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- OlympiasProphète
Un de mes élèves s'est suicidé il y a quelques années. Personne n'avait rien vu venir.
Ensuite on a eu des suicides de parents.
Et il y a 3 ans l'apothéose...un de nos élèves qui a assassiné une élève du LP voisin. Je vous épargne les détail tellement c'est atroce.
Ensuite on a eu des suicides de parents.
Et il y a 3 ans l'apothéose...un de nos élèves qui a assassiné une élève du LP voisin. Je vous épargne les détail tellement c'est atroce.
- gaelle-agnesNiveau 2
La direction est souvent aux abonnés absents malheureusement, donc on a appris à faire sans...Gryphe a écrit:Je ne comprends pas. Comment peut-on imaginer une seule seconde qu'il n'y ait pas un membre de l'équipe de direction présent avec un CPE ?gaelle-agnes a écrit:Finalement, la pp est venue avec moi pour le début du cours, et, comme vous me l'aviez conseillé, nous les avons dirigés vers l'infirmerie pour qu'ils puissent s'exprimer librement.
Mais vous avez de la "chance" malgré tout d'avoir une infirmerie ouverte dès le lundi matin.
Bon courage en tout cas.
- uneodysséeÉrudit
Je remonte dans ce fil, j’en note les conseils, car je viens de recevoir cet appel.
L’une de mes élèves, que j’avais déjà l’an dernier, que je n’ai pas revue car elle était absente lundi, et que je devais retrouver demain à 8h. Le PA me dit qu’il viendra en début d’heure l’annoncer à mon groupe.
Moi, je suis censée faire cours, après, sur «les expressions de la sensibilité». Ça va être compliqué. Je pense tellement à comment je vais faire que je suis venue tout de suite chercher les conseils… et je suis seule ce soir pour absorber moi-même la triste nouvelle.
L’une de mes élèves, que j’avais déjà l’an dernier, que je n’ai pas revue car elle était absente lundi, et que je devais retrouver demain à 8h. Le PA me dit qu’il viendra en début d’heure l’annoncer à mon groupe.
Moi, je suis censée faire cours, après, sur «les expressions de la sensibilité». Ça va être compliqué. Je pense tellement à comment je vais faire que je suis venue tout de suite chercher les conseils… et je suis seule ce soir pour absorber moi-même la triste nouvelle.
- JennyMédiateur
Bon courage.
C'est terrible de mettre fin à ses jours si jeune.
Une de mes anciennes élèves s'est suicidée il y a un an et demi, je pense souvent à cette jeune fille brillante, si motivée et attachante, et à sa maman.
Je ne pense pas qu'on puisse faire cours dans ce cas. Les élèves auront sans doute besoin de parler.
C'est terrible de mettre fin à ses jours si jeune.
Une de mes anciennes élèves s'est suicidée il y a un an et demi, je pense souvent à cette jeune fille brillante, si motivée et attachante, et à sa maman.
Je ne pense pas qu'on puisse faire cours dans ce cas. Les élèves auront sans doute besoin de parler.
- PunkyNiveau 10
C'est une triste nouvelle...et c'est difficile pour tout le monde.
je suis désolée, mais je.ne saurais donner des conseils. À part écouter et accepter les silences. Rien de très pratique. Bon courage à toi.
je suis désolée, mais je.ne saurais donner des conseils. À part écouter et accepter les silences. Rien de très pratique. Bon courage à toi.
- piescoModérateur
C'est terrible...
Je suis d'accord avec Jenny, faire cours demain matin me semble inenvisageable.
Bon courage.
Je suis d'accord avec Jenny, faire cours demain matin me semble inenvisageable.
Bon courage.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- Clecle78Bon génie
Tu ne pourras pas faire cours en effet. Surtout sur ce thème. C'est vraiment terrible.
- henrietteMédiateur
Tout à fait d'accord moi aussi !piesco a écrit:C'est terrible...
Je suis d'accord avec Jenny, faire cours demain matin me semble inenvisageable.
Bon courage.
Il n'est pas prévu qu'il y ait une cellule d'écoute et d'aide psychologique pour les élèves et les personnels ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PoupoutchModérateur
Tout d'abord, pour toi. Pour l'avoir vécue, je ne sais que trop bien la violence d'une telle nouvelle.
