bahut et eux élèves, tu va être bouffée toute crue. Mesure, fermeté, pondération, humour pince-sans-rire sont à l'ordre du jour.

C'est ce que je n'ai pas fait et j'en ai souffert. Je n'ai pas fait de dépression car je n'ai pas de terrain dépressif - les maladies sont, à mon avis, affaires de "terrain". En revanche, un beau burn-out à mi-carrière.

Prépare-toi à plus de 40 ans de carrière. Il faut se chouchouter. Une collègue dit qu'elle est sa propre meilleure amie.

En gros, si tu penses avoir "un terrain" dépressif, fais hyper gaffe. Si tu n'as pas de "terrain" dépressif, fais attention à toi aussi. En un mot : pas d'héroïsme.
Si tu rencontres des difficultés d'ordre personnel, fais hyper gaffe, ça fragilise énormémént. Elimine toutes les relations "toxiques" de ton entourage.

@dita a écrit: Il faut se blinder. Eviter toute sensiblerie, se préférer à tout le reste, prendre de la distance, savoir que si tu expose la moindre faiblesse aux adultes de ton bahut et eux élèves, tu va être bouffée toute crue. Mesure, fermeté, pondération, humour pince-sans-rire sont à l'ordre du jour.

C'est ce que je n'ai pas fait et j'en ai souffert. Je n'ai pas fait de dépression car je n'ai pas de terrain dépressif - les maladies sont, à mon avis, affaires de "terrain". En revanche, un beau burn-out à mi carrière.

Prépare-toi à plus de 40 ans de carrière. Il faut se chouchouter. Une collègue dit qu'elle est sa propre meilleure amie.

En gros, si tu penses avoir "un terrain" dépressif, fais hyper gaffe. Si tu n'as pas de "terrain" dépressif, fais attention à toi aussi. En un mot : pas d'héroïsme.
Si tu rencontres des difficultés d'ordre personnel, fais hyper gaffe, ça fragilise énormément. Elimine toutes les relations "toxiques" de ton entourage.

A prendre au second degré j'imagine ?

Je remarque quand même qu'il y a beaucoup (trop ?) de collègues qui prennent des antidépresseurs et/ou des anxiolytiques.

Faut pas déconner, il y a des dépressifs dans tous les métiers et les profs ont une bonne espérance de vie. C'est un milieu dans lequel on n'hésite pas à dire qu'on va chez le psy, donc les enseignants parlent librement de leurs états d'âme, sans doute beaucoup plus que plein de personnes.
Les agriculteurs célibataires et endettés sont certainement au moins aussi mal en point psychologiquement que nous.
Et le contact avec les classes peut être tout à fait tonifiant aussi, et il y a des collègues sympas aussi. Nous ne vivons pas tous en zone de guerre quand même!

Le milieu des profs est dur, très individualiste, il ne faut pas y chercher d'amis ... On trouvera cela excessif et on apportera des contre-exemples. Chacun fait ce qu'il veut, mais moi je prône l'épanouissement hors établissement. Le mal que l'on subit au travail est douloureux et il vaut mieux s'assurer au maximum de l'éviter, quitte à cultiver la discrétion de manière systématique.

Quant à ceux qui dépriment, il faut se soigner. Il n'y a pas d'autre choix, au risque de voir sa vie intégralement gâchée.

@Paddy a écrit:Je remarque quand même qu'il y a beaucoup (trop ?) de collègues qui prennent des antidépresseurs et/ou des anxiolytiques.

J'ai eu cette impression là avec juste mon année de M1 MEEF et de stage. Sans oublier les profs en mi-temps thérapeutique.

Oui je trouve ton avis très excessif philophilophilo.
Je ne trouve pas le milieu des profs du secondaire particulièrement dur et je n'ai jamais eu l'impression d'être entourée d'ennemis (pas forcément d'amis potentiels non plus d'ailleurs).

Ce forum n'est pas représentatif, c'est un exutoire où on vient souvent raconter ce qui nous a énervé dans la journée et ce qui est absurde dans le métier.

Il est rare de poster un message du style "comme tous les jours, je me suis éclaté à faire cours et les élèves étaient heureux".