Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- e-WandererGrand sage
Je trouve très justes les propos que tu tiens souvent sur la dérive "managériale". Cela se vérifie encore ici. Nous souffrons depuis plusieurs années (surtout depuis le passage de Valérie Pécresse au ministère de l'ESR) d'une volonté de ne plus financer la recherche sous forme de crédit dits "récurrents" (en gros, les sommes fixes allouées aux centres de recherche), mais davantage à partir d'une politique de projets (ANR, AGIR, etc.). D'où une inflation administrative terrifiante, qui se fait au détriment de la vraie recherche : on rédige des projets, on expertise des projets, on rédige des comptes rendus de projets… et toute cette évaluationnite prend un temps fou. Les heureux élus ont des sommes colossales (souvent injustifiées) mais finissent épuisés, et les perdants sont tout aussi épuisés, mais sans avoir de sous.
Je trouve qu'il y a une convergence assez saisissante avec l'expression "pédagogie par projets", qui ressemble à un enfumage du même ordre. Se faire mousser, agiter une belle rhétorique creuse, etc.
Je trouve qu'il y a une convergence assez saisissante avec l'expression "pédagogie par projets", qui ressemble à un enfumage du même ordre. Se faire mousser, agiter une belle rhétorique creuse, etc.
- RoninMonarque
Comme toujours d'accord avec e-wanderer. Et aussi bizarre que cela paraisse je trouve aussi que l'inspection nous empêche d'être créatif. Combien de fois me suis-je demandé ce qu'allait penser l'IEN si je sortais des sentiers battus ? un paquet de fois, mes collègues aussi. D'ailleurs je connais des psy qui réclament la disparition de l'inspection...
_________________
- User5899Demi-dieu
En revanche, au fil de la carrière de mon frère, j'ai vu beaucoup d'EC pas du tout dignes de ce nom, savez-vous ? Et recrutés d'une façon ahurissante. Par ailleurs, les EC seraient-ils les seuls fonctionnaires dont l'inspection serait inconcevable ?e-Wanderer a écrit:Je ne connais d'ailleurs aucun EC digne de ce nom qui ne se remette jamais en question, qui n'échange jamais avec ses collègues sur sa façon de faire.
- JohnMédiateur
Il y a un certain nombre d'EC qui n'aiment pas l'enseignement (et certains qui ne font plus de recherche du tout).
Mais je doute qu'inspecter les EC durant leurs cours soit la bonne solution pour y remédier :/
Mais je doute qu'inspecter les EC durant leurs cours soit la bonne solution pour y remédier :/
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User5899Demi-dieu
Je n'ai jamais dit que j'appelle de mes voeux la même mascarade que dans le secondaire.John a écrit:Il y a un certain nombre d'EC qui n'aiment pas l'enseignement (et certains qui ne font plus de recherche du tout).
Mais je doute qu'inspecter les EC durant leurs cours soit la bonne solution pour y remédier :/
- JohnMédiateur
Je n'ai jamais dit que tu l'eusses dit !
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User5899Demi-dieu
Mais je ne te reproche rien, je reprochais à mon propos précédent de laisser potentiellement entendre celaJohn a écrit:Je n'ai jamais dit que tu l'eusses dit !
- e-WandererGrand sage
Oui, mais ils sont de plus en plus rares, je trouve. Le recrutement a beaucoup changé ces dernières années avec la raréfaction spectaculaire des postes (depuis 2001, très exactement, dernière année de la mandature Jospin, qui a vu les postes se tarir de façon spectaculaire. Depuis, à part l'embellie très éphémère des "postes Fillon", c'est une période de vaches maigres pour beaucoup de sections CNU – et en tout cas pour les sections 8/9/10). Pour recruter un branquignol, il faut vraiment le faire exprès ! On recrute des gens qui ont des dossiers extraordinaires à 30 ans, et qui n'ont pas franchement le profil de glandeurs. En plus, on les a souvent vus à l'œuvre comme moniteurs / vacataires / ATER, et les mauvaises surprises sont rarissimes.Cripure a écrit:
En revanche, au fil de la carrière de mon frère, j'ai vu beaucoup d'EC pas du tout dignes de ce nom, savez-vous ? Et recrutés d'une façon ahurissante.
