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Lisak40
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prof - Être prof c'est bien ? Public ou privé ?  - Page 2 Empty Re: Être prof c'est bien ? Public ou privé ?

par Lisak40 Dim 23 Oct 2022 - 9:02
Merci pour votre soutien à tous ! Je ne peux pas trop en dire plus sur ma situation personnelle car ce serait je pense trop reconnaissable, mais oui c'est dur, pour tout le monde (les profs, les AEd, les agents, les admins, le chef et évidemment les élèves...). Fin du HS...
Charles-Maurice
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par Charles-Maurice Dim 23 Oct 2022 - 9:05
Je m'interroge sur la fermeture de ces lycées professionnels, en région parisienne. Ne serait-ce pas la conséquence de la gentrification de certains quartiers, dont les familles plus modestes ont été chassées, ce qui assèche le vivier de recrutement des publics scolaires du LP ? C'est une question de béotien, n'y voyez rien de plus que mon ignorance et ma curiosité.
Lisak40
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par Lisak40 Dim 23 Oct 2022 - 9:15
@Charles-Maurice : je ne pense pas, en tous les cas je ne crois pas que ce soit la raison principale... C'est un élément à prendre en compte certes, mais les raisons sont surtout politiques et économiques à mon sens (et selon tous les collègues / syndicats consultés)...
LeDuc
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par LeDuc Dim 23 Oct 2022 - 14:09
Merci à Tulipia pour l’info, je ne savais pas.
@ Lisak40 : tu extrapoles, et tu m’attribues un manque d’empathie….! relis mon message avant de t’énerver. Merci pour les infos tout de même.
Et sur ce forum, 3 messages ou plus, ça n’empêche pas de donner son avis et dire qu’on apprécie son métier. Tes centaines de messages ne sont pas des médailles militaires et ne m’impressionnent pas.
Tu vois je peux être désagréable aussi.
Je me répète j’ai passé 20 ans en SSII et dans certains grands groupes et figure-toi que ça donne un peu de bouteille comme on dit. je pourrais écrire des pages dessus qui vous feraient peut-être relativiser vos propos mais ce n’est pas l’endroit.
Mon cas est atypique soit, mais je n’y retournerais jamais et je suis bien mieux maintenant en tant que professeur.
Bonnes vacances.
Lisak40
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par Lisak40 Dim 23 Oct 2022 - 14:39
@LeDuc J'ai bien relu ton message, je n'ai pas changé d'avis, même si je reconnais que le nombre de massages postés ne garantit rien de la carrière ou du sérieux de celui qui poste... Par contre, comme tu l'as dit : tu es dans le privé, et il me semble que ta situation est particulière (enfin je peux me tromper) donc oui, évidemment ton ressenti est juste par rapport à ta situation actuelle, mais cela n'empêche pas que c'est indélicat de dire que "prof c'est vachement bien parce que quand même ohlala on a la sécurité de l'emploi" quand l'actualité te contredit fortement (même si je ne nie absolument pas que dans le privé ce ne soit pas plus rose...). Sinon je ne pense pas avoir été désagréable enfin juste un peu directe et agacée, mais maintenant c'est être désagréable, c'est vrai... En tous les cas tant mieux pour toi si tu te réjouis et que tu trouves que tout est formidable quand on est prof, vraiment (parce que cela veut à priori dire que tu es dans une situation plus positive que ne le sont la majorité des collègues et dans ce cas là je souhaite que cela dure pour toi), mais il faut être conscient que c'est le cas de très peu de profs en fait...
Bref sur ce, bonne journée (si tu souhaites échanger, ce sera en MP) !
Diclonia
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par Diclonia Dim 23 Oct 2022 - 21:45
Tulipia a écrit:
LeDuc a écrit:La reconnaissance je l’ai de la part de mes étudiants. Et jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais entendu parlé d’un prof licencié en Visio par teams en 7mn car « ton poste est supprimé «  . Au profit d’un autre qui travaille pour 2 fois moins cher à quelques milliers de km. C’était les règles et je les connaissais.
Mais c’est aussi pour ça que j’ai choisi l’éducation nationale. J’espère ne pas me tromper pour ne pas revivre ça.
Un poste peut tout à fait être supprimé et l'enseignant, qui était jusqu'alors en poste fixe, se retrouve affecté dans un ou plusieurs autres établissements par mesure de carte scolaire pour effectuer son service. Certes, il perçoit son salaire, mais les conditions de travail n'ont plus rien à voir, et cela fait une énorme différence.