Tu n'es pas obligée de faire cours. Je ne l'avais pas fait. Tu peux demander au psy-En et/ou à l'infirmier de ton établissement d'être présents, voire à d'autres collègues (de cette année ou de l'équipe qui avait la classe l'an dernier) de t'accompagner.
Nos élèves avaient eu besoin de plusieurs heures pour faire face à la nouvelle (et pourtant, avec les réseaux sociaux, beaucoup étaient déjà au courant).
Je peux te dire ce que nous avions fait, mais dans ces circonstances, chacun doit faire avec sa personnalité.
Le matin même, après un mot du proviseur et de l'infirmière, nous avons laissé les élèves écrire sur le tableau tout ce qui leur venait en tête. Cela a permis de parler de suicide, de l'élève, de nos bons souvenirs d'elle. Nous avions également prévu un carnet sur lequel ils pouvaient aller écrire ce qu'ils voulaient. Il est resté à la vie scolaire. Nous avons aussi ouvert une salle où ils pouvaient se retrouver entre eux, sous la surveillance discrète d'un AED qui a été exceptionnel. La cellule psy recevait dans une autre salle. Les élèves ont organisé un hommage. Le proviseur a accepté que nous plantions un arbre en souvenir d'elle. Deux de mes collègues et moi avons accompagné son groupe d'amis pour organiser l'hommage. Certains de nos collègues ont décidé au contraire de faire cours, tout simplement.
Nous avions, le premier jour, laissé aux élèves la possibilité de choisir entre aller en cours ou s'isoler dans la salle mise à disposition. Nous nous étions arrangés avec la vie scolaire.
La position des collègues qui ont fait cours me semble compréhensible : tous les élèves ne seront pas touchés de la même manière, certains auront peut-être besoin de revenir rapidement à une certaine normalité, qui peut aussi être rassurante. A titre personnel, je n'ai pas assuré mes cours car je n'en étais pas capable. Vraiment, fais comme tu le sens. Je crois que dans ces situations, le mieux est de faire ce que l'on se sent capable de faire. Et cela dépend vraiment des individus.
Mais surtout, si tu y arrives, ne gère pas cela seule.
Tu n'es pas obligée de faire cours. Je ne l'avais pas fait. Tu peux demander au psy-En et/ou à l'infirmier de ton établissement d'être présents, voire à d'autres collègues (de cette année ou de l'équipe qui avait la classe l'an dernier) de t'accompagner.
Nos élèves avaient eu besoin de plusieurs heures pour faire face à la nouvelle (et pourtant, avec les réseaux sociaux, beaucoup étaient déjà au courant).
Je peux te dire ce que nous avions fait, mais dans ces circonstances, chacun doit faire avec sa personnalité.
Le matin même, après un mot du proviseur et de l'infirmière, nous avons laissé les élèves écrire sur le tableau tout ce qui leur venait en tête. Cela a permis de parler de suicide, de l'élève, de nos bons souvenirs d'elle. Nous avions également prévu un carnet sur lequel ils pouvaient aller écrire ce qu'ils voulaient. Il est resté à la vie scolaire. Nous avons aussi ouvert une salle où ils pouvaient se retrouver entre eux, sous la surveillance discrète d'un AED qui a été exceptionnel. La cellule psy recevait dans une autre salle. Les élèves ont organisé un hommage. Le proviseur a accepté que nous plantions un arbre en souvenir d'elle. Deux de mes collègues et moi avons accompagné son groupe d'amis pour organiser l'hommage. Certains de nos collègues ont décidé au contraire de faire cours, tout simplement.
Nous avions, le premier jour, laissé aux élèves la possibilité de choisir entre aller en cours ou s'isoler dans la salle mise à disposition. Nous nous étions arrangés avec la vie scolaire.
La position des collègues qui ont fait cours me semble compréhensible : tous les élèves ne seront pas touchés de la même manière, certains auront peut-être besoin de revenir rapidement à une certaine normalité, qui peut aussi être rassurante. A titre personnel, je n'ai pas assuré mes cours car je n'en étais pas capable. Vraiment, fais comme tu le sens. Je crois que dans ces situations, le mieux est de faire ce que l'on se sent capable de faire. Et cela dépend vraiment des individus.
Mais surtout, si tu y arrives, ne gère pas cela seule.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- uneodysséeÉrudit
Merci pour vos retours.
On a aussi reçu un message évoquant une cellule d’écoute.
Poupoutch, tu m’aides à imaginer des choses.