Je constate aussi qu'il y a peu d'EC réellement actifs en recherche qui bâclent leurs cours. Il y a un exemple qui me vient à l'esprit de façon évidente, celui d'un collègue très "truqueur" qui a parfaitement compris le système de la "publicationnite", met son nom partout mais néglige ses étudiants. Sauf que ça se sait et que dans un milieu aussi petit, il a fini par se construire une réputation épouvantable. Mais ça reste une exception. Dans la plupart des cas, les EC qui font mal leur travail d'enseignement sont AUSSI ceux qui sont nuls en recherche, et AUSSI ceux qui, comme par hasard, échappent miraculeusement aux tâches administratives. "Oh non, on ne peut pas lui confier les emplois du temps, ce serait une catastrophe". Ben tiens… Comme si les autres étaient plus doués pour ça ! Simplement, il y a des gens consciencieux, et d'autres non. Je mets à part le cas des gens malades, dépressifs, ou qui manquent d'énergie en fin de carrière (c'est encore un autre problème, et à 65 ans, on n'est pas tous égaux devant les atteintes de l'âge…).
J'ai longtemps réfléchi à la question. Et je suis absolument hostile aux inspections. Pour une bonne et simple raison : je sais très bien sur qui ça va encore retomber ! Depuis qu'on est passé à l'évaluationnite tous azimuts (AERES/HCERES et compagnie), les glandeurs continuent à glander. Ils se fichent totalement de ce qui peut arriver : ils savent qu'ils seront MCF toute leur vie, avec un salaire régulier et 8h de cours par semaine. C'est sûr que si on ne fait ni recherche ni administration et qu'on répète chaque année les mêmes cours, c'est une bonne planque ! Peu leur importe qu'une prépa agreg disparaisse, qu'on ampute un centre de recherche de ses moyens etc. : eux, ils seront payés de toute façon et ils sont invirables. Tout le monde sait très bien de qui il s'agit, mais comme les syndicats sont hostiles à toute sanction, les évaluations n'ont strictement aucun effet, si ce n'est d'apporter un surcroît de travail aux collègues qui travaillent déjà beaucoup !
Soyons un peu sérieux : on n'a pas eu besoin de l'AERES pour savoir quels collègues sont en sur-régime permanent (mais, faute de moyens, ils ne sont que très peu récompensés), qui fait son travail correctement, et qui glande. Ce serait pareil avec les inspections. Il suffit de regarder ce qui se passe dans le secondaire. Quand j'étais au lycée, j'ai eu une prof d'anglais catastrophique. Volontairement et sciemment catastrophique, car elle aurait pu faire très bien son travail : elle était compétente et intelligente, sans aucun doute possible. Simplement, elle préférait raconter sa vie (en français !), et elle donnait le change si elle se faisait inspecter (c'est facile avec un peu d'astuce). En terminale, nous n'avions pas assez de textes à mettre sur la liste d'oral, et elle a dû piocher dans ceux que nous avions fait avec elle en 1ère pour compléter. Et encore, on n'arrivait pas à 15 textes au total. Dans le meilleur lycée de l'académie, un établissement sans problème de centre ville, c'était absolument scandaleux. Elle, elle s'en fichait totalement : elle était certifiée hors classe, ça faisait 27 ans qu'elle faisait cours (si l'on peut dire) dans la même salle. Bref, les inspections ne servaient strictement à rien. Inversement, le prof d'allemand, qui était un type extraordinaire, était en guerre ouverte avec l'inspection car il appliquait des méthodes "à l'ancienne" avec une exigence déjà passée de mode.
Pour ma part, je n'ai rien à cacher, et j'ai ma conscience pour moi. En recherche ou en administratif, je peux donner autant de preuves que vous voulez. Pour mes cours, je vous demande de me croire sur parole. Et en tout cas d'éviter de diligenter un gugusse des sciences de l'éduc' dans mon amphi, j'ai horreur des imposteurs.
Et pourquoi pas ? Sinon, il faut me dire qui serait légitime pour le faire.Cripure a écrit:Par ailleurs, les EC seraient-ils les seuls fonctionnaires dont l'inspection serait inconcevable ?