Dans le privé, on ne perçoit pas de salaire plein si on n'a pas de poste, même certifié, on est payé en fonction du nombre d'heures... et sans poste pendant un certain temps, on risque de perdre son concours...

lisak, bon courage !


Dernière édition par Diclonia le Dim 23 Oct 2022 - 21:49, édité 1 fois
Reyzund
Reyzund
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par Reyzund Dim 23 Oct 2022 - 21:48
Je vais résumer mais être prof c'est bien.


Si on oublie :

- les élèves casse pieds
-la hiérarchie qui devient de plus en plus pas de vagues
- les parents procéduriers
-Le salaire qui augmente difficilement
- les réunions qui finissent a pas d'heure
Balthazaard
Balthazaard
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par Balthazaard Dim 23 Oct 2022 - 22:33
Tout ce que tu cites serait pour moi supportable si j'enseignais MA matière que j'aime profondément (sans être monomaniaque). Des maths je n'en fais plus, et je ne parle pas des heures d'orientation ou autres âneries qu'on nous demande (en vain pour moi) de faire. Simplement pendant mes heures de maths je ne fais pas de maths, pas de maths en BTS avec des élèves qui ne peuvent calculer 0,5x2 "parce que la calculatrice n'a plus de piles" qui ne savent et n'apprennent rien de rien, qui ne trouveraient rien à redire si j'ouvrais un journal et si je le lisais pendant 2 heures les pieds sur le bureau, les laissant bricoler leur mobile. Et qu'on ne me dise pas que j'en fais en spé maths, sans savoir ce qu'est devenu l'enseignement là dedans compte tenu des délais, de la nature de l'épreuve et du laxisme des corrections...je ne suis pas professeur mais "répétiteur" (en vain d'ailleurs) de tout ce qu'ils auraient du apprendre avant d'être en term mais que la veulerie du système a rendu inutile pour arriver là.
Non si on aime sa matière, il faut passer son chemin....
Czar
Czar
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par Czar Dim 23 Oct 2022 - 22:40
Il y a une infinité d'établissements publics et d'établissements sous contrats. Chacun à ses spécificités, et ce encore plus dans les établissements sous contrats que dans les établissements publics.

La région d'exercice compte également beaucoup, un établissement sous contrat au cœur de la Bretagne n'est pas le même d'un établissement de la riche banlieue parisienne.
Il y a également plusieurs univers entre un collégien scolarisé au lycée public franco-allemand de Buc et un autre collégien scolarisé au collège Gran Man Difou de Guyane. (les 2 extrêmes en France dans le classement IPS)

Les principales différences pour moi :


-Une plus grande facilité pour muter dans le sous-contrat que dans le public (Mais ça dépend des zones, selon l'offre / la demande et la densité d'établissements)
-Le rapport à la religion, forcement en moyenne plus important dans les établissements confessionnels sous contrat. (bénédiction de rentrée, aumônerie incluse dans l'emploi du temps, l’aumônier qui passe dans chaque classe en début d'année pour dire bonjour... ou rien du tout.)
-Des familles en moyenne plus aisées et impliquées dans le sous contrat. En moyenne une meilleure ambiance de classe dans le sous contrat (mais là encore les réalités sont très différentes à l’échelle (académique, départementale et parfois locale)
-un statut plus protecteur dans le public.
-La retraite actuellement bien plus élevée dans le public que dans le sous-contrat.