Je vais peut-être ne pas trop chercher la solution ce soir. Essayer d’abord de laisser de la place à ma propre tristesse.
On a aussi reçu un message évoquant une cellule d’écoute.
Poupoutch, tu m’aides à imaginer des choses.
Je vais peut-être ne pas trop chercher la solution ce soir. Essayer d’abord de laisser de la place à ma propre tristesse.
- mamieprofEsprit éclairé
Bon courage à toi et à tes élèves. Quel malheur pour la famille ! Nous avons vécu cela l'an dernier. Le rectorat a envoyé plusieurs personnes d'une équipes de suivi psychologique. Les élèves ont pu parler à des professionnels. Pour certains le retour à une vie normale a été très long. Beaucoup d'angoisse et de crises de larmes soudaines. Trop triste vraiment.
- SibylleNeoprof expérimenté
Je suis infiniment désolée de ce que tu nous apprends.
Je ne connais pas le cas de figure d'un suicide d'élève mais j'ai appris le décès d'une élève que j'ai eue pendant trois ans et avec qui je suis partie en voyage trois minutes avant de faire cours avec une classe... Alors tu as vraiment tout mon plus vif soutien, je peux comprendre un peu ce que tu traverses... Nous ne sommes pas des héros. Nous sommes normalement dans notre profession au service de la vie, avec la jeunesse, à s'occuper de construire l'avenir et un établissement scolaire est à mes yeux un des lieux où la confrontation à la mort d'un jeune semble la plus absurde car contradictoire à l'essence même de notre métier...
Je ne connais pas le cas de figure d'un suicide d'élève mais j'ai appris le décès d'une élève que j'ai eue pendant trois ans et avec qui je suis partie en voyage trois minutes avant de faire cours avec une classe... Alors tu as vraiment tout mon plus vif soutien, je peux comprendre un peu ce que tu traverses... Nous ne sommes pas des héros. Nous sommes normalement dans notre profession au service de la vie, avec la jeunesse, à s'occuper de construire l'avenir et un établissement scolaire est à mes yeux un des lieux où la confrontation à la mort d'un jeune semble la plus absurde car contradictoire à l'essence même de notre métier...
- cléliaFidèle du forum
Bon courage à toi.
Je n'ai guère de conseils à te donner mais je pense bien à toi, à tes collègues, à vos élèves et aux proches de cette élève.
Je n'ai guère de conseils à te donner mais je pense bien à toi, à tes collègues, à vos élèves et aux proches de cette élève.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- JennyMédiateur
C’est normal de se sentir très triste, on accompagne nos élèves et un suicide à cet âge nous laisse forcément une impression d’absurdité et d’impuissance.
Je l’avais appris à la récré, j’ai eu du mal à faire cours après (et la classe en question ne connaissait pas l’élève, donc j’ai donné un truc du manuel pour leur assurer un minimum de cours mais ils ont vu que j’étais bouleversée). Ça aurait été la classe de cette jeune fille, je les aurais laissé parler.
Je l’avais appris à la récré, j’ai eu du mal à faire cours après (et la classe en question ne connaissait pas l’élève, donc j’ai donné un truc du manuel pour leur assurer un minimum de cours mais ils ont vu que j’étais bouleversée). Ça aurait été la classe de cette jeune fille, je les aurais laissé parler.
- SisypheHabitué du forum
Quelle tristesse ! Inutile de trop anticiper sur ce que tu diras ou feras. Tu seras là, avec eux et c'est ce qui compte.
- gnafron2004Grand sage
Un de mes élèves est mort violemment (suicide? meurtre? on a jamais su... pour vous dire l'horreur...) il y a des années. Une cellule psy du rectorat est venue, je devais avoir la classe à 8h10 ce jour-là. Les élèves (et les adultes) qui le désiraient ont été reçus individuellement, et le groupe classe a été accueilli par la cellule, la CPE et l'infirmière. Je n'ai - heureusement- pas dû gérer cela seule. J'en aurais été incapable... mais chacun doit faire comme il le sent, élèves comme adultes. Et les élèves de lycée sont suffisamment matures pour comprendre que l'adulte devant eux a des failles, des faiblesses, des des besoins de pleurer...ou pas. Chacun est différent. Fais comme tu peux
ps: je me suis effondrée pendant l'enterrement (une des hontes de ma vie d'ailleurs: je pleurais "du nez" en reniflant extrêmement bruyamment, incapable d'être discrète, la honte totale!) . Et encore maintenant, quand j'y repense j'ai les larmes aux yeux, cela fait pourtant une quinzaine d'années... on ne maîtrise pas toujours tout, on est humains...
