- HérodouteGrand sage
Bonjour,
Dans le cadre d'un projet interdisciplinaire sur le thème de la Première Guerre mondiale, un collègue et copain historien monte un travail intitulé "Fusillés pour l'exemple?". Afin de permettre à d'autres matières et enseignants de participer, il cherche à savoir ce que votre matière (Français / Arts Plastiques...) pourrait apporter (en 3e et/ou au Lycée), en terme d'étude d'oeuvres littéraires, de travaux en Arts Plastiques..., de compétences précises que des enseignants de Français, d'Arts Plastiques, de Documentation et autres matières... cibleraient par rapport aux programmes de 2016.
Auriez-vous des idées ? Une ou des propositions / pistes de travail ?
Je vous mets des éléments explicatifs de son travail. Le copain historien a développé sur les parties Histoire et EMC qu'il maîtrise mais n'ose pas s'aventurer dans des domaines qui vous sont propres. L'idée est donc bien de proposer des pistes susceptibles ensuite d'intéresser des collègues de l'académie (ou vous-même) et de votre matière à participer à ce projet.
Eléments apportés par le collègue :
- Fusillés pour l’exemple ? -
Essai de présentation :
Nous proposons de revenir sur un phénomène tragique qui a traversé la Grande Guerre de part en part. Il s’agit de réfléchir sur la question de l’exécution de soldats au sein de l’armée française : Les « fusillés pour l’exemple ».
Le choix du cas français, non qu’il soit plus important que les autres, est avant tout dicté par des sources et une historiographie plus accessibles, notamment à l’échelle locale. Ce choix emblématique est en outre justifié par le fait que la France, nation porteuse de valeurs républicaines à vocations universelles, se distingue de l’ensemble des nations belligérantes en s’obstinant à ne pas envisager de réhabilitation collective des « fusillés pour l’exemple ».
Or, avec les commémorations du centenaire, la figure du fusillé opère un retour en force dans l’actualité, dans les débats politiques, dans les champs mémoriels et historiographiques. En outre, la production cinématographique récente, la bande dessinée, le roman se sont de nouveau emparé de la figure du soldat de la Grande Guerre en centrant la réflexion sur le sort du soldat, les conditions d’existence de l’individu, de son expérience du feu, de son inscription dans l’évènement, ces créations ont vite fait émerger la figure du soldat fusillé pour l’exemple et victime d’injustice.
Si préalablement à toute étude avec les élèves, il est nécessaire de définir les termes-clefs, pour éviter les amalgames et les confusions, le travail sur une thématique si particulière, dans un cadre scolaire, se heurte bien sûr à des difficultés liées aux sources et à leur interprétation. De surcroît, on ne peut éluder les réticences et les interrogations qu’une telle démarche pédagogique ne peut manquer de susciter. Toutefois, la figure du fusillé, incarnation d’une histoire bien réelle dans tout ce qu’elle peut révéler de terrible, semble désormais incontournable dans une approche raisonnée de la grande guerre. Tout autant que dans l’organisation d’une mémoire, que l’on aurait voulu sans doute « oublier », mais que la longue lutte pour une réhabilitation de ces « fusillés pour l’exemple » ravive obstinément.
Démarche de projet pédagogique interdisciplinaire : Sujet proposé autour du centenaire de 1914-1918 : Fusillé pour l’exemple ?
Thématique interdisciplinaire : Information, communication, citoyenneté.
Parcours éducatifs : Parcours citoyen.
Intégrations possibles du thème proposé dans le cadre des programmes d’histoire : Collège et Lycée
(Non-exhaustifs... Classes de 3ème, 1er L, 1er ES et 1er S)
- En italique suggestions et propositions dans le cadre des programmes d’Histoire -
Rappel : Les 5 domaines du projet de socle commun (Rentrée 2016)
les langages pour penser et communiquer ;
les méthodes et outils pour apprendre ;
la formation de la personne et du citoyen ;
les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
les représentations du monde et l'activité humaine.
Programmes d’histoire : Classe de troisième du collège (Extraits)
Thème transversal au programme d’histoire
Les arts, témoins de l’histoire du monde contemporain
Ce thème ne fait pas l’objet d’un enseignement isolé ; le professeur choisit un itinéraire composé d’au moins une œuvre et/ou un artiste significatif pour chacune des parties du programme.
Les dimensions sensible, technique et esthétique, impliquent un travail conjoint avec les professeurs des autres disciplines concernées. Exemples d’œuvres ou d’artistes (la liste n’est ni impérative, ni limitative)
Indication d’œuvres autour du sujet proposé : Fusillés pour l’exemple ?
Des extraits d’œuvres littéraires :
Henri Barbusse, Le feu, 1916, Prix Goncourt : Un chapitre consacré à une exécution.
Roland Dorgelés, Les croix de bois, 1919, Un chapitre consacré à une exécution.
Maurice Genevoix, Ceux de 14, Allusions rapides et discrètes.
Humphrey Cobb, Les sentiers de la gloire, 1935
Sébastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991
Des œuvres picturales : Mathurin Méheut (Vois dossier ci-dessous)
Des photos : Rares mais il en existe...
Des édifices : Monuments commémoratifs :
Des œuvres musicales ou de variété : Chanson de Craonne ;
Des B.D : Tardi, *** de guerre, 2008 ; JY Le Naour, La faute aux Midis, 2014
Des extraits de films : Yves Boisset, Le pantalon, 1997 ; Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de Fiançailles, 2004 ; Stanley Kubrick, Les sentiers de la gloire, 1957...
Capacités
Identifier la nature de l’œuvre.
Situer l’œuvre dans le temps et dans son contexte et en expliquer l’intérêt historique.
Décrire l’œuvre et en expliquer le sens.
Distinguer les dimensions artistiques et historiques de l’œuvre d’art.
Un lien évident avec l' E.M.C. au collège par exemple :
L'enseignement moral et civique dans la classe, dans l'école et dans l'établissement - cycles 2-3-4
L'enseignement moral et civique à l'école et au collège met en œuvre quatre principes :
- penser et agir par soi-même et avec les autres et pouvoir argumenter ses positions et ses choix ; Proposition : Réhabiliter ou non les fusillés pour l’exemple ?
- comprendre le bien-fondé des normes et des règles régissant les comportements individuels et collectifs, les respecter et agir conformément à elles ; Proposition : Fusillés pour l’exemple ? Une question de justice ou d’injustice ?