pseudo-intello
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Sage

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par pseudo-intello Lun 24 Oct 2022 - 1:41
Leduc, si tu as eu un poste à responsabilités dans le privé avant de devenir prof, ça change la donne :
- tu as peut-être eu l'occasion de provisionner de l'argent, ou d'en placer, ce qui te permet d'envisager l'avenir avec sérénité
- tu as peut-être eu le temps de rembourser un crédit immobilier, par exemple, ou d'avoir presque fini de le faire.
- en informatique, il est possible (car je ne sais pas comment fonctionne ta matière) que tu sois relativement épargné en termes de public (pas de collège, peut-être pas de secondes, peut-être pas d'élèves hormis ceux qui ont réellement choisi ta matière ?
- et des copies moins longues que dans d'autres matières ? J'entends parler, de plus en plus, de collègues de lettres au lycée qui demandent des temps partiels car sinon, elles ne s'en sortent pas.

Je suis dans un collège ou les élèves ne fichent pas grand chose, mais où le jeu des alchimies nous échappe un peu, au point d'aboutir à certaines classes réellement sympathiques (mais qui nous épuisent, car les pousser pour qu'ils fassent leurs devoirs ou apprennent leur leçons est épuisant, tant leur force d'inertie sur ce oint est considérable), et d'autres classes proprement infectes (alors qu'on essaie chaque année d'équilibrer les choses, mais allez comprendre). Ben clairement, les années de chance à la loterie, on sent clairement la différence de qualité de vie par rapport aux autres années.

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Lefteris
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par Lefteris Lun 24 Oct 2022 - 22:27
juliette-nini a écrit:Bonjour,


Cependant, je suis consciente des difficultés auxquelles les profs sont confrontés et des conditions de travail dégradées, ce qui m'interroge sur ma volonté de travailler dans l'EN. Je pensais que les établissements privés seraient une garantie de facilité (en grande partie pour les mutations) mais j'ai lu/entendu du négatif aussi (parents, direction, statut...).
Je pense passer les concours du public mais j'aimerais quand même avoir vos conseils concernant vos expériences du métier, vos "préférences" entre le privé et le public, votre gestion du système de mutation, le rapport à l'institution et ses politiques... j'adorerai enseigner mais j'ai peur que les aspects négatifs de la profession prennent le dessus sur le plaisir d'exercer.

Merci beaucoup pour vos retours,
Juliette
Dans le public, le statut est meilleur pour la retraite( pour l'instant),  plus favorable. Meilleur aussi pour la carrière, il existe une agrégation externe. Dans le public, en revanche,  impossible de choisir son poste, alors que dans le privé, on peut postuler. Un de mes meilleurs amis reste dans le privé pour ça. Une chose déplaisante parfois dans le privé est l'organisation hiérarchique qui transforme les fonctions en chefferies : chef de cycle, chef de niveau.
Sinon, je déconseille ce métier, étant moi-même reconverti accidentellement sur le tard(ex-cadre A) et n'ayant pas réussi à repartir . Outre le fait que je suis dans une discipline, ou ce qu'il en reste, traitée comme un paillasson par tout le monde, c'est devenu le rebut de la fonction publique, une catégorie A passée en B de fait, et la chute n'est pas terminée.

voyageur a écrit:C'est correct comme métier, à condition d'être agrégé et d'adopter la position du "quiet quitting", sinon on risque de ruiner sa santé pour un salaire plutôt faible pour la 6ème puissance mondiale (sans parler du "prof bashing" dans les médias).
Sinon, vous pouvez tenter l'expérience quelques mois en tant que contractuel pour voir si ce métier vous convient (après qqs années d'exercice, changer de voie devient plus difficile)
Bonne chance dans votre recherche de métier Wink
Je viens d'apprendre un anglicisme pour ce qu'on appelait avant différemment. Comme M. Jourdain, je pratique le "quiet quittinq" sans le savoir. Je le pratique depuis la réforme du collège, qui me fait lever tous les jours avec la colère au ventre depuis, sans compter les nouvelles  aggravations. j'ai mis le frein à main brutalement et définitivement : plus rien en dehors de mon métier, j'ai à partir de là refusé d'être PP, les stagiaires  préparant le concours (j'en acceptais juste avant), la participation à tout projet, sortie...Je termine quand même épuisé. Là je me suis arrangé à partir sans copies, chose rarissime, même pas un petit paquet, alors que fut un temps, je  faisais comme beaucoup, je bouclais mes chapitres avant et je corrigeais en vacances. Là je profite de la famille, des animaux à la place des élèves (quand je pédale en forêt, un vrai zoo ouvert,  le Médoc ; les classes sont parfois souvent un zoo fermé, avec nous dans la cage), du temps quasi estival... vraiment quiet. Même pas tout le temps du réseau wi-fi .