ps: je me suis effondrée pendant l'enterrement (une des hontes de ma vie d'ailleurs: je pleurais "du nez" en reniflant extrêmement bruyamment, incapable d'être discrète, la honte totale!) . Et encore maintenant, quand j'y repense j'ai les larmes aux yeux, cela fait pourtant une quinzaine d'années... on ne maîtrise pas toujours tout, on est humains...
- SolovieïNiveau 10
À ma grande surprise, le pays où je réside et travaille actuellement présente un taux de suicide important, chez les jeunes comme les moins jeunes. C'est d'autant plus dramatique que ce geste y est absolument tabou, au point que lors des cérémonies et autres minutes de silence, le motif de la mort est masqué, pour ne pas dire nié ("un déplorable accident", etc.).
Depuis que je suis en poste ici, j'ai "connu" 2 suicides d'élèves, dont un dans une de mes classes. Je travaille dans un établissement à très forte pression : culture de la note, de la performance, etc. Je n'aurais pas voulu d'une telle jeunesse, pas plus que d'une telle scolarité.
En revanche, ces gestes, dramatiques au regard du potentiel gâché, ne me choquent pas autant que certains et ne me touchent pas particulièrement. Je suis beaucoup plus sensible aux accidents ou maladies graves, qui relèvent pour moi d'une forme d'injustice, surtout s'ils frappent en pleine jeunesse. C'est une injustice qu'il nous faut accepter. Concernant le suicide, il y a — au moins — la manifestation d'une intention, d'une volonté. C'est un acte suprême, qui demande beaucoup de courage, et cela invite au respect. Cela ne doit pas empêcher de questionner les circonstances du drame. Comme j'ai l'habitude de dire, dans mon goût de la provocation : on se suicide rarement seul. Entourage, famille, société, copains, etc. plusieurs ont souvent eut un rôle dans l'édification des circonstances d'un tel geste. Au risque de choquer, je dirais que certains, parés de la douleur du deuil dont le lustre rend si bien en public, échappent un peu facilement à toute critique ou toute suspicion. Ma perspective est très probablement déformée par ma position d'enseignant et la sphère culturelle dans laquelle j'évolue actuellement : je cultive quelques rancœur à l'endroit de certains parents qui font vivre un enfer à leur enfant. Le suicide est le signe d'une violence, non de la personne contre elle-même (on voudrait bien souvent qu'on s'en tienne là !), mais d'une violence qui s'exerce, quelque part, qui rôde, qui appuie, qui travaille au corps et ronge.
Bien sûr, le suicide est le fruit de multiples paramètres, dont on pourrait débattre à l'infini : fragilité psychologique, culture, héritage, etc.
Si on pleure toujours la disparition d'un être qui ne l'avait pas mérité, il faut aussi respecter ce geste, à défaut de le comprendre. Personnellement, je ne parviens pas à le comprendre : je n'ai jamais pu imaginer, concevoir des circonstances si horribles qu'elles auraient justifier de quitter ce monde et cette vie. J'ai pourtant eu mon lot d'atrocités et de douleurs ce qui, loin de me procurer une quelconque fierté, ne m'a laissé qu'humilité et, surtout, peur. La nature, l'art, l'humain, les sensations, etc. sont pourtant là pour nous rappeler la valeur de la vie, qui vaut décidément la peine d'être vécue.
En ces circonstances, je crois que nos élèves ont besoin de nous. C'est ainsi en tout cas que je l'ai vécu. La pire chose est d'en faire un tabou. Il faut en parler, sans se lamenter ou se laisser griser par les débordements d'émotions et leurs manifestations physiques ; inviter au respect et à la compréhension ; sensibiliser aux signes avant-coureurs (le plus difficile...). Chacun le fera avec ses mots, ses paraboles, son expérience (du suicide, de la mort ou de la violence). Nos élèves (ou étudiants) ont je crois besoin de nous voir fermes et sûrs. Après tout, ne sommes-nous pas les adultes avec qui ils passent le plus de temps, après leurs parents (parfois même avant leurs parents...) ?