- reconnaître le pluralisme des opinions, des convictions, des croyances et des modes de vie ; Proposition : Partisans et opposants à la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Le « devoir de mémoire » à l’épreuve de la question des « fusillés pour l’exemple ».
- construire du lien social et politique. Proposition : Un consensus possible ou impossible autour d’une question potentiellement polémique ?
Ressources pour le cycle 4 : Exemple proposé : Les dilemmes moraux autour d’une réhabilitation mémorielle et symbolique d’un fusillé pour l’exemple.
Et en Histoire des arts :
Choix des œuvres : Le travail peut être conduit à partir d’une œuvre unique ou d’un ensemble d’œuvres défini par des critères communs (lieu, genre, auteur, mouvement).
Proposition de critères communs : La question des fusillés pour l’exemple.
....
Bon, je n'ai pas tout mis mais je peux encore rajouter des éléments fournis par le collègue pour ceux qui veulent.
Alors qu'en pensez-vous ? Que peut cibler mon collègue dans vos matières respectives ?
Dans le cadre d'un projet interdisciplinaire sur le thème de la Première Guerre mondiale, un collègue et copain historien monte un travail intitulé "Fusillés pour l'exemple?". Afin de permettre à d'autres matières et enseignants de participer, il cherche à savoir ce que votre matière (Français / Arts Plastiques...) pourrait apporter (en 3e et/ou au Lycée), en terme d'étude d'oeuvres littéraires, de travaux en Arts Plastiques..., de compétences précises que des enseignants de Français, d'Arts Plastiques, de Documentation et autres matières... cibleraient par rapport aux programmes de 2016.
Auriez-vous des idées ? Une ou des propositions / pistes de travail ?
Je vous mets des éléments explicatifs de son travail. Le copain historien a développé sur les parties Histoire et EMC qu'il maîtrise mais n'ose pas s'aventurer dans des domaines qui vous sont propres. L'idée est donc bien de proposer des pistes susceptibles ensuite d'intéresser des collègues de l'académie (ou vous-même) et de votre matière à participer à ce projet.
Eléments apportés par le collègue :
- Fusillés pour l’exemple ? -
Essai de présentation :
Nous proposons de revenir sur un phénomène tragique qui a traversé la Grande Guerre de part en part. Il s’agit de réfléchir sur la question de l’exécution de soldats au sein de l’armée française : Les « fusillés pour l’exemple ».
Le choix du cas français, non qu’il soit plus important que les autres, est avant tout dicté par des sources et une historiographie plus accessibles, notamment à l’échelle locale. Ce choix emblématique est en outre justifié par le fait que la France, nation porteuse de valeurs républicaines à vocations universelles, se distingue de l’ensemble des nations belligérantes en s’obstinant à ne pas envisager de réhabilitation collective des « fusillés pour l’exemple ».
Or, avec les commémorations du centenaire, la figure du fusillé opère un retour en force dans l’actualité, dans les débats politiques, dans les champs mémoriels et historiographiques. En outre, la production cinématographique récente, la bande dessinée, le roman se sont de nouveau emparé de la figure du soldat de la Grande Guerre en centrant la réflexion sur le sort du soldat, les conditions d’existence de l’individu, de son expérience du feu, de son inscription dans l’évènement, ces créations ont vite fait émerger la figure du soldat fusillé pour l’exemple et victime d’injustice.
Si préalablement à toute étude avec les élèves, il est nécessaire de définir les termes-clefs, pour éviter les amalgames et les confusions, le travail sur une thématique si particulière, dans un cadre scolaire, se heurte bien sûr à des difficultés liées aux sources et à leur interprétation. De surcroît, on ne peut éluder les réticences et les interrogations qu’une telle démarche pédagogique ne peut manquer de susciter. Toutefois, la figure du fusillé, incarnation d’une histoire bien réelle dans tout ce qu’elle peut révéler de terrible, semble désormais incontournable dans une approche raisonnée de la grande guerre. Tout autant que dans l’organisation d’une mémoire, que l’on aurait voulu sans doute « oublier », mais que la longue lutte pour une réhabilitation de ces « fusillés pour l’exemple » ravive obstinément.
Démarche de projet pédagogique interdisciplinaire : Sujet proposé autour du centenaire de 1914-1918 : Fusillé pour l’exemple ?
Thématique interdisciplinaire : Information, communication, citoyenneté.
Parcours éducatifs : Parcours citoyen.
Intégrations possibles du thème proposé dans le cadre des programmes d’histoire : Collège et Lycée
(Non-exhaustifs... Classes de 3ème, 1er L, 1er ES et 1er S)
- En italique suggestions et propositions dans le cadre des programmes d’Histoire -
Rappel : Les 5 domaines du projet de socle commun (Rentrée 2016)
les langages pour penser et communiquer ;
les méthodes et outils pour apprendre ;
la formation de la personne et du citoyen ;
les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
les représentations du monde et l'activité humaine.
Programmes d’histoire : Classe de troisième du collège (Extraits)
Thème transversal au programme d’histoire
Les arts, témoins de l’histoire du monde contemporain
Ce thème ne fait pas l’objet d’un enseignement isolé ; le professeur choisit un itinéraire composé d’au moins une œuvre et/ou un artiste significatif pour chacune des parties du programme.
Les dimensions sensible, technique et esthétique, impliquent un travail conjoint avec les professeurs des autres disciplines concernées. Exemples d’œuvres ou d’artistes (la liste n’est ni impérative, ni limitative)
Indication d’œuvres autour du sujet proposé : Fusillés pour l’exemple ?
Des extraits d’œuvres littéraires :
Henri Barbusse, Le feu, 1916, Prix Goncourt : Un chapitre consacré à une exécution.
Roland Dorgelés, Les croix de bois, 1919, Un chapitre consacré à une exécution.
Maurice Genevoix, Ceux de 14, Allusions rapides et discrètes.
Humphrey Cobb, Les sentiers de la gloire, 1935
Sébastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991
Des œuvres picturales : Mathurin Méheut (Vois dossier ci-dessous)
Des photos : Rares mais il en existe...