Je rappelle aussi que si, techniquement, nous sommes effectivement des fonctionnaires, nous sommes un peu plus que cela. James Cameron en a fait un jour l'expérience : un jour qu'il était en déplacement et dispensait une bonne leçon de libéralisme aux universitaires, un collègue l'a carrément interrompu en lui disant : "Excusez-moi Monsieur le Premier ministre, nous ne sommes pas des employés de l'université. Nous sommes l'université". C'est là une conception qui remonte au Moyen Âge, qui vaut pour toutes les universités européennes et à laquelle nous autres universitaires sommes très attachés, pour le meilleur comme pour le pire. Il faudrait d'ailleurs le rappeler à tous ceux qui veulent à toute force "secondariser" l'université, Emeric Bréhier le premier…
- User5899Demi-dieu
:lol!:e-Wanderer a écrit:Pour recruter un branquignol, il faut vraiment le faire exprès !
Je n'ai jamais parlé d'accident
- User5899Demi-dieu
Vous êtes bien jugés aptes ou non par la commission d'habilitation avant le recrutement... Vous êtes bien recruté par vos pairs, en jury souverain, qui peut classer les deux candidats auditionnés n°s 2 et 3, vu que le retenu... n'a pas été auditionné, par exemple. Drôle non ?e-Wanderer a écrit:Et pourquoi pas ? Sinon, il faut me dire qui serait légitime pour le faire.Cripure a écrit:Par ailleurs, les EC seraient-ils les seuls fonctionnaires dont l'inspection serait inconcevable ?
Pourquoi pas d'inspection ? Je pense que tout agent payé par les fonds publics doit des comptes à un titre ou un autre. Mais bon, je ne développerai pas : je serais obligé d'engager des éléments qui pourraient aller contre mon frère, qui a déjà eu suffisamment de mal avec quelques racailles universitaires dans un passé lointain ou moins lointain. Disons que quand on découvre ce milieu de l'intérieur, on est, euh... comment dire ? Surpris ?
Oui, voilà. Surpris
- barègesÉrudit
Cripure a écrit:Vous êtes bien jugés aptes ou non par la commission d'habilitation avant le recrutement... Vous êtes bien recruté par vos pairs, en jury souverain, qui peut classer les deux candidats auditionnés n°s 2 et 3, vu que le retenu... n'a pas été auditionné, par exemple. Drôle non ?e-Wanderer a écrit:Et pourquoi pas ? Sinon, il faut me dire qui serait légitime pour le faire.Cripure a écrit:Par ailleurs, les EC seraient-ils les seuls fonctionnaires dont l'inspection serait inconcevable ?
Justement... Concours et recrutement par les pairs, évaluation à tout va pour la recherche, de plus en plus évaluation des enseignements par les étudiants, on peut toujours rajouter l'inspection, mais cela fait de ce métier une simple succession d'évaluations, à force.
En plus, maintenant, nous sommes payés certes sur fonds publics, mais par les Universités. Je n'approuve pas, mais cela détache encore plus, dans son fonctionnement, le supérieur du secondaire.
Je crois que l'idée, c'est, comme le dit si bien e-wanderer, qu'une Université a quelque chose d'organique. Si elle recrute n'importe qui, elle en est pleinement responsable, et je crois que désormais, elle évite. La preuve, on ne me recrute pas (dans ma spécialité ).
- e-WandererGrand sage
Une fac qui recrute sciemment des branquignols ou joue avec la procédure finit par se couler elle-même. Bon, elle vivote, mais ça ne va pas plus loin.
Pour ce qui est de la procédure de recrutement : il y a des bizarreries, mais ça peut être attaqué auprès du tribunal administratif et du CNU (comme récemment à Strasbourg : la fac a perdu contre le collègue lésé) et là aussi c'est désastreux pour la réputation de l'université. À l'heure où le ministère baisse les dotations et où il faut compenser en décrochant les sous de l'IDEX ou ce genre de choses, il vaut mieux ne pas trop jouer à ça. Voilà 15 ans que je participe à des comités de sélection : là où ça ne m'a pas plu, c'est fini pour moi, je n'y retournerai plus. Mais c'est rare, globalement ce que j'ai vu était réglo.