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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angelxxx
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par angelxxx Lun 24 Oct 2022 - 22:53
J'apporte ma petite pierre à l'édifice :

- j'aime vraiment mon métier, et je l'exerce du mieux que je peux sans perdre de vue que c'est un métier. Je ne travaille pas à la maison, sauf lecture de mail et une semaine par an pendant les vacances

- je m'astreins à faire progresser mes élèves, ce qui n'est pas toujours facile vu le niveau de départ. J'essaie de respecter le programme, mais ce n'est pas le plus important. Encore une fois, je n'oublie pas que je ne suis pas tenu à l'impossible, et que mes concitoyens votent pour une éducation lowcost, donc, tranquillou, tranquillou.

- j'aime le contact avec les élèves (et mes collègues au passage, mais j'ai beaucoup de chance là où je suis), même si je suis en rep+. Les voir progresser ou même simplement grandir m'est agréable. Certaines journées sont dures, des fois, il m'arrive de vouloir en jeter un par la fenêtre, mais l'heure d'après j'ai une autre classe, et c'est bon. (Ma journée de 8h en rep+, le vendredi, c'est pas la plus facile !)

- je m'organise pour ne pas travailler à la maison. Cela passe par garder mon poste, mes niveaux, mais aussi par le fait de ne pas faire 100 évaluation : mon but est d'enseigner, principalement. Il existe de nombreuses possibilités pour gagner du temps en évaluant. (Les QCM Pronote par exemple, pour vérifier des connaissances simples, évaluer la pratique expérimentale dans ma matière, donc directement en classe, et finalement, garder les évaluations sur tables pour rédiger les raisonnements)

- je profite du fameux 1/4 d'heures lecture que je trouvais inutile pour corriger mes copies. C'est parfait, couplé avec la correction lors de l'évaluation d'une autre classe, je suis quasiment toujours à jour. Au final, ce n'est pas plus néfaste que mes collègues qui trouvent cela réellement utile. Et peut être que ça l'est, mais on ne le saura pas, faute de vouloir savoir.

- dernière chose, tu peux te créer les conditions pour avoir un salaire correct : agrégation, rep+, quelques hsa sur un niveau que tu as déjà, ou quelques heures dans le supérieur, souvent "clés en main". Je prends aussi les devants : ce n'est valable que pour 2-3% d'entre nous, la majorité étant très mal lotie.


Et ne surtout jamais oublier que si nos concitoyens veulent une éducation lowcost et font de très mauvais choix politiquement, tu n'es pas du tout responsable. Notre métier est un métier, tu remplis tes missions, c'est suffisant. Ne pas accepter de conneries comme PP : c'est payé moins que le SMIC et c'est une charge mentale délirant. Si vraiment, autant faire des ménages à côté, ce ne sera pas pire !


Pour le côté privé vs public, si muter ne te fais pas peur, je dirai public, les avantages ont été mentionnés plus haut. Si tu aimes bien te vendre, et que tu veux une place à un endroit précis, où que tu aimes bien le côté entreprise, privé. (J'ai quelques heures dans le supérieur privé, cet aspect entreprise y est très présent : bien se vendre, bien se faire voir...)