Des édifices : Monuments commémoratifs :
Des œuvres musicales ou de variété : Chanson de Craonne ;
Des B.D : Tardi, *** de guerre, 2008 ; JY Le Naour, La faute aux Midis, 2014
Des extraits de films : Yves Boisset, Le pantalon, 1997 ; Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de Fiançailles, 2004 ; Stanley Kubrick, Les sentiers de la gloire, 1957...
Capacités
Identifier la nature de l’œuvre.
Situer l’œuvre dans le temps et dans son contexte et en expliquer l’intérêt historique.
Décrire l’œuvre et en expliquer le sens.
Distinguer les dimensions artistiques et historiques de l’œuvre d’art.
Un lien évident avec l' E.M.C. au collège par exemple :
L'enseignement moral et civique dans la classe, dans l'école et dans l'établissement - cycles 2-3-4
L'enseignement moral et civique à l'école et au collège met en œuvre quatre principes :
- penser et agir par soi-même et avec les autres et pouvoir argumenter ses positions et ses choix ; Proposition : Réhabiliter ou non les fusillés pour l’exemple ?
- comprendre le bien-fondé des normes et des règles régissant les comportements individuels et collectifs, les respecter et agir conformément à elles ; Proposition : Fusillés pour l’exemple ? Une question de justice ou d’injustice ?
- reconnaître le pluralisme des opinions, des convictions, des croyances et des modes de vie ; Proposition : Partisans et opposants à la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Le « devoir de mémoire » à l’épreuve de la question des « fusillés pour l’exemple ».
- construire du lien social et politique. Proposition : Un consensus possible ou impossible autour d’une question potentiellement polémique ?
Ressources pour le cycle 4 : Exemple proposé : Les dilemmes moraux autour d’une réhabilitation mémorielle et symbolique d’un fusillé pour l’exemple.
Et en Histoire des arts :
Choix des œuvres : Le travail peut être conduit à partir d’une œuvre unique ou d’un ensemble d’œuvres défini par des critères communs (lieu, genre, auteur, mouvement).
Proposition de critères communs : La question des fusillés pour l’exemple.
....
Bon, je n'ai pas tout mis mais je peux encore rajouter des éléments fournis par le collègue pour ceux qui veulent.
Alors qu'en pensez-vous ? Que peut cibler mon collègue dans vos matières respectives ?
- archebocEsprit éclairé
Suggestion :
Le fusillé pour l'exemple mangeait-il équilibré ?
(OK, je sors)
- Fesseur ProGuide spirituel
Hérodoute a écrit:Bonjour,
Dans le cadre d'un projet interdisciplinaire sur le thème de la Première Guerre mondiale, un collègue et copain historien monte un travail intitulé "Fusillés pour l'exemple?". Afin de permettre à d'autres matières et enseignants de participer, il cherche à savoir ce que votre matière (Français / Arts Plastiques...) pourrait apporter (en 3e et/ou au Lycée), en terme d'étude d'oeuvres littéraires, de travaux en Arts Plastiques..., de compétences précises que des enseignants de Français, d'Arts Plastiques, de Documentation et autres matières... cibleraient par rapport aux programmes de 2016.
Auriez-vous des idées ? Une ou des propositions / pistes de travail ?
Je vous mets des éléments explicatifs de son travail. Le copain historien a développé sur les parties Histoire et EMC qu'il maîtrise mais n'ose pas s'aventurer dans des domaines qui vous sont propres. L'idée est donc bien de proposer des pistes susceptibles ensuite d'intéresser des collègues de l'académie (ou vous-même) et de votre matière à participer à ce projet.
Eléments apportés par le collègue :
- Fusillés pour l’exemple ? -
Essai de présentation :
Nous proposons de revenir sur un phénomène tragique qui a traversé la Grande Guerre de part en part. Il s’agit de réfléchir sur la question de l’exécution de soldats au sein de l’armée française : Les « fusillés pour l’exemple ».
Le choix du cas français, non qu’il soit plus important que les autres, est avant tout dicté par des sources et une historiographie plus accessibles, notamment à l’échelle locale. Ce choix emblématique est en outre justifié par le fait que la France, nation porteuse de valeurs républicaines à vocations universelles, se distingue de l’ensemble des nations belligérantes en s’obstinant à ne pas envisager de réhabilitation collective des « fusillés pour l’exemple ».
Or, avec les commémorations du centenaire, la figure du fusillé opère un retour en force dans l’actualité, dans les débats politiques, dans les champs mémoriels et historiographiques. En outre, la production cinématographique récente, la bande dessinée, le roman se sont de nouveau emparé de la figure du soldat de la Grande Guerre en centrant la réflexion sur le sort du soldat, les conditions d’existence de l’individu, de son expérience du feu, de son inscription dans l’évènement, ces créations ont vite fait émerger la figure du soldat fusillé pour l’exemple et victime d’injustice.
Si préalablement à toute étude avec les élèves, il est nécessaire de définir les termes-clefs, pour éviter les amalgames et les confusions, le travail sur une thématique si particulière, dans un cadre scolaire, se heurte bien sûr à des difficultés liées aux sources et à leur interprétation. De surcroît, on ne peut éluder les réticences et les interrogations qu’une telle démarche pédagogique ne peut manquer de susciter. Toutefois, la figure du fusillé, incarnation d’une histoire bien réelle dans tout ce qu’elle peut révéler de terrible, semble désormais incontournable dans une approche raisonnée de la grande guerre. Tout autant que dans l’organisation d’une mémoire, que l’on aurait voulu sans doute « oublier », mais que la longue lutte pour une réhabilitation de ces « fusillés pour l’exemple » ravive obstinément.
Démarche de projet pédagogique interdisciplinaire : Sujet proposé autour du centenaire de 1914-1918 : Fusillé pour l’exemple ?
Thématique interdisciplinaire : Information, communication, citoyenneté.
Parcours éducatifs : Parcours citoyen.
Intégrations possibles du thème proposé dans le cadre des programmes d’histoire : Collège et Lycée
(Non-exhaustifs... Classes de 3ème, 1er L, 1er ES et 1er S)
- En italique suggestions et propositions dans le cadre des programmes d’Histoire -
Rappel : Les 5 domaines du projet de socle commun (Rentrée 2016)
les langages pour penser et communiquer ;
les méthodes et outils pour apprendre ;
la formation de la personne et du citoyen ;
les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
les représentations du monde et l'activité humaine.