Après, pourquoi pas d'inspection ? tout simplement parce qu'il n'y a pas d'inspecteurs. Il faudrait déjà des gens aussi diplômés, ce qui n'est pas gagné. Un agrégé de lycée ou de CPGE n'est jamais inspecté par un IPR, mais seulement par un IG. Alors qui pour inspecter un normalien / agrégé / docteur / HDR / IUF / médaille du CNRS / médaille Fields etc. ? Évaluer sur la recherche, ce n'est déjà pas simple, mais sur l'enseignement, c'est encore plus compliqué. Il n'y a rien de très objectif en matière de pédagogie, et il y aurait d'emblée un gros problème de légitimité.
Ensuite, il y a le problème de la compétence. Dans mon domaine de recherche, nous sommes 5 PU dans toute la France. Nous nous connaissons évidemment tous très bien, et nos relations vont d'ailleurs bien au-delà des simples rapports professionnels, c'est très sympathique. Le risque de copinage serait évident. Pour autant, je sais aussi que nous travaillons différemment, chacun avec notre sensibilité et notre perception particulière de la discipline. J'insiste, c'est parfois très différent. Mais il ne me viendrait certainement pas à l'esprit de porter quelque jugement que ce soit sur des collègues qui ont une autre méthode que la mienne. On peut discuter, confronter nos façons de procéder… et on le fait déjà ! On a d'ailleurs monté des cours d'agreg ou des séminaires ensemble.
Bon, et puis sincèrement, on a déjà assez de choses à faire sans se rajouter de tâches supplémentaires. Question évaluations, on a déjà le CNU, les comités de sélection, les expertises d'articles pour les revues à comités de lecture, les comités de rédaction, les commissions de publication pour les collections chez les éditeurs, les expertises de projets divers et variés (projets ANR, projets AGIR, projets IDEX, projets ARC, HCERES), les expertises de dossiers d'HDR ou de mutation pour le conseil scientifique, les commissions d'équivalences pour les classes prépa ou les étudiants étrangers… RAS-LE-BOL ! Mon boulot, c'est enseignant et chercheur, pas garde-chiourme.
Pour ce qui est de la procédure de recrutement : il y a des bizarreries, mais ça peut être attaqué auprès du tribunal administratif et du CNU (comme récemment à Strasbourg : la fac a perdu contre le collègue lésé) et là aussi c'est désastreux pour la réputation de l'université. À l'heure où le ministère baisse les dotations et où il faut compenser en décrochant les sous de l'IDEX ou ce genre de choses, il vaut mieux ne pas trop jouer à ça. Voilà 15 ans que je participe à des comités de sélection : là où ça ne m'a pas plu, c'est fini pour moi, je n'y retournerai plus. Mais c'est rare, globalement ce que j'ai vu était réglo.
Après, pourquoi pas d'inspection ? tout simplement parce qu'il n'y a pas d'inspecteurs. Il faudrait déjà des gens aussi diplômés, ce qui n'est pas gagné. Un agrégé de lycée ou de CPGE n'est jamais inspecté par un IPR, mais seulement par un IG. Alors qui pour inspecter un normalien / agrégé / docteur / HDR / IUF / médaille du CNRS / médaille Fields etc. ? Évaluer sur la recherche, ce n'est déjà pas simple, mais sur l'enseignement, c'est encore plus compliqué. Il n'y a rien de très objectif en matière de pédagogie, et il y aurait d'emblée un gros problème de légitimité.
Ensuite, il y a le problème de la compétence. Dans mon domaine de recherche, nous sommes 5 PU dans toute la France. Nous nous connaissons évidemment tous très bien, et nos relations vont d'ailleurs bien au-delà des simples rapports professionnels, c'est très sympathique. Le risque de copinage serait évident. Pour autant, je sais aussi que nous travaillons différemment, chacun avec notre sensibilité et notre perception particulière de la discipline. J'insiste, c'est parfois très différent. Mais il ne me viendrait certainement pas à l'esprit de porter quelque jugement que ce soit sur des collègues qui ont une autre méthode que la mienne. On peut discuter, confronter nos façons de procéder… et on le fait déjà ! On a d'ailleurs monté des cours d'agreg ou des séminaires ensemble.
