La CFDT remet en cause l'indexation des salaires

Dans une tribune des Échos ce matin, Mylène Jacquot (secrétaire générale CFDT fonction publique) et Johan Theuret (Cofondateur de Sens du service public)(?), annoncent la couleur :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-fonction-publique-une-politique-de-remuneration-a-revoir-durgence-1932882

Le chantier annoncé par le ministre Stanislas Guérini ne doit pas geler, le temps qu'il se termine, les évolutions salariales pressantes. Il doit construire un dispositif pérenne. Il ne s'agirait pas d'indexer la valeur du point sur l'inflation, ce qui favoriserait les plus hautes rémunérations, mais de construire un indicateur partagé pour donner de la visibilité aux agents publics sur leur pouvoir d'achat.

Plus haut, il est pourtant question d'augmentation générale, mais pas forcément en réévaluant l'indice :

Rester attractif sur le marché de l'emploi exige de rouvrir des discussions, voire des négociations, sur des mesures générales immédiates : hausse de la valeur du point ou ajout de points.

L'ajout de points étant la proposition originale, c'est sans doute pour proposer celle-ci que les auteurs la glissent comme substitut possible à une revalorisation du point.  Or cet ajout de points tasse la grille ce qui semble contradictoire avec ce passage :

Le tassement des grilles indiciaires et celui des rémunérations qui en découle entraînent une érosion du pouvoir d'achat, des difficultés managériales et un sentiment de non-reconnaissance.

La question montre que l'intersyndicale ne résistera pas à une négociation sur les salaires. Surtout, en tant qu'enseignants, elle nous interroge : notre grille, comme celle des agents de catégorie A, est extrêmement étendue sur plusieurs décennies, et l'accroissement des effectifs en classe exceptionnelle nous oblige à nous positionner : acceptons-nous qu'à un certain niveau (et lequel?) l'indexation sur les prix ne soit pas un objectif syndical  (hors chute de la croissance)? Pourquoi prévoir des promotions si c'est pour qu'elles soient rognées non tant par l'impôt (logique) que par la désindexation (moins logique)?

Pontorson50 a écrit:Dans une tribune des Échos ce matin, Mylène Jacquot (secrétaire générale CFDT fonction publique) et Johan Theuret (Cofondateur de Sens du service public)(?), annoncent la couleur :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-fonction-publique-une-politique-de-remuneration-a-revoir-durgence-1932882

Le chantier annoncé par le ministre Stanislas Guérini ne doit pas geler, le temps qu'il se termine, les évolutions salariales pressantes. Il doit construire un dispositif pérenne. Il ne s'agirait pas d'indexer la valeur du point sur l'inflation, ce qui favoriserait les plus hautes rémunérations, mais de construire un indicateur partagé pour donner de la visibilité aux agents publics sur leur pouvoir d'achat.

C'est d'ailleurs techniquement faux pour un certain nombre d'entre elles.
Dans mon cas, par exemple, les indemnités sont spécifiées en numéraire: si la valeur du point d'indice augmente, j'y gagnerai donc moins qu'un agrégé ayant la même ancienneté alors que ma rémunération est supérieure*, à moins que mon employeur augmente ses indemnités de la même façon.

* sauf si l'agrégé en question empile les HS.

“[Il s'agit de construire] un indicateur partagé pour donner de la visibilité aux agents publics sur leur pouvoir d'achat”. Et bien entendu, ce “chantier” ne doit surtout pas “geler… les évolutions salariales pressantes” : que cela est tourné gentiment, que cela est beau, vraiment cher ministre; vos beaux discours m'éclairent de leur lumière;
vos discours beaux de leur lumière m'éclairent cher ministre; de leur lumière, discours vos bons m'éclairent ministre cher de leur lumière…

En gros, l'intention est de permettre à chacun de voir clairement qu'il gagne des clopinettes, et que la taille des clopinettes diminuent de plus en en plus, c'est ça ? Et en attendant la construction du machin en question, il ne faudrait surtout pas éviter de continuer à faire ce qui est en cours, c'est-à-dire rien ?

C'est aussi formel qu'un exercice de l'Oulipo (le talent en moins).

Donc remplacer une augmentation demandée par un indicateur ?
ils sont vraiment forts...

À moins que l'indicateur ne soit là pour faire espérer que quelque chose d'indicatif sera un jour indiqué ?
Après ce chantier, il faudrait, à mon avis, ouvrir un chantier de concertation sur l'exploration des pistes de reconsidération des rémunérations adaptées aux conditions actuelles de la perception des réalités courantes et des conditions de vie des usagers (avec bienveillance et dans le respect de valeurs de la république, est-il besoin de le redire?).

Les plus hautes rémunérations ne sont-elles pas rémunérées essentiellement pas des primes (non indexées sur l’indice) ?

Cela réglerais le problème …

C'est ce que j'évoquais plus haut. Mais en réalité c'est variable selon les corps et les emplois, et même selon l'indemnité associée à un même emploi: par exemple l'IFTS de la DGFIP est indexée (c'est un 13e mois) alors que l'IMT ne l'est pas.