Le Neo-défi lecture 2019 - Ici, on papote !

Pour le défi 30, un livre écrit par un courtisan : Portrait d'un homme heureux, André Le Nôtre d'Erik Orsenna. Première rencontre avec cet auteur qui écrit  à la mode des compositions françaises d'antan et cite des ouvrages pour aller plus loin dans la connaissance du célèbre jardinier. Une lecture agréable qui laisse parfois percer l'expérience du courtisan que fut l'auteur, c'est ce qui fait le sel de cette biographie et je propose cet extrait sur lequel nous pouvons méditer :

D'où vient l'Age d'or, cette sorte de vague qui soudain hisse tpus les arts d'un pays jusqu'à l'excellence ?
Il y faut la richesse, sans doute. Mais tant d'époques opulentes amassent et bâtissent sans rien produire d'immortel. Il y faut des mécènes qui rêvent et commandent. Mais que peuvent leurs folies si personne ou trop peu, n'y sait répondre ? Comment expliquer cette mobilisation générale venue du tréfonds d'un peuple - ou d'un morceau de siècle - un chef d’œuvre collectif ? le génie de quelques uns n'y suffit pas.Il doit reposer sur le talent et le savoir-faire d'innombrables. Des hommes et des femmes nés dans les mêmes années. Au lieu de s'ignorer, ils se voient, ils se parlent, ils s'apprécient ou se détestent, ils projettent ensemble ou se défient. Bref, un âge d'or c'est l'enfant commun de toute une génération.
Chapitre X L'amitié

17. Un livre dont l'un des mots du titre évoque la météo: j'ai découvert La Pluie jaune de Julio Llamazares, un court roman rempli de poésie, de tristesse et d'émotion. Mais que c'est beau! Et bien écrit! (et encore je n'ai lu que la traduction et je regrette de ne pas maîtriser toutes les subtilités de la langue espagnole pour l'apprécier à l'état brut). Une lecture qui nécessite de prendre son temps et qui donne des frissons.

Craignant d'en parler maladroitement et de dénaturer l'œuvre, je préfère recopier la quatrième de couverture:
"Au seuil de la mort, un homme achève l'expérience extrême de l'abandon. Pour conjurer la peur, il parle. Il raconte avec une grande pudeur et une douceur infinie, sa cruelle traversée. Il réveille dans ce village oublié des Pyrénées aragonaises, les visages disparus que la maladie, la vieillesse, la guerre mais surtout l'exode ont emportés jusqu'au dernier - lui. Il évoque sa résistance obstinée contre les forces de la nature, contre les mensonges de la mémoire, les illusions du réel ou les exaltations de la folie.
Ce chant âpre et fascinant - écrit dans une langue simple mais imagée, sensible, enveloppante, volontiers itérative au point de susciter ce sentiment étrange de déjà vécu - emporte celui qui écoute vers un point de vertige où s'évanouissent ensemble, dans la chute lente des feuilles de l'automne, l'éphémère et l'éternel."

Deux courts extraits:

- "Ils m'ont laissé ici complètement seul, abandonné, rongeant comme un chien ma solitude et mes souvenirs.""
- "Ils m'ont laissé ici comme un chien enragé que l'isolement et la faim finissent pas condamner à ronger ses propres os."

Pour le défi n°5, un livre poétique, j’ai pris plaisir à redécouvrir de célèbres poèmes à travers une anthologie trouvée dans un vide-greniers. Il s’agit des Plus Beaux poèmes de la langue française, aux éditions Hachette jeunesse. J’ai aimé que les poèmes soient classés par siècles, que chaque auteur ait le droit à une petite biographie à la fin du recueil et, surtout, que chaque poème soit illustré comme dans un cahier de récitation d’écolier. J’ai d’ailleurs trouvé charmantes les illustrations enfantines (j’ai vu que certains illustrateurs étaient auteurs de livres jeunesse que j'avais lus à mon pimousse). J’ai moins aimé par contre les coupes dans certains textes et la faiblesse de quelques illustrations. Mais je ne vais pas faire la fine bouche, je suis retournée en enfance, comme avec le recueil de contes !


C’est un très beau recueil pour les enfants, c’est à l’origine pour cela que je l’avais pris, et j’ai d’ailleurs fait découvrir quelques poèmes à mon fils grâce à cette anthologie. J’ai en outre découvert « Les roses de Saadi » de Marceline Desbordes-Valmore, que je ne connaissais pas (ou « plus »), je dois l’avouer !