Bon, et puis sincèrement, on a déjà assez de choses à faire sans se rajouter de tâches supplémentaires. Question évaluations, on a déjà le CNU, les comités de sélection, les expertises d'articles pour les revues à comités de lecture, les comités de rédaction, les commissions de publication pour les collections chez les éditeurs, les expertises de projets divers et variés (projets ANR, projets AGIR, projets IDEX, projets ARC, HCERES), les expertises de dossiers d'HDR ou de mutation pour le conseil scientifique, les commissions d'équivalences pour les classes prépa ou les étudiants étrangers… RAS-LE-BOL ! Mon boulot, c'est enseignant et chercheur, pas garde-chiourme.
- JohnMédiateur
Un agrégé de lycée peut être inspecté par un IPR.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- e-WandererGrand sage
OK, je ne savais pas. Merci d'avoir corrigé.
- ElyasEsprit sacré
Ronin a écrit:Comme toujours d'accord avec e-wanderer. Et aussi bizarre que cela paraisse je trouve aussi que l'inspection nous empêche d'être créatif. Combien de fois me suis-je demandé ce qu'allait penser l'IEN si je sortais des sentiers battus ? un paquet de fois, mes collègues aussi. D'ailleurs je connais des psy qui réclament la disparition de l'inspection...
Beaucoup de gens n'osent pas faire différemment. Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
Beaucoup de collègues norment leurs pratiques et leurs cours sur deux choses : les examens terminaux et l'idée qu'ils ont de ce qu'attend l'Inspection. Ils seraient surpris de ce qu'attend vraiment l'Inspection s'ils discutaient avec les IA-IPR sans trembler de peur ou en étant dans l'hostilité immédiate.
Mais bon, tant que notre carrière se jouera sur une inspection tous les 7 ans, ça ne risque pas de changer.
- CelebornEsprit sacré
Elyas a écrit:Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
On a hélas beaucoup de contre-exemples qui justifient la pratique du "théâtre de l'inspection". Tout le monde n'est pas comme cet IA-IPR.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- OsmieSage
Elyas a écrit:Ronin a écrit:Comme toujours d'accord avec e-wanderer. Et aussi bizarre que cela paraisse je trouve aussi que l'inspection nous empêche d'être créatif. Combien de fois me suis-je demandé ce qu'allait penser l'IEN si je sortais des sentiers battus ? un paquet de fois, mes collègues aussi. D'ailleurs je connais des psy qui réclament la disparition de l'inspection...
Beaucoup de gens n'osent pas faire différemment. Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
Beaucoup de collègues norment leurs pratiques et leurs cours sur deux choses : les examens terminaux et l'idée qu'ils ont de ce qu'attend l'Inspection. Ils seraient surpris de ce qu'attend vraiment l'Inspection s'ils discutaient avec les IA-IPR sans trembler de peur ou en étant dans l'hostilité immédiate.
Mais bon, tant que notre carrière se jouera sur une inspection tous les 7 ans, ça ne risque pas de changer.
Ces mêmes IA-IPR qui ne se mobilisent pas contre la réforme du collège ? Aucune estime pour ces gens.
- kerangeloNiveau 7
+1000 Au lieu d'ergoter sur l'inspection, ils feraient mieux de faire fonctionner un peu plus leur esprit critique !Osmie a écrit:Elyas a écrit:Ronin a écrit:Comme toujours d'accord avec e-wanderer. Et aussi bizarre que cela paraisse je trouve aussi que l'inspection nous empêche d'être créatif. Combien de fois me suis-je demandé ce qu'allait penser l'IEN si je sortais des sentiers battus ? un paquet de fois, mes collègues aussi. D'ailleurs je connais des psy qui réclament la disparition de l'inspection...
Beaucoup de gens n'osent pas faire différemment. Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
Beaucoup de collègues norment leurs pratiques et leurs cours sur deux choses : les examens terminaux et l'idée qu'ils ont de ce qu'attend l'Inspection. Ils seraient surpris de ce qu'attend vraiment l'Inspection s'ils discutaient avec les IA-IPR sans trembler de peur ou en étant dans l'hostilité immédiate.