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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
LordAnthony
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par LordAnthony Lun 24 Oct 2022 - 23:19
pseudo-intello a écrit:Leduc, si tu as eu un poste à responsabilités dans le privé avant de devenir prof, ça change la donne :
- tu as peut-être eu l'occasion de provisionner de l'argent, ou d'en placer, ce qui te permet d'envisager l'avenir avec sérénité
- tu as peut-être eu le temps de rembourser un crédit immobilier, par exemple, ou d'avoir presque fini de le faire.
- en informatique, il est possible (car je ne sais pas comment fonctionne ta matière) que tu sois relativement épargné en termes de public (pas de collège, peut-être pas de secondes, peut-être pas d'élèves hormis ceux qui ont réellement choisi ta matière ?
- et des copies moins longues que dans d'autres matières ? J'entends parler, de plus en plus, de collègues de lettres au lycée qui demandent des temps partiels car sinon, elles ne s'en sortent pas.

Je suis dans un collège ou les élèves ne fichent pas grand chose, mais où le jeu des alchimies nous échappe un peu, au point d'aboutir à certaines classes réellement sympathiques (mais qui nous épuisent, car les pousser pour qu'ils fassent leurs devoirs ou apprennent leur leçons est épuisant, tant leur force d'inertie sur ce oint est considérable), et d'autres classes proprement infectes (alors qu'on essaie chaque année d'équilibrer les choses, mais allez comprendre). Ben clairement, les années de chance à la loterie, on sent clairement la différence de qualité de vie par rapport aux autres années.
Alors effectivement pour être passé du collège au lycée (spé et option le tout avec des effectifs réduits et dans un lycée ultra tranquille). Je suis INFINIMENT moins fatigué après une journée de cours cette année. Et pourtant je ne me ménage pas. Il y a ainsi plusieurs réalités dans ce métier que je découvre peu à peu. Elles dépendent de plusieurs facteurs sur lesquels on n'a pas prise (affectation, niveau) mais aussi de la matière enseignée (j'ai peu de copie à corriger mais des TP à préparer et un labo à maintenir ce qui me prend plusieurs heures par semaine). Comme tous les métiers il y a des avantages et des inconvénients qui vont là aussi être propres à chacun. Par exemple moi j'aime terminer tôt et travailler ensuite le soir une fois les enfants couchés car cela correspond à mon rythme mais cela peut être un calvaire pour d'autres...
Tout ceci n'est que ma petite expérience et oui, en effet, j'ai attendu d'avoir fini de rembourser mon crédit immo pour franchir le cap Very Happy et comme j'ai été reclassé assez correctement (merci le CAPET) mon avis n'est peut-être pas très représentatif...
ionion381
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par ionion381 Mar 25 Oct 2022 - 8:03
Être prof, c'est un peu jouer à la roulette russe. Personnellement, j'ai toujours eu beaucoup de chance: des classes chouettes même en REP (Ok, une gentille REP), des postes assez proches de chez moi (30 minutes en voiture max), la liberté de faire ce que je veux dans ma classe.

Mais je reconnais que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne et que les conditions d'enseignement ne sont pas les mêmes partout, ce qui change vraiment la façon de vivre le métier. Donc, à la question : être prof c'est bien? Je répondrai: ça dépend ! De la direction, des élèves, des collègues, de ta vie perso (si tu vis des choses difficiles, c'est très dur de faire comme si tout allait bien tous les jours, toute la journée).

Moi, j'adore mon métier : je m'éclate à préparer mes cours, j'aime transmettre en classe et je m'estime correctement payée pour ce que je fais depuis que j'ai eu l'agreg.

J'apprécie d'être en "vacances " en même temps que mes enfants et de ne pas avoir le souci de les faire garder sans arrêt ou de payer une blinde en périscolaire ou autres.

Cela fait 17 ans que j'enseigne et j'ai maintenant assez de recul pour gérer ma classe comme je l'entends, je ne suis donc pas du tout stressée par les recommandations diverses émanant des ministères successifs, un des avantages de notre métier étant quand même de ne pas avoir un petit chef sur notre dos à longueur de journée.

Caspar
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Prophète

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par Caspar Mar 25 Oct 2022 - 8:43
Tu as raison en effet c'est très variable selon les endroits. Après des années en collège j'ai eu la sensation de revivre quand je suis arrivé au lycée, c'est un niveau qui me convient beaucoup mieux (il y a plusieurs fils collège vs lycée sur le forum pour ceux que le sujet intéresse).