Lecture du soir, pour le défi n°16 "un livre évoquant un des sept péchés capitaux" : Confessions d'une radine, de Catherine Cusset, trouvé à la médiathèque en cherchant un autre titre de cette auteur que vous avez déjà cité. L'essentiel est dans le titre. La narratrice (écrivaine aussi, partageant sa vie entre Paris et New-York) fait le tableau de toutes les petites bassesses et compromission que ce défaut lui a fait accomplir au fil des années. Elle a beau lutter, se détester, rien n'y fait, elle est radine.
Citation : "Les mots aussi, je les épargne. J'ai toujours peur d'en dire trop. Mon style est économe. La digression me fait horreur. Je vais droit au but. Je fouille mon sujet comme une vrille.
J'aimerais écrire des romans pleins de grands sentiments qui fassent pleure les gens. Mais chez l'autre, je débusque aussitôt ses plus mesquines pensées. Même ma vision du mon de est celle d'une radine : je vois les êtres par leur petit côté."
Mon avis, cette lecture m'a rendue triste pour le personnage, tout ce dont elle ne peut profiter, tout ce à quoi elle se refuse par économie, ses angoisses, et la peur inutile, l'humiliation causées par les vols auxquels elle se livre étant plus jeune m'ont vraiment peinée pour elle ! J'aurais dû trouver un livre sur la gourmandise !

Mara-jade a écrit:Pour le défi n°5, un livre poétique, j’ai pris plaisir à redécouvrir de célèbres poèmes à travers une anthologie trouvée dans un vide-greniers. Il s’agit des Plus Beaux poèmes de la langue française, aux éditions Hachette jeunesse. J’ai aimé que les poèmes soient classés par siècles, que chaque auteur ait le droit à une petite biographie à la fin du recueil et, surtout, que chaque poème soit illustré comme dans un cahier de récitation d’écolier. J’ai d’ailleurs trouvé charmantes les illustrations enfantines (j’ai vu que certains illustrateurs étaient auteurs de livres jeunesse que j'avais lus à mon pimousse). J’ai moins aimé par contre les coupes dans certains textes et la faiblesse de quelques illustrations. Mais je ne vais pas faire la fine bouche, je suis retournée en enfance, comme avec le recueil de contes !

Ce beau livre constitue une anthologie de la poésie française, du moyen Age jusqu’à aujourd’hui, destiné aux enfants mais aussi aux plus grands.
L’originalité et la fraîcheur des illustrations inciteront chacun à rêver en découvrant ou en redécouvrant, au fil des pages, les trésors incontournables de notre patrimoine : Mignonne, allons voir si la rose… Le Corbeau et le Renard, Demain dès l’aube… L’invitation au voyage, Mon rêve familier, le Dormeur du val, La complainte du petit cheval blanc, La rose et le réséda, En sortant de l’école…

C’est un très beau recueil pour les enfants, c’est à l’origine pour cela que je l’avais pris, et j’ai d’ailleurs fait découvrir quelques poèmes à mon fils grâce à cette anthologie. J’ai en outre découvert « Les roses de Saadi » de Marceline Desbordes-Valmore, que je ne connaissais pas (ou « plus »), je dois l’avouer !

Les roses de Saadi

J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.

ce poème me fait toujours hurler de rire... vous me direz il n'y a pas de quoi.... et bien si! depuis que j'ai lu sa version caricaturée par Gotlieb!!!

"Et mon oeil, il sent la rose,mon oeil ? "

Je ne connaissais pas ! Ça me rappelle que je n'ai jamais lu Gotlib !

Un peu de poésie, que diable !:

J'aimais beaucoup, dans ma jeunesse folle. Mais dites donc, ça a pris un sacré coup de vieux...

Ce poème était dans l'excellente anthologie que j'avais reçue pour mes dix ans Les fleurs de la verte espérance, je ne l'aimais pas beaucoup.

Un poème me laissait vraiment perplexe, Trestle work de Blaise Cendrars ; je me disais que si des gens qui s'y connaissaient l'avaient sélectionné, c'est qu'il y avait de quoi l'admirer mais je n'y arrivais pas.

Spoiler:

Bonjour à tous !