Programmes d’histoire : Classe de troisième du collège (Extraits)
Thème transversal au programme d’histoire
Les arts, témoins de l’histoire du monde contemporain
Ce thème ne fait pas l’objet d’un enseignement isolé ; le professeur choisit un itinéraire composé d’au moins une œuvre et/ou un artiste significatif pour chacune des parties du programme.
Les dimensions sensible, technique et esthétique, impliquent un travail conjoint avec les professeurs des autres disciplines concernées. Exemples d’œuvres ou d’artistes (la liste n’est ni impérative, ni limitative)
Indication d’œuvres autour du sujet proposé : Fusillés pour l’exemple ?
Des extraits d’œuvres littéraires :
Henri Barbusse, Le feu, 1916, Prix Goncourt : Un chapitre consacré à une exécution.
Roland Dorgelés, Les croix de bois, 1919, Un chapitre consacré à une exécution.
Maurice Genevoix, Ceux de 14, Allusions rapides et discrètes.
Humphrey Cobb, Les sentiers de la gloire, 1935
Sébastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991
Des œuvres picturales : Mathurin Méheut (Vois dossier ci-dessous)
Des photos : Rares mais il en existe...
Des édifices : Monuments commémoratifs :
Des œuvres musicales ou de variété : Chanson de Craonne ;
Des B.D : Tardi, *** de guerre, 2008 ; JY Le Naour, La faute aux Midis, 2014
Des extraits de films : Yves Boisset, Le pantalon, 1997 ; Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de Fiançailles, 2004 ; Stanley Kubrick, Les sentiers de la gloire, 1957...
Capacités
Identifier la nature de l’œuvre.
Situer l’œuvre dans le temps et dans son contexte et en expliquer l’intérêt historique.
Décrire l’œuvre et en expliquer le sens.
Distinguer les dimensions artistiques et historiques de l’œuvre d’art.
Un lien évident avec l' E.M.C. au collège par exemple :
L'enseignement moral et civique dans la classe, dans l'école et dans l'établissement - cycles 2-3-4
L'enseignement moral et civique à l'école et au collège met en œuvre quatre principes :
- penser et agir par soi-même et avec les autres et pouvoir argumenter ses positions et ses choix ; Proposition : Réhabiliter ou non les fusillés pour l’exemple ?
- comprendre le bien-fondé des normes et des règles régissant les comportements individuels et collectifs, les respecter et agir conformément à elles ; Proposition : Fusillés pour l’exemple ? Une question de justice ou d’injustice ?
- reconnaître le pluralisme des opinions, des convictions, des croyances et des modes de vie ; Proposition : Partisans et opposants à la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Le « devoir de mémoire » à l’épreuve de la question des « fusillés pour l’exemple ».
- construire du lien social et politique. Proposition : Un consensus possible ou impossible autour d’une question potentiellement polémique ?
Ressources pour le cycle 4 : Exemple proposé : Les dilemmes moraux autour d’une réhabilitation mémorielle et symbolique d’un fusillé pour l’exemple.
Et en Histoire des arts :
Choix des œuvres : Le travail peut être conduit à partir d’une œuvre unique ou d’un ensemble d’œuvres défini par des critères communs (lieu, genre, auteur, mouvement).
Proposition de critères communs : La question des fusillés pour l’exemple.
....
Bon, je n'ai pas tout mis mais je peux encore rajouter des éléments fournis par le collègue pour ceux qui veulent.
Alors qu'en pensez-vous ? Que peut cibler mon collègue dans vos matières respectives ?
Ca me fait peur ces usines à gaz !
Que de temps passé là-dessus.
( Je sors itou. )
_________________
Pourvu que ça dure...
- AsarteLilithBon génie
Potemkine, Jean Ferrat
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- HérodouteGrand sage
Très loin d'être une usine à gaz justement ! Mais merci d'être venu donner vos avis toujours constructifs...
Merci Lilith. Des idées de compétences à cibler en Français ?
- DicloniaExpert
Certaines lettres de poilus évoquent ce sujet.
- VanGogh59Expert spécialisé
archeboc a écrit:
Suggestion :
Le fusillé pour l'exemple mangeait-il équilibré ?
(OK, je sors)
_________________
"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- AsarteLilithBon génie
Hérodoute a écrit:
Très loin d'être une usine à gaz justement ! Mais merci d'être venu donner vos avis toujours constructifs...
Merci Lilith. Des idées de compétences à cibler en Français ?
les langages pour penser et communiquer je pense. Plus la constitution d'une cultue G par la fréquentation des oeuvres, la mise en relation entre oeuvres (artistiques, littéraires)
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- trompettemarineMonarque
J'avoue que malgré l'abondance d'objectifs, je ne comprends pas ce que vous voulez faire.
Est-ce un travail en français ? en histoire ?
Qu'attendez-vous des arts plastiques : une étude des changements picturaux opérés depuis (à cause ?) de la première guerre mondiale ?
Bref quels sont vos objectifs, à vous ? (pardon pour la syntaxe)
Il faut cerner les objectifs et précisez ce que vous voulez que les élèves apprennent pour ne pas faire de l'activité pour l'activité en prenant comme prétexte ce malheur, qui appartient à une mémoire collective récente.
Sinon, pour les fusillés pour l'exemple, il y a les lettres de poilus autour des fusillés de Vingré, terriblement poignantes, auxquelles vous pouvez ajouter une pièce de théâtre, Pierre Yrondy , les fusillés de Vingré (mais la qualité littéraire n'est pas celle des oeuvres dont vous avez parlé plus haut).
Enfin il me semble important, je le rappelle, de ne pas confondre les priorités : ce qui importe, c'est toute la douleur et l'injustice des hommes condamnés à tort. Il ne faut pas en faire un prétexte pour l'étude du socle.
Utiliser un fait historique uniquement comme prétexte pédagogique me semble moralement et même pédagogiquement discutable.
Voilà toujours des textes pour dépanner, mais que voulez-vous en faire ?
Une autre lettre d'henry Floch (bien sûr tous ces documents sont à classer)
Une des plus émouvantes de léonard Leymarie, simple soldat fusillé à Vingré :
Est-ce un travail en français ? en histoire ?
Qu'attendez-vous des arts plastiques : une étude des changements picturaux opérés depuis (à cause ?) de la première guerre mondiale ?