Une des choses qui me pèse et qui n'a pas été évoquée sur ce fil je crois, c'est la difficulté de changer de région: demander une autre académie c'est devenu très risqué depuis le mouvement en deux temps, un des risques étant de se retrouver à nouveau TZR pendant des années. J'ai été TZR quand je suis arrivé dans mon académie actuelle mais j'étais plus jeune et je n'ai pas envie de revivre ça à mon âge plus avancé, en plis une académie ça peut être très grand. Muter dans la même académie c'est être le dernier arrivé et risquer des compléments de service ou de devoir repartir si le poste saute...Je suis plutôt heureux dans mon lycée actuel mais je me sens un peu coincé. Je ne suis absolument pas pour la disparition du "mouvement" et le recrutement local mais ça restreint notre liberté de mouvement. Je suis par ailleurs conscient que changer de job dans le secteur privé après 45 ou 50 ans n'est pas forcément évident non plus.








lene75
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Prophète

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par lene75 Mar 25 Oct 2022 - 9:05
Mais en fait on n'a même pas la garantie, en restant au même endroit, d'avoir les mêmes conditions de travail. J’en suis à ma 13e année dans le même établissement et mon travail aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il pouvait être hier, ni probablement avec ce qu'il sera demain. Et d'une année sur l'autre les choses peuvent être différentes, même s'il y a un mouvement de fond (qui ne va pas dans le sens positif, hein). J'ai également en tête l'image de la roulette russe.

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Caspar
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par Caspar Mar 25 Oct 2022 - 9:07
lene75 a écrit:Mais en fait on n'a même pas la garantie, en restant au même endroit, d'avoir les mêmes conditions de travail. J’en suis à ma 13e année dans le même établissement et mon travail aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il pouvait être hier, ni probablement avec ce qu'il sera demain. Et d'une année sur l'autre les choses peuvent être différentes, même s'il y a un mouvement de fond (qui ne va pas dans le sens positif, hein). J'ai également en tête l'image de la roulette russe.

Oui, tu as raison. En tout cas les ambiances de salles des profs peuvent changer rapidement en mieux ou en pire, surtout dans les petits établissements (dans les grands c'est moins visible).
roxanne
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par roxanne Mar 25 Oct 2022 - 9:36
Moi, j'aime bien être prof de français en lycée. J'ose même dire que c'est un truc pour lequel je suis faite. Bon, l'institution m'a jugée satisfaisante cependant pour une histoire de quotas. Mais, oui, quand je suis en cours avec des élèves, globalement, je pense être à ma place. Je sais que ça peut paraitre prétentieux mais finalement à l'âge que j'ai, je peux me permettre surtout que ça n'a pas toujours été le cas et que ça ne le sera peut-être pas longtemps encore. J'appréhende la fin de carrière, l'âge venant, les réformes s'accumulant. J'aimerais ne pas être cette vieille prof aigrie (que je dois être parfois même aux yeux des autres) qui ne trouve aucune qualité aux élèves. Ca, ça m'inquiète.
Caspar
Caspar
Prophète

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par Caspar Mar 25 Oct 2022 - 9:39
Satisfaisant aussi mais au fond ça m'arrange: si on me demande un truc un peu pénible je peux répondre: "Demandez à un collègue très satisfaisant ou excellent, il remplira cette mission beaucoup mieux que moi."
FiatLux
FiatLux
Fidèle du forum

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par FiatLux Mar 25 Oct 2022 - 10:04
Je suis prof dans le privé et mon mari a longtemps été prof dans le public. Je ne vais pas faire la promotion du privé, chacun de nous était satisfait de ses conditions de travail malgré les différences et nos échanges d'expériences nous amusaient sans pour autant nous faire regretter notre choix. Voilà nos expériences (qui ne sont que les nôtres et ne reflètent pas nécessairement ce que vit autrui):