J'ai fini 4 3 2 1 de Paul Auster. Je rappelle le principe : 1 personnage mais quatre versions de lui. Qui serait Ferguson et que vivrait-il si... ?
À chaque période de sa vie, quatre possibilités et quatre chapitres en parallèle. Pas vraiment de redondance, les quatre vies sont rapidement bien distinctes, même si certains personnages sont récurrents (mais les liens sont différents).

J'ai beaucoup, beaucoup aimé.

Je n'avais jamais rien lu de Paul Auster et j'ai été conquise. Il nous livre une peinture de l'Amérique des années 60 : les émeutes raciales, les révoltes étudiantes, la guerre du Vietnam, tout ça sur fond de base-ball, films, lectures (dont de très nombreuses françaises, d'ailleurs). C'est pourquoi je le classerai dans le défi 1. Un roman qui évoque l'histoire américaine du XXe siècle. Difficile d'en dire assez pour rendre compte de ma lecture, mais je vais copier un passage qui résume un peu le principe :

"Je veux dire qu'on ne peut jamais savoir si on fait le bon choix ou non. Il faudrait être en possession de tous les éléments pour le savoir et le seul moyen d'y arriver est d'être aux deux endroits à la fois, ce qui est impossible.
Et alors ?
C'est pour ça que les gens croient en Dieu."

Magie de la littérature, ici, Dieu, c'est l'auteur. Et la littérature rend possible ce qui ne l'est pas.

J'ai lu également la pièce de Shakespeare La Nuit des rois, en prévision d'une sortie théâtre avec les élèves. Des travestissements, des blagues grotesques, des quiproquos et des amours contrariées, un ensemble assez jouissif. Je place cette lecture dans la catégorie 50. Masque(s).

Et je viens de terminer, comme roman grec, Au cinquième étage de la fac de droit de Christos Markogiannakis. J'avoue qu'après deux lectures "lourdes" [edit: je précise que je parle de Proust et d'Auster pas de Shakespeare :lol:), j'avais besoin de la détente d'un bon roman policier, et ma foi, celui-ci n'est pas mal du tout. Un meurtre a lieu dans le bâtiment du département de criminologie, à Athènes, et un ancien étudiant, devenu policier, mène l'enquête. Une galerie de personnages hauts en couleur et une fin à la Hercule Poirot. Par contre, à part quelques allusions à l'actualité grecque, pas grand chose de typique.

Pour le courtisan, je sèche, rien ne me fait envie et je n'ai pas DU TOUT envie de lire Saint Simon, même si *Ombre* l'a très bien vendu   Des idées ?

défi 50 : masques j'ai relu Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare et pour le masque évidemment c'est Navette avec sa tête d'âne
courte comédie sur l'amour, avec de la féerie, ça se lit bien même si la fin avec la pièce jouée m'a moins plu

Tremere, pour le livre d'un courtisan, je pense lire un Racine.

J'ai également lu La Nuit des rois de Shakespeare et vu la mise en scène d'Ostermeier (pour la Comédie Française), hilarante, déjantée et … très dénudée! Cette pièce me permet de valider le défi "masques".

Sphinx a écrit:Dumas qui s'auto-tacle dans Monte-Cristo : "S'il habitait Paris, s'il fréquentait nos spectacles, je vous dirais, mon cher, ou que c'est un mauvais plaisant qui pose, ou que c'est un pauvre diable que la littérature a perdu : en vérité, il a fait ce matin deux ou trois sorties dignes de Didier ou d'Antony". Pfffffrt

Et j'attends avec impatience le retour de monsieur de son déplacement pour lui lire celle-ci, de la part de l'auteur du Grand Dictionnaire de Cuisine : "il ne s'aperçut pas que son compagnon fût préoccupé le moins du monde ; tout au contraire, il faisait honneur au repas en homme condamné depuis quatre ou cinq mois à la cuisine italienne, c'est-à-dire à l'une des plus mauvaises cuisines du monde."

Et au fait, quelle a été la réaction de monsieur Sphinx ?

Je vais faire compter pour le défi 34 (moins de 24h) ma trouvaille du jour : Jane Austen, The Beautifull Cassandra. Il s'agit d'un court récit qu'elle a écrit adolescente pour sa sœur Cassandra. C'est léger et plein d'humour.
Je l'ai trouvé dans une édition illustrée qui m'a beaucoup plu : http://assets.press.princeton.edu/chapters/s13249.pdf

Défi n°15 (un livre évoquant un des cinq sens) : Le tabac Tresniek de Robert Seethaler.

