Formations sur les nouveaux programmes en Lettres : témoignages

Je reviens pour dire que, maintenant que j'ai lu le texte document donné en lien par Véro (enfin, pas la totalité, mais la partie qui concerne le français et ce qui la suit immédiatement), je trouve qu'il ne va pas du tout, du tout, du tout dans notre sens.
En résumé, l'enseignement du français aujourd'hui n'est pas adapté aux conséquences. Conclusion : il faut remanier intégralement les programmes et l'enseignement du français pour que ça colle aux compétences.
Et c'est ce qu'ils ont fait.

Mini-(in)formation reçue aujourd'hui (2h) par une jeune IPR venue inspecter deux collègues.
Pas de langue de bois du tout mais des propos qui interrogent. Elle nous a dit qu'elle ne pensait pas que l'AP et les EPI étaient viables dans le temps, que leur seule raison d'être était de pousser les enseignants vers d'autres pratiques (càd la péda différenciée, l'enseignement explicite et la pédagogie de projet).

Medelha a écrit:Mini-(in)formation reçue aujourd'hui (2h) par une jeune IPR venue inspecter deux collègues.
Pas de langue de bois du tout mais des propos qui interrogent. Elle nous a dit qu'elle ne pensait pas que l'AP et les EPI étaient viables dans le temps, que leur seule raison d'être était de pousser les enseignants vers d'autres pratiques (càd la péda différenciée, l'enseignement explicite et la pédagogie de projet).

Cela veut dire quoi l'enseignement explicite ? Il faut excuser un vieux dinosaure de LC.
Tout cela est bien une remise en cause de notre liberté pédagogique !

L'enseignement explicite ? Enfin un retour vers un peu plus de magistral ?

Je n'ai eu aucune de ces formations, et je pense que je n'en aurai aucune.
J'ai beaucoup de mal à comprendre les œuvres et les corpus attendus par ces nouveaux programmes, et je viens vous demander un éclairage. L'équipe de lettres se réunira cette semaine pour choisir les manuels et les œuvres intégrales et cursives de l'an prochain.

Dans ces deux tableaux du programme de 5e, comment comprenez-vous l'expression "on peut aussi" ?
-> la comédie du XVII et les contes sont obligatoires, ET nous pouvons y ajouter un GT sur les romans d'enfances et les extraits d'utopie
-> Nous pouvons voir un GT sur les romans d'enfances et des extraits d'utopie A LA PLACE de la comédie et du conte ?

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Je peine aussi sur le thème de l'aventure.
Si l'on fait un chapitre sur l'île au Trésor, le second doit-il être nécessairement sur les grandes découvertes et les grands explorateurs ou un chapitre en groupement de texte sur le thème de l'aventure suffit ?

D'après ce que j'ai compris, la première entrée "comédie du XVIIe" est obligatoire. Tu peux ensuite compléter ta réflexion par un GT.
Ce qui est conseillé par les inspecteurs, ce sont des séquences courtes.
Si tu le souhaites, je peux t'envoyer les notes que j'ai prises pendant cette formation animée par notre inspectrice.

Alors nous, lors de la J3, l'inspectrice nous a dit très clairement que les programmes n'étaient que des propositions indicatives... Vous vous doutez bien que j'ai traduit cela immédiatement par : "Vous pouvez faire ce que vous voulez!!"

mylene38100 a écrit:Alors nous, lors de la J3, l'inspectrice nous a dit très clairement que les programmes n'étaient que des propositions indicatives... Vous vous doutez bien que j'ai traduit cela immédiatement par : "Vous pouvez faire ce que vous voulez!!"  

Ça tombe très bien, c'est exactement ce que j'ai prévu!

C'est ta première proposition qui est la bonne d'après ce qu'on nous a dit en formation : la comédie du XVII et les contes sont obligatoires, ET nous pouvons y ajouter un GT sur les romans d'enfances et les extraits d'utopie si nous en avons envie.

Je vous remercie pour vos réponses... même si elles ne m'enchantent pas, je déteste les récits des grandes découvertes et je comprends mal l'intérêt du conte en 5e...
Mais d'ici là, je suppose que fleuriront ici tout plein de sujets sur nos progressions, et cela va bien m'aider.

Tu trouveras des pistes ici : http://eduscol.education.fr/pid34186/francais.html

Mari-aime a écrit:
Je vous remercie pour vos réponses... même si elles ne m'enchantent pas, je déteste les récits des grandes découvertes et je comprends mal l'intérêt du conte en 5e...
Mais d'ici là, je suppose que fleuriront ici tout plein de sujets sur nos progressions, et cela va bien m'aider.  