Bref quels sont vos objectifs, à vous ? (pardon pour la syntaxe)
Il faut cerner les objectifs et précisez ce que vous voulez que les élèves apprennent pour ne pas faire de l'activité pour l'activité en prenant comme prétexte ce malheur, qui appartient à une mémoire collective récente.
Sinon, pour les fusillés pour l'exemple, il y a les lettres de poilus autour des fusillés de Vingré, terriblement poignantes, auxquelles vous pouvez ajouter une pièce de théâtre, Pierre Yrondy , les fusillés de Vingré (mais la qualité littéraire n'est pas celle des oeuvres dont vous avez parlé plus haut).
Enfin il me semble important, je le rappelle, de ne pas confondre les priorités : ce qui importe, c'est toute la douleur et l'injustice des hommes condamnés à tort. Il ne faut pas en faire un prétexte pour l'étude du socle.
Utiliser un fait historique uniquement comme prétexte pédagogique me semble moralement et même pédagogiquement discutable.
Voilà toujours des textes pour dépanner, mais que voulez-vous en faire ?
Comme vingt-quatre autres poilus injustement accusés d’avoir reculé devant l’ennemi, Jean Blanchard a été jugé et fusillé avec cinq de ses camarades, à Vingré le 4 décembre 1914. Il avait trente-quatre ans et cette lettre fut écrite la veille se son exécution à l’intention de son épouse Michelle. Réhabilité le 29 janvier 1921, Jean est un des six « Martyrs de Vingré ».
3 décembre 1914, 11h30 du soir
Ma chère Bien-aimée,
C’est dans une grande détresse que je me mets à t’écrire et si Dieu et la Sainte Vierge ne me viennent en aide c’est pour la dernière fois, je suis dans une telle détresse et une telle douleur que je ne sais trouver tout ce que je voudrais pouvoir te dire et je vois d’ici quand tu vas lire ces lignes tout ce que tu vas souffrir ma pauvre amie qui m’es si chère, pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi. Car je suis dans la position la plus terrible qui puisse exister pour moi car je n’ai plus longtemps à vivre à moins que Dieu par un miracle de sa bonté ne me vienne en aide. Je vais tâcher en quelques mots de te dire ma situation mais je ne sais si je pourrai, je ne m’en sens guère le courage. Le 27 novembre , à la nuit, étant dans une tranchée face à l’ennemi, les Allemands nous ont surpris, et ont jeté la panique parmi nous, dans notre tranchée, nous nous sommes retirés dans une tranchée arrière, et nous sommes retournés reprendre nos places presque aussitôt, résultat : une dizaine de prisonniers à la compagnie dont un de mon escouade, pour cette faute nous avons passé aujourd’hui soir l’escouade (vingt-quatre hommes) au conseil de guerre et hélas ! nous sommes six pour payer pour tous, je ne puis t’en expliquer davantage ma chère amie, je souffre trop. (…)
Adieu, ma Michelle, adieu, ma chérie, puisque c’est la volonté de Dieu de nous séparer sur la terre (…). Pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi, ma bien-aimée, toi que j’ai de plus cher sur la terre, toi que j’aurais voulu rendre si heureuse (…). A toi ma bien-aimée, mon épouse si chère, je te le répète : je n’ai rien fait de plus que les autres, et je ne crois pas, sur ma conscience avoir mérité cette punition. Je te donne tout ce qui m’appartient, ceci est ma volonté, j’espère qu’on ne te contrariera point, j’en ai la conviction tu prendras soin de mes parents, tu les assisteras dans leurs besoins (…). Je te rends la parole que tu m’as donnée de m’aimer toujours et de n’aimer que moi, tu es jeune encore, reforme-toi une autre famille ; si tu trouves un mari digne de toi et qui pratique la religion, épouse-le. Je te dégage de la parole que tu m’as donnée (…)
Au revoir là-haut, ma chère épouse.
Jean
Journal officiel du 18 février 1921
Arrêt de la cour de cassation
Attendu que par jugement du Conseil de guerre spécial de la 63e division d’infanterie, en date du 3 décembre 1914, le caporal Floch (Paul) et les soldats Gay (Pierre), Pettelet (Claude), Quinault (Jean), Blanchard (Jean) et Durandet (Jean-Marie), tous du 298e régiment d’infanterie, ont été condamnés à la peine de mort pour abandon de poste en présence de l’ennemi ; que ce jugement a reçu son exécution le lendemain à l’égard de tous les condamnés, qui ont été passés par les armes ;
Attendu qu’il résultait du rapport dressé en vertu de l’article 108 du code de justice militaire que le 27 novembre 1914, une tranchée de première ligne, située en avant du village de Vingré (secteur de la Maison détruite), et à laquelle on accédait par un boyau central, était occupée dans sa partie gauche par une demi-section du même régiment (3e et 4e escouades) ; que cette partie droite ayant été violemment bombardée par l’artillerie allemande avait dû être évacuée dans l’après-midi, et qu’on n’y avait laissé qu’un caporal et quatre sentinelles doubles ; que vers 5 heures du soir, les Allemands s’étaient emparés brusquement de ce petit poste sans qu’un coup de fusil eût été tiré ; que, grâce à cette surprise, ils avaient pu s’infiltrer dans la partie gauche de la tranchée et tomber à l’improviste sur les hommes des 5e et 6e escouades qui, pris de panique, s’étaient enfuis par le boyau central jusqu’à la tranchée de deuxième ligne, d’où les officiers avaient éprouvé de grandes difficultés pour les faire remonter en première ligne ; que vainement, le sous-lieutenant Paulaud, chef de section, leur avait crié d’avancer ; qu’ils n’avaient pas exécuté cet ordre, et que cet officier, quand il s’était précipité pour aller réoccuper la tranchée, n’avait été suivi que par un seul soldat ;
Attendu que cette dernière partie du rapport précité était empruntée à la déposition faite par le sous-lieutenant Paulaud, le 1er décembre 1914, devant le commissaire-rapporteur ; que cette déposition avait été sévère pour les inculpés que lui-même l’a reconnu dans l’enquête de révision, que cet officier peut donc être considéré comme ayant été un des principaux témoins de l’accusation ;