Il s'agit d'un roman d'apprentissage dont l'intrigue se déroule à Vienne dans les années 1937-1938. Sous l'égide du buraliste unijambiste Tresniek, le jeune Franz va se former dans le domaine de la presse et du tabac; il va connaître ses premiers émois amoureux en compagnie d'une fille de Bohême, tisser des liens d'amitié avec un certain Sigmund Freud, un voisin et client très âgé. Mais surtout, Franz et Tresniek, depuis leur boutique, vont observer la progressive et inquiétante montée de l'antisémitisme et du nazisme; ils vont même en faire les frais en acceptant et en continuant de servir des clients juifs malgré le contexte.


Les sens jouent un rôle important dans cette histoire puisque c'est par leur prisme que Franz appréhende le monde qui l'entoure et se remémore les doux moments de bonheur passés auprès de sa mère vivant dans la campagne autrichienne. L'odorat développé de Franz notamment nous donne accès à un environnement assez nauséabond; c'est aussi grâce à ce sens qu'il affine sa connaissance des cigares et cigarettes…


Bref, un bon moment de lecture.

Hermione0908 a écrit:

Sphinx a écrit:Dumas qui s'auto-tacle dans Monte-Cristo : "S'il habitait Paris, s'il fréquentait nos spectacles, je vous dirais, mon cher, ou que c'est un mauvais plaisant qui pose, ou que c'est un pauvre diable que la littérature a perdu : en vérité, il a fait ce matin deux ou trois sorties dignes de Didier ou d'Antony". Pfffffrt

Et j'attends avec impatience le retour de monsieur de son déplacement pour lui lire celle-ci, de la part de l'auteur du Grand Dictionnaire de Cuisine : "il ne s'aperçut pas que son compagnon fût préoccupé le moins du monde ; tout au contraire, il faisait honneur au repas en homme condamné depuis quatre ou cinq mois à la cuisine italienne, c'est-à-dire à l'une des plus mauvaises cuisines du monde."

Et au fait, quelle a été la réaction de monsieur Sphinx ?

Ça l'a fait rire, mais il était disposé à reconnaître qu'on ne mangeait sans doute pas bien en Italie en 1844, date de publication du roman : on n'avait pas encore vraiment inventé ou popularisé la pizza Personnellement je pense plutôt que la cuisine italienne de l'époque ne devait pas être très différente de maintenant (pour ce qui concerne les pâtes par exemple) mas que Dumas ne devait pas s'y plaire, étant habitué à des menus de douze plats blindés de viande, de beurre et de crème...

Je peine sur Le Procès. J'ai vraiment du mal avec ces univers absurdes, à peu près vides d'émotions, et de surcroît laids, sans poésie, sans lumière. Plus de 300 pages pour faire la démonstration de l'inanité de l'existence.... Pffff ! Personnages médiocres, action triviale, absence de grandeur, de valeurs, de beauté. C'est triste comme une construction soviétique. En plus, ma traduction est d'une platitude absolue.
Je devrais classer ce roman non pas dans "récit mettant en scène un procès", mais dans "auteur sur lequel on a un a priori".

Tremere, pour le courtisan je vais piocher dans le catalogue du Temps retrouvé : mémoires de toutes les époques et tous les pays, la cour de France et bien d'autres.

Oudemia a écrit:Tremere, pour le courtisan je vais piocher dans le catalogue du Temps retrouvé : mémoires de toutes les époques et tous les pays, la cour de France et bien d'autres.

Excellente idée ! Même si j'ai déjà coché ce défi, j'ai regardé ce que la médiathèque offre, un ou deux titres me tentent.

Pour le courtisan je lis un Garcia Marquez (courtisan de Castro)

Valor a écrit:Tremere, pour le livre d'un courtisan, je pense lire un Racine.

J'ai également lu La Nuit des rois de Shakespeare et vu la mise en scène d'Ostermeier (pour la Comédie Française), hilarante, déjantée et … très dénudée! Cette pièce me permet de valider le défi "masques".

Oudemia a écrit:Tremere, pour le courtisan je vais piocher dans le catalogue du Temps retrouvé : mémoires de toutes les époques et tous les pays, la cour de France et bien d'autres.