- Il a passé sa carrière de prof (il a arrêté depuis) muté à Pétaouchnoc. Il a toujours fait énormément de route. De mon côté, dès ma première année, j'ai fait à peu près 4 établissements différents et j'ai toujours pu avoir mon lieu de travail à 10/15 min de chez moi. Le système de mutation me paraît largement mieux fait dans le privé dans la mesure où tous mes amis ayant passé le CAFEP ont pu travailler à côté de chez eux et où tous mes amis ayant passé le CAPES sont partis à perpette pendant plusieurs années.
- Beaucoup d'incidents assez hallucinants dans ses établissements, des comportements d'élèves qui me faisaient sortir les yeux de la tête (insolence, violence, insultes, etc). Des élèves beaucoup plus tranquilles de mon côté, beaucoup plus faciles, même si j'ai aussi rencontré des élèves dignes des siens mais en moins grand nombre. Un exemple nous avait fait halluciner : un élève avec un très gros dossier (passage au tribunal et compagnie) avait mis 2 ans avant d'être exclu de l'établissement public de mon mari. Il s'est retrouvé dans mon établissement, suite à son renvoi. Il a été viré au bout de 10 jours.
- Beaucoup de bénévolat dans le privé : des heures qui ne sont pas payées pour faire tourner la machine (dans le privé il y a la vision de la guéguerre contre les établissements publics : il faut en faire plus pour se démarquer et montrer aux familles qu'il vaut mieux qu'elles mettent leurs élèves dans le privé). De son côté, pas d'heures (ou quasiment pas) non payées et ses collègues ne toléraient pas de travailler pour des prunes. Beaucoup plus de militantisme anti exploitation dans le public (ce que je ne dénigre pas, au contraire) qui est totalement absent dans le privé où les professeurs sont corvéables.
- Pour la religion, évidemment une différence mais franchement mineure, contrairement à ce que certains imaginent. Je ne suis pas croyante et je dirais que 90% de mes collègues non plus, dans le privé. Mis à part une poignée d'établissements, le privé ne fait plus grand chose de ce côté-là. Ca se résume à célébrer rapidement les grandes fêtes catholiques (les élèves se réunissent dans la cour et chantent une chanson ou une messe non obligatoire sur 1h de cours pour les élèves qui le souhaitent, etc). On ne fait quasiment rien et j'ai fait 4 établissements privés catholiques : la religion occupait la même place mineure dans tous. Pour Noël, c'est la grande débauche de décorations niaises comme j'aime. Dans les établissements de mon mari c'était zéro déco, pas de sapin, rien et je trouvais ça triste.
- Il y a une hiérarchie plus marquée dans le privé que dans le public. Dans le public, quoi qu'en disent les professeurs, il y a quand même des réunions où ils doivent voter pour prendre des décisions, le chef d'établissement a moins d'autorité. Dans le privé, on ne nous demande quasiment jamais notre avis, la plupart des choses nous sont imposées et on a bien moins de réunions décisionnelles.
- Le système de retraite est, pour l'instant, bien plus favorable dans le public.

Sinon, pour la première question : j'adore mon métier mais je suis de plus en plus minée par l'image qu'en a la société. J'en ai vraiment marre qu'on nous traite de feignasses, qu'on nous méprise et je n'arrive toujours pas à ne pas être affectée par les commentaires haineux que je lis régulièrement sur le net. Je trouve ça pesant d'exercer un métier que j'estime être d'une rare noblesse et d'être méprisée par des gens jaloux et ignorants.


Dernière édition par FiatLux le Mar 25 Oct 2022 - 14:32, édité 3 fois
Lisak40
Lisak40
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par Lisak40 Mar 25 Oct 2022 - 14:15
@FiatLux Je pense que tu as tout dit ! Je n'ai pas travaillé dans le privé, mais j'ai des amis qui y sont et c'est exactement ce que je retiens de leurs remarques... Pour les fêtes, oui c'est un peu triste, mais ce n'est pas le plus important, non (si on aime l'esprit de Noël on peut se lâcher chez soi, ce que je vais faire alors que je suis totalement athée) ?
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par FiatLux Mar 25 Oct 2022 - 14:26
Ah non non, on s'en fiche complètement dans l'absolu, je suis bien d'accord ! Ce n'est clairement pas un critère pour choisir entre les deux. Very Happy
lene75
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par lene75 Mar 25 Oct 2022 - 19:52
En revanche dans le public les réunions où on vote pour prendre les décisions, je n'ai jamais vu (et j'ai envie de dire tant mieux : pas envie de passer mes soirées en réunions). Enfin ça se passe au CA, mais seuls les professeurs élus au CA y votent et, sauf erreur de ma part, ils n'ont pas la majorité des voix. Par ailleurs les élus au CA sont ceux qui peuvent / veulent rester au lycée jusqu'à 23h30 x fois dans l'année, de sorte qu'ils ne sont pas forcément représentatifs de la majorité des collègues. Dans les faits le pouvoir de décision appartient essentiellement au CDE. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les collègues peuvent manifester leur désaccord et résister de diverses manières et de façon assez variable suivant les établissements.

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par Lefteris Mar 25 Oct 2022 - 22:56
lene75 a écrit:Mais en fait on n'a même pas la garantie, en restant au même endroit, d'avoir les mêmes conditions de travail. J’en suis à ma 13e année dans le même établissement et mon travail aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il pouvait être hier, ni probablement avec ce qu'il sera demain. Et d'une année sur l'autre les choses peuvent être différentes, même s'il y a un mouvement de fond (qui ne va pas dans le sens positif, hein). J'ai également en tête l'image de la roulette russe.
Exactement. Le fleuve dans lequel nous nous baignons est le même est n'est pas le même, aurait dit Héraclite.Quand j'ai quasi -démarré, au même endroit,  le public n'était pas le même (élèves non sectorisés, en raison de spécialités). Les heures élèves étaient supérieures, j'avais moins de classes comme certifié que comme agrégé. J'enseignais la totalité de ma discipline ( ce qui me  faisait avaler le déclassement venant de la catégorie A), et dans des classes calmes voir même sympathique. C'est terminé, parti par morceaux. Je suis toujours au même endroit car je n'ai jamais pu bouger quand il était temps (points,absence de postes dans ma discipline laminée, impossibilité d'être PRAG, dossiers de détachements  sans effet) , puis  quand je pouvais je pense avoir les points, il a été trop tard (raisons personnelles, stupidité de partir juste avant le total des années pour la CE, réforme du lycée- qui commence à faire fuir  les collègues dans l'autre sens...). Comme professeur, j'éprouve à peu près ce que doit éprouver un cornichon dans le vinaigre, et j'ai une vie professionnelle aussi passionnante. Comme salarié, je ne suis pas de plus à plaindre,  je suis au dernier grade et je  serai au taquet en partant, je demeure à proximité ce qui me protège beaucoup des mauvais EDT , et le quiet quitting (je ne m'en lasse pas, comme les gosses...) me permet de garder de saines activités cérébrales : je lis plus (le comble pour un enseignant tête dans le guidon, ne pas pouvoir bouquiner), j'enseigne le grec bénévolement...Si je voulais grossir mon compte en banque, je pourrais prendre "devoir faits" , facilement 2 heures /semaine à 60 roros, on en manque.
Mais  je ne fais pas partie de la partie la plus représentative des enseignants,comme le dit Enaeco. Syndicaliste actif (là aussi je vais passer la main ,un recours c'est plusieurs WE bouffés, un accompagnement au rectorat une demi-journée avalée) je vois des situations de plus en plus difficiles et de plus en plus nombreuses. Les prochaines réformes statutaires, les pratiques managériales (malgré la pseudo "concertation") de plus en plus brutales , la destruction des disciplines (pas que la mienne , même les professeurs de la matière reine, les maths, se plaignant)ne laissent rien présager de bon.

Dans les faits le pouvoir de décision appartient essentiellement au CDE
Qui lui-même se plie à des ordres venant de plus haut.Mais la "concertation" est essentiellement consultative en effet. C'est d'ailleurs le principe même du "management", qui est de la famille étymologique de "manier" , "manipuler" (it. maneggiare). Il faut faire vouloir aux gens ce qui a déjà été décidé, ou les faire choisir une carte dans un jeu restreint (ou truqué).

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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