Mais bon, tant que notre carrière se jouera sur une inspection tous les 7 ans, ça ne risque pas de changer.
Ces mêmes IA-IPR qui ne se mobilisent pas contre la réforme du collège ? Aucune estime pour ces gens.
- RoninMonarque
Celeborn a écrit:Elyas a écrit:Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
On a hélas beaucoup de contre-exemples qui justifient la pratique du "théâtre de l'inspection". Tout le monde n'est pas comme cet IA-IPR.
C'est très bien que des IPR s'en rendent compte. Mais crois moi, dans le premier degré, on a intérêt à être dans la ligne
_________________
- CondorcetOracle
E-Wanderer : un(e) candidat(e) à un poste MCF peut difficilement attaquer au TA sans craindre d'être ostracisé ailleurs... Des recrutements "bizarres", cela existe encore et pas dans des sections peu considérées ou des universités de second ordre. Néanmoins, lorsqu'on constate la déconcertante facilité avec laquelle l'université a été dépossédée d'une partie substantielle de la préparation aux concours d'enseignement par les ESPE ou du dernier mot dans les procédures de recrutement (qui appartient désormais au conseil d'administration de l'université), il est permis de s'interroger sur la capacité des PU à défendre leur pré carré (ou à trouver des alliés dans leur combat).
- User5899Demi-dieu
Et le docteur lésé et rétabli dans son droit ne court ensuite aucun danger de revanche ? Je doute (méthodiquement ).e-Wanderer a écrit:Une fac qui recrute sciemment des branquignols ou joue avec la procédure finit par se couler elle-même. Bon, elle vivote, mais ça ne va pas plus loin.
Pour ce qui est de la procédure de recrutement : il y a des bizarreries, mais ça peut être attaqué auprès du tribunal administratif et du CNU (comme récemment à Strasbourg : la fac a perdu contre le collègue lésé) et là aussi c'est désastreux pour la réputation de l'université.
- User5899Demi-dieu
Vous plaisantez ? C'est totalement faux. Un agrégé de lycée ou de collège ne voit un IG que s'il demande une prépa. Quant aux profs de prépas, ce que vous dites était vrai dans les années 80, mais plus aujourd'hui. D'ailleurs, il faut être agrégé pour devenir IPR.e-Wanderer a écrit:Un agrégé de lycée ou de CPGE n'est jamais inspecté par un IPR, mais seulement par un IG.
- User5899Demi-dieu
Oh oui. Elyas, dans mon académie, un des IPR d'HG n'attend pas de prise de risque, je vous le garantis, et vos collègues n'ont pas intérêt à buller au bois (oui, Isis, je l'ai déjà faite ).Celeborn a écrit:Elyas a écrit:Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.
On a hélas beaucoup de contre-exemples qui justifient la pratique du "théâtre de l'inspection". Tout le monde n'est pas comme cet IA-IPR.
- barègesÉrudit
Condorcet a écrit:E-Wanderer : un(e) candidat(e) à un poste MCF peut difficilement attaquer au TA sans craindre d'être ostracisé ailleurs... Des recrutements "bizarres", cela existe encore et pas dans des sections peu considérées ou des universités de second ordre. Néanmoins, lorsqu'on constate la déconcertante facilité avec laquelle l'université a été dépossédée d'une partie substantielle de la préparation aux concours d'enseignement par les ESPE ou du dernier mot dans les procédures de recrutement (qui appartient désormais au conseil d'administration de l'université), il est permis de s'interroger sur la capacité des PU à défendre leur pré carré (ou à trouver des alliés dans leur combat).
Tout de même, être inspecté par des gens de l'espé... Ceux que je connais, je crois, refuseraient.
Après ça peut arriver par la petite porte : d'abord des formations pour les jeunes MCF, puis un système d'inspection mis en place plus tard, à destination de ceux qui auraient suivi la formation. On est trop content d'être recruté, et ça ne va pas changer vu la pénurie de postes, si j'étais à cette place je crois que j'accepterais beaucoup de choses...