Depuis que je suis en poste ici, j'ai "connu" 2 suicides d'élèves, dont un dans une de mes classes. Je travaille dans un établissement à très forte pression : culture de la note, de la performance, etc. Je n'aurais pas voulu d'une telle jeunesse, pas plus que d'une telle scolarité.
En revanche, ces gestes, dramatiques au regard du potentiel gâché, ne me choquent pas autant que certains et ne me touchent pas particulièrement. Je suis beaucoup plus sensible aux accidents ou maladies graves, qui relèvent pour moi d'une forme d'injustice, surtout s'ils frappent en pleine jeunesse. C'est une injustice qu'il nous faut accepter. Concernant le suicide, il y a — au moins — la manifestation d'une intention, d'une volonté. C'est un acte suprême, qui demande beaucoup de courage, et cela invite au respect. Cela ne doit pas empêcher de questionner les circonstances du drame. Comme j'ai l'habitude de dire, dans mon goût de la provocation : on se suicide rarement seul. Entourage, famille, société, copains, etc. plusieurs ont souvent eut un rôle dans l'édification des circonstances d'un tel geste. Au risque de choquer, je dirais que certains, parés de la douleur du deuil dont le lustre rend si bien en public, échappent un peu facilement à toute critique ou toute suspicion. Ma perspective est très probablement déformée par ma position d'enseignant et la sphère culturelle dans laquelle j'évolue actuellement : je cultive quelques rancœur à l'endroit de certains parents qui font vivre un enfer à leur enfant. Le suicide est le signe d'une violence, non de la personne contre elle-même (on voudrait bien souvent qu'on s'en tienne là !), mais d'une violence qui s'exerce, quelque part, qui rôde, qui appuie, qui travaille au corps et ronge.
Bien sûr, le suicide est le fruit de multiples paramètres, dont on pourrait débattre à l'infini : fragilité psychologique, culture, héritage, etc.
Si on pleure toujours la disparition d'un être qui ne l'avait pas mérité, il faut aussi respecter ce geste, à défaut de le comprendre. Personnellement, je ne parviens pas à le comprendre : je n'ai jamais pu imaginer, concevoir des circonstances si horribles qu'elles auraient justifier de quitter ce monde et cette vie. J'ai pourtant eu mon lot d'atrocités et de douleurs ce qui, loin de me procurer une quelconque fierté, ne m'a laissé qu'humilité et, surtout, peur. La nature, l'art, l'humain, les sensations, etc. sont pourtant là pour nous rappeler la valeur de la vie, qui vaut décidément la peine d'être vécue.
En ces circonstances, je crois que nos élèves ont besoin de nous. C'est ainsi en tout cas que je l'ai vécu. La pire chose est d'en faire un tabou. Il faut en parler, sans se lamenter ou se laisser griser par les débordements d'émotions et leurs manifestations physiques ; inviter au respect et à la compréhension ; sensibiliser aux signes avant-coureurs (le plus difficile...). Chacun le fera avec ses mots, ses paraboles, son expérience (du suicide, de la mort ou de la violence). Nos élèves (ou étudiants) ont je crois besoin de nous voir fermes et sûrs. Après tout, ne sommes-nous pas les adultes avec qui ils passent le plus de temps, après leurs parents (parfois même avant leurs parents...) ?
- DanskaOracle
Solovieï a écrit:
Il faut en parler, sans se lamenter ou se laisser griser par les débordements d'émotions et leurs manifestations physiques ; inviter au respect et à la compréhension ; sensibiliser aux signes avant-coureurs (le plus difficile...). Chacun le fera avec ses mots, ses paraboles, son expérience (du suicide, de la mort ou de la violence). Nos élèves (ou étudiants) ont je crois besoin de nous voir fermes et sûrs. Après tout, ne sommes-nous pas les adultes avec qui ils passent le plus de temps, après leurs parents (parfois même avant leurs parents...) ?
Se "laisser griser" ? "Ont besoin de nous voir fermes et sûrs" ? J'espère que c'est juste une façon de s'exprimer maladroite, sinon on frôle l'indécence, surtout venant après plusieurs messages de collègues disant ne pas avoir pu retenir leurs larmes dans des circonstances similaires.
Condoléances pour ton élève et courage à toi en tout cas, @uneodyssée.