Pour le conte, on est censé l'aborder sous le titre des "univers imaginaires" donc techniquement on ne voit pas le/les mêmes qu'en 6e... mais pour moi aussi c'est une redite assez inutile. Je pense donc que je vais faire une séquence hybride : un conte pour rappeler ce qu'est le merveilleux, et puis un récit merveilleux sur lequel on va vraiment travailler. Parce que sinon ça va être pénible pour tout le monde

Oui, déjà qu'en 6e, il faut faire le conte assez tôt, sinon, ils se sentent déjà trop grands, je m'imagine mal refaire le conte merveilleux à l'identique en 5e. Il faut changer d'angle d'attaque.
Du coup, dans TDL, nous avons choisi le conte satirique, avec un conte merveilleux traditionnel (Les habits neufs de l'empereur) et un travail sur Gulliver à Luliput.

Et traiter un conte merveilleux plus dense comme Pinocchio ou Alice au pays des merveilles ?

Alice, peut-être. Pinocchio, même si c'est volumineux, je craindrais qu'ils ne trouvent l'histoire très bébé, surtout qu'en général, ils la connaissent par Disney.

Le problème d'Alice c'est que souvent ils l'ont fait au primaire, tout comme Peter Pan et Le Petit Prince.
Bien sûr ce sont des textes qui se lisent à plusieurs niveaux, mais reste quand même à emporter la classe dans l’œuvre et avec une redite, c'est souvent mal parti ^^""
Oui j'ai vu le TDL Véronique, je l'ai mis de côté justement parce que c'est une bonne piste à exploiter pour changer un peu !

V.Marchais a écrit:Oui, déjà qu'en 6e, il faut faire le conte assez tôt, sinon, ils se sentent déjà trop grands, je m'imagine mal refaire le conte merveilleux à l'identique en 5e. Il faut changer d'angle d'attaque.
Du coup, dans TDL, nous avons choisi le conte satirique, avec un conte merveilleux traditionnel (Les habits neufs de l'empereur) et un travail sur Gulliver à Luliput.

Conte idéal pour aborder la vacuité de la réforme du collège, et les louanges que certains lui font ; on verra avec le temps que la réforme était toute nue, et bien vilaine.

Peter Pan à l'école primaire, je pense que très peu d'élèves l'ont lu. La langue est difficile. Je ne m'y risquerais pas avec mes 6e...

cannelle21 a écrit:
Ce qui est conseillé par les inspecteurs, ce sont des séquences courtes.

Et pourquoi ? Pourquoi faire vite et changer de "séquence" ? Pourquoi zapper en permanence ? Quels sont les arguments ? J'ai vu le résultat (avec mon fils) de cette pédagogie : on survole sans rien approfondir, sans trop réfléchir et sans prendre le temps... C'est bien triste et ennuyeux du coup...Et à la fin, il ne reste pas grand chose !

Grignote a écrit:

Nous avons pu voir que le texte de Collodi est bien différent de la version proposée par Walt Disney...

Autre comparaison possible, celle avec la pièce de Joël Pommerat. Les élèves adorent le début, après ils ont tendance à décrocher : ils n'ont pas l'habitude de ces représentations scéniques poétiques, ils saturent ; mieux vaut le leur proposer par petits bouts.

Alice fonctionne bien! Je l'étudie dans une séquence en parallèle au Voyage de Chihiro. Cela permet de déboucher sur une vision plus nuancée du merveilleux que celle qu'ils connaissent.

Grignote a écrit:

J'ai étudié Les Aventures de Pinocchio cette année en 6ème. Les élèves ont apprécié cette œuvre ! Nous avons pu voir que le texte de Collodi est bien différent de la version proposée par Walt Disney... (histoire plus sombre, présence récurrente du thème de la mort, absence de Figaro, Cléo, Jiminy Cricket - qui ne porte pas ce nom d'ailleurs - est un personnage mineur,...)
En revanche, je rejoins Véronique; l'histoire pourrait sembler "très bébé" pour des élèves de 5ème.
Je pense réinvestir l'étude de cette œuvre en 6e en axant ma problématique non plus sur le récit merveilleux, mais sur le récit d'aventures.

Ça me paraît une bonne idée.

Merci Véronique !