Attendu que cependant que l’autorité de son témoignage qui n’a pas été contrôlé dans l’information de 1914 et qui n’a pas été confirmé par aucun des témoins ou des inculpés alors entendus par le lieutenant-rapporteur a été contestée par les dépositions de plusieurs témoins reçues au cours des deux enquêtes de révision ; que, notamment les caporaux Lafloque et Bardet, le sergent Rimaud et le soldat Dalet, ayant appartenu en cette qualité au 298e régiment d’infanterie, les trois premiers non entendus dans les instructions préalables et définitive, ont déclaré : que les hommes des 5e et 6e escouades, surpris par les Allemands avaient reflué de la tranchée de première ligne dans le boyau de communication où ils s’étaient heurtés aux hommes des 7e et 8e escouades qui, aux cris : « Voilà les Boches ! », étaient sortis de leur abri, situé à 60 mètres de ladite tranchée ; qu’il en était résulté une confusion et qu’à ce moment, le chef de section, sous-lieutenant Paulaud, sorti de son abri voisin, leur avait donné l’ordre de se replier sur la tranchée de résistance ; que cet officier était parti lui-même précipitamment et l’un des premiers dans cette direction ;
Attendu que le lieutenant Paupier, qui commandait la compagnie et se trouvait dans la tranchée de résistance, a déclaré qu’en effet le sous-lieutenant Paulaud était arrivé l’un des premiers au moment de la panique dans cette tranchée, qu’il lui avait adressé une observation a ce sujet, et que, quelques instants après, tous les hommes, sur l’ordre que lui-même leur avait donné, étaient remontés en première ligne, à la suite de leur chef de section ;
Attendu, à la vérité, que le sus-lieutenant Paulaud a, dans les deux enquêtes de révision, protesté contre ces dépositions et nié spécialement avoir donné un ordre de repli ; mais qu’en admettant même que l’ordre en question n’ait pas été donné par lui, il n’en demeurait pas moins constant que cet ordre a été proféré et entendu par les hommes comme s’il émanait d’un supérieur et qu’on ne saurait, dans ces conditions, leur faire un grief de l’avoir exécuté ;
Attendu que le dit ordre, inconnu du Conseil de guerre, constitue un fait nouveau de nature à établir l’innocence des condamnés dans les termes de l’article 443, 4°, du Code d’instruction criminelle ; attendu enfin que le sous-lieutenant Paulaud lui-même a exprimé sa conviction de l’innocence des condamnés quelques instants après leur exécution, dans des conditions de sincérité qui ont été rapportés par un témoin de l’enquête, et qu’il a affirmé de nouveau cette conviction à diverses reprises dans ses dernières dépositions ;
Attendu qu’en l’état des constatations qui précèdent, et sans qu’il soit besoin d’examiner les deux autres faits invoqués comme nouveaux, il y a lieu d’accueillir le demande en révision dont la Cour est saisie ;
Et vu l’article 445, paragraphe 6, du Code d’instruction criminelle ;
Attendu qu’à raison du décès des condamnés il y a impossibilité de procéder à de nouveaux débats ; qu’il appartient en conséquence à la Cour de Cassation de statuer au fond sans renvoi, en présence des parties civiles et du curateur nommé par elles à la mémoire des morts ;
Par ces motifs :
Casse et annule le jugement du Conseil de guerre spécial de la 63e division d’infanterie, en date du 32 décembre 1914, qui a condamné le caporal Floch et les soldats Gay, Pettelet, Quinault, Blanchard et Durandet à la peine de mort ;
Décharge leur mémoire de cette condamnation.
Dit n’y avoir lieu à renvoi ;
Ordonne l’affichage du présent arrêt dans les lieux déterminés par l’article 446 du Code d’instruction criminelle et son insertion au Journal officiel ; ordonne également que le présent arrêt sera imprimé ; qu’il sera transcrit sur les registres du Conseil de guerre de la 63e division d’infanterie, et que mention en sera faite en marge du jugement annulé.
Article de l’humanité
Du 12 mars 1922
On signale d’Evreux que dans le dernier convoi des morts ramenés du front dans le département de l’Eure, se trouvait le corps du caporal Floch, ancien greffier de la Justice de paix à Breteuil, fusillé à Vingré, ainsi que les soldats de son escouade, pour abandon de poste en présence de l’ennemi. On sait qu'ils ont été innocentés depuis et qu'un procès en révision en fait mention.
L’inhumation a eu lieu à Breteuil au milieu d’une affluence nombreuse et deux discours ont été prononcés sur la tombe de Floch par le maire, le docteur Lahaye et par un délégué de la Ligue des droits de l’Homme, M. Monteil.
A la Guillermie ont eu lieu, au milieu d’une grande affluence, les obsèques du soldat Charles Pettelet, du 298e de ligne, l’un des six fusillés de Vingré. Des discours ont été prononcés sur la tombe. Ensuite a eu lieu, sur la place publique, la remise à la famille du fusillé de la croix de guerre et de la médaille militaire qui lui ont été décernées à titre posthume.
Mais les assassins de Floch, de Pettelet et leurs camarades, ceux qui les ont fait passer en Conseil de guerre et ceux qui les ont condamnés à mort sans preuves, va-t-on enfin leur demander compte du crime abominable qu’ils ont commis ?
Extrait de la lettre de M. Ferdinand Buisson au ministre de la guerre
Enfin le capitaine Andrieux, rapporteur après le Conseil de guerre de la 13e région, examinant l’influence que la déposition du lieutenant Paulaud a pu avoir sur la décision de la cour martiale, a écrit, dans son rapport, dont lecture a été donnée dès le début du procès Paulaud, que le caporal Floch, les soldats Gay, Pettelet, Quinault, Blanchard et Durandet eussent été fusillés même sans la déposition de Paulaud et rappelé qu’avant l’audience de la Cour martiale, le colonel Pinoteau, président, disait qu’il fallait faire un exemple et que douze hommes, six au moins, seraient fusillés.
Il est donc définitivement établi, et d’une façon indiscutable, par tous ces témoignages, nets, précis, sans ambiguïté, que le colonel Pinoteau avait décidé, le3 décembre 1914, avant l’audience de la Cour martiale qu’il allait présider, de prononcer douze ou six condamnations à mort.
Et, dès lors, deux questions se posent, dont vous apprécierez, Monsieur le Ministre, toute la gravité : ou le colonel Pinoteau avait pris de lui-même cette décision, ou il a obéi à un ordre.
