[SES] Proposition de loi (UMP) : rendre obligatoire un stage en entreprise pour les enseignants de SES.

Salut,

lu sur le café pédagogique, une jolie proposition de loi, qui, curieusement, ne concerne que les certifiés.

"Cette proposition de loi vise à ajouter à la formation initiale des futurs professeurs d’économie un stage de trois mois minimum en entreprise. (...) Ce stage en entreprise serait rendu obligatoire dans leur formation après l’obtention des concours du CAPES, du CAPET et du CAPLP(1). "

http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion4381.asp

A raison d'une ponte par jour de ce calibre, les certifiés commenceront à enseigner aux environs de leur cinquantième année...

on devrait exiger de tous ceux qui veulent pondre une loi ou autre connerie sur l'EN qu'ils viennent enseigner 3 mois dans le secondaire.

Scandaleux mais dans l'air du temps : je ne suis même pas sûr que le PS s'y oppose....

ysabel a écrit:on devrait exiger de tous ceux qui veulent pondre une loi ou autre connerie sur l'EN qu'ils viennent enseigner 3 mois dans le secondaire.

Ah oui alors :lol:

Pour moi, ce n'est pas stupide du tout que des enseignants de SES fassent un stage en entreprise, publique ou privée.

John a écrit:Pour moi, ce n'est pas stupide du tout que des enseignants de SES fassent un stage en entreprise, publique ou privée.

Je trouve ça plutôt intéressant aussi !
Bon, par contre, faudrait que ce stage soit fait pendant les études, en master.

D'accord avec John, nombreux sont les professeurs qui enseignent des modes de gestion en entreprise sans en connaître le fonctionnement réel.

Dans le même esprit, je propose un stage de 3 mois à la Banque centrale européenne ou au ministère des Finances : la comptabilité publique revêt un intérêt certain pour qui veut enseigner la macroéconomie.

La vraie question est celle de la rémunération de ce stage...

Je propose que chaque formateur C2i fasse un stage de... connectique, ce sera déjà un bon début.

La vraie question consiste à savoir quel serait l'apport d'un stage de trois mois là où il faut au moins un an pour bien comprendre le fonctionnement d'une entreprise. Nul doute que cette proposition, une fois appliquée aux certifiés de SES, s'étendrait à l'histoire-géographie, à l'anglais, à la SVT... La raison économique comme ultime recours, bel hommage à l'école censée dispenser un savoir universel !

JEMS a écrit:D'accord avec John, nombreux sont les professeurs qui enseignent des modes de gestion en entreprise sans en connaître le fonctionnement réel.

+1

bel hommage à l'école censée dispenser un savoir universel

+1

condorcet a écrit:La vraie question consiste à savoir quel serait l'apport d'un stage de trois mois là où il faut au moins un an pour bien comprendre le fonctionnement d'une entreprise. Nul doute que cette proposition, une fois appliquée aux certifiés de SES, s'étendrait à l'histoire-géographie, à l'anglais, à la SVT... La raison économique comme ultime recours, bel hommage à l'école censée dispenser un savoir universel !

ben moi j'ai rien contre un stage au XVIIe siècle !




Cela dit, quitte à faire un stage en entreprise, il faut que ce soit dans une PME voire TPE. Vraiment je crois que ça peut leur être utile, pour avoir déjà eu des discussions affolantes avec des profs d'éco...

Et les profs de maths ?

Ils devraient faire attention avec de telles propositions...

...

ils pourraient forcer la rencontre entre des étudiants hyperdiplomés et multicompétents qui se destinaient aux métiers mal payés de l'enseignement avec des entreprises en mal de telles compétences mais qui paient bien mieux. Pas sûr que tous ces stagiaires décident de retourner sur les bacs de la fac pour devenir prof mal payés, après ça.

Pour ce que j'en dis...

du grand n'importe quoi comme d'hab

faut vraiment qu'on les arrête à l'UMP

Le genre de propositions qui fleure bon la rééducation idéologique, façon khmer dans les campagnes.

Moi je trouve effectivement qu'il y a pas mal de gens du privé à qui ça ferait du bien aussi, un petit stage de trois mois dans les collèges de nos banlieues...

Sinon, pour ma discipline, trois mois en Grèce ou en Italie, je suis partant. D'ailleurs, grâce à nos élites gouvernementales, je pourrais partir avec des professeurs de SES !

John a écrit:Pour moi, ce n'est pas stupide du tout que des enseignants de SES fassent un stage en entreprise, publique ou privée.

Je ne vois pas du tout pourquoi. On sait très bien ce qui se cache derrière ce projet : l'accusation maintes fois formulée que les enseignants de SES sont de dangereux rouges, le couteau entre les dents, qui endoctrinent nos enfants et les poussent à se méfier du merveilleux système de l'entreprise, où l'homme s'épanouit chaque jour plus qu'hier, et bien moins que demain. On n'étudie bien qu'avec de la distance. Aller porter les cafés aux cadres de Véolia n'apportera rien aux collègues. Sauf que ça leur donnera peut-être des raisons de haïr vraiment l'entreprise... Risque potentiel
un prof en entreprise, c'est une sorte d'oxymore.

C'est effectivement parce que les profs de SES pensent mal et persistent à aborder dans leurs cours des saloperies du type "effets sociaux des décisions d'une entreprise" ou encore un cours sur le chômage (qui est de la faute des licenciés, naturellement) qu'ils vont rééduqués en entreprise.

C'est effectivement parce que les profs de SES pensent mal et persistent à aborder dans leurs cours des saloperies du type "effets sociaux des décisions d'une entreprise" ou encore un cours sur le chômage (qui est de la faute des licenciés, naturellement) qu'ils vont rééduqués en entreprise.

Et en quoi un stage en entreprise viendrait empêcher de parler des effets sociaux des décisions d'une entreprise ? :shock:

ysabel a écrit:on devrait exiger de tous ceux qui veulent pondre une loi ou autre connerie sur l'EN qu'ils viennent enseigner 3 mois dans le secondaire.

Pourquoi 3 mois ? Une année scolaire me semble plus judicieuse. Et, bien entendu dans un collège ECLAIR. Avec notation du stagiaire par ses élèves.

Ca n'empêchera pas, on demande juste de repeindre en rose bonbon le monde merveilleux de l'entreprise.
Pour les députés qui ont déposé cette loi (une jolie brochette de winners, d'ailleurs), directement inspirée du cahier des charges du MEDEF, syndicat philanthropique s'il en est, les profs de SES ne parlent que des rares (selon eux) mauvais effets sociaux et pas des bons, qui devraient pourtant nous sauter aux yeux.
Il s'agit donc de réorienter non pas le discours, mais la pensée de ces aspirants professeurs... C'est un vieux discours, issu des commentaires du Figaro, de la pensée philosophique de Serge Dassault, qui revient régulièrement comme un serpent de mer et que certains veulent faire passer avant ce qu'ils pensent être le grand cataclysme de juin 2012.

J'aimerais dire que je n'ai pas de présupposé idéologique contre l'entreprise, moteur essentiel de l'économie. Mais sincèrement, je ne comprends comment en trois mois, une analyse critique (au sens le plus large de ce terme) peut être menée et quel profit réel peut en être retiré.