- henrietteMédiateur
Je trouve, moi aussi, ce message tout à fait indécent, et sidérant. Un peu d'empathie ne serait pas superflue.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SolovieïNiveau 10
Extraire un fragment de mon message pour justifier un manque d'empathie... charmant procédé ! Hélas habituel quand on ne pense pas comme il faut. Indécent ? Comme vous y allez...
J'ai écrit, à plusieurs reprises, ma consternation devant ce drame et les circonstances de ce drame. Je ne crois pas utile de rivaliser de condoléances et de larmes : cela n'apporte rien, ni ici ni ailleurs. Ce n'est pas pour autant un manque d'empathie. Je pense qu'il n'y a rien de pire pour les familles et pour l'entourage qu'un tel geste, dont le sens bien souvent nous échappe.
Oui, je persiste : nous voir fermes et sûrs. Qui de nous ou des élèves sont les plus fragiles en pareille circonstance ?
Se laisser griser ? Oui, car les émotions nous empêchent parfois de réfléchir. Laissons ces chagrins et ces douleurs aux proches, qui ont déjà fort à faire.
Je n'ai pas la relation affective que certains semblent avoir avec leurs élèves. Est-ce indécent ? Il ne faut pas exagérer.
J'ai écrit, à plusieurs reprises, ma consternation devant ce drame et les circonstances de ce drame. Je ne crois pas utile de rivaliser de condoléances et de larmes : cela n'apporte rien, ni ici ni ailleurs. Ce n'est pas pour autant un manque d'empathie. Je pense qu'il n'y a rien de pire pour les familles et pour l'entourage qu'un tel geste, dont le sens bien souvent nous échappe.
Oui, je persiste : nous voir fermes et sûrs. Qui de nous ou des élèves sont les plus fragiles en pareille circonstance ?
Se laisser griser ? Oui, car les émotions nous empêchent parfois de réfléchir. Laissons ces chagrins et ces douleurs aux proches, qui ont déjà fort à faire.
Je n'ai pas la relation affective que certains semblent avoir avec leurs élèves. Est-ce indécent ? Il ne faut pas exagérer.
- henrietteMédiateur
Ce n'est pas indécent en soi, ça l'est par contre en réponse à la douleur exprimée ici par des membres qui eux, ont une relation plus affective que toi.
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- MalagaModérateur
Toutes mes pensées, uneodyssée. Je te souhaite beaucoup de courage pour aujourd'hui
Quant à ton message, @Solovieï , oui, il est indécent. Je ne sais pas si tu as eu dans ton entourage proche quelqu'un qui s'est suicidé mais les mots que tu emploies (parler de courage, "on ne se suicide jamais seul", parler des proches qui se drapent dans leur douleur et échappent ainsi à toute critique ou suspicion...), c'est clairement indécent (et tu parles toi-même de ton goût pour la provocation).
Maintenant, en tant que modératrice, j'interviens pour dire qu'il est hors de question que ce topic se transforme en lieu de débat, ce n'est absolument pas ce dont ont besoin les membres qui y sont intervenus.
Quant à ton message, @Solovieï , oui, il est indécent. Je ne sais pas si tu as eu dans ton entourage proche quelqu'un qui s'est suicidé mais les mots que tu emploies (parler de courage, "on ne se suicide jamais seul", parler des proches qui se drapent dans leur douleur et échappent ainsi à toute critique ou suspicion...), c'est clairement indécent (et tu parles toi-même de ton goût pour la provocation).
Maintenant, en tant que modératrice, j'interviens pour dire qu'il est hors de question que ce topic se transforme en lieu de débat, ce n'est absolument pas ce dont ont besoin les membres qui y sont intervenus.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- Vieux_MongolNeoprof expérimenté
Effectivement le terme "griser" est très maladroit mais correspond je pense à l'aspiration très forte de se fondre dans l'émotion collective, ce qui est effectivement un risque. J'ai connu aussi ces moments (un suicide, une embolie foudroyante). On arrive pas bien du tout et on se trouve confronté à un maelstrom d'émotion susceptible de nous happer. Et à ce moment, quand on est seul face à la classe il faudrait garder ce contrôle émotionnel parce qu'on est adulte et qu'on est leur repère. Et qu'il faut les accompagner. Or on peut ou on ne peut pas. D'où l'importance que le collègue ne soit pas seul sauf s'il estime vraiment que ça ira. Vraiment bon courage pour ces moments humainement et professionnellement très difficiles.
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