Escargot Géant a écrit:Pour le courtisan je lis un Garcia Marquez (courtisan de Castro)

Merci pour vos idées ! Je n'aurais pas pensé à Garcia Marquez.

Valor, c'est justement la pièce mise en scène par Ostermeier que nous avons vue. Complètement déjantée, oui, et très riche. La plupart des élèves ont aimé.

Tremere a écrit:

Valor a écrit:Tremere, pour le livre d'un courtisan, je pense lire un Racine.

J'ai également lu La Nuit des rois de Shakespeare et vu la mise en scène d'Ostermeier (pour la Comédie Française), hilarante, déjantée et … très dénudée! Cette pièce me permet de valider le défi "masques".

Oudemia a écrit:Tremere, pour le courtisan je vais piocher dans le catalogue du Temps retrouvé : mémoires de toutes les époques et tous les pays, la cour de France et bien d'autres.

Escargot Géant a écrit:Pour le courtisan je lis un Garcia Marquez (courtisan de Castro)

Merci pour vos idées ! Je n'aurais pas pensé à Garcia Marquez.

Valor, c'est justement la pièce mise en scène par Ostermeier que nous avons vue. Complètement déjantée, oui, et très riche. La plupart des élèves ont aimé.

Chapeau bas! Il fallait oser y emmener des élèves!

On les avait beaucoup préparés !

Semaine 12, défi 12, Un livre écrit par un auteur qui use de plusieurs noms de plume : Le lotissement du ciel, Frédéric Sauser, alias Blaise Cendrars

Cendrars a écrit:Les oiseaux des champs ne sont pas plus insouciants, ni le rossignol dans le verger, ni le merle du jardin, ni l'alouette qui s'égosille dans les airs, ni l'infime roitelet qui pépie dans une fleur de sauge en forme de dé à coudre, ni l'énorme autruche qui oublie son oeuf dans le désert d'Afrique, ni l'oiseau de paradis qui danse en Australie et qui dispose en cercles dans la clairière du bush ou de la brousse des cailloux et des silex plus brillants que son plumage concordant, ni le kiwi anachorète qui ressemble à une fourmilière, à un tas de foin en marche, à un paysan qui patauge dans les rizières, sous la pluie

Dans Le lotissement du ciel, on  trouve des anecdotes (pseudo-)autobiographiques d'époques variées, une hagiographie de saint Joseph de Cupertino, dont Cendrars voulait faire le patron des aviateurs, une interminable énumération de tous les saints ayant pratiqué la lévitation, des méditations astronomiques, des pensées sur le monde actuel...  Bref, il est difficile de trouver une quelconque cohésion dans ce qui ressemble plus à un collage d'éléments divers. On se perd assez vite dans la syntaxe des phrases, le sujet étant parfois très loin du verbe.

Malgré la beauté de certains passages, il faut bien avouer que je me suis pas mal ennuyé en le lisant (surtout quand il estime nécessaire de consacrer plus de cinquante pages à la liste des saints volants).  Au bout du compte, ce fut une lecture laborieuse, même si détachés plusieurs passages auraient pu me plaire.

Verdict : Lassant

*Ombre* a écrit:Je peine sur Le Procès. J'ai vraiment du mal avec ces univers absurdes, à peu près vides d'émotions, et de surcroît laids, sans poésie, sans lumière. Plus de 300 pages pour faire la démonstration de l'inanité de l'existence.... Pffff ! Personnages médiocres, action triviale, absence de grandeur, de valeurs, de beauté. C'est triste comme une construction soviétique. En plus, ma traduction est d'une platitude absolue.
Je devrais classer ce roman non pas dans "récit mettant en scène un procès", mais dans "auteur sur lequel on a un a priori".

Comme quoi, les goûts et les couleurs... J'ai beaucoup aimé Le Procès et encore plus Le Château.  Ces univers que tu décris exercent sur moi une véritable fascination et ces deux titres ont vraiment marqué mon imaginaire (même si j'ai bien du mal à expliquer pourquoi.)

Bonjour à tous,
pour le défi n°4 "un livre qui évoque l'esclavage" : Tamango de Prosper Mérimée. Au XIXe siècle, malgré l'interdiction de l'esclavage, le commerce du "bois d'ébène" est encore largement pratiqué. Tamango est un pourvoyeur d'esclaves. Capturé lui aussi, il se rebelle contre le capitaine du navire qui l'a enlevé.