Dans l’un ou l’autre cas, sa responsabilité subsiste : le droit violé et la conscience publique réclament que cet officier soit châtié.
Si le colonel Pinoteau a obéi à un ordre, il vous appartiendra, Monsieur le Ministre, en votre qualité de chef suprême de la justice militaire, de déterminer, par une enquête approfondie, de qui émanait cet ordre.
Là où la loi prévoit la constitution d’une cours de justice (quelle que soit son appellation), les juges ne reçoivent d’ordre que de leur conscience.
La hiérarchie s’arrête aux portes du prétoire.
Cahiers des Droits de l’Homme, 25 octobre1921
DARINI
La parole est au commandant Chalgrin pour le réquisitoire!
CHALGRIN
Mon colonel, Messieurs du Conseil de Guerre,
Vous avez devant vous, six accusés. Ce n'est pas le quart de ce que vous devriez voir sur ce banc d'infamie. Oui, Messieurs, c'est toute une section qui, lâchement, s'est enfuie devant l'ennemi. Il faut à tout prix.. Faire des exemples. Ces hommes étaient là, toute la France avait confiance en eux, les suivait pas à pas dans leur chemin glorieux. Ils étaient les sentinelles avancées destinées à veiller sur la sécurité de toute une armée. Messieurs, le devoir d'un soldat digne de ce nom se résume en cette maxime nette et brève: «Vaincre ou mourir! ». Un soldat, c'est le représentant des idées de tout un peuple, c'est le rouage sur lequel est basé tout un mouvement compliqué d'horlogerie. Si le rouage casse, si le soldat fuit, tout l'échafaudage s'écroule dans. Un fatras gigantesque et c'est l'effondrement terrible. (…)
Notre tâche est lourde. La responsabilité pèse sur nos épaules et nous ne devons tolérer aucune défaillance. Bien des individus, s'égarant dans un raisonnement menteur, crient à l'injustice, se plaignent amèrement de leur sort, sentent le découragement s'emparer d'eux en se disant: « Encore à moi? Il faudra donc que jusqu'à la fin, je sois exposé aux souffrances et aux misères », et ils maudissent les chefs abhorrés qui font d'eux des martyrs et des héros. Mais savent-ils les tortures morales que nous endurons? Ont-ils conscience de l'équilibre que nous devons maintenir pour assurer la Victoire de nos armes? Se rendent-ils compte de la tension d'esprit qui nous est nécessaire pour arriver au but qui nous est assigné ? Lorsque nous décrétons: « Il faut que telle section tienne quarante-huit heures coûte que coûte », ils ne se doutent pas de la haute portée de leur sacrifice et ils pestent contre le commandement' qui les assassine. Mais combien de vies humaines sont sauvées par la perte de la leur ? (…) Mon colonel, Messieurs du Conseil, j'attends votre sentence.
Le soldat Charles Pasquier présente sa défense lui-même.
CHARLES
Je n'ai besoin de personne pour me dicter mon devoir, je n'ai besoin de personne pour m'ensei¬gner l'honneur. Pas plus du capitaine Autun, que du lieutenant Truc, que du colonel Darini, que du commandant Chalgrin.
Notre honneur n'est pas le même, Messieurs, aussi nous ne nous comprendrons jamais. Surtout demain puisque je serai assassiné, puisque nous serons tous assassinés.
Mon honneur à moi. C’est de vivre et travailler pour vivre. Le vôtre. C’est de tuer et de faire tuer pour vivre. L'honneur du militaire, c'est de faire faire la guerre aux innocents, aux ouvriers, aux intellectuels. La médaille militaire est la récompense de celui qui fait le plus de victimes. Vous l'aurez, la médaille militaire, lieutenant truc… (…)
CHALGRIN
Assez! Vous n'êtes pas digne d'être Français.
CHARLES
Ah ? Votre honneur se révolte aussi? Vous êtes planqués dans votre gourbi pendant que nous, les mobilisés, nous avons les pieds dans la boue, et vous trouvez drôle qu'on ne rigole pas en se faisant casser la figure? Ça vous plait, hein? de demander des renforts? Ça prouve que vous les faites sauter un peu, vos hommes, et que vos rouages de votre sale machine sont bons? Vous vous en moquez, des mères qui pleurent, des gosses qui crient, des vieux papas qui triment pendant que vous faites tuer leurs enfants... (…)
Vous croyez commettre une action d'éclat en nous faisant fusiller. Soit, faites, puisque c'est votre devoir! Mais vous auriez pu nous épargner cette comédie grotesque, cette parodie de Justice. Nous savons bien que notre mort est décrétée d'avance. (…)
Allons, tuez-nous, nous sommes prêts et puisse notre commun sacrifice écarter à jamais des cerveaux humains la grande folie de la guerre.
Pierre Yrondy, Les fusillés de Vingré, II,8
Une autre lettre d'henry Floch (bien sûr tous ces documents sont à classer)
4 décembre 1914
Ma bien chère Lucie,
Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de
première ligne, alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait
prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains
des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de
l’ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je
ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra avec ce qu’il
y a dedans. (..)
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des Allemands,
j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout.
Henry Floch
Une des plus émouvantes de léonard Leymarie, simple soldat fusillé à Vingré :
" Je soussigné, Leymarie Léonard, soldat de deuxième classe, né à Seillac (Corrèze).
Le Conseil de Guerre me condamne à la peine de mort pour mutilation volontaire et je déclare formelmen que je sui innocan.
Je suis blessé ou par la mitraille ennemie ou par mon fusi, comme l'exige le major [médecin NDLR], mai accidentelmen, mai non volonrairemen, et je jure que je suis innocazn, et je répète que je suis innocan. Je prouverai que j'ai fait mon devoir et que j'aie servi avec amour et fidiélitée, et je je n'ai jamais féblie à mon devoir.
Et je juredevandieux que je sui innocan.
Leymarie Léonard "
- RogerMartinBon génie
Cher Héro, ne le prends pas mal, je vois bien que cette histoire de projet te tient à coeur.
J'ai été gênée en lisant ce projet qui n'en est pas vraiment un, et qui demande en gros aux collègues des autres matières de se pencher sur un événement très glauque (ou bien je n'ai pas tout compris, en tout cas je ne nie pas son importance, et mon grand père qui a fait la première guerre mondiale m'en avait parlé quand j'étais enfant, cela m'avait beaucoup impressionnée) en leur disant: trouvez un prétexte pour travailler là-dessus, allez!