- e-WandererGrand sage
Oui, je ne le nie pas.Condorcet a écrit:E-Wanderer : un(e) candidat(e) à un poste MCF peut difficilement attaquer au TA sans craindre d'être ostracisé ailleurs... Des recrutements "bizarres", cela existe encore et pas dans des sections peu considérées ou des universités de second ordre.
Il y a tout de même eu un bras de fer qui a duré 6 mois, avec blocage total de certaines universités. Mais c'étaient surtout des facs de SHS, que Pécresse était prête à laisser crever. Les facs de sciences dures n'ont pas suivi, ni les étudiants pour qui tout cela était bien abstrait, et qui sortaient déjà de la lutte contre le CPE de Villepin.Néanmoins, lorsqu'on constate la déconcertante facilité avec laquelle l'université a été dépossédée d'une partie substantielle de la préparation aux concours d'enseignement par les ESPE ou du dernier mot dans les procédures de recrutement (qui appartient désormais au conseil d'administration de l'université), il est permis de s'interroger sur la capacité des PU à défendre leur pré carré (ou à trouver des alliés dans leur combat).
Les ESPE de Peillon/Fioraso ne sont que la conséquence de la réforme de la mastérisation des concours voulue par Chatel et Pécresse. Rien que pour cela, je m'interdis radicalement de voter pour l'UMP ou pour le PS, à quelque élection que ce soit. Main dans la main, ils ont mis l'université à genoux.
Pour les recrutements : le dernier mot appartient plus exactement au président de l'université, qui peut à lui seul invalider la décision du CA. On a eu beau expliquer à Pécresse qu'il fallait des contre-pouvoirs, que même aux Etats-Unis le président de l'université n'avait pas un tel pouvoir, qu'une amélioration sur ce point ne coûtait pas un sou, elle n'a rien voulu écouter. Quand on élit un président réellement démocrate, il se refuse à utiliser ce pouvoir (certains présidents inscrivent d'ailleurs cette promesse dans leur programme). Mais c'est sans garantie…
- CondorcetOracle
Barèges, tu as bien précisé ma pensée : les innovations les plus dangereuses s'imposeraient aux nouveaux arrivants et non aux vieux briscards. C'est d'ailleurs ainsi que l'on procède aussi à l'EN.
E-Wanderer, j'exagère un peu en évoquant la "facilité déconcertante" : ma colère vient surtout de l'apathie universitaire à l'été 2007 au moment du vote de la loi Pécresse. Lorsque le mouvement de contestation contre cette loi et ses décrets d'application a été déclenché à l'hiver-printemps 2009, il était bien tard. Pour une fois, les facultés de droit ont suivi. Il me faut reconnaître qu'il s'en est fallu de peu que le mouvement fût victorieux.
C'est tout à ton honneur de proscrire le vote UMP et PS.
Je trouve aussi exorbitant et assez logique le dernier mot accordé au président d'université. Il est logique s'il participe de la dérive managériale que tu évoques. Chef d'entreprise (à la recherche de financements) autant que fondé de pouvoir, il dirige des "employés".
E-Wanderer, j'exagère un peu en évoquant la "facilité déconcertante" : ma colère vient surtout de l'apathie universitaire à l'été 2007 au moment du vote de la loi Pécresse. Lorsque le mouvement de contestation contre cette loi et ses décrets d'application a été déclenché à l'hiver-printemps 2009, il était bien tard. Pour une fois, les facultés de droit ont suivi. Il me faut reconnaître qu'il s'en est fallu de peu que le mouvement fût victorieux.
C'est tout à ton honneur de proscrire le vote UMP et PS.
Je trouve aussi exorbitant et assez logique le dernier mot accordé au président d'université. Il est logique s'il participe de la dérive managériale que tu évoques. Chef d'entreprise (à la recherche de financements) autant que fondé de pouvoir, il dirige des "employés".
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Quels experts pour la future réforme du bac et du lycée ?
- Réforme du Collège: enfin un signe d’intérêt pour cette réforme dans mon lycée.
- Des collègues pro-réforme du lycée ? (question pour le lycée général et technique)
- Rapport de l'inspection générale de l'EN sur la réforme du lycée d'enseignement général et technologique
- article d'Alain Boissinot qui plaide pour un continuum lycée-supérieur
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum