Être tuteur pour un stagiaire : comment faire ?

maikreeeesse a écrit:Je suis surprise par la disparité de l'indemnisation. En primaire, c'est moins de 150 euros par stagiaire mais ils ne viennent qu'un jour sur un peu plus d'une période.
Pour les stagiaires alternants, ce serait 300 euros.
Vos missions sont beaucoup plus complètes et variées ? (Aucune ironie, juste de la curiosité).

Ça dépend du type de stagiaire.
La rémunération mentionnée correspond au "vrai" tuteur, lorsque le stagiaire est fonctionnaire stagiaire. Tu le suis toute l'année, c'est quand même une grosse charge, quand je repense à toutes les soirées passées au téléphone avec ma tutrice. Tu fais des rapports etc.
Alors que tuteur pour les M1, c'est très très peu payé, de l'ordre de ce que tu avances, puisque les stagiaires viennent (dans mon cas) 2 fois deux semaines complètes (ou une semaine? Je ne sais plus) et tu n'as rien à écrire, c'est assez bâclé je trouve. Quand j'étais moi-même en M1, ma tutrice avait plus de choses à faire, notamment un ou deux rapports suite aux deux stages, c'était la naissance des ESPÉ et à Paris. Quand ça a été mon tour de l'être, à part le travail avec les stagiaires et organiser leur venue, je n'ai eu aucun contact avec l'ESPÉ qui avait l'air dépassée. Donc même si j'avais un stagiaire hyper dilettante qui était très absent par exemple, ça n'avait aucune conséquence.
Bref, il y a tuteur et tuteur.

Cela a changé depuis quelques années pour les m1 Lowpow.
Il y a le groupé qui est effectivement de deux semaines et le filé qui correspond à un jour par semaine durant 12 semaines.
Le stagiaire m1 effectue les deux.

maikreeeesse a écrit:Je suis surprise par la disparité de l'indemnisation. En primaire, c'est moins de 150 euros par stagiaire mais ils ne viennent qu'un jour sur un peu plus d'une période.
Pour les stagiaires alternants, ce serait 300 euros.
Vos missions sont beaucoup plus complètes et variées ? (Aucune ironie, juste de la curiosité).

Non, 600 euros (j'ai donné des références sur un autre fil consacré aux tuteurs).

Baldred a écrit:Bonsoir,
J'ai été 12 fois tuteur, j'ai toujours considéré que cela faisait partie du métier. Pas  de mauvaises expériences, quelques moments difficiles qui ont déjà été signalés : quand le problème du stagiaire n'est pas pédagogique mais personnel, il vaut mieux alors bien fonctionner avec le CDE et l'inspecteur. Beaucoup de très belles rencontres.
Comme la plupart des profs, j'ai tendance à penser qu'un cours supporte mal un regard tiers. En réalité, le cours le supporte très bien, c'est le prof qui a du mal. Pour lutter contre ce sentiment inutile, j'ai essayé d'accepter le plus possible les regards extérieurs.
La mission est en général peu recherchée, même quand elle était payée le double. J'en comprends les raisons mais je ne les partage pas. Elle l'est peut-être davantage maintenant qu'elle est reconnue pour le vivier 1 de la CE.
Et puis, contrarier L'Inspé est un plaisir sans cesse renouvelé...

Il faut l'être à 8 reprises, ce qui n'est pas évident, et cette mesure peut-être remise en cause n'importe quand (je pense au cas des l'enseignement en BTS qui n'est plus reconnu).

Merci Hocam !
Et Baldred, pour ce témoignage de tuteur « vétéran ».

olive27400 a écrit:

clo74 a écrit:Et tu ne veux plus être tutrice quand l'inspecteur te remplace au bout de plusieurs années de bons et loyaux services sans même daigner te prévenir! J'ai eu 6 stagiaires, et excepté une stagiaire catastrophique, cela se passait plutôt bien. Nous devions avoir deux stagiaires cette année, et j'ai eu la surprise de découvrir fin août qu'un collègue de mon établissement avait été nommé tuteur à ma place : il avait passé la certification théâtre, avait rencontré l'inspecteur, et voilà! J'ai été mise au placard sans un message de l'inspecteur...

Je trouve plutôt bien que cela tourne. Techniquement ce n'est pas une mise au placard puisque tuteur n'est pas ton métier mais une mission. Il me semble pas normal que certains monopolisent la fonction de tuteur notamment depuis que cela fait parti des missions prises en compte pour la classe exceptionnelle. Cela permet ainsi à plus de monde de pouvoir y prétendre.

Certes olive 27400, mais ce que je trouve anormal c'est de ne pas être informée de ce changement. Et puisque tu parles de la classe exceptionnelle, je me suis même demandée si ce n'était pas un moyen de ne pas la donner...

Pour la CE... là encore, c'est le flou intégral.
La règle des huit va évoluer. Le principe de coupures dans le parcours pour accéder aux viviers ne sera plus appliqué.
Bon 8 ans de tutorat... non merci. On voit très bien pour quels "profils" cette CE a été créée.
Mais je m'éloigne du sujet.
Je replonge l'an prochain, toujours en "tutorat" volant. Il n'y a pas de stagiaire dans mon établissement. On verra bien avec les alternants.

Lowpow29 a écrit:

maikreeeesse a écrit:Je suis surprise par la disparité de l'indemnisation. En primaire, c'est moins de 150 euros par stagiaire mais ils ne viennent qu'un jour sur un peu plus d'une période.
Pour les stagiaires alternants, ce serait 300 euros.
Vos missions sont beaucoup plus complètes et variées ? (Aucune ironie, juste de la curiosité).

Ça dépend du type de stagiaire.
La rémunération mentionnée correspond au "vrai" tuteur, lorsque le stagiaire est fonctionnaire stagiaire. Tu le suis toute l'année, c'est quand même une grosse charge, quand je repense à toutes les soirées passées au téléphone avec ma tutrice. Tu fais des rapports etc.
Alors que tuteur pour les M1, c'est très très peu payé, de l'ordre de ce que tu avances, puisque les stagiaires viennent (dans mon cas) 2 fois deux semaines complètes (ou une semaine? Je ne sais plus) et tu n'as rien à écrire, c'est assez bâclé je trouve. Quand j'étais moi-même en M1, ma tutrice avait plus de choses à faire, notamment un ou deux rapports suite aux deux stages, c'était la naissance des ESPÉ et à Paris. Quand ça a été mon tour de l'être, à part le travail avec les stagiaires et organiser leur venue, je n'ai eu aucun contact avec l'ESPÉ qui avait l'air dépassée. Donc même si j'avais un stagiaire hyper dilettante qui était très absent par exemple, ça n'avait aucune conséquence.
Bref, il y a tuteur et tuteur.

Oui, je n'ai jamais eu de stagiaire à suivre toute l'année, et le rapport était très succinct.

Cleroli, j'espère que mon IEN s'est trompé car il a mentionné 300 euros. Comme les stagiaires alternants sont plus ou moins imposés aux directeurs dans notre académie, ce serait une maigre consolation d'avoir 600 euros...

JEMS a écrit:
Bon 8 ans de tutorat... non merci. On voit très bien pour quels "profils" cette CE a été créée.
Mais je m'éloigne du sujet.
Je replonge l'an prochain, toujours en "tutorat" volant. Il n'y a pas de stagiaire dans mon établissement. On verra bien avec les alternants.

Bonjour,
Non, je ne vois pas très bien pour quels "profils" la CE a été créé, Tu dis replonger dans le tutorat, et dans la forme la plus compliquée du stagiaire dans un autre établissement tout en laissant entendre que tu ne le ferais pas 8 ans. J ai sans doute mal compris le sens de ton intervention, pourrais-tu développer? Merci

Je suis à la classe exceptionnelle, j'ai été tutrice et j'ai enseigné en ZEP. Je te rassure les collègues que je connais et qui l'ont obtenu n'ont pas d'accointance particulière avec l'inspection pas plus qu'ils ne sont dans les petits papiers des CDE. Ce sont des collègues qui font leur boulot sérieusement,c'est tout.

Salsepareille a écrit:Bonjour,
Comment devient-on tuteur pour un stagiaire?
Mon inspecteur avait mis un avis favorable pour que je sois tutrice. Mais est-ce l'inspection ou le chef d'établissement qui choisit? Ou autre?
Pour ceux qui ont déjà été tuteur, est-ce aussi chronophage qu'on le dit? Pourquoi tous les gens que je connais autour de moi n'ont plus voulu être tuteur après l'avoir été?

Il y a aussi les cas où tu es recommandée par ton inspecteur, ton CDE, que tu es partante pour tenter cette mission mais ... ben non en fait, dans votre coin tout perdu on ne met pas de stagiaire (trop loin de tout : du train, de l'inspe, d'une grande ville ...)

maikreeeesse a écrit:
Cleroli, j'espère que mon IEN s'est trompé car il a mentionné 300 euros. Comme les stagiaires alternants sont plus ou moins imposés aux directeurs dans notre académie, ce serait une maigre consolation d'avoir 600 euros...

Voici ce qui est indiqué (source)

BO a écrit:Dans le premier degré, cette première expérience professionnelle pourra également s'appuyer sur le conseiller pédagogique de circonscription et sur le directeur de l'école d'exercice qui accompagne le contractuel alternant dans l'acquisition de connaissances relevant de l'organisation administrative et pédagogique de l'école.
Le tuteur de terrain bénéficie d'une formation adaptée.
Il est rémunéré sur la base du décret n° 2010-235 du 5 mars 2010 relatif à la rémunération des agents publics participant, à titre accessoire, à des activités de formation et de recrutement, et de l'arrêté du 7 mai 2012 fixant la rémunération des intervenants participant, à titre d'activité accessoire, à des activités de formation des personnels relevant du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Le taux de rémunération du tutorat des contractuels alternants est fixé à 600 € par étudiant. Si le suivi d'un étudiant est partagé entre plusieurs tuteurs, le montant de l'indemnité est réparti entre les intéressés, en fonction de leur participation effective aux actions de tutorat. En tout état de cause, le suivi d'un étudiant ne peut pas être partagé entre plus de deux tuteurs.

Est-il possible que cette indemnité soit partagée dans le primaire entre le conseiller péda et le directeur d'école ?

Sopajb a écrit:

Salsepareille a écrit:Bonjour,
Comment devient-on tuteur pour un stagiaire?
Mon inspecteur avait mis un avis favorable pour que je sois tutrice. Mais est-ce l'inspection ou le chef d'établissement qui choisit? Ou autre?
Pour ceux qui ont déjà été tuteur, est-ce aussi chronophage qu'on le dit? Pourquoi tous les gens que je connais autour de moi n'ont plus voulu être tuteur après l'avoir été?

Il y a aussi les cas où tu es recommandée par ton inspecteur, ton CDE, que tu es partante pour tenter cette mission mais ... ben non en fait, dans votre coin tout perdu on ne met pas de stagiaire (trop loin de tout : du train, de l'inspe, d'une grande ville ...)

Je suis dans ton cas aussi, Sopajb !

J'ai réussi à l'être une fois en répondant à une demande de l'ESPE. Mon CDE a remarqué mon investissement, mes stagiaires m'ont offert des chocolats et ont remarqué mon investissement. Mais mon IPR a demandé qu'on confie les suivants à une collègue qui a refusé d'en avoir puis à une autre et je pense que je n'en aurai plus.

Merci Cleroli pour les textes. Une pensée peu bienveillante s'insinue dans mon esprit candide : d'office les tuteurs dans le primaire partageraient avec l'IEN...

J'ai été tutrice deux fois. La 1ère fois, l'inspecteur m'a contactée. Nous avons partagé cette mission avec une collègue, c'était enrichissant.
La 2ème fois, l'inspecteur m'a de nouveau contactée et j'ai été tutrice seule. C'était très prenant, surtout les 3 premiers mois, mais la stagiaire était vraiment extra; nous sommes même devenues très amies et avons conçu des séquences ensemble.
L' été dernier, on m'a de nouveau contactée pour remplir cette mission. J'ai refusé, j'avais été en isolement en mai juin pour vulnérabilité au covid et ne souhaitais pas m'engager dans cette mission, que je ne prends pas à la légère, pour la rentrée de septembre 2020...trop d'incertitudes liées au sanitaire.
Mes autres collègues ont été sollicités et ont refusé aussi. Nous avons eu le sentiment que l'inspecteur et le CDE ne prenaient pas très bien notre refus...
La stagiaire est arrivée dans l'établissement, avec un tuteur dans un collège voisin qu'elle a très peu vu. Et elle n'a, au final, pas été validée.
J'avoue avoir un peu "culpabilisé" car honnêtement nous ne l'avons pas aidée, pris dans les difficultés liées au sanitaire de cette année.

lectiole a écrit:J'ai réussi à l'être une fois en répondant à une demande de l'ESPE. Mon CDE a remarqué mon investissement, mes stagiaires m'ont offert des chocolats et ont remarqué mon investissement. Mais mon IPR a demandé qu'on confie les suivants à une collègue qui a refusé d'en avoir puis à une autre et je pense que je n'en aurai plus.

Souvent IPR varie, bien fol est qui s'y fie. Je n'ai pas de chocolats sous la main mais

Salsepareille a écrit:Bonjour,
Comment devient-on tuteur pour un stagiaire?
Mon inspecteur avait mis un avis favorable pour que je sois tutrice. Mais est-ce l'inspection ou le chef d'établissement qui choisit? Ou autre?
Pour ceux qui ont déjà été tuteur, est-ce aussi chronophage qu'on le dit? Pourquoi tous les gens que je connais autour de moi n'ont plus voulu être tuteur après l'avoir été?

Salut !
Concernant les refus, sont-ils récents ? A priori ces deux dernières années ils ont renouvelé un peu le vivier de tuteurs à dessein, car un certain nombre d'habitués ont refusé, en évoquant les conditions sanitaire mais la raison off est qu'ils veulent avoue la paix et ne pas se mettre en situation d'inconfort potentielle pendant une séance dans la mesure où les programmes ont changé et que tout est à construire.
C'est intéressant comme mission ! Effectivement, ce n'est pas confortable pour soi d'avoir régulièrement un observateur dans la classe, mais je pense aussi que c'est un réflexe de gêne qu'il faut savoir dépasser. Tout se passe bien finalement.

Merci Eliam !
J'espère le redevenir un jour.

En ce qui me concerne, j'ai été trois fois tuteur dans l'académie que je viens de quitter et le plus souvent de stagiaires qui n'enseignaient pas dans le même établissement que moi. Je rattrapais donc les heures-ce qui n'était certes pas une obligation- que je ne pouvais assurer dans mon collège quand j'allais visiter le jeune professeur. J'ai fini par écrire à l'IPR que je ne souhaitais plus être tuteur dans ces conditions et le message a été entendu. Depuis j'ai souhaité l'être à nouveau mais je n'ai jamais reçu de réponse à ma demande. Il faut aussi que ton établissement ait des heures et il n'y a pas de raison a priori pour qu'un CDE refuse la venue d'un stagiaire.
Les avantages : je suis toujours tombé sur des stagiaires très professionnels et doués avec lesquels je suis resté longtemps en contact; les échanges sont fructueux et ils contribuent à me faire progresser dans ma propre pédagogie en m'apportant un nouveau regard, neuf.
Les inconvénients : un investissement chronophage (suivi et rapports à rédiger) au regard de la prime qui a baissé de 40% mais le tutorat est pris en compte dans l'accès à la classe exceptionnelle.
Dans ma discipline, on recherche de moins en moins de tuteur(s) car ces dernières années, les lettres classiques ne font plus le plein dans les concours de recrutement, tant au capes qu'à l'agrégation. Dans d'autres disciplines -c'est le cas dans mon ancien établissement- des collègues sont nommés tuteurs sans leur consentement.

Cette année, je suis nommé tuteur sans qu'on ne me demande rien avant (alors certes, je l'ai souvent été, mais avant on me demandait toujours, ne serait-ce que pour la forme). Je ne suis pas opposé à aider des enseignants à débuter, même si je ne cours pas du tout après tant je manque de temps, mais ça devrait rester un choix et être présenté comme tel. Là, ma CDE m'a dit que dans l'éventualité où je ne le voudrais pas, je devais écrire un courrier dûment motivé pour justifier un refus. Un peu le monde à l'envers.

C'est ce qui s'est produit la première fois où j'ai été nommée tutrice : un courrier officiel dans mon casier pour m'annoncer la venue d'une stagiaire ( stage en observation). Je venais d'arriver au lycée après 15 ans de collège. J'ai refusé car je ne me voyais pas conseiller efficacement sur ce que je ne connaissais pas. J'avais juste fait mon année de stage en responsabilité en lycée. Cependant, on m'a quand même affecté une stagiaire qui m'a contactée par téléphone et à qui j'ai expliqué ma position qu'elle a très bien comprise. Il a fallu que je me déplace et assisté à la réunion des tuteurs pour confirmer mon refus. J'ai expliqué mon statut de novice à l'IPR qui m'a rétorqué que c'était la meilleure situation puisqu'on decouvrirait tout ensemble
Moyennant quoi, on a reaffectée la stagiaire prévue.

La première fois où j'ai été tutrice, c'est "ma" stagiaire qui m'a mise devant le fait accompli le jour de la prérentrée, difficile de refuser devant son air perdu de jeune femme qui affrontait un éloignement de 400 km de sa famille.

Spoiler:

Bonjour
Cette mission de tuteur de stage m'intéresserait. Savez vous il est possible de se porter volontaire soi même sans avoir encore eu son rdv de carrière et en ayant que 6 ans d'expérience dans le métier ?

C'est techniquement possible puisque cela a été mon cas (avec 7 ans d'ancienneté et juste avant mon PPCR). Rien ne t'empêche de signaler à ta hiérarchie que tu aimerais beaucoup remplir cette mission, si jamais il y a un berceau stagiaire dans ton coin et qu'il y a pénurie, l'inspection ne fera peut-être pas trop la fine bouche. Mais ne compte pas trop dessus dans un premier temps, pour éviter d'être déçue.

Tu peux être tuteur avec très peu d'ancienneté, ça a été mon cas (T4) et j'en connais plusieurs autres (même certains T2/3!). Mais ça a toujours été des gens plutôt très bien vus de leur inspecteur.
Après comme les inspecteurs manquent souvent de tuteurs, j'imagine qu'ils sont contents de recevoir des candidatures spontanées