Je trouve la proposition peu intéressante pour les littéraires et les artistes, parce que l'événement est à la fois douloureux et marquant, certes, mais qu'à part quelques oeuvres comme les Sentiers de la Gloire de Kubrick il n'a eu pratiquement aucun écho particulier, individuel, dans les formes artistiques qui sont convoquées de force, et ne seront que des illustrations. (Trompettemarine t'a cité une lettre bouleversante, mais c'est une lettre sans plus de mérite littéraire que la pièce qu'elle donne en doc).
Je t'en parle d'autant plus librement qu'en Angleterre par exemple il y a eu le phénomène tout à fait passionnant des "war poets" qui n'est pas du tout ce que l'on voit dans la littérature française: Apolllinaire a écrit pendant la guerre, oui, et des poèmes qui parlent de la guerre, c'est indéniable, mais personne ne le définirait comme un écrivain "de guerre".
C'est bien le souci des EPI tels que les imaginent les formateurs actuellement: au niveau où en sont les élèves, impossible de trouver un quelconque bénéfice à faire traiter les thèmes en transversal à moins d'instrumentaliser certaines disciplines -- auquel cas quel intérêt pour elles à perdre du temps sur des sujets mineurs pour elles ou d'un apport disciplinaire discutable?
Imagine qu'un collègue littéraire te demande de te concentrer très longtemps sur la guerre japonaise au sein de la 2e GM, parce qu'il veut que tu expliques aux élèves le contexte du roman Le Pont sur la rivière Kwai, ou bien que tu ne travailles que sur les ressources maritimes en géo pour illustrer 20000 lieues sous les mers. Lui trouve son projet passionnant, toi tu as tous les droits de le trouver saoulant!
Bon courage à ton copain, parle-lui des war poets anglais pour voir si un collègue de LV est intéressé.
J'ai été gênée en lisant ce projet qui n'en est pas vraiment un, et qui demande en gros aux collègues des autres matières de se pencher sur un événement très glauque (ou bien je n'ai pas tout compris, en tout cas je ne nie pas son importance, et mon grand père qui a fait la première guerre mondiale m'en avait parlé quand j'étais enfant, cela m'avait beaucoup impressionnée) en leur disant: trouvez un prétexte pour travailler là-dessus, allez!
Je trouve la proposition peu intéressante pour les littéraires et les artistes, parce que l'événement est à la fois douloureux et marquant, certes, mais qu'à part quelques oeuvres comme les Sentiers de la Gloire de Kubrick il n'a eu pratiquement aucun écho particulier, individuel, dans les formes artistiques qui sont convoquées de force, et ne seront que des illustrations. (Trompettemarine t'a cité une lettre bouleversante, mais c'est une lettre sans plus de mérite littéraire que la pièce qu'elle donne en doc).
Je t'en parle d'autant plus librement qu'en Angleterre par exemple il y a eu le phénomène tout à fait passionnant des "war poets" qui n'est pas du tout ce que l'on voit dans la littérature française: Apolllinaire a écrit pendant la guerre, oui, et des poèmes qui parlent de la guerre, c'est indéniable, mais personne ne le définirait comme un écrivain "de guerre".
C'est bien le souci des EPI tels que les imaginent les formateurs actuellement: au niveau où en sont les élèves, impossible de trouver un quelconque bénéfice à faire traiter les thèmes en transversal à moins d'instrumentaliser certaines disciplines -- auquel cas quel intérêt pour elles à perdre du temps sur des sujets mineurs pour elles ou d'un apport disciplinaire discutable?
Imagine qu'un collègue littéraire te demande de te concentrer très longtemps sur la guerre japonaise au sein de la 2e GM, parce qu'il veut que tu expliques aux élèves le contexte du roman Le Pont sur la rivière Kwai, ou bien que tu ne travailles que sur les ressources maritimes en géo pour illustrer 20000 lieues sous les mers. Lui trouve son projet passionnant, toi tu as tous les droits de le trouver saoulant!
Bon courage à ton copain, parle-lui des war poets anglais pour voir si un collègue de LV est intéressé.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- User5899Demi-dieu
Mon dieu, ces fiches de prép'... Mais quelle angoisse ! Jamais je ne serai capable d'un tel métalangage de bois
Il me semble que n'a pas été citée la bouleversante (pour moi en tout cas) chanson de Jacques Debronckart
Il me semble que n'a pas été citée la bouleversante (pour moi en tout cas) chanson de Jacques Debronckart
- User5899Demi-dieu
Et sinon, il m'est déjà arrivé de citer le très très beau livre Douze lettres d'amour au Soldat Inconnu d'Olivier Barbarant, mais ce n'est pas sur la question précise des fusillés pour l'exemple.
- HérodouteGrand sage
Merci pour vos commentaires constructifs.
Je ne peux répondre à la place du copain aussi je vais essayer de le faire venir sur le site (faudra pas le manger hein) afin qu'il explique lui-même et surtout en mieux ce qu'il a l'intention de faire (et ce qu'il fait déjà). Il m'avait prévenu que ce qu'il m'avait envoyé était quelque peu indigeste et je n'ai pas tout mis. Je trouve son projet passionnant surtout sa passerelle avec l'EMC.
En attendant, si d'autres veulent donner des idées, ne vous gênez pas !!!
Je ne peux répondre à la place du copain aussi je vais essayer de le faire venir sur le site (faudra pas le manger hein) afin qu'il explique lui-même et surtout en mieux ce qu'il a l'intention de faire (et ce qu'il fait déjà). Il m'avait prévenu que ce qu'il m'avait envoyé était quelque peu indigeste et je n'ai pas tout mis. Je trouve son projet passionnant surtout sa passerelle avec l'EMC.
En attendant, si d'autres veulent donner des idées, ne vous gênez pas !!!
_________________
"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- Chanson pour illustrer un film sur la première guerre mondiale
- Le ministère lance "La grande collecte" pour recueillir des objets de la Première guerre mondiale.
- Grandes dates, grands textes - pour célébrer le centenaire de la première guerre mondiale.
- La Première Guerre mondiale. L'expérience combattante dans une guerre totale, 1S
- Poèmes sur la première guerre mondiale ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum